[Validé][Rodeur/Roublard/MDOM][E]Lormir Ange'Vent

A la recherche des nouveaux héros [Part 1]
L’absence du Coronal Inwithiel avait forcé la Communauté à s’adapter. Un nouveau Conseil venait une fois de plus d’être reformé et le poste de Coronal abandonné. Plusieurs d’entre nous, fidèle à Inwithiel, quittèrent la Cité, dont Morween, Tilik et Sana que j’appréciais. Enfin, la vie continue et nous avons du pain sur la planche.

Tout d’abord, renouer une relation de confiance avec la Fraternité. Pas facile avec ces foutus paladins. Ils ont beau nous critiquer, eux aussi ont les mêmes problèmes de dissidence, comme quoi, tout n’est pas idyllique dans la cité des artisans. Heureusement que notre principale interlocutrice est dame Jaï. Elle est plus compréhensible que son mari. Lea se trouve souvent à Padhiver où je l’accompagne parfois. Notre démarche avance bien, aidé de plus par les dernières actions des bainites. C’est sous les coups de l’ennemi que l’on se rappelle de ses alliés…

Elorfin s’occupe principalement du réaménagement de l’ancienne translycance. Les travaux sont bien avancés désormais. La porte principale est en place et la falaise complètement occultée par la végétation. Nos archers y sont bien cachés. Le druide malarite au pieds de cochon l’a appris à ses dépends lorsqu’il a tenté de trop s’approcher. Dommage en tout cas que les nains et la fraternité ne nous ai pas encore envoyé les renforts demandés…

Avec Elorfin, nous étions justement en train de peaufiner nos plans dans ce nouvel avant-poste quand un immense vacarme s’est fait entendre au nord ouest de la forêt. Nous avons laissé nos plans en suspend pour chercher la cause de ce bruit qui s’arrêta soudainement. Cependant, en suivant la direction opposée à celle prise par les animaux qui fuyaient, nous sommes parvenus rapidement à l’origine de ce qui avait dérangé la tranquillité de la forêt.
Au milieu de la route du nord, des colonnes de lumières sortaient du sol, formant petit à petit un cercle autour d’une colonne centrale. Puis, comme elles étaient venues, elles disparurent l’une après l’autre, ne laissant que la colonne centrale. D’autres spectateurs avaient assisté à ce tour.
Ceux qui venaient d’observer la scène approchèrent, puis jouèrent avec la lumière, jusqu’au moment où l’un d’eux s’y évapora. Je m’y jetais à mon tour… pour me retrouver au sommet d’un volcan. Bientôt rejoint par Elorfin, Youpi et Anathano, deux halfelins. Avec le mage et Mystik, nous étions six aventuriers quand, d’une porte taillée dans la pierre, un homme étrange se présentant comme un guide nous invita à le suivre pour passer les épreuves.
Il resta sourd à nos questions, se contentant de nous signaler que nous devions avancer et passer les tests ou mourir. De toute manière, vu le lieu où nous nous trouvions, la seule issue était de passer par la porte suite à cet homme…

L’épreuve du feu. C’est ainsi qu’il l’avait appelé, avec raison. La porte donnait sur un chemin de pierre qui serpentait parmi la lave. Le mage tenta quelques sortilèges, sans succès. D’autres essayèrent, pas mieux. En plus de la chaleur, nous étions dans un lieu où l’accès à la Toile était impossible. Et notre guide avait disparu. Plusieurs chemins s’offraient à nos yeux, formant une espèce de labyrinthe. Les halfelins, plus curieux que nous autres, avancèrent rapidement pour revenir quelques instants plus tard accompagné d’une poignée d’élémentaires de feu. Après un bref combat. La troupe se mit en marche. Quelques pièges disséminés ici et là égayèrent un peu notre avancée rythmée par les assauts des élémentaires.
Confiante en son agilité, Youpi décida soudain qu’il serait plus facile de déclencher les pièges plutôt que de les désamorcer. Nous nous retrouvâmes donc sur les bras avec une halfeline ressemblant plus à un morceau de charbon qu’à autre chose. Sans possibilité de la soigner, il fut décidé que le mage porterait le corps pour se rendre utile. Désormais, je restais devant, avançant doucement à la recherche des autres pièges que nous évitions si je ne parvenais pas à les désamorcer.
Enfin, nous arrivâmes au bout du labyrinthe. La sortie était visible à l’extrémité d’un pont. Seul problème, celui-ci était entièrement recouvert de flammes. Seule solution, passer par le parapet. Je n’ose imaginer ce que cela aurait pu donner si nous avions eu avec nous quelques uns de ces guerriers tout bardés de fer. Toujours est-il que tous les aventuriers passèrent l’épreuve du feu… Quoi que Youpi l’ai passée sur le dos du mage.

Nous étions désormais sur les flancs internes du volcan. Au loin dans l’air surchauffé se dessinait une tour. Sûrement l’endroit où nous devions nous rendre pour continuer. Au pied de l’escalier emprunté pour rejoindre la plaine de lave, nous sommes tombés sur une troupe de créatures de feu et de lave, dont la plus grande faisait au moins deux fois la taille de l’humain. Le combat fut âpre et avec Mystik, j’y laissais pas mal de sang, de peau et de poils brûlés. Sur les restes encore fumant du golem de lave, un anneau elfique fut retrouvé. Celui-ci disposait d’une d’étonnante propriété de régénération. Aussi, il fut passé de doigt en doigt afin que nous retrouvions tous un peu de force avant de poursuivre le voyage.

A la recherche des nouveaux héros [Part 2]
Passer l’anneau au doigt de Youpi ne fut pas simple. Ses doigts recroquevillés et carbonisés menaçaient de se rompre au moindre geste brusque. Pendant que la régénération faisait son œuvre, nous avons du repousser plusieurs assauts d’élémentaires de feu provenant de la porte par laquelle nous étions arrivés dans la plaine de lave. Notre hôte semblait s’impatienter.
Petit à petit, l’halfeline délaissait son apparence de bloc de charbon pour un être de chair. Il était temps de repartir de l’avant. Enfin, sauf pour le mage qui déclara en avoir assez de ces épreuves et s’engouffra sur le chemin que nous avions suivi. A ce jour, je ne l’ai pas encore revu…

Une longue marche nous séparait de la tour. La chaleur devenait de plus en plus insupportable, évaporant notre sueur avant même qu’elle ne s’égoutte. Cette situation fit remonter à la surface de vieux souvenirs enfuis dans ma mémoire, nostalgie d’un désert étouffant éclairé par un soleil bleu. Sur l’épaule droite, la marque d’Athas se fit douloureuse, me ramenant à la réalité de l’instant. Nous étions enfin au pied de la tour où attendait notre guide.
Les épreuves se poursuivaient au-delà de la porte qu’il gardait. La gorge trop sèche pour parler, nous nous contentions de le suivre dans une relative fraîcheur par rapport à ce que nous venions de connaître. Les pièces et les couloirs étaient faiblement éclairés par quelques torches. Cependant, la luminosité fut suffisante pour distinguer au sol de nouveaux pièges dont le mécanisme de déclenchement se confondait aux arabesques des carreaux. Prévenus, les membres du groupe évitèrent de passer sur les décorations.

Un homme nous attendait dans l’une des pièces de la tour. D’après notre guide, l’un de nous devait affronter ce combattant pour réussir l’épreuve et continuer plus avant. Un combat singulier, sans utilisation de la magie. Une longue discussion s’ensuivit pour savoir qui et comment le combat devait se dérouler. Après tout, il n’y avait pas de véritable combattant parmi nous et celui qui nous faisait face ressemblait fort à un moine. Ce qui fut confirmé quand il annonça son nom, accolé du superlatif aux poings de feu. Effectivement, lorsqu’il se mit en garde, ses mains s’embrasèrent. Je fus désigné pour combattre…
Hors de question de montrer mes capacités à tout mes compagnons de circonstance. Pour ruser, j’utilisais un petit sachet de poudre de disparition, bien connu de tous. Celle-ci n’eut aucun effet en raison de l’impossibilité de pratiquer la magie, mais d’un petit effort de volonté, je me glissais dans l’une des ombres projetées par les torches. Le moine commença à frapper autour de lui, à l’aveuglette. Sans un bruit, je le contournais de façon à pouvoir le frapper à l’emplacement du cœur. Ce fut bien plus facile que je ne l’avais espéré. Il s’effondra au sol au premier coup, sous les hurlements du guide qui criait à la traîtrise. Peu importe, cette épreuve était achevée et nous pouvions avancer.

Un peu plus loin, un second moine se présenta. Ce fut au tour d’Elorfin d’accepter de se battre contre ce nouvel adversaire au nom de poing quelque chose. L’issue du combat fit éclater de rire l’ensemble du groupe et jurer haut et fort notre guide. Alors que le moine réalisait quelques mouvements de démonstration, Elorfin lui décocha une seule flèche qui se planta entre les deux yeux, épreuve terminée. Sous l’effet de l’hilarité générale, Mystic oublia d’éviter de marcher sur les arabesques pendant que nous avancions derrière le guide. Elle s’effondra au sol, foudroyée par un piège. Etant à ce moment possesseur de l’anneau de régénération, je le lui passais au doigt en blaguant sur la réaction de Ruffin s’il apprenait ce geste.
Avec Youpi et Mystic hors d’état de se battre, le combat suivant fut mené par Anathano. Ce moine avait du apprendre ce qu’il était advenu de ses précédents confrères car il se mit à parer les projectiles de l’halfelin. Comme le combat menaçait de tourner à notre désavantage, Elorfin décocha discrètement une flèche sur l’homme. Elle l’atteignit au mollet. Si le coup n’était pas mortel, il eut comme conséquence de lui faire perdre sa concentration, l’exposant ainsi aux billes d’Anathano. Une fois encore, notre guide cria au scandale, nous traitant de lâche, de moins que rien. Mais le résultat était là, nous pouvions continuer.

Enfin, nous allions rencontrer le maître des lieux. Avant cet instant tant attendu, notre guide nous laissa quelques instants dans une sorte de grande salle de réception en nous demandant bien de ne toucher à rien. Un superbe miroir trônait dans l’un des angles de la pièce et malheureusement, il faut croire que les femmes ne peuvent s’empêcher de s’admirer dans un miroir si elles en ont un sous la main. C’est donc dans une pose lascive devant la glace que Mystic disparu brusquement de la pièce. Nous n’étions plus que quatre.
La disparition de la femme ne sembla pas inquiéter outre mesure notre guide lorsqu’il nous appela pour rencontrer le maître. L’homme qui nous faisait face était d’un tout autre modèle que les précédents moines. A l’éclat de ses yeux, il était évident que nous avions en face de nous un adversaire implacable. D’après les explications qui nous furent données, cet ordre de moines recherchait depuis fort longtemps un groupe d’aventuriers valeureux pour accomplir une noble quête. Valeureux ? Nous ?! Nous aurions pu en rire si nous n’avions pas autant souffert pour en arriver là. Puis, soudainement, le maître se mit en action. En quelques coups, Anathano puis Youpi furent au sol. Je ne tardais pas à les rejoindre. Trou noir…

Quelques temps après leur défaite dans la tour, avec comme seuls témoins les animaux de la forêt, les corps de ceux qui avaient disparu dans la forêt se matérialisèrent autour de la route. A leur état, nul doute qu’ils en avaient bavés…

Un plan machiavélique
Tout avait commencé par une simple patrouille au nord de Luskan. La piste d’un lycan de bonne taille m’avait conduit non loin des plaines du nord. Là, dans un creux du relief, reposait le corps de plusieurs halfelins, dont Youpi et Anathano. Au milieu d’eux, s’exprimant en langage animal, se tenaient le lycan dont je suivais la piste et un individu entouré d’une très forte aura de magie. Des malarites sans aucun doute. Ils se disputaient au sujet de leurs proies. Si je n’avais pas côtoyé peu de temps avant les halfelins, je me serais contenté d’observer la scène avec détachement.
A lieu de cela, je piégeais rapidement un chemin de replis avant de retourner surveiller les chasseurs. Tactique classique : s’extirper doucement les ombres, tirer une volée de flèches puis fuir en direction des pièges en se cachant de nouveau. Mais là, problème. Personne ne bougea. Vu les sortilèges que j’avais observés, les malarites n’avaient peut-être même pas remarqué mon manège. Je recommençais donc pour mon plus grand malheur. A peine avais-je tiré une flèche que je fus frappé de plein fouet par un sortilège. Trou noir…

Ce qui est arrivé par la suite, c’est Coralys qui me l’a expliqué. Ma fidèle louve, comme à son habitude, me suivait en retrait, caché dans les sous-bois. Elle a observé le lycan portant mon corps auprès de ceux des halfelins. Puis des orcs sont apparus depuis le nord où ils sont repartis après une vive discussion avec les malarites. Par la suite, deux nouvelles victimes sont venues compléter le tableau de chasse. Un humain et un autre elfe pour lequel les chasseurs durent abandonner leurs précédentes proies pendant un long moment.
Finalement, lorsque tous les corps furent rassemblés, il fut temps pour eux de festoyer. Croquant ici une fesse, ici une cuisse, chaque victime se vit ainsi prélever une partie de sa chair. Le lycan qui avait choisi un morceau de mon bras aurait pu s’empoisonner à mon retour d’Athas, six ans plus tôt. Aujourd’hui, il se contenta de recracher avec dégoût et en jurant. Ce n’était pas là le goût habituel des elfes. Une fois restaurés, ils décidèrent de conduire Anathano, l’homme et les deux elfes à Targos, pour être livrés aux bainites. Coralys suivi de loin l’étrange équipage formé par les malarites, leurs prisonniers et par les orcs revenus entre temps. Mais une fois à l’intérieur de Targos, elle ne pouvait plus rien faire sinon rentrer prévenir les elfes de la Communauté.

Pour ma part, je repris conscience à l’intérieur d’une geôle, bâillonné, les jambes et les pieds attachés au mur par des chaînes. Kragnar, l’ancien chef de la légion, fut la première personne à venir me rendre visite. Il officiait désormais en tant que bourreau de la main sombre et se fit une joie de m’annoncer que nos jours étaient comptés. Lysandre, prisonnière de marque, venait de s’évader de ses quartiers, suscitant la colère des bainites et scellant par là même la destinée des elfes prisonniers. L’halfelin fut libéré après avoir été torturé. Le bourreau n’avait rien pu en tirer d’intéressant mais il apparaissait que la Fraternité était espionnée à l’intérieur même de Padhiver. Parmi les bruits environnant, je discernais la voix d’une elfe et le son bien particulier de la clochette de Dardan. Lui aussi était donc retenu prisonnier.
La seconde visite fut moins plaisante mais tout aussi instructive. Mon bâillon fut ôté par les gardes pour que je puisse répondre aux questions du sombre traqueur, véritable meneur de la horde malarite. Ainsi, le loup blanc n’était qu’un pion. Ce que nous faisions de l’ancienne translycance semblait l’intéresser au plus haut point. Mais mes réponses valurent plusieurs coups, dont le dernier me laissa inconscient…

L’heure du final semblait avoir sonné. Deux gardes étaient venus m’extirper de la cellule. Dans le couloir, je pu enfin voir le visage de l’elfe qui avait tenté de nous sauver, Cas’Telen. Les gardes nous poussèrent jusqu’à la place principale de Targos. Une foule était venue assister au spectacle animé par l’Impercepteur en personne. J’eu l’honneur d’être le premier conduit sur l’échafaud, maintenu solidement par les gardes. Là, deux surprises m’attendaient.
La première fut de voir que la personne chargée de notre exécution serait une très belle elfe qui dénotait dans le paysage. La seconde fut d’entendre et de voir la clochette de Dardan accrochée à l’une de ses tresses. Et ce fut bien à Dardan que l’Impercepteur demanda de sacrifier les elfes pour prouver sa loyauté. Dardan en blondinette !!! En d’autres circonstances, je me serais bien amusé de la situation. Mais il n’y avait rien de drôle à voir les lames brandies par ces mains, qui bien que féminines, n’en demeuraient pas moins celles d’un maître d’arme réputé. Lorsqu’elle, il me fit face, il me demanda de ne pas lui en vouloir. Je lui répondais dans notre langue qu’il restait mon ami et qu’à sa place, je ferais la même chose. Sur un sourire, il abattit ses épées…

Il y eut un bruit sec lorsque les lames mordirent le bois de l’hallebarde que l’un des gardes venait d’interposer. La surprise se lisait sur le visage de Dardan. Ainsi, l’Impercepteur avait d’autres plans pour les prisonniers et cette mise en scène avait pour but de tester la loyauté du maître d’arme. Les gardes m’amenèrent donc avec Cas’Telen face au maître des lieux devant lequel ils nous forcèrent à nous agenouiller. Nous allions vivre ! Oui, et même plus, il allait nous donner l’occasion de nous venger de l’attitude méprisante des paladins du sud, pour qui les alliés n’était que des pions sacrifiables. Après ce discours, il entama un puissant rituel. L’Impercepteur se nimba d’une lueur verte tandis que ses paroles s’élevaient vers le ciel. Puis il dirigea sa main droite vers Cas’Telen et sa main gauche vers moi. La magie divine accumulée nous fut transmise tandis qu’il prononçait les mots qui clôturaient le sortilège : « Savourez désormais la haine que vous portez pour les dirigeants de Padhiver ! Rendez-vous aussi vite que possible dans le sud et tuez les, eux ou les membres de leur clergé ! ».
Quel plan machiavélique ! Sans se salir les mains, les bainites allaient faire d’une pierre deux coups. Nous allions mourir en essayant d’emporter un maximum de paladins et notre alliance déjà mise à mal serait rendue caduque. Notre équipement fut rendu aux portes de Targos puis l’Impercepteur et ses hommes saluèrent ironiquement leurs nouveaux alliés avant que les portes ne se referment.

La route vers le sud fut parcourue sans un mot. Chacun ruminait ses pensées. La haine que j’éprouvais envers les paladins me brûlait l’estomac. Il devait en être de même pour Cas’Telen, mais lui n’appartenait pas à la Communauté. Je devais cacher notre libération et mon identité pour que l’acte que nous allions commettre ne soit pas imputable à un conseillé. La cité de Luskan fut donc évitée. Après de longues journées de marche, nous étions enfin en vue des portes de Padhiver. Nous avons réservé une chambre dans une auberge puis je suis allé chercher une tenue différente de celle que j’affectionne habituellement. Un plan fut rapidement mis au point, simple. Nous devions nous préparer dans la chambre avant de sortir sous le couvert d’un sortilège d’invisibilité pour nous rendre au palais. Ensuite, peu importe…
Seulement, il s’écroula lorsqu’il apparut que les principaux dirigeants n’étaient pas au palais. La douleur devenait insupportable, le désir de tuer de plus en plus impétueux. Nous étions en train de chercher quoi faire lorsque deux paladins passèrent non loin de nous. Je reconnu Hadrian et Ilonna, des serviteurs de Tyr.

Toujours invisibles, nous les avons suivi en dehors de la cité. Ils s’installèrent finalement face à la mer sans se douter du danger qui les menaçait. Il était temps d’agir. Cas’Telen entama un chant de désespoir et se rua sur le combattant. Je m’approchais de la femme. Seul l’homme eut le temps de sortir son arme et de frapper. Mais il était déjà trop tard. L’effet de surprise était total et nous étions bien mieux préparé. Les deux paladins gisaient dans leur sang tandis que nous restions sur notre faim, cherchant de nouvelles victimes. Une lueur verte se matérialisa autour de nous quelques instants avant de disparaître. Le sortilège auquel nous étions soumis pris fin. Après un bref regard à nos victimes, nous sommes rapidement repartis vers le nord…

Destruction
Les anciens maîtres du nord étaient tombés sous la poigne tyrannique de l’Impercepteur. Le corps d’Eowyn avait été rapatrié à Haut Refuge par une poignée d’elfes chassés par les bainites, leurs étendards flottant désormais un peu partout sur les dix cités. Les patrouilles de surveillance au nord de l’épine dorsale ne pouvaient plus être confiées qu’aux meilleurs éléments.
Au sud, nos relations avec la Fraternité s’amélioraient doucement, l’incident de la translycance sombrant petit à petit dans l’oubli. Les travaux de l’avant poste avançait trop lentement à mon goût. Mais les nains nous avaient envoyé un de leur architecte et les humains y prenaient désormais leur quartier.

Ici même, les visées expansionnistes des maîtres de Luskan menaçaient une nouvelle fois la forêt. Tout comme la Légion, nous avons décliné leur proposition de devenir leurs vassaux en échange d’un hypothétique contrôle des bois. La nature ne nous appartient pas. La réponse de Luskan ne s’est pas fais attendre. Les gardes de la cité sont venus mettre le feu à la forêt. Un peu plus tard, de nombreux protagonistes, orcs, humains et elfes se sont affrontés dans une bataille chaotique. Par la suite, nous nous sommes rendus à l’avant poste afin de soigner les blessés.
C’est là que les malarites ont attaqué. Pourtant, j’avais prévenu le sanglier que la menace venait de Luskan. Peu importe, ils ont préféré frapper ceux qui défendent la nature plutôt que ceux qui la mettent à mal. Le résultat de leur folie est à la hauteur de ce que nous avons déjà pu voir à Port-llast ou à Lorgol et aux Havres. Une nature si profondément meurtrie qu’il faudra de longues années pour penser ces plaies. L’avant-poste n’est plus qu’un amas de roche fondue. Nombreux sont les elfes qui sont tombés sous la fourberie de l’ennemi. Voilà maintenant plusieurs semaines que mon corps est soigné par les prêtresses du temple de la Seldarine. Eralia a eut la bonne idée de récupérer quelques un de mes morceaux lorsque j’ai été pris dans un des sortilèges des malarites. Je ne peux toujours pas bouger. Cela est peut-être définitif…

Au pied de l’autel de la Seldarine, je fais maintenant le serment que si je remarche un jour, ce sera pour chasser sans aucune pitié ni aucun repos les malarites. Ces soit disant protecteur de la nature sont en réalité le plus grand danger qui la menace. Port-Llast, le nord et maintenant la translycance. A chaque fois, ils sont à l’origine de ces destructions. Quand à ceux qui se compromettent avec, je n’aurais que du mépris pour eux…