[Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess

Parlottage avec un paladin... ! [2]


Le coquiiiiiin ! Comme quoi, les paladins…Hin hin hin…
Wahhhh c’tait la première fois que je montais à l’étage d’une auberge avec un paladin. Qu’est-ce que j’aurais aimé que Victoire voit çaaaa… BouAHaHAH.
Mais non, je ne crânais pas, roooh…

Je m’arrêtais devant la chambre.

-Stop, dis-je. Bon. Vous ouvrez la porte à demi, vous entre vite. Vous refermez. D’accord ?
Je regardais à droite et à gauche. Quoi, moi, parano ?! Je sais de quoi sont capable les espions, c’tout.
-Je ne suis pas un voleur…
… Non mais alors les paladins…mgnih…

On entrait finalement dans la chambre et je ne pus m’empêcher de dire qu’il y avait quelqu’un ! J’tais sûre !

-YA QUELQU’UN ! CHUI SÛRE !
Il rabaissa sa capuche.
-Je n’ai pas le temps de m’amuser, jouvencelle ! grogna t-il.
-Bon bon, d’accord, je m’en vais alors. Si vous me parlez comme ça.

Troisième fois : comment faire revenir quelqu’uuuuuuuuun… ? MouAhhAHAHa.

-Non… Pardonnez… Ce chevalier noir trouble mes pensées.
-Oui, je vois ça.
-Bon je vous écoute.

Je croisais les bras. C’est parti pour le spitch.

-Donc. Vous êtes sûrement au courant puisque vous étiez un petit peu au premier plan… De l’histoire du grand duel partit en vraie baston générale.
-Un duel d’honneur…Qui finit en une sorte de rixe..oui…

Nia nia nia. Pas besoin de sortir ton grand vocabulaire, quel MgnNghmh. Courage, Wer ! Ca sera court, et c’est pour la bonne cause !

-Qu’en est-il de la suite ? De votre version ? De ce que l’on vous a transmis ?
-De ce qu’on m’a transmis… ?
-Oui oui. On vous a bien raconté l’histoire de Pralgrush et de la voleuse, et des autres cadavres, etc etc…
-On m’a dit… enfin…Sieur Pralgrush m’a dit… Qu’une démone avait vol ma lame ainsi que le corps du chevalier Lézériel.

Je faisais genre la vexée, la furax pour avoir plus de crédibilité. Je joignais mes mains pour mimer de tenter de reprendre un calme inventé.

-Bien, que voulez vous précisément ?
Il semblait impatient et j’adorais ça.
-He bien… Vous connaissez Pralgrush me semble t-il, mmmmmmmmmh ?
-Oui..
-Ah oui. Comment ? Bien bien ?

Rahhh, au cas où il aurait eu un esprit tordu, j’ai ajouté :

-Enfin je veux dire depuis longtemps, etc etc ?
-Depuis que je suis revenu dans le monde des vivants… et que j’ai appris que c’est grâce à lui… si je pouvais faire de nouveau mon devoir.

Je soupirais.
Amen.
Berk. Pouah. Crotte. Caca. Mgnurf, horrible.
A faire de nouveau mon devoir, nia nia nia..

-Ah oui. Un demi orc vous apprend à faire votre devoir ?
-Je n’ai pas dit cela…
-Il vous réapprend.

Je déformais les paroles rien que pour me marrer. Je continuais dans ma lancée.

-Vous aviez perdu tant que cela ? Ne serait-ce pas indigne ? Roooh. Et puis par cet orc. Alors que vous ne connaissez pas sa vraie nature.. Ce n’est pas..Dangereux ?
-Je connais sa vraie nature il est cupide et menteur… Je ne fais pas confiance à ce demi-orc. Bien qu’il soit ma seule chance de récupérer mon épée.

Faux mon ptit père ! Et puis, Pralgrush… genre tu lui fais pas confiance. Cul-bénit !

-Et c’est grâce à lui que vous pouvez faire de nouveau votre devoir… ? Pourquoi.. ?
-Parce.. que je suis en vie….

Re-amen. Allez, Louya ! Encore un !

-Ce demi orc, vous ne lui devez pas la vie. Vous devez la vie à une simple envie de pognon en plus. S’il n’y avait rien à la clef, vous ne seriez jamais ici même.
-Où voulez vous en venir ?
-Je veux en venir au fait… Que vous semblez remercier cet orc alors que ça n’est en aucun cas lui qu’il faut remercier. Et que vos lui apportez plus de mérite qu’il n’en a guère besoin.

Et puis pouacre ! Pourquoi on accorderait plus de faveurs à un truc vert avec de grandes dents et moche qu’à une si jolie fille comme moi ?

…. C’est peut-être pour ça en fait.
En tous les cas je ne comprendrais pas les humains et encore moins les paladins. Moi je suivrais plutôt une belle nana avec de gros nichons qu’un truc vert pullulant. Mais bref..

Parlottage avec un paladin... ! [3]

-Je ne lui apporte pas de mérite. Je remercie qu’il m’est ramené à la citadelle Templière.. Je dois la vie en la Loyal Fureur.

Allez, Louya ! Et de trois !

-Berk, arrêtez, dis-je en roulant des yeux.
Bon, j’avoue, ça m’avait échappé.
-Ce n’est pas grâce à lui que vous pouvez faire de nouveau votre devoir mais grâce à sa cupidité, reprenais-je. Le simple fait de remercier quelqu’un c’est lui donner du mérite. Il ne le mérite pas, surtout après ce qu’il a en fait fait.
-Fait ?
J’hochais la tête.
-Venez en au fait.
-C’est ce que je fais.

Il regardait la bibliothèque, je crois. Il me fit :

-Alors je peux vous dire que je savais déjà ce que vous veniez de me dire.
-Ah vraiment ? Vous saviez quoi ?
-Qu’il a juste ramené mon corps pour tenter de récupérer quelques richesses des templiers.
-Nous sommes d’accords !

Wahhhhhhhhhhh il est pas si bête que çaaaaaa !
Non Wer, ça ne pouvait pas venir de lui-même ! On lui a dit, forcément. Attend, le surestimes pas quoi.

-Et vous saviez qu’il avait menti à plusieurs reprises ? Je suppose que oui, il a même été recherché pour cela.
-Oui.
-A sir Coeurtruc. Sur la nature de la « voleuse », rappelais-je en mimant les guillements.
-Vous avez insinué quelque chose à propos de ma lame il y a un instant…Non ?
J’hochais la tête.
-Toute l’histoire qui court est fausse depuis le début, ou presque.
-Mmh… ?
-Oui donc, le très cher Pralgrush… A ramené les corps. Mais tous ramenés. Même celui du cyriquiste. Après, ce qu’il en a fait…
J’haussais les épaules.
-L’histoire de la voleuse existe, ça, oui. Mais différente.
-Je ne vous crois pas… Sinon son corps aurait été vu dans le chariot.

Attend, sous une pile de quatre cadavres, ptêtre pas. Hu hu.

-Vu ? Vous croyez vraiment qu’il y avait foule sur les routes, à cette heure ? Et puis un corps ça peut se dissimuler rapidement.
-Il a traversé Luskan avec son chariot rempli de cadavres.. Vous trouvez ça innaperçu ?
-Il l’a peut-être caché avant. Les gens s’amusent pas à compter les cadavres des charettes.
-Et pourquoi ferait-il une telle chose… Ca tient pas la route.
-Ca tient pas la route ?

Non, Wer, retient toi ! Non Wer il a une armure, ne sort pas une dague ! Non Wer, ne tente pas de l’égorger, pas maintenant ! Tu viens faire pénitence !

-L’argent, monsieur du Cormyr. Vous me disiez tout à l’heure le connaître, je vois que pas du tout.
-Si je le connais.
-J’en doute, permettez.
-Et vous, quel est votre lien dans tout ça.
-Mon lien, Ahah.

La question suprême, quelle sera ma réponse ! Wer, sérieuse. Tu gères. Tu gères.
Je regardais mes ongles. Oui, encore ! Mais ils étaient plus beaux que sa tête de saint !

-C’est risqué pour moi. Tant que je n’ai pas tout raconté.
-Bien, marmonna t-il. Racontez tout en ce cas.
-Pralgrush… Ce cher demi orc qui ferait tout pour l’argent, donc… N’a rien reçu. Du tout. Du moins, des quatre corps. Après, celui du cyriquiste… Et vous imaginez bien quelle a pu être sa frustration.
-Je sais oui… Et ?

Wahhhh un paladin qui m’écoute comme ça ! De son plein gré ! OUaiiiis !

-Et… Imaginez. Vous êtes un demi-orc, désolé de la comparaison.
Il grimaça. Wah, il a pas que des goûts de troll, finalement.
-Vous voulez plus de sous. Vous avez autorisé une voleuse à piller.. mais dans quel but ?
Vite, donner la réponse avant qu’il sorte une ânerie irrécupérable. *-.-*
-Pouvoir la dénoncer et attirer la gloire et avoir plus d efric en la chopant.
-Il a autorisé une voleuse à piller ? La démone ?

Roooh ! Il le savait pas ?! Ah ben je comprends pourquoi j’ai un tas de cul-blanc aux fesses !
…
Enfin remarque, c’est vrai que même s’il m’aurait pas autorisé je l’aurais fait..Alors bref..

-Oui… Un marché. La voleuse prenait les affaires, Pralgrush prenait les corps. Il pensait en ressortir avec plus d’argent que de simples bottes, etc. Seulement, il a raté le marché. Comment pouvait-il se rattraper ?

J’enchaînais vite la réponse, je voulais pas de la sienne, en fait.

-La dénoncer et lui faire porter le chapeau.
-Peut-être oui… Ca se tient…

Si il m’aurait dit le contraire je lui aurais arraché les deux yeux avec mes ongles et je les lui aurais fait gober. Je me force à faire ce truc de…de..Mvnbngghugm.

-Facile, repris-je. En plus elle est décrite comme une démone ! Ca ne pourra que l’aider dans ses affaires… Et rapidement, une affaire de vol s’est propagée. Une épée. Un objet Saint des Templiers, en outre… La votre.
-Pas des Templiers. Mais du clergé de Torm…

Je toussotais. Merde. Première boulette.
L’erreur est humaine ! Ca vient pas de mon sang de démon, ça !
Ca pourra que renforcer ma crédibilité. Aheum.

Parlottage avec un paladin... ! [4]

En tout cas, c’était Salomon qui l’avait dit ! Que c’était un objet Saint des Templiers !

-J’ai pas des sources partout. Aheum. Bref, du Clergé de Torm, en outre. Mais alors ils se sont trompés dans leur discussion. Evidemment, tous les soupçons se tournent vers la démone.

Ben ouais, logique. J’ai des cornes. J’ai la peau grise. Et na na na.

-Et donc… Seulement…
Il écoutait, silencieux.
-Pralgrush avait eu un petit crochet avec ce cher Salomon, car il l’avait dénoncé. Il avait dit que ce dernier s’était battu déloyalement pour achever le cyriquiste.

Ahah. Et si ils me cherchent des noises je vais charmer Salomon et crier à qui veut l’entendre que Salomon s’était battu avec honneur contre le cyriquiste, qu’il avait son arme, qu’il était debout et que Pralgrush en voulant protéger le cyriquiste montrait.. Qu’il en était un ! AHAHAHAHahahahAHHaHAaHhahAHAHh.

Ce que je n’imaginerais pas.

-Salomon et pralgrush égal tensions, donc.
Oula, je devrais peut-être pas parler en mathématiques, il risquerait de pas comprendre.
-Salomon l’accuse de mensonges ! Pralgrush se défend, mais ça reste tendu pour lui et fait tanguer ses plans. Pralgrush perd en crédibilité et il le sent… Il veut donc tomber sur la voleuse le premier. Il pense l’avoir, Salomon la questionnait. Pralgrush défendit la voleuse en disant que ce n’était pas elle et donna une fausse description qui fut découverte. Deuxième mensonge. Il pense l’avoir… Il fallait absolument qu’il mette les choses au clair avec elle. Sans quoi, il était perdu.

Oula, il ne parlait plus.
Aheum…

-Vous me suivez jusque là ?
-Pourquoi vous croirais-je ? Sinon, je vous suis…
-Ah oui. La fameuse question. Pourquoi le croiriez vous lui plus que moi ?
-Plus que vous ? Oui ?
-Vous le croyez plus que moi ?

Attention, Ouar Ning, je tente de communiquer avec un paladin. Hal, Oh ! Vous m’entendez ?

Comment faire revenir quelqu’un fois 4 !

-Ah bon ben très bien ! Je vois pas ce que je fais ici à tenter d’expliquer quoi que ce soit ! Pour une fois que je me bouge les fesses !
-Je ne sais pas qui vous êtes…
-Je suis…Bref. Plus tard.
-Vous me demandez de croire les paroles d’une inconnue… qui ne se montre même pas qui plus est…Vous ne trouveriez pas ça choquant si vous étiez à ma place ?

Oh, si je trouvais ça choquant ! Devoir me cacher sous ce manteau horrible ! Refuser aux yeux de pauvres paysans mes courbes superbes, mes yeux magnifiques, ma poitrine super canon, mes cheveux brillants… moi ! Refuser aux yeux des autres moi toute entière ! Si c’est choquant. Et ça va changer !

-Certes. Enfin, si vous voulez pas je vous demande d’au moins écouter le récit d’une inconnue. J’ai pas fini. C’est long, je sais, mais pour la peine que je me suis donnée, faites ça pour moi.
-Faire quoi pour vous… ?

Oh, me faire l’amour sauvagement, sortir sur la place en criant que je suis la plus belle et la plus intelligente et la plus séduisante et la mieux de tous ! Que tu vas m’aider à conquérir le monde et que tu vas arrêter tout de suite de croire à ton Dieu !

-M’écouter jusqu'au bout.
-Je vous écoute donc…
-Bon…

Parlottage avec un paladin... ! Round [5].

-Pralgrush est recherché pour mensonges… Et… Avez-vous entendu parler d’une malédiction sur la milice ?
-Oui.
-Bien. Pralgrush, vous savez donc, subit une sorte de malédiction qui des fois le pousse à aire des choses étranges on va dire.
-Oui.

Encore un oui. Il est programmé, ou quoi ? Si je lui demande de se déshabiller, il va peut-être changer de vocabulaire, mmmh ?

-La voleuse ? Bizarrement, il l’a oubliée depuis quelques temps, vous ne trouvez pas ? Il aurait même dit sur la place « La voleuse est sûrement morte » un truc comme ça. Etrange réaction si on a un peu l’œil. Bref… Il veut sûrement faire oublier toute cette histoire car il est sûr qu’il va en sortir perdant. Et votre objet Saint ? Grands Dieux ! Oublié !

Je rigolais, puis m’arrêta. « Pardon » dis-je.

-Il le cherche pour moi.
-En fait il joue bien, car cet objet il ne l’a effectivement plus…
-Je vous demande pardon ?
-Vous m’avez très bien entendu, c’était bien sûr Pralgrush qui avait cette épée… Mais il ne l’a plus.
-Qui l’a en ce cas ?
Je ne répondais pas à la question et continuais :
-Pour qu’il fasse genre qu’il l’ai récupéré… Il lui fallait la voleuse. C’est pour ça qu’il l’a protégeait. Il voulait reprendre ses avances. Mais … Chamboulement… Dans les événements. Vous lui aviez proposé une somme d’argent, pour votre épée ?
-Oui.
-Combien.

Si il ne me répond pas, je devrais aviser… J’espérais qu’il me réponde… Et il le fit !

-70 000 lions d’or.

Je pouvais donc créer mon cher petit mensonge en donnant plus de précisions.
Je suis trop douée

-He bien… je comprends pourquoi il a accepté de me la vendre, annonçais-je en accompagnant mes dires d’un grand sourire.
-De vous la vendre ?!

Ah, il commençait à réagir, vraiment !

-Bien sûr ! L’appât du gain, comme d’habitude. J’ai marchandé et il a réussi à l’avoir pour plus cher. M’étonne pas qu’il disait ensuite que la voleuse était probablement morte et que ce petit contrat qu’il avait eu avec vous lui passe au dessus du pif.

Il paraissait songeur.
-Vous avez toujours cette épée… ? me questionna t-il avec une lueur d’espoir dans les yeux.
-Je l’ai toujours.
-Je règlerais cette affaire avec Pralgrush… Si vous dites la vérité…

Mais bien sûr mon chou !
Il me regarda, souriant.

-Puis-je la voir ?
-Vous pensez pas que je l’ai amenée avec moi !
-Où se trouve t’elle ?
-Quelle part.
-Vous ne semblez pas encline à me la rendre.

Il semblait s’être un peu assombri, pitié, j’veux pas crever comme çaaaaaaa !

-Si, mais je me méfie.
-Et puis-je savoir de quoi ?
-A votre avis, qui suis-je pour en savoir autant, sir Tirésias ?
-J’ai eu des doutes, oui… Mais je doute que vous soyez celle-ci.
-Dites moi donc ?
-La voleuse ?

J’hochais la tête.

Parlottage avec un paladin... ! Round [6]

A mes risques et périls… Je n’avais pas l’épée. Il n’irait pas me faire quelque chose, normalement…

-Enfin, je n’aime pas ce surnom car ce n’était pas du vol mais un marchandage avec une *biiiiiip* d’orc. Je n’ai pas amené l’épée pour ne pas que vous me transperciez ici juste après.
J’affichais une petite moue, mais il y avait peu de chances que ça l’émoustille.
-Et donc vous êtes la démone…
Il me regardait avec un air inquisiteur cette fois ci, presque flippant.
-Je comprends donc vos intérêts maintenant de m’avoir dit tout ceci… Mais comme je l’ai promis à Nathal…
Je le coupais.
-Mes intérêts à vous avoir dit tout ceci ?! Vous pensez que ce sont lesques, que je rigole ?
-D’éviter de porter le chapeau de cette affaire.
-J’en ai effectivement marre d’être la cible d’actes que je n’ai pas commis.

Wah, je m’étonnais. Comment j’étais trop crédible ! Un jeu d’enfant !

-Je suis venue ici et croyez moi que j’ai fait un effort redoutable… pour ne plus être liée en aucun cas avec cette affaire et qu’on me laisse tranquille. J’ai vu à quel point vous vous êtes démembré, c’est une image, pour la récupérer. Et de me faire tuer à cause de ça je n’en avais pas envie.
-Pour oser vous présenter devant un paladin, oui…Bien, menez moi à cette épée… mais sachez que si je vous revois je devrais purifier votre corps par le crédo de la pénitence du devoir.
-Purifier mon quoi par quoi de quoi du quoi ?

Ausecour ! Ausecouuur ! Wer ! Pourquoi t’as fait ça ?!
Je veux sortiiiir j’en peux pluuuuuuuuuus….

-Je suis paladin de Torm, j’éradique toute corruption.
-Voila, je vois. Encore des préjugés.
-Menez moi à cette épée je vous prie. Je ne vous ferais aucun mal cette fois-ci.
-Je me demande si j’ai bien fait de venir à vous pour une arme que vous auriez pu acheter. Que j’ai racheté pour une somme inconsidérable en risquant de mourir.

Il n’avait pas la moindre once de tristesse à mon égard. Costaud, le bougre.

-Ce n’est pas ce que je demandais. Je demandais qu’on me laisse en paix. Alors je vous le demande… Par la suite, ayez une exception qui se nommera de mon nom, et arrêtez vos attaques contre ma personne, qui ne sont qu’à moitié fondées.
-Je chasse tout démon ou démone. Je dois suivre mes dogmes avant tout.
-Pour moi… je fais pénitence auprès de vous rien qu’en venant ici.
-…Et frapper vite et fort toute corruption.
-Alors frappez le monde entier, sir Tirésias du Cormyr, lui dis-je en le regardant.

Il évitait mon regard depuis tout à l’heure.

-Vous êtes juste et vous le savez. Vous méritez votre titre. Je mérite votre pardon, croyez moi… J’ai dû combattre mon être pour venir vous trouver pour vous ramener une arme.
-Je ne ferais aucune exception, en me demandant ceci, vous bafouez mon honneur et ma foi envers le Véritable. Mais vous portez le mal en vous et je ne saurais vous croire.
-Je porte le mal en moi ? Et pourquoi cet orc ne le porterait pas ? Pourquoi ? Parceque j’ai des cornes ? Des cornes ? Des aspects physiques qui le démontrent ? N’ais-je pas prouvé…. Contre mon sang, contre mon rang, que je pouvais être quelqu’un d’autre, Sir ?
-Cet orc porte le mal également mais lui… Sera jugé par le Juste.
-Alors laissez moi l’honneur d’être jugée par le juste et non pas par l’arme que je vous aurais rendu avec bonne foi.
-Votre destin a été déjà tracé… Vous porterez le mal tant que vous aurez du sang de démon en vous… Je vous jugerais par cette arme si je vous revois sur mon chemin. Mais j’ai tenu une parole. Je ne vous ferais aucun mal pour le moment.

Ce cake semblait avoir une foi inébranlable. Je ne me laissais pas abattre, du tout, bien au contraire. Il me donnait envie d’avoir la satisfaction de réussir. Ca n’était pas un petit joueur, j’avais en face un réel adversaire. Mais je ne m’avouais pas vaincu, oh non… Mes envies étaient de plus en plus grandissantes et malsaines en face de cet homme. Il faisait ressortir une partie encore plus puissante de mon sang et cela me faisait baigner dans un agréable bien être…

Je l’aurais.

Parlottage avec un paladin...! Round [7].

-Moi qui essaye de me comporter pour que vous ayez…gnih…Cette arme. Et pour que je vous montre ce que…
-Je ne vous ferais pas de mal pour le moment…
-Pour le moment…Et moi je me suis démenée pour vous apporter ce qu’un simple demi-orc avait. Qui est le plus démoniaque dans l’histoire ?
-Je vous en remercie.
-Ouais ! Vous allez me remercier à coups d’épée. Trop aimable, vraiment. A quoi ça sert de vouloir tenter de changer.
-Si vous changez, alors peut-être que Torm vous pardonnera. Mais vous ne le pouvez pas.
-Je ne le peux pas ?
-Vous portez le mal en vous !

…Ausecour !

-Et vous ? Et vous, vous ne le portez pas ? Et l’orc ? Et moi je porte pas le bien ? Hein ? parce que j’ai des cornes ?
-Je porte la foi.
-Ce qui est totalement différent ! Reprenez vous.
-L’orc porte le mal éfalement.
-Vous le portz autant que moi. Autant que l’orc. Mais vous, vous avez la foi. Moi j’avais foi au changement, à une nouvelle vie, et vous me détruisez cet espoir.

Il ne montrait aucune tristesse, aucune faiblesse.

-Menez moi à cette épée s’il vous plait.
-Comment voulez vous que les choses changent.
-He bien, suivez moi au temple de Torm et nous verrons si vous avez changé…

Kof kof.

-Permettez que je me change.

J’ôtais ma toge, me foutant à demi à poil sous les yeux de ce cher Paladin. Il se détourna aussitôt. Mais ses gestes trahissaient une vigilance.

-Pardooooooooon, fis-je en passant devant lui pour aller vers la bibliothèque.
Je suis sûre qu’il se retenait de me défoncer la tronche. Heureusement que j’ai planqué l’épée, je serais déjà morte, sinon…
-Ah non, elle est dans la commode ! constatais-je alors que je me dirigeais vers celle-ci pour lui repasser sous le nez à poil.
Je fouillais dans la commode, cherchant mon manteau.
-Dans la commode ?!
-… Mon manteau, je parle ! Pas de l’épée !

Il détourna le regard alors en marmonnant des gargouillements incompréhensibles. Je roulais des yeux, enfilais mon manteau.

-Désolé, vraiment, de vous montrer ma nature horriblement insupportable à vos yeux.
Il murmurait :
-Torm… Pardonne moi..De me voir…Dans une chambre…Avec une démone…
Il n’en revenait pas lui-même.
-Mais Torm vous le pardonnera, vous faites ça pour une superbe épée, affirmais-je d’un ton ironique.

[suite à venir, pause... *yeux explosés*]

Parlottage avec un paladin... ! [8]

On est sorti ensuite de l’auberge. On a croisé Pralgrush dedans, mais j’ai poussé Tirésias dehors avant qu’il ne lance une polémique.
On est sorti de Luskan. Là on a vu l’attaque des drows. Ténèbres, puis les attaques. Je me suis même faite renverser par l’une d’elle.

Après tout est allé très vite, il me demandait de le conduire à l’épée, et je ne sais plus ce que j’ai répondu. [des screens sont pas passés]

Il a alors sorti son épée et m’a redemandé. Nous sommes allé plus loin, par la suite. Il rengaina sa lame, finalement.

-Dites moi que je n’ai pas fait tout ceci pour ce maigre résultat.
-Ce maigre résultat… ? Et vous pensez que j’ai eu quelque chose comme résultat moi ?

WOHO ! Et son épée ?! MHngnNGgm.

-Vous allez avoir votre épée que j’aurais payée…
-Je vous rembourserai.

Alors ça, c’était bien pris en note.
-Et cela ne changera pas ma situation, à moi.
-Si. Je ne vous chercherais plus… Mais si… Vous êtes sur mon chemin, je ne ferais aucune pitié.
-Alors en effet ça ne changera rien. Car vous ne me recherchiez pas… Vous me faisiez rechercher.
Jouer sur les mots, un don que j’ai eu de ma mère, etc. Il me promit de dire aux miliciens et à d’autres d’arrêter de me chercher. J’ai tenté de savoir qui étaient les autres mais il n’a pas répondu.

On arrivait plus loin dans le croisement. Je me lançais un sort de vision lucide et je fixais un point vers le Syud.

-Qu’est-ce que vous faites ?
-Je regarde ceux qui nous suivent… Bref. Je vois que je peux faire confiance à personne moi non plus.
Sur ces paroles, je me lançais un sort d’invisibilité. Bien sûr, il n’y avait personne, ça n’était que représentation.
-Hey ! J’ai prêté serment ! Que je ne vous ferais pas de mal !
-Sir du Cormyr ! Ais-je votre parole.
-Je le jure sur Torm. Sur ma foi.
-La parole d’un paladin qui sait qu’il va mourir jeune… Est-ce ça, la foi ? En quoi serait-ce pire que d’avoir du sang démoniaque dans les veines malgré soi.
-Je l’ignore… Vous devriez poser cette question aux Dieux ou à Oghma.
-Vous ne le savez même pas vous-même ? Vous vous battez pour des causes que vous ne comprenez pas… ? Seriez vous comme moi ?
-Je me bats pour la cause de Torm. Et pour les bonnes créatures de Faerun. J’ai compris mon destin et mes causes.
-Définissez moi la bonne créature.
-Une créature qui n’est pas atteint par la corruption.
-Qu’est-ce que la corruption ?
-Le mal.
-Non… Le fait d’avoir été abeuglé par n’importe quel être. Qu’il soit humain, bon, mauvais ou encore un Dieu. Vous êtes corrompu par votre Dieu, Sir Tirésias.
-Non c’est moi qui ai choisi de vivre ainsi. Tandis que vous… Vous n’avez jamais eu le choix.
-Il n’aurait pas envoyé un demi-orc pour vous sauver voyons… Il serait venu en personne. Huhu. Si je l’ai eu, ce choix. Prenez juste l’exemple de l’épée.
-Alors vous avez mal choisi.
Dès que je parlais, il fallait que je me déplace. Il posait son regard là où provenait la voix. Je pouvais le regarder, ne plus bouger pour l’écouter, puis recommencer.
-J’ai mes choix, mon cher. Et en voulant vous ramener cette épée pour vous montrer ma bonne foi, je me retrouve entre un nouveau choix. Vous n’avez pas choisi, vous avez été tenté et corrompu. On pourrait prendre tous les termes.
-Alors choisissez. Mais de ce choix naîtra des conséquences.
-Conséquences ?
-Chaque choix apporte des conséquences, vous devriez le savoir mieux que moi.
-Effectivement, j’ai toujours eu plus de choix que vous, je le vois aujourd’hui.

Il eut un léger rire, totalement neutre.

-J’aime vous entendre rire… Et je vais vous rendre l’épée, comme je l’ai promis, notez le.
-Je vous suis reconnaissant… Bien que ce soit la première fois que je dis ce genre de choses l’un des vôtres. Mais sachez que cela ne changera pas l’avenir de ma foi.
Je me retenais de rire, je respirais.
-Je n’en foute pas une seconde.
-Et c’est pour cela que je demanderais aux personnes d’arrêter de vous rechercher… moi inclus. Mais ne vous retrouvez pas sur mon chemin. C’est la seule promesse que je puisse faire.
-mmh.. Qui me dit qu’ils obéiront ?
-Parce que c’est eux qui m’ont proposé leur service. Hormis Sieur Pralgrush..
Ca, fallait s’en douter.
-Alors ainsi vous avez mis nombre de personnes à ma recherche et vous vous trompiez de cible.
-Chaque personne commet des erreurs, vous en avez commise vous aussi.
-Oui.

Au secours, la première doit être de taper la discutt’ avec un paladoche. Enfin, je ne regrette pas, je vais faire ce que j’ai à faire, et ça va être bien. Ils vont me connaître, correctement. Ils vont savoir bientôt de quoi je suis capable.

-Et je pensais que j’allais être pardonnée, mais bon, je vois pas trop où, là.
-Si vous désirez recevoir un pardon… Venez donc au clergé de Torm. Si vous êtes mauvaise, vous serez purifiée, mais à l’inverse…

Je retenais un berk, mais pas une grimace.

-Bref, trêve de bavardages. Je vous ai dit que j’allais vous la rendre… Mais pas comment. Mais pas par quel biais.
-Je vous écoute…
-Je vais la faire passer par quelqu’un d’autre, ainsi vous n’aurez plus à supporter ma présence.
-Soit.
-Si la personne est correcte, elle vous la rendra. Si elle ne vous revient pas, ne m’accusez pas, ça serait faire erreur.
-Que dites vous de sieur Nathal ?
-Mmh…C’est effectivement une idée, je verrais. Vous la recevrez bientôt, si non… Ca ne sera pas de ma faute !
-Si je ne la récupère pas au bout de dix jours, je vous chercherai ainsi que les autres.

Après, on a marchandé sur les jours, mais il est resté à 10.
J’ai dix jours pour faire ce que j’ai à faire, Wer, dépêche toi…
Tu vas gérer, tu dois gérer. Pour la simple et bonne raison que tu es au dessus d’eux. Au dessus de ces niais, au dessus de ces cancres, de ces abrutis.
Ils vont voir de quoi je vais être capable, et ça va leur faire drôle. Je les bousillerais pour m’amuser, pour rire, pour leur montrer. Car je n’ai rien à prouver, ils verront.
Me sous-estimer, que du bonheur, ils n’en seront que plus frustrés, que plus déstabilisés.

Là où ils ont bien joués c’est qu’ils ont dit que je voulais tuer Victoire. Chose à la base, fausse.
Facile à croire… Je sais que c’est la milice, c’est obligatoirement ça. Ce sont les sources de tirésias également, il l’avait dit.

Ces faces de cakes… Je devrais soit me résigner à marchander avec eux, soit les tuer.
Un pacte avec ces crétins qui ne m’ont ramené que la poisse ? Certes… Ca pourrait m’aider, et je pourrais les aider. C’est une alliance à ne pas laisser de côté. Je verrais.

Ma petite Wer, en moins de deux semaines tu as une tonne de choses à faire… Courage courage.

Souveniiiirs ! :

« COOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOURS »
« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii »

Vite, vite ! Sauter par-dessus une barrière. Tiens, Ash s’étale par terre. Oui bah tant pis pour elle, je continue. Elle hurle comme une folle en se relevant. Giiih ! On va l’atteindre, on va l’atteindre !

Et ShBAF c’est moi, qui tombe. Ash se marre. Jusqu’à ce qu’elle se prenne elle aussi une racine et qu’elle retombe par terre.
On entend les voix qui crient derrière. Ca gueule ! Des gros mots, ils pestent ! On se relève de nouveau rapidement, je prends la main d’Ashounette et cours de toutes mes forces. Giiiiiiiih viiiiite !

Hop, le virage ! Les bois, qu’est-ce qu’ils sont grands. Ashara me gueule qu’elle peut utiliser un sort pour lui faire perdre ses cheveux ! Je crie que c’est pas le moment et je glousse comme une folle.
Elle me tire d’un coup derrière un arbre, commence à incanter en ricanant démoniaquement. Je reste à côté en rigolant et en tentant de reprendre ma respiration. On est décoiffées, elle a des feuilles coincées dans sa tignasse, elle se mord la lèvre inférieure, le signe d’une extrême concentration.

Un petit vent se lève, du bout de ses doigts commence à jaillir des petits filets de fumée. En deux trois passes, elle agrandit le tout, et créer d’épaisses volutes de fumées qui s’enroulent autour de nous puis s’étalent un peu plus loin. Le brouillard s’épaississant rapidement. On rigole toutes les deux, elle finit ses gestes. [http://www.gemmaline.com/sorts/sort34.htm]

Puis elle se tire. *…* Je voyais rien !
« AAAAAAAAAAAAAAAASh »
«..Hein ?! Wereuh bordel, t’es où ?! »
« Mais tu m’as pas attendu, grognasse ! »
« A ta droite ! Mais sort du brouillard ! »
« T’es chiante ! »
« T’avais qu’à me laisser lui faire perdre ses cheveux ! »

Deux nouvelles voix pestent également dans le brouillard.
« SORCIERES, SORCIERES ! BANDE DE PETITES MERDEUSES, VOUS ALLEZ VOIR ! »

Je marche à l’aveuglette et SHBONG je me prends ma sœur. On éclate de rire, elle me tire par la main et on trottine doucement entre les arbres, les mains devant notre visage pour éviter nouveau choc.

Puis on sort du brouillard magique, on court en direction de la sortie Est de la forêt.
On éclatait de rire, même si on avait du mal car nous étions essoufflées.

-On a pas intérêt à revenir jouer avec elle, me dit-elle entre deux rires.
-C’est une blonde, laisse, t’as bien fait. Quelle niaiseuse.
-Fallait pas me traiter de minus, fit-elle, indignée.

C’était la fille d’un fermier des domaines de l’Ouest. On venait souvent l’embêter. Elle était jalouse de mes cornes et jalouse de la queue d’Ashara. Elle disait que c’était moche les cheveux blancs, que ses cheveux blonds feront craquer plus de garçons. On s’est pris la tête. Je la traitais de dindonne, de niaiseuse, de bouffonne. Elle de chèvre, de vache. Elle était un peu plus grande que nous. Elle devait avoir 13ans en âge humain. Je lui ai dis qu’avec sa superbe chevelure, elle ne pouvait attirer que les grains de maïs ou les lampadaires. Elle elle m'a dit que si un jour j'avais du mal à me caser, elle me présenterait les animaux de sa ferme. *-.-*

Ashara regardait le ciel en soupirant, puis elle commençait à faire demi-tour. La blondasse l’avait prise par la queue et l’avait tirée en arrière en l’insultant d’une chose qu’il ne faut jamais dire à Ash : « Minus ».

Elle se prenait souvent tout, Ash, parce qu’elle était plus chétive que moi. Mais là, ça dépassait les bornes. Ash tourna les talons lentement vers la blondine, fit bouger sa mâchoire inférieure sur les côtés avec ses lèvres pincées.

Elle passa sa main dans sa sacoche et jeta de la poudre de fer dans les yeux de la pauvre sotte. Celle-ci hurla et se mit à chialer. Ashara incantait. Je crois que si j’avais tenté de la retenir elle m’aurait bouffé les yeux. Alors j’ai croisé les bras et j’ai regardé.

Elle tapait dans ses mains, gueulant des formules bizarres, faisait des passes rapides avec ses doigts. Etirait ses doigts puis les rétractait…
La taille de la blondie commençait à rapidement diminuer. [http://www.gemmaline.com/sorts/sort256.htm]

Je me marrais. Ash arrêta d’incanter. La voix de la fille de fermier se faisait plus aigue et plus pincée, elle pleurait, nous insultait.
-Minus toi-même, répliqua Ash en la poussant du pied pour la faire tomber sur le cul.
Elle était bien plus petite que nous maintenant. J’étais morte de rire. Je regrettais de ne pas avoir assisté à tous les entraînements de Ash avec Naatsë. Mais moi je devais aller courir le matin dehors et combattre avec maman.

Puis on a entendu vociférer, et la maman de la blondasse est sortie et a hurlé. Le père est parti de suite dans la grange et est revenu avec une fourche…
On entendait la mère l’engueuler : « Je t’avais dit de ne pas les fréquenter ! Ce sont des démones ! »
Le sort ne durait que très peu de temps mais là fallait qu’on court. Alors on a couru, poursuivis par la famille de la Blondi.

Pis on s'marrait.

Un autre souvenir de jeunesse :(voui j'ai que ça à faire ! C'est en attendant la fin d'une anim pour que je puisse poster le tout après sans soucis)

J’étais en train de lire dans ma chambre des poèmes d’un barde célèbre de la région. Je m’amusais à mettre ses écrits en chansons. Allongée sur mon lit, je chantais.
Soudain, j’entendais Nana et Ash qui m’appelaient de dehors. Ma chambre était au deuxième étage de notre demeure.

Je me levais, soufflant, posant les parchemins sur la couette pour me poster à la fenêtre. Elles me crièrent d’aller à la fenêtre du grenier. Je demandais pourquoi, elles ne me répondirent pas.
Je m’exécutais en vociférant. Je grimpais les escaliers puis me posa à l’ouverture du grenier qui donnait sur le jardin.

Les deux sorcières me faisaient des coucous d’en bas. Puis Naatsë me demanda avec un ton léger :

-Werou, tu peux sauter, s’il te plait ?
-Gné ? ………Vous plaisantez, là ?
-S’il te plait.
-…Hein ?! Quoi ?! Mais vous êtes malade ! Si vous voulez que je me suicide, trouvez une autre idée et d’autres circonstances ! Si vous voulez que je crève, ben venez, je vous attends !
J’allais prendre une vieille hache à maman dans un coffre et revenais à la fenêtre les lèvres pincées, les sourcils froncés et l’air combattant.

Les deux se marraient. Naatsë me reposa la demande de manière un peu plus autoritaire. Je les regardais bizarrement. Qu’est-ce qu’elles allaient faire.
-Tu ne risques rien ! C’est pour que Ash s’entraîne !
-Oui bah la dernière fois qu’elle s’est entraînée sur moi elle m’a fait grossir le pif et ça a duré trois jours !
-Je suis là, tu ne risques rien.

Je soufflais… J’entrepris de passer mes jambes de l’autre côté, sur le rebord. Respirer profondément. Le vide était assez effrayant. Je suis restée là trois minutes à tenter de me concentrer alors qu’elles me gueulaient de le faire un peu plus vite, que nia nia nia, l’apprentissage c’était peut-être long mais ça l’était à cause de cobayes comme moi, nia nia…

A trois je me lâchais. Uuuun…Deux…………..Deux et quaaaaaart…….Deux et demiiiiiii…….Deux trois-quaaaaa..
Naatsë incanta silencieusement et fit péter une petite boule de feu à un mètre de moi. Surprise je dus lâcher le rebord et me laisser aller dans le vide.

Là tout c’est arrêté. Mon cœur battait plus. C’était une sensation atroce. Tout voir au ralenti, tout. Ne plus savoir comment bouger, vraiment pétrifiée. J’ai vraiment cru que j’allais mourir.

Soudain la chute ralentie fortement, et je vins m’éclater doucement par terre dans dégâts. [http://www.gemmaline.com/sorts/sort376.htm] Je me remettais debout en plissant un œil. Je voyais Naatsë engueuler Ashara. Je venais de comprendre qu’elle venait de foirer son sort et que si Naatsë n’avait pas été là, je serai devenue pâté bouse de crème par terre.

-Bon sang, Ash, t’avais presque réussi pour le fils du fermier voisin !
-Presque ? demandais-je.
-Oui, elle a voulu essayer toute seule et a demandé au voisin de sauter. Et il a accepté.
Ca m’a pas étonné de David. Le petiot était fou amoureux d’elle et aurait fait n’importe quoi pour ses beaux yeux. J’ai appris qu’il avait les deux jambes pétées ainsi que deux côtes fêlées.

J’ai dû sauter comme ça du grenier une bonne vingtaine de fois. A la fin, je m’amusais à tenter de faire des salto, des petites pirouettes, ou des plongeons comme on ferait pour sauter dans un fleuve. Ash était morte de rire et n’arrivait pas à se concentrer. Naatsë soupirait et nous engueulait.

Elle menaçait Ash de ne pas faire le sort pour moi à chaque fois. Alors Ash tentait de se concentrer mais la chute ne ralentissait que de très peu, pas assez pour que je ne me pète pas quoi que ce soit à l’arrivée. Naatsë devait sans cesses intervenir.

Ashara gueulait que c’était pas juste et qu’elle voulait sauter elle aussi. Naatsë promit qu’elle pourrait le faire une fois quand elle réussira le sort.
A la fin, Nana abandonna cette méthode.

A la place, je devais lancer notre pauvre rat en l’air, et Ashara devait tenter de ralentir sa chute.

Seulement à un moment je l’ai lancé alors que Naatsë avait tourné la tête pour regarder dans un de ses grimoires. Le rat s’écrasa mollement par terre, Ashara avait encore loupé son sort.

Et il est mort. *>.>*

Souffrance silence, souffre en silence.

Je ne sais plus trop quoi faire. J’ai hyper hyper hyper mal au crâne. J’ai envie de me tirer les cheveux, c’est ce que je fais. J’empoigne ma tignasse et me recroqueville sur le lit. J’aimerai que ça cesse. J’en ai marre, de saigner du pif, quand je me souviens.

J’en ai marre de ne pas vouloir me souvenir. J’en ai marre de crever d’envier de me souvenir.
Je craque, petit à petit. Et je le sens. Mais je ne le dis pas. Qui pourrait comprendre, qui pourrait savoir ? Je n’en peux plus de me savoir seule. Je n’en peux plus de me savoir fichue. Et je suis heureuse, je suis contente. Contente que le monde peut me détester si je le souhaite, malgré ce que je suis. Oui, malgré.

Le silence de la pièce me fout les chocottes. J’entrouvre les yeux pour regarder autour de moi. Il y a un miroir, dans le coin de la pièce tourné vers moi. Je peux me voir. Je vois que je transpire. Que je suis décoiffée. Comme ça je fais pitié.
Je réfléchis. Je réfléchis en me regardant. Ornement.

Il faut que je change de vie. Je change. Je suis en train de changer. Ils vont le voir. Ils vont le sentir. Tout va être différent. Tout va pourrir. Je vais tout pourrir. Et je serai en haut de ce monticule de merdes. Et ils seront tous à mes pieds, et là je saurais qui je suis.

Je ne veux pas mourir. Je ne suis pas comme ma mère.

Maman. Encore, maman ? Encore, maintenant, tu hantes mes pauvres pensées. Je te déteste. Tu as tout raté. Pourquoi c’est à moi de construire sur tes ruines. Pourquoi tu ne m’as pas aidé en construisant rien que des petites choses. Rien. T’as jamais rien fait dans ta vie de merde. A part combattre et regarder.

Tout le monde. Tout le monde me prend pour ce que je ne suis pas. Tout le monde croit. Mais personne ne sait. Savoir rime avec espoir. Aux chiottes.
Moi je sais. Moi je sais ! Je sais tout de moi. Ce que je ne sais pas de moi ne m’appartient pas. Alors ça n’est pas moi. Ce que je ressens ? Ca n’est pas moi. Car je ne sais pas pourquoi je ressens. Je suis la plus grande barde de tous les temps.

Je suis Werëarm de Waarn’ess. Il y a Werëarm de Waarn’ess, et les autres. Il y a juste une chose qui cloche dans ma vie. Et elle est énorme. Ca bousille tout mon être. Moi je le sais, eux non. Je suis une pourriture moi aussi. Mais je ne suis pas comme eux. C’est eux qui me bousillent, c’est une seule chose qui me bousille.

Oh, Wer. Tu les aimes. Tu les détestes en même temps. Tu veux qu’ils t’appartiennent. Et quand ça ne marche pas comme tu le veux, tu te meurs.
Il faut que je réussisse. Pour prouver à ces manants que je les déteste. Que je joue avec eux comme un chat d’une souris.
Je ne suis pas ce qu’ils croient. Jusqu’ici, c’était une belle protection. Maintenant, il faut que cela cesse. Que cela change. Il me l’a dit, Il me le fait savoir.

J’aimerais être invincible. Je le suis presque.
Non ! Je le suis. Ils ne peuvent rien. Rien du tout. J’ai ce qui les fera flancher. J’ai des idées. J’ai mes idées. Tout ceux qui m’auront fait souffrir, je les tuerai ou je les ferai souffrir.
La deuxième solution parce que c’est ce qu’ils me font. Une souffrance pour une souffrance. Mais ma dette ne sera jamais payée.

Je suis une artiste ! Je suis l’artiste ! Ils ne savent pas quand je suis vraiment moi, ils ne savent pas quand je fais semblant. J’aime quand ils croient des choses. Des choses fausses que je fais paraître. Moi seule, moi seule je sais quand je suis vraiment moi. Quand je défaille. Je le ressens au plus profond de mon être quand je suis moi et quand je me sens à découvert, quand je me sens faible, inutile, vraie.

Je suis moi tellement rarement. Tellement rarement… Et ça me paraît trop souvent ces temps-ci.

Bainites

Après avoir rêvé d'orc, de lapin rose, ou que je volais, j'entrouvrais les yeux.

Je suis aux pieds du Patriarche. Il est davant son autel. Ashara est pas loin de moi. Ma tête me fait horriblement mal, mais tant pis. La situation est grave... Très grave. Ashara, ma petite Ashara. Ils ne t'ont pas fait de mal?
Je regarde à ma gauche. Il y a une fille, que j'avais déjà vu. Elle est en mauvais point également. Le patriarche parle. Il rit, des fois. Il hausse la voix. Il nous demande de nous présenter. Ashara se présente. Il fait peur. Je me présente aussi, tentant de rester le plus présentable possible, à demi-allongée par terre. Je me rassois.

Il dit qu'il connait les Waarn'ess. Il rit, gravement. Il est moche.
Il dit que comme quoi, certaines familles étaient destinées à mourir de ses mains. Je comprends. C'est lui. C'est lui, en face de moi, qui a été le responsable de tous les malheurs de ma lignée. Tous les malheurs de ma mère, la mort de celle ci ainsi que de Naatsë. Si j'avais eu le courage, je me serai jetée sur lui. Si j'avais été comme ma mère je me serai ruée dessus et j'aurai tenté de lui arracher les yeux, la langue, ou encore le pif avec mes dents. Mais je ne pouvais pas.

Je me souviens de m'être pris un coup sur la tête parceque je n'avais pas répondu assez vite. Ainsi qu'un coup de pied entre les omoplates. J'ai mal. Ils nous ordonnent qu'on se déshabille.
Le type derrière moi me dit un truc du genre qu'on a interêt à accélerer si on voulait pas qu'il le fasse lui même. Un truc du genre. J'ai répondu "Ne me tentez pas" avec un sourire en coin. Je me fis de nouveau frapper violement. J'obéis. On se déshabille toutes les trois. Une nouvelle est trainée par terre, c'est Kat.

Ils me prennent ma tenue, mes bracelets, mes bagues incrustées de diamants ! *T.T* Ainsi que mon amulette. J'ai tout perdu, je perds tout. Le Patriarche dit que ça faisait longtemps qu'on me cherchait, que j'avais une position sociale assez haute, riche et proche de la Chancelerie.
Je me vois, et je vois Ashara déjà morte. Ils déposent le tout sur l'autel. Je me retrouve en culotte elfique devant ces gens, dans cette pièce immense que des démons gardent.
On est obligé de se mettre face à un mur et d'attendre, à poil. Un homme gueule à Ashara qu'elle n'a qu'à compter les grains des murs. Après un regard perplexe, elle regarda le mur et au vu de sa grande concentration, comptait.

Je m'approchais d'un pas d'elle. Ils étaient tous occupés là-bas. Je lui chuchote. On s'engueule. Je dis que c'est de sa faute, à cause du dragon. Elle me dit que je n'avais qu'à pas la pétrifier. Je réplique que ça c'était après le dragon. Et je rajoute que c'est elle qui ne savait pas où aller.
Mais j'ai peur pour elle. J'ai très peur pour elle. On va être torturé. Elle est si chétive, son corps ne le supportera pas.

Le Patriarche s'est approché de Sophie. Il la prend par les cheveux avec une poigne de fer et lui souffle son haleine putride en pleine face. Je dis putride parceque j'avais presque l'impression de la sentir tout près de moi. Il lui plaque le front contre le mur.
Après quelques interrogations à voix basse, il hurla qu'elle ne lui était d'aucune utilité. Il lui encastra le visage contre le mur d'un coup sec. Vu que son visage était déjà assez près du mur, elle n'eut presque rien.

Puis il avanca d'un pas lourd vers moi. Sa respiration rauque me résonnait dans les oreilles. Il empoigna également mes cheveux fermement. Je rentrais ma tête dans les épaules, mes mains se crispaient. Mon visage également.
Il me demanda de lui dire tout ce que je savais. Tout.
J'ai commencé à parler. Il m'écoute. Son regard rivé sur moi. Moi je regarde le mur quand je ne ferme pas les yeux. J'ai peur qu'il me casse le pif.
Puis il me demande quelque chose... Un service. Horrible. Horrible...

Qu'est-ce que je dois faire.
J'accepte, à condition qu'il ne torture pas Ashara. Je lui dis. Il accepte. En me menaçant. Il dit que je serai torturée. Mais qu'après il me soignerait et que je sortirai d'ici pour éxecuter sa demander. Il dit que si je ne le fais pas... Puis il rit. Moi je sais.
Ashara n sera pas torturée... Elle n'aura pas mal.
Il me caresse la joue en lâchant un "c'est bien" qui vient non pas du fond du coeur mais véritablement du fond de la gorge. Puis il s'éloigne.

Je ne sais pas comment réagir, j'attends. J'abaisse le regard.
Après qu'il ai parlé à Ashara je crois, il la traine. Il dit aux autres, aux bourreaux de s'occuper de nous, Sophie, Kat et moi. Que lui, s'occuperait d'elle, d'Ashara.
Un homme se dirige vers moi. Il me parle mais je ne l'écoute pas. J'ai tellement peur. J'ai tellement peur pour elle. Je ne sais pas si j'ai bien fait, elle sera entre les mains du Patriarche. Si. Si, j'ai bien fait. Elle n'endurera pas la torture.

Il me parle. Il gueule. Puis le Patriarche revient et vient se poser pas loin. L'homme me demande ce que je faisais aux alentours de Targos. J'ai répondu que je courais pour tenter de fuir ma soeur. Il me crie dessus en disant que je mens. Il fait tourner son marteau qui grésille d'éléctricité à côté de moi. Puis il l'abat violement sur mon épaule gauche. Je crie. J'ai entendu un crac délicat s'échaper. Je suis à moitié penchée sur le côté. Je serre les poings. Mon visage trahit ce que je ressens, j'abaisse la tête vers l'avant, je me mord la langue pour tenter d'oublier la douleur bien plus violente de mon bras.

Il repose la question. Je réponds les dents serrées. "Je fuyais ma soeur qui me poursuivait..." Il re hurle. Puis le Patriarche dit qu'en fait il s'en fiche de ce que je venais faire aux alentours. Je ne sais plus trop après. Je sais qu'ils parlent de supplice, voir de fête.
J'ai mal. Ils s'éloignent. La grosse silhouette de demi-orc est derrière moi. Je porte la main droite à mon épaule gauche. J'enfonce mes ongles dans la chaire pour tenter d'atténuer la douleur, de concentrer mes pauvres nerfs ailleurs.

Mon bras est inerte. La silhouette de derrière glousse. Elle vient couper la ficelle de ma culotte elfique, qui tombe à terre. Je ferme les yeux, pince mes lèvres. Puis il me tire par le bras droit et me traine au fond de la salle, à l'abris des regards. L'enfoiré. L'enfoiré. L'enfoiré...

Bainites [2]

Après sa petite affaire, il me retraîna vers le milieu de la salle. J'ai mal aux joues, au bras. Il m'a donné de multiples baffes parce que je l'insultais.
Il attacha mes bras avec des menottes puis y accrocha une chaîne qu'il accrocha à sa ceinture. Une laisse. Il envoya un poing violent dans la gueule de Kat qui était elle aussi postée contre un mur. Elle chavira, s'écroula par terre aussitôt, la force du monstre étant immense. Je traîte le demi-orc de salaud, de pourceau, d'immondice. Il m'envoie lui aussi un coup qui me fait tomber par terre. Mes genoux rapent le sol, ils sont écorchés. Je crâche un peu de sang mais me relève. Je crie à Kat de se relever également.

Sophie fut attachée de la même manière à l'orc. Puis il tira sur nos chaînes. Je hurlais, mon épaule gauche ayant été tirée en avant d'un coup sec. Kat est traînée par terre...
Il nous fit sortir du temple. Marcher dans la neige. Je renifle. Mes doigts ne répondent plus. Mes pieds sont écorchés, gelés, je ne les sens plus mais je marche.
On arrive devant un escalier complètement gelé. J'ouvrais grand les yeux. Il faisait bien trente mètres et était extrèmement raide. Je portais mon regard à Kat, toujours traînée dans la neige, bleue. J'accélerais le pas pour passer devant son corps et entâmer les marches derrière l'orc. Je tentais de coincer avec mes jambes la descente de Kat pour ne pas qu'elle dégringole tout le long trop rapidement, ce qui lui aurait été fatal.

Je peinais. Par instant je me posais les fesses sur les marches et les descendais ainsi. L'orc allait doucement pour quelqu'un de bien en forme, mais pour nous c'était comme si il avançait tellement rapidement. Je bloquais la descente de Kat avec mon dos. Mais des fois le mastodonte tirait sur la corde, me faisant trébucher en avant de quelques marches. Le corps d'Ekath en faisait de même, inerte. Certains de ses os avaient pris des angles bizarres...

Elle s'explosa par terre à la fin des marches. Puis nous reprimes le chemin. Marchant, silencieusement. On traversa un temple. Les démons nous mataient et grognaient. Des sons gutturaux et graves s'échappaient de leur gueule béante.
Puis on nous balança dans des geôles. La chaleur était intense et si bénéfique pour nos membres gelés. Quoi que chaud/froid d'habitude pas si agréable. Je me collais contre un mur brûlant de la prison et j'attendais, reccroquevillée.

Le Patriarche a lancé un soin suffisant pour que Kat survive. Apparement, ils auront besoin d'elle. Moi j'attends. Ils parlent, mais j'ai l'impression qu'ils sont loin. Je sais que je vais m'en sortir, mais j'ai envie de me souvenir tellement de choses. C'est dans ses moments là qu'on accroche de l'importance à la moindre petite parole niaiseuse que vous auriez pu recevoir.
Je me demande ce que nous allons subir. Je me demande où est Ashara, si le Patriarche va respecter sa parole.
Je me demande ce que fait Ssorcha, à ce moment là. Ce que fait Sethaïnal. Ce que font Lanael et Annika. Erk, Pralgrush, Loric. En restant collée contre la pierre brûlante, en pensant que peut-être je vais subir la même histoire que ma mère et ma tante. Qu'elles ont dû vivre certaines choses similaires. Cette ambiance, elles l'ont senti. Elles ont souffert sous les mains et le joug du même homme.

Va t-il détruire ma vie, comme il l'a fait pour ma mère?
Je ne veux pas y penser, alors j'imagine ce que les autres sont en train de faire. Personne ne se doute que je suis là, j'imagine. Ils croivent que je suis dans une chambre en train de me pomponner. Ou dans une auberge, en train de chanter et de danser. Mais je suis là.
Ma douleur à l'épaule, je la sens moins quand je pense à autre chose. J'ai le regard posé sur un mur et j'attends. Je réfléchis. Pourquoi des fois il faut que ça se passe comme ça, pourquoi on est certains que ça ne pouvait pas se passer autrement et que pourtant on en crève d'envie?

Et encore, ça n'est pas forcément pire. Je sais que je vais sortir d'ici. C'est horrible parce que je ne sais pas s'il en ira de même pour ma soeur. Je devrais faire ce qu'il m'a demandé, sinon je la condamne. Puis je pense à moi. Mon dos est douloureux, mon crâne aussi, mon bras me fait souffrir.
Mais tant pis. La chose qui m'effraie, c'est que je sais que ça n'est pas fini.
Kat est inconsciente sur une paillasse.
On nous apporte à manger près des barreaux. Je m'approche. Patates, haricots, blanc de poulet. Ils ont bien fait attention d'enlever les os. Je prends une patate, je prends du blanc mais je ne toucherai pas à ces trucs verts.
J'ai humé la nourriture, elle n'est pas empoisonnée. Je m'assois en tailleur, je fixe l'homme en toge qui nous surveille. Je mange avec seulement ma main droite, pattes écartées, open. Je fixe.

Je lui dis que je ne l'aime pas. Que je le déteste. Que je le trouve moche. Que je trouve ses pieds, moches. Sa cordelette, moche. Il dit qu'on va l'aimer encore moins plus tard. Je mange.
Le Patriarcge arrive. Il veut que je réveille Kat. Après beaucoup de temps, je le fais. J'y arrive. Il lui pose des questions. Elle répond ou me demande de répéter, tout bas, car elle ne peut pas hausser le ton. J'arrive à éprouver de la sympathie pour elle, alors qu'elle insulte le patriarche. Je reformule les questions. Pour une fois j'ai envie de prendre soin de quelqu'un, et c'est ce que je fais.

Pour une fois.

Sophie se fera couper la langue en deux, pour l'amusement. Le patriarche s'en va.
La tête de Kat repose sur ma cuisse, et je parle. Ce que je dis, je ne sais pas. Je crois que je regrette des choses, et que j'ai peur de finir comme ma mère, et je lui dis. Kat et Sophie ne m'écoutent pas. Kat chante doucement une petite chanson pour gamins. Je la connais. Elle ne m'écoute pas pendant que je parle, et j'aime ça. Elle s'en fiche. Et j'ai l'impression, de n'être rien. Je me tais ensuite et écoute la mélodie en fermant les yeux.

J'imagine.

Bainites [3]

Je suis traînée dehors, avec Sophie. On traverse Targos à poil. On m'accroche à une guillotine. Chacune d'un côté. La foule regarde, crie déjà, hurle alors que les gens passent la nouvelle, comme quoi une humaine et une démone seront suppliciées pour la mère des douleurs machins trucs.
Quel honneur.

Je me marre, je crie, je les déteste, je les maudis. Je scrute la foule et je crâche, je tire sur ma chaîne comme un animal. En fait, je fais tout ça rien que pour me réchauffer. Sautillant sur place et feulant.
Je réfléchis pas, là. En fait, je sais que je vais m'en sortir. La souffrance, après, c'est trop connu. Ca fait très mal, bon, logique. Mais je m'en sortirai. Peut-être, sûrement avec des séquelles, mais je m'en sortirai. Un jour, et ce jour n'est pas encore arrivé, je saurais que je vais mourir. Que je n'ai aps d'issues. Et là, on est invincible. Invincible...Invincible. Et un jour, je connaitrai cette sensation.

Personne ne peut savoir à quel point on peut avoir mal.

Je les entends. Je les vois. Ces faces, qui rigolent, qui crient, qui hurlent pour ma mort et mes coups. Je les déteste, tous. Je veux qu'ils meurent, tous. Ces cris restent dans ma tête et m'assourdissent. Ils rebondissent, et ne diminuent que quand le Patriarche arrive.

Kat est sujette à des lancers de fruits et légumes périmés. Puis elle est retraînée ailleurs.

Un homme refuse l'honneur de nous foueter, le patriarche alors le condamne à être lui même supplicié.

J'ai froid, j'ai très froid. Je me souviens de peu de choses. Des pierres, sur mon corps. Des coups de fouets, du froid.
Des regards haineux du peuple, ou désireux. Peu m'importait, c'était tous les mêmes. Je crois que j'ai mal. Que j'ai très mal au fond de moi. Et qu'ils arrivent à me détruire, ici même. Ce sentiment d'impuissance me ronge et je me raccroche au fait que Ashara, elle, ne souffrira pas.

Ashara est d'ailleurs enchainée et tenue en laisse par un bainite. Elle me regarde mais je ne veux pas la voir. J'aimerais disparaitre pour qu'elle ne me voit pas ainsi.
Une liche ou un truc mort si vous voulez a pénétré dans Targos, semant la peur et le désordre. Je hurlais, attachée, voulant me tirer de là au cas où elle viendrait vers nous. Mais elle fut détruite avant. Puis reprenait le tout.

Coups de fouet. Etc.
Puis la vente.
On parle, un garde de TArgos fait monter les enchères. Sinon j'aurais été vendue pour à peine 10 000 pièces. *-.-*
Je tente de surrechérire moi aussi mais heum. Ca n'a pas été validé.
Une femme monte haut les prix.

Elle est en concurrence avec la grosse silhouette Bainite, un de notre bourreau. Je suis sûre qu'il ne me veut même pas. Il veut récupérer un maximum de pognon pour sa cité, c'est tout.
Je serai vendue à 400 000 pièces, je crois. Plus, mais moins que Nathan. J'étais dég. Un homme s'était réunis avec la femme pour avoir la somme nécessaire.

J'ai marmonné entre mes dents à la femme que si elle veut m'utiliser pour la vaisselle, qu'elle aille se faire voir. Je vais faire le jeune animal docile, pour l'instant. Puis je poignarderai le couple, un jour.
On sort de targos où l'activité est moins riche et redevenue plus calme. Je suis en mauvais état, mais moins mal que j'aurais cru.

Je boitille, je me traîne, l'homme m'aide. Je ne suis pas d'humeur à tenter de mordre ou à séduire. Je suis avachie comme une bouse contre lui, fatiguée. Très fatiguée.
La femme s'éloigne pour passer à une écurie.
L'homme... L'homme, je le connais, et c'est Ragan. Soulagée, tellement soulagée de voir une tête, un visage que je connais, un repêre. C'est là que je me sens encore plus faible, quand je suis si heureuse de voir quelqu'un que je connais, pour avancer, pour avoir plus de force.

Et là, plus rien.
Quand je me réveillerai, je serai habillée dans des vêtements trop grands et rouges, enroulée dans une cape. Contre le torse de Ragan qui me tiendra dans ses bras pour me protéger du froid. La femme arrivera quelques minutes plus tard avec une monture.
Et on se dirigeait vers Lorgol. Je n'ai pas déccroché un mot. Je serrais les dents pour ne pas crier que je les déteste, que je suis impuissante.

Ragan dû partir, et je me retrouvais seule avec ma............. "maitresse".

Bainites [4] voyage{Pour expliquer la panne d'ordi}

Quelle joie quand j’avais su que celle qui m’avait achetée était Ssorcha. Mon retour avait fait du bruit, on me regardait bizarrement quand je marchais en ville. Tous, n’avaient pas le même regard. Pourquoi ? Parce que j’ai reçu des coups sur une place publique ? Valana, Garael, Erk, Sethaïnal, Annika, Eriken, et d’autres. Les réactions diffèrent. Soutiens, impassibilité, beaucoup, rien.

Comme si j’avais perdu quelqu’un de ma famille. Comme si j’étais en deuil. Ils me font mal en me regardant ainsi. Leur peine qu’ils éprouvent pour moi me déchire. Leur impassibilité également. En fait, rien ne me satisfait, chez eux. Je crois que j’aimerais juste ne pas avoir été là, ne pas avoir été là-bas.

Quand ils me parlaient j’avais envie qu’ils se taisent, quand ils ne disaient rien j’avais envie qu’ils me parlent.

Alors je suis partie, un peu, je ne savais pas pour combien de temps. Le voyage était long, je marchais sans savoir où j’allais réellement. Je suis rentrée dans notre demeure.
Je me suis assise en face de la cheminée, dans le fauteuil et j’ai regardé le feu que je venais d’allumer. J’ai pincé mes lèvres, me suis penchée légèrement sur le côté et j’ai soutenu ma tête.

J’étais bien. Le crépitement du feu claquait dans mes oreilles. Je suis restée ici longtemps. Très longtemps. Mais pas trop longtemps.
Je crois que j’aurais pu rester dans ce siège, dans cette position, toute ma vie. Ca m’a d’ailleurs effrayée. J’étais si loin de tout, le popotin posé sur ce truc.
Mais je me suis levée.

Je suis montée à l’étage et je suis allée sur le balcon de ma fenêtre. J’ai regardé le jardin. Le ciel est gris, il ne fait pas beau. Pourquoi il ne fait pas beau ? Pourquoi dit-on cela quand le ciel est gris ? Je trouve cela beau. Peut-être parce que si je volais à poil dans ce ciel, on ne me verrait pas. Gris sur gris. Pas beau sur pas beau, comme ils disent.

On m’a sorti que j’avais un teint de pavé, un jour. On pourrait me sortir que j’ai un teint de mauvais temps. Mais moi je trouve cela plus beau qu’un ciel bleu, et en outre, un teint bleu.

Je crois que ce vent frais m’ôte l’air lourd que j’ai ressenti chez les Bainites. M’ôte cette haine et ce sentiment d’impuissance quand j’ai vu Ashara dans l’auberge, peu de jours après ma « libération » par l’esclavage.
Je l’ai vu, et elle allait bien. J’aurais dû sauter de joie, mais j’ai blêmi. Qu’avait-elle dû faire pour être délivrée par le Patriarche ainsi ? Je miroitais déjà le pire.

Et j’avais raison.
Je crois qu’à cet instant j’ai eu vraiment envie de lui faire du mal, de lui faire comprendre qu’elle avait mal agi, qu’elle ne se rendait pas compte de ce que cela entraînait. Pourquoi avait-elle fait ça ? Je l’aurais fait sortir, elle le savait. Elle le savait qu’elle ne risquait rien si le Patriarche tenait parole et si j’en faisais autant. Nous nous en serions sorties toutes deux.

Mais il a bien joué. Et elle a suivi. Elle ne se rend pas compte des conséquences futures. Elle ne se rend pas compte de ce qu’elle a fait. En fait, je ne sais pas si elle ne se rend pas compte, mais je l’espère. J’espère qu’elle a fait ça parce qu’elle a eu un moment…De…….je ne sais pas. Un moment de.
Mais j’ai peur d’avoir tort. J’ai peur que ce soit elle qui ait accepté ainsi, comme ça. Parce que. Elle ne se rend pas compte, c’est impossible. La folle. Je crois que j’aurais pu lui faire du mal. Beaucoup de mal. Je me retenais, j’étais malsaine, profondément malsaine car je voulais ce que je lui avais évité il y avait de cela quelques jours.

De souffrir.

Chacune de ses paroles m’irritait, comme si elle transportait avec elle tout un mal. Elle transportait un acte que je n’aurais jamais pu imaginer. Elle se transportait, elle, maintenant différente, même si elle avoue le contraire.
Une autre personne qui a été innocente et menée comme une enfant. Non… Et non. Non elle n’était pas obligée de faire cela. On a toujours le choix, toujours. Et dire que je l’aime. J’ai envie qu’elle s’en aille. Pour moi, pour eux, pour tous. Mais principalement pour elle.

Ca n’est plus pareil, ça ne sera plus pareil. Chacun de ses actes, de ses paroles me rappellent ce qu’elle a fait. Je veux disparaître.
Je veux être différente et en même temps comme tout le monde. Je veux me faire un univers où je serai seule sans l’être, accompagnée par ceux que je désire.

Je n’ai pas remarqué...
Il pleut.

J’ai ma robe trempée. Les cheveux qui collent à mon visage, et je n’ai pas froid. Je regarde ce jardin, les gouttes de pluies qui rebondissent par mini-goutelettes sur le banc en pierre, au fond.
Le tissu de ma tenue s’imbibe d’eau, et je me sens lourde. J’ai croisé les bras et j’ai regardé.

Je vais rester là plusieurs jours, plusieurs semaines, et plus même si l’envie m’en prend. Je vais me débarrasser de ce qu’ils m’ont fait. Non…
En fait, je crois que je suis venue parce que je le désirais, non pas par nécessité.

Je ne suis pas différente.

Depuis quand étais-je là?
Je suis rentrée. Sans en faire part à personne !
A Garael? Heum. Il m'aurait violée pour pouvoir avoir sa descendance avant mon petit séjour ici.
Sethaïnal? Oh, il doit commencé à être habitué. Je suppose que mes petits voyages n'inquiètent pas plus que ça.
Ashara? Bof, elle sait où je suis.
Oh, et puis, de toutes manières... J'ai jamais prévenu personne quasiment quand je m'en vais.

POUF ! Une fumée verte immonde se dégage de ma fiole. Un sourire illuminé prend place sur ma face de savante folle.
Ouaiiis !
J'hume légèrement les vapeurs, un haut le coeur me prend, je file dehors rapidement et je vomis sur les roses d'Ash.
J'ai réussi ! Et hop.

Il fallait bien que je m'amuse ! Ce "parfum" se nommera... Le parfum de Gorda. J'ai tout tenté pour le rendre le plus immonde possible, et j'éviterai de donner les ingrédients à n'importe qui.
Je pose la fiole entourée de la recette sur une étagère spéciale où s'étend toutes mes productions. Vingt-six parfums ! Du plus délicat au plus infect. Je prends une fiole noire, le parfum que je préfère et m'en parfume légèrement. Une douce odeur de jasmin s'élève. Je m'assois dans un fauteuil, je ferme les yeux. J'avais mal à la tête. Tout ce mélange d'odeurs me prenait au nez et au crâne. Je préfère me lever, sortir de la cave, grimper les escalier et aller dans ma chambre.

Je regarde le chat d'Ashara peint sur le mur juste avant sa chambre. Enfin... C'était mon ancien chat. Mais Ash un jour lui a coupé une patte "sans faire exprès" quand elle avait neuf ans. Je le trouvais alors moche et je l'ai abandonné. Ash l'a repris pour s'en occuper en me traitant de sans coeur. Il en a perdu une autre patte trois jours plus tard.
Je rentre dans ma chambre, me laisse tomber sur le lit, ferme les yeux. J'humais doucement les odeurs de jasmin qui flottaient autour de moi. Je réfléchis. Je réfléchis... Je réfléchis......Je réflé............


- Heu... Pardon?
Il répète :
- J'aurais besoin d'un ou d'une héritière, me fit Garael.
Alors là, il pouvait déjà rayer le "un".
- Ah bon. Et tu comptes faire comment?
- Tu veux que je te fasse un dessin?
Je ne demandais pas un cours d'éducation sexuelle ! C'est que je n'imaginais pas qu'il me choisirait pour ça.
- Ah ah.
Un grand et long silence se fait ressentir. En se levant, il me dit :
- Nous pouvons aller nous isoler, pour que je t'explique.
- ... ... ... Non, merci, ça ira.
- ...
- Tu ne veux pas? me demande t-il.
- Non mais si mais non mais heu...
- Mais quoi?
Non mais il se rend pas compte !
- Tu m'imagines avec un gros bide? Et je fais comment? Je mets plus mes tenues pendant des mois ? C'est mort ! Comment je m'habille? En ixixelle??

D'ailleurs, cette marque est horrible, toutes ses fringues sont laides ! Leur mode est pitoyable.
C'est vrai quoi ! Il y en a d'autres, des bides prêts à acceuillir des...Des...g...des...b....Des.........Yeurk. Pourquoi moi?!

- Il y a de superbes tenues, pour ça. Et tu n'as pas un gros ventre pendant plusieurs mois. Juste trois. Il suffira d'avoir de superbes robes amples.
- Superbes robes amples? MAis on verra toujours mon gros bide !
Et on pourra pas voir mes superbes jambes, mon super popotin, etc.. !
- Sans compter que tu auras la poitrine qui...
- .......................
- Qu'est-ce qu'elle a, MA POITRINE ?!
- Mais non, mais non. Elle est superbe, mais deviendra encore plus superbe, ainsi. Sans compter le charme des femmes enceintes. L'aura. Et le plaisir décuplé.
S'il suffit d'avoir un bedon ultra tendu avec un truc qui bouge et qui plus tard vous bousillera la vie, ou bouffer des fraises pour avoir du charme... Je vais me pendre !
Puis... Je plisse les yeux, le détaillant.
- C'est pour rire, hein, dis-je.
- Une dure à cuir, hein? C'est un masque, ça Werë, me dit doucement Batista.
Batista me regarde, ses cheveux blonds encadrant son visage. Garael n'est plus là. Le barde reprend :
- Non mais tu peux me dire à moi... C'est pas comme ça que je juge les gens.
- C'est vrai que je suis dure à cuir ! Au moins de bonnes années de cuisson avant de m'avoir.
- En fait personne ne t'a. Mais... Toi Werë. Dire que tu es unique servirait à rien, dit-il pensif, en me détaillant. Il y a des gens qui courent après la liberté sans jamais savoir ce que c'est. Moi tu me l'as appris, en te regardant... Mais tu paies le prix.
Je restais silencieuse.
- Ca fait chier Werë, tout ça, me dit-il dans un sourire. Il y a des gens qui mériteraient de se cacher à ta place.
Erk débarque, je suis trempée, où est Batista? J'ai été jetée dans le bain, et je suis profondément en colère. Hargneuse.
- Dégage ! Sinon...
- Sinon quoi?! hurle Erk.
Je lui balance de l'eau, pétant réèllement un cable. Il pénétra dans l'eau en armure, indifférent à l'abime pour une fois.
- Tu vas me montrer quelle bonne amie tu es en tentant de me tuer? dit-il en me toisant.
- Je te montre en quoi je suis une bonne amie en te demandant de sortir pour éviter que je te tue !
Il bougonna.
- Wer, écoute... Je... Suis désolée.
Il me prit la main, qu'il tapotta entre deux gros gantelets comme on fait à une vieille sur son lit de mort qui s'apprête à crever.
- ARRETE ! hurlais-je.
Il neige. Il fait soudain très froid. Je suis calme, particulièrement bien. Sans l'être. Et je parle.
-...Pour se plaindre, pour s'écouter se plaindre, pour ne rien dire.
Il souria légèrement, réchauffant mes mains entre ses gantelets, mais ce n'est plus Erk qui a mes mains. Je continue.
- Un jour pour esperer vivre, l'autre pour esperer mourir.
Je creuse un peu la neige avec mon pied, distraitement.
- Je t'ai toujours trouvée adorable et attachante... énervante et usante aussi, en fait. Puis finalement tu fais partie de ma vie... Je me rappelle de beaucoup de choses oui... J'aimerais en fait t'en offrir toujours plus. Je suis entré dans des colères noires... lorsque plusieurs fois... l'on m'a dit qu'il fallait que tu sortes de ma vie.. Entre ça... et certaines de tes réactions. J'ai fini par avoir le sentiment que tu m'utilisais... Puis ça s'est estompé. Finalement... je me dis que ce n'est pas trop important. J'ai juste envie d'être là.
Je parle mais je ne m'entends pas. C'est bizarre. Je vois l'étendue de la neige, je vois le lac gelé. Je réajuste la cape qu'il a sur ses épaules. Que je lui avais déposé. Je parle mais les sons ne sortent pas, il me remercie avec un sourire doux. Il était très mal, il se sentait très mal, et il va mieux. Alors que nous n'avions que parlé.
- Moi ce que je veux... Pouvoir prendre soin des miens... J'ai été particulièrement mal quand tu m'as appris que tu avais été faite prisonnière... J'ai pensé à ce que tu avais pu subir.. Ca m'en a retourné l'estomac. Je ne veux plus... imaginer ce genre de choses.. Le pouvoir de l'or.. Tout ça doit me servir à protéger les miens... D'une manière impitoyable. Ethan mourra.
Ethan est debout à côté de moi, et il tue Ash. Non, en fait c'est ma mère. Mais je me décale un peu pour me rapprocher de Seth, je suis presqu'indifférente. Le cadavre est à côté, Ethan a disparut. Et là, je parle.
- Moi ça m'a fait mal aussi, parce que j'ai imaginé ma mère et ma tante dans la même situation. Je ne savais pas si ma position était pire, ou meilleure. Alors je ne voulais pas me plaindre, j'avais pas à me plaindre, je crois. Je voulais juste qu'Ashara s'en sorte indemne, elle.
- Tu crois que c'est normal que tu aies à subir ça?!
- Normal... Je ne sais pas, dis-je en haussant les épaules. Mais c'est passé. Je suis là, le cul dans la neige. C'est bien.
Le capitaine me salue en souriant. Je prends le bateau. Il fait beau, je n'ai plus froid. Soudain on crie, ça hurle... Le bateau coule. Je suis dans l'eau. Je n'arrive pas à nager, je suis coincée. Je vois le soleil à travers l'eau. Mais je n'arrive pas à atteindre la surface. Puis je coule doucement. J'entends un rire, la pétasse de sirène à un sourire au bord des lèvres, je me tourne. Elle nage vers le fond, elle m'entraîne, me montre des trésors au milieu de cadavres à moitié bouffés par des poiscailles. Je prends quelques pièces que je mets dans ma bourse. Puis elle enfonce ses dents dans mon bras. Je crie en fermant les yeux. Je les rouvre. Je suis allongée et j'ai le bras en sang. Je regarde les trois personnes qui me regardent. Ashara, Maman... Et moi.
- On va la manger ce soir maman? demanda Ash.
- Elle n'a pas voulu nous aider, on va la laisser pourrir là, fit ma mère en prenant ma bourse d'or, les pièces des trésors marins.
On avait quoi là... 14 ans? La "petite moi" tiens la main de ma soeur et observe, un visage fermé. Je la regarde, tristement. Ashara lui embrasse la joue. Je regarde ma mère, elle est si belle. Elle est si belle. Maman, je veux que tu restes avec moi. On me frappe à la tête. Je ferme les yeux. Je les rouvre. Je tiens la main de ma soeur et je regarde le corps d'une jeune femme, son bras en sang. Sa tête également. Je l'observe avec un visage fermé, je ne comprends pas vraiment.
- Maman, je veux que tu restes avec moi, dis-je.
- Arrête de répéter ce que tu dis, je resterai avec vous. Toujours.
Elle embrasse mon front et prend ma soeur dans ses bras, me prends la main. On regarde toutes trois la femme gisant par terre. Ma mère crache dessus. Elle embrasse ma main.
- Venez les filles, on va aller voir votre tante.
- Maman...Qui c'est? demandais-je timidement en désignant de l'index la jeune femme gisant par terre.
- C'était. me répondit-elle seulement, sans autre explications.
Grand noir. Le chaos apparait, me tend la main. Les musiques se mêlent, les notes tourbillonent. Ca brûle, ça devient malade, ça détruit, ça fuit... Et le chaos rit.

Je rouvre les yeux, il fait nuit. J'ai dormi toute la journée? Je me frotte le visage. Je sors dehors alors qu'il pleut. Je vais vers le puit. Je remonte un seau d'eau. Je me rince le visage.
Etrange rêve. Tout mêlé. Plusieurs épisodes de ma pauvre vie là-bas.
Je m'assois sur le banc en pierre, trempée. Même mes rêves insistent pour ne pas que j'oublie. Je n'oublierai pas. Je n'oublierai rien. Et je cherche à accoller un sens à ce que j'ai revécu. En me levant j'étais profondément mal à l'aise. Et j'ai un mal de crâne horrible.
Peut-être qu'il vaut mieux que je ne rentre pas là-bas? Je suis sûre que des choses sont en train de changer. Je suis persuadée que j'ai loupé beaucoup d'évênements. Je vais continuer de travailler sur les différents parfums. Puis je reviendrai.
En attendant, je chante. Et la pluie fait l'accompagnement, claquant contre la pierre, tambourinant sourdement contre la terre et restant si silencieuse contre moi.

Souvenir, souvenir..

- Ouais ! vas-y ! Tu l'as !
Ashara se concentra, incanta et hop ! Le serpent ne bougea plus, immobilisé.
- T'es trop douée.
- Je sais, je sais ! me dit-elle en remuant doucement avec des gestes de prout-prout.
On s'approcha du reptile, on le prit et on le déposa dans une petite caisse. Ashara le délivra du sort.

- Bien, regarde...
Elle s'éxecuta. Le serpent grouillait dans la caisse, visiblement énervé. Je commencais quelques gestes, simples, posés, lents. Mes doigts remuaient doucement devant le serpent alors que j'étais assise en tailleur. Mes mains bougeaient comme si j'avais des fils au bout de mes doigts et que je les utilisais pour manier l'esprit et le regard du pauvre reptile. J'accompagnais mes gestes d'un chant doux et plaintif, en prenant bien garde de regarder le serpent d'une certaine manière. Celui ci se calma peu à peu, pour me fixer, me regarder et rester immobile. [http://www.gemmaline.com/sorts/sort-nom-hypnose-des-animaux.htm]

Ma soeur par respect pour le sort resta silencieuse tout du long. Quand j'eus terminé, elle se mit à rire. "Sorcière, sorcière !" Qu'elle me disait en riant. "C'est comme ça que tu as des amoureux, avoue !". L'hypnose l'avait toujours impressionnée, et c'est une des compétences que je décortiquais tout particulièrement, consciente du pouvoir unique qu'elle imposait.

Pleine Lune

Je le regardais, son oeil avant changé de couleur et sa voix était beaucoup plus grave.
- Werëarm, je n'ai jamais aimé avant toi.... et j'espère un jour peut-être....J'ai accepté...l'offre...Uniquement........pour...
Il lâcha un cri de douleur sous un bruit d'os se fracassant. Je retirais mes mains en me reculant d'un bond en arrière. Il se replia sur lui même en criant, un cri devenant un hurlement bestial qui résonnait dans tout le sanctuaire. Mes yeux s'ouvraient dans un regard inquiet et effrayé. Je n'avais jamais vu cela..Avant. Et très rares ont dû le voir. J'avalais ma salive, assise par terre, ne sachant pas du tout quoi faire, mais certaine qu'il ne fallait pas que je fuis dehors, que je ne devais absolument pas sortir. Je me retenais véritablement.

Les bruits d'os comme se brisant et du sang noir venait couler de sa bouche. Il se redressa d'un coup, sa main commençant à s'allonger un peu, des griffes tranchantes prenant place, déchirant la chaire.. Les crocs apparaissaient dans sa bouche, des crocs acérés, la machoire se déboitant dans un claquement et prenant une forme plus animal, le regard plein de sang.


Je baffouillais son prénom, en reculant toujours à terre, horrifiée. Je tentais de me rassurer, de savoir ce que je faisais. La porte était verrouillée. J'avais peur. Tellement peur. Je commençais à douter de ce que j'avais fait. Il lâcha un nouvel hurlement de douleur, arrachant les peaux de bêtes sur lui, arrachant même sa propre chaire. Je me redressais et reculais un peu. Un peu beaucoup, même. Il déchira entièrement une partie de sa peau, sa taille grandissante, déchirant le reste du corps comme une mue tombante. Je me mis à hurler.

Je courrais et grimpais la petite montée pour arrivée là où il y avait avant l'autel. Je tentais de me calmer, de me rassurer en disant qu'il ne pouvait rien me faire. Je me laissais tomber contre l'os géant à moitié enterré dans la pierre et me prostrais contre. La bête renifla le lieux se jetant sur le sac d'Armand, commençant à le déchirer pour en sortir des lapins morts. J'avançais ventre à terre pour observer.

Armand avait laissé ça pour que je fuis. Le loup garoux déchiquetait les trucs comme du papier et se mit à les dévorer sans aucune délicatesse. J'eus alors peur pour mes fringues. Ahem. Les os des pauvres bêtes mortes craquaient sous la machoire du monstre. Je jetais un oeil vers la sortie, en respirant. Il commença à humer mes affaires.
- AH NON ! hurlais-je.
Je regrettais de suite mon emportement pour un bien matériel constitué de tissus lorsqu'il se tourna d'un coup net en lâchant un violent grognement.

- Armand ! ...ar...armand? dis-je timidement en avalant ma salive.
La bête s'élanca et sauta, se jetant sur la paroie pou rm'attraper. Il ne réussit pas à bondir assez haut et il ne s'accrocha que d'une patte, griffant avec l'autre le mur de pierre. J'hurlais en reculant d'un bond, tentant de le résonner. Je me mis à courir et à dévaler la petite pente pour me jeter contre les barreaux d'une cage du sanctuaire, pétrifiée de peur. Il s'avança lentement et s'arrêta, par plaisir de traque pour me regarder.

Il paraissait si sûr de lui, je faisais déjà les adieux à ma pauvre soeur, et dire que j'allais revoir maman, j'étais triste. Il hurla et s'élanca vers moi à toute vitesse. Je hurlais de frayeur insoutenable. Un cri effrayant de jeune fille effrayée pouvait s'entendre un peu dans l'épine malgré les vents de la dame des neiges.

Il se jeta sur moi, et fit claquer sa mâchoire tout juste devant ma gorge, heurtant un mur invisible. Je continuais de hurler, j'étais dans une frayeur hallucinante, je m'accrochais aux barreaux, les ongles s'enfonçant dans la paume de mes mains tellement je m'y accrochais fort.

Je sentais son haleine chaude contre mon visage, ses dents béantes et pleines de sang claquer devant moi. Les griffes se jettent sur moi et s'arrêtent à quelques centimètres, arrivant à déchirer juste une partie de ma toge, sans pour autant pouvoir toucher à la chaire. Je sanglotais, tentais de reprendre mon souffle, bénissant le lieu.

Il me hurle au visage, la gueule grande ouverte, les crocs acérés bien visibles et l'haleine fétide de bête carnivore en manque de viande se faisant sentir. Mes épaules étaient secouées par des sanglots retenus, je tournais le visage vers la cage en fermant fort les yeux. Il se retourna comme préparant une nouvelle charge, ne quittant pas sa proie de son seul oeil. Je tentais de reprendre ma respiration. Il se mit sur ses quatres pattes, prêt à bondir. Je tentais de me relever, mes jambes étant devenues très faibles sous la peur.

J'essayais de détailler le monstre, observant avec horreur sa bouche. Il rebondit férocement sur moi, dans un hurlement de rage et de haine. Je me remis à crier, me collant aussitôt violemment à la cage. Il se retrouva à nouveau comme bloqué, la mâchoire claquant devant mon visage appeuré. Il donna un violent coup de patte dans la cage comme pour me faire renverser, je me lançais à terre.

Il me regarda se penchant au dessus, le regard vide de toute humanité, bavant de rage et de faim. Je me pris une superbe goutte de bave sur ma belle toge à 80 000 pièces. Je tentais alors de ramper par terre. Il frappa le sol juste devant ma tête, n'appréciant pas du tout que sa proie tente de fuir. Je poussais un cri hystérique en me reccroquevillant. Le gardien faisait bien son boulot, qu'importe était la force. Il affaiblissait même l'être qui tentait de faire du mal dans son repaire. J'arrêtais de bouger, en sanglotant un peu. Je me mis sur le dos et j'observais la bestiole en respirant fortement à cause du stress.

Il rapprocha sa machoire de mon visage venant me renifler, laissant la bouche entrouverte. Je fermais les yeux allongée à terre à moitié reccroquevillée sur le dos, tentant de calmer ma respiration. Combien d'heures cette poursuite horrifiante avait elle duré? Toute la nuit. Car il se relança en arrière en hurlant à nouveau, un hurlement de souffrance, de douleur, de tristesse...

A nouveau, les bruits d'os se fracassant. Les griffes se retractant, les dents devenant elles même, la taille diminuant et du pelage tombant, avant qu'il ne s'écroule nu à terre. L'oeil redevenant humain, le corps petit à petit retrouvant sa taille normale, et une larme coulant sur sa joue. Il se rappelait de tout.

Je rampais vers lui, le soulevait doucement dans mes bras, l'enroulant d'une cape. Il fuyait mon regard. Il posa sa tête honteux contre moi, en me demandant un pardon si faible.
"Werëarm...je me souviens de tout....J'ai vu...Ce qu'il voulu te faire...je l'ai senti..j'ai vu..Ton visage.......Pardonne moi."

J'avais à mes pieds quelque chose d'extrèmement puissant et dangereux. Et je savais qu'il etait prêt à tout pour me voir vivre. Je souriais alors doucement et en coin; c'était une protection à ne pas négliger.

Et si...

On venait d'être tatoué à l'épaule. Au fer. Je me rappelle de la douleur de la chaire brûlée, du hurlement coincé entre les dents. Du rire du type qui nous marquait sur l'omoplate, et qui regrettait que ce fut pas placé sur les fesses. Puis on fut mise à l'exterieur de Luskan par les gardes, avec l'aide de pierres ramassées par terre. Puis Ash était partie se promener.

Et là... Là je vois ce petit brin d'herbe. Et dans ce petit brin d'herbe que je vois flou, je regarde toute ma pauvre vie défiler. Et dire que j'avais pleins de projets. Je vois le chemin du passé. Ma petite Ash. Je revois ce que j'ai fait, et hélas je vois encore plus ce que je ne pourrais pas faire. La situation ne m'importait même pas. Le pied posé contre ma gorge pourrait me rendre en colère, il me ferait plus rigoler si je le pouvais.

Je regarde l'herbe bouger doucement grâce au vent face à mon visage. J'ai très chaud. Je serre mon poing contre le vêtement, en pensant que ça pourra peut-être attenuer la douleur. Je presse mes joues contre mes dents en pincant légèrement la bouche pour faire sortir ce liquide chaud qui prend possession de ma gorge. Mon sang. Je veux pas mourir là. C'est pas juste. Je veux pas finir comme ça. Je tiens à la vie, je tiens à tout ce que j'ai envie de faire, envie de voir et de revoir.

C'est là qu'on se rend compte qu'un simple lever de soleil vous manque. Ou que le simple fait de s'asseoir par terre et de vous ennuyer est important, et que vous le regrettez toute votre vie. Enfin, toute votre mort. Ou le simple fait d'être à côté de quelqu'un à parler et à se plaindre. C'est uniquement à ces moments là qu'on pourrait se plaindre réèllement. J'ai envie de pleurer. Et je peux même pas. Ca me fait mal. Alors que pleurer d'habitude, ça libère. Ca devient une torture. Oh oui on vous juge. Pire qu'un meurtrier de centaines de victimes.

On a pas ce qu'il faut, on a des trucs en trop. Je veux pas en finir là, j'ai des projets. Je vous jure que j'ai des projets. Je voulais mourir autrement. Pas à cause de... De rien. Je n'ai jamais rien fait contre ce truc. Je voulais qu'on me juge après avoir fait des actes qui soient dignes d'être jugés impitoyablement. Pas juste par ma naissance et mon regard. Pas avant. Ben oui, on savait que la vie c'était dur en naissant. Alors on voulait un chemin écailleux et une mort superbe, digne des souffrances qu'on a vécu par le passé. C'est triste, et pourtant je serai peut-être la seule à pleurer.

Ooh, je tiens à la vie. Me confondez pas avec ma mère. Moi je veux vivre. J'aimerai même vivre tout le temps. Longtemps. Et me tuer juste moi même, quand vraiment un jour j'en aurai marre et que je le déciderai. C'est pas beau? Non, c'est moche. Moche. Moche comme cette vie et la vie des autres. Oui, la haine. Ahah. Je la connais je la sens. Je lui en veux, je lui en veux. Je regarde ces herbes là, que je déchiquetais la veille entre mes doigts. Que je déchirais en deux parce que je m'ennuyais. On dirait... On dirait qu'elles se vengent.

Le visage d'un elfe, la silhouette d'un elfe est à côté de moi. J'entends pas ce qu'il dit. Mais je le regarde. J'ai dansé avec lui. J'ai envie de lui dire. J'ai envie de lui dire, qu'il a dansé avec celle qu'il laisse crever. Qu'il aurait tué si il savait qui j'étais. C'est triste. Je le redécouvre. Il est comme les autres, et ce qu'il fait c'est normal. J'arriverai presque à ne pas lui en vouloir.

Je redécouvre aussi Artémise. On a fumé ensembles et j'entends sa voix qui tente de m'aider. J'ai envie de pleurer. Cette pauvre golio alcoolique qui aurait tant aimé ma soeur, et que j'appréciais déjà. Pour que dalle.

Je revois tout ceux que j'ai cotoyé et que je vais peut-être regretter, ou juste imaginer leur avenir sans moi. Ca sera pas changé, ou pour tellement peu. J'aimerais que ma mort fasse un trou dans l'univers et que tout le monde s'y engouffre pour souffrir. Tout seul. Je suis triste alors que dans des moments pareils... Ah non. Dans des moments pareils, on se doit d'être triste. Peut-être qu'au fond je suis comme eux, qu'on est pas si différent que ça, aussi près de la mort.

J'aurais aimé vivre malheureuse, souffrir souffrir souffrir. Toujours, encore. Pour ne pas regretter ma mort. Oui mais voila, j'ai encore tellement de choses dans ma tête. Oui mais voila. Je préferais vivre en souffrant que de mourir heureuse. Ouais. Ca me laissera un goût amer dans la bouche même dans la terre, qui fera pourrir toutes les fleurs posées contre les tombes alentours. Ou même dans le feu. Ou même je ne sais pas. On peut penser longtemps, quand on oublie réèllement ce qui nous entoure et c'est bien mais douloureux.

Je me rappelle de tout. Même pas besoin de fouiller dans ma tête pour avoir les souvenirs. Merde. Si ça se trouve, je pourrais pas aller gaspiller du fric sur les marchés de Calimport. Ooh, trop de noms. Est-ce que Sethaïnal pensera à mon cailloux qu'il devra jeter dans la mer, si ça se termine comme je le pense? Est-ce que Batista pensera à mes fleurs et à mon collier? Est-ce que Erk sera content? Comment finira Armando? Est-ce que Ash va finir comme maman? Est-ce que Annika sourira? Est-ce qu'ils seront tristes? Je ne sais pas où je vais. Je ne sais pas si je serai rapidement oubliée, comme beaucoup des morts.

On ne peut pas se souvenir de tous, sinon, on mourrait sous les souvenirs. Et on ne pourrait plus avancer, on serait mort avant. Ash, ma petite Ash, je t'aime. Je t'aime très fort. Et je pense que tu n'étais pas la seule que j'aimais. Seth..M'oublie pas. Je t'en prie. Je t'en supplie, même. Batista, Silke. Prenez du bonheur, bouffez-en. Athanase, enfoiré, t'as gâché ma fausse demande en mariage. Ex, tu seras content, je pourrais ptêtre plus jamais recruter. Faudra aussi que le Législateur se trouve une autre mère pondeuse. Armando, pauvre individu complètement pommé. Tu mourras, ou tu seras blessé. Et tout ceux que j'ai connu et que j'ai apprécié. Rien que par le fait de les cotoyer, je pense à vous. Je pense à vous très fort.

Et le reste... Le reste je maudis. Et je crache dessus, je meurs dessus. Bon vent... Bon vent. Je suis persuadée que c'est fini. Je ne le redirai sûrement jamais assez. Ma petite Ash, ne m'oublie pas hein, si je ne reviens plus te voir? Je t'aime très fort. Très très fort. Peut-être qu'en fait un jour on se reverra. Peut-être qu'en fait c'est pas la fin. Je ne sais pas où je suis, je sais juste que je suis loin et que je ne comprends pas. Que je ne comprends rien. Juste que je viens de fermer les yeux.


[Suite à une suite envoyée par mp. Je laisse le texte parce que c'est ce qu'elle a vécu. Dommage hein? je me mettrai pas encore à fond dans un perso paladin.En tout cas, quand j'ai écrit je m'apprêtais à la faire crever rp. Les évênements ont fait que..je rajoute quelques phrases. ] ..Bizarre. Je ne savais pas que dans quelques secondes, minutes, heures, jours, semaines...mois...? Je rouvrirai les yeux, et non pas sur ce que je croyais. Non pas sur les limbes mais sur une toile. Une toile de tente. Ô joie et incompréhension. Place au regret?.. Naaan...Place aux questions.

Rencontre

On sent la chaleur du sol même au travers des semelles. Mes bottes sont pas très appropriées alors j'ai acheté une belle paire de sandales. Une tunique blanche, ample, et hop ! Parée.
Ma petite troupe m'obéit bien. En même temps, il y avait eu des tensions sur la bateau. On critiquait -même si en silence vu qu'ils avaient un petit peu leschocottes- le fait que je dirige des esclavagistes alors que moi même j'étais une créature qui méritait par définition d'être de l'autre côté du fouet. Donc bon. Mais quand j'ai balancé un marin par dessus bord qui m'avait traitée de catin, ils se sont fendu la poire et l'ambiance s'est décontractée. Bon, j'avoue que mes charmes ont peut-être aidé pour mon insertion en tant que dirigeante de ce groupe. A voir.

Le marché est ma-gni-fique. Les centaines d'odeurs viennent vous caresser les narines pour tenter de vous faire rester. Les gens d'ici sont étonnants. La magie est utilisée comme une casserole, les gens s'en servent dans la vie de tous les jours, c'est assez déroutant, je n'ai plus l'habitude.
J'ai moins de souvenirsque je le pensais. Mais ça n'est pas grave.
Je m'arrête devant un étalage de tissus et j'achète trois rouleaux de cashmir. Il est d'excellente qualité. J'ai aussi acheté pas mal de perles, c'est magnifique sur une robe.

Les gars veulent se poser dans une auberge, j'accepte, ils l'ont bien mérité. Lolia, une des seules fille du bord a envie de continuer le marché. Je prends deux hommes avec nous : Thrah et Lorenzo. Deux types qui font bien flipper et adorent la castagne. Moi, je les aime bien.
On atteint les marchés d'un peu plus haut. Là, les stands et caravanes sont remplies d'animaux, de bestioles rares en tout genres. Lolia a repêré des plantes carnivores pour la taverne du repaire. A mettre dans l'entrée, ça évitera les invasions d'insectes. Les bestioles présentées ne nous interessent pas plus que ça. On marche lentement en observant. J'allais pour regarder un stand de bijoux lorsque une voix siffla et résonna dans mes oreilles puis dans ma tête. Je tourne légèrement le nez, m'approche dans une direction. Je passe entre les différentes cages, mes yeux se posant sur chacune d'elle. Un peu plus loin, une cage est recouverte d'un tissus ocre, parsemé de perles. Je souris légèrement, et comprend dès lors sont contenu. Je dis aux trois de m'attendre un peu plus loin.

- Bonjouuur... me dit-elle, sa voix posée roulant dans ma tête.
- Bonjour.
- J'ai senti ta présence de loiiiin, vois-tuu... Etraaaange... Tu donnes des ordres?
- Oui, ce sont mes hommes.
- Oh oh.. Rare, par ici, tu sais?
- Oui je sais.
- Pourquoi n'as-tu pas de laisse? son rire me perça les tympans.
Pour moi, il est plus horrible qu'autre chose, mais j 'imagine que ça doit faire bander les humains.
- Parce que moi j'ai su me débrouiller dans la vie, vois-tu. Je préfère ma vie à la tienne. Tu dois te faire chier.
- Noooon...Je passe entre les mains de joyeux seigneurs tous plus fous les uns que les autres.. Je leur apporte leur verre de vin, je les fais manger, ils me baisent... Et j'adoooore cette vie.
- La liberté ne te tente pas?
- Achète moi, alors pour voir.. Ma vente va être pour bientôt.
- Non. Je n'aime pas les concurrentes.
Elle ria.
- Tu doutes? Pourtant ta voix est magnifique, elle berce les âmes. Es-tu défigurée?
Elle ria de nouveau.
- Non. C'est vrai que je n'ai rien à craindre, ça m'étonnerait que tu t'en sortes, lui dis-je. Tu as toujours été esclave. Il faut savoir lâcher une partie de son être pour vivre dans ce monde là.
- Renier? Oui, j'imagine que tu as dû beaucoup te restreindre, pour te balader librement. Tu me dis esclave? Ils veulent que je leur obéisse, que je les serve. Toi, ils veulent que tu deviennes plus humaine. Nous sommes esclaves de ce monde toutes deux. Je ne sais pas si j'envie ta place, je suis si cela se trouve, plus heureuse que toi...
- Ce monde n'est pas facile, mais je suis en vie, je suis immensément riche, et j'ai accès à beaucoup de choses.
- Cela doit être vrai. Mais je suis sûre que parfois tu dois envier ma place..
- Je joue ta place quand elle se doit d'être jouée. Je m'amuse, je peux jouer ma petite fille modèle, une serviteuse calme comme une femme débordante de cruauté. Je sais jouer des humains car ils sont naïfs pour la plupart, je sais où me placer pour gagner du terrain, je sais qui je dois protéger et qui je dois tuer pour être plus puissante et riche.
- Je reconnais bien là le sang de nos ancêtres dans tes veines, oui.
Le tissus ocre bouge légèrement et un petit tintement de perles et de grelots s'en suit.
- J'aimerais bien te voir, me dit-elle. Tu dois être belle. Et je suis sûre que tu ne joues pas de tous tes charmes de peur d'être rejetée de ce monde où tu t'es glissée. Mais tes charmes doivent te servir, ils doivent t'aider à jouer de tous, tu n'utilises qu'une faible partie et tu te rends parfois ridicule pour paraître plus proche de ces humains. J'imagine que ça marche. Puis tu dois les utiliser, quand ils ont plus confiance en toi...
- Oui. Mais il y a des personnes dont je n'ai pas envie de jouer.
- Menteuse, me dit-elle en riant.
- C'est vrai.
- Alors tu es faiiiible.
- Non, intelligente.
- Non, c'est de la faiblesse, tu imagines... Ces gens, dont tu n'as pas envie de jouer, ne les aimerais-tu pas un peu? Et imagine... Si on te les volait? Si on te les faisait souffrir? C'est ça la faiblesse, tu serais vulnérable, c'est trop simple ! Ce n'est pas digne de notre sang, pfeuh, tu me dégoutes. Tu dois être plus humaine, entourée de cette race, ils doivent déteindre sur toi.
- Tu ne sais pas comment le monde est hors des barreaux. C'est plus complexe que tu ne le penses. Tu n'as jamais dû ménager ton être pour vivre, tu as toujours eu le droit de te montrer telle que tu es. Mais en fait, qui c'est si c'est vraiment toi, et pas juste ce qu'ils veulent... Les barreaux te rendent aveugle sur ce que tu es vraiment, tu n'as jamais cherché à réfléchir, à devenir, à être, à recevoir les repercutions de tes actes dans une vie libre et dans une vie où il y a un avenir. C'est toi, qui est faible.
Un silence s'en suivit. J'allais pour soulever le tissus ocre.
Une madonne se dirigea à l'allure vive vers moi en soulevant un grand rouleau à patisserie. Je serre les fesses.
- Ne la touchez pas, ne soulevez pas le rideau, ne lui parlez pas ! Je vous observe depuis tout à l'heure, vous êtes face à ce rideau et vous restez de marbre sans rien dire. Mais ça fait déjà assez longtemps ! Non mais..
Elle observa ma peau grise au travers du tissus à demi-transparent blanc. Elle observa mes traits, plissa légèrement l'oeil, me pris violement le poignet.
- Où es ton maitre?! m'hurla t'elle.
Je lui envoie une baffe digne d'une Arkenette qui la fait tomber contre une cage. Thrah, Lolia et Lorenzo accourent, ainsi que pas mal de personnes dont du personnel de la grosse Dame.
- Je me nomme Madame de Waarn'ess et vous allez devoir éviter de me manquer de respect sans savoir ce que je suis. Je dirige un groupe d'esclavagistes et de marchands qui viennent du Nord. Nous avons traversé la mer et fait des jours de voyage, nous aimerions être un peu mieux acceuilli et éviter les jugements hatifs, j'ai une autorisation.
Je la lui brandis sous le pif alors qu'elle ouvrait la bouche pour parler.
- J'ai discuté avec les gardes et les dirigeants, et je ne suis pas la première créature "différente" à être acceptée sans chaînes et sans maîtres dans ce jargon. Cela peut peut-être vous sembler étrange mais la chose est ainsi faite. Les marchands de tous types sont acceptés tant qu'ils se tiennent comme il se doit et qu'ils font marcher votre merveilleuse cité. La prochaine fois que vous me serrez le poignet de la sorte et que vous osez faire une chose contraignante contre moi alors que je n'ai strictement rien fait de hors normes, vous passerez sous le courroux de la garde car vous serez en tort. Et si vous veniez à perdre votre marchandise pour mauvais comportement, sachez que je me ferais une joie de la racheter toute entière rien que pour voir vos joues dégoulinantes de sueur redevenir rouges de colère et de mécontentement comme maintenant.
J'entends le rire cristallyn de la demi-succube dans la cage résonner dans ma tête. Lorenzo et Thrah ont les armes de sorties, de même que le personnel de la dame. Je fais signe aux deux de ranger leurs armes. La dame en fait de même pour ses hommes. Elle se râcla la gorge.
- Zokz, emporte la cage, nous allons commencer la vente aux enchères de ce monstre, dit-elle en me regardant d'un air bas et mesquin.
- Oh oh, elle m'insulte pour t'insulter ! dit la demi-succube dans ma tête avec une voix sautillante.
La cage fut portée sur une grande estrade alors que la foule épaisse l'entourait. Spectacle.

[suite en cours]