[Validé][Barde][Tieffeline] Werëarm de Waarn'ess

- Tsss, il a voulu me tuer.. ricannait-il nerveusement.
Je le frappais. Il avait de nombreuses blessures, mais rassemblait la plus grande partie de son énergie restante pour se pencher sur le corps de...l' "homme". Il lui arracha le collier d'oreilles, de doigts, de chaire humaine..

- Mais Diy, t'es malade, mais t'es malade?! Tu crois que ça se ballade souvent tout seul, un chef de bande?! Hein?! Non mais t'es fou?! Maintenant, ils vont ENCORE essayer de te tuer et..

L'odeur nauséabonde de putréfaction que le corps commençait déjà à émmettre me donna la nausée. Diyren me coupa dans mes représailles. Je l'aidais....... Non, je le tirais plutôt vers la forêt. Courir, courir vite. Peu importe son état, il fallait que nous trouvions une cachette rapidement, avant qu'ils ne se mettent à nos trousses... Heureusement que nous connaissions la forêt...

Je l'allongeais contre la colline, je lui redonnais une tape. Il ricannait bizarrement après avoir fait un "aie" traditionnel.
Je regardais ma main crispée sur le collier. J'écartais mes doigts pour observer ce que c'était : le blason Bainite.
Il semblait ailleurs, pendant que je lui procurais les premiers soins. Puis il sursauta. Pour quelle raison? Son foulard était plein de sang. *-.-*

Je n'ai pas osé lui proposer d'aller le jeter, sans quoi je serais morte je crois.
Je reprenai mes engueulades contre lui.

- Désolé, faut pas m'en vouloir, c'est toi qui a raison. Ils vont pas me lâcher maintenant.. Et ils vont sûrement essayer de t'avoir. Tu devrais jeter tes vêtements, je vais faire pareil.
- Non, j'y tiens, à ma robe.
- Il t'a vu dedans.. Jette là ou la mets plus pendant un moment.
- Diy..
- Quoi?
- Non rien.
- Dit moi.

Il sortait en même temps le collier de chaire de sa poche. On grimaça en même temps. "Beahh mais range moi ça, c'est infect !" Il le lance plus loin, mais l'odeur semble aussi forte que si nous le portions sous le nez. Si les Bainites de la Cabale avaient eu des chiens, on s'rait morts.

Je suis sûre que Diyren a déjà pensé à le garder et à m'forcer à le porter. Pour pouvoir me retrouver si je me pommais de nouveau dans les montagnes. Même sous une avalanche, il aurait pas eu trop de mal à me repêrer.

Il n'avait même pas senti que j'avais lancé des sorts... Je suis sûre que sans moi, il serait mort. Et c'est vrai.
"T'as pas senti ton arme plus légère? Tu t'es pas senti un peu mieux?"
"En fait..J'étais un peu trop concentré à savoir comment j'allais me tirer de là. Mais maintenant que tu l'dis.."
"J'ai chanté aussi. Enfin, plutôt gueulé." je lui rendais son pendentif.
"Ah c'était ça le brouhaha qui m'empêchait de me concentrer?"
"..."

Il me prit le bras, doucement. "J'rigole. Te vexe pas.. S'il te plait..".

[dessin qu'est devenu moche]

Quelques jours plus tard, j'étais en ville. Je voyai Senekis. On discuta un peu, de choses et d'autres. De mes "lignes" etc... Mon destin.
Il me conseille d'aller à la Ligue. Même sans son conseil, je pense que j'irais. Enfin.. Je ne sais pas.

Soudain, je baissais la tête. Un paladin arrivait, et c'était celui qui connaissait ma véritable nature. Je me cachais sous ma capuche, et fit mine de ne rien entendre. L'homme me regarda un petit moment, mais ne sembla pas me reconnaitre.
Je regardais les dalles.

Le paladin nous fit part de son projet de récompense pour celui qui mettrait la main sur un tieffelin. Celui qui avait attaqué le chef de la Cabale Noire, en l'occurence, Diyren.

Il nous demanda si nous l'avions vu, je restais silencieuse. Senekis répondait qu'il l'avait vu dans le Nord. Je crois que j'aurais pu lui arracher la langue sur le coup, si je n'avais pas été en ville.
L'homme nous remercia, et nous demanda de faire passer l'information de la récompense. On hochait la tête.

Je menaçais Senekis d'être très méchante si il parlait une seule autre fois de la position de Diyren dans cette ville. Si il aidait une autre fois à le localiser. Mais nous n'eurent pas le temps de nous attarder, Annika arrivait.

Elle salua Senekis en lui demandant comment allait Sethaïnal. Puis elle se plaça devant moi.

"Tu avais raison, j'avais tort, je te dois des excuses. Sethaïnal est vivant."

Et oui, il l'était ! Et ceci était pour moi une grande victoire. Annika avouait qu'elle avait eu faux, j'avais raison. Elle n'avait plus son ton si sûr qui lui colle si bien à la peau, pour une fois, elle admettait. Je dissimulais non sans peine le sourire de satisfaction malsaine qui s'affichait sur mon visage.

- Oui. Oui j'avais raison.
- Bon et.. Tu voudrais bien qu'on soit amie? Au lieu de se mépriser. Mmh.. Qu'est-ce que tu détestes tant chez moi?

Pitié, qu'elle ne me force pas à lui faire la liste. Ca ne pourrait que difficilement se résumer. Je lui en voulais d'être ce qu'elle était. En effet, elle se vantait d'avoir du sang de succube dans les veines, mais elle n'agissait pas comme tel. Elle protégeait cette ville comme si c'était une de ses main.
Je crois que ce qui me répugne le plus, c'est d'avoir peur de lui ressembler. Et dire que l'on a le même sang d'une race. Même si le sien est.. Beaucouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuup et de beaucouuuup plus loin diminué.
Mais je crois que ce qui me fait le plus peur chez elle.. C'est qu'elle me rappelle que ma mère a vraiment existé, et qu'elle était morte.
Senekis nous regardait tour à tour.

"Vous voulez que je vous laisse en paix?" demanda-t'il.
Elle répondait oui. Moi, rien que pour lui faire une nouvelle fois opposition, je répondais : " Non, moi il ne me dérange pas. Annika, moi j'ai bonne mémoire et je suis rancunière. Ca te va?"
"Rancunnière à propos de..?"

Elle voulait sauver toute cette ville et ces habitants. Elle se disait être une des notres, mais ne l'a jamais montré. Elle s'est toujours montrée... opposée. C'était un baton dans les roues qui tiraient à l'époque notre projet, à Diy et moi. Je le lui dis.

"Tu as raison." J'ai toujours raison ! Et encore une fois, encore une fois ! MouAhahha. "Mais j'ai changé, même si c'était trop tard et que vous étiez tous partis. Je ne parle pas de la queue et de tout ça.. Simplement de mon point de vue sur la ville, par exemple."

Un peu tard.

- Ma mère est morte, Ssher a eu le temps de mourir, Diy et moi, de partir.
- Je ne veux pas recommencer ce genre d'erreurs, c'est pour ça que je veux repartir à zéro avec toi.
- Qui me dit qu't'en es capable?
- Qui te dit le contraire?
- L'instinct animal. *-.-*
- Je peux rien te prouver, sauf si tu acceptes.
- Je n'accepte pas, je verrais bien.
- Comment comptes tu le voir, alors?
- Je verrais bien, j'ai dit. Je suppose que l'on va se revoir, non?

Diyren arrivait. Je lui expliquais en détournant mon attention d'Annika qu'on le cherchait. Il désigna Senekis avec un air ironique :

- Et lui, c'est notre nouvel ami?
- Diiiyy..Ta gueule.. *gniih*
Senekis détaillait Diyren.
- Tu aimerais bien me mettre la main dessus non, dit le Tieffelin. Belle récompense..
- En effet. De toutes façons, vos lignes se rejoignent.
Diyren haussa un sourcil, et n'aimant pas le genre de discussion et ce genre de charlantan :
- Ouais..Ca doit être ça...
- Tout dépend de vous à présent. Nous nous reverrons sous peu. Réfléchissons bien. Votre temps touche à sa fin, je le crains.
- Si tu crois qu'ils m'auront, tu te trompes.

On apprenait par des gens de la populace que la Cabale plaçait des affiches sur les portes d'entrée de Luskan, menaçant Diyren.

"Laisse moi deviner, Seth te propose d'entrer dans la Ligue."
"Oui. Et?"
"Tsss... Et rien."

Il m'indiqua qu'il allait sûrement passer quelques temps au sanctuaire. Et qu'ils allaient sûrement essayer de m'avoir aussi. Soit pour faire pression, soit pour se défouler. Il voulait que je reste chez Garfaux.
Je ne voulais pas. Je lui proposais de l'accompagner jusqu'à la moitié du chemin.

"Non." m'avait-il dit en me retenant par la main. "Reste au sanctuaire avec moi, alors. Juste pour les prochaines nuits, jusqu'à ce qu'ils arrêtent leurs rondes."

J'acceptais, et nous partions en faisant un large détour, pour arriver aux montagnes.

Qu'est-ce que


Et il m'avait dit :

"Werëarm, tu es toujours belle... Rien ne pourra t'enlever ça. Ni l'âge, ni les cicatrices, ni la maigreur. Tu ferais tomber chaque homme qui a jamais vécu à tes pieds.. Je le sais, et tu le sais."

Et lui m'avait dit

"Je songeais en te regardant que je ne me lasserais jamais de ta compagnie.. Que tu étais brûlante de vie et que je pouvais y réchauffer une âme froide comme la mienne."

Et elle m'avait dit :

"Tu devrais oublier cette ville tu sais. Elle est pourrie, toute comme ses habitants."


Oui elle l'était. Oui elle l'est. Ca, je sais..
Alors pourquoi j'avais envie de retourner marcher sur ces pavés? Pourquoi j'avais envie de passer du temps sur cette place à rien faire, en regardant les passants qui sont si exécrables? Qui ne font rien? Pourquoi moi j'avais envie de faire comme eux, de ne rien faire?

Qu'est-ce que je cherche. Qu'est-ce que je cherche en les fréquentant. Qu'est-ce que j'attends. Qu'est-ce que j'attends en observant ces dalles où ma mère a été souillée, et libérée en même temps?

Est-ce que j'attend.. D'être libérée moi aussi?
De quoi suis-je prisonnière? De moi? De mon physique? De cette ville? Si oui, pourquoi je reste dans cette prison...? Pourquoi j'ai envie de rester planté là..?

Non, je ne l'aime pas cette ville. Je n'aime aucune ville. J'aime juste.. L'impression qu'elle me donne. Quand je me fonds dans le paysage, quand je me fonds avec ces passants... L'impression d'être normale.
Et je déteste cette impression. Et je l'aime tant en même temps.

Bon sang, qui suis-je. Où je suis. Et pourquoi.

Je veux narguer. Je veux leur dire inconsciemment que je suis là. Je suis là alors qu'ils ne le savent pas, alors qu'ils ne le veulent pas. Alors qu'ils ne me veulent pas.
Pourtant y'en a qui me supportent, qui veulent mon bien, mon bonheur. Et ils sont si peu. Sont-ils anormaux? Ou mentent-ils? C'est juste ma race qui me permet de recevoir ce genre de personnes. Et moi, mon but, c'est de les envoyer chier.. Pour leur briser le coeur. Et ainsi.. Et ainsi je fais du mal. Et j'aime ça... Mais est-ce que c'est moi.

Ma confiance est-ce que je l'ai accordé au moin une fois à quelqu'un? Ou est-ce que je l'accorde bien trop facilement?
Qui me dit que j'ai fait les bons choix. Qui me dit que je vais pas me prendre une dague dans le dos demain.

Je me pose tant de questions. Dois-je quitter cette ville, pour toujours? Jamais y revenir.
Ou est-ce qu'alors j'ai des choses à faire ici? Qu'est-ce qui m'attache à ces dalles outre une envie que je ne décrypte pas?
Je ne me comprends pas. Je ne comprends pas. Je ne les comprends pas.

Je suis contre un arbre, et mes yeux brûlent. Je ne sais plus ce que je dois faire, j'ai l'impression de ne plus tenir en main aucune situation.
Je passe une main dans mes cheveux, pose ma tête contre le tronc.

Non, je ne suis pas bien ici. Je ne suis pas faite, je n'ai pas été créée pour être heureuse, je n'ai pas été créée pour comprendre, ni pour être bien.
Bon sang, Wer. Tu es née pour souffrir, et je souffre. Oui, je souffre. C'est réussi. Toujours. En regardant chaque objet, chaque être vivant qui respire.
En regardant en fait, tout ce qui m'échappe.

J'ai pas ma place dans cet univers, j'ai pas ma place dans ce monde, j'ai pas ma place dans ce plan, j'ai pas ma place dans cette ville, j'ai pas ma place dans cette forêt, j'ai même pas ma place dans le coeur de quelqu'un.... Ou alors, ce n'est que du faux.

Les pauvres. Ils croivent, ils croivent. En fait, ils aiment que ce que je montre, que ce que j'incarne. Que ce qu'ils n'auront jamais, ou trop facilement pour être vrai. Qui me dit que c'est vrai ce que je suis, qui me dit que c'est vrai ce que je ne suis pas. Qui me dit que ce qu'ils désirent si facilement, c'est vraiment moi. C'est qu'un corps au fond. Et qu'une jeune idiote qui joue avec.

Non Wer, pleure pas. Maman ne pleurait jamais. Elle se battait, elle. Mais bon sang, bon sang ! Je suis pas ma mère, je suis Werëarm, et j'ai le droit d'exister aussi ! J'ai le droit d'être là, même si c'est pour avoir mal.. Alors j'ai le droit de pleurer. Moi j'ai le droit. Je vais faire ma route, moi aussi. Je vais avoir le droit de vengeance, je vais avoir le droit d'être forte. Je vais me débrouiller. Moi je réussirai. Je vais réussir, même seule. Même toute seule.

Moi aussi, je peux me battre... Mais je ne suis pas sûre de résister, moi.

Le Cannibale.

J'étais sur la place. Il s'était détourné de sa conversation, et se dirigeait vers moi. Je m'écartais docilement et rapidement, abaissant la tête. Il s'approchait quand même de moi... J'étais repêrée.

Mon odeur de souffre semblait être plus puissante dans ses narines que dans les narines d'humains ou d'elfes, ou d'orcs.
Et il m'avait reconnu...
Sur la place, il y avait un homme, et puis Ashal, le chevalier qui connaissait mon identité.

Le Cannibale tentait de me faire venir avec lui, pour discuter à l'auberge. Ashal, lui, me disait que je ne devais pas le faire. Ils parlaient en même temps par moment, leurs phrases se chevauchaient.

Le Paladin me disait que si je le suivais, il allait me manger. Ou encore qu'il m'invitait à l'auberge pour aller déguster un elfe cuit ou de la viande humaine, un truc comme ça.

Le chef de la Cabale dit alors : "Oh, ça ne la dérangera pas..Nous avons à peu près les mêmes goûts." Enfin.. un truc du genre. Là, Ashal s'interrogea, ainsi que l'homme à côté de lui, mais je n'en fis pas attention.

Puis, le Cannibale utilisa une autre langue...

Une langue que je connaissais parfaitement, qui m'horripilait. Une langue qui pour les oreilles des races qui ne la connaissent pas, était brute et guturale.
Il me disait de venir, qu'il pouvait me faire tuer d'un claquement de doigt en dévoilant mon identité. Qu'il serait plus sage de le suivre...

"D'un geste je peux vous faire tuer, vous me suivez?"

Il voulait m'entretenir à propos de Diyren et de ses actes contre la Cabale. Je me dirigeais vers l'auberge de Luskan... Et alla m'assoir sur un canapé. Il me suivait, puis s'installa debout face à moi.

"Quand on joue avec le feu, on se brûle."
"Il est né dans le feu."

En gros, il me prévint que si ils tombaient sur Diy, ils le tueraient. Qu'il était en forme, maintenant. Et qu'il ne laisserait plus rien passer.

Là, je le regardais. Sa voix était grave et assurée. J'aimais bien. J'observais ses dents aiguisées sans trop lever la tête.
Quand je ne répondais pas tout de suite, il répêtait les phrases vachement plus fort, comme si j'étais un soldat.

Son haleine me renvoyait les relents d'odeur de son dernier repas, qui devait se composer de chaire humaine ou de je ne sais quoi d'autre.

il semblait plus en forme que la dernière fois, et ne m'avait pas oublié. Son odorat semblait aussi aiguisé que ses dents.

Il me demandait d'aller lui dire. Puis il répêta une autre fois plus fort. Je lui répondais "Oui", en observant d'un oeil la carrure du Cannibale.

"Brave petite... Court.. Court donc le rejoindre."

Il me dit un truc du genre que là il était en forme nanana et qu'il le tuera, nanana..

Je me levais..... Et en sortant, je dus dire un truc du genre "Ca ne doit pas être la première fois que vous dites cela.".

Mais j'ai pressé le pas, et j'ai préféré sortir, avant de me prendre une baffe. Je ne sais si j'aurais pu jouer de mes charmes pour amadouer cet homme qui m'intriguait. Peut-être. Mais sur le coup, je n'y ai pas vraiment pensé.

J'ai tenté de trouver Diyren, mais je n'ai pas réussi. J'ai préféré prendre alors un bateau, et de partir pour la terre qui abritait ma soeur, voir comment elle se portait, avant de revenir.

Voyage


Fiou, il caillait. Je ne sais combien d'épaisseurs j'avais sur moi. Ma jument peinait horriblement dans la neige.
J'installais une grande cape en fourrure sur l'arrière train de ma monture. Il fallait qu'elle tienne.

Cela faisait des heures que nous étions en montagne, mais le bateau que j'avais pris n'avait pas voulu me déposer de l'autre côté, soit disant que j'étais une sorcière. Et qu'une femme à bord, c'était déjà suffisement intenable, alors imaginez si elle pouvait faire n'importe quoi avec les marins..

Je caressais l'encolure de ma jument. On avait retrouvé le chemin où était déposé beaucoup moin de neige. Les traces indiquaient qu'un chariot prenait régulièrement cette route. Mon nez était rouge, et je ne le sentais presque plus. Mes yeux étaient collés par le vent glacial. Mes cils retenaient quelques flocons, et mes cheveux semblaient cristallisés.

Je frottais mes mains contre mes joues, après avoir soufflé sur mes doigts gantés. Tenir les rennes était une vraie torture par ce temps là...

J'apercevais une petite chaumière, avec une écurie. Sûrement une auberge, mais très petite, en quelques sortes un refuge. Un homme coupait du bois à côté de la maison avec ses fils.
Devant la maison, un frère aîné urinait sur les mains de deux amuses gueules, ici deux petiots humains. Il faisait cela pour éviter que les gosses n'aient les mains paralysées par le froid, et qu'ils puissent ainsi continuer leur travail.

J'arrivais à cheval, ils n'arrêtèrent pas leur boulot pour autant. Je toussôtais, un jeune gaillard vint vers moi.

- Vous voulez?
- Avez vous de quoi nourrir mon cheval? Et de m'offrir un toit pour quelques heures? J'ai de quoi payer.

Il me regarda longuement, plongeant ses yeux marrons dans les miens, et s'y perdant un instant.

- C'est cinq pièces d'or... Mais vous savez, nous n'avons presque plus rien et..
- Laisse tomber, bambin, je ne donnerais pas plus. Déjà que le prix que tu me proposes me semble assez exagéré pour le peu que je vais demander.. Combien devrais-je parier qu'au moin la moitié que je vais te donner va tomber de ta poche trouée sans faire exprès?

Il soupira, et allongea son bras. Je versais la somme dans sa main gantée. Il m'aida à descendre, donna les rennes de ma jument à un jeune humain d'à peine 14 piges, et me proposa d'entrer.

- C'est bien parceque vous êtes une jolie femme. Et que c'est rare par ici. A part les grosses truies avec des tresses longues de trois mètres et un popotin du diamètre d'un arbre centenaire que j'accep..
- Ca va. C'est bon.

On entrait.

Ca puait le mélange d'ours transpirant et d'orc en plein ébat sexuel.
Plusieurs hommes étaient assis en face d'un mini comptoir, et me regardèrent arriver. Sous mes grands manteaux, ils ne virent pas mes formes. Et voyant leur tête, je crois que j'en étais plutôt heureuse.

Je leur demandais la route la plus courte pour rejoindre une certaine contrée. Ils me l'indiquèrent avec beaucoup de précisions. L'ambiance était agréable malgré l'odeur. Les hommes fumaient, deux femmes assez rondes s'occupaient du service et du ménage. Ils rigolaient tout le temps, sortant des vannes vraiment pourraves. Ca me rappellait les tavernes dans lesquelles j'allais danser. Bien qu'elles étaient un peu mieux fréquentées.

Ils attendaient que le soleil se lève un peu plus pour continuer la route. Ils avaient tous le nez rouge ainsi que les joues. Leurs rides semblaient avoir été creusées par des blocs de glaces. Leurs dents étaient jaunes, et les barbes et moustaches couvraient une partie de leur lèvre supérieure.
C'était pour la plupart des bûcherons, ou de petits marchands qui n'avaient de quoi se payer assez de sous pour prendre le bateau.

Moi je restais silencieuse, en les regardant. C'était un tableau qui me changeait de ceux que j'avais l'habitude de voir. Là on ne pensait même pas que je pouvais avoir des cornes, ça n'éffleurerait même pas les esprits.
Ces hommes aux grosses mains et aux haches déposée devant l'entrée étaient assez imposants. Et leur rire gras perçait et graissait les murs, semblant éclairer la barraque mieux que les quelques bougies disperçées de çi, de là...

On tenta de me faire boire une bière, de me questionner, qu'est-ce qu'une jolie fille comme moi faisait dans ce patelin pareil..
Des fois je me pose la question. Mais bon, changer d'air, ça fait du bien. Mais j'avoue que je préfère le plat.. Les draps soyeux, les coussins agréables, les grands lits, les grandes maisons.. Plutôt qu'une vieille auberge minuscule qui pue le mâle travailleur. Bien que dans certaines circonstances, cela peut être excitant.

Je suis plutôt faite pour ne pas voyager, et vivre dans une ville civilisée avec des gens civilisés..
Le voyage, les crottes de lapins, la neige, pas de bains.. C'est pas mon truc. Je suis faite pour avoir mon cul posé sur un coussin brodé d'or, pas pour être assise sur une selle qui m'applatit les fesses. Enfin bon.

Je n'avais jamais emprunté cette route, d'habitude, on contournait toute cette région par la mer. Tant-pis. A cause de ces enfoirés de marins, je me tape des journées et des journées à cheval.

Mes fesses me font mal, et j'ai des crampes dans les jambes. Voyager seule? Bof.. J'ai eu quelques ennuis, mais je commence à m'y faire.
Je dûs reprendre la route quelques heures plus tard, après avoir fait des provisions de viandes sèchées, et de sachets d'infusions.

Le gamin avait changé mon cheval. J'avais une nouvelle monture. Je repartais donc, reposée.

Chez nous

J'arrivais enfin devant chez nous. Ashara était dans le jardin, sur un banc, en train de parler à un homme.
Quand elle me vit, elle le vira d'un coup de bottes. Ce dernier trébucha du banc, et renifla d'un air désesperé. Puis s'en alla.

- Wer, ma dinde, comme je suis contente de te voir.
- Et moi donc. Cela faisait longtemps, n'est-ce pas?

Elle me sourit, m'invita à prendre place près d'elle. Elle croisa ses jambes. Elle était vêtue d'une grande robe noire, comme à l'habitude. Ses cheveux étaient en partie ramenés en arrière, sauf quelques mèches.

J'étais contente de la voir. Et de revoir notre chez nous. Ce grand jardin.. Cette maison, payée grâce à un des amant de maman.
Ce grand jardin...

Où ma mère, des heures durant s'entrainait. Comme ça. Sans but.
Je laissais mon regard parcourir toute cette herbe et ces quelques fleurs, rien que pour rechercher des souvenirs, qui n'ont que pour visée de me blesser.

J'abaissais mon regard un instant. Ashara prit ma main, et m'adressa un regard inquiet.

- Qu'est-ce qui ne va pas, Wer?
- Rien. Je repensais à des choses qui n'éxistent plus.
- Rien n'est éternel, c'est bien connu.
- Et c'est toi qui me dit ça? Tu me surprends.

Elle abaissa la tête également, observant ma main, qu'elle éffleurait du bout des doigts.

- Je m'ennuie, tu sais? me dit-elle. Les hommes qui passent et qui repassent... Les femmes qui pleurent pour que je leur rende leurs maris. Rien ne change. La monotonie s'installe. Non, ne me propose pas. Je n'ai pas envie de voir Luskan, ni ses habitants. Alors, je passe mes journées à me promener, à ne rien faire, à penser.
- Je réfléchis beaucoup également. Mais à quoi cela sert. Je ne sais plus où je vais..Non.. Je ne sais pas où je vais. Je n'ai jamais su.
- Vivons notre vie, Wer.
- Et quelle est notre vie? Nous ne sommes pas comme les autres, ils nous le font clairement comprendre. Et j'en suis heureuse.
- Ne nous abaissons pas sur nos malheurs.. On efface tout ce qu'on peut faire de merveilleux. Nous avons tellement plus de choses que les autres créatures.
- Je sais...

Son visage s'assombrissait tout de même. Je revoyais son visage peîné. Je m'en voulais d'être venue, si c'était pour lui gâcher le moral...
Je repris :

- Luskan a changé. Je vais peut-être avoir un pass pour accéder à Lorgol...
- Je ne sais si c'est une bonne chose, Wer. Tu crois peut-être que pour un bout d'autorisation, ils vont se priver de te faire du mal? Depuis quand tout le monde respecte les ordres, les autorisations, les permis?
- Je ne sais pas si c'est une bonne chose non plus. Mais je n'en peux plus de rester bloquée en forêt ou dans le sanctuaire...
- Pourquoi tu ne reviens pas ici, alors?
- Je ne sais pas, pourquoi ! J'ai envie, quelque chose m'attire. Quelque chose me dit que je peux faire quelque chose là-bas si j'en ai envie..
- Dit moi, ce n'est pas de beaux mâles qui t'attirent à rester là-bas, plutôt? Tu sais, si ce n'est que ça.. Il y en a pas mal dans la région.
- On les a quasiment tous faits depuis notre plus jeune âge, Ash..
- Faux, j'en ai trouvé d'autres. Assez vigoureux, même. Mais c'est vrai qu'il faut y aller à cheval. Enfin.. Tu te baignes un peu dans un coin d'eau et il y a toujours un beau brun ou un beau blondinet qui passe pour te reluquer et tomber à tes pieds.. C'est bien connu.
- Ash... Je n'ai pas envie de revenir ici. Enfin.. Pas pour toujours. Il y a trop de souvenirs, cela empeste le passé. Toute ces odeurs... Tout ce qui nous entoure me fait penser à Maman et à sa Naatsë.
- Et alors? gronda t-elle. Tu veux les oublier?
- Non. Mais je ne veux pas mourir à cause d'elles. Je veux pas mourir pour une morte, comme est décédée Mère pour Naatsë.
Elle se leva.
- Tu accuses notre tante d'avoir tué maman?!
- Tu veux bien réfléchir, des fois?! Mère et Naatsë sont mortes en même temps ! Mère n'était plus en vie quand elle vivait dans son cocon ! Elle ne laissait approcher personne, car au fond d'elle, elle ne voulait pas tuer ! Elle ne voulait pas tuer, tu m'entends?! Elle voulait détruire !! Détruire !

Oui. Oui elle était intriguante. Oui elle ne laissait rien transparaitre, notre mère. Mais c'était justement grâce à ça qu'on pouvait lire sur elle comme dans un livre ouvert.

Le vent balaya notre discussion et un silence s'imposa. Elle était debout, j'étais assise. Je la regardais, elle me regardait. Je ne sais ce qu'il se passait au fond d'elle.. Si je le savais... Je la connais...Je la connais trop...
Elle termina ma phrase après un moment de silence interminable :

"Juste pour se détruire..."

Chez nous (2) :

Mmmh.. Mon bain. Si agréable. Ashara avait posé une de mes tenue sur un meuble pas loin du bain. Après tout ce voyage, je me délassais avec tant de plaisir dans de l'eau bouillante...
Je plongeais entièrement dans l'eau, pour mouiller mon visage. J'étais si bien. Si bien... Si...

- Dépêche toi, disait sèchement Noortsë.
Elle était élégante. Une tenue moulante noire, mais jamais de robes. Presque jamais.
- Maman, où on va?
- On va voir Naatsë. Où est ta soeur?
- Je sais pas.
- Va la chercher.
Après avoir pris une grande inspiration, la jeune adolescente hurla :
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAASHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaar..
- La chercher, j'ai dit ! rappella Noortsë en lui plaquant la main sur la bouche.

Werëarm grimpait les escaliers quatre à quatre, et courru vers la chambre d'Ashara. Celle-ci était nue devant un miroir, observant attentivement et avec une certaine fascination ses seins ayant pris naissance il y a une dizaine de mois seulement. Elle se tourna pour regarder l'arrivante et demanda :

- Ouiiiiii? Qu'est-ce qu'il y a?
- Maman nous appelle, on doit aller voir Naatsë. Tu dois t'habiller, après on s'en va ! Et oui, tu es très jolie ! fit Wer en embrassant le cou de sa soeur.
- C'est vrai? Je dois prendre quoi pour m'habiller..? Celle qu'elle a acheté ce matin?
- Ouip.

Un quart d'heure plus tard, les deux jeunes filles descendirent les escaliers. Noortsë les encouragea a aller plus vite, et les trois se dirigèrent vers une calèche qui les attendait.

Quelques heures plus tard, elles ouvraient la porte d'une auberge, allèrent s'assoir à une table réservée où Naatsë les attendait.

- Salut les filles, souriait-elle.
Elle était le portrait crâché de Noortsë. Ses dents blanches, légèrement aiguisées, son regard profond et ses lèvres si agréables à regarder. Ses cheveux blancs admirablement bien coiffés.. Les deux à côtés ne donnaient qu'une envie, c'est qu'on les fige à jamais, pour être assurées qu'elles restent ainsi si parfaites.
- Bonjour Naat.
- Salut Naat.
- Coucou Naat.
Naatsë se tourna vers Noortsë d'un geste sans le moindre défaut. Cette dernière l'observait de ses yeux gris clairs.
- J'ai pris deux jeunes hommes humains, d'à peine 19 ans. Ils ont payés chers. Sachant qu'il faudra varier les plaisirs par la suite, mais elles se débrouilleront. J'ai tout fait pour qu'ils obéissent, fit-elle en passant le bout de sa langue sur ses lèvres. Et ça a marché.

Naatsë s'occupa d'Ashara et l'emmena dans une chambre. Noortsë pris Werëarm par la main et l'emmena face à une autre. Elle s'abaissa face à la jeune fille, et lui sourit tendrement.

- Là-dedans il y a un jeune homme, il va falloir que tu le tiennes par le bout du nez. Fais-en ce que tu veux, nous vous en avons appris assez, et tu sauras comment faire.
Ils nous ont donnés de l'argent pour avoir votre virginité.
- Maman...chuchota Wer. Je suis plus vierge.. depuis longtemps.
Noortsë se tapa le front, mais s'y attendait.
- J'en étais sûre. Avec le fils du baron de Kilugh, je suppose?
- Bouip. Puis avec d'autres, aussi.
- Wer.. Tu n'as pas saigné?
- Si.. Mais j'ai déchiré le drap là où il y avait le sang, pour pas qu'il ne l'ai.
- C'est bien, dit Noortsë en prenant la main de Wer pour l'observer. Tu te couperas avec tes ongles après pour qu'il croive que tu étais vierge, discrètement et tu en mettras un peu sur le lit, c'est compris? Ne le laisse pas sortir. On le tuera quand tout ça sera fini. Ils paient chers pour avoir la "virginité" d'une demi-succube. Là ils le paieront en plus de leur vie.

La mère embrassa sa fille sur le front et ouvrit la porte. Le jeune homme était déjà allongé sur le lit. Noortsë ferma la porte derrière Wer.
Malgré la jeunesse de l'adolescente, celle-ci avait déjà une poitrine élégante et des formes parfaites. Ses cheveux blancs étaient coupés en dégradé jusqu'au milieu du dos. Son regard observait méticuleusement chaque parcelle du corps de l'inconnu sans gêne, sans honte. Ses yeux étaient déjà ambicieux et ses gestes calculés.

Sa mère et sa tante lui avaient appris, mais cela venait naturellement. Tout. Elle savait déjà tout. Comment émettre le plaisir, et comment le faire ressentir, rien qu'en jetant un regard profond et insaisissable. Rien qu'en une petite caresse. Rien qu'en se montrant. Rien qu'en existant.

Et c'est avec plaisir que ce soir là, après cette nuit où cet inconnu avait connu un plaisir si particulier, si nouveau, si unique, si infatiguable..

Que je le détruisais.





- Wer? Wer? Pionce pas dans ton bain, m'enfin !

Partir


Je passais mes mains sur mon visage.
Quelle importance, tout ces souvenirs qui me reveniennent au galop pour faire trembler mon esprit?
Ashara était en train de manier la magie, faisant tournoyer des petits filets bleus d'énergie, doucement autour de la cheminée, pour lancer le feu.

- Ash, je vais m'en aller. Je retourne près de Luskan.
Elle soupira.
- Bien. Ta visite a été si courte. Tu me manques.
- Tu me manques également beaucoup, petite soeur.
- Tu reviendras bientôt?
- Je t'en fais la promesse.

En la regardant, un souvenir c'était épris de moi. Lorsque Ashara avait brûlé une toute petite mèche de cheveux de Naatsë en tentant de jeter un nouveau sort qu'elle commençait à peine à découvrir. Elle avait passé plusieurs semaines dans la cave.

- Attend, avant de partir, regarde.
Elle tira un coffre de sous son lit, et me montra plusieurs nouveaux bijoux. Ils étaient magnifiques, je souriais. Elle me donna plusieurs anneaux et quelques pierres.
- Comme ça, tu pourras te payer le voyage très facilement ! Au lieu de voyager sur le cul d'un cheval. Vient quand tu veux, lorsque tu as besoin d'argent.
- Je ne viendrais jamais spécialement pour ça. Tu sais, je n'en ai pas forcément besoin. J'ai mes quelques réserves d'or planquées de ci, de la.. Tu sais, je suis encore potablement riche.
- Pas assez. Prend tout ça ! Qu'est-ce que le confort doit te manqueeeeer, fit-elle en se rongeant les ongles.
- Ca va, ca va ! marmonnais-je. J'ai choisi. Et puis je compte bien récupérer plein de confort, ne t'en fais pas pour moi. J'arrive encore à dormir dans des lits régulièrement ma chère.
- Alors ça va, oui, sourit-elle. Tu veux des tenues?
- Oh non, j'en ai pleiiin.. Ca va aller.
- Bien.

Elle me raccompagna à la sortie, traversa le jardin en ma compagnie. On rigola beaucoup, cela me fit du bien. Amants, mauvais tours qu'elle avait fait dans la ville un peu plus loin, etc.. Je ne partai finalement que quelques heures après, tant nous avions de choses à nous dire, que nous avions négligé pendant ce petit séjour.

Mais je devais y aller, et je me remettais sur le chemin avec mes affaires, la mort dans l'âme.

Lorsque sa soeur est morte.

Elle était rentrée. Son visage était clos. Et quand elle me gifla, me projetant par terre, pour passer.. Je comprenais que quelque chose de grave c'était passé.
Ashara vint me relever et posa sa main contre ma joue. On regardait notre mère monter les escaliers, sans se tourner.
Elle avait déjà perdu énormément de poids. Et malgré la violence de la gifle, elle avait perdu beaucoup de force.

On n'a jamais vraiment sû comment Naatsë était morte. Ni ce qu'elle avait vécu. On était dans un brouillard, que notre mère disperçait à chacun de ses souffles silencieux. "Les Bainites... Ethan de Mortevallée... Eux... Pourritures...Luskan.. Citée des Voiles, je te hais." C'est tout. C'est juste cela, qu'elle murmurait parfois en se battant. En dormant.
Je la voyais dépérir et en même temps, se battre sans cesses. Plus aucune parole elle ne prononçait. Ses regards n'étaient plus les mêmes, ils étaient presque haineux. Distants. Froids.

Elle était déjà partie. Nous avions déjà perdu notre mère.

Cet épisode, sa rentrée. Ces mois passés à nos côtés sans qu'elle ne nous regarde comme ses filles. Ce fut la période la plus désagréable de ma vie. On voulait l'aider, toutes deux, mais on n'y arrivait pas. On devait la regarder, que la regarder. Elle ne nous laissait faire que ça. Pourtant ca la rendait forte, on le voyait. Elle devenait plus dangereuse que ce qu'elle n'était.

Alors que ce drame l'avait si fragilisée. Là-dedans, elle s'était formé son armure, qu'elle n'a jamais ôté jusqu'à sa mort.. j'epère. Passons.

Tout ça, rien de tout ça. Rien. Rien je n'ai oublié. Quand elle partait pour Luskan, je n'allais jamais la voir. Même quand Ashara me disait qu'elle allait mieux. J'avais pas envie. Tant qu'elle était là-bas, elle ne m'interessait pas.

Combien de mois, combien d'années avons nous passé toutes seules. Combien d'années j'ai passé toute seule. Pourtant tu me manques.
Tu me manques, Maman. Même si ton silence de mort existait déjà avant la tienne. Même si tu ne m'apportais plus rien.

C'est peut-être juste de te regarder et de t'observer, qui me manque.

Nuit au Sanctuaire :

J'avais une idée qui mûrissait dans ma tête, progressivement, dangereusement. Bon sang, à quoi cela peut me servir. Pourquoi je veux faire ça.
Il faut que je parle à Annika, il faut que je lui raconte. Que je lui fasse part de mes projets. Elle seule a les capacités de m'aider, cette fois. Des renseignements.. Des idées. Il va falloir que je discute avec elle et sérieusement.

J'espère pour une fois que cette future discussion ne va pas tourner en désastre, j'espère que je vais réussir à garder mon sang froid, et à parler comme si je parlais à une personne qui m'aidera. D'ailleurs, d'après ses dires, elle le fera.

Je regardais le feu du Sanctuaire, plissant les yeux. Ces petits filets brûlants m'apaisaient, et enflammaient mes sens. Nous pouvons faire de grandes choses. Nous avons un côté que nous n'exploitons pas... Wer... Est-ce que ceux qui t'entourent te le pardonneront.

Je serrais les poings. Tout d'un coup, en une seconde, tous les souvenirs les plus désagréables de ma vie revinrent à mon esprit et assourdissaient mes raisons. Je suffoquais sous une colère inexpliquée, et lançai ma cape dans le feu. Je plissai le nez. Je fronçai les sourcils.

Après avoir passé une main sur mon visage, je montais la douce pente qui aboutissait devant l'autel. Les signes dessinés, je les observais, doucement.
Je posais mes mains sur la table de pierre, et observais de nouveau le feu. J'ouvrai ma petite sacoche, et laissai quelques pierres précieuses marchandées la veille, sur l'autel.

"Pour toi, Gardien du Sanctuaire. Puisses-tu nous abriter encore aussi bien. Puisses-tu continuer de m'offrir ce semblant de paix entre tes pierres, comme l'aurait tant souhaité ma mère."

Puis, je descendais la pente, doucement. Je récuperais mes affaires. La chaleur du Sanctuaire, je la quittais. Je sortais dans les froids de l'Epine, puis murmurais..

"Puisses-tu, Gardien... Nous protéger, même des démons. J'espère que ta puissance, nous laissera du temps."

Je ricannais.

"Idiote, m'insultais-je. Pauvre idiote."

Je me dirigeais de nouveau vers Luskan. Plusieurs jours de marche.. Cela m'éxasperait. Mais il fallait que j'aille voir Diyren, et réfléchir à la proposition qu'ils m'avaient offert à la Légion. Diyren est à la tête de la Légion avec deux frères humains. J'ai participé à leur "combat".. Et j'en tire une partie de fierté.

Maintenant, il fallait que je fasse des choix.

[A compléter]

[A compléter re]

[A rerecompléter. Oui bon, ça va ! Rooh.]

Kidnapping

- Aie ! Sale petit enfoiré !

Je lui envoyais une baffe digne d'une Waarn'ess. Le bambin se mit à chialer. J'en étais à mon quatrième, et j'en avais déjà marre. Faire ces allés-retour entre le croisement et l'épine Dorsale était extrèmement fatiguant.. Surtout avec ces mômes.

- Mais c'est long ! Et je m'ennuie ! Et j'ai faim ! Et je veux ma mamaaaaaan...
- Mais ta gueule..Mais ta guuuueeeeuuule...
- Toi ça se voit tu comprends pas les enfants, fit-il en se frotant un oeil.
- Oouuuh, chut. Je te signale que je t'ai prêté mon cheval, là !
- Ben oui. Sinon de toutes manières, j'aurais pas marché.
- On pari? fis-je en le poussant du cheval.

Il s'éclatait la tronche par terre, dans la neige, et se brisa un bras. Il hurlait. Mais resta allongé par terre.
- Personne ne t'entend, crétin ! On est perdu dans la montagne, et si tu me suis pas, tes hurlements vont attirer les loups et ils vont venir te bouffer !

Il s'arrêta de pleurer bien que la douleur lui était insuportable. Il se relevait. Et me suivait dans le chemin que je traçais au milieu de la neige avec ma jument.
Pourquoi j'avais pas fait comme avec les autres? Pourquoi je l'ai pas assomé, lui aussi? ..
Parceque ce couillion m'avait suivi comme un niais sans broncher.

- C'est quand qu'on arrive dans le chateau?
- On ne va pas dans le chateau.
- Tu m'as menti !
- Tu ne mens jamais, toi, crétin?
- Non.
- Si, là tu mens. De toutes manières, quand on sait parler, on sait mentir.
- Et alors on va où?
- Dans une grotte. T'en fait pas, t'auras des amis. Bon, les trois autres ne parlent plus beaucoup mais..Mais bon.

On arrivait d'ailleurs bientôt. Je l'assomais rapidement avant qu'il ne puisse riposter. Il s'écroula dans la neige, trop faible. Je l'avais enroulé dans une cape, mais bon.. Apparement le froid avait eu déjà raison de lui. Ses doigts étaient violacés, et son bras ne pouvait plus bouger dû à la fracture.

Je prenais soin de l'attacher et de le bailloner avant d'entrer dans le sanctuaire. Je le portais, laissais ma jument dans l'entrée de la grotte et rentrait sans difficultés dans la grande salle.
Je déposais l'enfant sur une cape. Les trois autres étaient attachés aux cages, baillonés à l'avance. Je le mettai ensuite dans une des cage, avec les trois autres.

Les quatre faisaient pitié, et ils maigrissaient. Fallait juste que je les garde en vie pendant un petit bout de temps. Je ne leur faisais pas de mal directement, ils étaient juste baillonnés et enfermés dans une cage ! Mais bon. Je leur avais fait du mal avant d'entrer dans le sanctuaire, et tout était réglé.

Dans quelques semaines je leur enlèverai leurs tissus de leur bouche. Ils n'auront même plus la force de parler. Je les nourirais juste assez pour qu'ils survivent.
Qu'est-ce qu'il faisait bon dans le sanctuaire... Je vais y rester quelques jours. Puis je repartirais, en chercher d'autres. Pour l'instant je n'ai pas été prise sur le fait, mais il faudra que je continue à faire attention.

J'espère qu'Annika, de son côté, s'en sort.

Dans la chambre :

Je me glissais dans l'eau du bain. Elle était tiède et avait été mise dans la baignoire depuis peu de temps, ce qui me permis d'apprécier pleinement ce dernier.
Je regardais les multiples dessins accrochés. Mais particulièrement un..
Elle était assise, sur le rocher. Le rocher qui existe toujours. Son regard est posé nul part cependant. Il semble regarder sans regarder, voir sans voir. Elle ne se limitait plus au simple décor, elle regardait ailleurs. Maman.

Je ne pouvais m'empêcher de la regarder aussi, sur ce papier. Cela me faisait froid dans le dos.
Nombreux étaient les autres croquis de femmes à côté d'elle, mais elles n'étaient pas mortes, les autres. Enfin.. Je crois.

Ma mère, si. Et pourtant elle reste là. Et sur ce papier, on dirait qu'elle est morte également, alors qu'il avait été dessiné pendant qu'elle était en vie. Alors que les autres ont toujours quelque chose de plus qu'elle. Une petite étincelle qui pourrait les rendre vivants et les faire sortir de ce papier.

Pas elle.

Elle, elle semblait être condamnée à rester dans ce papier. A ne s'y échapper que grâce à ses yeux, si bien dessinés.. Que grâce à son regard. Elle me faisait peur. Elle me rendait jalouse.
Jalouse de quoi, elle a tant souffert. Mais grâce à sa souffrance, elle était quelqu'un. Elle savait qu'elle respirait, puisque ça lui faisait mal.

Ce dessin était si beau. Elle était si belle. Ce dessin est si beau. Elle est si belle.

J'ai peur de ce qui va m'arriver, et je m'en fout tout autant.

Je sortais du bain. Je m'essuyais avec une de mes cape propre.
Je marchais doucement vers le dessin, après avoir pris du papier vierge.
Je la regardais un instant, comme ça, pour rien.

"Tu es si petite, ici, ma chère maman. Tu es petite, et tu n'es rien. Je pourrais t'effacer de cette feuille en crachant dessus et en étalant tes traits, afin que tu ne ressembles à rien. Afin que tu sois enfin ce que tu croyais être. Tout ce qui était net chez toi, c'est que tu savais que tu allais mourir. Tu n'étais même plus sûre de ton passé... Pourquoi je ne pourrais pas t'effacer, hein? Pourquoi je pourrais pas? Pourquoi je pourrais pas éparpiller ce qui reste de toi?! Je ne peux pas le faire dans ma mémoire, je peux peut-être le faire sur ce papier !"

Ma main se serrait. J'étais nue devant ces nombreux dessins. Devant ces personnages qui me fixaient ou qui regardaient ailleurs depuis l'éternité. Depuis qu'on les avait ainsi créés.
Ma mère elle, s'en fichait. Elle regardait avec ses yeux vides, comme si elle n'en avait rien à faire. Ou comme si elle était prisonnière de son impuissance.

Combien de temps je suis restée face à ce dessin, face à cette représentation.
Je ne sais pas.
Je sais juste que je n'ai pas réussi à vider l'eau de la baignoire ou à crâcher sur cette feuille. J'ai juste posé et accroché avec délicatesse le papier vierge sur le dessin afin de la cacher.

"Tu le disais toi même maman. Tu aimais détruire, mais tu savais pertinement qu'ignorer était une méthode efficace quand on ne pouvait rien faire d'autre contre l'adversaire. Quand tu ne pouvais pas t'en servir."

Je parlais à la feuille blanche. A ce rien. A ce vide imparfait. A ce qu'elle était devenue. Puis je me détournais et allais m'allonger sur le lit. Je me glissais dans les draps, et observais longuement les autres croquis.

"Maman, je peux rien faire contre toi. Et je ne peux même pas faire quelque chose pour toi... Toi t'es heureuse. Je peux pas t'offrir mieux que le bonheur auquel tu as eu accès si difficilement. Ce bonheur que tu as eu grâce à une partie au malheur de tes filles. Je t'ignore car je ne peux pas me servir de toi. Car tu as fait la même chose pour moi. J'espère que moi, quand j'aurais cessé de t'ignorer.. Ca sera pas trop tard."

Je me réveille en pleine nuit. Je m'habille, j'ai l'impression qu'il fait trop chaud dans cette pièce. Bien trop chaud. J'étouffe presque. Je transpire beaucoup.
Je finissais de m'habiller. Je prenai un sac, laissais mes autres affaires dans la chambre.

Je sortais. Passais par les différentes pièces, les différents couloirs. J'arrive à l'auberge, puis je sors. Il fait encore nuit, je n'ai pas dû dormir beaucoup. Tant-pis. Une grande bouffée d'air me déchire les poumons comme cela pourrait être ressenti par un nouveau né. Je tousse. Je regarde la neige au sol. Elle est moche. Tout le monde l'a piétinée, et elle est devenue marécageuse, boueuse. Je vais aller me promener.

Même si ça n'est pas sûr par ici, faut que je m'éloigne de cette ambiance, un peu.
Qu'est-ce que je vais faire, hein? Je marche un peu, beaucoup, longtemps. Je pense. Un peu, beaucoup, longtemps.

Je réfléchis à beaucoup de choses. Et cela fait longtemps que je n'ai pas vu Ashara... Ni Diyren. Il faudra que j'aille le voir, pour lui raconter. Et lui faire part de mes projets, aussi. Lui dire. Lui dire ce qui me passe par la tête, et ce que j'envisage.

Je vais écrire à Ashara, aussi. D'ailleurs je vais m'y mettre maintenant. Je m'assois dans le froid, contre un mur. Je sors mon attirail. Je suis protégée de la neige. Je suis dans les quartiers pauvres, je ne devrais peut-être pas.. Bof. J'ai mis mon grand manteau, et il est usé. Si je baisse la tête, ils ne verront pas. Et ils croiront que c'est encore un pauvre.

Un pauvre avec du papier et de l'encre de qualité? Qui en plus, écrit? Tant-pis. Je prends la plume, un bout de carton comme support. Je pose ma feuille dessus, et commence à rédiger.

Chère Soeur !

Cela fait longtemps. Trop longtemps. Je pense que je vais emménager à Lorgol, tu sais? Même si tu n'es pas spécialement pour. Même si moi non plus. Mais c'est une ville comme les autres. Je tente de lui trouver pleins de points positifs, mais j'ai du mal. J'ai peur. Peur que ça ne me convienne pas. Je me pose beaucoup de questions, bien trop. Mais je n'ai la tête qu'à ça. Il faut me comprendre, j'ai l'impression d'être perdue. De ne tenir plus aucun fil de quoi que ce soit. Beaucoup de choses m'échappent, je fais avec.
Tu te rends compte? Je t'écris. Ce que je ne fais jamais, d'habitude. Je ne sais d'ailleurs pas si je vais te faire parvenir ce message, mais peu importe. Je commence à ne plus avoir envie de me déplacer. D'habitude, c'était la chose que je faisais quand j'étais épuisée de tout. Là... Là je ne peux pas. Je n'y arrive pas. Même pas à bouger mes fesses, ma chère.
Tu sais, les souvenirs. Je commence à en avoir la tête pleine, même quand je regarde les paysages de Luskan et de ses alentours. Je vais rencontrer de nouveaux gens. Je te raconterai quand je te verrai. Bientôt, j'espère.
Et toi? Tu vas bien? Et le cher Olivieih? Et son agréable accent? Tu continues à le voir? Et la maison? Ne me répond pas par lettre. Réfléchis juste aux réponses, et penses-y fort. Je les devinerai. Je n'ai pas envie que tu m'écrives, je trouve cela dégradant. Je préfère te voir, que d'écrire sur un papier en imaginant ton visage et le son de ta voix. J'ai peur de ce qui n'existe pas, ou encore de ce qui n'existe plus.
Là je suis dehors comme une paysane. En train de regarder les flocons de neiges. J'écris mal, mais j'ai encore un peu les doigts engourdis. Des fois j'ai très chaud, des fois j'ai horriblement froid. C'est peut-être à cause de ce voyage qui m'a paru si long ! Là encore il faudra que je te raconte. Les Guides de Lorgol sont assez spéciaux.
D'habitude penser me suffit, mais là j'avais besoin de t'écrire, à défaut de te parler. Car j'aurais beaucoup à faire d'ici bientôt. Ca m'occupera, et je pourrais me plaindre du trop plein de travail ! Car pour l'instant, on ne peux pas dire que je suis débordée.. Je ne l'ai pas vraiment été.
J'ai retrouvé pas mal de mes planques de pièces d'or dans la montagne ! Je les avais oubliées. J'ai pu donc retoucher l'or en grandes quantités... Quel plaisir. Comme le luxe m'avait manqué ! A peine je commence à y regouter que je trouve cela insuffisant. Je vais me battre pour un sacré confort que toute la citée des Voiles m'enviera. De nouveaux tissus, de nouvelles robes que je me ferais bientôt ! J'ai déjà commencé à dessiner des croquis de tenues. J'irais les faire faire très prochainement. Je t'en ferais parvenir, promis, même si tu ne dois pas en manquer.
J'ai aussi acheté de nouveaux bijoux ! Ils sont magnifiques, et on a bien voulu me faire des prix. D'ailleurs j'ai réussi à avoir un merveilleux anneau gratuit, alors qu'il coûtait une fortune.. Je ne te dirais pas comment je l'ai obtenu, bien évidemment !

Je te souhaite une agr...

-Scribe?
J'allais relever la tête. Gnih. Je me contentais de plaquer la feuille contre moi.
-Scribe? répêta la voix.
-Non.
-Dommage.
Il se contenta de me balancer une pièce à côté de moi, l'enflure. Je relevais la tête.

Non mais oh, gardez votre piècette pour aller vous acheter des vêtements, plutôt ! avais-je envie de dire. Pis j'avais aussi envie de lui rebalançer la pièce en plein milieu du bide.

Mais j'avais pas envie de me faire taper.

Je finissais rapidement ma lettre froissée. Je la pliais et la glissais dans mon soutif sous mon manteau.
Je me relevais, et me dirigeais vers le port.

Je n'avais pas prévenu que je m'en allais quelques temps dans les montagnes... Je me tournais. Plissais les yeux.
Je retournais sur mes pas pour aller laisser un message à une personne de l'auberge.

Je l'ai payé, m'enfin... Je ne sais pas si il lui fera parvenir le message. Ca m'étonnerait. Mais ça sera pas de ma faute, au moin !

{Pour expliquer l'absence de Wer à cause de la panne -.-'}

"- Là, je hurle. Quelle horreur, de petits serpents gambadaient paisiblement derrière Annika, et se balladaient, sifflant doucement. Des bébés, peut-être.
Annika me disait de garder mon calme, mais je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir un profond dégout pour ces petits machins verts écailleux.

N'empêche qu'ils se dirigeaient tous vers le croisement du Nord. Et il y en avait de plus en plus. Ils se dirigeait vers le "lac" du milieu. Pis ils se laissaient tomber dedans, avec calme. On s'approchait toutes deux pour voir vite fait...

Et là, pendant qu'on regardait en bas et que je disais que ces machins là allaient peut-être se reproduir, et tout...
Un ENOoooooooooOOOOrme serpent s'avançait doucement. Je tournais la tête vite fait tu vois, je l'ai vu.. J'ai dit à Nini de pas bouger, elle a tourné la tête et a pâli aussi. On a pas bougé comme ça pendant de longues minutes, l'autre s'était enroulé à un arbre... Et il nous fixait.

Et là, tu vois, je me disais que ça ferait une belle bête à enfermer et à revendre, mais je me voyais mal capturer ce machin là. Et tout d'un coup, plouf, il se laisse tomber également dans le lac. Je n'irais plus JAMAIS me baigner là-dedans.

On voyait le lac bloublouter, et je remarquais qu'ils étaient peut-être en plein ébat sexuel. J'entendais un légé sifflement derrière nous, et quand je me retournais, une méduse était derrière moi. Rien qu'à sa chevelure de serpents qui regardait alors Annika, je savais que cette bestiole, il fallait pas la regarder dans les yeux sans quoi on était pétrifié. Je tournais vite la tête.

Je chuchotais à Annika de fermer les yeux et de ne pas la regarder....
Elle sifflait, parlait bizarrement. Puis elle a appelé d'autre serpents, et parlant toute seule. En disant qu'elle savait pas quoi leur donner à manger, na na na.

Moi qui ai mais HORREUR des serpents, j'ai cru que j'allais faire une crise cardiaque quand je sentais ces trucs effleurer mes jambes. J'ai essayé de chanter pour les apaiser mais ça n'a pas servi à grand chose.

Je m'étais décallée d'un pas sur ma gauche, mais j'ai failli tomber dans le vide. Elle faisait que de nous dire d'ouvrir les yeux pour la voiiir ou pour voir Annika ou les serpents qui étaient sur elle...

Soudain on a entendu la lézarde siffler et vociférer, et une autre voix s'était faite entendre.
Un de ses bébé chéri s'était pris une flèche en pleine tête.

Toujours les yeux fermés en train de paniquer, j'entendais et reconnaissais la voix de Kath. Ouf ! Elle allait nous sauver ! Seulement la méduse m'avait pris par le bras, et disait d'un ton miéleux que si elle faisait quoi que ce soit je tombais dedans.
Et là j'ai entendu Ekath dire "Vas-y, vas-y pousse là que je puisse te viser par la suite."

"NonoONononon ! Me lâchez pas ! Me poussez pas !" avais-je dit, un truc comme ça.
Non mais quelle grognasse, j'avais horreur de l'eau verte en bas..Et...Et les serpents dedans et... Et Ekath voulait qu'elle me jarte dedans?! Elle veut ma mort ou quoi?!
Et là, j'ai senti la méduse m'entrainer dans le vide.

J'ai eu l'impression que la chute durait mais une éternité, t'imagines? Et SPlATCH !
J'étais en toge...
Surtout pas ouvrir les yeux. Alors je n'ai pas ouvert les yeux. J'ai nagé vers la surface en pestant. Je sentais les serpents se glisser entre la toge et ma peau...

Alors j'ai replongé, j'ai ôté ma toge qui était d'une lourdeur inimaginable à cause de l'eau. Je ressortais découverte. Je sentais les serpents, les algues contre ma peau qui s'enroulaient autour de mes bras...giih..

La méduse me choppait l'épaule. Et me tenait fermement. Je tentais de nager, mais impossible. Elle discutait avec Ekath et Annika. J'avais de l'eau dans la bouche, dans les oreilles, et dès que je voulais ouvrir la bouche pour hurler un serpent frôlait mes lèvres.

Je me taisais, et tentais de garder au moin la tête le plus possible à la surface. La méduse faisait que de me dire d'ouvrir les yeux, mais même si je voulais, j'aurais pas pu, tellement j'avais de flotte autour de moi.
Ekath voulait viser la méduse, mais j'étais devant. Puis je l'ai plus entendu.

J'avais froid, j'avais plus de force, j'ai cru que j'allais mourir. Je voulais me laisser aller, et plus me débattre, pouvoir me reposer sans bouger et couler. Mais non ma ptite Wer, me disais-je. Mais non ! C'est trop con ! Pas à cause d'un demi-poisson demi-vipère !

Puis elle m'a soudainement lâché. Alors j'ai nagé, nagé, nagé !
Mais Annika m'indiquait que je nageais vers le milieu du lac, là.

Alors j'ai nagé nagé nagé vers le sens inverse ! Et là, sprotch, je me suis pris la paroie.
Je m'agrippais à la terre-glaise et aux rochers en gueulant que j'avais failli mourir, que vite il fallait que je sorte, que j'aime pas les serpents, que je veux sortir de là !

Annika me dit de la fermer. Je tente d'ouvrir un oeil, je me tourne rapidement........
J'étais seule dans le bassin en train de gueuler comme une couillionne.

Je reniflais, j'avais même envie de dire des gros mots. Je hurlais surAnnika afin qu'elle me sorte de là, elle prit son fouet et l'attacha à un arbre.
Je regardais le bout du fouet, il avait des clous, parfois, dessus... *-.-*

Tant-pis, je tentais de grimper quand même. J'en pouvais plus, j'avais envie de vomir tant j'avais avalé de l'eau.
Alors que j'avais les pieds contre la paroie et les mains accrochées au fouet, on entendait de nouveau les bloubloutement... Et là... un "Beeeaaaarghhhh". J'hurlais.

Je m'accrochais du mieux que je pouvais au fouet en hurlant. Ce hareng était encore vivant et allait me bouffer ! Mais en fait non. Elle se contentait de partir du lac dans le sens inverse... Je n'en pris pas grande attention, j'essayais de sortir de là au plus vite...

Après avoir atteint la berge, des algues dans les cheveux, une odeur de poisson mort sur moi... Je me reposais. J'étais épuisée.

Puis là, j'ai vu Kath en jolie statue. Je me levais, les mains écorchées par le fouet. J'ai trouvé une dague par terre, je la regarde, je la prend. C'est bizarre quand même que les méduses aient ce genre d'arme..Tant-pis.

Annika m'enroule dans sa cape, étant donné que j'étais à moitié à poil. Elle me dit de veiller sur Ekath le temps qu'elle aille chercher de l'aide. Je le fais, emmitouflée dans mon pauvre tissus.

Et merde, j'ai choppé un rhume. En plus, une nuée de chauves souris est passé au dessus de nous, puis après tout d'un coup après un coup d'orage, la pluie battante. *-.-*
Comme si je n'étais pas suffisement trempée....

Pis après... Des éclairs, près de nous ! Je me demande comment ça pouvait être pire. J'avais envie de laisser Kath, mais bon. Peut-être pas une bonne idée. Surtout qu'on dit que ça entend, même sous une pierre.
J'ai parlé un peu toute seule à Ekath. Puis une fille est arrivée, je lui explique le truc et lui fait un cours sur les statues. Puis après, une troupe est arrivée pour la délivrer.

Beryl a fait ses grands airs. Annika n'a pas été futée, elle a dévoilé mon prénom. Je lui en ai voulu, je suis partie vociférante, après avoir tenté de lire un parchemin pour délivrer Kath."

Le clébard cligna des yeux, et revint se gratter l'entre-jambe.
Je lui envoie un coup de pied dans le cul, il a pas écouté mon récit. Et je reprends ma route vers l'auberge de l'oubli.


"Tout ce que je sais, c'est que ce demi-hareng à l'haleine de morue et à la coiffe de serpents... He bin elle va être bientôt en vente sur le marché. Ca c'est moi qui te le dit..." marmonnais-je.

Le sceptre

On m'a dit que j'allais mourir. Que la méduse allait me tuer.
Un homme me l'a dit.
Est-ce que c'était vraiment un homme, cela m'étonnerait. Je ne sais pas.

Il m'a dit que je voulais la tuer, alors que la méduse me trouvait pourtant belle créature.

Il m'a dit que la vengeance ne menait à rien.
J'ai répondu qu'elle menait à ma propre satisfaction.
Il a ri, et a dit qu'il savait que j'allais répondre cela.

La vengeance va me mener à ma perte, apparement, comme il l'a dit. Ca me rappelle l'histoire de ma chère mère. La vengeance et la mort, une histoire de famille chez les Waarn'ess?

C'est drôle, toujours pareil. Je vais mourir comme ma mère? Ca serait bête, moi qui prétend être plus intelligente qu'elle. Non...

Non... Je n'ai jamais prétendu cela, jamais.
Ou je ne sais pas. Je ne sais pas, je ne sais plus.

Tant-pis. Moi aussi je commence à oublier, j'aimerai mais en fait je n'oublie pas. Je peux pas, j'efface. Je n'oublie pas, je veux effacer sans le vouloir. C'est ça, oublier?

L'homme m'a proposé un présent, car je voulais qu'il m'en dise plus sur mon futur, il l'a refusé. Il m'a demandé ce que je voulais comme cadeau, je n'ai rien trouvé à dire à part puissance, gloire, force, beauté..

Les choses banales que l'on peut avoir soit même, sans demander l'aide d'un magicien. Ces choses là je vais les avoir sans son aide.
Je lui ai demandé qu'on se revoit, aussi.

Vu que ma demande était imprécise, il m'a donné un cadeau imprécis.
Un sceptre... Je ne sais toujours pas ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il fait. Il faudra que je l'essaye, mais j'ai un peu peur.

Je l'ai gardé.
Je suis partie.
J'ai disparu.
Lui aussi je crois.

Il faut que je l'essaye. Il veut peut-être me tuer lui. Je ne sais pas. Il faut que je l'essaye. Je réfléchis. Il pleut. Luskan était encore sous les eaux.
Ca sentait le marais, l'humidité. Le froid, la boue, l'herbe trempée. Le crapaud.

Et pourtant j'étais resté sur cet arbre toute la nuit en train de réfléchir et tenté d'apercevoir la méduse.
Pas vu.

Il faut que je la trouve tout de même, je le ferai. Seth m'a donné quelque chose qui pourra m'aider à sa capture, c'est bien.. C'est bien. J'ai un petit plus face à cette vipère.

Je veux pas mourir comme ma mère, mais en même temps... J'ai envie de savoir si on peut changer le cours des choses. Si je peux changer ce qu'il a vu, ce qu'il m'a dit. Si je peux ne pas mourir pétrifiée dans la forêt, et oubliée parmis les ronces. C'est bête comme mort, mais si je me penche un peu je pourrai servir de porte manteau.. Ou encore de support à pigeons.

Pauvre de toi petite Wer. Pauvre de toi. Tu te perds dans une cause qui n'est voué qu'à ta stupide personne. Ta mère se battait pour sa soeur.
Non, pour elle, pour sa vengeance. Qui me dit que Naatsë désirait être vengée... Elle voulait juste revoir ma mère.

Maman s'était perdue, moi je suis perdue.

"Je veux bien finir en statue, mais pas dans la forêt, sur la place de Luskan !" lui avais-je dit.

Brouillard

Pourquoi gardons nous au fond de nous tout ces souvenirs. Attachés aux odeurs, paysages, touchers. Pourquoi on en oublie autant. Pourquoi on a l'impression que ceux qu'on a oublié... étaient les plus importants. Que ceux qui sont encore imprégnés dans notre mémoire ne sont que... "ça". Qu'un "ça".

Je ne suis que "ça".

- Tu dois t'élever toi même, Wer. Aucun être ne peut en élever un autre. Tu es supérieure, ou tu ne l'es pas. Si tu veux le devenir ça sera au prix de sacrifices et de douleurs. Si tu ne veux pas le devenir, ça sera au prix de sacrifices et de douleurs. Que choisis-tu?
- Je ne sais pas...
Elle me regarda en fronçant les sourcils.
- Alors tu ne m'as pas écouté.
Je réfléchissais, elle répéta la phrase.
- Que choisis-tu?
- De le devenir?
Elle fit une brêve attaque, s'arrêta.
-Que choisis-tu?
Après un silence... :
- Aucune. Je le suis déjà.
Et là, elle souria.

C'est bête, des fois. Il suffit d'écouter. Je n'avais pas envie de l'écouter. J'avais entendu.
Et là encore, parmi un souvenir, encore un de ma mère, je me demande comment j'ai fait pour avoir trouvé, pour l'avoir fait sourire.
Les souvenirs les plus forts et les plus tranchants sont ceux de son visage.

Je ne la déteste pas, je l'aime. Je ne l'aime pas, je la déteste.
Je la déteste.
Je l'aime.
C'est ça, vivre. Ou je me trompe peut-être. C'est ça, mourir. C'est ça, ne pas être, c'est ça, dépendre de quelqu'un.

Un jour, j'avais raconté à des jeunes gens assis autour d'une table, après avoir dansé...
Que je ne savais plus danser. Et ils m'ont regardée comme des cons. Ils ne me croyaient pas, et moi je savais que j'avais raison. Je ne me souvenais pas comment on dansait, je dansais. J'avais appris, mais j'ai oublié comment j'avais appris.

J'ai dansé, longtemps, trop longtemps, très longtemps, bien longtemps. C'était bien. C'est bien. Danser c'est comme marcher. On ne sait pas comment on marche, ni pourquoi. Je ne sais pas comment je danse, je ne sais plus danser, je danse. Ca n'est pas pareil.

Ils ont ri, et ont remplis leurs chopes. J'ai jeté un oeil par la fenêtre. Et je me suis dit qu'il fallait que j'apprenne à regarder. Et je me suis trompée. J'ai eu encore faux. Je n'ai pas regardé, j'ai vu.

Je me suis perdue, elle m'a perdue.

Ashara s'entrainait à se battre seule sur le gazon, elle est si différente de maman. Je vois encore Naatsë éclater de rire quand elle tombait. Je vois encore ma mère croiser les bras et esquisser un bref sourire, parque Naatsë était à côté d'elle, et qu'elle était bien.

Mais je revois aussi ma mère froncer les sourcils quand je tombais sur la pelouse. Quand elle était seule derrière les barrières. Sans sa soeur, sans son envie de vivre. Avec sa haine, avec sa colère. Pourquoi elle.

Pourquoi on nous a pris notre tante. Pourquoi ensuite on nous a pris notre mère. Pourquoi on lui a pris sa soeur, pourquoi ensuite elle s'est laissé mourir. Pourquoi Ashara et moi nous ne comprenons pas. Pourquoi on croit le comprendre alors que l'on ignore. Pourquoi pourtant au fond de nous on le sait.

Ma soeur me sourit, je lui sourit. Etrangement, j'ai l'impression que nous ne sommes que des copies. Que les générations se succèdent, que le monde ne se renouvelle jamais. Que c'est toujours le même, avec les même protagonistes. Une pièce de théâtre, où moi et ma soeur et le reste du monde sommes placés dans le décors. Oubliés sans l'être. Vu sans être regardé.

Je ne veux pas ressembler à ma mère, et en me disant cela, je lui ressemble de plus en plus. Je ne sais pas comment cela va se finir, je ne sais pas comment cela va commencer, ou si ça a déjà commencé.

J'en ai marre de penser à moi, de penser à elle. Il faut que je m'occupe, et en me disant cela, j'erre de plus en plus. Avant je disais que je n'avais aucune possibilité, alors qu'en fait j'en ai trop. Beaucoup trop. En avoir qu'une seule est si simple. Laisser le choix, c'est laisser la possibilité d'avoir des remords.

Tandis que quand on a qu'un choix, c'est comme ça. Ca n'aurait pas pu être autrement. On le sait, et on est en paix.
Je sais pas si ce que je fais est bien, je suis persuadée que non. Que mes intentions sont nulles et ne servent à rien. Egoiste.

C'est par nature. C'est leur nature. C'est ma nature.
C'est trop simple de se dire ça, et c'est leur donner raison. Je fais parceque j'ai choisi. Oui.

Oui...

Après la course poursuite avec les Tempusiens, le sceptre

[…]

-Et sinon il faut que j’essaie mon sceptre ! Allez, s’il te plait ! dis-je en joignant mes mains et en clignotant des paupières.
- Bon, d’accord.

On monte dans la tour, elle m’emmène jusqu’à une petite salle vide, et y fait apparaître son sanglier.
Elle s’éloigne un peu par sécurité, je bidouille le sceptre… J’vais bien trouver.

Et là, paf ! Une odeur putride se déclenchait autour de la pauvre bête. « Ca shlingue ! Pouah ! »Je lève un sourcil, blasé.


- Pfff, c’est nul… dis-je en soupirant.

J’avoue que je m’attendais à un truc gigantesque ! Une pluie de météores, ou un super sort de mort… et non…Ca…

« Attend », fit Annika. Elle regarda de nouveau mon sceptre, le tourna dans ses mains expertes, et me le retendis. « Réessaye. »
Je m’exécutais… Et là, une nappe de ténèbres engloba le cochon.

- Génial ! Ca change à chaque fois !

C’est trop bien. Elle me parla un peu de ce genre de magie, que c’était très dangereux, que c’était imprévisible. L’entropie, apparemment.
Alors on l’a essayé plein de fois ! Invisibilité, ténèbres, force accrue, annulation des effets des objets magiques (ça c’était quand je l’ai essayé sur Annika), apparition d’un rat, changement d’Annika en poule, puis en pingouin ! Et ça m’a même changé en pingouin une fois. *-.-* Ca peut aussi donner des pierres précieuses… J’ai eu des diamants, des saphirs.. Ce sceptre est magnifique !
Un moment, ça n’a rien fait sur le blaireau.

- Ca fait rien, ai-je dit.
- Ca doit être le changement de sexe, mais sur un blaireau ça se voit pas vraiment. Faut l’essayer sur Erk, imagine, il ferait que de se caresser les seins, rigola t-elle.

On passa notre journée à s’amuser après. Puis, il fallait absolument que je le montre à Sethaïnal ! Alors je suis allé au repaire. J’étais en train de le détailler quand il est arrivé, et je l’ai supplié de me laisser l’essayer sur lui ! Après quelques petits tours de persuasion, j’ai réussi !

J’ai reculé… Et là, paf ! Je l’ai essayé. Et ça a fait comme avec le blaireau, une odeur ignoble s’est propagée dans tout le repaire. Affreux.
Alors j’ai demandé à le refaire. Là, tout le personnel du repaire m’a lancé un regard noir et froid. Je me suis excusé d’avance bien haut, puis j’ai réessayé…

Et là, je me suis changée en pingouin. *-.-* Evidemment, il fallait que ça soit devant lui. Alors il se mit à éclater de rire, il rigolait, rigolait, rigolait. J’étais furieuse, je levais le nez en partant et allait m’asseoir sur un coussin. Il continuait de rigoler, alors, furieuse, j’ai dirigé le sceptre vers lui… Et là, il s’est pris une décharge électrique.

Il n’a plus ri du tout. Il était froid, m’a lancé un sale regard, et m’a fait la morale, en disant que j’aurais pu le tuer, nia nia nia…
Ca devait peut-être jouer sur les humeurs. Enfin bon, tout à l’heure ça m’aurait étonné que je fusse d’humeur à me changer en pingouin. *-.-*

Puis j’ai continué mes petites expériences sur le slaad. Une boule de feu ! Au moins, j’ai vu que je n’avais justement pas tout vu. Ce sceptre est génial, il va me rendre riche ! Ca a même provoqué un petit tremblement de terre !

Seth m’a dit que ça sera moi qui devra payer les réparations s’il y en avait à faire.
Puis finalement j'ai arrêté de jouer avec.

…..J’ai envie d’un dragon. M’enfin, le sceptre doit pas avoir ça comme option. M'enfin, je veux un petit bébé, j'ai lu pleins de choses sur l'élevage de ces bestiaux. Bon, bien entendu, les éleveurs de dragons dépassent rarement une limite d'âge mais... Mais ça pourrait être bien, et ça m'occupera ! Un petit tout petit. Roooh. Oui. Et si il y arrive pas, si je trouve pas, he bin je prendrai une panthère, ou un tigre ! Un tigre blanc, ça irait bien avec mes tenues.

"Ah oui, encore un caprice..."
"Tout à fait !"

[Anim Livre à écrire..mais flemme...plus tard !]

Promenade en forêt

Bon, depuis le temps que j’évite cette forêt.
Il faudrait peut-être que je me lance à la recherche de cette truie de méduse.
Motivation Wer, motivation.

Je suis allée jusqu’à mirabar pour trouver des parchemins qui pourraient me servir. Mais bon.. J’imagine que le bouclier de Seth va amplement me servir. Je suis sûre que cette grognasse ne s’attend pas à ce que j’ai un tel objet. Bien fait pour sa tronche.

Je l’ai tout le temps quand je suis aux abords de Luskan. Soit sur moi, soit accroché à la selle de mon cheval.
Mais qui me dit que je vais la trouver, hum ? Si ça se trouve, elle n’est déjà plus à Luskan. Plus dans la région. Ou alors elle est déjà morte.

Ca serait dommage. J’aimerais bien l’avoir moi personnellement. Vivante, encore mieux. Ou alors, si je ne l’ai pas, que je trouve ce magicien, pour lui parler. Pour en savoir un peu plus. Je ne serais pas sous l’effet de surprise, et je pourrais en demander plus et non pas rester muette pendant qu’il me pose des questions. Ca sera à moi d’en poser. Puis peut-être que cette fois j’aurais des réponses !

Et là, je suis dans le bois. Et il fait horriblement froid. Et il pleut. Et ça fait bien trois jours que je suis dans cette maudite forêt et je ne l’ai toujours pas trouvée. J’ai failli me faire charger par un sanglier il y a quelques heures, je ne l’avais pas vu. Tant pis. De toutes manières, la nuit ici, il y a trop d’animaux qui font flipper.

Mais je reste quand même, je fais marcher mon cheval dans la boue, les feuilles. Moi je suis dessus et j’ai encore froid. J’ai trois capes sur moi mais ça ne suffit même pas. Je regarde la forêt qui semble animée de partout. Des bestioles sont dans les arbres et je me sens sans cesse surveillée. Par les pigeons, par les hiboux, les chouettes, les écureuils, et même les escargots.

La nuit, tout à l’air différent, et je tente de faire le moins remarquer ma présence dans cette nuit froide. Ma jument, elle, avance paisiblement, et je n’ai pas envie de lui donner d’ordres pour le moment. Elle marche à sa guise. J’espère juste vraiment savoir où je suis.

Je lève le nez vers le ciel, remarque la pleine lune. Et flûte ! Je reprends les rennes, et fait tourner mon cheval. Pas contente, celle-ci souffle par ses naseaux. On se dirige ensembles vers le cimetière. Elle a l’air moins calme, semble plus nerveuse, tant pis, j’ai promis.
Je la poste près des tombes, les observe silencieusement, puis entame un chant.

La douce mélodie avec les paroles longues et lentes semble apaiser mon canasson, et m’apaise moi-même. Chanter me fait du bien, j’étais sur les nerfs. Je chante le chant entier, un chant triste et animé en même temps d’un espoir contenu. J’aime beaucoup cette chanson, alors je la chante, comme je lui avais dit que je ferais. Comme il me l’avait demandé. J’espère au moins qu’il l’entend, qu’il l’écoute. Pour pas que je fasse ça pour rien.

C’est une demande, et je ne pense pas que ça soit une malédiction. Je ne sais pas ce qu’il se passera si je ne le fais pas. Alors je préfère le faire. Et puis, ça me fait du bien à moi aussi, qui aime chanter. Il ne m’a en fait pas maudit, il m’aide. Enfin, je ne pense pas que ça soit fait exprès.
Bon, ça va m’énerver si pendant une nuit à pleine lune, je suis fatiguée. Que j’ai envie de dormir, de pas me bouger. Là, oui, ça va m’ennuyer de me lever et de me déplacer pendant quelques heures à cheval pour chanter pour des morts.

Tant pis, c’est comme ça. Pas autrement.
Mon chant est fini, le silence est revenu. Je tapote le cou de ma jument qui semble de nouveau sur les nerfs. Je préfère quitter le cimetière, nous nous exécutons. Et on revient dans la forêt, nous éloignant des morts et de leur repos. En fait, je ne fais que les bercer. Un jour, j’irai leur chanter une chanson paillarde et je viendrais bouger mon popotin et danser sur une tombe, pour changer. Ca va leur plaire. Ca va un peu leur changer les idées. Et après tout, je continuerai de faire ce que l’autre m’a demandée.

Heum. Enfin, je pense que je ne vais pas le faire.
Remarque, on ne doit pas rigoler avec la mort. Mais on peut bien essayer avec les morts.

Boucherie ! [1]

Je me promenais avec ma jument dans les bois, avec l’espoir de croiser cette maudite méduse. Je traversais la forêt qui semblait paisible, pour me diriger vers le croisement du Nord. Des bruits de ferrailles, des cris, des rires sonores… Un combat !

Un duel avait effectivement lieu en bas de la colline. M’ennuyant, j’ai préféré rester pour observer. Au fur et à mesure que le combat se déroulait, des personnes arrivaient. On devait bien être 5 autour des deux zigotos.

Il y avait apparemment un fanatique Cyriquiste, contre un paladin. Ce paladin, je l’avais croisé à Luskan quelques heures avant. Il regardait sans cesses vers le Nord… Et je venais de comprendre pourquoi. Il attendait le duel.

Les armes s’entrechoquent, se glissent dans la chair, des cris, beaucoup de gémissements ou alors les rires du Cyriquiste. Tout d’un coup, une flèche s’est plantée dans le dos du fanatique. Il hurla. Furieuse moi aussi, je fis descendre ma monture pour me rapprocher de l’archère.

« Vous n’avez en aucun cas le droit de vous immiscer dans un duel ! » m’écriais-je. Un autre homme était venu pour me soutenir et engueuler la tireuse. Mais elle n’écoutait pas. C’était une demi-dragonne, géante. J’ai pas trop insisté. Les deux protagonistes du milieu s’engueulaient moitié. Le fanatique disant que c’était un… un chien… Un truc. Je sais plus. L’autre répliqua qu’il ne fallait pas s’en faire, qu’il continuera le combat.

Chose dite, chose faite. Le paladin se rua sur le cyriquiste, et ceux-ci reprirent le combat de plus belle. Bientôt, c’était la fin, le paladin tombait. En voyant ça, un homme hurlait, vociférait et engueulait le cyriquiste… Et le chargea, pour en finir. Le fanatique crevait.

Moi je m’approchais dorénavant des deux cadavres. Je ne mis pas trop de temps à comprendre l’opportunité que j’avais. Je me mettais à fouiller le cyriquiste, pendant que la demi-dragonne se faisait engueuler, qu’un demi-orc pensait qu’il devrait peut-être vendre les cadavres, que celui qui avait chargé le cyriquiste après, se faisait lui aussi engueuler.

Après, j’ai pas trop suivi. Je papotais avec le demi-orc en disant qu’il devrait les vendre. L’orc hésitait, alors j’ai dit que finalement c’est moi qui le ferais.
J’ai trouvé pleins de choses sur le premier cadavre .. Une poupée, des superbes bottes, une cape géniale ainsi qu’une magnifique capuche. Une ceinture, des gants, un collier, des bagues… Cet homme était un trésor ambulant ! J’ai aussi trouvé un sceptre, et pleins d’autres choses. J’ai tout gardé.

Le demi-orc un moment prenait le cyriquiste par les pieds pour l’emmener, je prenais les bras et je tirais de l’autre côté en vociférant qu’il était à moi, qu’il était beau et que je l’avais touché en premier !
A côté de nous, je n’avais pas tilté qu’il y avait un nouveau cadavre, et que la demi-dragonne et un autre homme étaient en train de combattre.

Je tournais la tête vers le cadavre du paladin. *tilt* Lui n’avait pas été fouillé, et j’en tirerais sûrement plus que le cyriquiste dont j’avais pris quasiment tout sauf son armure et son pavois.
Alors, je lâche les mains de l’autre, et me rue sur le paladin pour lui piquer tout également, en disant que ce cadavre était aussi à moi, que je l’avais touché en prem’s. Mes sacs sans fonds commençaient à saturer, pour vous dire. Bottes, capes, bijoux… Tout revint dans mes besognes.

Mais le demi-orc débarquait déjà et tira une jambe. Je pris l’autre et tirais de mon côté. Le bougre ! Il voulait revendre ces cadavres, alors que c’était moi qui les avais touchés en premier ! 90/10, dis-je. 60/40, 60 pour moi ! Dit-il. On tombait finalement chacun de notre côté sur les fesses. (après avoir fait un 1 à notre jet de force tous les deux xD, énorme.)

Nan. Je n’étais pas d’accord et je n’allais pas lui laisser ces trésors. Finalement, on marchanda. Tout le monde était mourrant, autour de nous, 5 beaux cadavres gisaient, avec tripes et viscères à l’air libre.

« Bon » dit-il. « Je vous laisse fouiller les cadavres, et après, je les emmène ! »
J’étais d’accord, mais tous les cadavres, sauf celui du cyriquiste. Il accepta. Ravie, je m’afférais de nouveau à ma besogne. Je chantais en travaillant, sifflotant au paquet de pognon que j’allais me faire avec tous ces bijoux, et autres objets.

Le demi-orc était parti louer une charrette. Moi, je me dépêchais de récolter tous les biens qui pourraient être revendus. Il revint, et commençait lui, sa besogne, également joyeux comme un cœur, sauf quand il vit la taille de la demi pigeonne. Il les embarqua tous, me salua, et partit.

Je me retrouvais avec mon cheval et le cadavre du cyriquiste, entourée de mares de sang et quelques bouts de tripes éparpillées. Je me sentais très seule, et je tentais de réfléchir à ce que j’allais faire de lui.
Certes, j’avais trouvé un briquet à silex avec un petit bâton muni d’une mèche. Avec les couleurs pourpres et noires. C’était sûrement un fumigène, ou un truc qui éclate quand on l’allume, pour prévenir une tripotée de Cycy en furie.

Je l’ai gardé, finalement. Je tirais le corps très pâle du charmant homme à tête de mort (ahah) en haut de la colline, non sans peines. J’ai placé mon cheval en dessous… Et j’ai poussé le corps dessus.

Impeccablement mis ! J’étais fière de moi. Je réajustais les bras et tout. Ma jument avait tiré une sale tronche en recevant un poids pareil sans s’y attendre sur son pauvre dos.
Je vais aller vendre ce corps, soit aux siens, soit aux ennemis ! Ca me fera dans tous les cas des sous en plus. Ou alors, des ennuis en plus… Sûrement, d’ailleurs.

Tant pis ! Je me dirigeais après avoir posé des capes sur le corps, vers le Nord, vers les montagnes… Qui me serviraient à garder le cadavre en état jusqu’à ce que je trouve… quoi faire de lui.