[Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess

Citation :

Nom du compte joueur : orube

Nom du personnage : Werëarm de Waarn'ess.

Race : Demi-succube

Alignement : Chaotique Mauvais

Age : Entre 30 et 60, ça dépend de l'humeur.

Religion : Aucune pour le moment.

Classes : barde 25

Arme de prédilection :

Trait de Caractère : Ne se montre jamais véritablement sous son vrai aspect, cachant humeurs, joies, tristesses. Se contient très souvent. Entêtée, elle saura contourner le tout pour atteindre ce qu'elle désire, par n'importe quelles manières. Elle cache beaucoup d'elle même grâce à ses dons en représentation. Manipulatrice, elle sait tromper sans trop de problèmes.
Elle se montre peu honnête envers certains individus, et accorde rarement sa confiance absolue.



Description physique : Semble en forme. Elle est assez élancée, l'on voit qu'elle ne passe pas sa vie à combattre. Une carrure moyenne mais généreuse. Des yeux gris éteints, des cheveux blancs mi-long qui sont coiffés avec application. Les lèvres souvent teintées par des petites mixures, des paupières colorées également, tout dépendra de ses tenues.
Des cornes noires trônent sur le haut de son crâne. Elle a une peau grise et douce, s'habille avec goût. Des mains la plupart du temps gantées, une voix douce et suave qu'elle peut hausser sans aucun problème.

Langues : Commun/Abyssal/Quelques notions infernales (particulièrement des gros mots)

Caractéristiques de base:

Force : 12
Dex : 14
Const : 10
Int : 14
Sag : 10
Cha : 21 (avait oublié d'éditer depuis un reroll qui date)

(Noortsë de Waarn'ess << Bg de la mamounette)


"Plus vite, dépêche toi !"
"Tu crois que ton adversaire va rester comme ça sans bouger? Non ! Là, tu serais déjà morte !"
"Affiche une précision dans tes gestes, rahh ! Ta force, gère-la !"

J'ai ainsi été élevée, dans une haine que cultivait ma mère contre elle et contre tout un monde. Qui comme je l'ai appris bien vite, n'était pas le mien, ni le sien.

Elle souhaitait que je prenne contact avec le combat. Elle voulait en quelques sortes se voir rennaitre par ses filles, par moi, sûrement.

Elle voulait que je puisse aider et défendre ma soeur, trop fluette à son gout. Pourtant elle avait un vrai potentiel de puissance, exploité et enseigné par Naatsë.

Naats s'occupait d'Ashara, lui enseignait l'art et la maitrise de la magie que l'on possédait dans nos veines. Moi, je les regardais, en souriant, simplement. On ne m'offrait pas beaucoup le choix d'aller vers la magie. L'on voulait que je sache me battre. Alors, on m'entrainait sur des gamins ou des jeunes paysans... Elle m'apprenait aussi les meilleures parties à manger, comment l'on fait souffrir, pourquoi...

Maman n'utilisait pas la magie. Elle la refoulait totalement.

Moi, pourtant elle m'attirait. Sûrement à cause "du sang". Alors, la nuit, quand ma mère ne venait pas m'entrainer, j'allais étudier les livres, les regarder, les feuilleter. Faute de ne pas pouvoir utiliser, j'étudiais dans les divers bouquins de Naatsë les objets magiques, leur signification, leurs histoires, leurs utilisations...

J'en aidais même Ashara, ma soeur, par instants.

Notre mère n'était pas des plus présente. On était confié à une de leur amie, Louve, pendant leurs longues absences. Puis, quand elles revenaient, elles enrichissaient notre savoir, nos connaissances.

J'en voulais à ma mère, d'être si souvent absente. D'ailleurs, je n'y étais pas des plus attachée... Ashara, plus. Je refusais d'aller venir la voir, elle et ma tante, dans leur ville, Luskan.

J'arrivais à avoir des contacts spéciaux avec elle que lorsqu'elle m'apprenait à combattre. Là, elle était dans son monde. Là elle tentait de m'enseigner quelque chose. Là elle s'interessait à moi...

Des séances d'entrainement si intenses... Je n'en pouvais plus, j'étais lessivée. Alors quand le soir, je la voyais manier son arme encore et encore avec tant de facilité, quand je la voyais s'entrainer des nuits entières, juste par plaisir... J'arrivais à l'admirer, et à sourire. Et je me disais qu'alors, elle était forte, que j'étais faible. Ou tout simplement, pas faite pour le combat..

D'ailleurs, elle le sentait. Elle sentait que j'étais rétissente, et que je n'offrais pas spécialement une envie particulière à passer ma vie avec une arme en fer et en métal. Et je ne voulais pas spécialement lui faire plaisir... Elle n'a rien su faire pour nous. Et je n'aurais pu lui faire obtenir plaisir et fierté qu'en combattant.

Je me rappelle, des fois elle parlait de Tempus. Mais rarement. Elle disait que tout combattant avait dans son bras quelque chose de lui, pour combattre, simplement. Qu'il se servait de chaque combattant, de chaque homme d'arme. Pour moi, c'était juste un Dieu parmis tant d'autres, joueurs de tous. Elle me parlait aussi des nôtres avec Naatsë, de nos ancêtres, ce que nous étions, et pourquoi.

J'apprenais les bases pour pouvoir me battre. Ma soeur, en cachette, me souriait et m'apprenait quelques tours de passe-passe. Elle m'apprit un peu à manier ce côté magique que nous avions grâce à nos gènes.

Ma mère ne parlait jamais de mon père. Je suis certaine qu'en fait, elle ne savait même pas qui il était.

Là, nous étions quatre. Puis, vint le jour où ma mère rentra seule. Je ne l'avais jamais vu ainsi, et elle s'enferma elle même dans une atmosphère impénétrable. Nous ne pouvions rien pour elle. Ashara disait le contraire..

C'est là que je la vis pour la première fois pleurer. Pleurer sans sanglots, juste des larmes qui s'étalaient sur ses joues. Elle nous repoussait alors violemment, et nous ne pouvions pas l'approcher, ni tenter de la réconforter, c'était impossible.

Ashara pleurait, moi non. Je caressais les cheveux de ma soeur qui sanglotait contre mon épaule. Je regardais le ciel, un peu mélancolique. Mais, la mort, on appelle ça aussi la vie.

Ashara n'utilisait quasiment plus ses pouvoirs. Elle restait triste, seule dans son coin. Je venais la voir et lui apprendre quelques histoires sur des objets étranges. Pendant que ma mère combattait un vide, combattait dans le vide. Pendant qu'elle restait seule, silencieuse, coupée de tout.


Puis un jour elle vint vers moi, toujours son visage aussi fermé, toujours cette prestance. Et elle me demanda si j'avais envie de combattre, là. Je la regardais. C'était la première fois qu'elle me demandait. D'habitude, c'était seulement un ordre.

Je m'approchais et pris mon arme... Elle avalait sa salive, mais elle était rageuse. J'allais me prendre tout.. Elle allait tout faire passer là. Je sentais que j'allais me prendre la taule de ma vie...

Elle chargea. Ses gestes étaient nets... Mais troublés, comme elle. Elle se concentrait à peine sur son arme et sur ce qu'elle faisait. On aurait dit une novice... J'esquivais, je la regardais.

Ash se mit à sangloter sur la barrière.
Ma mère... C'est là que je compris qu'elle était seule, et triste. Une tristesse incomparable, quelque chose d'incompris. Quelque chose que je ne comprenais pas moi même. Alors, je soupirais.

Elle me touchait du plat de son arme avec violence, m'envoyant par terre plusieurs fois de suite. Mais je me relevais... Et là, ce n'était pas par vulgarité, ni par arrogance.. Juste pour la soutenir. Pour lui dire que Naatsë n'était plus là... Mais que nous, si.

Elle s'en fichait. Et après plusieurs heures interminables, elle s'en allait, me laissant à terre.
Je regardais le ciel, essouflée. Elle partie. Pris ses affaires.

Elle nous regarda. "Les filles.. Je vais finir ce que nous avions commencé. Peu importe qu'elles en seront les conséquences, ils paieront, tous ! Réa, prend soin de ta soeur."
Quelques paroles, prononcées rapidement. Ash chialait. Moi je la regardais partir..

Elle partait pour quelque chose de perdu, alors que nous étions sa victoire. Nous avions perdu notre mère... Puisse savoir si nous l'avions eu seulement un jour.

On continuait de vivre, nous, allant piller dans les villes voisines mais ma soeur restait affectée. Elle allait voir ma mère, souvent. Des fois. Moi je refusais de la rejoindre. Je n'en avais pas envie... Alors c'est moi qui devait aller seule dans la ville voisine, cachée, pour chercher nourriture.

Je me battais moi aussi alors sur cette herbe, là où ma mère avait combattu bon nombre de fois. Cette fois, juste par plaisir, également. J'apprenais à aimer ce silence. Silence qui n'en est pas tout le temps un. J'apprenais à combattre seule, j'apprenais la concentration.

J'apprenais à me séparer de ma jumelle. Si caractérielle en étant si fragile. C'est ça, qui me sauvait probablement. Contrairement à ma mère et à sa soeur.. Nous, nous savions êtres indépendante. Sans nous quitter vraiment.

Ca aussi, c'était elle qui nous l'avait appris. Elle voulait nous faire comprendre que si l'on ne pouvait nous séparer, on sera tuées... Qu' "ils" abuseraient de ça, pour nous détruire. Durant notre enfance, elle nous séparait régulièrement... Pour ne pas que nous soyons dépendantes l'une de l'autre.

Seulement, nous le serons toujours, au fond.

Seules, nous étions fortes. A deux, nous étions puissantes. On apprenait à nous quitter, et à nous retrouver avec bonheur. C'était la seule chose que ma mère nous avait appris avec brillance... Elle voulait nous sauver de sa situation.

Des mois...Puis des années, de longues années... Sans nouvelles d'elle que par les voyages de ma soeur, si rares. Elle tentait de me convaincre de venir la voir, que je le devais. Mais je ne pouvais pas...

Elle disait qu'à Luskan, beaucoup de jeunes gens y étaient. Que là-bas, les hommes étaient beaux et à portée de soutien gorge. Je souriais, l'écoutais raconter.

Un jour, elle revint, l'air troublé. Elle m'apprit que l'accès de Luskan était interdit dorénavant aux êtres "différents". Je connaissais cela, je me contentais de sourire. Je le perdais lorsqu'elle me dit qu'elle n'avait pu trouver notre mère.

"Elle a dû se cacher.." me dit-elle. J'esperais, oui.
"Tu viendrais avec moi, lui dis-je, si j'y allais?"
"Quoi?! Y aller maintenant?! Mais t'es tarée.. Laisse tomber, je te dis. On ira plus tard je.."
"Bien.., comme tu veux."

Quelques mois passèrent, en nous balladant dans notre petite cachette, notre petit repêre de forêt, notre territoire animal.

Je pensais à la vengeance.. Ce cercle vicieux. Cette chose dans laquelle on ne sort jamais une fois y étant entré.. On peut toujours se venger de quelque chose. De trop de choses..

J'annonçais à ma soeur que je devais y aller... Voir, au moin. Que cette fois j'en avais envie. Elle grimaça, complétement trouillarde... Je roulais des yeux. Je lui ai dit qu'elle n'était pas obligée de venir avec moi, que pour une fois, ça changerait.

Je lui disais de prendre soin d'elle, et que si il lui arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais. C'est là qu'elle me compara à maman... Que là, je devrais comprendre.
Là, j'aurais pu la comprendre.

Je ne répondais pas... Et je m'en allais, l'embrassant sur la joue et la serrant dans mes bras. Je pris le premier bateau venu. Vêtue d'une des cape de Naatsë. Je mis un petit chapeau sur ma tête, pour tenter de camoufler mes cornes, gênantes...

Puis j'embarquais. Les marins me sifflaient. En voyant mon décolté, le capitaine du bateau m'invita à prendre un verre avec lui, en me demandant ce qu'une femme aussi ravissaaaante que moi partait de ce charmant petit coin. Les marins étaient mécontents que cet homme prenne la priorité sur moi, mais bon, le grade, vous savez, le grade...

Je lui répondais que les meurtres étaient bien trop nombreux là-bas. Et puis que j'étais lassée, que je voulais refaire ma vie, avec un homme..

Il devint rouge violacé lorsque je lui caressais le bras du bout du doigt. C'était un homme pas des plus jeune, mais potable. Alors, j'eus le privilège de voyager dans la cabine et de me faire plaisir. C'était un homme riche... Il m'a demandé pourquoi j'avais des cornes, que j'étais une démone, et se questionnait si il allait mourrir, la première fois que je m'étais déshabillée.

Je lui disais que non.. Et que j'avais été victime d'un puissant sortilège lançé par une sorcière du coin. Il haussa la tête d'un air entendu, ce crétin. De toutes manières, il aurait douté, je lui aurais envoyé ma jambe dans ses jolis petits bijoux de famille. J'aurais bien trouvé un autre beau marin.. Ca a d'ailleurs été fait.

Il m'a alors dit que de toutes manières, je faisais jeune même avec mes cheveux blancs et ma peau grise. Il m'a demandé si ça n'était pas un sort de vieillesse qui avait foiré... Je lui ai répondu que je ne savais pas, évitant de montrer que j'étais déjà blasée.

Nous arrivions au port après plusieurs jours de voyage. Il me fit promettre qu'un jour nous nous reverrons. J'ai enfilé ma cape, pris mes affaires et je suis descendue sur le port de Luskan, sans même lui avoir répondu...

Il tenta de m'interpeller, je marchais en souriant. Il me perdu de vue, à travers la foule...

J'arrivais sur ces terres, ou Naatsë avait été tuée. Et où nous étions éxilés, nous autres... Même moi, sans les connaitre. Je marchais doucement sur les dalles, découvrant la moindre parcelle, les boutiques, les habitants, l'auberge..

J'allais me payer une chambre. Le soit-dit Garfaux plissa les yeux en voyant mon visage. J'avais attaché mes cheveux, et l'on n'en voyait pas la couleur. Mes cornes étaient adoucies par mon petit chapeau sous la capuche. J'ai eu un instant la frousse...

J'ai eu peur d'avoir fait une gaffe. Après toutes ces années, ma mère et Nana n'avaient pu passer inapercues... Je lui souriais franchement, lui fit un clin d'oeil lorsqu'il me donna au bout d'un moment la clef de la chambre. Il m'arrêta... S'approcha de moi avec son gros ventre et souleva ma cape, y dévoilant mon popotin.

Fort heureusement, sûrement ce qui me sauva.. Je n'avais pas eu de queue blanche, moi, à la naissance.. J'osais à peine imaginer si ma soeur était alors à ma place, à ce moment là... Elle aurait été faite executer.

Il devint encore plus rouge vif qu'il ne l'était, se gratta la joue et montra d'un geste nonchalant la porte, genre "tu peux yaller..".
Les videurs n'ont pas l'air commode, également... J"ai pas trop interêt à faire de vagues, apparement.

Je montais doucement les escaliers et posais mes affaires dans une chambre. Je redescendais après un moment. Beaucoup de monde ici... Ca sentait l'alcool, le vin, la sueur, les rires, les chants...

Je grognais contre un bourré qui m'avait marché sur la cape. Puis j'entendais.. la discussion. Sur l'execution.. D'une tieffeline. Mon coeur se serra.

Elle avait eu lieu sur la place. Elle avait été décapitée, après avoir reçu bon nombre de fruits et légumes sur elle. L'image me vint, celle de ma mère, seule et souillée...

Dans quelles conditions..? Lesquelles? Je regardais l'homme bourré qui me fixait depuis tout à l'heure. Je changeais mon air complétement rageur contre un sourire enchanté.

-Bonjouuur ! Vous vous appellez?
- Chais pu... me fit le bourru.
- Booon...

Ca va être dur. *-.-*

-Qu'est-ce vous voulez...Ma beeeelle..

Il me soufflait son haleine putride en pleine face.

- He bieeen.. disais-je, reprenant ma respiration en tournant la tête sur le côté et en placant ma main sur son torse pour éviter qu'il ne me tombe dessus. He bien.. heum.. Vous êtes au courant pour l'éxecution?
-Ouaiiip... Même que c'tait une vieille tieff' d'ici.. Plus là..parcequ'...Restri..hips..restripisctions...

J'avalais ma salive.. Je le regardais, l'envie foudroyante de l'égorger sur place.. trop de monde. Je continuais d'afficher un sourire commercial.

-Qui était cette tieffeline, mon cher..? ajoutais-je d'un ton des plus calme.
-Une bommmmbe..Une booooombeuuuuh... J'aurais voulu m'la faiiire..Trooop..Ptêtre un peu comme toi t'vois..Poupée..J'ma chambre..Stu ..Veuux !
-Non..Merci.. j'ai une chambre. Mais si tu veux tu pourras monter avec moi tout à l'heure.
Il souriait d'un air complétement débile.
-D'acc...ooooord...
-Comment se nommait-elle?
-Un truc bizarre.. J'connais pu trop son nom d'fami..hips....Chais pas si beaucoup l'connaissaient....mais.. ya du monde qu'l'appellaient...Noor....Truc ..Comme ça..T'vois..??
-...Oui.....oui..je vois tout à fait...

Je le fit mettre contre moi lui faisant croire que je voulais le prendre dans mes bras. Il fit comme si il était tombé et je lui envoyais alors mon poing dans le ventre, discrètement. Il laissa souffler un grognement sourd. Je criais :

"Oh bons Dieux ! Un prêtre ! Je crois qu'il va mourrir il a.. Enfin...Une indigestion ou je ne sais ! Viiite pitié ! Il a trop bu, il va me vomir dessus ! Mais dépêchez vous, je ne veux pas de ses rejets sur ma tenue !"

Une jeune femme se rua sur lui, elle marmonnait qu'il buvait trop, qu'à chaque fois c'était pareil, qu'elle fallait qu'elle veille sur lui, qu'il n'était pas assez grand pour se restreindre... L'autre au lieu de ça gloussait bêtement par terre, mélangeant rires et gémissements en me montrant du doigt et en m'appelant chérie.. Complétement pété.

J'essuyais ma tenue d'un geste négligé et me dirigeais vers la sortie... Je sortais de l'auberge et regardais la place.. Plus de la même manière. J'y voyais tant de choses maintenant. J'imaginais tellement.. Une souffrance. L'on avait fait souffrir ma mère.

Et cela ne me faisait rien, à part que j'avais envie de tuer. On l'avait humiliée.. Devant tant de gens. On ne lui avait pas offert une mort digne.. Après tout. Les "choses" comme nous n'en méritent pas une..

J'étais hors de moi. Mais je ne le montrais pas. Comme j'avais tant et tant appris à cacher si bien, pour éviter des souffrances à ma soeur. Pour lui éviter de souffrir parceque je souffrais. Je la protégeais.. Je voulais lui faire comprendre que j'étais forte, et qu'ils étaient faibles. Et qu'elle pouvait avoir des faiblesses, je n'en avais jamais... Tout du moins, je le faisais croire.

Qu'avaient-ils fait du corps... Sûrement brûlé.. Ou mis dans une fosse.. ou balancé dans une mer...
Comment allais-je l'annoncer. Qu'est-ce que je pouvais faire..

Je regardais les gens de la place. Je les regardais comme si tous avaient pourri mon existence, comme si ils étaient tous coupables. Ashara va souffrir lorsqu'elle apprendra... Je ne veux pas.

Maman, tu as perdu, alors. Perdu ton combat de tous les jours... Car je ne t'ai peut-être pas assez aidée. Ils ne souilleront pas tes filles, je te le promets... Ils n'auront jamais..jamais..jamais l'occasion de nous faire perdre.

J'appris qu'un dénommé Erkenbrand possédait son corps. Et j'appris qu'elle avait été battu en duel et amenée dans les geoles. Et qu'elle avait été décapitée justement..par ce Erkenbrand. Tellement de rumeurs.. Il faudra que j'éclaircisse tout, et que j'explique... A ma soeur.

Pour l'instant..? Trouvons le. Et tentons juste de rester en vie.

Une nuit mouvementée :

Szion était là, entouré des paladins. J'avais peur pour lui, je ne voyais que lui. Malgrès sa haute stature, ils étaient quatre..ou cinq, je ne sais plus. Face à lui, l'entourant. J'avalais ma salive, j'étais sur la colline, eux, en bas. L'homme avait prévenu, pourtant ! Pourquoi étions nous allés par là? L'homme voulait nous sauver, lui...

J'avais une vue imprenable, mais je fixais Szion. Je ne pouvais rien faire.. Y aller trahirait ma couverture et ma vraie nature. Pour eux, s'allier à un monstre tel que Szion n'est que perfidie des plus profonde.

Pourtant pour moi, il était devenu notre protecteur. Sans Ssher et lui, je ne serai pas là, mais en train de pourrir sur un piquet. Szion était calme et les regardait de haut. En même temps je ne sais pas si il aurait pu les regarder de bas.

Pour ce monde, pour ces terres, je n'existe pas encore. Ils ne savent pas que je suis là, je dois en profiter. Mais là mon coeur se serrait en voyant celui qui nous abrîtait et nous protégeait comme un père contre ces peuples.

Je viens de comprendre, quand le regard de Szion se tourna vers un paladin, qu'ils allaient faire un duel. Les autres autour s'écartaient respectueusement. Si l'humain perdait.... Szion serait achevé par un autre.

Il faisait nuit. Szion avait un avantage, il était dans son monde. C'est là que je compris. Dans ses yeux, dans ma tête. Il fallait jouer pour qu'il ait tout avantage... Les ténèbres, la nuit ! Ils doivent le protéger... Et je compte bien l'aider.

Je respirais doucement, même à peine. Je fixais les deux êtres qui s'apprêtaient à combattre. Szion incanta alors la nuit... A ses mots, j'en fis de même, ne m'arrêtant pas, créant une zone de noir intense et profond sur tout le groupe.

Les paladins s'enhardirent, les bruits de fer, d'armures remuantes. Je vis Szion fondre sur le côté pour s'échaper. Les paladins à sa suite...

On ne pris pas attention à moi, ce qui me surpris. Mais ils étaient tellement possédés par le sang que les humains ne voulaient que leur pièce de chasse. Je devais partir cependant. Car si ils ne trouvaient pas Szion, ils se rabatraient sur moi.

Je courais et traversais la forêt à une vitesse qui m'impressionnait moi même. Je me dirigeais en vitesse vers l'écurie, et me planqua contre le mur. Respirer, respirer. J'ai bien dû rester une demi heure en train de regarder l'herbe et tenter de reprendre mon souffle.

Szion, il fallait qu'il vive. On a pas fini la grotte, après tout. Mais c'était une de nos protection les plus ferme. Et il nous avait acceuilli sans rien vouloir recevoir en retour...Enfin, je crois.

Je me remettais droite, et m'éloigna de l'écurie. Je regardais les portes de Luskan, et me dirigeais vers, paraissant la plus sereine qu'il soit. Puis je me hâtais. Courrait vers l'auberge de Garfaux et m'enferma dans ma chambre, que je ne visitais que rarement maintenant.

Je me changeais rapidement, enfilant une robe, un petit chapeau légèrement ovale, et je rabaissais ma capuche. Je pris la poignée dans mes mains et après un instant d'hésitation, la poussa pour sortir.

Je sortais de Luskan, je n'avais plus rien à y faire. Je m'asseyais sur la pelouse, silencieuse. La nuit était encore là, et j'avais peur pour Szion.

Un homme armé passa. Je me crispais, me relevais. J'inspirais et recula de quelques mètres, calmement. Puis je me tournais et me dirigeais vers la forêt. Il n'était pas bien discret et me suivait. J'haussais la voix et lui disais que si c'était un brigand, je n'avais pas de sous. Si c'était un violeur, je savais où taper. Etc, etc.

L'homme immita une grosse voix. Je m'arrêtais, croyant la reconnaitre malgrès tout. Je murmurais quelques mots et lança un sort d'invisibilité. Il resta au milieu, puis s'appuya sur une pierre. Il disait que j'étais comme un lièvre ou un furet, que je fuyais.

J'escaladais non sans mal un gros rocher et me mis dessus. Je sortais mon arme et frappa un grand coup du plat de celle ci sur le casque. *SHbOngG*

Il fit "Hey !!!", me pris les chevilles et me rattrapa dans ses bras......... Puis me relaissa tomber. *-.-*

Il me fit remarquer que ma mère n'aurait pas fuit comme ça mais aurait tenue tête, elle aurait chargée, et l'aurait découpé en morceaux.

D'une part, je n'avais jamais dit que je ressemblais à ma mère ! Et je ne fuis pas, je réfléchis à la manière de comment je vais revenir. MOI je suis intelligente. Moi je ne tiens pas tête pour ne plus en avoir au final.

Il a dit un moment qu'il ne s'interessait pas aux relations "sexuelles" de ma mère, que ce n'était pas ça qui l'interessait chez elle. Je réprimais un rire. Mais bien sûr. "Menteur", lui répliquais-je.

-Enfin moi je dis ça..je dis rien. ricannais-je.
-Comment ça, menteur? dit il en gromellant.
-Moi, je sais qu'elle n'était pas trop portée sur les mâles depuis la mort de sa jumelle.
-Moui... Alors ça, je n'en crois rien, ajouta-il en ôtant son casque. Il examinait si il était éraflé.. *-.-*
-Chochotte ! Ces mâles, tous à geindre.
-Chieuse comme tu es, c'est toi qui devrais te faire du soucis côté amants... Enfin moi je dis ça..je dis rien.

Vengeance. *>.<*

Il sifflotait en regardant ailleur. Je le toisais. Puis ! Je fis faussement celle touchée et malmenée et je me mis à sangloter malencontreusement bien sûr. Mais il n'a pas bougé et quand il s'est approché je lui ai dit dans un ton monotone et triste "Vas t'en !" et il s'est replacé contre le rocher, attendant.

Moi je voulais qu'il soit triste aussi, et même pas ! Alors j'arrêtais aussitôt le pleurnichage pour marmonner. "Ah tu as fini?" gnia gnia gnia.

Puis.. Je regardais la forêt. Je plissais les yeux, et fixais les bois. Je lançais un sort pour permettre de voir l'invisibilité et me tournais.

"Depuis combien de temps vous êtes ici?" demandais-je.

Pas de réponses... Je demandais qu'est-ce qu'ils voulaient. Je me tournais vers Seth, l'air perplexe et revenais sur le point. Après un petit silence, il se jeta sur le point que je fixais et lança une poudre d'apparition.

J'éclatais de rire lorsque rien n'apparaissait. J'étais..Morte de rire. J'étais trop douée ! "yavait personne !" lui dis-je en riant et en courant vers le cimetierre.

Il grognait, rageur et courru à ma poursuite. Je riais, j'en pouvais plus. Il aurait vu sa tête..... *xD*

Puis je m'arrêtais devant le cimetierre, reprenant mon souffle et tentant d'arrêter de rire. Fiouuu...
Il reprit aussi son souffle et disait, énervé : "tu sais combien ça coute?! Ca coute très cher !.. peste !"

Je me mis de nouveau à rire et il me mis à terre sans trop de problèmes. J'avais mal au ventre. Pour une fois que je pouvais m'amuser et rire un peu comme ça. Il me tenait les poignets fermement. Je reprenais mon souffle en ricannant un peu, puis m'arrêtais.

Puis on a parlé un peu. De maman, entre autres. J'ai dit :

-Maman était plus sérieuse aussi, je suppose.
-Ta mère attendait la mort, elle haïssait le monde et ne cherchais que la vengeance. Vengeance impossible, et elle le savait.
-Je le savais aussi.
-Je me demande si elle a réussi à aimer...
-En haïssant chaque chose elle les aimait.
-Qui? Ses tueurs?
-Tu gâches tout là. *-.-*
-Si tu veux être poétique et dire des trucs qui veulent rien dire c'est pas ma faute. Je pose des questions, moi.
-La poésie veut rien dire.
-Wer... Tu me dois 5000 pièces. Pas moyen qu'un membre de la Ligue se fasse filouter, j'aurais l'air de quoi après.
-D'un être humain? *ricannement accompagné d'un sourire*

Perplexe, il me chopa sans violences et me souleva pour me porter vers........L'eau. *-.-* Il me balança dedans.. Cette eau dégueulasse et j'en passe. Où il y a plein de maladies et de ... De saloperies et...Beah.

Je faisais la morte après avoir repris mon souffle, me laissant flotter. Il me tira en soupirant pour me trainer sur la berge. Je retenais ma respiration et fis la morte pendant qu'il vérifiait si je respirais.

Au bout d'un instant, n'en pouvant plus, je lâchais mon souffle et me releva, trempée. Il me regardait, les yeux écarquillés, sans pour autant s'être trop inquiété.

Puis après on s'est posé contre le mur et on a parlé. Je parlais sérieusement, lui il riait. Sûrement parceque j'étais trempée....

Puis on a entendu des grincements, un chariot... Tiré par qui? Les paladins..Et dedans était le corps sans vie de Szion. J'étais en invisible... Et ils passèrent. Sethainal dégaina cependant en les voyant passer et chuchotait fort que je devais partir, m'en aller, vite, MAINTENANT.

Je ne partais pas.. Ils ne savaient pas. Et je n'étais pas habillée de la même manière. Je regardais Szion... Seth m'appris que ces paladins étaient en guerre contre la Ligue. Une seule pensée ... : Ils avaient eu Szion.

Je devais prévenir Ssher.... Et je le lui dis. Je me mis à courrir et à traverser la forêt, abandonnant Seth, pour tenter de la retrouver.

Il n'y a pas longtemps j'ai rencontré le fameux Erkenbrand... C'est un homme de haute stature, mais il ne m'impressionne pas. Ce n'est qu'une enveloppe, un homme se pavanant, je le hais déjà. Il ne comprenait pas quand je lui parlais. Il ne voyait pas que je lui en voulais... Mais je ne pouvais rien faire.

Il était bien trop puissant, et je ne pourrais l'avoir qu'en traître. Pas en duel...
"En garde, Tempusien." lui avais-je dit. Il avait dessiné un sourire en coin en dégainant. Et j'ai alors rit : "Vous croyez vraiment que je vais vous faire plaisir?". Puis j'ai rengainé.

Je lui en veux d'avoir tué ma mère, malgré que je ne sois pas forcément attachée à elle. Peu m'importe, on a touché à mon sang, on l'a salit.
Je ne pouvais pas me battre contre lui, je me serais donnée une mort rapide. Alors j'ai préféré partir.

J'ai déjà une réputation de folle, maintenant...

Ces terres m'ont volée deux êtres. Maman et Szionn. Et peut-être que la perte de Szion me touchait plus que celle de ma mère, j'y étais déjà plus attachée. J'avais de la valeur à ses yeux, on avait de la valeur à ses yeux. On était protégées, Ssher et moi. Un protecteur, celui qui avait découvert ces lieux, même si ça a été un peu trop tard...

"Elle n'a jamais eu de filles. Elle n'a jamais été mère." voila comment je décrivais ma mère à Szion. Lui, il la voyait sous un autre jour que je la voyais.
J'avais appris qu'un homme avait proposé 1 milion pour sauver la vie de ma mère... Et que bien d'autres ont tentés de la récupérer et de lui éviter la mort. Soit pour des experiences, soit pour devenir esclave...

Szion m'avait dit que les gens avaient vu une femme forte mourrir ce jour là.

"Elle était sauvage et déterminée. Elle avait ses côtés intimes inconnus. Son envie de vengeance plus fort que tout. Elle aimait le défi, aussi petit que grand. Jamais elle n'acceptait la défaite. Je voulais la protéger parcequ'elle aurait peut-être été une excellente alliée. Parceque je sais que malgrès nos différences, nous nous ressemblions... Peut-être même parcequ'au fond de moi, je l'aimais."

Voila comment il l'avait décrite...
Et maintenant il est mort.

Après sa mort, un homme m'avait dit en me voyant "Szion a toujours eu du goût quand il choisissait ses alliés. Et il le montre même après sa mort." J'avais rétorqué simplement que ça ne l'avait pas sauvé.

J'avais croisé également une femme barde. Qui voulait se renseigner sur ce qu'il s'était passé pour son meurtre. Juste pour écrire une balade, comme elle disait. Je lui demandais si elle le connaissait.

-Pas assez.
-Ca doit être pour tout le monde pareil.
-Oui...Sûrement.

Malgré ce que le monde nous fait endurer, et malgrès ce que nous faisons endurer au monde, on trouvera toujours quelqu'un qui voudra du bien de nous, et même nous sauver. Soit l'on en joue, soit on l'accepte.

Cette femme m'avait dit aussi : "Il ne mérite pas plus le qualificatif de bête que les êtres qui l'ont abbatu." J'étais d'accord... Cette femme respirait de douceur en étant ferme et calme. Jamais elle n'haussait le ton, elle restait mystérieuse et ses phrases étaient coupées de silence, faisant croire que l'on ne pourrait rien savoir de plus.

Maintenant je me sens seule, dans cette caverne qui n'est plus la même depuis la mort de Szion. J'étais seule. Même Ssher, je ne l'ai pas vu. Je répugne à savoir sa réaction lorsqu'elle saura pour la mort de Szion..

Impulsive comme elle est, elle voudra tout faire crâmer.

J'ai vécu tant de choses ici maintenant. De nouvelles rencontres. Parcourir ces terres que ma mère et ma tante ont tant foulées.

C'est triste... Je ne sais plus trop où me mettre. Je pense que je vais passer plus de temps à Lorgol, à présent. Ca devient quasiment moin dangereux que les abords de Luskan.

Ca me fait drôle d'entendre de la bouche d'autres personnes ce qu'était ma mère pour eux. Une chose est sûre, que très peu de gens la comprenait et savait réèllement ce qu'elle était.. Même pas sûre.. Je suis certaine que personne ne savait.

J'apprend à connaitre d'autres gens, comme ça. En parlant. Parler. Observer, aussi. Ecouter. Je suis écoutée, on m'écoute. On passe du temps avec moi.
La haine, je la cultive. Comme ma mère, et ça m'éffraie. Je ne veux pas mourir, je vaincrai, moi. Je survivrai.

Enfin... Notre réputation grandi, et Ssher l'a compris. Elle s'est absentée, elle est partie pour quelques temps. Je crois que je vais en faire autant. Ca sera plus prudent, et puis, j'irais revoir ma soeur. Elle ne veut plus revenir depuis la mort de maman sur ces terres...

J'ai raté une occasion de nous débarasser de celle qui nous traque, Terrena.
J'étais installée sur un rocher... J'ai vu Nathyrra arriver. Derrière, Terrena. Il y avait aussi un enfant..
Puis elles se sont battues. Je me suis levée, et j'ai attaqué Terrena, qui avait presque réussi à mettre Nathyrra à terre. Je l'ai eu. Cependant, je ne savais que c'était elle..

J'ai juste vu son épée, elle gisait au sol à côté de la guerrière. Je l'ai prise, la trouvant à mon goût et d'assez bonne qualité.
Ssher est arrivée par la suite.

C'est juste quand nous nous sommes enfuies que Nath m'a dit que c'était Terrena............ Et je tenais son épée.
J'étais hors de moi, haussant la voix en lui demandant pourquoi elle ne me l'avait pas dit plus tôt.

Oui, je tenais l'épée qui avait combattu ma mère et qui a reçu l'étreinte de la main de cette maudite chienne. C'est avec cette épée qu'elle nous traquait. C'est avec cette épée qu'elle a tant combattu... Et elle n'est plus. Elle est mienne, je l'ai, je la tiens...

Sur le coup, j'ai eu envie de retourner sur les lieux pour la tuer. Mais c'était trop tard, je supposais. Et les filles m'ont dissuadée de faire cela.

Je possédais son arme, et elle ne possédait que mon mépris et mon dégoût.
Qu'allais-je faire avec? La lui revendre à un prix excellent? Normalement, LOGIQUEMENT, elle devrait tenter de tout faire pour récupérer son arme, mais rien.

C'est comme si on lui avait piqué une miette de pain. Tant-pis. Alors je la garderai. Je la garderai, ça ne la dérange pas. Je vais la garder ... Et à l'occasion, je la tuerai avec. Je la tuerai avec l'arme qui aura osé s'interposer et tenté de donner la mort à nous autres cornues. Qui sera en partie responsable de la mort de certains.

Or, elle devrait comprendre, qu'elle n'est pas en position de donner la mort. Elle est juste en position de la recevoir, dorénavant.

Je tiens une belle épée, que je cache précieusement. Après un temps d'hésitation, je ne sais si je la vendrais. Peut-être, après sa mort, ou la mienne. On l'aura.

Elle tente de jouer sur un terrain qui est le notre. Elle tente de faire sa justicière. Encore se serait-elle arrêtée à la mort de ma mère... Mais elle continue encore, en mettant ma vie, celle de Nath et de Ssher en danger, alors. Donc, je ne venge pas ma mère, je me protège simplement.

Elle entre dans un terrain.. Où elle semble être seule durant ses chasses. Que veut-elle prouver en faisant cela. Je ne saurais.

Lorgol n'est pas si désagréable... J'y passe, de temps en temps, lorsque j'ai le temps. Je me suis achetée un cheval, ça ira beaucoup plus vite ainsi.

Je compte rejoindre bientôt ma soeur. [Je partirai soit samedi irl soit mercredi] J'irais la voir, et prendre de ses nouvelles. Je ne veux pas être suivie, et je n'ai dit où je partais qu'à très peu de gens. On croira peut-être à notre mort, qui sait?

Les forêts vont être calmes sans nous. En même temps, rester seule en forêt alors que Ssher est partie, cela ne m'inspire plus, surtout ces temps-ci. On a beaucoup trop de gens sur le dos...

Alors je suis allée à Lorgol. Et puis je m'y cache. On ne soupsconne guère notre présence dans cette ville où nous sommes tant exposées au dangers. Je soupire, je m'allonge..

Je ne veux pas qu'on m'oublie, moi.

Peut-être qu'elle avait raison, au fond?

Ma mère m'a laissé inconsciemment un héritage. Les seuls soutiens que j'ai eu étaient les siens. Elle m'a laissé ses contacts, ses "amis". Enfin.. Ses connaissances.

C'est tout... Elle ne m'a pas laissé le souvenir d'une mère, non, rien. Elle m'a laissé l'obligation de devoir tout assumer. Tout faire toute seule, tant-pis.

Et moi je survie auprès de Luskan grâce à ça. A elle, a ce qu'elle avait construit. Même si elle passait plus de temps à détruire, qu'à construire.
J'ai appris que Luskan avait été détruite. Et elle est morte avant...

Elle aurait eu tant de satisfactions à voir cette ville détruite. Et là? Elle était en Luskan même. Son corps reposait à Luskan. Et... Son corps est mort avec les décombres de Luskan, sûrement. Reverrais-je un jour le corps de ma mère? Aucune idée.

Il doit être détruit...

On verra.
J'étais partie de Luskan car j'avais perdu Ssher de vue, et Seth.
Alors j'avais plus rien. Alors j'ai pris le bateau, et je m'en suis allée.

Est-ce que je vais revenir, moi? J'espère, au fond. Voir un peu.. Tenter de récupérer des choses, des gens. MA mère? Ssher? Qui sait.

Les vents m'apportent des odeurs de brûlé. De mort. Comme d'habitude, le vent froid, glacial. Alors je ne sais pas, je n'en sais rien.

Je reviendrai, pourquoi? Bof... De toutes manières, où que j'aille, je mourrai. Et plus j'avance dans mes réflexions, plus je sens que je me rapproche de celle que j'aimerais tant oublier.

Bientôt. Le trajet est si long, je m'ennuie. Je regarde les vagues, comme beaucoup ont dû le faire. Je regarde ces images qui ne changent jamais, l'eau mouvementé, et le ciel blanc.

Je retire un de mes gant noir. Ma main semble abîmée, j'ai dû trop me servir de mon arme. La peau est sèche, la peau de mon pouce devenue un peu plus dure à un endroit. Je trouve ça horrible, moi qui prend tant soin de mon apparence.

Beaucoup de gens sont sur ce bateau, ils rigolent. Moi je dois être cachée. Je les regarde de loin, je matte les jeunes hommes de loin. Mais j'ai l'impression que quelque chose a changé.

Moi aussi, je suis seule.

J'ai erré toute seule. Pendant ces longs mois. Je n'ai rien fait. J'ai vécu en voyageuse. Mais un vide en moi laisse le vent souffler et me fragilise au plus profond de mes entrailles.

"Non, Wer !", hurlais-je toute seule. "Tu n'es pas toute seule, tu ne finiras pas comme elle a terminé ! Tu vaux mieux que ça !"

Peut-être. Peut-être pas. Qui me dit que je vaux mieux que ma mère ou sa soeur? Ou ma soeur? Moi qui ai toujours donné une raison à ma vie. Cette raison je la perd, elle s'envole au fur et à mesures.

Est-ce que je me perd? Je me suis créée une enveloppe de questions. Le même cocon que ma mère. Mais, elle, elle n'a jamais réussi à le percer...

J'y arriverais? Je ne veux pas mourir, je ne veux pas tout perdre. Je ne veux pas tout perdre en mourant, mais je ne veux pas tout perdre en vivant non plus !

Alors quelle est la meilleure chose à faire? Arrêter de se poser ces questions, et foncer? Foncer tout droit, sans se tourner, sans ouvrir un oeil, pour voir si on va pas se prendre une...

SHBONG

- Hey là, petit enfoiré, t'as vu ce que tu as fait à mon pavois, fils de paysan? cria une voix rauque.
- Pppardon ! Ppardon ! Désolé ! Chui désolé ! J'l'avais pas vu !
- Pourtant ce truc est plus grand que toi, gamin, fis-je à l'enfant.
Le garçon avala sa salive, quand l'homme le pris par le col. Il l'emmena voir le capitaine.
- Il fait parti du bord?
- Oh.. Non, il a dû s'infiltrer pour voler quelques pains dans les réserves.
- Très bien, fit le guerrier.

Et il lança l'enfant par dessus bord, dans les eaux tourmentées.
Une femme hurlait en disant que c'était affreux, moi je regardais. Les autres n'en avait rien à faire, c'était tout à fait normal. On entendait crier l'enfant pendant deux secondes, puis plus rien, juste des bulles. Je toussôtais.

- Vous êtes pas de l'embarcation, mademoiselle? Vous aussi vous vous êtes infiltré pour voler de la nourriture? ricanait-il en me caressant les fesses. Vous ne semblez pas en avoir besoin pourtant...
- Bien entendu, fis-je très simplement.
Il plissa un oeil, me pris par le bras, je lui souriais humblement. Il m'emmena vers le capitaine qui lui ordonna de me lâcher. Ce petit homme, qui m'avait fait monter dans son embarcation, me donna une bonne tape sur les fesses, me pris par la main et m'emmena dans sa cabine. Je tirais la langue à l'abrutit de guerrier, et suivais ce cher monsieur.

[J'récupère mon pécé ce w-e, wala wala, bibi !]

Retour

Tout ça à tellement changé ! Luskan avait été détruit.
Tant-pis... Tout ce qu'elle a souhaité, c'est moi qui le vit. Je ne me sens pas honorée par cela, pourtant.
Mais ils l'ont reconstruit... Qui la détruira la prochaine fois?

La première chose que j'avais tenté de faire avant tout, c'était de voir Sethaïnal. J'ai appris qu'il n'était plus.. Il a disparu. La plupart disent qu'il est mort..
Il a disparu. Je lui en veut, il m'avait promis beaucoup. Je savais, il m'avait dit de revenir avant trois mois. J'étais revenue, je ne l'avais pas vu. Puis... Puis j'étais repartie. Et là, quand je reviens, il n'est toujours pas là, et on m'annonce sa mort?

Je lui en veux. Tant qu'il n'est pas revenu je lui en voudrais. Il est passé du côté des enflures tant que je ne l'aurais pas retrouvé. Il me manque.
Et j'ai pleuré. De tristesse, de rage, de dégout? Bof, aucune idée. Pleurer, c'est que de l'eau. Et je ne pleurais pas, je transpirais des yeux, simplement.

Malgré cela j'ai retrouvé Diy, Annika. Annika.. Elle est si fière d'avoir une queue de démon, je trouve que ça ne lui va pas. Et qu'elle ne le mérite pas. Je la hais, je n'aime pas son ton, je n'aime ses manières. Pourtant elle était contente de me voir.. Moi rassurée de savoir qu'il y avait encore des gens que je connaissais sur ces terres. On se souvenait un peu de moi...
Mère l'aimait bien, pourtant. Moi je crois qu'elle me rappelle maman, qu'elle me rappelle qu'elle a vraiment existé, et c'est pour cela que je n'aime pas passer trop de temps avec elle.

Moi aussi je veux marquer mon nom de ces terres ! Continuer de l'entretenir. Waarn'ess. Et puis.. Qui s'en souvient encore malgré tout ce qu'a fait ma mère, malgré le temps qu'elle est ici, hein? Je ne sais pas. Il faudrait voir. Pas beaucoup.. Ou alors, ce n'est qu'un lointain souvenir.

Purée, mais est-ce que je dois moi aussi bouffer des campagnards pour rester gravée dans les mémoires? Chui sûre qu'il y a mieux à faire, même si ça m'arrive.

Diyren m'avait manqué, j'étais contente de le revoir. Il me suis partout. Il est drôle. Caractériel, un sens de l'humour souvent mis à jour contre moi. *-.-*
Mais malgré cela je lui dois beaucoup, et j'étais heureuse de le revoir. Cela fait plaisir. Nous sommes les seuls survivants, réèllement...
Il y en aura d'autre? Ou sommes nous les derniers? Je verrais bien...


J'verrais...

Morsure :

Elle s'est jetée sur moi. Et m'a mordue. Ses canines ont transperçées mon cou comme on transperçerait du sable fin.
Puis on m'emmene. On me manipule. Les deux. Elles me regardent ainsi, comme ça, en souriant, en jouant. Après s'être nourri.. C'est à mon tour. Elle se mord le poignet, et me force à boire le liquide froid... C'est bon. C'est tellement bon. C'est trop bon......... Encore.

Elle est partie. Elle m'a laissé une fiole de son sang. Je regarde la fille à côté de moi. Elle m'appelle soeurette...

"Sache, petite lèche, que je ne partagerais pas longtemps son sang." lui avais-je dit.
Puis après qu'elle m'ait répondu que je ne lui serais pas aussi utile qu'elle, je lui lançais que je n'avais qu'une soeur, et que ça ne sera jamais ma "soeurette".
Partager le liquide de ce vampire, le liquide si doux, si bon, si parfait avec elle... Jamais.

Je la tuerais si besoin se fera sentir, pour avoir le sang de Nehekhara en exclusivité.

Quelques jours, semaines plus tard :

J'ai eu l'impression que mon sang se changeait en cendres, et glissait le long de mes jambes dans un bruissement qui résonnait dans mes oreilles. L'eau ne m'hydrate plus. La nourriture a un goût de vide, et ne me nourrit plus.

Je n'ai presque plus de son sang dans ma fiole... Je respire mal. Je perd du poids. Je suis maigre, et hargneuse. Où elle est?! Où elle est passée?

Elle a disparu. Je ne la retrouve plus. J'erre.
Je n'ai plus de son sang? Plus de ce nectar?! Ou elle est? Où est-il?

Pour combler ce manque, j'ai tenté de retrouver le liquide. J'ai attaqué plusieurs personnes sur la route enneigée de la montagne. Je leur ai mordu le cou, les bras, les poignets. J'ai avalé leur sang.

Il n'avait aucun goût. Personne. Aucun ! Aucun n'avait ce que Nehekhara avait ! Aucun ! Je perd du poids, j'attaque encore quelqu'un, je cherche le liquide, désesperement. Je leur arrache les membres, de haine.

Puis je m'éloigne..

Je dois retrouver la lèche de la vampire. Peut-être qu'elle possède encore de son sang...

Je regarde mes poignets. Je m'en arrache la peau.
J'ouvre le revers de ma main avec un couteau.
Je mord le dessous de mon poignet, en refaisant le geste que la vampire avait fait avant de me donner son sang ! Mais je ne le retrouve pas ! Je ne retrouve qu'un faible arrière goût, qui me donne encore plus envie de mordre dans la chaire.

Mais ça ne me suffit pas. Je soigne mes blessures, je m'arrache les cheveux. Je vais mourir de faim..?

Tant-pis .. Je continue ma route.
Et qu'est-ce que je trouve, à côté du sanctuaire...? Un corps. Je voulais aller goûter son sang, il en avait partout sur lui.. Mais quand j'ôtais la capuche et que je voyais que c'était Diyren.. Je changeais d'avis, et m'apaisa quelques instants, pour tenter de l'aider.

Je le soigne. Je chante un air doux et apaisant, tentant de le garder éveillé. Je ne parle pas, je n'ai pas envie de parler. Alors je chante.. Je murmure des sons, des paroles qui me viennent de loin. Les sons se répercutent contre la paroie, je chantonne doucement... Doucement.

Il ne me regarde pas. Il fuit mon regard, et tourne la tête. il a honte... Mais je m'en fiche.

J'ai vu un filet de sang couler sur son visage. J'ai voulu goûter. Peut-être que lui, avait le goût? J'en ai pris sur mon doigt.. mais non. Il n'avait aucun goût.

Il avait alors reculé la tête et froncé les sourcils. J'avais lâché un cri aigûe et hystérique. Je ne trouvais pas ce que je voulais.

J'ôtais ma cape, laissant mon cou violet et ma morsure à découvert.
J'ôtais mes gants, la peau à peine cicatrisé et soigné à la va vite à découvert également...

Il avait tenté de se lever un peu, et de s'approcher, il le fit avec peine. Je me tournais pour aller le rejoindre et le regardais dans les yeux.

Il fuya tout d'abord mon regard, en observant mon poignet. Puis.. puis je lui expliquais que j'allais mourir. Ce qu'il advenait de moi. Ce que j'avais subit. Que j'allais mourir si je ne la retrouvais pas.

Il parla doucement, en disant qu'il ne pouvait rien faire. Puis il hurla qu'il ne pouvait rien faire, en pestant contre lui même, une larme coulant sur sa joue.

Je le regardais..
Puis il me dit qu'il était faible, et nianiania.. Qu'il en avait marre d'être abattu, d'être faible, nianiania..

"Tout ça ne rime plus à rien.."
"Ca n'a jamais rimé. Ce n'est pas un chant, mais une malédiction. Nous sommes maudits, Diyren... Maudits."

Puis je lui disais, en hurlant presque, en ayant ras le pompom et en ayant très faim.

- Notre vie n'est pas celle des autres ! Notre vie n'est pas peinarde ! Nous sommes nés pour souffrir, pour faire mourir, et pour mourir ! Malgré cela, nous sommes vivants ! Nous avons eu le droit de vivre, même si je ne sais, même si ce droit à été volé ! Peu importe le nombre de souffrances que ous aurons, même si il est disproportionné par rapport aux autres.
- Nous ne faisons que retarder notre heure, depuis que j'ai posé pied au val de bise, je la repousse, encore et toujours.
- Et alors? Repousse la encore ! Diyren, ne m'abandonne pas ! M'abandonne pas comme ma mère, m'abandonne pas comme Ssher, m'abandonne pas comme Sethaïnal ! Diyren, tu n'es pas aussi faible que cela !"
- Je suis un lâche.. J'ai abandonné ta mère.. et elle est morte.
- Alors, tu veux ma mort?
- Que je sois ici ou que je sois ailleurs, je n'arriverais pas à les empêcher de .. Je suis presque incapable de garder ma propre vie. Je vois mal comment je pourrais faire pour la tienne.
- Tu m'as déjà sauvé la vie, Diyren. M'abandonne pas.
- Tu n'as qu'à venir avec moi.
- Et tu crois que nous serons mieux ailleurs? Où que l'on aille, on aura toujours le même refrain.
- Evitons les grandes villes, je fabriquerais une maison. Je trouverais quelque part où vivre. Loin des humains, des elfes, de tous...
- Non. Ce n'est pas toi qui voulais marquer la ville de ton nom?
- J'ai assez massacré des paysans qui ne m'ont pour ainsi dire, rien fait.
- Attendons de l'aide, d'autres viendront. S'il te plait.
- Tu y crois encore? Moi je n'y crois plus.
- Reste encore avec moi Diy, je t'en prie. Nous pouvons faire des choses avec ce que nous avons.
- Je resterais à une seule condition.. Promets moi.. Qu'une fois que nous aurons tout tenté.. Qu'il n'y aura plus rien à faire.. Que notre quête aura bel et bien échouée.. Tu partiras avec moi.

Je ne veux pas qu'il parte, j'veux pas qu'il m'abandonne. C'est mon dernier repêre, c'est le dernier qui me fait vivre.
Après un instant d'hésitation, et après l'avoir regardé longuement. Je répondais :

"Je te le promets."

Même si je savais... Qu'il y aura toujours quelque chose à faire. Et que notre quête est quelque chôse.. Qui ne se terminera qu'à notre mort.

[i]

Suite à cela, il m'invita à manger... Mais..

"Diyren.. je n'ai plus faim.."
Je n'avais effectivement faim que d'une chose. Trouver cette vampire et lui réclamer mon dû, lui réclamer son sang. Puis après qu'il m'ai demandé combien de temps nous avions avant que je ne me dessèche, après l'avoir embrassé, je m'éloignais et sortais du sanctuaire.

Il fallait que je la trouve.


***********************************************************


Luskan. Qui est-ce que je trouve? La lèche. La soeurette. Celle qui partage le sang de la vampire avec moi.

Je lui demande où elle est. Elle me demande comment ça va. J'attend juste sa réponse. Puis elle m'emmène un peu plus loin.

"Alors, tu es en manque? Tu as mauvaise mine.."
Je ne préfère pas répondre, sans quoi la droite irait avec. J'attend ma réponse.
Après un silence, elle me répond qu'elle ne sait pas non plus. Mais qu'elle nous appellerait quand elle aurait besoin..

Je m'approche d'elle.

- N'as tu pas senti? Ton sang se fondre, se refroidir d'un coup, il y a quelques jours? Suées.. Froideurs...
Je m'approche d'elle. Elle frissonne malgré elle.
- Quand elle m'a mordu? me demande t-elle.
- Non, il y a quelques jours.
- Tu as ressenti quoi, toi..? me questionne t-elle après un instant d'hésitation.
- Tu n'as pas senti de malaises? Comme si ton sang se changeait en cendres et tombait à tes pieds? Comme si toute l'eau dont tu avais besoin n'avait plus aucun pouvoir dans tes veines et dans ta bouche?
- Si... Tu crois que c'était quoi..?

Je m'approche d'elle. Je lui chope la cape et la regarde dans les yeux. Je fais glisser un ongle le long de sa joue, et je pose mes lèvres sur le minime filet de sang...

- Tu y prends goût.. dit-elle en se laissant faire.

Quelle crétine.. Je ne prend pas goût à son sang, je cherche le sien. Celui de Nehekhara...

-Même toi, tu n'as plus de goût, ma chère, fis-je en la poussant en arrière.
- Je ne sais pas si je dois en être heureuse.
- Tu verras bien.
- Que comptes tu faire?
- Bouffer tout ceux qui entraveront mon chemin...

Elle n'avait plus qu'à peine le goût de la vampire... J'avais envie de tout tuer. J'avais envie de l'égorger, et de boire son sang, pour tenter de retrouver ce que la vampire m'avait donné.

Oui, j'allais faire ce que je lui avais dit. J'allais goûter chaque être vivant, pour les manger sans faim, pour les boire sans soif, pour les tuer avec l'envie de tuer.

Il fallait que je retrouve son sang, sinon je ne survivrais pas. Je serre les poings, je serre les dents... Je me mord la lèvre pour m'abreuver de mon propre sang, que je ne ressens plus..

Je fixe les passants... En voila un. J'attaque.

Elle n'est plus

Oui. J'ai appris par un paladin que la vampire qui m'avait mordue se nommait Mhynn.
Elle priait Beshaba.
Sa description est exactement la même que celle que j'ai vu.. Et puis de toutes manières, il n'y a pas trente six milles vampires dans la région.

Maintenant elle est morte. Quand j'ai appris ça, j'ai cru que j'allais mourir. Pourtant non, je respire, là. Mais mon sang s'est glacé, et j'ai eu un malaise. Je me voyais déjà pourrir, m'assécher, perdre ma beauté, et creuver. Dans l'ignorance la plus totale du monde...

Quand je l'ai dit à Diyren, il a simplement légèrement pâli. Mais il semblait vouloir me montrer quelque chose, qui semblait presque plus importante que mon cas. Il sorti de sa poche un blason Bainite, fièrement. Il avait réussi à avoir quelques membres de la Cabale.
Ca sent de nouveau les ennuis, ça.
Il dit que j'en ai rien à faire, il range son truc d'un air déçu.
Mais purée, j'étais contente que la Cabale se soit pris une taulée, mais mon cas était grave, aussi ! J'allais mourir, bon sang !
Mgnnnhiignmmgn...

Il m'annonce ensuite que l'épine Dorsale grouille de géants. Et qu'on aura pas accès au santuaire pendant un bout de temps...
"Purée, mais pourquoi ça tombe toujours sur nous?" Lui avais-je dit.

"Tu l'as dit toi même la dernière fois... Nous sommes des martyres."

Perte :

Je me concentrais sur son arme. Je plissais les yeux, je transpirais déjà. Toute mon énergie partait dans un simple sort. Je la sentais quitter mon corps par tous les pores de ma peau. Jusqu'au bout de mes doigts, jusqu'au bout de mes ongles. Elle quittait. Elle me quittait. Mais entièrement. S'évanouissant dans l'air comme si je n'en avais jamais eu. Comme si je ne la méritais pas. Comme si je n'en avais plus, comme si jamais elle ne reviendrait.

Cela faisait plusieurs semaines que je ne me nourrissais que de peu de choses. Que de très peu.. de choses.
Mais maintenant que j'avais su que celle qui m'avait donné ce goût si intense était morte, c'est comme si je n'épprouvais plus du tout la faim. Quand je tentais de manger un bout de pain, c'était comme si je me nourissais de cendres. Désagréable. Mais je devais me forcer, si je voulais survivre...

Je me plains encore. J'en ai marre. Je suis épuisée par le fait de lancer ce petit sort merdique, comment pourrais-je survivre si un jour je dois lancer un sort plus puissant pour sauvegarder ma vie? Pour moi, lancer un sort d'invisibilité me ferait mourir, aujourd'hui.

Diyren veut que je mange, il me force. Mais j'ai des nausées. Et quand il me donne à manger, et me force à me nourir, je vais vomir derrière un arbre, tant j'ai l'impression d'étouffer avec le bout de viande que j'ai dans l'estomac. Rien ne peut me nourrir..
Je dois faire tout ça progressivement.

Mais maintenant qu'elle est morte, je suis libre. ... Enfin... Je suis encore emprisonnée de sa présence, elle me conditionne par le fait de mon manque. Elle n'est pas morte, elle est absente. Mais, cela va mieux.. Un peu.

"Tsss, t'as vu ce que tu deviens? m'avait lancé Diy. Même un paysan avec sa fourche pourrait t'abattre."
"Moi au moin je ne me fais pas mordre la joue par un Bainite quand je suis en pleine forme !"
Il se retint du mieux qu'il put de ne pas me lancer un horrible coup de pied afin de m'achever.
"Non par contre pour ce qui est de se faire bouffer par un vampire, tu y arrives toute seule."
Je préferais ne pas lui répondre.
... Nan, en fait... Pour une fois.. là, je savais pas quoi répondre....

Baignade :

J'étais allée me baigner, Diy revenait de chasse. Trois beaux lapins, qu'il dépeçait tranquillement et avec une étonnante facilité.
Je nageais. Puis me lavais.

Jamais. Jamais je n'avais eu honte de mon corps, jusqu'à aujourd'hui. Mes joues étaient creuses et j'étais si faible. Mes poignets étaient plus fins qu'à l'habitude, j'étais horripilée par cette vision de moi même. Cette vampire avait réussi à me faire perdre le seul outil naturel qui me permettait de survivre en dernier recours : mon physique.

Je regardais mon reflet dans l'eau. Je croyais voir maman, quand elle était malade. Je croyais voir ma mère, quand elle avait perdu sa soeur. Je croyais la voir, avec son regard dur et sévère contre elle même. Elle ne s'aimait pas, comme moi aujourd'hui je me déteste.

Et elle n'aimait pas le monde, comme je peux ne pas l'aimer par instant. Comme je peux le haïr en ce moment. Mon visage n'était pas le mien, mais le sien. Mes pensées n'étaient pas les mêmes, mais les siennes. Où est-ce qu'au final, je suis exactement comme ma mère?

Le destin de notre espèce est-il le même? Mes joues creuses, ma haine, ma colère, ma peur, vont-ils faire que je vais perdre? Est-ce que l'envie de combattre un monde, nous mène tout simplement à se combattre soit-même? Perçois-je le monde comme j'aimerais au fond, qu'il soit? Dois-je me faire détester, pour vivre? Pour avoir un semblant d'existence, au sein de celui-çi? Pour qu'on se souvienne de moi?

Je ne m'aime plus. Je ne m'aime pas. Je ne me suis jamais aimée. Maman, je la comprend, et cela me fait horriblement peur. Elle se posait des questions, comme je m'en pose trop souvent en ce moment.
Est-ce qu'un jour elle a trouvé la paix. Est-ce qu'un jour elle a été heureuse. Est-ce que moi j'ai été heureuse. Et si oui, et si non, pourquoi.

Est-ce que je dois haïr, aussi. Ou dois-je passer toute ma vie à glousser dans les salons mondains, en petites tenues. Est-ce que je dois passer ma vie à danser sur des tables et à amuser la populace?

Pourquoi maman avait choisi le combat?

Parcequ'elle était différente. Elle ne le voulait pas, elle ne le désirait pas, elle l'était.
Elle avait commencé son chemin et elle, elle affrontait. Elle vivait. Peu importe ce qu'il allait lui arriver demain, elle pensait avoir déjà tout perdu, elle pensait au passé et se battait pour ses idées, ses mémoires, ses souvenirs. Le futur allait finir passé au moment où elle le vivra. Alors elle s'en fichait, oui.

Elle a souvent été découragée. Mais c'était ce découragement qui la faisait avancer.... C'était quelqu'un, moi je suis rien. On me l'a dit, souvent.

Elle n'a pas perdu ce qui la faisait vivre, comme elle aurait pu le penser. Elle a perdu simplement un chemin, elle s'en ai fait un autre. Elle elle a continué. Elle s'est pas arrêté comme je le fais au bord de la route, pour demander de l'aide et se plaindre. Elle, l'aide, elle la recevait comme cela. Et elle n'en voulait même pas. Moi je la réclame.

Je ne l'aime pas, je ne la déteste pas, je ne l'admire pas. Je l'observe. Et je l'ai observé. Car elle ne m'autorisait qu'à cela. A la regarder à travers du verre, comme ça.

Comme moi je me regardais à travers l'eau. Quand on vous parle au dessus, vous n'entendez que peu de sons, vous ne distinguez presque rien. Alors quand on ne vous parle pas, il n'y a rien. Maman, quand elle parlait, c'était comme si elle était à des kilomètres au dessus de l'eau et moi en dessous.

Rien. Je ne pouvais que la regarder, avec ma soeur.

Rien qu'en regardant cette eau et ce visage déformé par les remoues, je crois que j'aurais pu mourir. Le froid, un sentiment de desespoir et d'incompréhension. Je me trouve laide alors que je ressemble à ma mère.

Et pourtant, ma mère, je la trouvais si belle.

"Ne me regarde pas."

Lui avais-je dit sèchement alors que je sentais son regard posé sur mon corps amaigris.
J'étais de dos et à plusieurs mètres de la berge, là où il préparait la viande. L'eau m'arrivait alors jusqu'à mon nombril. J'enfouissais alors mon visage dans mes mains. Diyren me parla alors.

"Werëarm, tu es toujours belle... Rien ne pourra t'enlever ça. Ni l'âge, ni les cicatrices, ni la maigreur. Tu ferais tomber chaque homme qui a jamais vécu à tes pieds.. Je le sais, et tu le sais."

J'abaissais mes bras. Je restais silencieuse. Que devais-je dire à cela? Surtout, que pouvais-je dire? Tant d'hommes m'ont dit que j'étais belle, que ce mot pour moi avait perdu le sens de compliment. Que je ne le ressentais plus comme les femmes normales devraient le ressentir.

Pourtant cette phrase à ce moment avait redonné du sens à ce mot, et à moi même.
Je le serais toujours. Cela voulait dire que c'était moi. Moi. Moi..
On donne de grandes oreilles aux elfes, on donne cette petite taille aux nains, on donne cet orgueil aux humains, et à nous? Des cornes, et bien d'autres choses.

Et à moi? On me donnait ma beauté. Le sang me donnait d'office cela, ma mère m'avait offert ça, qu'elle tenait de ma grand mère. C'était là, c'est moi, c'était nous.

La beauté chez moi, c'est comme les grandes oreilles chez les elfes. Je pourrais jamais la faire rétrécir.

*...*

Après que je me fusse séchée et installée sur la berge, Diy m'annonça qu'il allait laisser ses cornes pousser. Qu'il ne les couperais plus jamais. Il me faisait penser à ma mère. Ses cornes étaient sa fierté, ainsi que sa queue blanche. C'était profanation que de les lui prendre.

Diy se faisait à cette idée. "Après tout, avait-il dit, c'est ce qui nous différencie des autres."
Oui et non. Il n'y a pas que cela, qui nous différencie des autres... La liste serait trop grande pour que je la conte.

"les garder, ça montre qu'on est supérieurs." Oui. Il avait un peu raison. On nous chasse pour ça, les garder c'est montrer que nous sommes fiers, et que nous n'avons pas peur de mourir.
Remarque, ils nous chassent aussi pour le sang. Et je suis sûre que si il pouvait le pomper en entier pour le jeter dans les égouts, ils le feraient.

Je me forçais à manger un peu, puis nous allâmes de nouveau en forêt.

Retrouvailles :

Je me balladais dans Luskan. Après avoir écouté une discussion entre trois personnes, je m'éloignais en direction du jardin avant la sortie Nord.
J'avançais... Et que voyai-je sur un banc?

Sethaïnal.

Il était vivant, il était en vie. Non, c'était impossible. Je m'étais arrêté sans m'en rendre compte, assez longtemps, restant avec cet air abrutit sous ma capuche. J'avais une longue toge, on ne pouvait pas me reconnaitre, mais je ne m'en étais pas aperçue.

"Oui je suis revenu dans la région, ça vous pose un problème? Vous êtes?" avait-il dit, à peu près.

Je le dévisageais, puis après un long moment m'avancais vers lui. Je lui sautais dans les bras, pour m'assurer que c'était vraiment lui. Et c 'était vraiment lui.
C'était un soulagement. C'était la preuve que mon passé avait véritablement existé, que je n'étais pas qu'un mauvais rêve. Que le passé était également le présent, et qu'il sera le futur.

C'était un lien vers un passé pas si lointain que cela, mais rassurant. J'avais perdu tellement d'êtres durant ma vie, que j'avais la méchante impression que j'étais destinée à perdre tout repêre temporel, à me perdre moi.
De plus, il me donnait raison. Tout le monde m'avait dit qu'il était mort, et il était en vie. Moi, je le savais, je le sentais, j'avais raison. J'avais raison !

Avec sa réapparition, beaucoup de souvenirs me revinrent en mémoire, et cela me conforta dans mon idée d'existence. J'ai eu une vie, et je la continue.
Il me serra dans ses bras doucement, un peu gauchement, ne sachant pas trop à qui il avait à faire, sûrement.

"C'est moi, Werëarm ! T'es revenu, je le savais, t'es vivant !"

Il me dit qu'il m'avait vu tout à l'heure, mais qu'il ne fallait pas qu'il se montre à trop de gens. Son retour ne fait pas plaisir à tout le monde. Logique. Son retour était difficile, et il y risquait sa peau.
"Moi je risque ma peau tout le temps, normal. On s'y habitu.." avais-je lancé.

Il m'expliqua sa situation un petit moment, je l'écoutais. Contente d'entendre une nouvelle voix que je connaissais déjà.
Il veut toujours que j'acquérisse le pass, pour Lorgol.

- Bof.. Ca sert plus à rien.
- Hein? Pourquoi? demanda t-il inquiet.
- Parcequ'on est voués à mourir, annonçais-je d'une voix sombre. Et puis ce pass, chui pas sûre qu'il marchera avec tout le monde.
- Qu'est-ce que tu racontes? Tu t'entends?! Voués à mourir?
- T'en connais toi, des hybrides qui sont morts de mort naturelle?
- ...
- On est d'accord.
- T'en connais toi, des mercenaires comme moi qui crèvent de mort naturelle?
- Je connais pas d'autres mercenaires comme toi Seth.. ricannais-je.
Il eut un légé sourire, puis continua.
- Oui bon... Je voulais dire que la mort naturelle dans ce bas monde prend plus souvent la forme d'une lame bien aiguisée qu'autre chose. C'est pour cela qu'il faut vivre avec fougue et passion, parceque la vie n'a que peu de valeur aux yeux des autres.
- Et puis écoute Seth, il s'est passé pleins de choses ici. Beaucoup pendant que tu n'étais pas là.

C'était vrai. Il s'était passé tant de choses.
Après que nous nous soyons déplacés dans la forêt qui avait tant changé et après avoir parlé un peu du gardien, il me fit :

- Je n'ai jamais pu t'offrir la paix et je ne le pourrais sûrement jamais. Je peux essayer de t'offrir une famille.. En tout cas, tu m'as moi. Et puis, tu n'es pas seule comme cornue, non?
- Ssher est morte.. Il reste Diyren, c'est tout.
- Comment est-elle morte?

Là je lui expliquais le problème avec la Légion.. Il m'écouta et me proposa d'éclaircir le problème, je refusais. Ca ne servait à rien maintenant.

- Mais à ce moment là, j'étais toute seule, Diy n'était plus là, toi non plus, Ssher, morte.. Alors je suis repartie.
- Tu es en vie, et ici.. Et je compte bien à ce que ça dure, et tant q'u'à faire auprès de moi.. Wer.. Ce laissé-passé n'est pas un rêve. Annika en bénéficie. Szion aussi.. Il est un de nos gardes d'or. Ils ne sont plus en dangers par la garde.
- Ah ouais? Et moi pourquoi je l'aurais? Je suis faible. Je ne sais que très peu me battre et lancer des sorts offensifs.. Je sais juste remuer le popotin sur une table.
- Tu te dissimules remarquablement bien non? Ou sinon ton sang doit bien te doter de quelques pouvoirs?
- A part une grosse poitrine et savoir battre des cils, nan. Et de toutes façons, je n'ai même plus la forme pour aller danser.
- Et puis franchement... dit-il un peu plus bas. Annika grille une fois sur deux les notres au combat au lieu de ceux en face.. Sans parler de sa folie actuelle. Si on lui a trouvé de quoi faire, ça ne posera pas de problèmes pour toi..
- Pas si sûr. J'ai beau avoir un bouchon de travers avec Annika, elle est puissante.. Sur certains points.
- T'as pas fini? Tu te rappelles du repaire de Gorgonza? La Main d'Or t'acceptait.

Oui, je m'en souvenais. Et ces souvenirs semblaient me gonfler l'estomac, me nourir mieux que n'importe quelle chose matérielle. Cela faisait du bien, et j'oubliais un instant mes joues creuses et ma faiblesse actuelle.
Ensuite, j'ouvrais mon problèmes sur la morsure de vampire.

- Tu connais les vampires?
- Je sais ce que je c'est..J'ai déjà eu des soucis avec eux...
- He bin j'en suis une... BOUAhAHHAAHhaAar...

Je fis un bond vers lui. Il se retrouva sur le dos, me fixant, les sourcils plissés.
...Mauvaise méthode. J'éclaitais de rire en revoyant sa tronche, me rappellant l'histoire avec l'homme invisible imaginaire.
"Tsss..Tu es es impossible." lâcha Sethaïnal avec un sourire en coin.
Me rendant compte que je m'y étais mal pris, je lui expliquais mon cas. Non sans honte.

Il me fit toute une bouse nerveuse afin que j'ouvre ma bouche. Ce que je m'éxecutais à faire après un looonnng moment de négociations.

"T'es chiante ! Tu le fais exprès? C'est pas permis d'avoir autant d'emmerdes dans une vie !" me dit-il, visiblement inquiet. "J'y crois pas, cornue ça te suffisait pas."

Ca y est, je lui fais pitié. Est-ce que je lui fais pitié?... Il me regarde avec de la peine. Comme un enfant regarderais un chiot perdu dans la rue.

"Raah, je croyais enfin pouvoir te rendre heureuse, rien qu'un peu.. et maintenant.."
J'écartais mes doigts pour le regarder en plissant un oeil. Je finis par sourire. "Ben t'as réussi. Je suis heureuse de te revoir, moi."

Et c'était vrai. J'avais de nouveau un socle que je connaissais en ces terres. Que je connaissais depuis longtemps. Depusi assez longtemps.

Je gonflais mes joues avec de l'air pour paraitre un peu moin rachitique. Il me regarda faire à la fois peiné et amusé. Il passa sa main dans mes cheveux.
-Ca ne change rien, tu restes la plus jolie..
- Je suis sûre, je te fais pitié ! Je fais pitié ! Je veux mouriiiiir...
- Mais non !
- Menteur !
- J'ai de la peine, et j'ai peur de te perdre. Aucune pitié.. Dit..?
- Mh..?
- J'ai un tout nouveau serviteur, tout frais, tout beau ! Tu voudrais que je te le prête? [(*gosse qui prête un joujou* comme i dit xD)] Il sait faire pleiiins de trucs..
- C'est pour ça que tu l'as acheté? Pour qu'il t'apprenne? En plus c'est pas drôle quand ils sont forcés. Bien qu'ils ne le soient jamais avec moi.. C'toujours eux qui..
- M'apprendre à quoi?! sentant l'allusion.
- Rien, toussôtais-je.
- Je n'ai rien à apprendre de personne. Ma compagne, que je contentais parfaitement était Loviath. Je n'ai plus rien à prouver..
- Moi MES compagnons étaient et sont toujours parfaitement contentés.
- Pourtant les tiens restent pas longtemps.
- Normal, je les ai bouffés, ou je disparaissais.
J'avais ommis de dire que certains étaient même morts de plaisir, mais je m'en vanterais une autre fois.
- Moui.. Ou peut-être n'étaient ils pas trop motivés pour réessayer, mmmhh..? Enfin, je dis ça je dis rien.
- Moi je suis une alu-fiélonne ! Fille de succube ! gueulais-je en lui donnant un coup de pied dans le mollet.
- Succube? C'est le truc avec des sabots des ailes en cuir et des poils aux pattes? taquina t-il.
- Oui bah non. Et puis vous aimez bien ça vous. C'est vous qui venez baver à leurs pieds, non, pardon, à leurs SABOTS.
- Moi, jamais. Juste de vieux mages, en manque.. Mh.. Mais les demi-succubes, c'est bien !
- ...

Visiblement, il n'avait pas trouvé mieux. Il me reparla de son serviteur, Senekis, qu'il avait envoyé pour me chercher. Mais finalement, il n'en aura plus besoin. Il tenta de m'amadouer avec la vision d'une chambre, d'un simple lit.. D'un..Bon bain... De luxe.. Avec des valets..Gniihh...

- NAN, répondai-je à ma façons, je ne céderais pas, de toutes manières.
- Dit moi juste ce que tu veux alors, me demanda t-il avec un sourire tendre.
- Bof, plus rien maintenant. On perd à chaque fois ce qu'on a, alors pourquoi j'aimerais avoir quelque chose.
- Ne perd jamais tes rêves.
- Tu en as, toi?

Il m'expliqua le sien, la Ligue, la protection et les moyens d'aider ceux qui lui sont chers. Etc..
Après avoir discuté, je lui demandais pourquoi il faisait cela pour moi. Dans un but commercial, parcequ'il s'emmerdait? Je sais pas. Et il n'y a pas répondu.
Il dû partir voir l'Administrateur. Je ne sais pas qui sait, mais son nom ne me donne pas envie de le connaitre. Je n'aime pas spécialement les paperasses.
Il me prévint qu'Annika lui faisait dire que je ne devais pas faire de bêtises, pas d'imprudences. Que si je mourais, il ne me pardonnerais pas, et visiblement, elle non plus.


Il reparti, puis revint de quelques pas et me demanda de prendre soin de moi, avant de rebrousser chemin définitivement.

Le foulard :

Quelques jours plus tard, je croisais Diy. J'arrivais en lui souriant, il en fit de même en me voyant. Je remarquais accroché à son bras un foulard d'un blanc immaculé.

- Tu te mets au blanc? demandais-je, intriguée.
- Qu'est-ce qui te rend si joyeuse? s'empressa t-il de me demander, sans répondre à ma question.
- Seth est vivant ! Annika avait tord, j'avais raison !
- Ah... Quelle bonne nouvelle. Il soupira.
- D'où il vient? le questionnais-je avec un petit coup de tête vers le foulard.
- De nulles parts.

Il détourna le regard. Apparement distant. Son visage s'était de plus en plus fermé, au fil de la discussion. Je perdais mon sourire. Il reprit :

- Seth est là tu.. Tu n'as qu'à aller le rejoindre.
- Mais..?
Il enfouit ses mains dans ses poches, avec un reniflement méprisant. Il avait un comportement qu'il n'avait jamais eu en vers moi.
- Je vois plus réèllement à quoi j'te sers maintenant.
- Heu.. Diy.. Qu'est-ce qui te prend?
- Quoi?! Quoi qu'est-ce qui m'prend?! Il haussait la voix subitement, dans un excès de colère qui ne lui ressemblait pas. Tu viens là, tu me parles de Sethaïnal, fit-il en baissant la tête. Rien à faire.. Qu'il soit en vie, qu'il meurt, qu'il souffre.
J'avais avalé ma salive, les yeux interrogateurs et complètement désarçenés face à sa façon d'être.
- J'ai juste répondu à une de tes questions, Diy.........
- Tu sais Wer, dit-il d'un ton faussement apaisé. Je pense pas qu'il fera un dixième des choses que j'ai pu faire pour toi depuis que je te connais.
- Est-ce que j'ai dit une seule fois ça?!
- Non.. Alors arrête donc de me bassiner avec ton Sethaïnal une seconde ! Je dois rater quelque chose, vu comment t'en parle, ça doit vraiment être quelqu'un d'extraordinaire.

ll s'en alla, regarda le foulard qu'il déccrocha de son bras pour le tordre dans ses mains.
Je ne voyais pas de quoi il parlait, je lui avais rarement parlé de lui. Juste dit qu'il n'était pas mort la première fois, puis juste là qu'il était revenu, et que j'avais raison. Rien à faire, qu'il pète sa durite, c'est moi qui ai raison.
Je mâchais mes mots avec rage, des phrases inimaginables auraient pu sortir de ma bouche. J'aurais même pu venir lui arrâcher sa langue avec mes dents, tant je ne comprenais rien à sa petite crise, et tant il m'avait énervée. C'était la première fois qu'il m'avait autant rendu en colère. D'habitude, sa simple présence m'apaisait.

Là, il faisait ressortir le côté le plus malsain de ma personne, car je me sentais faible face à une situation. Je serrais les dents, je serrais les poings. Je voulais lui hurler dessus et lui arracher un bras. Mais si j'aurais fait ça, je serais morte. Car apparement, il était sur les nerfs également.

Je dus faire un effort inimaginable donc pour me tourner rageusement et partir en sens inverse. Même Diy, n'arrivait pas à me comprendre. Ouais. Ouais ouais ouais. Je suis toute seule. Je peux faire confiance qu'à moi même.

Si j'avais croisé quelq'un, je crois que je lui aurais gueulé dessus, rien que pour le plaisir. Rien que pour évacuer toutes ces envies plus malsaines que les autres...car elles visaient un compagnon.

Quelques temps plus tard, un homme mal habillé passait sur le chemin de la forêt. "Aumône, aumône ..", qu'il demandait.
J'allais ouvrir la bouche pour faire passer ma mauvaise humeur quand j'entendais Diyren venir me rejoindre. Il me demanda où est-ce qu'il était parti Seth, pendant tout ce temps, comme si de rien était..........

J'allais peut-être lui répondre?! Comme si.. Comme ça?! J'étais outrée par son comportement. J'en avais tellement marre, tellement ras la patate, que je lâchais ma cape par terre, que j'enlevais ma toge, et commençait à partir, avec ma jupe, mon soutif, et mes bottes.

L'homme qui demandait l'aumône me détaillait, nullement horrifié. Il m'appella même .. par mon prénom.
Cela m'arrêta dans ma course, je me tournais, et allais vers lui.

"Werarm..Peau grise.. Cheveux blancs, enchanté."
Apparement il me cherchait depuis longtemps. Il me demanda si on pouvait aller parler seuls à seuls.
Je dis "oui bien entendu". Diy passe en bousculant l'homme pour venir me joindre. Diyren me dit que c'etait ptêtre un Bainite.

- Mais non, Sir. Je suis un mendiant sans importance, affirma l'inconnu.
- Les mendiants connaissent pas les noms des tieffs. Ne me prend pas pour un idiot, humain.
Je m'étais jusqu'ici contenu, mais là j'éclatais.
- Oh, tu peux aller tritouiller ton foulard blanc. Comme tu l'dis si bien, à quoi tu me sers à présent?! Si tu crois que tout ce que j'ai fait pour toi, c'était juste pour avoir.. ta.. ton... Je sais même pas pour avoir quoi, he bien tant-pis !
Il marmonna quelques trucs, croisa les bras puis s'excusa :
- D'accord. J'suis désolé. J'pensais pas ce que j'ai dit.

L'homme tentait de placer des phrases, mais on ne lui en laissait pas le temps.

- Vous pouvez attendre plus loin mess.. tenta de dire l'inconnu.
- C'est ça ! BAh pense y avant, la prochaine fois ! gueulais-je après Diyren.
- A porter de vue vous...
- Ce qui est sûr, c'est que j'te laisse pas seule avec lui ! affirmait-Diy..
- Ce n'est pas grave je... commença l'homme.
- Tu peux dégager, Diyren, tu m'as énervée !
- Je n'en ai pas pour longte...


Je tirais le mendiant par le bras. Il glissa " Si je tente quoi que ce soit, vous pourrez venir me tuer, messire". Diyren me suivait lentement, pour s'assurer de bien nous voir.
Evidemment, je me doutais de qui cela pouvait bien être, pour qu'il puisse savoir mon nom. Pour ça que j'étais en partie sûre de ne rien risquer. Bien que ce fusse dangereux, car si je m'étais trompée, je n'aurais pas eu la force de me défendre.

C'était Senekis, l'homme qu'avait envoyé Sethaïnal pour me retrouver. Après une petite discussion avec celui-çi, je m'éloignais de mon côté, lui de l'autre. Diyren? Diyren lui, avait suivi Senekis.

Graor

Le vent de révolte qui soufflait dans tout mon corps était encore trèèèès présent. Je marchais le lendemain à demi-nue dans la forêt. Cela faisait du bien... Même si le frais m'hérissait la peau toute entière. Même si il me faisait rougir le nez.

J'étais contente de marcher en toute liberté ici. Evidemment, n'importe qui aurait pu m'attaquer. Mais je me sentais presque plus forte quand j'étais à demi à poil que quand j'étais en toge épaisse. Une sensation de liberté qui m'éprennait que trop peu souvent.

La fatigue et le froid s'accumulaient. Je voulais avoir mal, mais il se passait le contraire, j'étais relativement bien. Cette colère m'avait soulagé de beaucoup d'autres mals, et j'étais heureuse d'être ici, un peu toute seule, pour réfléchir.
Et dire que d'habitude, je me plains de la solitude.

Ne plus avoir le sentiment de mal-être parceque l'on n'est pas caché, car cette fois-çi, c'est volontaire. C'est agréable. Et bien que le temps était contre moi, et que je risquais d'attraper je ne sais quelle mort, je rencontrais Diyren. Je fis demi tour, et alla marcher plus loin.

J'allais m'assoir sur un vieux banc en pierre.
Il me lança une cape à côté de moi. "Met la".
Je continuais de regarder au loin, sans bouger. Il déccrocha le foulard de son bras, et le déposa à côté de la cape.

- Je l'ai trouvé en me réveillant.. il y a quelques jours.
Je jettais un regard désinteressé et méprisant sur le foulard, puis reregardais au loin de l'autre côté. Il continua, d'une voix un peu vide.
- Un rêve étrange... Ca m'a troublé. Voila pourquoi j'ai été désagréable.
- Ouais ouais, en attendant je vois pas pourquoi tu as immissé Seth dans cette histoire. Rien à voir.
- Je ne vois seulement pas ce qu'il t'a apporté.. Et pourquoi tu le vénères.. C'est tout. J'comprend pas pourquoi tu t'y attaches tant.

Je me levais, le froid de la pierre sur mon popotin devenant de plus en plus désagréable.

- Tsss.. Quand tu comprendras un jour quelque chose.. Et puis je n'ai jamais montré aucun signe de vénérance.... Pfff.. Quel rêve?
Il récupéra le foulard, et le glissa dans sa poche, ignorant la question. Je répêtais cette dernière. Il fini par répondre.
- Un rêve.. Que je n'aurais sans doute jamais dû faire, dit-il en pâlpant le tissus au fond de sa poche.
- Mais enfin, Diy?! C'était quoi?!
- C'était un bosquet. Des enfants et ...
Visiblement, il avait du mal à en parler, ce qu'il me dit.
- Tu comprendrais pas. Si jamais t'as besoin de moi... J'serais jamais très loin.
- Comment ça je comprendrais pas?! Dit que je suis débile, aussi ! Et moi qui te dis tout, tu me déçois, Diy !

Il était déjà parti. J'ai regardé la cape.. Et j'ai crâché dessus. Puis je suis partie.

Combat :

Quelques jours plus tard, je m'étais assise sur la petite colline près de l'écurie. Qui voyais-je? Un Bainite. Un membre de la Cabale noire. Qui se reconnaissait à ses nombreux artefacts comme colliers d'oreilles, de doigts pourris...
Il était immobile pas loin de l'entrée de la forêt.

Je me contentais de l'observer, tout simplement..et plutôt discrètement, voulant pas trop me faire repêrer. Mais j'eus un certain malaise quand je vis Diyren arriver de la forêt, et croiser le chemin du Cannibale.

"Et merde..."

Diyren lâcha son sac par terre, il tourna la tête vers ce dernier. Je me levais, pour voir mieux la scène, en fronçant les sourcils.
Le Cannibale ouvrit la bouche pour s'exprimer lentement, une groooosse goutte de bave dégoulina et alla s'écraser lourdement sur le sol.

J'écartais les narines, c'était dégueulasse. Moi rien que face à ce truc, je déclare forfait. C'est pire que le souffle d'un dragon noir, ça. Beah.
J'hurlais à Diy de dégager.

- Je t'ai déjà tué une fois.. J'aurais pas d'mal à le refaire, Bainite, annonça Diyren.
- La Loi du nombre vous est inférieure, cette fois-çi, tieffelin.

Il pria d'une voix gutturale venant du fond de ses intestins pourrits de nombreuses prières qui résonnaient dangereusement sur sa personne, me donnant un mauvais préssentiment.
Je m'approchais de Diy, lui dit de se barrer, ce qu'il ne fit pas, évidemment. Il me lanca un médaillon que je rattrapais gauchement. Je ne pris pas le temps de le regarder, alors, je me concentrais sur son arme non sans mal, et j'incantais le plus discrètement possible pour lui donner un peu plus de force.

Car il semblait faiblard, fatigué. Ca se voyait dans sa voix, ca se voyait dans ses gestes. Alors, je tentais de combler cela par le reste d'énergie qui m'était revenu.

Je chantais pour lui donner du courage, durant le combat ! Enfin. Je gueulais, plutôt ! Car les coups assourdissaient mes oreilles, j'avais l'impression qu'ils frappaient tous les deux sur des gongs de forteresses. Après plusieurs longues minutes qui me parurent interminables...

Le Cannibale était à terre.