Le Val de Bise - Module NWN Forum du Val de Bise, module RP de Neverwinter Nights |
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| [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) | |
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Auteur | Message |
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Syldestar Douleur des Saintes Martyres
Nombre de messages : 3387 Habitat : Au milieu de vos cris de douleur à tous, dans la Grande Salle des Délices de Loviatar
| Sujet: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Jeu 28 Juin - 1:19 | |
| ATTENTION ! CE BG CONTIENT DES SCÈNES POUVANT HEURTER LA SENSIBILITÉ - Citation :
- Nom du compte joueur forum : Syldestar
Nom du compte joueur module : imune Nom du perso : Ti'yia Race : humain Age : 26 ans Alignement : Loyal Mauvais Religion : Loviatar Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Guerrier 12 / Maître d'Arme 13 Arme de prédilection/domaines/école de magie : Fouet Trait de Caractère : d'un tempérament dissipé et aussi incertain qu'un fouet en mouvement, Ti'yia masque ses travers derrière une discipline stricte apprise à grands renforts de coups. Elle tend à se considérer comme une vierge de fer et abhorre les femmes légères. Issue du peuple, Ti'yia a conservé une certaine "fraîcheur", malgré ses vaines tentatives de contrôle de ses manières en société. Prompte à la colère, antihéroïne. Description physique : jeune femme aux rondeurs bien dessinées, légère tendance à grossir vite si la constance de l'entraînement physique n'est pas maintenue, gourmande, bonne vivante, crinière auburn en bataille retenue en queue de cheval négligée, fins tatouages noirs en arabesques sur le buste à hauteur du sein droit, seins percés, autres marques de mortifications sur le corps, dont l'infibulation, teint mat des femmes du sud. Langues parlées : commun, amnien, quelques mots de kara-turien.
Caractéristiques : FOR : 20 DEX : 14 CON : 12 INT : 14 SAG : 12 CHA : 12 Chroniques
1. Enfances 2. L'Ermite 3. Le rituel initiatique 4. La vie au Temple 5. La Chevalerie 6. Écuyère et Vestale 7. L'errance 8. Appendix I : Fouet (description) ; Techniques de combat ; Éléments de foi (compréhension) 9. Premier entretien avec Maître Vol'Art 10. Les méandres du Fouet 11. La déchéance et l'humiliation 12. Le Maître de Grinnarfeld 13. L'entraînement 14. Le jour de Poisse 15. Les Elfes 16. Le Ki et la Foi 17. Le Maître de Grinnarfeld (suite) 18. La seconde leçon 19. La pierre fendue 20. Le Maître de Grinnarfeld (suite et fin) 21. Une route en solitaire 22. Appendix II : les techniques du Fouet ; Les attaques (le maelström, la bourrasque, le typhon) ; Les défenses (l'hawajariya, le khamsin) 23. Quand les objets, même de foi, se mettent à parler... 24. Le combat intérieur 25. Des chats et des liens... Pourquoi pas des menottes ? 26. Les méandres du Fouet (suite) 27. Je suis un fouet... 28. Je suis un fouet... (suite) 29. Je suis un fouet ! (suite et fin) 30. La possession 31. La leçon de musique 32. Étude des sonorités I : Solène Dambrath et les armes sonores 33. Étude des sonorités II : Sacristar Malavhan et les stridences 34. Aggression 35. Le pélerinage 36. Lieutenant de Belle-Prairie 37. Ulrich d'Aréus, disciple de la Voie du Ki 38. Le Druide Leith Erghistson 39. La Rose Blanche et le Lait Virginal 40. La bataille de Belle-Prairie
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| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Jeu 28 Juin - 18:04 | |
| Enfances
Ti'yia vient de Luskan, des quartiers populaires situés près des quais. Sa mère était une belle jeune femme que la misère a fait sombrer dans la débauche. Bâtarde, elle fut élevée avec peine par sa mère, coincée entre deux clients, se demandant lequel de ces fils de chiens était son géniteur. Très vite et très jeune, elle comprit des choses horribles pour une petite fille.
En grandissant entre les taudis délabrés, la sueur des mâles empestant l'air vicié près des bouches d'égouts poisseuses, Ti'yia devint un garçon manqué. Effrayée à l'idée d'un destin semblable à celui de ces femmes qui ressemblaient à sa mère, elle refusait de devenir une femme elle-même... Elle se battait avec les bandes de galopins et devint une adolescente dans les bastonnades. Son corps plus développé que celui des jeunes filles de son âge se muscla vite au fil de cette enfance difficile.
Mais elle était une bouche à nourrir... il fallait qu'elle travaille. Le maigre repas du soir ne fut pas achevé dans le calme, Ti'yia la coléreuse frappa sa mère. Il y eut un silence... Depuis toujours, elle rêvait de ça. La révélation fut immédiate : la frapper... lui faire savoir... lui faire sentir... quel dégoût elle avait amassé en la devinant derrière les cloisons délabrées. Elle laissa libre cours à sa violence si longtemps retenue, le sang de sa mère tâcha le plancher moisi et lui brûla les mains. Elle poussa l'assemblage de planches de bois qui formaient un semblant de porte et partit dans la nuit...
L’Ermite
Ti’yia ne revit jamais sa mère. Longeant les quais encore animés des bruits des tavernes, elle se demanda longuement ce qu’elle pouvait bien faire. Les pavés du port la tracassèrent un moment aussi jugea-t-elle bon de placer son pied au centre de chaque pavé, de façon à ne pas dépasser les jointures. Elle ne vit l’homme qu’une seconde avant de s’encastrer… Bien que d’apparence frêle, il ne broncha pas quand elle le heurta. - « Navrée, j’vous avais pas vu… » La toge grisâtre, une corde nouée à la ceinture, le crâne rasé. Un de ces illuminés à éviter probablement… Mais sa force l’intriguait. Il ne dit rien, il la regarda longuement puis esquissa un fin sourire. - « Les pensées sont des choses prenantes… mais il n’y a pas de mal » Après quelques pas, elle s’arrêta : - « Hé dites… comment vous avez fait ça ? » Il sourit et sans se retourner : - « Il existe d’autres forces… »
Le venin du prédicateur ne mit pas longtemps à s’immiscer dans l’âme de Ti’yia. Il l’avait vite jugée, petite frappe miséreuse perdue au milieu de ses problèmes, une proie jeune et facile. Ce qu’elle voulut taire de sa vie, il le devina. Son regard la captivait : il n’était ni beau ni jeune ni séduisant mais un étrange pouvoir émanait de ses paroles sages. Il écoutait, il comprenait, il approuvait, il hébergeait, il nourrissait et c’était bien. La masure du moine était spartiate mais mieux gardée du froid du Nord que son taudis à Luskan et la nourriture ne manquait pas. La vie retirée dans l’ermitage lui sembla un moment privilégié : la vie était épurée, tout était pur. La vie d’ascèse et de souffrance, la misère et le dénuement n’étaient pas des maux. Souffrir, accepter son état, accepter son sort, offrait une multitude de bonheurs. Ces passages étaient obligés pour grandir et Ti’yia accepta ces rites et ces règles…
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| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Jeu 28 Juin - 18:05 | |
| Le rituel initiatique
La morsure du feu sur sa chair moite et engourdie lui sembla la plus atroce… Le crépitement des tisons incandescents et cette odeur de viande brûlée lui donnaient la nausée et menaçaient sa bouche cousue en vœu de silence ponctuel. Tout brûlait : les langues de feu léchaient son corps et son esprit. Elle étouffa une éternité… La morsure du froid fut une rude rivale : son souffle se coupa net au moment où les pics de glace se plantèrent dans sa gorge. Elle avait cru mourir ! L’Agonie, elle l’avait acceptée de plein gré : elle avait choisi de La souffrir sans crier. Mais il y avait eu une autre morsure. Le souvenir de la pièce enfumée par les drogues en voilait la violence puis le choc mémoriel. Figée au bord de la mort, dans la douleur frénétique des cris avortés, Ti’yia fut heurtée de Plein Fouet : les neuf branches en cascade achevèrent de lacérer sa chair. La Morsure lui arracha un peu de sa force, drainant son âme et l’aspirant dans un bruit de succion humide. La peau collée aux lanières par la force de l’énergie maléfique s’arracha avec elles, achevant de déchirer la bouche dans un cri strident…
Son voyage onirique dura deux jours entiers. Au réveil, Ti’yia était guérie de ses plaies. Bien que faible, quelque chose en elle était comme grandi. Elle n’avait aucun souvenir clair. Le moine la regardait, il n’était pas seul : une femme en blanc se tenait à ses côtés, l’air perplexe. La Douleur l’étudia sous toutes les coutures : l’entretien fut autant psychologique qu’anatomique… Elles partirent au petit matin vers le Sud, au plus profond des ténèbres, là où les murs résonnent des chants d’agonies…
La vie au Temple
Le culte recrutait. Un culte en plein développement avait besoin de combattants, Ti’yia devait en tirer parti. Mais elle était loin d’imaginer… La vie au Temple était réglée, stricte, la discipline était de fer. Les nuits étaient courtes et hachées par les flagellations et les prières, les entraînements étaient rudes et la nourriture était une épreuve… Les techniques martiales exigeaient de la concentration et du travail intense, Ti’yia était à la traîne…
L’arme qu’elle avait choisi de manier était la plus prestigieuse pour le culte, le fouet. Son choix, motivé par le désir de se faire bien voir, lui stria le corps entier de lacérations… Chaque combat était un supplice : encaisser l’attaque sournoise de son adversaire et porter la sienne avec plus de subtilité encore. Mais le fouet est une arme maudite : chaque coup porté à son adversaire est un coup potentiel pour soi-même, et Ti’yia ne le sut que trop bien. Chaque coup était une blessure et non une force comme ils le prétendaient… ça faisait mal et ça rendait l’issue du combat plus incertaine encore. Les échecs se succédaient au fil des semaines…
Le Temple recelait de trésors, Ti’yia en était certaine. Elle n’y avait pas accès, comme aucun des aspirants. Il y avait la salle de torture… Les cris incessants hantaient les couloirs et les rares instants de silence étaient brisés par le souvenir sonore. Les cellules servaient de chambres aux aspirants : une planche de bois soutenue par des chaînes contre un mur humide et glacé, une couverture rongée par les mites, une robe de bure bien rêche sur la peau desséchée, le froid, la solitude, le noir…Et il y avait en plus les cauchemars.
La Chevalerie
À l’aube, il fallait être en tenue sur la pelouse derrière la palissade pour l’entraînement. Ti’yia arriva à l’heure. Ce jour-là, les Chevaliers de la Rose Blanche venaient juger les aspirants. Une femme… des traits rudes légèrement elfiques, une armure étincelante et un fouet rougeoyant à la ceinture ; et un homme, kara-turien, dans le même apparat, une épée énorme accrochée dans son dos. Ti’yia les observa longuement avant de devoir combattre à son tour. Son adversaire n’attendit pas qu’elle ait fini de défaire le nœud du fouet à deux branches pour foncer sur elle…
D’instinct, elle roula de côté dans l’herbe boueuse mais elle ne put éviter le revers. Le fouet claqua sur sa chair, lui arrachant un cri. Elle se retourna violemment vers son adversaire aux premières gouttes de pluie : les fouets claquent sur les peaux qui se mouillent, le sol devient glissant…Les pieds nus sont écorchés par les pierrailles…Ti’yia glissait, ses coups étaient peu assurés par les pertes d’équilibre constantes, la pluie voilait sa vision, le fouet de son adversaire écorchait sa peau humide de petites lacérations cruelles... L’issue du combat tend à la défaite… Puis les deux femmes se toisent, haletantes…chacune lacérée, en sang et lambeaux de peau, la chair à vif…le sang se mêle à la boue. Tout le corps de Ti’yia semble suivre la glissage, la perte d’équilibre, l’incertain, l’instable…comme le fouet est instable, capricieux : il s’abat en éclair comme un serpent vif et vorace pour ne laisser qu’une petite blessure piquante et brûlante mais pas insurmontable, juste handicapante…C’est une mise à mal lente, comme ce combat qui ne se dégage pas... l’issue est la glissade…la douleur ne peut être évitée, alors qu’elle soit !
Le sang bat dans les tempes, la pluie glacée rend la migraine encore plus aiguë…les yeux sont voilés mais attentifs, le souffle court, pas de nervosité inutile…Les pas précipités de l’adversaire font gicler la boue, Ti’yia ne bronche pas… Le fouet claque, aucun mouvement défensif n’est esquissé, la contre-attaque lancée est pure dans son geste et claque avec force, arrachant un cri strident à l’ennemie. Quelque chose dans son poignet chatouille et remonte le long de son bras dans une caresse enivrante, le retour du fouet claque sa propre chair…la douleur est une frénésie, le combat est une danse impossible…qui s’acheva brutalement, à l’instant même où la Chevalière leva la main. Ti’yia était épuisée mais elle avait réussi son épreuve et montait en grade… | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Jeu 28 Juin - 18:06 | |
| Écuyère et Vestale
La Douleur combattante Ti’yia commença son entraînement chevaleresque sous les ordres directs du Chevalier Thao *DarkSorrow* et son entraînement au maniement du fouet sous les ordres directs de la Maîtresse du Fouet. Le reste du temps était partagé entre les tâches d’intérêt commun au Temple en tant que Novice, les prières, les flagellations, les offices religieux et les enseignements divers. L’accès à l’étage prestigieux du Temple lui était enfin ouvert et il regorgeait de merveilles. Le bassin sacré réchauffait à lui seul le Temple et illuminait la chapelle et la Statue de marbre blanc…Un jour elle baignerait dans le Lait Virginal, un jour elle connaîtrait cette Illumination…
Ti’yia commença à percevoir les sens du Fouet Complaisant en associant les prières récitées sans cesse, les dogmes, les arts et le combat avec l’arme. « Le Fouet est une Agonie qui jamais ne fait défaut... » Son maniement parfait restait un mystère. La Chevalerie lui semblait plus indiquée que la maîtrise absolue d’une arme imprévisible mais toujours juste. Sous les ordres du Chevalier DarkSorrow, Ti’yia peinait plus que jamais…Les entraînements du Chevalier étaient les plus âpres, mêlant le combat pur et brutal à l’équitation et aux prouesses physiques et techniques…L’expertise martiale du Chevalier était époustouflante et Ti’yia n’arrivait même pas à encaisser ses assauts tant ils étaient violents. Mais au fil des échecs cuisants, sa force comme sa maîtrise des arts du combat évoluèrent. L’art du combat enseigné ne put se définir entièrement par la rudesse des assauts : la science et la grande maîtrise des techniques ancestrales s’inscrivaient progressivement dans l’instinct de la douleur…
L’épreuve de passage au grade d’Écuyère arriva assez tôt, le culte ayant besoin d’éléments efficaces le plus tôt possible : Ti’yia se sentait prête depuis longtemps. La Sainte Inquisitrice de Baià, immaculée, supervisait la cérémonie. La salle de prières était éclairée d’une lumière blafarde qui tremblotait sur les murs encore poisseux des cris de la veille…Une Sœur Douleur l’attendait à côté d’un autel garni de fers. Ti’yia défit sa toge blanche et s’allongea sur la table de bois tandis qu’une Douleur assistante lui fixait les entraves aux poignets et aux chevilles…Un chœur sobre de Douleurs psalmodiait une douce prière de purification et les rites commencèrent à la lueur des cierges blancs.
Le corps fut oint une première fois de son propre sang, une seconde fois d’eau bénite et une troisième fois de Lait Virginal. La Douleur de l’Onction fut lancinante, une sensation permanente de chair fondue par l’acide et pourtant toujours intacte…Puis la Sœur Douleur opéra : Ti’yia scella sa virginité sur l’autel sacré et devint Vestale. Face à la Statue de la Sainte Mère des Douleurs, Ti’yia fut adoubée Écuyère par son Mentor. Son Fouet passa de deux à quatre branches.
L’errance
Elle reprit ses entraînements mais sa formation s’interrompit quand le culte sombra. Les dirigeantes envoyèrent la Sainte Inquisitrice en mission spéciale en Kara-Tur et celle-ci emmena avec elle le Haut Commandeur DarkSorrow, qui partit sans achever la formation de son Écuyère. Ti’yia dut fuir le Temple après quelques temps, la corruption s’étendant dans les rangs restants sur le site. Ti’yia erra et vécut dans la clandestinité. Elle s’établit dans les bas quartiers de Lorgol et y resta un moment avant de s’embarquer sur un navire en partance pour le Sud.
Elle fit escale à Athkatla et travailla dans un cirque itinérant, ses talents évidents dans le domptage des fauves et autres créatures féroces lui assurant de quoi subsister. L’étrange dompteuse de la troupe de jongleurs supportait ce dépaysement total grâce à la foi et au profit. Le fouet restait dans sa main, il la nourrissait. Son geste ne portait pas de coup mais son chant imposait l’obéissance. Parfois il frappait, il devait écarter le danger mais il restait sobre et mesuré, calquant son geste et son trajet sur son seul objectif. Était-ce le fouet ? ou la main qui le tenait ? ou l’association des deux gestes enfin apprivoisés ? Chaque jour, ses doigts, sa main, son poignet, son bras devenaient ce tentacule fin et vif comme l’éclair, ce serpent épileptique au chant impérieux. Ti’yia ne le quittait quasiment jamais : les domptages, les répétitions, les spectacles, les flagellations, les entraînements nocturnes…Sa paume droite avait la forme du manche imprimée dans la chair. Elle dormait même avec…
Puis les rumeurs parvinrent au Sud. Ti’yia abandonna la troupe pour rejoindre les autres Enfants de la Déesse, qui se rassemblaient sous Son impulsion. Deux ans écoulés, deux ans sans guide mais sans quitter l’entraînement, Ti’yia reprit à Targos une vie rude. L’entretien purificatoire qu’elle prit avec la Sœur Douleur de Sangmaugrez lui octroya une branche supplémentaire à son Fouet et la libéra du poids de ses péchés par une pénitence âpre…Ti’yia vise désormais les honneurs dus aux Maîtresses du Fouet et approfondit chaque jour son entraînement martial et technique dans ce but. Son étude dogmatique se poursuit au fil des offices religieux tenus par les Sœurs Douleurs dans les entrailles du Temple enfin retrouvé… | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Jeu 28 Juin - 18:12 | |
| Fouet (description)
Le fouet de Ti’yia compte actuellement cinq branches. Il est de cuir et dit « chantant ». Les lanières sont ornées de barbelés très fins et le bout de chaque lanière est garni d’une petite bille de métal à pointes, dans l’esprit du Goupillon et du Knout fusionné. La maîtrise totale de ces cinq branches est évidemment impossible sauf si le manieur ne répugne pas à se prendre des coups également.
Techniques de combat
La maîtrise de cette arme cruelle et imprévisible étant impossible par le nombre de branches et par la force accrue des lacérations due au poids des boules de métal, les techniques de combat sont chaotiques et déstructurées. À force d’entraînement, elles peuvent devenir gracieuses mais, la plupart du temps, la gestion de l’espace autant que les mouvements du corps de l’attaquant apparaissent comme des gesticulations hystériques. De plus, l’extrême difficulté du maniement implique des failles dans la défense (acceptées sans regret).
Le corps suit le mouvement du fouet et non l’inverse : c'est le corps qui devient l’extension du fouet et non le fouet qui devient l’extension du corps. Là où le fouet traditionnel serait dominé par un maître d’arme dans sa trajectoire totale, dans ce point précis qui était sa cible, le fouet de Ti’yia est un déséquilibre. Aucun calcul humain ne peut être fait de son attaque, la seule attitude que ce fouet offre est le don à la douleur pour la douleur. Sa force de propulsion opère progressivement une paralysie du bras si le bras tente de forcer sa trajectoire. Si le corps suit le mouvement initial et cède devant son choix, le coup devient maîtrisable par une danse de combat.
Éléments de foi (compréhension)
« Le Fouet Complaisant est juste. La mort n’est pas une fin en soi, surtout une mort rapide. Le combat est une souffrance pour tous et le combattant de la Vierge souffre librement. Sa force lui vient de la souffrance de ses ennemis et de la sienne propre jusqu’à sa mort : il est donc invincible. Il est le bras armé de la Foi. Le fouet qu’il porte est une mise à mort lente de son ennemi, une imprédictible issue du combat, car le combattant qui le porte doit souffrir également. Le fouet qui le blesse de sa propre main lui donne la force de répandre et recevoir la Sainte Douleur et attire le regard bienveillant de la Sainte Mère… »
Dernière édition par le Jeu 28 Juin - 18:26, édité 1 fois | |
| | | Volvic Gardien des Mystères
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Jeu 28 Juin - 18:16 | |
| Je te place en évolutif, continue de conter ton entrainement et paufiner tes techniques.
cependant, les scores de caractéristiques que tu as renseigné pour quel lvl de perso les as tu inscrites ? | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Jeu 28 Juin - 18:28 | |
| Level actuel 24 en guerrier. Je n'ai augmenté que la force par rapport aux caractéristiques initiales. Davina Vol'Art se propose de devenir mon Mentor pour le Ki donc oui évolutif^^ | |
| | | Volvic Gardien des Mystères
Nombre de messages : 11689 Age : 50
| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Dim 8 Juil - 16:04 | |
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| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Ven 20 Juil - 3:12 | |
| Aucune pour le moment je rentre à peine de vacances et je suis malade. J'attends de voir Davina.
[EDIT] Des nouvelles, entretien mal passé, je fais un compte-rendu dès que possible. | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Lun 23 Juil - 13:27 | |
| Premier entretien avec Maître Vol'Art
Ti'yia se rendit en Bremen pour rencontrer le Maître d'Armes Vol'Art. Le Maître prenait des élèves et entama sa leçon..
L'art du Ki est un chemin difficile qui crée un lien entre le porteur et l'arme... Tous n'y arrivent pas et la première ouverture au Ki peut même être mortelle...
Le Maître Vol'Art ne semblait pas sombrer dans les travers de certains Maîtres d'Armes. En effet, Ti'yia ne parlerait jamais avec son arme et celle-ci n'était pas un être propre, doué de personnalité et d'intelligence. Son arme, prolongement du corps, devenait sa propre chair, touchant la cible. L'échange et le ressenti était maxima. L'arme était un symbole : celui de l'idéal recherché et le porteur ne faisait que communiquer avec cet idéal vers lequel il tend ardemment...
L'enseignement, d'une rude et froide logique, sembla dissonant aux oreilles de Ti'yia... Son arme chantait, elle en était certaine. Non pas qu'elle parlât clairement, mais Ti'yia ressentait dans le chant du Fouet un message fort qui la prenait à la gorge et aux tripes, galvanisant son coeur à chaque écoute... Avait-elle seulement un nom ? Sous l'impulsion de son Maître, Ti'yia le chercha... Elle ne voulut pas le baptiser. Elle ôta ses gants, palpant le cuir épais et de l'arme, les barbelés se plantant dans ses paumes et buvant le sang de la souffrance. Il chantait toujours... il chantait la souffrance qu'il semait et qu'il absorbait, il chantait la souffrance de son porteur... ChanteSouffre était son nom secret, Ti'yia l'entendit dans sa tête...
Le premier test du Maître ne fut pas concluant : Ti'yia devait frapper dix fois le même endroit sur un arbre. Considérant les cinq branches flexibles et indomptables et la lame du Katana de son Maître, Ti'yia eut un gros doute qui se confirma rapidement. Il était tout bonnement impossible de faire ça avec son Goupillon chantant, même si les traces restaient concentrées dans une zone délimitée, elles ne pouvaient se superposer... Où était-ce le fouet ? Se rebellait-il à devoir se fracasser contre un arbre sans sang ni souffrance ? Ti'yia ressentit cela et l'oint d'une potion de soin.
Le Maître fit une démonstration de la maîtrise de ses gestes à son Disciple, le calibrage était en effet millimétré malgré l'extrême rapidité des mouvements. Ti'yia ne vit là qu'un automatisme qui ne cadrait pas avec ses danses instinctives de combat. Que devait-elle faire ? Répéter exactement les mêmes gestes à l'infini ? Quelque chose ne collait pas...
Il faut maîtriser ces gestes pour maîtriser les arcanes de ton arme, Disciple...
Mais Ti'yia butait sur le sens même de cet enseignement. Il était décalé, à son sens, et dissonnait avec sa propre arme. Elle avait mis des années avant de comprendre son fonctionnement et le Maître face à elle lui enjoignait le contraire. Elle avait en mémoire les enseignements de son Maître précédent et y trouvait des contradictions... Le Fouet n'est pas un objet, ni même une oeuvre d'art : c'est un élément de foi, dont l'âme est la foi. Ti'yia se refusait à considérer son arme unique comme un simple outil sans réelle vie, car il vivait, il bougeait et il chantait dans sa main...
En pleine leçon sur les positions d'attaque et de défense, Ti'yia voulut quitter l'enseignement. Il ne semblait pas du tout être approprié à son cheminement et était en opposition avec son arme mais cela ne plut guère à son Maître, qui la défia. Ti'yia n'avait nulle envie de cloturer un entretien de cette manière mais la menace de mort lui ôta ce dernier scrupule : elle fondit sur son adversaire. Le combat âpre se finit à terre pour elle, dans l'inconscience et le sang, que son armure avala avec des bruits de succion humide. Elle se réveilla dans une chambre de Bremen, ses affaires à portée de main. Elle quitta le village, la haine débordant des lèvres, sans même jeter un oeil sur le mot laissé à son intention.
(n'ayant pas screené, je retranscris des paroles inexactes, puisse leur auteur me pardonner)
Dernière édition par le Lun 23 Juil - 18:53, édité 1 fois | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Lun 23 Juil - 13:39 | |
| Les méandres du Fouet
De retour à Targos, Ti'yia se rendit auprès d'une Douleur pour faire vérifier son état physique et psychique. Elle se sentait bien mais l'arme du Maître Vol'Art, auréolée d'un halo rougeâtre, puait l'énergie maléfique et Ti'yia craignait qu'on ait endommagé son âme. La Douleur la rassura...
Dans sa chambre, elle entama une longue prière, rythmée de flagellations, pour se faire pardonner son échec à la bataille. Rangeant son fouet de prières, Ti'yia resta longuement assise à terre à contempler ChanteSouffre... Dans les enseignements reçus, certaines choses lui semblaient des pistes. Il lui semblait certain que la Vierge elle seule pouvait manier cette arme avec toute la domination que l'art du combat promettait mais Ti'yia ne se sentait que mortelle et dérisoire.
Elle avait compris le Ki dans sa théorie mais ressentait au plus profond de sa chair l'étrange contradiction de la domination. Le Fouet la dominait et menait ses gestes vers sa cible dans son appétit de douleur. Elle médita longtemps, manche en main, sur ce qu'était devenue sa chair dans l'extension de l'arme...
Dernière édition par le Jeu 15 Nov - 4:23, édité 2 fois | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Dim 29 Juil - 16:47 | |
| La déchéance et l'humiliation
Depuis quelques temps, les missions pour Ti'yia devenaient de véritables épreuves de foi...
Il y eut cette mission à Leilon tout d'abord. Rien n'indiquait le cauchemar à venir mais Ti'yia était sur ses gardes. Le groupe dirigé par le Haut Bourreau avançait dans les marais nauséabonds lorsque les Démons des Abysses fondirent sur eux... La vision de Ti'yia se brouilla alors qu'elle fonçait vers l'ennemi et la panique étreint son coeur d'une serre d'acier. Quand elle tomba, piétinée par sept démons s'acharnant sur son corps, ses cris de terreur résonnèrent, portés par le bourbier...
Elle n'en fut pas néanmoins sauvée par ses pairs mais le poids de la honte pointait son nez, un nez énorme et interminable... Dans les mines, aucun n'était préparé à l'apocalypse. Ti'yia voyait encore le gouffre sous le pont de bois suspendu... L'énorme Démon abyssal, ce Chien Rouge démoniaque, se dressait sur le pont et déjà la peur tétanisait les membres de la jeune écuyère... Quand la bataille s'engagea, Ti'yia ne réussit pas à la vaincre et se recroquevilla, catatonique, au bord du précipice... Devant elle, ses yeux vivaient la bataille, écarquillés et implorant avec ferveur une grâce. Le pont était dangereusement secoué : alors que les lames divines de la Prêtresse jaillissaient du néant par le bas, des météores enflammés se fracassaient contre la fragile construction... Elle vit accourir les siens quand le pont céda... Tout s'embrouilla dans sa tête, le Chien était à côté d'elle...
Le groupe parvint au bout de sa mission non sans peine. Il prit un jour de repos avant de continuer et Ti'yia aurait dû rester allongée dans son lit... Elle rejoint le Haut Bourreau et la Maîtresse du Fouet à Luskan, en plein duel avec ce qui sembla être des répurgateurs paladins. Elle arriva en plein combat et ne résista pas à la tentation de frapper un commentateur trop acerbe à ses côtés. Il la défia, et malgré la sommation de la Maîtresse de laisser tomber, Ti'yia accepta le duel. Le fouet s'opposa à l'épée, leur rencontre fut sans concession quand le paladin mit à terre la jeune femme...
Trois fois elle avait failli, le poids de ses fautes la broyait littéralement sous la honte et la déchéance qui étaient les siennes en cette heure. Lors du voyage qui ramena le groupe en Targos, Ti'yia était perdue dans ses pensées... Qu'avait-elle fait pour mériter pareille affliction ? Était-ce une nouvelle épreuve de sa Déesse ? Était-elle faible et vouée à une mort rapide et sans éclat ? Les angoisses et les remords étreignaient son coeur. Comment réparer de telles fautes, comment laver sa chair de ses péchés ?
La Maîtresse du Fouet, tout comme le Haut Bourreau, ne manquaient pas de réponses et l'arrivée à Targos sonna le glas pour Ti'yia. Pénitente, elle fut châtiée en place publique, sous le regard de la foule amassée. Coincée dans les carcans, elle reçut de la main de la Maîtresse du Fouet sa punition. Quelques coups de fouet claquèrent avant que la Prêtresse ne passe aux choses sérieuses. S'aidant d'une lime, elle rabota le nez jusqu'à ce qu'il disparaisse puis incisa les lèvres avec un fin scalpel et les ôta, laissant la pénitente vomir sang, bave et matières corporelles dans une atroce souffrance alors que le Haut Bourreau cautérisait les plaies avec sa lame enchantée. Le châtiment de l'humiliation par la flétrissure du visage durera un mois pendant lequel Ti'yia ne pourra pas se couvrir...
L'être abject se ballade en haillons à Targos, inspirant le mépris, le dégoût et la répulsion. | |
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Lun 3 Sep - 2:59 | |
| Le Maître de Grinnarfeld
Ti’yia avait pris sa première leçon auprès du Maître, le Chevalier de Grinnarfeld. La rudesse de leur premier tête-à-tête lui laissa entrevoir la violence de l’entraînement à venir, ce qui n’était pas pour lui déplaire… La Forteresse du Seigneur Noir hantait pourtant ses cauchemars… La voix tonna du haut des remparts et un adversaire s’avança vers elle. Bien que d’une force honorable, l’Écuyère, armée de son fouet dont les cris stridents portaient la migraine, n’eut aucune peine à le mettre à terre. Le Maître jaugea vite sa force malgré le jugement qu’il rendit. Sa propre médiocrité lui fut rappelée d’une façon brutale, et l’humiliation de sa pénitence avait terni son orgueil… Elle étouffa un grognement…
Le Maître marcha lentement vers elle, l’oppression était presque délectable… La poigne gantée de métal se noua autour de son cou, bloquant sa respiration ; il lui broya presque la gorge en la soulevant du sol. Remettriez-vous en doute mes enseignements ? Sa voix résonnait encore de son tranchant métallique…
Tout comme Dame Vol’Art l’avait fait, il parla du Ki. La voie, mystique pour certains, serait celle du Maître d’Arme : la focalisation sur une arme particulière, qui devient précisément le focalisateur de l’énergie Ki. Associée à une connaissance absolue de l’arme et à une technique de combat irréprochable, elle constitue la voie du Maître d’Arme. …Transférer et donner une consistance à votre énergie Ki par le biais de cette arme…
L’entraînement se poursuivit sur la technique de combat en elle-même. ChanteSouffre était faible sur bien des aspects : la force, la vitesse, la technique… Face à un harnois, le fouet semblait bien peu de choses. Le Maître lui rappela les deux points faibles de cette armure complète mais un seul était à portée : le cou… Le premier exercice était clair : encercler la tête dans les cinq branches, toujours, jusqu’à l’épuisement…
L’exercice réservé au Ki la laissa pantoise… Ti’yia regardait avec perplexité la grosse pierre au centre de laquelle avait été taillée une encoche assez large pour son fouet. La fendre… ! Elle inspira et ferma les yeux en abattant ChanteSouffre exactement dans l’entaille… Mais la concentration sur l’étroitesse de l’objectif avait rendu le geste lent et sans force. Vous vous entraînerez jusqu’à l’épuisement, avait-il dit… Ti’yia le regarda partir ; la leçon était terminée…
L’entraînement
La pluie commença à marteler le dallage de la cour de la sombre Forteresse. Après avoir soigneusement mis tous ses effets à l’abri, l’Écuyère considéra d’un œil les mannequins d’entraînement et ne les quitta pas avant que sa maîtrise du point précis ne lui semblât être acquise. Le fouet lui était docile, sa maîtrise était apaisée. Mais Ti’yia devait être capable d’en faire ce qu’elle voulait… comme détacher une ceinture à la manière de la Vierge. Elle passa la nuit à chercher sa technique puis fit une pause et se restaura sous la pluie.
Elle regarda longuement la roche. Comment fendre la pierre avec un… ? Ti’yia regardait ChanteSouffre, une expression d’impossible dans les yeux. Quand elle abattit le premier coup, le fouet hurla d’un son strident. Viser l’encoche et bien placer sa force ne lui permirent que plus d’énervement. Cette pierre était de la pierre : elle ne connaissait pas la souffrance ; ChanteSouffre était supplicié et Ti’yia était sans patience…
L’aube pointa son nez quand Ti’yia finit à genoux, haletante et à bout de forces, le corps humide sous l’épais harnois. La pierre était intacte mais les mannequins n’avaient pas résisté aux assauts violents et devraient être remplacés… Son bras droit se raidit vite d’engourdissement. Il lui aurait fallu du repos… Mais son propre entraînement ne devait pas perturber l’ordre réglé et strict qui s’imposait dans l’armée : Ti’yia, lieutenant instructeur chargé de l’entraînement spécial des soldats de Targos, se releva et embarqua au plus tôt pour prendre son poste. Elle ne jouit que d’un maigre repos durant la traversée…
Le lendemain, sa permission fut consacrée à ce seul entraînement : tout avait été préparé en vue du rendement maximal. La prière, le jeûne, la flagellation… Chaque jour, les branches du fouet heurtaient la roche insensible.
Le jour de Poisse
Cette journée-là avait été pénible… Deux boules s’étaient mystérieusement détachées au petit matin et les accidents les plus agaçants étaient venus perturber l’entraînement. Au crépuscule, l’estomac était serré et criait, la vue se troublait, tout tournait autour… Le jeûne accompagnait l’effort. Ti’yia s’affala d’épuisement sur les dalles, resta allongée de longues minutes. Elle savait quoi faire : dans son sac, la potion était soigneusement rangée… Les yeux fermés, les doigts se refermèrent sur la première petite fiole trouvée. Elle crut boire une décoction revitalisante… L’effet lui fut étrange mais elle devait se relever… La drogue agissait lentement, empoisonnant son esprit, vivifiant son corps pour un bref moment… Loin, le rire d’une petite fille démente résonnait dans son esprit... Sur les parapets, les gardes la regardaient. Personne ne serait allé la ramasser mais la voir tenir à peine debout faisait grassement rire…
La pierre tanguait avec son corps, sa vue restait fixée sur l’objet… L’encoche qui brisait l’uniformité de la surface lisse se mit à saigner comme une plaie. Quelque chose lui brûlait les yeux, elle les ferma. Ils collaient, la même image floue qui clignote dans le noir de la paupière close… Elle avait mal, sa main ankylosée dans le gantelet tenait à peine le fouet, son bras pesait une tonne… L’obsession de la douleur, si lourd qu’il s’allonge, étiré sur un chevalet… La mémoire vive, des flux circulaient… Aucune pensée qui se fige ou se dit clairement… au-delà de l’incohérence, je vais tomber…
Les yeux s’ouvrent, les mêmes images floues… il y a du sang sur la pierre… Le corps est un automate. Ti’yia regarda longuement sa main et l’arme, fixement, les yeux exorbités. La vision des cinq tentacules à la rougeur diabolique qui remplaçaient ses doigts ne la glaçait pas d’effroi… Il y avait du sang partout… Son état second était profond, les hallucinations bloquaient ses facultés… Que se passait-il ? Des phrases mécaniques, des visages familiers… la pierre souffrait, tout souffrait… le vent battait les murs de la cour, des sons métalliques dissonants… au large, la mer venait fracasser ses vagues assourdissantes… le sang battait les tempes et le cœur devint fou… Sainte Mère, protégez-moi… L’esprit fracturé, la perception mystique laissa libre cours aux fluides douloureux… La pierre pulsait presque comme un cœur maintenu en vie hors de sa cavité naturelle… sa souffrance était infinie… insignifiante, vieille comme la terre, usée par les vents marins et le sel, à recevoir les coups de ChanteSouffre… Partager la douleur d’une pierre pour se nourrir, Sainte Mère donne-moi la force… Le bras s’envola et tournoya au-dessus de sa tête, assemblant les cinq branches chaotiques et entremêlées en une seule, dure et cruelle… Le cri était harmonieux, clair… Les cinq branches étaient le tranchant de sa main énorme et souple, le contact avec la roche lui arracha un hurlement d’une douleur infinie… sa main gigantesque avait dû voler en éclats de chairs quand elle heurta la pierre glacée… le trou noir lui ôta toute préoccupation.
Sur les parapets surplombant la cour, les deux gardes en faction furent surpris au cœur de la nuit par un hurlement strident et dissonant. Le cri de la femme avait presque égalé l’insupportable bruit que faisait sa satanée arme. Considérant d’un œil méprisant le corps comateux allongé sous la pluie, l’un d’eux examina le fouet. La douleur qu’il ressentit en le touchant n’entailla pas son masque dur et sombre… De toute évidence, quelque chose s’était passé. Dans la lumière des torches extérieures, la pierre humide semblait intacte. Il s’approcha et releva la fissure légère sur une arête de l’encoche initiale… D’un signe, il enjoignit à son subalterne de traîner le corps dans un intérieur…
Le lendemain, la vision de la fissure la laissa sans voix... Le questionnement sur les événements en tant que tels laissa vite place à une recherche avide de la méthode, de la voie esquissée la nuit et qui mourrait dans les affres de l’oubli. Sa main droite ne bougeait que difficilement, comme pétrifiée dans une douleur sourde. Ti’yia reprit l’entraînement avec plus d’ardeur mais chaque coup porté heurtait une pierre insensible… | |
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Lun 3 Sep - 16:32 | |
| Les Elfes
Lors d'une permission, la jeune Écuyère préféra voyager un peu et partit vers Luskan à bride abattue. Sur le chemin du retour, elle croisa un groupe de personnes dans la forêt, à un carrefour. Une jeune Elfe était assise à l'écart et deux hommes occupaient le centre du carrefour. Le premier était vêtu à la façon barbare et l'autre portait une toge pourpre et une large épée. La jeune fille s'en alla, probablement mal à l'aise en présence d'une cavalière loviate.
Les hommes devisèrent poliment avec elle jusqu'à ce qu'une fumée noire sorte du corps du barbare blond et n'aveugle tout le monde... Lorsqu'elle se dissipa, un homme sombre se dressait devant eux, visage masqué, tenant deux épées rougeoyantes. Furia était nerveux, Ti'yia dégaina ChanteSouffre.
Écartez-vous du chemin de sa Sombre Éminence...
Un cyriciste ? L'homme s'écroula et redevint normal... Irritée par ces mystères, Ti'yia fit avancer Furia vers lui et lui broya la main. L'interrogatoire improvisé commençait lorsque les routes apportèrent leurs voyageurs, deux jeunes Elfes... La première s'immisça immédiatement dans l'embrouille, désignant visiblement la loviate comme étant cause du problème. Mais Ti'yia avait l'habitude des jugements populaires dévoyés... Quand elle cabra son cheval, menaçante, la comparse finit par se reculer sous les injonctions mais ce qu'elle annonça à son amie laissa supposer la magie qu'elle manipulait. Ti'yia chargea, la femme commença à incanter. Le fouet claqua sur ses chairs, interrompant ses sorts quand une douleur et une violente brulûre lui perforèrent le dos. Faisant volte-face, Ti'yia fonça vers l'archère lâche et s'en défit tout aussi vite, son arc devenant difficilement maniable face à un cavalier au contact. Son dos était criblé de flèches, les chairs blessées étaient calcinées...
L'homme en pourpre avança armé vers elle mais dut se raviser : il n'attaqua pas. Il valait mieux ne pas traîner, Furia partit à vive allure vers l'Est, emportant sur son dos sa maîtresse fiévreuse, se maintenant en selle avec les dernières forces qui lui restaient...
Son Maître serait sûrement satisfait d'entendre le récit de ses progrès... Ti'yia pria intensément d'arriver à Targos avec la force d'articuler... | |
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Lun 3 Sep - 17:37 | |
| Le Ki et la Foi
La convalescence brisa pour quelques jours la rudesse de son entraînement. Une fois rétablie, il reprit avec plus d’ardeur, le retard devait se rattraper… Ti’yia bloquait. Elle n’arrivait pas à se souvenir… Quand elle s’était effondrée de fatigue, la pierre n’avait pas une éraflure… Le réveil amnésique dans le lit lui avait laissé une impression étrange ; la journée qui avait suivi, elle ne s’en souvenait que trop bien : jamais elle n’avait été aussi malade…
Elle resta une semaine en vain à rechercher… La roche l’obsédait. Ti’yia reprit l’exercice technique face aux mannequins. Elle arrivait quelque fois au résultat escompté par son Maître mais ses propres questionnements sur le Ki finissaient toujours par lui ôter toute sa concentration. Prenant une pause dépitée par ses médiocres résultats, elle considéra ses deux options : elle pouvait choisir de devenir folle en continuant à s’énerver en insistant en vain ou… ou réfléchir un peu. Elle ne quitterait pas la Cour…
Défaisant son harnois qui lui engourdissait les chairs, Ti’yia fut mordue par le froid glacial du vent du Nord. Elle se mit à l’abri dans la petite crèche qu’elle avait demandé qu’on lui installe et fixa la pierre de sa place. Elle alluma le brasero, un peu de chaleur serait propice à une réflexion plus posée… Le thé était amer mais elle en but la seule tasse qu’elle s’octroyait comme ultime nourriture. L’acidité lui serrait à chaque fois l’estomac mais les maigres conseils qu’elle avait reçu des Douleurs devaient être exploités au maximum… La Haute Prêtresse n’avait pas été satisfaite par l’entraînement personnel de Ti’yia : celui-ci la portait trop souvent absente aux offices de Targos… Elle n’avait rien dit mais Ti’yia savait.
Les paroles sucrées du dogme lui manquaient… La douceur de leur présence à elles… La Forteresse de Baine n’était pas un lieu loviate. Rien n’était en partage pour elle ici. Ti’yia ferma les yeux… Sa médiocrité croissante, elle ne la devait qu’à ses manquements religieux. Il était temps de parler un peu au Fouet…
Elle se mit en tailleur et étala cérémonieusement ChanteSouffre devant elle, les cinq branches élancées vers la pierre. La Souffrance baignait tout, chaque être… Se raccrocher à Elle, c’était la clef de sa foi, la clef de la raison d’être même de ChanteSouffre. Ti’yia se souvenait de son cri strident lorsqu’il avait suivi l’enseignement furtif de Dame Vol’Art. Frapper un arbre inerte, qui ne le nourrissait pas en souffrance… Pourtant, il lui semblait que les Elfes et les Druides devaient croire à la souffrance des plantes… Avaient-ils tort ? Les plantes souffraient de l’hiver gelé d’Aurile, du feu, de l’acide, elles crevaient parfois même à vue d’œil… Le ressentaient-elles ? Avaient-elles une pensée ? Il existait des plantes carnivores, même des arbres qui marchent… Oui, il était clair que les végétaux avaient un ressenti dans la souffrance… Mais la pierre ? La terre ? Croire en la souffrance de la pierre était ce qu’il fallait peut-être faire après tout…
Il lui semblait clair qu’il devait y avoir un lien à établir entre la souffrance de ChanteSouffre et celle que Ti’yia ne ressentait toujours pas. Le Ki, comme l’avait dit Dame Vol’Art, rendait l’arme comme une partie du corps : le fouet touchait la cible, Ti’yia devait ressentir le contact… Certains même s’y droguaient. Le Ki, cette énergie étrange, ne devait exister que par la foi : le Fouet est la foi ; mais Ti’yia ne frappait pas la pierre. Sa main s’étendrait jusqu’à toucher la pierre, il fallait toucher la pierre… ChanteSouffre lui apparaissait étrangement : lui aussi il vivait… Il avait senti l’absence de souffrance contre l’arbre, contre la pierre… car Ti’yia ne percevait pas leur souffrance. Cinq doigts, cinq branches… ChanteSouffre devrait accepter de laisser passer sa propre souffrance et les sensations…
Mais la pierre ? Quelle souffrance ? Elle ne voyait rien… Elle ferma les yeux, le goût âcre du thé dans sa bouche pâteuse. Elle avait soif… Le bruit de la mer houleuse se fracassant contre les fondations rocheuses de la forteresse lui parvint… Elle se détendait après tout. Umberlie n’était pas en colère, la tempête était légère ; la pluie fine était agréable à entendre contre le sol pavé de la cour. Ti’yia pensait trop à la pierre… Il n’y avait pas que celle-là en plus. Elle était dans une cour aux murs de pierre, au sol de pierre, sans ornement ni chaleur… Elle avait le ciel mais les intempéries semblaient ici être éternelles… Elle ne s’occupait que d’une pierre, c’était celle de l’encoche, celle qui était là pour qu’on frappe dessus… On l’avait d’ailleurs tailladée à cet effet. Même si elle n’avait pas d’âme ou de ressenti, elle subissait la souffrance de l’érosion… insignifiante, vieille comme la terre, usée par les vents marins et le sel, à recevoir les coups de ChanteSouffre… Oui, la pierre aussi souffrait, ne pouvait échapper à l’empire de la Vierge au degré de sa position dans l’ordre des éléments.
Ti’yia caressa son arme et en reprenant le manche. Son contact était bienfaisant, le feu du brasero avait dû réchauffer le cuir… Il tintait en accord avec la pluie. Ti’yia se leva, sa pause réflexive était un premier pas satisfaisant… Elle ne prit pas la peine de remettre son harnois. Il fallait être calme, détendue, concentrée ; elle prit le temps qu’il fallut. Sa main devait entrer en entier dans l’encoche, le tranchant de la main devait s’abattre sur la pierre comme font ces moines prodigieux qui les fendent… Comme l'Ermite savait le faire... Toucher et partager la souffrance… Toucher et partager la souffrance… Toucher et partager la souffrance…
Le bras tournoya lentement au-dessus de la tête, les yeux étaient clos… Le chant lui arracha un sourire furtif et l’accélération, cette douleur caractéristique… La migraine pointa son nez, le chant de l’arme était joyeux quand ChanteSouffre fracassa la pierre de plein Fouet, les cinq branches rassemblées en une seule. La douleur du flux fut intense, Ti’yia hurla… lâchant son arme, elle regarda, les yeux embués de larmes, sa main intacte, tremblante sous le choc qu’elle crut recevoir en heurtant la pierre. Ramassant lentement le fouet, Ti’yia vit, stupéfaite, la pierre fendue sur un premier tiers d'épaisseur...
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Lun 3 Sep - 18:11 | |
| Le Maître de Grinnarfeld (suite)
De passage à Lorgol, Ti'yia croisa son Maître en bonne compagnie à la Plume Noire. Elle ne connaissait pas vraiment les deux personnes qui étaient attablées avec lui mais fut invitée à les rejoindre. Le Maître avait dû passer une mauvaise journée, car il passa ses nerfs sur la jeune femme... Le compte-rendu de l'entraînement qu'elle lui présenta ne sembla pas le satisfaire et il ne fut nullement courtois. Ti'yia n'avait jamais vu son visage auparavant, elle le scruta plusieurs fois... Il était jeune pour avoir autant d'excellence, blond, une oreille en moins... Ti'yia se demanda s'il s'était mutilé pour le style ou si c'était une blessure de guerre, sa déduction fut vite arrêtée.
Sa misogynie fit déborder le vase déjà plein de ses remontrances et le châtiment ne se fit pas attendre. Dans un salon de l'auberge, Ti'yia dut s'agenouiller et reconsidérer les bases de leur fonctionnement. Mais se laisser dire sans raison l'agaçait au plus haut point. Son entraînement avait pris du retard, elle en était consciente et, la punition réservée à cet effet, elle ne la refusait pas. Mais quelque chose ne passait pas. Vous pouvez m'humilier autant que possible mais vous n'aurez jamais mon orgu...
Il lui broya littéralement la main gauche sous son talon de métal... T'iyai étouffa son cri en se mordant la langue jusqu'au sang... les larmes venaient mais elle resterait digne. Elle le regarda longuement, trahissant ses pensées, rassemblant sa main meurtrie et ensanglantée, gardant la sagesse de ne pas faire dégénérer cet entretien...
Dernière édition par le Ven 7 Sep - 17:26, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Mar 4 Sep - 15:53 | |
| La seconde leçon
Lors de la seconde leçon, le Maître constata les faits mais ne fut pas satisfait. Ce n’est pas assez…
Cependant, il avait approuvé la voie de la Foi pour trouver le Ki. La théorie avait ses limites : la voie du Ki venait également dans la pratique… S’il était simple de se concentrer sur des cibles inertes, le combat véritable fonctionnait à l’instinct de survie. Il était temps de passer à la pratique : Ti’yia se battrait contre son Maître… Simplement armée de son fouet, la main portant habituellement son pavois rendue inutilisable, Ti’yia lui faisait face. Il la força à fixer son bouclier à son bras… Vous avez tout intérêt à me blesser suffisamment ou je n’hésiterai pas à vous achever sur le champ…
Il s’élança vers elle, son fléau tournoyant à toute vitesse… Le pavois encaissa le météorite rageur qu’il maniait avec férocité. Ti’yia se fixait sur sa défense, protégée par un pavois rudement mis à l’épreuve et cherchant sa feinte… Dans la mêlée infernale et frénétique, elle rendit ce qu’elle put… le cou n’était protégé que par la grande science du combat du Maître mais restait inaccessible. Le premier assaut passé, Ti’yia agissait d’instinct… la haine qu’elle portait à l’homme qu’il était et la colère qui couvait en son cœur étaient de bons vecteurs entre ChanteSouffre et elle. Mourir pour mourir, mieux valait qu’il souffre au possible avant de me terrasser… Elle cherchait sa faille, ses blessures devenaient sérieuses…
ChanteSouffre hurlait son cri strident pour tous sauf pour Ti’yia lorsqu’une branche se noua autour du cou du Maître. Abattant férocement son fléau sur le pavois, il tira la lanière d’un coup sec vers lui, entraînant Ti’yia à genoux devant lui… La tête de l’arme ricochant s’abattit une dernière fois sur son épaule, lui fracassant la clavicule… Elle hurla. Beau combat, douleur…
D’un geste fluide, elle ramena la branche nouée au cou, qui tomba en souplesse sur le sol. Merci, Maître.
Restant à genoux, figée dans sa souffrance et son épuisement, elle le regardait défaire la plaque d’armure de sa cuisse gauche. Derrière la plaque intacte, une fine plaie striait la chair… Voyez.
Ti’yia regardait la plaie comme une chose étrange. L’énergie Ki est capable d’outrepasser n’importe quelle défense : elle se répand comme une onde de puissance brute. La seule vibration de votre arme sur cette plaque de métal a suffi à me blesser.
Elle disposa de cinq jours pour briser la pierre entièrement. Cela commencerait le lendemain aux aurores… Ti’yia avait grandement besoin de soins…
Dernière édition par le Mer 3 Oct - 12:11, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Mer 5 Sep - 5:32 | |
| La pierre fendue
Le premier jour d’entraînement commença avant l’aurore, Ti’yia profitant de la relève des gardes de la cour pour peaufiner sa préparation spirituelle. Elle continuerait à jeûner, préférant l’âpreté du thé et la flagellation après ses ferventes prières. L’échauffement lui prit le temps nécessaire, son état devait être parfait. Quand l’aube pointa son nez, Ti’yia faisait face à la pierre, en tenue, prête, sa main bandée ne touchant que du dos le pavois fixé à son bras par une nouvelle sangle, mieux adaptée malgré l’épaule fracassée par le fléau du Maître.
Elle avait préféré ôter son gantelet droit, le contact de sa peau avec le manche de ChanteSouffre faciliterait sa concentration… ChanteSouffre ne cessa de hurler jusqu’au crépuscule, égratignant parfois la roche, faisant d’autres fois voler un petit éclat de pierre. À chaque coup, sa main la faisait atrocement souffrir, faisant peu à peu décroître la force de ses attaques, sa concentration, sa motivation… À la nuit tombée, sa main lâcha le manche, qui pendit à son poignet, accroché par un bracelet neuf : ses doigts ne répondaient plus, figés dans leur tétanie douloureuse, de fines plaies striaient la paume… La nuit qu’elle passa dans l’abri de fortune aménagé fut chargée en cauchemars.
Ti’yia fut réveillée par sa douleur. Elle avait faim, aucune de ses pensées n’était claire hormis manger… Elle savait ce qu’elle devait faire et elle le fit, sa décoction lui coupait toujours l’appétit et lui donnait la force de tenir toute la journée. Mais il en fallait parfois trop… Elle se prépara lentement et finit par croiser son reflet dans le métal étincelant du bouclier… Résignée, elle se mit à l’ouvrage, les mains brisées…
Considérant les dégâts du jour avant, rien ne laissait présager que les deux tiers restant seraient fendus dans quatre jours… Mais elle ne devait plus décevoir le Maître. ChanteSouffre, tu sais comment fendre cette pierre…Tu n’as pas perdu ta mémoire comme moi…Tu es ma main, tu étais ma sensation…
Les yeux fermés, Ti’yia cherchait… Sa main devait saigner, elle sentait les barbelés autour de ses doigts mais elle ne s’en tracassait plus… Ses ongles enflammaient les phalanges… on aurait dit qu’ils avaient été arrachés… Elle se concentrait, les yeux clos, résistant à la douleur atroce qui l’envahissait, remontant lentement le long de son bras… Vierge Pure et Mère des Douleurs, guide mon bras dans la souffrance et pour la souffrance, donne-moi la force de vaincre tout ce qui résiste ! Le fouet tournoya pour ne plus faire que cette seule et unique branche dévastatrice avant de s’abattre avec fracas sur la roche. Ti’yia hurla de douleur et de frénésie, le tranchant de sa main comme broyé contre la pierre qui se fendit sur quelques centimètres de profondeur, atteignant la moitié de l’épaisseur totale.
Tombant à genoux sur le coup de midi, Ti’yia opta pour un repos et une méditation bien mérités après ce résultat. Le thé lui sembla un pur moment de bonheur… Le sergent instructeur de la forteresse passa à ce moment-là. Encore assise… à se demander comment le Chevalier peut supporter une femelle, paresseuse de surcroît…pensa-t-il. Le regard mauvais, il reprit son inspection des troupes en faction.
Le matin du troisième jour fut le plus éprouvant à son souvenir… Sa main droite ne bougeait plus, les blessures de sa main gauche s’étaient infectées par le manque de baumes… Il pleuvait encore… Ti’yia arrivait à canaliser son énergie et chaque coup du fouet ne laissait pas la pierre insensible mais, au comble de sa concentration, le coup final qu’elle portait à toutes forces n’était presque plus supportable…. Les flux lui brûlaient les veines du bras et de la main et se perdaient dans les méandres de ChanteSouffre comme si ses propres doigts s’allongeaient, emportés par les flux ; et la violence du choc du fouet sur la pierre était instantanée… l’entaille dans la roche, profonde, était coupante et ses arêtes acérées, Ti’yia avait presque la main coincée dedans… Le fouet finit bel et bien par s’y coincer, ce fut le seul bref moment où elle sourit…
Le cauchemar effroyable vint assez tôt… Derrière la porte… Il pleuvait aussi. Ti’yia était au milieu de la cour… Elle portait cette belle chemise de nuit qu’elle avait au Temple. La pluie ne mouillait pas la chemise précieuse… Rien n’était anormal… Ti’yia voyait la porte mais ne savait pas ce qu’il y avait derrière, ou plus… qu’importait ? Elle avait toujours été curieuse et trop bavarde. Elle avançait vers la porte… Elle n’avançait pas. La porte se rapprochait lentement, elle avançait, la main tendue vers la poignée… Il n’y eut pas de contact. Elle devait entrer, elle entra dans le passage noir ouvert devant elle… Elle savait ce qui devait se trouver derrière, elle ne se souvenait pourtant pas d’un tunnel… La salle du Temple de Baine à la Forteresse ressemblait étrangement à sa cellule au Temple de la Douleur, plus grande probablement. Que se passait-il ? La réalité onirique de sa téléportation ne lui parvint même pas à l’esprit car, si le décor avait changé, le Diable énorme et rouge, aux ailes de feu et aux yeux incandescents, était, lui, bel et bien là…
Il était loin d’elle, la cellule était grande ou Ti’yia infiniment misérable face à la Chose… Ils seraient des centaines autour d’elle dans le noir, Ti’yia ne voyait que lui quand il se pencha vers elle en ricanant… Elle eut un mouvement de protection, ramena sa main droite et la sentit vide d’arme… Ce n’était pas une main… l’horreur diabolique de son propre corps lui apparut soudainement, son bras entier tentaculaire et déchiré de plaies, se séparant en cinq tentacules longs et fins… Elle hurla, battant frénétiquement la main abjecte en tous sens… Elle eut le temps de se voir piétinée par une légion infernale avant de se réveiller en sursaut et en hurlant, debout en pleine nuit au milieu de la cour, ChanteSouffre à la main, en nage dans sa tunique collante… L’instant d’après, c’était le noir complet…
Au matin, elle constata les dégâts : l’un des mannequins avait été pulvérisé et son bras entier était strié de plaies… Sa crise de somnambulisme lui laissait une impression étrange sur son dépérissement… Jamais le corps n’aurait dû se relever dans l’état où elle se savait. Elle prit la matinée pour réfléchir et se préparer, panser ses plaies. La Sainte Douleur donnait des forces nouvelles…C’était là l’idéal vers lequel elle tendait depuis si longtemps. Son corps, depuis le début de l’entraînement, avait été grandement meurtri et la pénitence antérieure l’avait chargée au maximum de ses possibilités.
Elle avait dormi avec ChanteSouffre comme chaque nuit. Leur lien se resserrait-il ? Le cauchemar lui revenait parfois en une brève image, le thé apaisait son esprit. Aujourd’hui, Ti’yia n’avait plus faim. Son estomac concave et dur comme la pierre restait silencieux, résigné ou momentanément anesthésié. Les blessures de son bras étaient suspectes…Si elle avait manié ChanteSouffre en état de sommeil en se blessant, la douleur et le cri l’auraient non seulement réveillée mais les lanières n’auraient pas meurtri que le bras qui les maniaient…Quelque chose dans leur aspect était également étranger à ChanteSouffre : les plaies étaient de fines incisions nettes et régulières, droites, taillées à la lame de rasoir ou au scalpel…Elles ressemblaient à la blessure faite au Maître. Ti’yia sourit…
Tu m’as blessée, traître sournois… tu t’es gavé de moi alors que je dormais…Tu as si faim que cela ? Moi aussi j’ai faim…Prions et concentrons notre souffrance sur notre objectif, la chair viendra bien assez tôt. Sa concentration fut optimale, elle ne pouvait plus se torturer à ce point sans risquer une convalescence nuisible au culte. Il fallait en finir. Le lendemain annonçait la visite du Maître, elle ne comptait pas sur cinq jours bien accomplis et devrait être présentable.
Ti’yia considéra l’état de la pierre… les boules unies la frapperaient plus efficacement que la lanière unique, elle en était certaine. Elle resta jusqu’au crépuscule en méditation devant la pierre, sans bouger, le fouet à la main… Elle finit par se lever. Elle se sentait bien mieux. Une seule attaque… Elle sentit quelque chose et se pencha pour ôter un brin d’herbe collé sur une des boules humide de pluie. Elle n’avait pas besoin de se concentrer, la pierre devait être fendue, la souffrance serait là pour apaiser sa foi… la compréhension avait été longue mais tout lui était étrangement clair et logique désormais. Les flux passaient, porteur d’une douleur bienfaisante, échangeable, partageable par la flagellation… Ti’yia imaginait déjà le ressenti pour un être intelligent, son propre Ki l’avait blessée… Elle sourit en faisant tournoyer l’arme sifflante au-dessus de sa tête sans la rassembler, d’un geste ample et fluide, claquant chaotiquement les boules qui peu à peu rythmaient de leurs entrechoquements métalliques la musique… Bientôt, elle goûterait aux délices de la douleur des autres, bientôt le sourire des prêtresses lui assurerait qu’enfin elles se comprenaient…
Chaque boule s’abattit précisément là où Ti’yia la posait, la douleur du Ki maîtrisée, circulant librement et sans entraver son geste, comme une force pure et nouvelle… Ti’yia caressait la pierre craquelée, fendue en étoile… Si elle n’avait pas enfoncé plus l’entaille, elle avait mis à mal les deux blocs qui se dessinaient. Fendre en deux ? ou broyer ? Elle ne se décida pas facilement sur la technique à choisir mais se résolut finalement de fendre, selon les ordres exacts. Elle rassembla ses lanières en une seule dans un tourbillon strident et l’abattit sauvagement au centre de l’entaille profonde. Dire qu’elle s’était usée en érosion comme la pierre alors que tout cela n’était qu’une force nouvelle à acquérir : elle voulait boire la souffrance, l’assimiler ; elle voulait s’en gaver pour devenir plus forte et non plus faible…
Quand la pierre éclata, la musique du fouet l’avait rendue ivre… Elle buvait la douleur de la pierre, comme celle de ChanteSouffre, comme la sienne, quelque chose coulait dans sa gorge… La joie était intense, le rire incontrôlé et faible, presque hystérique… Elle se releva et constata son avancement. Le Maître sera satisfait… La nuit était avancée, Ti’yia devait partir pour Targos à l’aube et revenir à la Forteresse le plus tôt possible. Elle se rendit dans une chambre où elle prit un bain, banda ses blessures et nettoya ses biens. Après une prière intense, elle embarqua vers Targos afin de recevoir les soins nécessaires que ses mains réclamaient…
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Ven 7 Sep - 4:38 | |
| Le Maître de Grinnarfeld (suite et fin)
J'ai dû l'abattre... C'était un chien fou...
Les mots du Haut Bourreau résonnaient dans sa tête, comme portés par le vent du nord... Le cimetière s'étendait en contrebas, Ti'yia le surplombait sans peur. Le Maître ne lui était pas connu pour sa diplomatie, la dissension avec l'Impercepteur avait dû dégénérer. Ces soucis ne la concernaient pas mais ils avaient le regrettable effet de nuire à son avancement et de lui ôter tout plaisir d'une répartie cinglante. Elle n'avait pas aimé l'homme qu'il était mais le respectait comme son Maître. Il lui sembla étrange de penser qu'elle le regrettait. S'il n'avait pas été exécuté, elle aurait vite grandi... Oui, elle le regrettait...
Deux Maîtres perdus, le dernier qui lui semblait une possibilité n'était autre que le Haut Bourreau en personne. Mais son honneur et le respect voulaient qu'elle ne suive pas les enseignements de celui dont la main avait été fatale. De l'honneur, elle en avait... Les doutes, les dilemmes et l'angoisse sur son propre avenir la taraudèrent toute la nuit... Au matin, sa décision était prise : elle avancerait seule désormais. | |
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Mer 3 Oct - 12:45 | |
| Une route en solitaire
Depuis la mort du Maître, Ti'yia s'entraînait sans relâche. Bien des choses avaient changé en elle, elle en avait constaté plus d'une. Elle se souvenait de Baatezu, le Diable dans l'entrée de la Forteresse, celui-là même qui s'amusait toujours à la terroriser dès qu'il la voyait arriver... Il goûtait sa peur fraîche avec délice. Mais Baatezu ne savait pas à quoi s'attendre cette fois-là...
Ti'yia entra dans la Forteresse, suivant le Haut Bourreau qui emmenait aux geôles un Demi-Elfe prisonnier. Baatezu sourit de toutes ses dents en la voyant arriver... Rien que l'idée de goûter sa peur intense... Ti'yia avança, légèrement hésitante. Il ne lui ferait rien de grave, elle le savait. Pourquoi en avait-elle peur ? Elle passa devant lui, altière, et lui fit un furtif pied-de-nez (HRP : jet de volonté : 20 + 19). Baatezu ressentit la colère et la frustration ne pas se repaître d'elle mais il ne fit rien. Débordant de haine, il se vengerait...
Sa phobie s'était apaisée, mais Ti'yia ressentait toujours cette peur terrifiante... Elle était sur le bon chemin, elle en était certaine.
Elle avait également choisi de rejoindre la Chevalerie Septentrionale. Aspirante, elle devait passer différents tests sous l'égide des deux Chevaliers adoubés, Hendrik Palténèbres et... Davina Vol'Art. La nouvelle lui laissa une mauvaise impression... Je suis mal barrée... Le premier test, supervisé par le Commandeur Thomas de Manidgan, ne fut pas une réussite éclatante mais son collègue Maxence Kenner et elle s'en tirèrent à bon compte. Elle maîtrisait sans conteste les conversations, stratège diplomate et respectueuse, mais avait quelques lacunes concernant les réalités des traités de guerre... Elle avait du travail à faire là aussi.
Son entraînement personnel était une véritable épreuve de foi. Sans guide, il était difficile d'estimer la valeur des exercices qu'elle se donnait. Elle avait répété les derniers exercices du Maître de Grinnarfeld jusqu'à les maîtriser dans les moindres détails, mais tout restait encore à faire... Elle prit quelques décisions importantes : - ChanteSouffre, arme de foi, devait se comprendre par la foi : la Maîtresse du Fouet devrait lui venir en aide... - ChanteSouffre était aussi une arme sonique : elle aurait besoin de l'aide d'une Chante-Douleur, afin de mieux comprendre la profondeur du son et de rythmer ses attaques pour qu'elles soient harmonieuses musicalement... - La technique, elle se la réservait, bien qu'un petit cours de danse ne serait pas inutile...
Depuis qu'elle maniait le fouet, elle en avait appris beaucoup. Loviatar pouvait faire toute action manuelle via son fouet : détacher une ceinture, prendre un objet et le ramener à sa main libre, et des choses plus minutieuses encore... Cela était son objectif utopique. Car ChanteSouffre n'était pas très délicat : il hurlait, il s'abattait chaotiquement et sa masse énorme n'était pas propice à la précision exacerbée... Elle décida donc de s'entraîner à ces objectifs avec un fouet de prières.
En dehors de ces à-côtés, Ti'yia développait aussi la technique pure. Elle mettait au point différentes techniques d'attaque et de défense, requérant le pavois ou pas. Le météorite de son Maître lui rappelait sa technique de branche unique rassemblée et fracassante : elle devait exploiter cette similarité afin d'évoluer plus rapidement... | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Mer 3 Oct - 13:26 | |
| Les techniques du Fouet
1. Les attaques
1.1. Le maelström Cette technique est la plus violente et la plus destructrice des attaques mises au point par Ti'yia. Les cinq branches sont rassemblées en une seule dans un tournoiement et abattues sur la cible. Cette technique peut-être utilisée avec pavois.
1.2. La bourrasque Cette technique déploie les cinq branches en latéral, afin de faucher la victime sur toute sa hauteur, de côté. Combinée au pavois, elle est propice au renversement.
1.3. Le typhon Cette technique est une attaque de rotation, difficile à effectuer et obligeant le porteur à ne porter aucun bouclier. La danse de combat est dangereuse pour celui qui la fait car les cinq branches tournent dans des sens différents, l'obligeant à les esquiver sans cesser de frapper son adversaire. Cette technique sans pavois est semi défensive puisque passer les branches folles "aléatoires" (pour le néophyte) relève du défi : en effet, celles-ci fonctionnement comme un mur tournoyant dont le centre irradiant est le porteur de l'arme.
2. Les défenses
2.1. L'hawajariya Cette technique utilise le pavois en mur facial, le porteur étant entièrement caché derrière. Seul le bras portant l'arme en jaillit pour porter de petits coups défensifs. C'est la technique de défense totale (Expertise suprême).
2.2. Le khamsin Cette technique utilisant le pavois en deux tiers de protection fonctionne en balayage, tenant à distance, permettant un repli semi stratégique, une pause au coeur du combat. Cette technique de ChanteSouffre est une sorte d'attaque sournoise sonore puisque, comme ce vent qui rend fou, elle provoque la migraine par le vrombissement continu de l'arme.
(400ème message^^ Volvic, avant de passer à des choses plus mystiques, la dernière ligne droite^^, j'attends tes remarques sur le côté technique et physique - j'ai tout inventé vu que je ne connaîs rien en combat au fouet =) | |
| | | Volvic Gardien des Mystères
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Mer 3 Oct - 14:04 | |
| C'est très bien, c'est la description minimum à apporter, tout le monde n'est pas technicien dans les arts de la guerre Donc, ça suffit amplement. | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Mer 3 Oct - 17:24 | |
| Quand les objets, même de foi, se mettent à parler...
Ti'yia avait déserté la Forteresse. Depuis qu'elle était en solo, elle n'avait plus aucune raison de s'entraîner dans le bastion bainite. De retour au Temple, en faction défensive, elle reprit son entraînement aux heures creuses. Elle était heureuse de rentrer chez elle, dans ce qui était véritablement sa famille et ses amis. Dormir dans sa cellule au lieu d'une niche dans la cour intérieure, voilà qui rajoutait une touche agréable à l'ensemble déjà fort plaisant. Mais même loin du bastion de la Sombre Terreur, elle était en proie aux cauchemars...
Le couloir était interminable... Il était si sombre que Ti'yia ne voyait pas où elle courait... Elle n'avançait pas. Des pas résonnaient derrière elle, sur le dallage marbré. Quelqu'un la pourchassait ! Elle accéléra en vain... C'est un rêve... je n'avance pas... L'être se rapprochait, déjà sa main droite la faisait atrocement souffrir... Il faut que je me retourne... je n'ai pas le droit de fuir comme une lâche...
Au prix d'un effort onirique surhumain, Ti'yia s'arrêta et se tourna lentement. D'abord, elle ne distingua rien, manquant de se réveiller de peur. Mais peu à peu le décor changea... La place de Lorgol ! Autour d'elle, des visages inconnus incarnant des gens connus... La Marquise D'a Vinya, Maxence Kenner, Davina Vol'Art, Grim-Amalrik de Grinnarfeld, l'Impercepteur Noircolline, Sarah Delcour, Daran, Mistani de Sangmaugrez, Aevon Daoki... Ils étaient trop nombreux... Ils s'effacèrent lentement, laissant la place déserte dans la nuit. Il ne resta de la foule qu'une seule personne, face à elle, la regardant. Je la connaîs... mais c'est... moi !
Ti'yia, dans son étincelante armure de la Rose Blanche, se tenait devant elle, ChanteSouffre sifflant dans sa main... D'instinct, comme trompée par celui avec qui elle aurait vécu depuis dix ans, Ti'yia regarda sa main... vide... ChanteSouffre était tranquillement accroché à sa ceinture, comme si de rien n'était. Tu te souviens de moi ? Ca fait une paie qu'on ne s'est pas vus, hein ? La clone Ti'yia souriait, son visage lui semblait plus cruel que le sien.
Qu... que...
Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne sais plus parler correctement ? Et c'est toi qui doit devenir Chevalier ? Laisse-moi rire...Ti'yia la clone éclata d'un rire guttural.
Qui es-tu ? dans un souffle de colère.
Tssss, c'est vraiment pénible pour moi d'être accroché à la ceinture d'une abrutie dans ton genre. Mais l'idiotie se soigne en partie par le savoir... Je suis SadinWaja''... "ChanteSouffre" si tu préfères, bien que je trouve cette traduction ridicule...
Sad...
Ah non ! Je ne t'ai pas fait venir ici pour que tu écorches mon nom, jeune écervelée... Oui, tu es là parce que je le veux. Nous avons un compte à régler, toi et moi... Tu vois de quoi je veux parler j'espère ? ... Inutile de dire ça, c'est impossible que tu voies. Ah, je ne me lasse pas de voir à quel point tu es limitée mentalement. Tu es là parce qu'il paraît que tu veux me dominer. *sourire narquois*
C'est là ce que je tente de faire depuis des mois oui. Je suis surprise que tu aies été si lente à me contacter... À croire que je ne suis pas la seule abrutie du lot...*rend le sourire*
Ce n'est pas la peine de jouer à cela. Il est désormais clair pour moi que tu es tout bonnement incapable de tenir la route avec moi. Tu n'as rien de ce qu'il faut... mais alors rien du tout ! Par ta faute, j'ai été humilié, moi, SadinWaja'', la Douleur Chantante de Loviatar ! Tu vas me payer cet affront, prépare-toi à tout perdre, Ti'yia la carpette des duels !
Ti'yia porta la main à sa ceinture pour détacher ChanteSouffre... disparu ! Par la Géhenne ! SadinWaja'' rit à gorge déployée... Parce que tu croyais que j'allais t'aider à me battre ? Tu viens de pulvériser les limites de la bêtise, moi qui croyait qu'il y avait une limite à tout... On peut dire que sur ce terrain là, tu es épatante.
En un éclair, SadinWaja'' le vengeur fut sur elle ; en un éclair, ce qui avait été ChanteSouffre la percuta de plein Fouet, libérant l'énergie sonique au maximum, lacérant non pas sa chair mais son âme endormie. Ti'yia bascula en arrière... Il n'y avait pas de sol derrière elle, seulement un trou béant... La chute fut interminable, tout comme son cri dut l'être, émergeant de la profondeur de ses entrailles mises à mal.... Elle se réveilla en sursaut et en nage, hurlant sa douleur, la main portée à son ventre. Sous la précieuse chemise de nuit, deux fines striures de sang... | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Sam 6 Oct - 2:10 | |
| Le combat intérieur
Le souvenir de son cauchemar la tarauda toute la journée du lendemain. Était-ce un simple rêve motivé par un abus de décoctions dopantes ou... ou une réelle intervention ? ChanteS.. SadinWaja'', puisqu'il se nommait ainsi, avait-il véritablement une forme de pensée, une personnalité ? Ti'yia se souvenait des mots de Davina Vol'Art... son arme n'était pas un être doué de personnalité, mais un objet. Un objet ! Un simple objet ! Non... Cela n'était pas possible ou Ti'yia devenait folle... Elle aurait douté si les plaies fines du Ki n'étaient pas là comme autant de preuves éclatantes de sa raison.
Le soir, après sa prière rituelle, le dos lacéré de flagellations, elle sirota sa tisane, essayant de conserver l'apparente maîtrise de soi qu'elle arborait. Mais elle était tout sauf calme. Dormir lui faisait peur à présent, l'angoisse étreignait son coeur. Chaque jour avait son lot d'efforts et Ti'yia devait être sans arrêt au mieux de sa forme. Elle ne sut pas dire quand elle sombra dans les anneaux de Dendar mais celui-ci se gorgea de ses délicieux cauchemars...
La plaine était déserte et vague, le sol aride, les pierrailles coupantes. Ti'yia était à pieds nus... Son clone était là, face à elle. Mais elle était différente... L'armure immaculée de la Rose Blanche était noire, les yeux étaient des puits de ténèbres, le rictus cruel déformait son visage si plein de vie... SadinWaja'' était dans sa main, Ti'yia était sans arme... Tu oses revenir, après la dégelée que je t'ai mise hier ? Tu n'as toujours pas compris que je ne veux pas de toi comme reine, Ti'yia ?
Ti'yia serra les poings. Subir les remontrances de la Maîtresse du Fouet, elle le supportait ; subir celles du Haut Bourreau, elle le supportait aussi ; subir celles du Maître de Grinnarfeld, elle avait fini par le supporter... mais ça ! Il n'en était pas question ! Se faire remonter les bretelles et déconsidérer par une arme qui avait la chance de savoir articuler trois mots l'insupportait. Elle allait lui faire voir de quel bois elle se chauffait. L'incendie couvait en son coeur... Oui très cher ami infidèle, notant le masculin de l'arme, je suis revenue, et notre discussion ne s'achèvera pas par ma défaite cette fois-ci !
Le rire guttural de SadinWaja'' lui brisa les tympans. Pauvre petit animal effarouché... Que je te botte les fesses devrait te plaire, toi qui a juré sur l'Autel de réclamer la souffrance à corps et à cris !
La donne a changé cette fois, SadinWaja'', traître ! Je vais en effet te dompter, je vais en effet prendre ce qui est à moi ! Grâce à toi, je vais devenir plus forte, tu ne m'arrêteras pas !
SadinWaja'' se tut un instant. Connaîs-tu la différence entre un maître et son esclave ? La vraie différence... Non ? La réponse est simple : l'instinct ! Pour devenir maître, il faut toujours plus de combats et plus de puissance.
Dans sa tête, un mot résonnait : ono... Ti'yia ferma les yeux. La langue de son premier Maître, l'estimé Chevalier Thao *DarkSorrow*, lui revenait à l'esprit. Ono... Oui, il lui avait dit... Il avait tout préparé. Dans son infinie science des armes, il avait préparé son esprit à recevoir les signes. Ono...
Elle sentit sa main enserrée dans les barbelés qui mordaient le cuir de sa chair, elle sentit ses doigts s'allonger... Elle ouvrit les yeux et fixa intensément son clone, dont l'expression avait changé. Ono ! Elle fondit sur son adversaire, dont la main s'était vidée de son arme... D'un coup sec, les cinq tentacules rougeâtres lacérèrent le corps onirique. Le clone resta suspendu dans l'air, surpris par la violence de l'attaque et l'instinct du combat de Ti'yia...
Le clone bascula lentement, s'effaçant au gré de sa chute. Avant que je ne parte, pour cette fois... tu as gagné... Si tu es faible, je te détruirai et je m'emparerai de ton corps... Ton instinct et ton désir de combattre se sont réveillés... Pour le moment... Mais tu n'es pas à l'abri... Car si je puis, j'écraserai ton âme....
Ti'yia sombra dans le néant de son rêve...
Dernière édition par Syldestar le Jeu 24 Avr - 17:27, édité 1 fois | |
| | | Syldestar Douleur des Saintes Martyres
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) Ven 12 Oct - 18:48 | |
| Des chats et des liens... Pourquoi pas des menottes ?
Les nuits suivantes furent vides de rêves ou de cauchemars. L'entraînement avait repris de plus belle, Ti'yia souhaitait affiner ses techniques. Mais quelque chose avait changé... Dans sa main sensible au prolongement, SadinWaja'' agissait comme ses doigts. Il ne lui était plus difficile de se représenter sa main démoniaque... Elle n'en avait plus besoin. Elle voyait le Fouet, elle voyait sa main, mais elle sentait le contact des chats avec les mannequins d'entraînement.
Cependant, les dernières paroles de SadinWaja'' hantaient son esprit. Désormais, il ne parlait plus, mais ses mises en garde n'étaient pas à prendre à la légère. Elle comprenait ses troubles passés : plus d'une fois, il avait pris le contrôle de son esprit, plus d'une fois il avait fait d'elle son esclave dans sa soif de douleur... Plus jamais il ne devait recommencer ! Ti'yia imagina un instant les conséquences si, son esprit momentanément écrasé par l'arme maléfique, elle venait à lever la main sur une personne d'importance... ou pire... sur ses supérieurs... La disgrace et la mort seraient au bout de son geste.
Dans son esprit, des choses avaient mué. Son tempérament prompt à la colère, qui lui avait valu maintes punitions, s'était affiné. Garder le contrôle absolu de sa personne était un nouveau défi. Même si ses gestes devenaient millimétrés à l'extrême, son esprit se fragmentait en une déflagration de violence. Elle le sentait... elle l'avait même constaté. Face à l'adversité, Ti'yia s'agitait intérieurement, sa main se portait instinctivement à son arme, comme si c'était la seule et unique solution à l'agacement. C'était leur solution. SadinWaja'' et Ti'yia luttait ensemble et l'un contre l'autre, comme ils l'avaient toujours fait. Mais la conscience de cet état de fait nouvellement acquise changeait la donne. Ti'yia avait maintenant l'ascendant : c'était elle qui décidait.
Il ne lui restait plus que deux choses à faire, deux entretiens, deux cours, deux voies à explorer... Elle prit la route de Targos. Elle devait prendre des cours de chant, prendre des cours de danse et s'entretenir en privé avec une Prêtresse... SadinWaja'' serait bientôt à elle et elle le ferait chanter quand elle le souhaiterait, sur l'air qui lui plairait...
Dernière édition par le Lun 15 Oct - 3:56, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: [Validé][Guerrier/Maître d'Arme][H] Ti'yia (mort RP) | |
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