[PRC][Validé][Guerrier/Chevalier][H]Jaï

Il faudrait que tu mettes la répartition des lvl pour chaque classe.

ça sera Guerrier 16/chevalier 10.

L'adoubement.

L'heure était venue. Jaï se rendit au temple ou elle avait été mandée, légèrement stressée. Combien elle aurait voulu que Wellan soit présent. Mais elle ne serait pas seule... adoubée sous le regard du véritable, elle ne pouvait se sentir seule. De plus, elle fréquentait le temple depuis un certain temps... d'autres visages familiers seraient présents... enfin pas tout le temps. Une nuit de veille l'attendait. Solitaire.
Le soleil se couchait. Et Jaï se prépara à ce qui allait suivre.
le prêtre saisit une épée posée sur l'autel et la lança en l'air, murmurant une prière. La lame s'immobilisa haut au dessus de la tête de la jeune femme. Il la laissa ensuite à sa méditation.
Jaï s'agenouilla, mains jointes.
Les heures passèrent.
Jaï priait pour être à la hauteur, ne pas faiblir, ne pas retenir son bras quand il fallait frapper, rester humble et garder en son coeur la compassion.
Que n'avait-elle attendu ce moment...
Elle était fort jeune, tout de même. Malgré tout ce qu'elle avait déjà fait... autour d'elle ses alliés lui semblaient si grands... tout comme ses ennemis.
La jeune femme risqua un regard au dessus d'elle... l'épée descendait. Elle se força à rester en place, à baisser la tête.
Que pensait-elle encore? Deux guerres, deux ans au service de Padhiver... et avant cela, la garde de Luskan, puis la garde d'or... et son apprentissage auprès de Wellan. Altorn ne lui avait-il pas dit, une fois, qu'elle avait gagné son respect... que si elle faisait preuve de patience les sceptiques finiraient par la voir telle qu'elle était?
un serviteur de la Justice en arrivait toujours, à un moment ou à un autre, à douter. Mais la... ce n'était plus du doute. Non, elle ne devrait plus se laisser manger par cela. Rester humble oui... se complaire dans son manque d'assurance, non!
Ce n'était pas un comportement de chevalier. Elle devrait rester droite et humble, mais cesser de se flageller de la sorte.
Sans un regard à la lame, qui avait arrêté sa descente, Jaï reprit sa prière, remerçiant le véritable, lui demandant la force de continuer à s'améliorer, de servir la justice.
Au beau millieu de la nuit, la jeune femme risqua à oeil au dessus d'elle. La lame, immobile, trembla un brin. Jaï baissa la tête à nouveau.
Pourquoi craindre que la lame descendrait?
Jaï sourit légèrement... tout simplement parce qu'elle était au dessus de sa tête, se répondit-elle à elle-même. C'était la foi qui la tiendrait en l'air. La foi en la puissance qui la maintenait.
C'était aussi un combat, mais contre elle-même. Le plus difficile. et seule sa foi lui permettrait de réussir. C'était troublant d'avoir ainsi son âme mise à nu devant le dieu qu'elle ferait le serment de servir en tant que chevalier le lendemain à l'aube.
Jaï, pour la première fois de sa vie, accepta de lâcher prise, de s'en remettre à une autre force que la sienne, d'y puiser sa force. Elle avait téjà voulu le faire... sans jamais avoir vraiment réussi, comptant, au fond d'elle-même, sur ses propres capacités, sur son propre courage. Ses anciennes prières, face au danger, lui parurent bien vides de sens.
La jeune femme jura d'y mettre sa Foi désormais.. Promesse non seulement au Véritable, mais à elle même.

La lame ne trembla plus jusqu'a l'aube. Jaï ne surveilla plus la lame, confiante dans le fait qu'elle resterait haut au dessus de sa tête.
C'est agenouillée devant l'autel, en prière, l'épée toujours dans les airs, que Tormistes et Torméens la decouvrirent le lendemain matin.
Jaï se releva, les saluant.
L'épée rejoignit la main du prêtre, qui lui sourit avec bienveillance. Prêtres, chevalier et paladins se placèrent de part et d'autres de la jeune femme. Sauf un, placé aux côtés du prêtre pour recevoir l'épée qui avait veillé l'écuyère toute la nuit.
"A genoux, écuyère de Neufcastel." Sa voix était douce sous son ton formel. C'était un moement de joie, un grand honneur. Elle les rejoignait. Jaï devenait Chevalier. Son coeur se gonfla de bonheur et de fierté.
"Jures-tu de servir le Véritable, d'obéir au dogme, de respecter le code de la chevalerie?"
"Je le jure."
"Sous l'oeil de la Loyale Fureur, je t'adoube, chevalier du Lion d'Or. Reçois cette épée, qu'elle soit le témoin de l'épreuve que tu a brillament traversée, qu'elle t'aide à soutenir, ainsi que ta Foi, celles à venir."
Il posa la lame sur chacune de ses épaules, puis, d'un geste, l'aida à se relever, lui tendant cette même lame. La jeune femme la reçut, s'inclinant une dernière fois.
Quand elle ressortit du temple, portant une armure à ses couleurs, le symbole du Lion d'Or bien visible, sa nouvelle lame dans le dos, auprès de l'ancienne, et bien c'était toujours la même... quoique?
Son regard, dur, s'était légèrement adoucit... une note de foi, d'espoir, peut-être...

Chevalier validé

*journal de Jaï*
Pourquoi faut-il que nous nous disputions?
Lui, voudrait prendre tous les risques pour moi... et je ressens la même chose pour lui. Je pensais les choses claires... le devoir avant tout. Et respecter le devoir de l'autre. Mais ce n'est pas si simple.
Je comprends... il a déjà failli me perdre à Echarmion. J'ai cru ne jamais le revoir quand il fut capturé. Ce que je l'aime, c'en est presque douloureux. Et je lui en veut de ne pas supporter que je me mette en danger, comme si ce n'était pas pareil pour moi!
C'est étrange... Il me dit qu'en devenant Paladin il a accepté de devoir se sacrifier pour les autres. Et moi en devenant chevalier, j'ai aussi fais un choix, je dois aussi combattre pour les autres, me mettre en avant dans le combat, à la place des innocents, dont la vie dépend de l'issue des batailles.
Pourquoi faut-il... que cela complique tout?
Si je devais recommencer ces deux dernières années, je n'effacerais pour rien au monde à nôtre mariage. Jean et nôtre fils, sont les choses les plus heureuses qui me soient arrivées, en même temps que mon apprentissage auprès de Wellan...
Mais pourquoi faut-il que tout en devienne... si compliqué!
Si Pierre suivait nôtre voie... supporterais-je de le voir faire?

Tout s'embrouille... je devrais demander conseil. Sentiments, devoir... je dois veiller sur les miens autant que sur les innocents que j'ai juré de protéger.
Tout devient si... compliqué.
J'étais si heureuse de passer cette étape: moi, Chevalier. Si fière de porter les couleurs du temple, après tous ces moments de doute, réussir cette épreuve... et lui, toujours la, si patient, toujours attentionné, si attentif. Et je découvre que nous avons l'un pour l'autre le même élan... de préférer tout risquer à la place de l'autre. C'est dangereux... j'espère que si nous effectuons une mission ensemble, ce réflexe ne parlera pas, cela pourrait nuire à nos compagnons si les choses tournaient mal.
Si seulement Wellan était la, il trouverait les mots... ah, me voila encore à regretter son absence, à rêvasser de me reposer sur mon ancien mentor. Je vole de mes propres ailes maintenant, je dois me faire une raison! J'ai eu la chance d'être guidée sur la bonne voie... mais je ne peux être tirée toute ma vie!
J'en comprends pourquoi certains refusent de se lier... même si je ne renoncerais pour rien au monde aux moments de paix que nous partageons, en famille.
Pourquoi tout cela est-il... si compliqué!

*journal*

Un peu plus de 4 ans que je suis ici... Je ne sais pourquoi, j'hésitais à le faire depuis des semaines, mais je suis retourné à l'Endroit. La où ils sont restés. Surprise dans ma réflexion par Thamriel, qui s'étonnait de me voir dans cet endroit si propice aux embuscades...
Les embuscades... j'ai fini par lui dire qu'il y avait eu deux morts en ce lieu, 4 ans auparavant... deux morts qui avaient baissé leur garde, qui se croyaient assez loin pour ne plus être en danger. Mais je n'ai pu dire ce qu'ils représentaient pour moi.
Cet homme est étrange... peu bavard, mélancolique, silencieux... Il a l'expérience que je n'ai pas, mais elle semble avoir été si dure pour lui. Je ne peux m'empêcher de lui faire confiance, d'écouter ses conseils, de lui parler. Lui-même s'en est déjà étonné.

Depuis cet incident, tant d'événements...
Les rumeurs vont bon train à Luskan d'après Armand, qui se dit si bien informé sur mes agissements dans la cité des voiles. Je ne vois que le reflet de rumeurs. Mes rencontres avec l'ennemi, programmées, seraient nombreuses si on les écoutait...
Quand j'y réfléchis elles ne sont pas si nombreuses. Quand nos face à face n'ont-ils pas été un hasard? Après la capture de Jean et deux fois à Luskan. Trois fois en tout... ce n'est vraiment pas énorme. Ensuite? Rencontres fortuites, ou je n'ai voulu Lui tourner le dos, ou j'ai voulu Lui faire face.
Dois-je hurler à tout va que je crains l'Impercepteur? Que je hais tout ce qu'il représente? Dois-je étaler ces émotions en public pour qu'on comprenne que je veuille lui faire face et non fuir? Que je veux connaître mon ennemi pour mieux le combattre?
J'ai appris à respecter mon ennemi. Est-ce que je l'apprécie en tant que tel? Je ne saurais le dire. Toujours étant que j'en ai peur, autant que je ne puis tolérer ce qu'il représente...

Nôtre captivité à Luskan m'a rappelé qu'il n'était qu'un homme et non le croque mitaine! Cela fait du bien quelque part... de se rappeler que l'ennemi est mortel, qu'il peut être vaincu, qu'il ne s'agit pas d'un être invincible, ni intouchable.

Mais, qu'on "jacte", comme le dit Armand, sur nos rencontres... cela rejoint les paroles du paladin d'Argent qui me somme de cesser tout contact. Ils seront tous ravis, les Bainites sont à nouveau bannis de Luskan! Ce qui n'est pas pour me déplaire non plus, sois dit en passant!

Mais à quoi pensent-ils? Je ne comprends pas!
Il est tellement aisé aux gens de voir les autres aussi versatiles que leur imagination le permet, fussent-ils chevaliers et soumis à un code, certes différent de celui des paladins, mais un code très rigoureux tout de même! N'est pas chevalier qui veut! Un Chevalier se lie Volontairement à son code, à son ordre et à ce qu'il a choisi de servir... On prend le Chevalier pour un simple guerrier... les gens ne connaissent pas la profondeur de ce lien!
C'en est consternant! J'ai parfois l'impression que seul Jean ne doute pas de moi.
Je devrais afficher mon code en place publique, avec une petite note rappelant que si je dévie, je serai rappelée sévèrement à l'ordre!
Et dans ce que m'a enseigné Wellan, il reste un point important: ne pas mentir. Ce point je le respecte, un chevalier au service de Torm ne ment pas!

Après tout, si on croit que je puis enfreindre une loi, même si celle-ci n'a aucune raison d'être contestée, pourquoi ne croirait-on pas que je fraye avec l'ennemi... ?

Que la Loyale Fureur me foudroie sur place si c'est vrai!
Je ne puis qu'ignorer ces rumeurs et je le ferai à l'avenir, la tête haute! Qu'ils parlent, je n'ai rien à me reprocher de ce côté! Je m'en remet à mon Seigneur.

Et avec tout ça? J'ai eu 19 ans... sans trop avoir le coeur à les fêter...

*journal... écriture fébrile, fiévreuse*

Ils ne comprennent rien... tous autant qu'ils sont. Même Jean doute de moi à présent. Ils s'évertuent à dire que je vais mal, avec leur mine inquiète. Mais je maîtrise la situation, oui, ils se trompent. Rien n'est grave, ça passe à chaque fois.
Comment ne peuvent-ils comprendre?
Ils ne le pourront pas... m'empêcheront-ils d'agir? C'est trop important, je ne peux rester derrière et surtout pas pour des broutilles!

Trop de fois je suis restée derrière... il y a eu ma grossesse, mon retour d'Echarmion ou je suis restée coincée à l'hôpital... et maintenant? Pour ces... ridicules choses sans intérêt ni conséquences... ils voudraient que je reste derrière? Ils vont m'entendre.

Ensuite j'irai à Luskan. Je le dois, c'est important. Jean y était opposé, mais je dois y aller. Et s'il ne comprends pas... tant pis. J'irai sans son consentement.
Je n'aime pas l'idée de partir en douce mais c'est pour la bonne cause. Il FAUT que j'y aille!

Après des mois d'absence, la jeune femme se préparait à reprendre du service.
La retraite à 21 ans? c'était mal connaître Jaï!!!

Mère de deux enfants à présent, le chevalier les voyait grandir avec tendresse. Pierre et Eline...
Mais son épée était toujours nécessaire et la jeune femme vivait aussi pour le combat. Combien de temps s'était-elle battue pour devenir chevalier, titre qu'elle désirait mériter et non porter en se pavanant sans rien faire pour lui faire honneur!