Le Val de Bise - Module NWN
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Le Val de Bise - Module NWN

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 [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess

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Oruuube
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Oruuube


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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMar 7 Aoû - 15:23

Rencontre [2]

Un homme annonce que la vente va commencer. Ils lèvent ensuite le tissus ocre, révélant ma semblable. Ses yeux jaunes dont la pupille se fend aussitôt à cause de la lumière se dirigent de suite sur moi. Ses doigts enroulés autour des barreaux. Un sourire en coin fixé sur son visage. Pour la vendre, le propriétaire l'avait parée d'habits légers et transparents, où les perles cascadaient le long de ses seins et de ses hanches. Ses cheveux sont noirs et lisses, sa peau est rousse. Ses grands cils se relèvent doucement pour me jauger du regard et ses lèvres s'étirent dans un long sourire.

La foule chuchote, les gens la détaillent, le suintement des voix me prenant aux oreilles, elle rit.
Elle me regarde et me parle par télépathie, don du sang.
- Tu as bien les teintes du Nord, tu ne dois pas passer inaperçue par ici.
Elle, correspondait parfaitement à ce décor exotique, à ce soleil qui cuisait sa peau et la rendait un peu plus rouge, à ses yeux jaunes et ses cheveux qui lui arrivaient dans le bas dos.
- Cela est étrange de voir une semblable de l'autre côté des barreaux... Marchande, qui plus est. Redoutable ! elle rit de nouveau. Achète moi ! A deux, nous pourrions être bien plus.
- Je n'ai pas besoin de toi. Et je suppose que tu n'as pas besoin de moi, tu n'as pas envie de changer ta vie.
La vente est lancée, on reconnait des personnes importantes qui y participent, de par leur attirail. Elle remarque mon regard posé sur les Seigneurs.
"Tous des célibataires, je suis persuadée !" fit-elle en souriant. "Les femmes détestent que leur mari aient une demi-succube comme serviteuse."
La vente atteint des sommes phénoménales, et se calme à cause du prix trop élevé.
- On parit que si je me mets à danser, je relance les mises?
J'eus un sourire malgré moi.
Elle commenca à danser doucement, à bouger ses bras et à se prélasser dans sa cage. L'argent est relancé, les mises triplées.

Je regarde cette créature mouvant dans sa cage, entourée de ces gens. Je crois que je suis en train de m'imaginer à sa place. Est-ce que je l'envie? Ne pas avoir à réfléchir, se contenter d'executer, obéir, ne jamais prendre d'initiative, être achetée pour ce qu'elle est, être vendue, acceptée dans une demeure pour sa nature? C'est une vente rare, et ça se voit, ici. Les gens affluent, certains montent les mises alors qu'ils n'ont que des loques en guise de tenue, rien que pour avoir l'espoir de posséder la belle. Posséder quelque chose de presqu'imaginaire.
Et je suis comme elle.

Plus humaine, hélas, ou heureusement? Ma vie m'a menée ici. J'ai fait des choses qu'elle ne pourra jamais faire. Moi, je pourrai avancer. Elle, condamnée à amuser la galerie, à se montrer. Je n'ai pas envie d'être comme elle. Je veux diriger, je veux faire obéir, je veux élir ma place, je veux la construire. Je ne veux pas la subir. J'ai réussi plus de choses qu'elle, à quoi bon la regarder et se dire que peut-être cela aurait été mieux. Derrière les barreaux, elle semble encore plus libre que jamais. Et moi, je semble être une esclave pitoyable.

C'est un Seigneur étranger qui la possédera. Elle me sourit alors qu'on lui passe un collier et une chaîne au cou et aux poignets. Elle me fait un clin d'oeil. On ne se reverra sûrement jamais. Et en quelques heures j'aurais connue une semblable, rare. J'aurais vu ce que j'aurais pu être, et cela me donna comme un coup de fouet. Elle est libre, l'acheter pour la laisser gambader l'aurait rendue laide, exécrable, elle aurait perdu de son charme et de ses attraits, pour devenir presque comme tout le monde. Et elle le sait. Et je le sais aussi. Elle a vu ce qu'elle aurait pu être et si cela se trouve, elle maudit ou bénit les Dieux et Démons de ne pas avoir été comme moi. Prisonnière d'un monde où il faut tenter d'être libre. Elle, elle a appris à l'être derrière les barreaux. Ou l'était déjà.

Je lève les yeux au ciel dans un sourire, je suis contente d'être là. Et je me suis jurée à cet instant que dans les situations toutes plus à chier les unes que les autres, je trouverai une solution pour me fendre la poire et me sortir du pétrain, et remonter la corde derrière moi pour ne plus pouvoir être atteinte.
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Oruuube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMar 7 Aoû - 15:53

Chirurgie esthetique

Quelques heures après, toujours en compagnie des trois, je recherche un temple de Sunie. On trouve, on entre. Le temple est somptueux, magnifique, les fleurs toutes plus belles que les autres, et les priants également. On dépose en guise d'offrande deux colliers somptueux sur l'autel. Le prêtre intrigué par cela vient nous voir avec un sourire magnifique accroché aux lèvres.

- Bien le bonjour, me dit-il.
- Bonjour.
- Avez vous besoin des services de notre Somptueuse Dame?
- J'aimerais qu'elle m'ôte ces choses.
Je soulevais la tunique pour faire montrer les cicatrices reposant sur mon bide. Le prêtre matte. Lorenzo et Thrah aussi.
- Il est vrai qu'elles gâchent la beauté de ce ventre, fit-il en effleurant du bout des doigts ma peau.
- Et celle là? je me tournais pour lui montrer mon omoplate.
Il observa les armoiries de Luskan gravées dans la chaire brûlée au fer rouge et cicatrisées.
- Navré, ma Dame, mais il est interdit pour moi de réparer ce genre d'insignes, ce serait une grande faute qui me couterait cher. Vous êtes une bannie.
Son ton ne trahissait rien du tout. C'était un simple constat. Il reprit dans un sourire chaleureux :
- Vous n'êtes pas bannie de cette ville, après tout. Heureusement pour les yeux de tous.
Des fois, je remercie mes lolos.
Il ne fit pas de commentaires sur ma nature, sûrement à cause des offrandes. Il m'invita à m'allonger. Après moultes prières et caresses, le prêtre m'ôta les cicatrices et répara ma peau. Il m'aida à me relever, j'appréciais le travail du regard, découvrant mon bedon comme neuf, heureuse. Il se râcla la gorge, je tournais le nez pour voir ce qu'il avait à dire.
- Votre ventre ne contenait pas que des cicatrices, me dit-il sagement.
Lorenzo me traduisit assez rapidement :
- Vous êtes en cloque.

Mes mains se crispent. Thrah et Lolia se regardent bizarrement. Le prêtre qui semblait heureux de la nouvelle et qui pensait que j'allais l'être tira une tronche dubitative. A mon tour de me râcler la gorge.
- J'imagine que vous pouvez y remédier...........N'est-ce pas?
- Bien entendu mais vous êtes sûre que..
Lorenzo lui coupa la chique.
- Vous êtes ouf? Vous imaginez combien se revendrait votre gosse? Ca ferait trop de fric à la compagnie, ça !
- Notre culte est prêt à vous le racheter, l'enfant d'une femme aussi magnifique ne peut être qu'aussi beau qu'elle. Il serait mis en valeur dans notre culte et la Dame aux Cheveux de Feu le prendrait sous son aile.
J'affaissais mes épaules, blasée. Lolia me demanda si de toutes manières, il fallait pas que j'en fasse un pour le Législateur. Je l'envoyais paître d'un regard.
Je lancais une bourse sur l'autel et me rallongeais dessus.
- Sunie me pardonnera. J'en ferais d'autres un jour, et je penserai à vous. Le père était un horrible bouseux très laid. J'étais forcée et sous le courroux de l'alcool. Vous ne garderiez quand même pas un enfant de laideron? Je repasserai un jour vous voir, si vous le souhaitez vraiment. Il mérite un père aussi beau que vous.
Le prêtre flatté eu un sourire légé et s'éxecuta à m'enlever l'enfant qui devait à peine avoir quelques semaines. Je voyais à son regard qu'il était déçu, et j'irai voir quelques jours après un autre prêtre pour savoir si le dernier avait réèllement fait son travail...
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Oruuube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyVen 10 Aoû - 11:53

[Parenthèse]

Wer s'en va ramener les affaires achetées au Calimshan chez elle. Elle en profitera pour faire de nouveaux parfums et de nouvelles tenues et de tester de nouveaux sorts. Elle disparait de la circulation pendant un certains temps et aura prévenu ses "proches". [Deux semaines irl]
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Oruuube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMer 29 Aoû - 0:43

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[Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 Ssorshaesquisse12ov0.f51da8553c

Soso, avec une robe et le maquillage et la coiffure faite par Werë. xD (rp la coupe, siouplait.)Relooking powa.

By rube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMer 29 Aoû - 15:00

[Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 W9vn6

Le décor est pas fait, mais je compte faire le balcon. Elle sera appuyée dessus.


By Rube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyJeu 13 Sep - 21:39

Passive

Sans rire, la vie devient de plus en plus morose.
J'ai l'impression de perdre tout ceux qui étaient autour de moi avant, de ne plus les voir. J'ai l'impression qu'ils partent. Et ça me fait de la peine, je perds un peu mes repêres. Et je n'aime pas ça.

J'ai l'impression d'être de plus en plus souvent seule. Je passe parfois des journées assise dans l'herbe aux abords de Luskan, à regarder les passants ou les brins d'herbes. A composer des chants, à chanter, à dessiner de nouvelles robes. C'est une routine qui n'inclue que moi, et cela m'attriste. Je suis de moins en moins connue, je ne peux parler qu'à ceux qui le veulent bien. Luskan m'est fermée.

Et Lorgol...

Lorgol, maintenant. Une ville... Une ville ennuyante. Où quasiment plus aucune personne du règne de Montargent n'est là. Je regrette de ne pas avoir plus profité de son pouvoir, j'aurais pu m'élever beaucoup plus facilement qu'avec ce CastelAzur...

Castelazur.. Ce type. Qui va sortir 48 phrases pour dire comment il va lever son petit doigt. Qui n'accepte pas de rencontrer les personnes qui ont des choses importantes à dire quand elles ne sont pas accompagnées de personnes influentes. Et Hakeem, prisonnier... Cela m'énerve, le Sud fait toujours tout pour m'emmerder.
Et le Prince qui nous oblige à porter des toges noires. Même si pour moi, la capuche suffit pour cacher mes atouts de démone... Cela m'a atteint au plus profond de moi. Lorgol était la seule ville où je pouvais passer découverte, les gens de la place et de l'auberge s'étaient habitués à moi, même si évitaient de s'asseoir trop près pour éviter les mauvais sorts. Ma présence paraissait presque normale. Et c'était un confort qui me suffisait, qui me rassasiait, qui me ressourçait.

Et là? Là, cette ville m'oblige de nouveau à porter un tissus qui semble m'étrangler plus que me protéger des regards. Dont les frottements résonnent dans ma tête à chacun de mes gestes, que le tissus m'empêche d'entendre correctement. En plus, ça étouffe mes cheveux.

Non, je commence à craquer, à ne plus trop savoir ce que je suis et ce que je fais ici. Au fur et à mesure, les évênements, les réglementations prises par non pas que les villes, mais même les personnes.. me font douter. Même des gens que je pensais autrement commencent à dire des choses maladroites. Même si involontaires, elles me blessent et m'enfoncent dans le trou que je me suis creusé, un trou peuplé de rien à part peut-être un miroir où je me lorgne et cherche ce qui va. Un trou également de plus en plus profond à cause de l'entourage, qui blesse, qui transperce, qui abîme.

Je me suis même posé la question honteuse : Pourquoi étais-je ici?
Et tout m'est revenu. Ma première foulée sur les dalles de Luskan, et quand j'ai appris la mort de ma mère. Je devais rapporter la mauvaise nouvelle à ma soeur après avoir éclairçi les choses.
Et finalement, je suis restée ici.
Alors que j'avais tout là-bas.

Je préfère rester dans la boue, sous la pluie, dans la forêt... Plutôt que le confort de notre demeure, son silence, sa chaleur.
Et dire que je ne comprenais pas ma mère, je fais exactement pareil.
Mais dans quel but?

Au fond si ça se trouve elle a su, elle.
Et pas moi. Enfin, peut-être que si mais je ne le sais pas. J'ai peut-être pas envie de savoir, aussi.
Je suis rattachée à ces terres comme si je n'avais pas fait ce que je voulais, comme si j'avais des choses à faire, encore. Mais quoi?! A part m'ennuyer? A part me faire capturer par des cultes à fond dans leur trip.

Et puis, ma mère... C'est du passé. J'ai appris à faire sans elle. Enfin... peut-être pas, puisque je vis encore aux alentours de ces terres. Peut-être qu'au fond, c'est elle que je recherche, en restant desesperement par ici, à attendre.
Oui, c'est peut-être ça.

Je remarque que je suis seule, que ce monde m'ennuie et que je ne trouve pas le courage de partir pour toujours.
Je hais ces terres. Mais comme on dit, la haine n'est pas le contraire de l'amour. Son contraire, c'est l'indifférence. Tant que j'aurais toujours un regard vers ce ciel et ces remparts, je sais que j'aurais toujours un lien avec eux. Un lien sentimental. Un lien plus fort que mon propre caractère. Alors... Alors j'attends.

Alors j'attends que quelque chose se passe.
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyDim 16 Sep - 1:27

Individue

Des questions prépubères sur la vie. La première sur la sienne. Qui est-on? Que fait-on là?
Personne... Personne n'y a échappé. Tout le monde y a pensé. Tout le monde se l'est posée. Tout le monde à tenté de savoir...
Et personne... personne n'a trouvé de réponses.

Pourtant j'aimerais en trouver une. Ca me donnerait peut-être l'envie et le courage de partir.
Toute cette neige qui tombe. Tout ce froid. Toute cette peine à ne pas savoir. Qu'est-ce que je recherche?
J'ai mal. Ben oui j'ai mal. Tout le monde doit avoir mal, pour savoir qu'il existe vraiment. Nager dans le bonheur... Moi je ne nagerai pas, je coulerai. Alors à quoi bon tenter de chercher la moindre vague de plaisir avec une soif débordante d'avoir envie de ressentir ce que ça faisait, parce qu'on a l'impression d'avoir oublié. A quoi bon tenter de la rechercher et se la prendre en pleine figure, au risque d'avoir un plat.

Je sais. Je sais qu'une blessure... A force de retirer la croûte sans cesses, ça finit par faire une cicatrice, et que le mal persiste alors ; même après, par un simple regard porté sur elle, on se souvient. Et parfois, les souvenirs tuent.
On se rappelle le plus souvent des souvenirs qui font mal, ou qui font honte. Ce sont ceux là qu'on voudrait chasser et qui squattent avec un entêtement exécrable. Qui persistent et vous mettent mal à l'aise dès qu'ils vous reviennent. En plus... Ils nous rejoignent la plupart du temps quand on se sent vraiment mal.

Je suis qui?
En général, les gens se la posent pour savoir qui ils sont, en tant que personne, en tant qu'individu. Moi je me la pose pour savoir quels individus je suis.
En jouant autant de personnages, on finit par s'y perdre, et par tenté de se retrouver alors. On tente ensuite de faire un mélange de tout ce qu'on a joué... et on se retrouve encore plus perdu, ne sachant plus quoi faire et à quel moment.

Qu'est-ce que je dois faire, en ce moment?

Oooh la haine. Je la ressens. Je la sens. Rarement aussi fort. Passant par tous les pores de ma peau pour se frayer un chemin jusqu'à mon sang, jusqu'à mon coeur.
Un manque... Un manque de ressentir et de voir. De voir les personnes qui ont été auprès de moi tant et tant de fois. Et qui maintenant sont si loin. Et parfois je ne sais même pas où ils sont. Quand est-ce qu'ils sont parti. Et surtout pourquoi.

On ne me prévient quasiment jamais...

Ais-je si peu d'importance? Ont-ils raison de partir? Ont-ils raison d'abandonner? Ou de retrouver?
Et pourquoi après tout auraient ils quelque chose à voir avec moi. Pourquoi accroche t-on de l'affection à quelqu'un, alors que ça ne sert à rien à part faire souffrir un jour ou l'autre. Pourquoi ne pas rester seule, pourquoi aller vers les autres si ce n'est pour passer l'ennuie. Ou pour discuter..
C'est ça. Je crois.

Parler, être égoïste et n'entendre que soi, mais l'impression que ça fait du bien parce que quelqu'un écoute. Et en même temps, lui raconter n'importe quoi pour ne pas qu'il sache quelque chose d'important, ou pour ne pas qu'il parte. Qu'est-ce que je fais? Qu'est-ce que je dis? Qu'est-ce qui est faux, qu'est-ce qui est vrai.
Je suis toute seule.
Parce que je n'ai pas agi aux bons moments. Parce que je n'ai pensé qu'à rester derrière les autres. Attendre qu'une porte s'ouvre devant moi sans que je n'ai rien à faire.

Mais ça n'est pas ça la vie. Et pourtant je le savais, ma mère me l'avait toujours dit.
Vivre c'est souffrir. Génial. Et mon but c'est de changer cette phrase pourrie.
Et encore... Appeler ça un but...

Je m'attarde à mon passé. Je me tourne toujours vers l'arrière, et c'est peut-être pour ça que j'imagine le futur aussi laid. Parce que je ne le vois pas, parce que surtout, je ne le regarde pas.
Je n'ai guère envie de rigoler franchement.
Je ris parce que je dois rire. Je souris parce que je suis obligée.
Quelque chose change en moi, et cça me désarçonne.

Je ne regarde plus ce monde à travers mes yeux mais j'ai l'impression de le voir au travers des yeux de ma mère. Etait-ce de ça, qu'elle souffrait? De ce profond dégoût qui arrive par lassitude et avec le temps?
Vivons nous déjà trop longtemps?
Mon ambition passe d'un extrème à l'autre. De Reine du monde à individue inachevée.

J'ai toujours eu des rêves enfantins, des rêves débiles. C'était ça qui me tenait en vie, qui me faisait avancer en rigolant et en semant partout du désordre dans le décor et dans les âmes. J'aimais ça. J'aime ça.

La moindre petite phrase de travers va non pas me faire hurler mais me faire taire. Me faire partir. M'éloigner.
Plus la force de riposter, pour le moment.
Toujours ces maux de tête et ces douleurs au ventre et au coeur. Ces pincements forts qui me prennent le soir quand je réfléchis trop, comme toujours. Quand je pense à ce que je crois être, quand je me rend compte que c'est faux, ou que c'est vrai. Quand je pense à ceux qui sont parti et que je regrette au fond de moi. Quand j'ai envie de pleurer, pleurer toute seule.

M'éloigner de ces regards qui scrutent et qui jugent le moindre fait, le moindre faux pas que tu feras pour se jeter sur toi, et t'arracher une partie de ton envie de vivre. Toujours vérifier, toujours être fière, toujours replacer, jamais paraître sincère. Les gens attaquent, rongent. Je ne m'en étais jamais rendu compte, car je m'étais toujours mis dans la tête que j'étais hors d'atteinte. Et là, je doute.

Je sais que je peux tout faire. Je sais que je peux faire tout croire. Je sais que je peux être quelqu'un de supérieur à ces pétaures. Ces dirigeants qui me sortent par les trous de nez et par le trou du cul.

J'ai été atteinte dans ma liberté. Et ma prise de conscience a été plus morbide que je ne l'aurais pensé.
Cette maudite règle et le fait que l'on ne m'autorise pas à me montrer. Alors que Lorgol était la seule ville... la seule ville où je me croyais libre. En une journée, tout à basculé. Je me suis rendue compte que je n'étais rien d'autre que ça, pour eux. Une cornue qui doit être cachée. J'avais presque une pensée humainitaire quand j'étais sur les dalles de Lorgol, quand j'avais la neige qui se mêlait à mes cheveux, que je puisse me montrer. Ca m'était devenu naturel !

Mais ça ne l'est pas, pour les gens comme nous.

Castelazur, Tyza, Athanase. Castelazur et cette loi, Tyza avec cette envie poissarde de vouloir tout faire pour m'empêcher de pouvoir être libre, de pouvoir avoir un sentiment de liberté. Pour avoir le contrôle sur moi, fait tout pour que l'autorisation ne passe pas. Mais... Quand comprendront-ils que je n'ai pas besoin d'autorisation.

Tyza en fait elle veut juste me planquer parce que je suis trop belle, voila. C'tout. Elle est jalouse.
Je ne l'aime pas. Et elle me le rend bien.
Et Athanase? Lui, semble décalé par rapport à ce monde, tentant tout pour me faire craquer.

Mais sait-il seulement que j'ai craqué depuis que je suis venue ici..

J'aime ma liberté. Je l'aime tellement. Et là, on me la prend, et je ne peux pas rester là sans rien faire, cela ne m'apporte rien.

Je ne veux pas qu'on me traite et qu'on me parle par pitié, mais par interêt ou alors quand je désire que l'autre me parle.
Je les déteste tous, et je veux qu'ils meurent. C'est un sentiment effrayant et qui me fait penser...A maman.

Les gens comme nous...
Nous..?..Comme moi..
Je n'ai rien en commun avec personne. Comprennent-ils?! Rien.
J'aime la vie et je les déteste. Je veux les regarder d'en haut et leur promettre le bonheur. Ils seront heureux quand ils entendront cette promesse. Mais ils ne sauront pas encore que nous n'avons pas la même définition de ce mot faussement rempli d'espoir.

Je désire beaucoup. Et quand j'aurais tout ce que je désire je serai une femme accomplie. Une femme impassible. Mais je n'aurai jamais tout ce que je veux. J'en voudrais toujours plus. Et ainsi, je ne mourrais pas en femme accomplie mais en femme désireuse, en femme qui a sans cesses tenté d'avancer. Interessante, débordante d'envies nouvelles. En femme..
En femme....tss... En individue. En quelque chose que je n'arrive pas à définir mais que je hais de voir ainsi.

J'ai l'accès à Bryn Shanders. Via ce mage.
Ce fut un réconfort minime mais appréciable. Même si il faudra que je m'habitue à marcher sur ces nouveaux pavés sans me cacher.
Je crois que cette ville deviendra ma ville de prédilection et j'aiderai à la développer. J'aurai un statut important et je pourrai m'imposer comme il se doit.
Et suite à ça, tout s'enchainera vite, très vite.

Et les choses changeront.


..J'espère.


Enfin, je tente d'esperer désespérement.
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyLun 17 Sep - 18:19

Armure

Je suis semblable aux autres sans me sentir quelqu'un. Et si c'était eux, qui n'étaient absolument rien? Et si en fait, j'étais tout?
Ce n'est pas à moi de me... de poser des questions. Mais à eux. Alors qu'est-ce que je fais? A quoi cela me sert? Ferais-je dans l'inutile, maintenant?
Toute pensée est utile, elle fait passer le temps. Puis on se dit qu'en fait, ça ne sert à rien. Que le temps, on l'a perdu. Oui. Il passe, on le perd. On en est responsable involontairement. Comment faire pour ne plus le perdre? Enfin...

Comment fait on pour l'avoir, mais surtout, pour le garder?

Voila, c'est ça. Ce qu'ils ne comprennent pas c'est que quand on perd, c'est qu'on a eu. C'est de notre faute si on l'a perdu, non...? C'est comme ça. Que doit-on faire pour en être maître...? Déjà, il faudrait que je sois le maître de ce que je suis.

Je ne veux subir que quand je le veux, quand ça mapporte quelque chose. Je pourrais me résigner à devenir servante et esclave pendant de longues années, si je sais qu'au bout du compte, il y a une sortie plus belle que l'arrivée. C'est ça, ma force... Enfin, je crois.

Et quand on te dit...
"Et si dans cinq mois, tu savais que tu allais mourir.."
He bien quoi?
On s'imagine pleins de choses.

Alors qu'en fait, depuis le début de notre existence, on sait qu'on va crever. Mais on en prend pas tellement conscience, ou on oublie.
Alors, moi je n'oublie pas. Je sais où je vais, je sais où nous allons tous. Nous ne savons juste pas quand.

Le temps a une si grande importance?
En fait, il n'en a que quand il est délimité, quand on lui donne des limites. Alors on a peur. Mais finalement, ce n'est que notre pauvre vie qui est délimitée, pas le temps.

Je suis affalée sur le bureau de la chambre, avec une plume et un encrier, ainsi que plusieurs parchemins vierges. Je tente de m'inspirer grâce à l'armure que le Duc m'a fait parvenir, mais je ne trouve pas l'inspiration. Si les muses existent, la mienne a dû se trouver un mec. Si les muses existent, la mienne est une salope.

Je tourne la plume dans ma main et l'observe. Je me dis que peut-être, il vaudrait mieux que je me concentre sur l'armure. Je me hisse de la chaise avec un courage aussi lourd qu'un Garfaux, et traîne des pieds vers l'armure.

J'ai trop réfléchi, et je n'ai pas avancé.

Je me baisse, ramasse une pièce. Le forgeron m'a fait parvenir des documents indiquant où se place telle ou telle pièce, et comment elle peut s'assembler.
Il veut un style majestueux qui en impose.
Je scotche sur la pièce d'armure -je me rends compte au bout de quelques minutes que c'est une épaulette- et m'observe dedans.

Majestueux, qui en impose. Il ne veut pas trop de piquants. Oui, ça jurerait avec son ton et ses paroles plutôt calmes. Enfin, en général.

Je passe mon index sur mon menton.
Les piquants démontrent de l'agressivité. Ils expliquent que quiconque s'approche, c'est au risque de se perforer. Inconsciemment ou consciemment, on a cette image dans la tête. Alors que cela peut très bien être pris pour une simple défence en cas de coups durs...
...

Je ne vais quand même pas lui faire quelque chose de banal et de plat ! Il faudra orner. Ni trop, ni pas assez.
J'observe le métal. Finement ouvragé à quelques endroits, cela donnerait de la prestance.
Un truc qu'il pourrait mettre au combat, et à côté.

Je repose l'épaulette sur le bureau, et mes fesses sur la chaise.
Je vais étudier les documents que m'a passée le forgeron et je créerai des pièces adéquates.
Cela m'occupera à faire autre chose que de ravaler mes pensées quotidiennes.

Je me demande combien je lui en demanderai, pour ce petit bijoux...
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Volvic
Gardien des Mystères
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMer 26 Sep - 6:34

Peux tu indiquer tes caractéristiques et tes langues ?
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Oruuube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMer 26 Sep - 18:47

[Fait]
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Oruuube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMer 26 Sep - 22:36

Incompréhension

Qu'est-ce qu'il fait chaud. J'entrouvre les yeux. Tout est très sombre. Je veux absolument garder les yeux ouverts pour éviter de supporter mes cauchemars et l'angoisse qu'ils apportent. C'est dur. Mes yeux me piquent. Je les referme. Les rouvre par instant.
J'ai l'impression qu'une force invisible s'appuie sur moi et m'immobilise. Je veux sortir. Je tente de bouger mais dès que je me relève, je retombe. Mes muscles sont comme tirés par des ficelles de coton, et condamnés à lutter.

Je ne veux pas, je ne veux pas. C'est ce que je me répête. Je tente désesperement de sortir du rêve ou de l'emprise de cette impression. Je veux me réveiller mais rouvrir les yeux est trop difficile. Je suis consciente du monde réèl, de la chambre, mais consciente également que quelque chose m'a prise et ne veut pas que je sois moi. Je suis entre deux monde, celui du rêve et de la réalité. Ca veut que je parte avec. Je transpire. J'ai vraiment peur. Quelle sensation désagréable et angoissante.

Tout tourne autour de moi, et peu à peu je reprend l'équilibre...

Puis tout d'un coup je suis assise sur le lit, et cette ambiance malsaine et horripilante n'est plus, j'ai réussi comme à me tirer de cette lourdeur. Ce sentiment d'impuissance n'est plus. Quel rêve horrible, quelles sensations affreuses. Je n'avais jamais ressenti quelque chose de tel dans mes rêves. J'ai eu peur, vraiment peur de quitter tout, je n'avais plus le contrôle.

Je passe mes mains sur mon visage, me hisse vers le bain. Je plonge mes mains dans l'eau devenue glacée, et me rince le visage. Je glisse mes doigts dans mes cheveux. Je titube vers mon bureau et ma cuisse heurte le coin, je grogne, quelque chose est tombé. Un truc en verre...

*...*

Un flacon d'essence de camomille concentrée, qui sert pour la réalisation des parfums.
Le bruit me réveille instantanément, plus que ne l'a fait l'eau froide, et l'odeur concentrée que dégage le liquide éparpillé par terre me donne un haut le coeur. Je me pince le nez et affile les jurons. Je prend une cape et la dépose sur le flacon cassé.
L'odeur de camomille se propage à doses énormes et me fend le crâne en deux, me bouche aussi les oreilles. Si je n'ouvre pas une porte, je sens que ça va mal finir.

J'en ouvre une et fait le plus de vent possible avec.
J'ouvre l'autre.
Je me mets au milieux de ma chambre et commence à incanter le sort de bourrasque.
Les effluves de parfums sont propulsées dans le couloir en quelques secondes, et c'est tout l'étage qui sent la camomille concentrée. J'accuserai la femme de ménage. Mes fringues furent éparpillées aux quatre coins de la pièce à cause du souffle puissant, retombant dans le bain, mes croquis voletant encore. Pas la force de m'énerver et de ranger.

J'étouffe le flacon avec plusieurs tonnes de capes, et ferme les deux portes.
Je ne me sens pas bien. Ces rêves, et maintenant ce trop plein d'odeurs concentrées me montent à la tête...
Je tente de passer la petite estrade où se situe le lit, fatiguée, trop d'efforts, je tourne de l'oeil... et m'évanouie.

Je me suis réveillée deux jours plus tard.
Je me demande ce que tout cela signifiait. J'ai allumé une cigarette et jai fumé, assise en face du bain. Qu'est-ce que j'ai, ces temps-ci? Mes malaises sont de plus en plus violents, de plus en plus extrêmes et je n'arrive pas à identifier quelle en est la cause. Mes maux de têtes. Mes évanouissements. Mes maux de ventre. Mon incapacité à dormir sans être dérangée par des sensations douloureuses et pesantes.

Cela fait déjà plusieurs années que ça a commencé. Très peu de temps après mon arrivée au val de bise. Mais ça n'avait jamais atteint des proportions aussi inquiétantes. Et en parler, à quoi cela sert. Tout ce que je peux faire c'est ruminer mes problèmes pour ne pas étaler mes états de faiblesse. Jusqu'à quand vais-je pouvoir tenir? Quand est-ce que je vais savoir enfin ce qu'il se passe...? J'ai beau me creuser la tête rien ne me parvient, rien ne vient illuminer mes pauvres idées fanées.

Werëarm, bon sang, mais qu'est-ce que tu as fait....?
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Oruuube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptySam 29 Sep - 14:28

J'étais jeune.

"Maman, je te déteste, j'aurais tellement aimé être seule !" lui avais-je crâché à la figure.
Elle me prend violemment le bras, et me traîne. On traverse le grand jardin, pour m'emmener vers le petit cloitre, qui cache une cave après un grand escalier souterrain. Elle me deshabille. Elle me lance dans les marches, je roule et tombe sur une petite longueur de l'escalier descendant. Je la vois encore, sa silhouette dans la lumière de l'encadrure de porte. Elle la ferme à clefs.

J'écarquille les yeux et me mets à sangloter, ma chute ayant rendu tous mes membres douloureux. Je tâte mon visage, et sens l'odeur du sang. J'ai une légère plaie sur le front. Je renifle. Ma mère est folle. Du moins c'est ce que je me disais.
Je n'ai rien pour me couvrir à part une sorte de toile assez rugueuse, qui sert à protéger les provisions d'habitude. Elle sent la moisissure, pas question que je dorme là-dessus. Il n'y à rien à part de la terre humide et cette toile.

J'entends des rats grignoter, je m'imagine les toiles d'araignées partout. L'obscurité est épaisse, seuls quelques filaments de lumière passant au dessous de la porte en bois permettent de situer mon entourage. Elle va bien venir me chercher.
J'ai froid, j'ai faim.

Je suis restée quatorze jours ainsi. On m'apportait à manger tous les deux jours. Mes cheveux devenaient crasseux à force d'avoir la tête contre la terre. Ma peau était terne, mes mains presque squeletiques. J'hurlais de toutes mes forces, les deux premiers jours, pour qu'on me sorte de là. Personne ne venait. J'imagine que l'interdiction avait été mise au clair. J'avais perdu énormément de poids. Et j'étais lasse, fatiguée. Je ne pouvais rien faire, rien dire, à part subir.

Puis un jour elle est venue, a ouvert la porte et est restée là.
Je lui ai demandé d'une voix faiblarde "A quoi cela te sert, de faire ça, maman?"

Elle me répondit :

"N'était-ce pas ce que tu aurais tellement aimé? Il est vrai que d'habitude, je ne fais les choses que quand ça me sert. Mais là, c'est pour toi, que je l'ai fait. Je voulais te montrer comment tu serais si tu te retrouvais un jour seule ou prisonnière de quelqu'un et que tu ne pouvais pas t'en sortir. N'oublie pas parallèlement que vivre entièrement pour son plaisir, sans pouvoir trouver ni faire quelque chose d'utile pour soi-même est le pire des esclavages. Tu garderas toujours un charme que tu as de naissance, mais sache que parfois ça ne suffira pas. Vas te laver."

Elle ne vint pas m'aider. Je dus me lever et monter les escaliers seule. Mes jambes tremblaient à ces exercices qui paraissaient titanesques. Elle commença à partir, me demanda de fermer la porte derrière moi. J'avais envie de la tuer. Je traversais le domaine pour aller rejoindre ma chambre et me faire faire ma toilette. J'étais horrifiée à la vision que j'avais de moi dans le miroir. Mes cheveux étaient emmêlés, ma peau terne et pâle, mes bras fins, et avant la toilette, je devais puer.

Après ma toilette, elle vint quand même m'embrasser, comme pour rappeler qu'elle était mère non pas avant mais en même temps que d'être une femme effroyable.

"La vie sera faite d'ennuis et de haine mélangés au désir des autres, qu'un jour tu aimeras et que l'autre tu détesteras. Attend toi parfois au pire pour croire que le peu est le meilleur." me disait-elle.

Il y avait un décalage que je croyais énorme entre ma mère et moi. Ce qu'elle a voulu m'apprendre? Tant de choses dont certaines qu'elle n'appliquait même pas. Elle m'a toujours dit d'anticiper les évênements. Je crois qu'elle n'avait jamais anticipé le fait que Naatsë était mortelle et que elle, ne pouvait pas vivre sans sa soeur. Elle y avait peut-être pensé, mais l'imagination avait été minimisée comparée à la douleur réèlle qu'elle a subit. Ce fut si désagréable.

Je me rappelle de cette obscurité de la cave. Des pensées qui avaient trotté dans ma tête durant ces jours interminables. De ces douleurs que je ressentais sur mes poings quand j'en venais à vouloir défoncer la porte pour retrouver les couleurs de l'herbe et du manoir. Je me rappelle avoir tellement pleuré, tellement, qu'au bout d'un temps je n'y arrivais plus, même en pensant à des choses terribles. J'en venais à dormir contre la porte dans l'espoir que celle ci s'ouvre après avoir eu pitié de moi. Dans l'espoir que le peu de lumière qui s'y échappait allait venir réchauffer tout mon être et me dire que tout allait bien.

J'ai l'impression d'être dans la même situation. A vouloir rechercher la moindre petite source de lumière qui puisse dégager de la chaleur quand mes nuits sont glacées par les rêves désagréables. Quand je n'arrive plus à dormir. Mes malaises répétitifs semblent me ramener dans l'état où j'étais lors de la séquestration par ma propre mère. Séquéstration qui se voulait instructive? Elle m'a appris à ressentir la haine.
Je me pince les joues tous les matins dans l'espoir qu'elles en reprennent de la couleur et que ma tronche de malade en soit camouflée. Puis je mime mes sourires faciaux, comme d'habitude. Sourire pour paraître.

Je veux savoir ce qu'il m'arrive.
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyVen 12 Oct - 23:45

[...]
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyVen 12 Oct - 23:46

Hundel

Je fus donc donnée à un attroupement de femmes. L'une d'elles vint me voir avec une tunique. Elle m'ordonna d'enlever la mienne, et d'enfiler celle-ci. J'ai pu me déshabiller dans une tente assez petite et mettre la tunique, qui n'était pas très laide. Elle m'autorisa à garder mes outils de couture dans la tente, mais elle me prit tout le reste. Ma belle tenue qui coûte la peau du cul, mon manteau superbe, mes bracelets, mes bagues, ma colerette... Tout.

Ensuite elle m'a instruit de ce que j'allais devoir faire.
Couper le bois, nettoyer la pierre -elle dit ça en désignant une des tours-, distraire les hommes, laver le linge, etc. J'ai protesté, en disant que c'tait pour les hommes et les paysans... Elle m'a répondu très justement qu j'étais une esclave. Donc bon...
Tout le monde me regarde bizarrement. Elle m'a questionnée à propos de mes cornes, j'ai répondu que c'était un cadeau de famille et la preuve que j'étais la plus grande barde du pays. Elle n'a pas riposté outre mesure, elle m'a juste demandé si je chantais. Je paraissais innoffensive dans cette masse de gens. Je n'étais qu'une bourgeoise esclave qui devra leur filer un coup de main si je voulais m'épargner la bastonnade.

J'ai su que quand j'aurais plus de formation dans les domaines coupage de bois et autres, j'en viendrais à devoir m'occuper des chtards. Je suis pas si pressée que ça, en fait. M'occuper des gosses... Mais bon. Ca sera un moyen de me rapprocher de toute cette population de rustres. Et de devenir une personne plus respectable, en me fondant dans le décor, puis en en ressortant. Faudra que j'attire les regards de la troupe qui dirige tout ce monde. En particulier celui du chef, j'ai oublié son nom.

Je fus forcée de commencer par couper du bois. Les femmes m'apprenaient à tenir une hache. Et les premiers coups que je donnais, elles se foutaient de ma gueule. Puis, rien. On me mettaient des bûches, je devais les couper. Je n'y arrivais pas, et je suais comme une folle. Je ne sentais plus mes bras, mes doigts glissaient du manche, et faisaient se pencher la hache, de tel que je loupais mon travail. Au départ, on gueulait, on m'a bastonné à cause de mes erreurs qui devaient leur paraître grossières. Puis on ne bronchait pas, on voulait juste me faire travailler, participer à cette vie de labeur, qui me dégoutait.

Puis les femmes s'en retournent vers le camp, je dois suivre en portant diverses choses. J'ai mal au dos, aux bras, aux pieds, aux cuisses...
Je suis courbaturée. On distribue à manger, la femme qui semble être ma principale matronne me lance quelques trucs à manger, de la viande séchée et du pain. Mes doigts sont congelés, mais cette tunique passée m'aide beaucoup à me protéger du froid. Une petite pause où je suis assise dans la neige contre un poteau et où j'observe la vie du camp.

Pas mal d'esclaves, enfin.. Je ne sais pas si ce sont des esclaves. Des femmes semblent juste être plus respectées que d'autres. La vie sociale est séparée en statuts, comme partout. Mais on la remarque difficilement. Les gens se sourient, les femmes sont proches, les hommes n'ont pas l'air de violeurs horribles comme dans les livres. Enfin, en apparence. Déchainés, ils doivent être.... Impressionants. Je passe mon temps à contempler la musculature et leur barbe épaisse.
Je regarde un petit regroupement de femmes qui sont en train de manier des armes et en même temps de surveiller les gosses. Je les observe. Ca me fait bizarre, et ça me trouble un peu. Elles rigolent de bon coeur, et des fois lancent des regards repprobateurs à leurs fils ou filles, qui loupent leurs tirs de boule de neige. Pourquoi à chaque fois que je dois voir des mères je dois penser à la mienne?

Pas le temps de réfléchir plus, on me fait me lever et je suis menée avec d'autres femmes à aller laver le linge. Ca pue, certes, mais.. laver des vêtements. Je n'avais pas fait ça depuis 35 ans. J'ai toujours trouvé du monde pour le faire à ma place.
Les femmes voient bien que je fais la gueule, et elles évitent de travailler trop près de moi, comme si ma mauvaise humeur était contagieuse. Des fois elles rigolent, elles chuchotent des trucs en me regardant faire. Je gueule parce que je me suis cassé un ongle.
Je suis très fatiguée, et je crois que je vais craquer. Me mettre à pleurer et à prendre une arme et faire un attentat.
J'ai les larmes aux yeux, et personne n'y fait attention. Parce que eux, couper du bois ou laver du linge pendant 6 heures d'affilé, c'est tout à fait normal.

Ca fait bizarre de devenir ignorée. De me fondre dans une masse, de n'être pas plus que ceux qui m'entourent. La seule chose à faire, c'est de m'éxecuter. Plus vite et bien je ferais les choses, mieux ça sera.

Les femmes sont fermes, mais elles peuvent échanger un sourire affirmatif et bienveillant à quelques moments, ou alors expliquer les choses. Certes, en se marrant parce que je ne suis pas faite pour les tâches ménagères, mais...
Ca dépend.
D'autresElles forment un groupe soudé tout de même, et m'infiltrer dans cette communauté ne semble pas très difficile, si j'obéis, et si je me tiens à carreaux.

Les hommes me mâtent comme ils ont l'habitude de mâter une vache laitière exceptionnellement rare et pleine de lait et de viande. Ils me regardent avec curiosité et témérité. Ils n'ont juste pas l'habitude. Certains me lancent des regards noirs, et papotent sombrement avec les autres. Ma peau n'est pas banale, il est vrai, mais je fais du mieux que je peux pour passer inaperçue, pour le moment...

Je n'ai en aucun cas le droit de m'approcher des enfants, ni de leur parler ou de les fréquenter. Je dois rester avec la communauté de femmes dans laquelle on m'a placée, pour le moment, et leur obéir, au doigt et à l'oeil.

Le chef, j'ai déjà eu l'occasion de le croiser de loin. Il est très respecté, mais je ne l'ai pas encore vu avec de femmes. J'espère qu'il est pas gay, quand même... Ca corserait les choses.

Un chant est soudain parvenu dans le camp. J'étais en train de déplier du linge, renfrognée, sans y faire grandement attention. Je me suis alors rendue compte que les enfants avaient disparus et que les femmes aussi. Je me suis sentie conne. Une femme en passant m'aggripa le bras et m'emmena dans une habitation un peu plus loin. Mon regard interrogateur voulait tout dire, et elle m'expliqua sans trop de détails que c'était le chant dédié à Tempus, et qu'il fallait laisser les hommes à leurs prières.

Les femmes qui étaient dans cette habitation s'asseyèrent autour d'un petit feu, et commençèrent à parler. De tout, de rien. Elles étaient entre femmes, avec des petits niaiseux dans leurs bras, qu'elles allaitaient, ou des ptits chtards d'à peine 6 ans qui faisaient mumuse avec les autres petits croutards. Je n'écoute presque plus, mes pensées sont ailleurs, je m'appuie contre un mur en bois et ferme un peu les yeux, luttant pour ne pas m'endormir.

La nuit est tombée depuis déjà un bon moment, et on m'autorise à aller me coucher.
Mon ventre gargouille, j'ai une petite tente avec d'autres femmes, qui doivent être les sous-souches de la communauté. Je me glisse dans une couverture. La neige sur la toile fait qu'elle se creuse et touche presque ma tête.
Toutes les heures je devais pousser avec mon pied pour faire tomber la neige.

J'ai pensé à m'échapper, parce que je me demandais comment j'allais survivre. Mais finalement, les lueurs et les rondes des barbares m'invitaient très certainement à oublier cette idée.

J'inspire, j'expire. Je suis frustrée, je me demande ce que j'ai fait, si c'est quelque chose de bien et qui va servir...
Allez... Y'a pas d'raisons. J'espère ne pas avoir fait de conneries.

Il va falloir que je donne de la vie à ce camp par mes chants, et à gagner leur confiance. Tout en me rapprochant du chef, et à avoir plus d'informations sur leur mode de vie, effectifs et autres...
J'espère que je vais pas mettre des mois et des mois..........
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Oruuube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptySam 13 Oct - 20:22

Hundel 2

Argh, le soleil n'est même pas levé, ils commencent déjà à faire du bruit. Le martèlement des armes, les cris des bambins, les femmes qui papotent..
J'ai la tête grosse comme la bedaine de Garfaux le père.
On me dit de m'habiller, je m'éxécute. Encore une saloperie de journée...

J'ai trouvé des petits bouts de métal en allant travailler, dans la neige. Je me les suis appropriés et les ai glissés dans ma poche.
J'en ai marre de ce froid, ce vent, cette neige, ces fringues marrons...

Je baille, c'est reparti pour une matinée de travaux.
Encore du linge à laver. Moi, je dois essorer. C'est chiant. J'ai mal aux doigts, et ils sont bleutés à cause de l'eau gelée dégoulinant sur mes mains. J'ai dû poser mes gants, pour pas les tremper. Les femmes étaient d'une humeur plate, elles faisaient ce qu'il fallait faire. Mais ça paraissait pas aussi dur que pour moi, le matin. Pour me donner un peu de courage et éviter d'entendre les phrases à trois mots de mes voisines, je me mis à chanter un petit air qui se voulait assez lent, entre-coupés de silences. Les femmes se taisèrent et m'écoutèrent chanter. Ca devait les changer des chants guerriers de leurs maris..

J'avais appris cette chanson d'un barde qui était passé dans notre domaine, il y a de cela longtemps. Il me l'avait apprise dans une langue que je ne connaissais pas, mais qui sonnait si bien. Peut-être de l'elfique, je ne sais. Plus douce, plus basique, plus simple, et tellement belle. Je ne savais pas ce que signifiaient les paroles, mais c'était elle que je me suis mise à chanter, j'aimais bien l'air. Au départ, j'ai juste meumeumé, puis, entendant toujours les gogoles, j'ai mis les paroles sur la chanson.
Le barde en me l'apprenant, avait glissé sa main dans mes cheveux, m'avait donné une rose et avait dit que les paroles m'allaient bien. Puis il est reparti et je ne l'ai jamais revu.

Si ça se trouve, la chanson parle d'une conne, niaiseuse, vieille fille, comme m'avait très agréablement dit Ashara.
Mais non, ça devait parler d'autre chose, je n'ai jamais vérifié.
Cet air était reposant pour l'esprit, et avait une sorte de petit espoir qui faisait que j'oubliais le froid et l'eau gelée. Je me mettais à chanter, et les femmes s'arrêtèrent de parler, et on travailla alors avec ma voix en fond, accompagnée du vent sifflant et de quelques flocons.
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMar 16 Oct - 20:29

Neige

Quelle conne. Je suis attachée à un poteau. Avec poignets décorés de gros bracelets de fer reliés à des chaines.
J'ai supra mal partout. Et je suis condamnée à rester là toute la journée. Heureusement, pas toute la nuit...

Tout ça pour quoi? Parce que pendant que je coupais du bois, j'ai voulu, pour apaiser mon mal et me donner plus de force, utiliser un sort ! ..Seulement j'avais oublié qu'ils détestaient ça. Et du coup... Du coup je me suis faite bastonner.
J'ai quelques bleus un peu partout, ils n'ont pas voulu me tuer, juste me faire comprendre que ben... C'était mal. J'ai compris. Je renifle. Je regarde les gens passer, faire leurs trucs. Moi, j'ai le cul dans la neige, et je soupire.

Au moins, ça me permet de pas travailler.
Toute cette neige me fait penser à Maman. Elle adorait, les montagnes blanches. Le vent froid, ce sentiment de vie ou de mort, paralysé.
Moi j'aime bien, aussi. Mais rarement, en fait. Cela va être à un moment précis de mon existence, comme pour me soutenir.
Le ciel gris, ce tapis blanc de neige, me fait penser à sa peau, et à ses cheveux. Les nuages à son regard, pommé, effilé en même temps que condensé et insondable. Tout ce paysage me rappelle non seulement son aspect physique, mais aussi sa mentalité. Glaciale, âpre, rude.

Je pense qu'elle aimait tout ce climat, toutes ces terres proches de l'épine Dorsale. Elle devait s'y sentir bien. Je m'y sens bien.
Le seul inconvénient, c'est que je ne peux pas me balader avec mes belles tenues d'été.

J'ai beau être sous un petit abris, je me les pelle méchant. Les gens n'en ont rien à foutre, et je repense aux autres de différentes races, qui subissent ça tous les jours, et qui n'ont jamais connu une vie telle que j'en ai eu une. Avec beaucoup de liberté comparé aux autres races dites "exotiques", et si peu comparé aux autres races "normales". En fait, si. J'ai beaucoup de liberté. Je crois que je n'en profite pas assez, que je ne regarde pas assez loin, que je n'ouvre pas mes yeux, par moments. Je fais mes basses magouilles, et je m'en délecte, je ne cherche pas à avoir plus, alors que je le pourrais très certainement. Craintive? Faible? Blasée?

Cela ne m'afflige pas autant que j'aurais pu le penser. Je crois que je suis capable d'endurer ça comme si j'étais persuadée que de toutes manières, je sortirais de ce trou un jour ou l'autre, peut-être encore meilleure que je n'y étais entrée.

Et si ça n'était pas le cas? Si ça se trouve, je moisirai en tant que coupeuse de bois et machine à laver le linge toute ma vie. Sous ce froid, les pieds dans cette neige qui veut endormir tes membres en les paralysant, peut-être en voulant te soulager, inconsciente de sa force et de son mal.
Je suis persuadée que non, comme lorsque j'avais vu cette alu-fiélonne dans la cage, sur le marché de Calimport.

J'ai une soudaine envie de pleurer. Pleurer énormément. Quand j'y pense, je n'en ai pas assez l'occasion. Je ne pleure quasiment jamais. J'ai envie de fondre en larmes, d'hurler fort fort fort, pour transpercer le vent froid et le silence obsédant des montagnes, quand l'activité des barbares se fait moindre.
J'ai envie de pleurnicher comme une enfant dans les bras de ma mère. J'ai envie de me blottir dans les bras de ma mère, rester avec elle, avec elle.. Ce cocon si bienveillant et gelé, ce cocon si fort, comparé à moi. Enfin.. disons... Que nous avions une force différente.

J'ai envie de la revoir, de la revoir comme avant. Avec ses sourires francs, sa force d'antan. Son corps, chaud, sa peau, si douce. Pouvoir ressentir tout cela. Ces sensations me manquent tellement. J'en ai déjà les larmes aux yeux. Mais il ne faut pas que je pleure, pas ici, je ne peux pas me le permettre. Je dois me montrer digne, pour être acceptée dans ce camp.
Je repense à ses cheveux, qu'elle brossait. Ses yeux qui s'observaient dans le miroir. Ce visage si parfait, si fort. Je l'enviais tellement. J'ai tellement voulu être comme elle en la détestant.

Oh, ma petite maman chérie. Ils t'ont fait subir tant de choses.
Quelles choses, d'ailleurs?! Je n'ai jamais su !
Je suis là... Je suis venue sur ces terres pour toi, et je n'ai rien réussi à élucider... Je n'y ai vu que mon moi, perdant de vue la raison pour laquelle j'étais sur ces terres, à fréquenter ces gens et à respirer cet air, le même que tu as inhalé.

Je me suis approprié tout ce que tu avais. Tu avais tout construi, ici. Tu avais même préparé ma vie. Je ne suis là que parce que tu y as été. Je n'ai fait ceci que parce que tu es morte et que tu as vécu là. Je n'ai réussi à m'intégrer dans ce monde que parce que tu m'avais laissée tes connaissances, tes connaissances qui m'ont aidée, qui t'ont valorisée pour la plupart, et qui m'ont hissée sur les dalles du Nord que parce qu'ils t'avaient connue..

Et moi alors? Qu'ais-je monté seule? Qu'est-ce que j'ai fait depuis que je suis là, qui mérite de m'être approprié. Tout ne découle que de toi, je te déteste, tu as mis ton poison dans mon sang, dans mon existence, dans mon destin. Tu étais là dans mon passé, tu es là dans mon présent et tu seras toujours là dans mon futur !

Etait-ce ça, ton rôle de mère? Etait-ce honorable? Me laisser dépendre de toi ainsi, si fortement?
Je veux savoir ce qu'ils t'ont fait ! Je veux savoir ce que tu étais vraiment, ici?! Je veux savoir pourquoi tu es morte, pourquoi tu as disparu, pourquoi tu as été prise, pourquoi tu t'es laissée prendre !

Prendre alors que j'étais là.

Que nous étions là.

Ma petite maman, ma grande maman, je t'aime si fort, je t'aime tellement fort... Je ne sais pas où est ton cadavre, je n'ai pas cherché à me l'approprier, à te regarder ainsi, figée dans un état impassible. Je ne t'ai pas accompagnée jusqu'à la fin. Tu ne m'as pas laissée faire. Tu m'as accompagnée, toi... Tout le temps. Par ton absence, par ta mort, par les contacts que tu m'as laissée.

A quoi as-tu pensé, juste avant ta mort? Qu'est-ce que tu as regardé, qu'est-ce que tu as vu? Je voulais voir tes cheveux, voir tes yeux voir ta bouche me parler. J'aurais voulu tout revoir, j'aurais voulu t'accompagner.

Mais non... Peu importe.
Peut-être que je finis folle, que je finirai folle. Folle comme Annika m'avait prédi de faire attention. Folle comme tu étais devenue. Folle comme toute cette neige qui tourbillonne inlassablement, sans s'arrêter.

Je ferai n'importe quoi pour que le monde ferme les yeux, me laissant une minute à moi toute seule, pour pleurer, pleurer, pleurer... Sans être regardée.
Et puis il rouvrirait les yeux. Et je serai forte, forte, plus forte encore.

Avant de fermer les paupières au monde, je vais devoir ouvrir les miennes. Et ne pas perdre de vu ce que je viens faire ici, ce que je fais ici, entourée de cette odeur de transpiration et de force à l'état brut.
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyMar 16 Oct - 21:20

La nana est venue me récupérer avant le chant guerrier après m'avoir appelé Greta, quoi... Greta !!!! Et pourquoi pas Chabalette?!

Elle n'a remarqué que j'étais congelée, qu'en me touchant. C'est sûr, j'ai pas la peau beige, moi, ça se voit moins quand ça vire au bleu ou au rouge.
On m'a emmenée avec les autres femmes dans l'habitation où j'avais l'habitude d'aller depuis que l'autre m'avait ramenée la première fois.

La peau de mes mains était craquelée à cause du froid, et j'appréciais le contact du feu. Je restais silencieuse à écouter les femmes parler entre-elles, de la journée passée, du froid qui devenait de plus en plus fort. Je restais un peu plus en retrait, pas autorisée à m'approcher plus. On était pas très rassurée de moi, bien que j'étais couverte de la tête aux pieds.

Deux bambins courraient dans le petit espace libre, l'un d'eux avait à peine deux ans. Il tenait un petit tambour fait avec de la peau de bête, sûrement fier de pouvoir immiter son père.
Je meumeumais une chansonnette, comme j'en avais pris l'habitude. Assez bas pour ne pas que les femmes l'entendent ou en soient dérangées. Le petit en passant à côté en courant, s'arrêta pour tendre l'oreille. Il me regarda, avec sa jolie goutte de morve pendant au pif... Il cligna des yeux, et eu un vieux sourire sans dents.

Je plissais un oeil, m'arrêtais de chanter. Il resta comme ça sans bouger, essayant sûrement de comprendre pourquoi j'arrêtais. Vu que le gogole n'allait pas bouger de si tôt, je me remis à meumeumer, en regardant ailleurs, évitant de sniffer trop cette odeur de viande fraiche.

Son sourire s'élargit jusqu'aux oreilles et il gueula "enco', enco' !". Oui mais non. Je CONTINUAIS de meumeumer, renfrognée, un peu plus fort pour cacher ses mots légèrement plus évolués que pipi popo papa prout maman.
Il s'asseya, tam-tam entre les jambes, et tapa comme un cake dessus, avec un rythme qui n'en était pas un.

Voyant qu'une mère fronçait les sourcils à la vue du bambin près de moi, je décidais de faire ma face d'ange et de femme qui garde les gosses avec trop de bonheur. J'utilisais alors un graaaand sourire facial et encourageais le bonhomme avec une mine que je souhaitais des plus naturelles.
Je fis signe au bambin de s'éloigner un peu de moi. Il le fit après que je lui eu mimé avec le pouce le couteau qui passait sous la gorge, quand les femmes ne regardaient pas.

Il gardait néammoins son sourire.
Je soupirais.

Il fallait bien, en effet, que je montre mes qualités, et ça devait passer par les gosses, pauvre de moi.
Je pris donc en tapant des mains très légèrement un petit rythme, qu'il immita grossièrement. Et je chantais un air assez rythmé et élancé, avec une langue qui sonnait "Nord". J'eus une petite pensée à Arkenn à ce moment là, imaginant l'histoire de ce barbare aux jambres musclées courir à travers la toundra.

Je me fichais totalement des claquements de main de mon collègue, chantant en fait toute seule. La chanson plaisait, le sourire grand de mes deux mini spectacteurs me faisaient pitié. Mais je continuais de chanter, avec le ton évoquant le soleil sur les herbes congelées des plaines du Nord.

Puis j'inventais une suite à la chanson, en mélangeant les langues pour pas qu'ils comprennent, toujours sur l'air de la chansonette, en maudissant les bambins, leur tête, leur bide, leur cerveau sous-developpé ,leur gueule de débiles. Leur disant que leurs parents ne les aimaient pas, qu'ils allaient les abandonner aux gardes Lorgolites qui leur arracheraient les yeux et les doigts.

Vivement que j'ai une opportunité pour rencontrer ce ù£*^@ç de Chef et que j'ai à éviter ce genre de trucs DEBILES !
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptySam 3 Nov - 14:17

[sortie des barbares + MBS]
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptySam 3 Nov - 14:17

Discussion

- Et moi, je suis quoi pour toi parmi les hommes?
Question banale? Mon silence est étrange. Je réponds qu'il était beaucoup, puis finalement juste qu'il n'était pas rien. Il dit alors qu'il était quelque chose mais pas beaucoup plus que le rien des autres, ou un truc comme ça.
- Si, je pense.
- D'accord.
Voyant mon silence, il dit qu'il n'insiste pas. Je prends la parole de moi même. J'avais envie de parler, aujourd'hui.
- Tu sais, les relations sont toutes les mêmes pour moi, à un certain niveau, rien ne sort réèllement de l'ordinaire. A part toi, c'est différent. Peut-être le fait que je n'ai pas vraiment connu de gens aussi longtemps que toi? Je ne sais pas. Enfin je ne me suis jamais lassée de venir te voir, que ce soit pour me plaindre ou demander des nouvelles. Je ne me suis jamais sentie forcée de le faire, aussi.
- Tu t'attends à ce que je te fasse du mal ou que je te trahisse?
- Ca... j'ai eu peur, c'est vrai, à un moment.
- Pourquoi?
- La confiance d'autruie est une force qui dans des mains habiles peut souvent tourner à la catastrophe, et à l'anéantissement même du personnage. J'ai peur de la trahison, parce que je sais ce que c'est. Je n'aime pas me donner, j'ai l'impression d'être faible, ignorante, et inutile à moi même. Ne pas laisser de prises à quelqu'un, c'est me laisser une longueur d'avance qui peut me permettre de courir un peu plus longtemps.
- Ne pas se lier c'est éviter de souffrir... Mais n'as-tu pas le sentiment de manquer quelque chose? Oh biensur il ne fait pas s'ouvrir comme ça juste en se basant sur ce sentiment... Mais peut-être, avec le temps...
- Ma mère disait que quand on ne connait pas, on ne ressent pas de manque. Mais moi, je déteste vivre dans l'ignorance. Mais je déteste pouvoir avoir mal aussi.
- Tu n'as rien à craindre de moi je pense... Et au pire... La vengeance est toujours un moyen de soulager ce mal.

Nous restons un moment silencieux, puis il termina.

- Je t'ai accordé assez de confiance pour perdre la vie...

Je le savais, oui. C'est ce que j'ai dit.
Il ne devait pas savoir que c'était probablement en faisant ça qu'il s'était certainement sauvé la vie. Sait-il que moi aussi, je lui ai accordé assez de confiance pour en perdre la vie? Trop de confiance, qui pourtant peu lui paraître si peu?

Ce flot de confiance progressive, non-naïve, était quelque chose de propre, de bien ciselé, même si parfois maladroit, cela avait son charme. Le fait de le connaitre presque par coeur, et de trouver finalement toujours quelque chose de nouveau, chaque fois que je le voyais, l'avait certainement sauvé de la trahison, ou de la mort. J'en étais venue à venir le voir sans lui vouloir un mal ou vouloir uniquement mon bien.

Un sentiment peut-être que je n'ai jamais connu. Qui sait ce que réserve le futur, vais-je un jour lui causer sa perte? Pourquoi je me sentirais obligée de toujours détruire au fur et à mesure, petit à petit chaque personne que je connais? Suis-je capable de vouloir le bien de quelqu'un, uniquement pour lui, au détriment de ma personne?
Est-ce que ça aurait pu se passer autrement? Je ne veux pas le savoir, enfin si, j'en meurs d'envie.

Je lui dois beaucoup, ce n'est pas que c'est trop dur à avouer, c'est que je ne pense pas à le lui dire. Je ne lui ai dit qu'une fois. C'est suffisant. Ces mots m'arrachent la gorge, comme si c'était difficile. Je suis pourrie de l'intérieur, c'est dans ces moments là que je sais qu'un sang me sépare en deux et que je suis dans une lutte permanente et difficile. Ne puis-je pas trouver le juste milieux? Mon âme n'est qu'une simple tempête, et les vagues me ballotent d'un côté ou de l'autre de la berge, plus ou moins loin. Peu importe, il faut que j'assume.

Je pense que si je serais privée de sa présence, ça serait difficile, voire douloureux. C'est devenu une habitude, et les changer est toujours dérangeant. Je crois que pourtant c'est ce que je redoute le plus qui m'est arrivée : M'attacher banalement à un être. La fragilité s'installe, s'est installée depuis longtemps. Wer, qu'est-ce que tu fais.... Ont-ils raison?
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptySam 3 Nov - 14:18

Paul

C'était une invitation banalisée, celle d'un homme qui invite une femme alors qu'ils se croisent au hasard. On avait fait l'expedition à Targos ensembles, pour assister à la vente de Silke. Je faisais l'esclave de Mystik, lui était le garde du corps.

Il m'emmène au théatre, nous nous posons sur la terrasse. Nous avons fumés, papotés. On en vient à parler du métier de garde qu'il voulait faire je crois, et du fait qu'il devait porter alors une armure bleue, et que ça n'allait pas à son teint. Une vraie gonzesse. Une discussion agréable, simple, avec une certaine complicité qui s'installait.

- J'ai un teint bazané, ça annonce la couleur. Je pourrais pas porter du bleu. Ca me prend, les couleurs vives. Plutôt le ton de rouge. Ou jaune...Voir doré.
- Moi j'ai le teint d'un ciel pollué. Ou encore de dalles. Enfin, je préfère le terme "cendré".
- Et pourquoi pas le terme...mmmh..., dit-il en réfléchissant, mystérieuse...
- Hein? Le gris? Bof.
- Le gris n'est ni associé au bien, ni au mal, c'est un mélange des deux, ne cernant que trop peu vers quoi on peut le faire tendre. Non?
- ...

Je clignais des yeux. C'était un beau résumé, qui m'avait troublée. Ce type était étonnant, agréable, mignon. Il avait beaucoup pour lui, dans la simplicité charmante. Un barde, quoi. Je n'ai pas regretté d'être passée à Luskan et j'ai bien rit à ses côtés. Parfois, la complicité maladroite en devenait génante tant si bien trouvée.
Nous avons passé notre soirée sur le balcon, regardant les étoiles et les tuiles des toits de la ville de Luskan.

Le bien-être de se sentir seule et presque libre dans une ville. Pas atteinte par les bruits, mais par le silence de la nuit, des étoiles, et la voix du barde.
Un baiser volé par maladresse en vint à lui donner une tête rigolote. Je me mis à rire doucement, légèrement amusé. Cela ne m'étonnait pas qu'il avait charmé tant de femmes, comme le disait Lindi. Il avait un plus sur l'ambiguité et le caractère qui devait faire craquer pas mal de petites gonzesses.
Des petits jeux de balcon enfantins ont réussi à me faire sourire et rire, je n'avais pas vécu ça depuis longtemps.
Je suis partie, j'ai senti son regard sur moi alors que je m'éloignais.

On s'était donnés rendez vous ( dans vingt aaaaaaaaannnnns..même heure même jooour même troooogne..) au théatre, dans quelques jours.
Il m'invita à me placer sur le balcon. D'en bas, il me joua un air magnifique, envolé, léger, d'où s'échappait une certaine émotion. Il caressait l'instrument avec extreme finesse, ballotant au vent du soir le rythme léger, que pouvait profiter le moindre recoin d'air du théatre.

Doléances d’un esprit déluré
Navigue dans trop peu de clarté
À l’ombre des amours disparates
Je cherche mon cœur perdu

Au coin de ton sourire je retrouve clémence
Un peu de mon âme s’échappe
Et tendrement les cieux s’éclairent
Le soleil ne brillera que pour nous deux

Étoile dans ma nuit de froideur
Ne quitte plus jamais mon cœur
En tes yeux je vois toute la beauté
À toi je me livre entier

Les mots perdent leur sens
La vie sans dessus dessous
Et je te retrouve souriante
Dis moi que c’est un rêve

Je n’ose croire en ton sourire
Soufflé par un triste soupire
Permet moi de renaître en toi tendresse
Que ton corps se rappelle de toutes mes caresses


Je me mis à sourire. Ne pas apprécier une aussi douce musique promue par cette voix était presque dans le domaine de l'impossible. C'était un instant qui sortait de l'ordinaire. C'est ça, le secret des bardes. Il partageait les mêmes passions que moi, le chant, l'art, les mots. C'était drôle... et agréable.
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyLun 5 Nov - 21:30

Ils se propagent aux quatre coins de mon âme
M'ôtant rajoutant force naïveté ou courage
Et plus et moins, rien d'important
Mon territoire s'étend au nombre de mes visages.

Dix fois ou plus de cent
Mille et mille et tant et tant
Tout de moi change sauf mon sang
Mon territoire s'étend au nombre de mes visages.

Un simple déguisement et je suis autre
Respectée ou dénigrée simplement
Changeant le caractère de mes hôtes
Mon territoire s'étend au nombre de mes visages.

Une larme pour cacher un sourire
Fait de mon âme et apparence plus ou moins sage
Une arme joueuse, tire et s'étire
Mon territoire s'étend au nombre de mes visages.
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyLun 5 Nov - 21:37

Savoir à qui l'on appartient est tellement difficile que je m'imagine que je ne veux plus chercher. Mais les paroles de Paul sur ma peau m'avaient inspirée. Et alors qu'à Lorgol je m'en retournais, je chantais paisiblement les paroles suivantes, doucement.


On dit que les sangs ont la même couleur
Je dis que les miens n'ont pas le même contenu
Quand tous d'eux s'écoulent d'une de mes blessures à nue
J'entends bien qu'ils n'ont pas les mêmes pleurs.

Je ne sais pas à qui j'appartiens
Entre les deux se trouve mon précipice
Chacuns tour à tour me tendant une main
Ou tous deux en même temps, dans la plus grande malice.

Ce mélange du blanc et du noir
Se repère jusqu'à la couleur de ma peau grise
Le faire tendre vers le bonheur ou le désespoir
Cela ne varie pas toujours à ma guise.

On sait bien que le sang lui a la même teinte
Le rouge sombre et caillé est un sang qui ne vit plus
A quoi bon chercher en moi tant le mal ou tant le bien
Je ne sais pas ce que je suis, l'ais-je seulement voulu.

Ce sang moitié vide ou moitié plein
Peu importe puisqu'un jour ils le videront
Je ne vois dans ces gouttes que le début de ma fin
Alors qu'elles sont l'huile de ma propre création.

Comment avec ce sang puis-je rester ma reine
Ils me détrônent, ce mélange les rendant rois
Je ne suis ni demi-démone, ni demi-humaine,
Je ne serai et ne resterai qu'une demi-moi.
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyDim 2 Déc - 1:27

Les rêves de Werë


Sphère de rêves :

Un type m'avait interpellé dans un coin de rue, un soir, à Lorgol en me demandant si je voulais vivre les rêves les plus fous ou mes désirs, un truc comme ça. Je m'attendais à ce qu'il sorte un couteau ou le trouve nu sous son grand manteau, mais il se contenta de sortir une petite sphère iridescente et de me la montrer.

- Ca se vend?
- Ouaip, 1500 pièces. Mais tu ne le regretteras pas, ceci est l'accomplissement de tes désirs les plus secrets.
Je regardais la petite sphère. Je trouvais que quand même, mes désirs les plus secrets étaient un peu plus gros que cette bille. Je rigolais bêtement, puis m'arrêtais :
- si c'est du toc, je te la mettrai là où j'pense...
- C'est pas du toc !!! dit-il, en se renfrognant. C'est une sphère de rêves !
- Comment ça marche? Faut dormir dessus?
- Faut juste te concentrer dessus, ma belle.
- Tu me la doooonnes, diiiiiis? dis-je en papillonnant des cils.
- Oui, contre 1500 pièces.
- Moi j'ai pas besoin de ça pour satisfaire tes désirs les plus secrets !
- J'ai pas l'droit pendant le travail.

Après, j'ai essayé de marchander, mais j'pas réussi... Donc je m'étais contentée de ça.


Quelques semaines après, affalée sur le lit dans les beaux draps, je me rappelle du discours de ce type, dans les rues. J'ouvre mon sac et sort la sphere. Je la tripote un bout de temps, la tourne, la fait rouler sur le lit, la fait sauter en l'air... Mouais. Je pourrais la revendre un peu plus cher pour gagner des sous. Sa lumière a quelque chose d'hypnotique, sûrement un truc d'illusioniste, je m'y connais. Ceci dit, plus je la regarde... Plus la petite lueur fait cesser mes gestes. Mon regard semble se brouiller, la lumière brûle mes iris dans une sensation agréable...

Je rouvre les yeux. Wouh... Je suis dans la tour Octane. Les vieilles dalles n'existent plus, le dallage est remplacé par des pièces d'or qui servent de carrelage. Les vieux trônent inoccupés n'existent plus ! Il n'y en a qu'un seul, splendide, énorme, incrusté de pierres précieuses, recouvert de peaux de bêtes au centre de la pièce. Je suis assise dessus... C'est le mien !
Des hommes torse poil en pagne sont en train de s'afférer aux différentes tâches qui leurs sont confiées. Je tourne la tête à ma gauche... Tiens... Ya Seth assis à côté d'moi. Il me sourit, pose sa main sur la mienne et vient m'embrasser.

Heuuuuuuuuuuuuuuu... Ouais. Ah viiiii il est fou amoureux de moi et m'a fait six gosses qu'on a d'ailleurs mangé en entrée la semaine dernière. Je me suis mariée avec. On a gardé une enfant... Une petite fille qui est d'une beauté ravissante, qui a de grands yeux et un corps d'adolescente. De longs cheveux blancs, déjà si belle. En la regardant, je ne peux m'empêcher de sourire, je crois que je l'aime de tout mon coeur. Elle a un regard perdu, le regard de son père, un corps splendide. Enfin, je crois que c'est son père. ...

Je suis bien. Je me regarde un peu, je suis dans une maaagnifique robe noire longue à décolleté plongeant et au dos nu. Remarquablement bien coiffée... j'ai une couronne sur la tête, et des bijoux uniques.

Je descends de mon trône, je me dirige vers une des fenêtres de la tour. Tiens, l'ancien Prince est en train de se faire décapiter.
Les drapeaux à mon éffigie flottent partout dans les rues. Les orcs sont les gardes, de grands démons sont armés et paraissent faire aussi parti du corps militaire. Y'en a un qui balance un prisonnier en l'air, celui ci hurle et s'arrête de crier en passant devant ma fenêtre avec un sourire béat, avant de retomber écrasé contre le sol. Des fumées s'étirent dans le ciel, la chaleur de la Lorgol est étouffante et si plaisante ! Je me sens si bien !

Tiens, Eowynn se balade nue sur les pavés. Ah vi c'est vrai je lui ai interdit de coudre. Oh, Celtoras tente de se suicider là-bas ! Pourtant il avait l'air d'apprécier la nuit de la semaine dernière. Tiens, Aube est assise sur un brasier. Ah vi, c'est vrai ! Il neige plus, un soleil d'abysse règne sur Lorgol et je peux enfin mettre mes tenues d'été pour donner bonne vue sur mes jambes et mon décolleté. J'avais demandé à Nini de faire un réchauffement climatique et elle a super bien réussi.

Tiens, Tyza passe et a une moitié de visage en moins, ainsi qu'un bras sur deux. Elle est traînée en laisse par un gobelin boiteux. Oh..! Revan n'a plus de masque ni de capuche, mais il est tout vert caca d'oie et il a des cheveux frisés roses. Il a mon visage tatoué au fer rouge dans tout le dos ! Hog est mal fringué pour une fois. Athanase est avec une harpe à ma fenêtre en train de chanter les odes de ma gloire ! Kat est entourée d'une vingtaine de gosses, elle a les yeux cernés, est fatiguée, moche, rabougrie : elle a passé sa vie à changer des couches. MWAHaHAHAA ! Bien fait ! Je lui avais dit ! Aga est devenu fou amoureux de moi, comme je l'avais prévu, laissant Kat a ses gosses.

Paul, Tristan, Eriken, Armando, Arkenn et pleins d'autres beaux gosses sont dans la pièce à côté en train de faire des jeux de carte et de se baigner. Je les entends rire. Je sais qu'ils sont tout nus. Ils n'ont d'yeux que pour moi. Toutes leurs ex-femmes ou autres sont aux cuisines, arrangées pour pas qu'on les reconnaisse. Diyren est dans la pièce avec nous. Diyren, je croyais qu'il était mort, ben il est là. Et c'est chouette.

On m'appelle Imperatrice Werëarm. J'ai ma statue au milieux de la place. J'ai même un tableau dans la pièce où je suis devant ma statue de Padhiver, de Luskan et d'Eauprofonde.
Maman entre dans la pièce, me prend par la taille et embrasse ma tempe en observant Lorgol. Elle me serre dans ses bras, fière de ce que j'ai fait. Je soupire de bonheur. Je n'ai pas envie d'aller dans la pièce d'à côté, j'ai envie de rester avec Maman, Seth et Ash qui est en train de se maquiller là-bas, assise sur un esclave à quatre pattes en face d'un magnifique miroir orné d'or.

On m'adule. Tous les gens qui m'ont sous-estimés, qui m'ont mal parlés, qui m'ont fait souffrir.. Tous sont sur cette place en tant que martyres. Je suis entourée des gens que j'apprécie, et qui sont voués entièrement à ma cause. Tout ceux qui sont morts à cause de ces ordures sont à côté de moi et me soutiennent, ils veulent ce que je veux, m'obéissent, je suis contente d'être à leur côté.

Le chaos. Les hurlements des gens, les ruines, les démons, le feu, le chaud... Tout est comme je le veux. Enfin presque.

Maman tente de me parler, elle parle, même. Seth aussi. Ils semblent discuter tous les deux ensembles. Ils parlent de moi -comme tout le monde- et essayent de me parler. Seulement je comprends pas un mot de ce qu'ils me disent. Les mots sont des bourdonnements rauques que je ne comprends pas, je m'énerve, j'ai envie de savoir je ne sais pas. Je ne comprends pas ce qu'ils me disent ! Je veux savoir !!! Les mots paraissent lointains, ils s'éloignent, partent, s'envolent, virevoltent, diminuent...


Je rouvre les yeux. Hu... Trop spayce. En tout cas, si je l'ai vu.. C'est que c'était possible. Si maman était là, hein, c'est qu'elle n'est pas morte, ou qu'elle peut revenir ! Revenir pour m'aimer et voir de quoi je suis capable ! Si tout ces gens étaient sous mon contrôle, pourquoi ça pourrait pas l'être autre part que dans cette petite sphère devenue maintenant terne? Comme si sans mon futur rien ne pouvait exister? Tout dépendait de moi. Tout... Pourquoi alors beaucoup doutent. Moi je ne doute pas, je n'ai jamais douté. Ils verront, ils verront que c'est possible ! Hein..? Hein..? Même Seth était à moi et il ne disait plus que je n'avais aucuns projets, vu que j'avais tout accompli. Tout ces regards vers moi, moi, le centre de l'univers, de toutes les attentions.. aimée..aimée par tout ceux qui le méritent.. Et aimé même par ceux qui me détestaient, par ceux que je déteste, tous réduis à de la cendre vu que les flammes étaient mon domaine !..

Ceux qui rigolaient verront bien que je peux aller plus loin qu'ils croyaient.. J'usurperai leurs places pour m'installer au sommet... et conquérir le monde et les âmes.
Il faut que je retrouve ce type et que je m'en rachète, absolument, pour comprendre, savoir... Un indice a dû m'échapper lors de mon rêve pour pouvoir être au courant, continuer tout ça, savoir, savoir.. ! Cette vie est la mienne, elle doit se réaliser. Peut-être que je trouverai comment faire à l'intérieur d'une d'entre elles... il le faut !
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptyLun 3 Déc - 22:59

[Deuxième Sphère] Rêve de Wer

Ode m'énerve un peu. Mais la petite lueur me fait vite oublier sa présence... Et je sens mes sens être aspirés par cette lumière douceâtre...

Je suis en train de me promener sur une étendue d'herbe qui est blanche. Le ciel aussi est blanc. Je marche, je marche, sans m'arrêter. C'est un peu éblouissant. Puis j'entends des murmures au loin, et plus je marche, plus ils amplissent... Alors je me mets à courir. Courir ! Puis galoper, puis .. puis je m'envole ! Je vole super vite, même.

J'arrive devant une grande porte gardée par des bestioles énormes. Je demande de passer, j'ai une voix tonitruante et vachement sexy. La porte s'ouvre... J'arrive devant une table en U, où sont assiégés pas mal de personne. J'reconnais un type, vêtu de violet et noir, un autre, imposant et effrayant, vêtu de noir et de vert, une pétasse habillée assez ouvertement avec des cheveux rouges dans lesquels sont parsemés des rubis, et d'autres personnages.

J'les connais j'crois. En m'approchant je remarque des petites cartes devant eux, où ya marqué leur nom : "Cyric" "Baine" "Sunie" "Shar" "Tymora"... Tiens, c'est rigolo. Ils me regardent plus ou moins avec respect.

Ya une place vide au milieux, et la ptite carte semble gribouillée, on peut lire deux lettres en dessous le nuage de gribouilli "Ao". Je sais pas pourquoi, je me dirige vers la place, pour aller siéger. En chemin je vois Sunie qui a fait une petite grimace alors que j'arrive. Quelle jalouse ! Je pointe mon doigt vers elle et fioup elle se flétrie, et ressemble plutôt à sa voisine Talona.

Donc je marche vers le siège, le chemin semble long, j'ai mal aux pattes. Un silence de mort résonne, d'ailleurs Kelemvor semble être content -ahah-. Je pose la petite carte "Wer" après avoir ôtée celle d' "Ao". Je tente de poser mes fesses sur le siège...et... Dès que j'essaye... La chaise bouge, de sorte à ce que je m'éclate par terre.

J'essaye ! J'essaye ! Mais ce foutu trône n'en fait qu'à sa tête. Je tente de lui courir après, mais il disparait, loin, loin...loin.......loin.......



... Chui accrooooooOOOOOooooooooooo...

D'autres, d'autres d'autres... !


[Après moultes sphères..., le résultat :]

On m'en a volé.. j'en ai piqué... J'en ai acheté... mais yen a plus.. ya pluuus... ya pluus... j'en veuux........J'en veuuuuuux....Avé Suz on va trouver...... J'veux conquérir le monde...on va trouver la recette.. J'en trouve pu.. j'en trouve pu.....yen a plus... j'en veuuuuuux....
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Oruuube
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MessageSujet: Re: [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess   [Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess - Page 5 EmptySam 22 Déc - 13:35

Loin :

Werëarm. Un nom dont les sonorités attaquent. Ca n’est que dureté et violence. Ca n’est que le produit d’une guerre et d’une haine, qui sera toujours perpétré dans mes âmes.
Être triste.

Être prisonnière de ces murs, pour échapper, pour fuir, comme d’habitude. Je veux les revoir, et je me l’interdis. Pensent-ils à moi ? Veulent-ils me voir ? J’espère tant, alors que je ne mérite rien. J’espère trop, des choses que je sais impossibles, pour ne pas être déçue.

Les parfums empestent dans la chambre. Je m’étouffe de ces odeurs, car j’ai l’impression de pourrir. Et que cette pourriture laisse échapper des volutes d’odeurs immondes qui imprègnent mon âme… Pour la rendre terne, et désagréable. Cacher ça. Cacher avec des parfums… Avec des murs… Avec des sourires… Des faux sourires.

Je ne peux pas. Je n’ai pas envie. De sortir dehors, pour revoir cette neige. Pour revoir le temps passé réapparaître devant mes yeux. Pour que les souvenirs me mordent, et me fassent reculer.
Qui une fois m’a dit, que nous avions des ailes, en plus des racines ? Mensonges. On ne peut s’envoler sans arracher ses racines, et détruire alors une partie de la terre.

Peu importe. La tristesse qui s’est emparée de moi-même semble forte, et si adroite… Que toutes les feintes que j’entreprends sont vouées à me faire tomber un peu plus. Alors je reste sur ce lit, comme une malade. Comme une folle.
Je refuse les visites alors que je veux tant les revoir. Je veux tant sentir la chaleur d’un corps près de moi, la chaleur d’un regard posé sur moi. Je me séquestre. Et j’en souffre.

Les sévices que je subis ne sont que fadaises à côté de ce que je veux souffrir. Pourquoi ce vouloir d’autodestruction ? J’ai envie de me jeter dehors et de courir dans le couloir, pour passer la porte de l’auberge. Et partir loin, très loin. Je veux oublier, je ne veux plus rien sentir. Ca n’est pas fait pour moi, de ressentir. On ne sent pas la douleur qu’une fois, c’est faux.

Je veux tuer. Ou préserver. Je veux avoir, avoir, seulement, seulement.
J’envie son passé, j’envie sa force. Ne pas s’attacher, se délier de ces sentiments pour ne garder que sa haine, que sa haine. Je veux être pareil, je le veux tant ! Je veux ne pas être faible. Je veux l’imiter, oh, je le veux tellement.

Colère, courroux, rage et tempête… Laissez moi, laissez moi détruire. Laissez moi faire comme elle. Mais je ne peux pas ! Je ne peux pas, moi… Je regrette trop… Je regrette trop. Des chemins contradictoires. Où est le bien, où est le mal, quand on est comme je le suis ?! Ca n’est pas facile ! Ca ne l’est pas ! Ca ne le sera jamais ! Je veux en être maître, je ne veux pas être un outil de mes sangs ! Un outil fade, un pantin, un pantin… !

Et ce pantin rend pantin les autres. Et certains évitent à ce destin de marionnettes, parce que je suis faible. Trop faible. Et quand ils disparaissent… Les regrets pincent mon cœur. Et je veux disparaître moi aussi.

Je disparais du monde extérieur en restant cloîtrée dans cette chambre, qui ressemble plus à une prison qu’à un tombeau. Dois-je en être ravie…
Je sais me taire, je sais dissimuler. Dans ces dissimulations s’est cachée mon existence. Ma véritable existence et personnalité. Je suis seule car je le veux. Mais je veux qu’elle revienne… Je veux que ces gens défoncent ma porte et viennent me prendre dans leurs bras… Pour que je les tue, pour les tuer, les frapper, les affaiblir. Pour ne pas qu'ils me tuent, pour ne pas qu'ils me frappent, pour ne pas qu'ils m'affaiblissent.

J’ai mal, j’ai mal au crâne.
Poète, poète… Si tu es barde, Werëarm, à quoi rime ton existence ? Tes respirations sonnent fausses.
J’ai dû me tromper de gamme.
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