[Validé][Rodeur/Roublard/MDOM][E]Lormir Ange'Vent

Création du personnage le 15/09/06

Citation :

Nom de compte : _Andrealpha_
Nom complet du personnage : Lormir Ange'Vent
Age du personnage : 155ans
Race et sexe du personnage : Elfe sylvain mâle
Divinité : Fenmarel Mestarine
Alignement : Chaotique neutre
Arme de prédilection : Arc long / Rapière
Classe du personnage :
Rodeur / Roublard / Barde Athasien [Répartition prévisionnelle lvl25 : 10/5/10]
Rodeur / Roublard / Maître des Ombres [Répartition prévisionnelle lvl25 : 10/10/5]

Ennemis jurés : Humains, Demi-orcs

Description physique :
Elfe sylvain de taille et de corpulence moyenne (1m75 pour 65kg)
Teint de peau halé, cheveux roux et yeux verts portant sur le monde un regard empreint de mélancolie
Marqué au fer rouge sur son épaule droite, un symbole représentant un dragon enroulé autour d’un A majuscule

Caractéristiques :
For : 10 / Dex : 18 16/ Con : 10 / Int : 14 16/ Sag : 12 14/ Cha : 10

Langues
- de base : Elfe / Commun
- de classe : Langage secret des voleurs
- supplémentaires : Draconien / Nain

Domaine principal de connaissance : Nature (spécialisation poisons - reste de l'apprentissage barde athasien)

Fiche actualisée suite à reroll [voir ci-dessous]

[Arrivée dans le Val Bise en 1388 selon le calendrier du VdB à l'âge de 150 ans]

Aucune trace de son frère Elvin dans la région. Pourtant, selon sa dernière lettre, il aurait du le retrouver à Luskan...

Et bien qu'à cela ne tienne, Lormir restera dans le Val autant que nécessaire. Les conflits qui semblent animer cette région sont autant de promesses de gagner richesses et pouvoir. Il suffit de savoir sortir de l'ombre au bon moment...

L'observation des différentes forces en présences va sûrement prendre encore plusieurs mois. Il s'agit de bien choisir son camps...

Alenata est morte… Depuis son arrivée dans la région, elle avait été la première personne à laquelle il avait accordé son amitié, sûrement en raison de son coté louve. Un proverbe dit que l’homme est un loup pour l’homme, mais c’est une injure aux loups. Ces derniers n’ont aucune des tares qui rendent la plupart des humains aussi détestables.

Alors qu’il écoutait sur la place de Luskan une joute verbale entre des croisés et un vendeur de chairs, une charmante elfe se dressa devant lui. Elle se présenta sous le nom d’Ilia, membre de la communauté elfique implantée dans la région. Après quelques civilités, elle invita Lormir et une autre elfe à visiter leur havre. Par sécurité, ils durent accepter d’avoir les yeux bandés afin de ne pas reconnaître le chemin. Une fois sur place, Lormir ne put que concéder que la cité était magnifique. Est-ce la fin de cette errance solitaire ?

A l'affût dans les bois de Luskan, l'elfe et la louve restent à l'écoute du vent dans les arbres et du cri des animaux. Dans les mains du Tel-Quessir, un arc et une flèche entièrement noire pour le deuil de la douce Amë...
Si Hoar le veut bien, cette flèche sera bientôt rouge du sang de la vermine qui s'est attaqué à la Communauté. Le temps passe sans que rien ne vienne troubler la veille des chasseurs quand, dans une grimace qu’il ne peut réprimer, l’elfe abaisse son arme. Après toutes ces années, la blessure à l’épaule était de nouveau douloureuse…

Le portail
Tout avait commencé par une banale patrouille à la périphérie des ruines de Myth Drannor. La Cité de la Beauté, comme elle s’appelait du temps de sa splendeur, avait été rasée par une horde de démons en raison de la cupidité des hommes. Depuis, des générations de rôdeurs et de druides veillaient à ce que les démons restent confinés à l’intérieur des ruines. Lormir, alors âgé de cent dix ans, se formait au contact de ses compagnons expérimentés.
Lancée sur la piste d’un yogoloth, les elfes s’avançaient progressivement vers le centre de la cité. En s’approchant du Spéculum, qui était à l'origine le point de rencontre des utilisateurs de magie, ils entendirent un sifflement sinistre alors même que le vent se levait en brusques rafales. Puis, dans un grand fracas, un portail se matérialisa devant les elfes médusés. Le bruit provoqué par le vent qui s’y engouffrait était assourdissant. Celui-ci semblait aspirer tout ce qui se trouvait autour de lui. Feuilles, branches, pierres disparaissaient dans l’abîme de ténèbres qui se trouvait en son centre. Passé le moment de surprise, les elfes refluèrent non sans peine en dehors du champ d’attraction du portail. Malheureusement pour Lormir, son inexpérience lui avait coûté de précieuses secondes. Malgré tous ses efforts, il fut entraîné inexorablement vers le vortex où il disparu…

Réveil
Doucement, Lormir reprenait conscience. Il était allongé sur le dos sur une surface dure et froide, bras écarté. Il essaya de bouger les doigts, rien qu’une intense douleur, vivant donc. Les souvenirs affluèrent. Myth Drannor… Le portail… Il était passé par le portail… Mais où était-il donc ?…
Il ouvrit les yeux. Son regard se posa d’abord sur une voûte éclairées par des candélabres. Une voix attira alors son attention. Bien que la prononciation des mots fut différente du commun qu’il connaissait, Lormir put comprendre qu’un individu chargeait quelqu’un d’aller prévenir le « maître » que le magicien était réveillé. Peu de temps après, un homme d’une quarantaine d’années, à la barbe parfaitement entretenue, et aux vêtements somptueux se découpa dans son champ de vision. Le nouvel arrivant observa quelques secondes l’elfe toujours cloué au sol avant de se retourner et de lancer hors de lui à ceux que Lormir ne pouvait pas voir :
« Bande d’abrutis dégénérés !!! Regardez à quoi ressemble cet elfe !!! Incapables !!! Illusionnistes !!! Je vous ai ordonné de me trouver un grand magicien capable de maîtriser le mythal !!! RHAAAAA !!! Regardez donc ce que vous avez ramené !!! Un gamin !! Un gamin avec un arc et en tenue de chasseur… »
« Gardes !! Tuez les, et l’elfe aussi !! Ils me sont inutiles… »
Quelques cris de protestations s’élevèrent dans un angle de la salle alors que l’homme qui venait de parler s’éloignait. Il y eu le bruit du métal pénétrant les chairs et celui de masses tombant au sol. Lormir comprit que sa fin était proche. Il fit alors quelque chose de complètement irraisonné. Il se mit à chanter une chanson elfique. Même déformée par la peur, sa voix restait mélodieuse alors que deux hommes vêtus d’armures étranges, des armes ensanglantées à la main, se penchaient au dessus de lui. Le fil d’une lame se tenait à quelques pouces de sa gorge lorsque la voix de l’homme qui commandait s’éleva à nouveau :
« Arrêtez !! Ne le tuez pas !! Il y a eu suffisamment de gâchis pour aujourd’hui. Qu’on le conduise au quartier des esclaves et qu’on le soigne ! Je crois que je tiens là un nouveau barde ».
Sous le choc des émotions et de la douleur, Lormir sombra de nouveau dans l’inconscience.

Soleil bleu
Il y a maintenant trois semaines que j’ai traversé accidentellement le portail. Les douleurs disparaissent au fil des jours, grâce aux soins prodigués par les templiers du maître de ces lieux, le roi-sorcier de Tyr, Abalach.
Je sais maintenant que tout ce que j’ai entendu ces derniers jours est la vérité. Le monde où je me trouve n’est pas Faërun. Hier, escorté par deux gardes, j’ai pu mettre la tête à l’extérieur du palais où je suis retenu. Plus que les constructions à l’architecture inconnue, plus que l’air desséché et la chaleur étouffante, c’est le soleil pointant au zénith qui m’ôta tout doute et tout espoir de retour auprès de ma communauté. Le soleil de Toril était jaune, celui que je contemplais était d’un bleu éclatant…

Athas… Tel est le nom de ce monde. Un vaste désert aride où la chaleur est étouffante et où la rareté de l'eau et du métal en font les plus précieuses des richesses. Et pourtant… Ceux qui m’ont soigné m’ont affirmé que ce monde était autrefois verdoyant et couvert d'océans. Dans la folie qui semble caractériser les humains, ceux-ci ont usé et abusé de la magie en puisant sans retenue dans la Toile, provoquant peu à peu l’agonie de la nature. Ce furent les rivières qui s’asséchèrent en premier, suivies par les fleuves et enfin les océans. Le climat se modifia jusqu’à devenir hostile.
La majorité des habitants vit désormais dans des cités-états gouvernées par de tyranniques rois-sorciers, qui sont de très puissants magiciens. Je me trouve ainsi dans la cité-état de Tyr, dont le maître s’appelle Abalach. Comme ses confrères, il règne sur son territoire d'une main de fer grâce aux templiers, qui canalisent l'énergie de leur roi-sorcier de la même manière que les prêtres de Toril utilisent celle de leur divinité tutélaire.
Malgré l’état de ce monde, la magie y est puissante, mais bien plus difficile à pratiquer. Craignant pour leur pouvoir, les rois-sorciers ont interdit la pratique de la magie à tout ceux qu’ils ne contrôlent pas, et n'hésitent pas à condamner à l'esclavage ou à tuer quiconque représente une menace eux. A cause de cela, et parce qu’elle considère les magiciens comme étant à l’origine de leur situation actuelle, la population déteste les magiciens.

Abalach, ou « Grand Maître » comme je dois l’appeler, est venu me voir une fois depuis mon arrivée pour me faire comprendre que je n’étais qu’un jouet entre ses mains et qu’au moindre écart de ma part, ses gardes finiraient le travail qu’il avait stoppé. Pour montrer mon appartenance, un fer porté au rouge me fut appliqué sur l’épaule droite, gravant dans la chair le symbole d’un dragon enroulé autour d’un A. Dans la situation actuelle, je n’ai de toute manière rien d’autre à faire que de me plier à sa volonté. Ce monde m’est inconnu, les elfes sont ici des parias, nomades dans le désert, voleurs et escrocs dans les cités, que la population déteste. Je suis en sécurité tant que je reste au palais.
Lors de sa visite, j’ai pu constater que le roi-sorcier avait quelques traits bien particuliers. D’abord une taille bien au dessus de la moyenne, même les gardes à ses cotés paraissaient écrasés par le personnage. Etant allongé à notre première rencontre, je ne l’avais pas remarqué. Ensuite, des reflets métalliques sur son visage. En regardant bien, il m’est apparu que la peau de son visage semblait comporter de fines écailles que la barbe cachait en partie.
Après son départ, j’interrogeais Altar, le templier en charge de me soigner. Sa réponse me fit l’effet d’une douche froide. Le monde d'Athas a la particularité de ne pas avoir de dieux, même s’il existe plusieurs types de clergés : les prêtres vénèrent les quatre éléments, les druides sont au service de ce qui reste de la nature et les templiers sont aux services des rois-sorciers qui sont des magiciens qui poussent l’étude de la magie jusqu’à devenir des créatures draconiques quasi-divines, d’ou les particularités d’Abalach.
Il n’y a pas de dieux sur Athas, mais deux créatures divines. Le Dragon, stade ultime de transformation auquel chaque roi-sorciers souhaitent ardemment accéder, dont la magie profanatrice est si puissante qu’elle détruit non seulement la nature autour d’elle, mais aussi la vie. Et son antithèse, l’Avangion, créature gracieuse et scintillante, dont la magie préservatrice protège la nature.
Dans sa soif de puissance, Abalach avait fait appel à un terrible sortilège afin de ramener de Myth Drannor un magicien capable de l’aider à contrôler un puissant artefact. Son portail s’était ouvert bien après 714 et la chute de la cité. Il n’avait ramené qu’un jeune chasseur inexpérimenté…

Le Collège
Cinq années se sont écoulées depuis le portail… Elvin, mon frère, où es-tu désormais ? Toi qui ne savait pas comprendre la nature mais qui me comprenait et me défendait toujours. Tu me manques. La forêt de Cormanthor me manque…
Ce monde n’est pas fait pour les elfes de Toril. C’est un désert où les animaux et les plantes sont peu nombreux et particulièrement hostiles. Ici, la plupart des créatures et même certaines plantes semblent disposer de facultés psychiques naturelles. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai bien failli mourir en humant le parfum d’une fleur qui m’avait été envoyée en cadeau et qui, je le sais maintenant, est capable de réduire en bouillie le cerveau de ceux qui l’approchent de trop près. Je suis comme un nouveau né dans ce monde et je dois tout réapprendre…

Le roi-sorcier avait parlé de barde. Sur le coup, j’ai pensé aux bardes de nos forêts qui chantent en s’accompagnant du luth le soir auprès du feu. Image idyllique bien loin de la réalité d’Athas. Le collège où je suis entraîné est situé en dehors du palais. Pour y aller chaque jour, quatre gardes aux armures et armes d’obsidienne m’escortent matin et soir. Pour ma sécurité paraît-il. Ce n’est pas si faux que ça. Cumulant plusieurs tares aux yeux des humains : elfe et au service du magicien tyran, je ne rencontre que des regards haineux dans les quartiers traversés. Pour les elfes, je suis un nantis et il me haïssent pour cela. Les nains, qui sont ici intégralement glabres, ne se soucient que de ce qui les regarde directement.
Je repense maintenant à tout ce que me disait mon frère sur la voie du Loup Solitaire. Il m’a tant rabâché les oreilles avec son dogme :
« Le monde est dur et impitoyable. Il exige des compromis de la part de ceux qui souhaitent emprunter leur propre voie. Ne comptez que sur vous-même pour vous protéger, car la trahison est facile. Usez de camouflage, de tromperie et de secret. Suivez la voie du Loup Solitaire, car c’est celle de l’indépendance. »

Je suis en train de suivre son chemin, car pour assurer ma survie, je me prête à toutes les concessions. A commencer par apprendre consciencieusement, même si par moment je me dégoûte, ce qui est enseigné au collège. Drôle de nom d’ailleurs pour une école ou l’enseignement des arts ne représente qu’une petite partie de tout ce qui y est enseigné. Sur place, avec une dizaine d’élèves et sous la direction de professeurs n’hésitant pas à utiliser le fouet pour corriger nos erreurs, nous apprenons le chant, la musique, les tours de passe-passe et les acrobaties. Seulement, chacun est ici perverti. Ainsi, le chant et de la musique ne sont pas enseigné pour leur beauté mais pour les effets qu’ils peuvent produire sur les auditeurs. Les cours sur les tours de passe-passe et les acrobaties n’ont sûrement rien à envier à l’enseignement qui doit être dispensé dans les guildes des voleurs.
Mais l’essentiel des leçons est consacré à la conception et à l’utilisation des poisons. L’esprit humain est incroyablement fertile pour concevoir les moyens de se donner la mort. Les poisons peuvent être réalisés à partir de plantes, de sécrétions ou d’une partie d’un animal, de minéraux broyés. Les ingrédients possibles sont innombrables, tout comme les effets qu’ils peuvent avoir sur les organismes. Une fois le nom des composants connu, il reste à apprendre à les reconnaître, à savoir quand et comment les recueillir. Lors d’une leçon pratique, un apprenti barde peu adroit est mort en essayant de soutirer le venin d’un serpent.
L’étape suivante est la préparation du poison. C’est l’une des phases les plus difficile, celle qui nécessite le plus de connaissance pour obtenir la quintessence du poison ou pour obtenir un puissant poison à partir de composants communs moins dangereux. Ainsi, la sève du Sang-de-dragon ou Dragonnier, qui est une plante manipulée par les esclaves dévolus au tannage des peaux, peut provoquer des inflammations et rendre aveugle. Seule, elle n’est pas mortelle, mais mélangée dans de bonnes proportions avec de l’herbe de Quare, qui est utilisée pour se débarrasser des petits rongeurs, elle donne un poison mortel par simple contact.
La confection des antidotes sont aussi à l’étude, mais seulement pour deux d’entre nous. Est-ce sur mes compétences ou sur ordre de mon maître que j’ai été retenu ? Je ne le serais jamais. Mais depuis plusieurs années, en plus des leçons supplémentaires, je dois ingurgiter de nombreux poisons par doses minuscules afin de développer une immunité aux plus communs. L’utilité des antidotes est encore ici pervertie. Plutôt que de les étudier dans le but de soigner les gens, nous les étudions comme un moyen de pression sur une personne préalablement empoisonnée, ou pour se protéger afin de donner le change dans certaines situations. Si pendant un repas, les invités meurent empoisonnés, personne ne viendra soupçonner les quelques invités à l’agonie qui s’en sortiront…
Finalement, le plus simple avec les poisons, c’est de les administrer. Pour ça, pas la peine de long discours. Par ingestion, par injection, par inhalation ou par simple contact, le choix ne manque pas. Il suffit d’être patient afin de bien étudier sa victime et d’avoir un peu de bon sens pour choisir la meilleure méthode.

Lors de ma troisième rencontre avec Abalach, celui-ci m’ordonna de tuer la femme d’un dignitaire de la cité. Il ne pouvait pas s’impliquer personnellement sans prendre des risques pour la stabilité de la cité. Aussi me laissa-t-il quinze jours pour agir et l’obligation que cela ne ressemble pas à un meurtre.
Dans un premier temps, un intermédiaire fut mandaté pour charger quelques hommes de mains de blesser le barde de ce dignitaire. Un mauvais coup lors d’une petite altercation dans une taverne et le barde se retrouva dans l’incapacité d’utiliser ses talents. Rapidement, une requête est parvenue au collège pour qu’un nouveau barde soit envoyé en remplacement. A la demande d’Abalach, j’ai été choisi pour être envoyé sur place. Le dignitaire et sa femme sachant pertinemment qui était mon maître, je ne fus pas ménagé. Faisant profil bas, supportant coups et insultes, j’ai du obéir à chacun de leur caprice. Mais en contre partie, j’ai pu épier les moindres faits et gestes de ma future victime. Ce qui était clair, c’est que la mort de la femme ne serait pas pleuré. Elle était cruelle et odieuse envers tout ceux qui n’était pas du même rang qu’elle, fouettant elle-même à mort les esclaves qui avaient le malheur de lui déplaire. C’était une chasseuse redoutée, utilisant avec adresse la javeline depuis son char léger tiré par deux kanks. Ses trophées, comportant quelques têtes humaines, étaient exposés dans une des salles de leur palais.
C’est son goût immodéré pour la chasse qui me donna l’occasion de mener à bien ma mission. A partir de sève de dragonnier, je composais une décoction que j’appliquais discrètement sur le dessous des amortisseurs qui sont placés sur le dos des kanks. La préparation était calculé pour que les effets du poison de fasse ressentir seulement plusieurs heures après l’harnachement des bêtes. Le matin de la chasse, je versais dans l’auge des kanks une infusion obtenue à partir des feuilles de Tara’zen. L’effet anesthésiant de cette plante devait contrecarrer les tentatives de manœuvres du conducteur du char.
Le plan se déroula à merveille. Quelques heures après leur départ, les kanks commencèrent à devenir aveugle. Paniqués, ils se mirent au galop, courant droit devant eux. Les coups de fouet et les efforts du conducteur furent sans effet. Les bêtes tombèrent dans une crevasse, suivis par le char et ses occupants.
Seuls les débris du chariot furent retrouvés. Les corps avaient été pris par le désert. Je venais de tuer pour la première fois…

La Chute
Au fil des ans et des empoisonnements, je me suis perfectionné, devenant le barde attitré du roi-sorcier. Le bouffon du roi, comme le dise les mauvaises langues. Celui qui amuse les convives des banquets par ses chants, ses pantomimes et ses acrobaties. Mais aussi celui qui, sur ordre, distille furtivement la mort. En même temps que sa puissance grandie, la transformation d’Abalach est de plus en plus flagrante. Sa peau est désormais écailleuse et sa taille, sa force comme ses yeux non plus rien d’humain. Malgré cela, la crainte qu’il inspire freine de moins en moins les actes de rébellions de ses ennemis dont le nombre augmente proportionnellement à sa cruauté. Je n’ai vu qu’une seule rébellion lors de mes trente premières années au palais, trois pour ces dix dernières années, toutes écrasées dans le sang. Les meneurs ont été torturés puis suppliciés en place publique avant que leurs ossements ne finissent de blanchir dans les cages accrochées sous les fenêtres du palais.
Sa puissance, Abalach la tient surtout d’un artefact dans laquelle il puise son énergie magique. Les sources de magie sur Athas ne sont pas inépuisables malgré leur nombre. Les magiciens traditionnels et les druides puisent dans les forces élémentaires. La magie destructrice des Céruléens provient du récent orage Céruléen qui couvre désormais la Vallée de la Poussière et du Feu. Les nécromanciens tirent leur pouvoir de la Grisaille, limbes vers lesquelles les âmes athasiennes se rendent à leur mort. Les magiciens utilisent ces sources selon deux voies. Celle de la Préservation est la plus contraignante car respectueuse de la nature. Celle de la Profanation est la plus puissante et la plus dangereuse car elle puise dans la vitalité même de ce monde. Le mythal étant une source illimité d’énergie pour le roi-sorcier, il lui octroie une supériorité sur tous ses adversaires.
Désormais, je n’ai plus un seul ennemi à éliminer. Le tyran, qui a visiblement perdu sa conscience humaine dans sa conquête de pouvoir, écrase lui-même ceux qui le dérangent et les nobles de la ville ne valent pas mieux à ses yeux que les esclaves. Vue la tournure que prennent les évènements, j’ai commencé depuis presque un an à préparer une porte de sortie. Si la dernière insurrection a échoué, la prochaine risque bien d’être la dernière. Soit le roi-sorcier sera abattu, soit ceux qui se seront levés contre lui seront laminés mais la cité pourrait bien ne pas s’en relever…

Lors d’un déplacement dans la contrée d’Altaruk, j’ai découvert dans les montagnes proches quelques buissons de fordamnar. C’est une plante rarissime dont les baies, savamment préparées, provoquent par ingestion une mort irrévocable. Il n’existe aucun antidote et les effets sont tels qu’il est impossible d’utiliser le sortilège de rappel à la vie. J’ai récupéré deux plants puis, après avoir détruit ceux qui restaient, les ai ramené à Tyr avec un luxe de précaution. Un seul a pris, caché au milieu d’autres plantes dans une jardinière installée dans mes appartements. Suite à cette découverte, je me suis lancé dans des recherches dans les archives du palais et du collège afin de rassembler toutes les informations possibles sur les créatures draconiques. Parallèlement à cela, j’ai essayé d’établir une relation avec les opposants pour préparer mon passage dans l’autre camps.
Je commençais à abandonner tout espoir lorsque je reçu la semaine dernière un rendez-vous dans une taverne des bas quartiers. Je m’assurais de ne pas tomber dans un piège avant de m’y rendre. Le contact m’attendais dans une alcôve, seul. C’était un homme dans la force de l’âge vêtu d’une tenue des tribus du désert. Il émanait de cet individu une sensation de bien-être presque palpable sûrement liée à une faculté psychique. Il m’interrogea longuement et, malgré mes tentatives de résistance, je me confiais sans retenue, lui racontant mon histoire depuis le portail et lui avouant tout les secrets que j’avais pu obtenir ça et là. L’homme me sourit, puis, après avoir vérifié que personne ne nous observait, il me révéla son nom et sa vraie nature. L’espace de quelques battement de cœur, les traits de l’homme appelé Rafenard s’effacèrent pour laisser place à ceux d’une créature magnifique. C’était un avangion. Durant ces quelques secondes, le poids de toutes mes années de servitude s’envola et j’éprouvais enfin un sentiment de félicité.
Il me confia ensuite deux objets en me demandant de me préparer pour la confrontation qui aurait lieu sous peu. L’un était une bourse de cuir contenant une poudre que je devais faire ingurgiter à Abalach. Rafenard m’offrait là le moyen de vaincre la résistance naturelle des créatures draconiques que j’avais cherché en vain dans les archives. Si je parvenais à abattre cette résistance, les baies de fordamnar pourraient agir. L’autre objet était un petit disque de la taille d’une pièce de monnaie. Je devais toucher le mythal avec cette pièce lorsque le palais serait attaqué. J’aurais voulu en savoir plus mais Rafenard avait déjà quitté la taverne.
Depuis cette rencontre, j’incorpore chaque jour un peu cette poudre au contenue des plats qui sont servis au roi-sorcier. Celui-ci ne se méfie plus de son entourage, encore moins du bouffon qui pendant vingt ans, lui a obéi tel un animal de compagnie. Le plus dur est encore de garder l’attitude que j’ai toujours eu en le servant alors que je suis maintenant impliqué dans cette conspiration.

Ca y est ! Ce soir, le palais vient d’être attaqué. Toute la population de la cité semble s’être liguée contre le tyran. Vu la vitesse où les insurgés sont arrivés au cœur du palais, les gardes ont du se retourner contre leur ancien maître. Abalach s’est retiré avec ses fidèles et une poignée de gardes d’élite dans la salle du trône. Les gardes tiennent la porte. Les templiers du roi-sorcier font cercle autour de lui. Le mythal brille de plus en plus intensément entre ses mains. Je suis inquiet. Le poison que j’ai réussi à lui faire ingurgiter il y a plusieurs heures ne semble pas faire effet. Ai-je oublié quelque chose ? Occupés comme ils le sont, personne ne fait attention à moi. Tandis qu’un incantation monte depuis le cercle des magiciens, je cherche un angle de tir. Le premier jet devra être le bon. Voilà. J’y suis. Le mythal est à une vingtaine de pas. Je serre la pièce très fort dans ma main en adressant une prière à Hoar puis la lance d’un geste fluide en direction de l’artefact.
Une énorme déflagration se produit lorsque la pièce touche le mythal. Le souffle provoqué par l’explosion me balaye ainsi que les templiers. Abalach est à genoux, les mains et le visage en sang. Comme s’il attendait ce signal, Rafenard se matérialise dans la pièce. Je n’en verrais pas plus, sombrant dans l’inconscience suite à l’onde de choc. Lorsque je reviens à moi, le silence règne dans la salle. Abalach est mort. L’Avangion se tient debout près du son corps. « Il est temps pour vous de retourner sur votre monde » me dit-il en me souriant.

Après quarante longues années passées sur Athas, je vais enfin retourner sur mon monde d’origine. Le portail est là, ouvert devant moi, aussi bruyant et effrayant que dans mes souvenirs. L’Avangion Rafenard, sous sa forme humaine, le maintien ouvert pour quelques secondes encore. Les portes de la salle du trône où nous sommes enfermées vont bientôt céder sous les coups des insurgés. Je me retourne une dernière fois vers le cadavre d’Abalach reposant au milieu des éclats du mythal et des corps de ceux qui sont tombés pour le défendre. Rafenard me regarde en toujours en souriant tandis que je m’avance vers le portail. L’attraction devient plus forte à chaque pas puis je suis aspiré par le vortex…

Le vent s’était levé d’un coup pour s’arrêter tout aussi brusquement. Le bruit que les elfes venaient d’entendre provenait d’un point situé à quelques centaines de pas de leur position. Précautionneusement, la patrouille s’avança jusqu’à la lisière d’une clairière. La forêt était étonnement silencieuse. Le corps d’un elfe était étendu là. Un éclaireur progressa jusqu’au corps. L’elfe respirait doucement. Sans son accoutrement bizarre et son teint halé, il aurait pu passer pour l’un d’eux.
Chose surprenante, aucune trace dans l’herbes hormis celles, presque invisibles, laissées par le l’éclaireur. Jugeant qu’il n’y avait pas de danger, il fit un signe au reste de la patrouille qui le rejoint. Un brancard fut construit à l’aide de quelques branches afin d’y placer l’inconnu pour le ramener au refuge…

[Fin de la partie pour demande validation Barde Athasien]

validé

Massacre - 1390 Selon le calendrier du VdB
C'était un voyage comme un autre. Après plusieurs jours de traversées, le navire marchand était arrivé dans le port de Lorgol chargé de produits en provenance de la cité des voiles.

Le froid était toujours aussi vif et j'avais à la ceinture une gourde pleine d'une infusion à base d'herbe de Ceran qui avait la propriété de protéger du froid pendant plusieurs heures. En contemplant les fameuses miles tours, je repensais à ce parchemin que Keylian avait déchiffré. Pourquoi devions nous retrouver ces composants ? Personne ne le savait. Mais le Protecteur m'avait indiqué l'endroit où trouver l'un d'eux et je me retrouvais là.

De part mon passé et mes convictions religieuses, je n'avais aucun scrupule à venir à Lorgol qui, à part le climat et le style architecturale, aurait pu passer pour la cité-état de Tyr. Avec de l'or, on trouvait de tout ici.

Avant de quitter la cité, je m'arrêtais quelques minutes dans le temple des Trois Dames situé dans les bas quartiers. Une prière et une obole à la Vierge de Glace pour me protèger du froid, puis à la Pucelle de l'Infortune pour que la malchance s'éloigne de mes pas.
Je sortais enfin du temple pour me rendre à la porte sud. A une centaine de mètres de la porte, je fus rejoint par un elfe qui me dépassa en courrant comme s'il avait un démon à ses basques. Suivi par un autre, puis encore un autre. Je me retournais...
Des elfes arrivaient par dizaine, les plus rapides me dépassèrent. Derrière, certains aidaient les moins agiles à avancer. Je vis alors ce qu'ils fuyaient. Au fond de la rue, un grand nombre de gardes noirs avançaient vers moi, repoussant devant eux une marée de Tel-Quessirs. Ceux qui ne marchaient pas assez vite étaient achevés de dos. Les lames se levaient, s'abaissaient sans cesse, tranchant les corps des Premiers Nés dans, éclaboussant les murs et les pavés de sang. Et par dessus le bruit provoqué par la bousculade et des plaintes des victimes, les cris de quelques gardes :
"Tuez les tous ! Les ordres du Grand Chancelier sont clairs ! Pas un seul elfe ne doit survivre !"

Je détachais mon regard de ce sinistre spectacle pour regarder vers la porte. Les gardes des murailles devaient avoir entendu les ordres, car ils faisaient à leur tour pleuvoir la mort sur ceux qui passaient la porte. Il était temps de quitter cet endroit. Je me mis à courir avec les autres, zigzagant pour éviter les traits des tireurs. Mon offrande à Dame Destinée y a peut-être était pour quelque chose. Toujours est-il que je suis sorti sain et sauf de ce massacre.
Les gardes ne nous poursuivirent pas en dehors de la cité et les survivants prirent la route du sud. Pour ma part, je devais partir vers l'ouest...

Mort d’un membre du culte du dragon
Mon attention fut attirée par un attroupement sur le chemin menant à l’Epine Dorsale, au nord de la forêt de luskan. Il y avait là dame Eärendil, Ilia et Aggartha ainsi que trois autres personnes. Ilia tenait l’un d’eux en respect en appliquant la lame de son épée sur sa gorge.
Je trouvais une place derrière un gros rocher d’où je pouvais suivre discrètement la scène. L’homme maîtrisé par Ilia était un membre du culte du dragon. Il répondait aux questions posées. Après plusieurs minutes d’interrogatoire, il obtient la promesse de ne pas être tué s’il ne tentait rien. Ilia baissa son arme et relâcha son étreinte.
Profitant de cette liberté retrouvée, l’homme commença aussitôt à réaliser des gestes imperceptibles avec ses mains. Je me relevais de ma cachette en hurlant de faire attention. Dans le même temps, par réflexe, je décochais une flèche qui se planta dans le bras de l’homme qui ne put finir son incantation.
Passé le moment de flottement lié à la rapidité des événements, Ilia asséna un coup de pommeau sur le crâne du blessé qui tomba au sol, assommé. Une discussion s’engagea alors pour savoir quoi faire de lui. Pendant ce temps, je récupérais ma flèche et lui posais un garrot pour éviter l’hémorragie…
La décision fut prise de ne pas le laisser vivre. Sortant de ma besace une petite fiole, je demandais confirmation de la décision auprès d’Eärendil. La réponse étant positive, je fis ingurgiter tant bien que mal au membre du culte le contenu de la fiole. Le poison choisi était indolore et rapide. Il ne sentit pas venir la mort…
Ce fut Aggartha qui se chargea du corps après s’être métamorphosée en un gigantesque loup. Désormais, il ne reste plus de cet homme que quelques os que le temps finira de transformer en poussière.

[IRL - période décembre 06 / janvier 07]

Remous dans la Communauté
Les départs se font plus nombreux. Le Conseil s’est ainsi retrouvé il y a peu amputé de deux de ses trois membres. Il y a eu un léger flottement, mais il est à nouveau complet…
Lormir, devenu l’un des nouveaux conseillers de la Communauté. Quelle ironie… Après deux décennies passées sur Athas à éviter tout ce qui ne me concernait pas directement, je vais devoir veiller sur d’autres.

Quel changement. Sûrement lié à la confiance témoignée par les membres de la Communauté. Le Haut Refuge m’a accueilli alors que je n'étais qu'un étranger nouvellement arrivé dans la région du Val Bise. Grâce à Earendil, je me suis fait une place dans la Communauté.

Le Haut Refuge. Havre de paix, de calme et de sérénité… jusqu’il y a peu. Je ne m’en étais pas aperçu avant de devenir conseiller, mais il y a au sein de la Communauté deux courant de pensée qui font que les Tel’Quessirs s’entre-déchirent finalement tels les humains.

Alors que nous sommes implantés dans une région majoritairement humaine, certains souhaiteraient limiter le contact avec les non Tel-Quessir, voir même avec les elfes s’étant humanisés, de peur d’être pervertis par cette culture différente de la nôtre. Si cette idéologie gagne, le Haut Refuge deviendra une tour d'ivoire ou les elfes vivront repliés sur eux-mêmes.

Ce comportement a déjà provoqué des dégâts. Earendil quitte la Communauté, lassée par les remarques blessantes de ceux qui ont oublié ce qu’elle a fait pour eux. Je suivrais prochainement si la situation ne change pas…

Retour d’exil [Age 155ans] 1392 selon le calendrier du VdB
Je ne suis resté au Conseil que quelques semaines, le temps de voir mes frères et sœur se déchirer encore sur cette question de notre relation aux humains. Tant et si bien qu’à la première occasion, en l’occurrence une invitation envoyé par le législateur de la cité des mille tours, j’ai quitté mon poste pour me rendre dans le nord. Le chancelier qui avait ordonné le massacre des elfes n’était plus et ceux-ci pouvaient de nouveau circuler librement dans la cité. Je tenais en m’en assurer…

Ce qui ne devait être à l’origine qu’une simple mission diplomatique s’est finalement transformé en exil volontaire. Mis à part les conditions climatiques, Lorgol est ce qui se rapproche le plus dans le Val Bise de la cité-état de de Tyr. Une personne formée au collège d’Athas peut donc facilement y réussir.
Les premières rencontres avec le Législateur se sont bien passées. Celui-ci semblait être de bonne volonté et il s’est excusé pour les atrocités commises par le Chancelier envers notre peuple. Mais les décisions étant prisent par le Conseil des Lames, ces rencontres sont restées infructueuses. J’ai continué à jouer au diplomate pendant quelques semaines puis, lassé, je me suis fondu dans la masse des habitants de la cité, utilisant mes talents avec parcimonie afin de ne pas me mettre à dos la guilde locale.
Une à deux fois par cycle lunaire, je retourne dans les forêts situées au sud de l’épine dorsale afin de retrouver Coralys, la louve qui m’accompagne depuis des années. Pendant plusieurs jour, nous parcourons les bois, loin de toutes routes ou cités.

Mais voilà que d’étranges rumeurs arrivent du sud. Les Tel-Quessirs sont chassés de Luskan. Ils sont accusés de pactiser avec les démons. La Communauté serait en dange. Il est temps pour moi de reprendre le chemin du Haut Refuge après ces années d’exil. J’espère seulement que je n’arriverais pas trop tard…

[Demande de reroll accepté pour changement caractéristiques]

Une forêt bien animée
J’ai repris ma place au sein de la Communauté. Il y a beaucoup de nouvelles têtes, mais Haut Refuge n’a guère changé. Notre position vis-à-vis de ce qui notre environnement est toujours aussi flou et les points de vues divergent entre ceux qui prônent une attitude protectionniste et ceux qui sont trop proches des humains.
Enfin, je préfère laisser ces sujets aux Conseil et au Coronal pour me consacrer à la culture de nos serres et aux patrouilles dans la forêt de Luskan. Celles-ci sont devenues plus dangereuses depuis la destruction d’Elenbrethil.

Il y a eu d’abord eu l’attaque des orcs. Nous étions une poigné d’elfes et de demi-elfes réunie dans les profondeurs de la forêt pour préparer la patrouille lorsque nous entendîmes un fracas de branches brisées et de bruit de ferraille venant dans notre direction.
Une demi-douzaine d’orcs se planta en demi-cercle autour de nous. A la vue des protections magiques et des armes enflammées brandies par ces gros laids, il était facile de deviner qu'ils n'étaient pas en forêt pour ramasser des champignons.
Après une brève discussion, ils chargèrent. Je me dérobai à l’attaque qui me visait avant de commencer une course poursuite où je me retournais de temps en temps pour décocher quelques flèches. Malheureusement, un mauvais coup me força à quitter le champ de bataille. Après un peu de repos et quelques soins, je retournais sur le lieu de l’attaque. Edlothia était indemne, ce n’était pas le cas de l’elfe tiré par les pieds sans ménagement.
Je tirais une flèche pour que l'orc abandonne sa victime, puis, tandis qu’il se jetait sur moi, Edlothia utilisa ses sortilèges. Ceux-ci firent des ravages. Le premier frappa l'orc de plein fouet, lui ôtant toutes ses protections magiques, le second fit apparaître quelque chose de monstrueux à leurs yeux car deux d'entre eux s'effondrèrent. Un autre sort et un troisième orc se retrouva immobilisé. Il ne me restait plus qu’à lui trancher la gorge.
A ce moment là de la bataille, cinq orcs gisaient au sol, deux elfes... il manquait cependant à l'appel la demi-elfe Talril et un dernier orc. Ils furent trouvés près de la route de l'ancienne tour de garde. Le dernier orc attendait ses compagnons, le pied posé sur le corps de sa victime. La magie d'Edlothia frappa encore et la brute se trouva soudainement paralysée. Il fut alors facile de l'envoyer rejoindre ses compagnons.

Peu de temps après, les elfes et les orcs se retrouvèrent dans la forêt. Mais cette fois, le chef orc vient trouver notre Coronal afin de négocier une trêve provisoire tant que la menace malarite planerait sur les bois. Les orcs et les elfes s’engageaient donc réciproquement à éviter de frapper ou tirer à vue.
En raison de la haine que nous avions les uns pour les autres, cette trêve ne serait pas facile à tenir. C’est à ce moment qu’un homme portant visiblement les couleurs et le symbole du Seigneur Noir entra dans la forêt. Sur le site même où Elenbrethil avait été détruit par les bainites, il se mit à nous railler, se gaussant des pertes infligées par les malarites et se proclamant maître de la forêt. La haine que les elfes entretenaient envers les orcs se porta alors sur lui. Il reçu une première invitation à quitter la forêt. Ignorant la mise en garde et la dizaine d’elfe qui l’entourait, il continua ses bravades… jusqu’à ce la chasse fut lancée.
L’homme, si sur de lui, fut mis au sol en quelques secondes puis son corps inanimé fut conduit hors de la forêt.

Et maintenant, c’est la forêt dont nous assurons depuis si longtemps la protection qui est corrompu par le Seigneur Bestial. Comment est-ce arrivé ? Ils ont du agir entre deux patrouilles, ou utiliser la magie. Mais le résultat est là.
Les arbres, jadis droit et fier, se sont transformés d'une horrible manière, devenant sombre et tortueux. L'herbe n'est plus verte. Même la faune est touchée par la corruption. La forêt est devenue effrayante. La colère est apparue dans nos cœurs devant ce spectacle. Tout le travail accompli était à refaire. Combattant notre propre peur, nous nous sommes avancés dans la forêt aux limites des zones corrompues. Il fallait empêcher les animaux de pénétrer dans cette zone. Il fallait trouver un moyen pour empêcher la progression de la corruption.
Seulement, au lieu de trouver une réponse à nos questions, nous sommes tombés dans un piège tendu par les chasseurs malarites. Je suis moi-même tombé sous les coups de ces chasseurs alors que je tentais de porter secours à mes compagnons. Coralys m’a retrouvé agonisant au pied d’un arbre. Me traînant dans sa gueule comme un louveteau, elle m’a conduit jusqu’à Haut Refuge ou j’ai été soigné.
Maintenant que je suis de nouveau capable de bander mon arc, je suis prêt à sortir du refuge…

La Colère du Haut-Druide
Caché dans un arbre surplombant l'entrée de la forêt au nord de Luskan, Lormir observait la troupe qui semblait se préparer au combat. Il y avait des membres de la légion, Arkenn le barbare et un halfelin. Des sorts furent jetés par dizaines, superbe spectacle son et lumière, mais au combien dangereux pour la Toile.
Par dessus tout, les armes furent enflammés, au mépris même du panneau d'avertissement situé devant leur nez.

L'halfelin utilisa une baguette pour se rendre invisible, lui et les autres combattants, disparaissant ainsi à la vue de celui que les observait. Bahh.. précaution bien inutile vu le bruit produit par la troupe en marche. Seul face à la troupe, il ne pouvait pas intervenir. A défaut, il les suivit dans la forêt pour s'assurer qu'ils ne déclenchent pas accidentellement un incendie.

D'autres combattants vinrent rejoindre les premiers, dont certains de ses frères et soeurs de la Communauté. Il voulu leur demander de l'aider à faire éteindre les flammes lorsqu'ils furent chargé par des gobelins et des trolls. La forêt se transforma en champ de bataille. Les plantes et les buissons furent piétinés. Les arbres abimés. Il allait d'un endroit à un autre afin d'éteindre les flammes qui passer des lames au bois sec. Heureusement, la pluie était de la partie. Il n'avait tiré aucune flèche pendant la première attaque, ce que certains lui reprochèrent. Comme s'ils avaient besoin de lui pour massacrer quelques gobelins. Et puis ce combat n'était pas le sien.

Les blessures reçues par la nature lors de ce combat attirèrent le haut druide Aniriandel. Son courroux fut à l'échelle du désastre qu'il trouva sous ses yeux. Après plusieurs mises en garde, il libéra sa colère et avec l'aide de la nature déchainée, força les combattants à sortir de la forêt.

La perte d'Elenbrethil se faisait cruellement sentir. Sous sa garde, les humains avaient appris à respecter la forêt. Sur cette réflexion, Lormir s'en retourna vers Haut Refuge. Il reviendrait replanter et soigner les arbres une fois le problème résolu avec le démon... s'il survivait.

Ezarkiem
La première fois, il est arrivé seul sur le pont qui mène à la Cité de Haut Refuge sous la forme d’un humain. Il s’est arrêté quelques secondes devant le portail enchanté avant de le balayer d’un mot. Depuis la muraille qui lui faisait face, les archers et les mages attaquèrent. Mais les flèches et les sorts ne lui faisaient pas plus d’effet que la pluie tandis qu’il continuait à avancer vers le portail principal pour se trouver face à Lavaralda et Lissea, les arbres protecteurs. L’intrus laissa apparaître sa véritable forme, celle d’un gigantesque démon libéré depuis peu sur notre plan, Ezarkiem. Une bataille de titans commença.
Comme le combat se poursuivait sans que les des deux camps ne prenne le dessus, il s’éleva dans les airs pour se mettre à l’abris sur les hauteurs, et exigea que les elfes lui remettent sa pierre. Devant leur refus, il lança ses sbires à l’assaut de la Cité, sans succès. Avant de partir, il fixa un ultimatum aux habitants de Haut Refuge. A la nuit prochaine, la pierre devrait lui être remise ou la Cité serait détruite…

Fort heureusement, la chance nous souriait. Le grand mage Elminster se trouvait dans la région. Ilia l’a informé du problème rencontré par la Communauté et à sa demande, il accepta de venir voir l’artefact conservé dans la Cité. Les informations du mage nous permirent d’en apprendre plus sur la pierre ainsi que sur celui qui la convoitait. Sur ces conseils, il fut décidé de lutter contre le démon pour le bannir de ce plan.
Sur l’avis unanime du Conseil, la population de Haut Refuge qui ne pouvait ou ne voulait pas participer à la lutte qui s’annonçait fut évacuée vers les places fortes de nos alliés, les Louves et les Nains. Il ne resta plus que les volontaires. Nous nous sommes alors attelés à la préparation des défenses de notre cité. Dardan s’occupa du placement tactique des archers et des combattants, veillant à ce qu’il y ait dans chaque groupe un vétéran au courage reconnu. Celebloxë plaça ensuite les mages parmi les archers, expliquant aux uns et aux autres comment agir de concert de manière à décupler leur puissance.
Ilia, Luce, Lea, Isis et d’autres s’occupèrent de la réalisation de plusieurs pentacle qui, selon Elminster, devaient nous servir à emprisonner le démon pour procéder à son bannissement. Trois pentacles furent tracés. Un devant la porte principale, là ou Ezarkiem s’était tenu lors de sa première attaque. Deux autres de part et d’autre de la vallée.
Pour ma part, je fis appel aux couturiers pour qu’ils réalisent des outres qui, une fois remplies d’eau, furent installées dans les frondaisons. Si les élémentaires de feu pénétraient dans la cour intérieure, nos flèches à tranchet libéreraient le contenu des outres sur les assaillants. Je m’occupais aussi de collecter des pierres de givres pour la réalisation de piège de froid.
La tension se faisait de plus en plus palpable à mesure que le soleil poursuivait sa course dans le ciel. Les Louves, menées par Coralys, arrivèrent peu avant le crépuscule. Accueillies par Dardan, elles prirent placent aux coté des défenseurs elfes. Elminster fit son apparition au même moment. Il inspecta les différents pentacles, affichant un sourire qui remonta le moral de ceux qui l’observaient. Je posai enfin le réseau de pièges depuis le pont jusqu’à l’entrée principale. Il ne restait plus qu’à attendre…

Un émissaire démoniaque fut envoyé en premier pour transmettre les exigences de son maître. Aïnore lui fit comprendre qu’Ezarkiem devrait passer sur le dépouilles des elfes pour prendre l’artefact. Les assaillants se lancèrent donc au combat. Une première vague de slaads, verts, blancs et même des noirs, les plus puissants d’entre eux. Les archers et les mages ripostèrent depuis les murailles. Cependant, mes flèches comme celles des archers à coté de moi ne parvenaient pas à traverser la protection des blancs et des noirs. Nous nous sommes donc concentrer sur les autres, laissant Lavaralda et Lissea se porter à la rencontre des plus puissants.
Ensuite, plusieurs vagues se sont succédées, des élémentaires de feu et de laves, des squelettes enflammés, des démons et succubes. Toutes se sont brisées sur nos défenses sans parvenir aux portes principales. Mes seules blessures lors de ces assauts, je les dois aux flèches de mes compagnons touchés par un sortilège de confusion. Profitant d’une accalmie, nos forces ont réalisé une sortie avec Elminster pour détruire les portails par lesquels Ezarkiem faisait venir ses sbires. Je suis resté sur les murailles avec les archers et Lea, soupçonnant une ruse. Nous avons attendu ainsi un long moment, puis nos combattants sont revenus. Vu l’état dans lequel ils revenaient, fermer les portails n’avait pas du être une mince affaire. Elminster est entré en dernier dans la Cité, annonçant l’arrivée d’Ezarkiem.

J’avais déjà vu des yogoloths dans les ruines de Myth Drannor, mais la vue d’Ezarkiem me rempli d’effroi. Ils étaient des chats et lui un tigre sanguinaire. Il s’avança lourdement sur le pont, entouré d’une nuée de serviteurs. Comme nos protecteurs avançaient à sa rencontre, il leva le bras, pointant un doigt griffu vers Lavaralda. Une gerbe de feu embrasa l’arbre géant qui émit une plainte à glacer le sang en se consumant tandis qu’une vive douleur m’élançait dans la poitrine. Etait-ce le contre-coup de ma simple présence lors de la création de Lavaralda ? Qu’avez pu ressentir Earendil, elle qui était à la base de leur création ? Ainsi, le démon avait mis à profit la journée qu’il nous avait laissé pour trouver comment détruire nos protecteurs. Ilia ordonna à Lissea de battre en retraite derrière le pentacle qui se trouvait face au portail de la Cité.
Les démons suivirent, se jetant sur les défenseurs. Ezarkiem s’avança lentement jusqu’à se trouver à quelques pas du pentacle. Avait-il deviné le piège qui lui était tendu ? Sûrement car il resta sur place, aidant ses serviteurs avec ses sortilèges. Les combats firent rages encore quelques temps avant de cesser faute d’assaillants.
Elminster se tenait désormais face au démon, à l’opposé du symbole caché sous le sol. Alors commença une bataille de magiciens. Je restais là à observer, effrayé par le spectacle de ces deux volontés qui s’affrontaient. Je ne sais pas combien de temps cela a duré, mais Ezarkiem s’est embrasé soudainement. Lorsque les flammes se sont éteintes, le démon avait disparu. A sa place, il ne restait qu’un grand cercle sombre au travers du pont.

Elminster se tourna vers la Cité et annonça que le démon était banni. La Communauté n’avait plus rien à craindre. Malgré la fatigue et les blessures, une immense clameur de joie s’éleva vers les cieux. Nous étions encore vivant…

Les drows
Le Coronal venait de changer, et avec lui, de nouvelles règles entraient en vigueur. Je pouvais enfin quitter le poste de Conseillé occupé temporairement suite au départ d’Edlothia. Je disposais ainsi de plus de temps pour m’occuper des serres du Refuge ou pour patrouiller dans les bois de Luskan.

Je suis ainsi tombé sur l’une des nôtres qui se trouvait dans une mauvaise situation au carrefour de la forêt nord. Seule, elle faisait face à trois individus d’aspect douteux. L’un d’eux, habillé d’une armure complète de plaque sombre, interrogeait l’elfe qui lui faisait face. Son visage n’était pas visible. Le son de sa voix était sinistre.
Caché dans un arbre, j’observais aussi le manège de ces deux compères qui tournaient autour de la malheureuse comme des vautours autour d’une carcasse. Je fini par comprendre qu’ils devaient surveiller les alentours, sûrement dans l’optique de préparer un mauvais coup sans être dérangés.
Je descendais silencieusement de l’arbre pour aller chercher quelques animaux dans la forêt et pour préparer une issue de secours parsemée de quelques pièges. Après plusieurs minutes pour tout mettre en place, je suis reparti au carrefour.

Ils étaient toujours là. Je m’approchais discrètement, l’arc à la main, prêt à tirer. Les animaux qui avaient suivis se tenaient cachés dans les buissons, près à attaquer. L’un des trois individus manquait, mais deux créatures mort-vivantes se trouvaient maintenant sur place, leurs obéissants. Ils se ruèrent à l’attaque sans avertissement, ne laissant aucune chance à l’elfe. Je me découvrais alors pour tirer et attirer leur attention.
Cependant, j’avais fait une erreur en ne me reposant que sur mes sens. La Toile de ce monde n’est pas exsangue comme sur Athas et j’aurais du utiliser les parchemins procurés par la Communauté afin me protéger de la magie utilisée par ces individus.
J’avais prévu de fuir dans la forêt en entraînant les assaillants dans une poursuite qui les auraient amenée sur les pièges. Seulement, ce plan avorta lorsque le troisième assaillant, qui s’était rendu invisible, surgit à quelques pas, me prenant complètement au dépourvu…

Le sol était dur et froid. Je me trouvais allongé sur le ventre, les mains attachées dans le dos. Non loin, des voix dans une langue inconnu. Des bruits de pas qui s’approchent et l’on me retourne sans ménagement. Nous sommes dans une crypte mortuaire éclairée par quelques torches. Par delà quelques sarcophages, je peux voir l’elfe qui a elle aussi été capturée et amenée ici. Elle semble inconsciente pour l’heure. Les morts-vivants sont là, effrayants. Mais ce qui est encore plus effrayant, c’est le visage de nos ravisseurs. Ils ne portent plus leur masque, laissant apparaître maintenant ces traits identiques aux nôtre, en dehors de leur cruauté et de la couleur ébène de leur peau. Des drows…
La situation est désespérée. Au mieux, nous finirons comme esclaves. L’un des trois se penche au-dessus de moi et me demande mon nom. Un subterfuge, vite. Elvin, mon frère, où que tu sois, excuses moi d’avoir emprunté ton nom. L’interrogatoire continu, mené par celui qui semble être un magicien par son accoutrement et l’état de ses mains. Ils sont au service du seigneur masqué Derrière moi, il y a un prêtre dont les prières, si mes réponses ne lui plaisent pas, me tordent de douleur. Mes tremblements masquent alors les tentatives de desserrer mes liens.
Les questions qu’ils posent porte sur l’organisation de la Communauté. Rien sur son emplacement. C’est mauvais signe. Ils gardent les vraies questions pour l’autre prisonnière. Je ne sers donc que d’échantillon d’essai. Je dois surmonter la peur qui me paralyse, les provoquer sans exagérer afin de gagner du temps. Cela ne marche pas. Lorsqu’ils n’ont plus de question à poser, ils se mettent à parler dans leur langue. L’un des morts-vivants me relève alors et me conduit au bord d’une fosse dont nous ne pouvons pas voir le fond. Je n’arrive toujours pas à desserrer mes liens malgré la sueur qui perle par tous les pores de ma peau.
Sous la poussée d’un nouveau sort, je bascule dans le vide. La chute me semble interminable. L’impact arrive enfin. Dans une tentative désespérée, je réussi une manœuvre acrobatique qui me sauve sûrement la vie mais pas les chevilles. Sous la douleur, je sombre dans l’inconscience…

Deux jours plus tard, Lormir arrive au Refuge, porté par plusieurs elfes de la Communauté. Il est aussitôt pris en charge par les guérisseurs qui soignent ses chevilles. Cette capture lui servira de leçon et désormais, il n’hésitera plus à recourir à la magie si cela s’avère nécessaire.

[HRP : Petite évolution pour cause d'extinction programmée de la classe Barde Athasien]

L’apprentissage de la dissimulation
Il avait bien fallut se rendre à l’évidence. Toutes les compétences acquises au Collège d’Athas devenaient obsolètes dans un monde baignée par la Toile. Là-bas, nous inspirions la peur. Ici, je dois réapprendre toute mes bases pour la fabrication des poisons. Pendant ce temps, je suis un poids mort pour la Communauté.
L’idée m’est venu suite à la capture par les drows. Je n’avais eu aucun problème à tromper leur vigilance tandis que je me concentrais pour rester caché à leurs sens, circulant de cachette en cachette, utilisant les ombres ou la moindre infractuosité du décor. Mais je signais ma perte en me montrant car je n’étais pas capable de plier l’ombre à ma volonté comme le faisait quelques maîtres au Collège. Il me fallait maîtriser cette technique.

La dissimulation suprême, ou l’art de devenir soi-même ombre. De notre session, nous ne fûmes que deux élèves à réussir les épreuves imposées par le Maître des Ombres pour apprendre cet art. La première leçon, ou démonstration plutôt, fut tout simplement incroyable. Un instant, il était assis face à nous. L’instant suivant, la place était vide, tout simplement. Pourtant, nous ne l’avions pas quitté des yeux. J’ai juste eu le temps de remarquer un épaississement et un accroissement d’une ombre située sous ses pieds, de la même manière que le ferait l’ombre d’un objet derrière lequel l’on déplacerait rapidement une torche. L’ombre s’était ainsi confondu totalement avec son corps avant de refluer jusqu’à retrouver son apparence initiale, emportant avec elle notre maître.
Nous étions là, plissant les yeux pour tenter de percer les ombres environnantes lorsque, sortant de nulle part, deux lames vinrent nous effleurer la gorge, laissant perler quelques gouttes de sang. J’entends encore nous dire :
« Sachez, apprentis, que lorsque je jugerai le moment venu, je n’arrêterais pas mes lames. A vous d’être prêt ce jour là. Sinon… ». L’avertissement était clair et c’est ainsi, que pendant plusieurs années, nous avons suivi avec application ces leçons.

Le jour tant redouté arrive enfin. « Apprentis ! Il est maintenant temps de me montrer ce que vous avez retenu de mes leçons. Disparaissez ou mourrez ! ». Le maître s’évanouit dans les ombres à la fin de sa phrase. Vite, il faut faire le vide dans sa tête, puis se concentrer sur une ombre voisine, appréhender sa substance afin de pouvoir l’utiliser pour se glisser en elle et devenir soi-même ombre. A chaque seconde écoulée, la lame se rapproche quelque part Se concentrer, voir à travers l’ombre. De la sueur se forme sur mon front. L’effort mental est terrible et l’ombre choisi reste désespéramment impalpable.
Soudain, le contact froid de l’acier sur la peau. C’est le déclic ! Là, l’ombre a pris de la consistante, comme une porte sur un autre monde, comme le portail du roi-sorcier Abalach. Je me sens aspiré alors que le contact de la lame disparaît. Il n’y a pas de couleur ici, juste des nuances de gris. Suis-je mort et sur le plan de Fugue ? Suis-je vivant et caché à la vue et à la lame de notre maître ? Je ne ressent que le froid et un sentiment de terrible solitude. Et puis le noir total.

Je me réveillais dans ma chambre au palais. D’après les gardes, le deuxième apprenti n’avait pas réussi l’épreuve. Je devais donc m’estimer heureux d’être vivant même si ma réussite était plus un accident qu’une action délibérée. Comme j’allais m’en apercevoir par la suite, je ne parvenais pas à maîtriser systématiquement ce passage vers les ombres.

[Partie 1/3]

La recherche d’un maître
Si je voulais maîtriser la technique que j’avais apprise au Collège, il me fallait trouver un nouveau maître des ombres. Après plusieurs semaines à éplucher des livres et des parchemins des bibliothèque, à interroger des individus peu recommandables à Luskan, je trouvais une piste intéressante qui conduisait à Eauprofonde. Il y avait là-bas une guilde des Voleurs de l’Ombres dont le récit des exploits semblait démontrer que le chef maîtrisait l’art de la dissimulation suprême.
Je quittais donc une nouvelle fois Haut Refuge en direction du sud ce coup-ci. Entrer en contact avec la guilde ne fut pas très difficile. Je commençais par suivre discrètement quelques détrousseurs jusqu’à trouver la « taverne » où tout les malfrats vont dilapider leur butin en épanchant leur soif. En réussissant plusieurs missions données à d’autres, j’attirais rapidement l’attention de la guilde qui me conseilla de travailler pour eux ou de quitter la cité.

La chance me sourit au cour d’une mission particulièrement difficile. Il s’agissait de dérober un artefact dans le palais d’un très riche marchand connut pour sa paranoïa. Les protections dont sa demeure étaient venues à bout de plus d’un voleur. Aussi, le chef de la guilde, Aran Linvail, avait pris en personne la tête de l’équipe de récupération. Arriver jusqu’à l’objet ne fut pas une partie de plaisir, mais une mauvaise surprise nous attendait à la sortie. L’entrée de la pièce où nous venions de pénétrer se referma derrière nous. La porte et les fenêtres avaient été murées depuis peu. Quelqu’un nous avait trahi car cette issue que nous devions utiliser avait été transformé en piège imparable. Depuis des trappes non visibles depuis le sol, des arbalétriers se mirent à tirer sur les voleurs.
J’eu le temps de voir Aran disparaître dans une ombre, confirmant ainsi la piste que j’avais suivi. Un carreau se planta dans ma cuisse, m’arrachant un grognement de douleur. Rampant sur le sol de la pièce, je me concentrai sur l’ombre projetée par le corps de l’un de mes compagnons d’infortune. Elle changea aussitôt d’aspect, plus sombre, cachant ce qui se trouvait derrière, palpitant comme quelque chose de vivant. Je plongeai ma main vers le centre de ce qui ressemblait alors à un disque noir pour me retrouver instantanément dans ce monde fait de nuance de gris.

Je frissonnais à cause du froid qui régnait ici. Je me trouvais toujours dans la pièce où il ne restait plus que les cadavres de nos compagnons. Nul trace d’Aran. Par précaution, je posais une bande sur ma blessure pour éviter quelques gouttes sang ne me trahisse. Ce n’était pas une tâche aisée en raison du froid qui engourdissait mes membres. Les arbalétriers entrèrent dans la pièce, accompagnés d’un magicien qui incanta plusieurs sorts puis lança quelques ordres. « Il en manque deux, surveillez toutes les issues ! Ne les laissez pas s’échapper ». J’avais déjà quitté la pièce et pris un couloir menant vers l’entrée principale du palais. Une fois dehors, il me resta juste assez de force pour atteindre une ruelle discrète où je sombrais dans l’inconscience.

Aran se tenait au chevet de mon lit à mon réveil. Il me dit en souriant « Et bien Lormir ?! Tu as encore des progrès à faire dans l’art maîtriser les ombres. Non mais franchement ! Une semaine à dormir après ta dernière mission ! Je ne paye pas mes subordonnés pour qu’ils se la coulent douce. ».
« Je… je suis vraiment désolé. »
« Bah…, ça ira pour cette fois. J’ai eu ce que je voulais même si j’ai perdu de bons éléments pour cela. Dis moi, c’est la première fois que tu fais ce que tu nous a fait là-bas ? »
« Non, ce n’est pas la première fois. Mais je n’arrive pas à matérialiser les ombres comme je le souhaiterais »
« Je viens de perdre quelques hommes importants. Tu ne seras jamais aussi bon qu’eux pour ce qu’ils faisaient, mais si tu parviens à maîtriser les ombres, tu pourrais devenir intéressant. Ca te dirais de te perfectionner ? ».
« Evidemment que je suis intéressé ».
« Ah… Pendant que j’y pense. Le piège qui nous a été tendu au palais n’a pu être conçu que parce que l’un d’entre nous a vendu des informations au marchand. »
« Mais chef ?! Il n’y avait qu’une autre personne à connaître notre plan. Vous croyez vraiment que le lieutenant… »
« Ramène moi sa tête et nous commencerons ta formation. »

[Partie 2/3]

La maîtrise des ombres
Aran respecta sa promesse une fois la tête du traître fut déposée sur son bureau. Il commença par tester mon niveau de maîtrise. « Bon. C’est pas gagné. Tu ne sais pas encore te fondre dans l’ombre sans être dans une situation de danger. Dans ces conditions, je ne vois qu’une solution. Participer à toutes les missions que je jugerais suffisamment dangereuse pour que tu soit obligé d’utiliser ton pouvoir… ».
Une année et plus d’une vingtaine de missions. Voilà ce qui aura été nécessaire pour que j’arrive enfin à me placer volontairement en phase avec le plans des ombres. C’est cet état de conscience qui permet d’appréhender l’ombre comme une matière tangible. Les périodes de repos après chaque utilisation de cette technique se réduisaient tandis que je parvenais à y rester de plus en plus longtemps. Aran me prodiguait ses conseils entre les missions. Il m’indiqua comment fixer mon attention sur un objet situé sur le plan normal depuis celui des ombres afin de quitter ce dernier. Une fois cette technique maîtrisée, le passage d’un plan à l’autre devenait aussi simple que d’ouvrir une porte pour passer d’une pièce à l’autre.

Une fois la dissimulation suprême acquise, il m’enseigna à tisser un masque à partir de l’ombre pour voir dans le noir. A coté des efforts que j’avais du déployer pour maîtriser la précédente technique, ce fut un jeu d’enfant. D’abord, se mettre en phase avec le plan des ombres puis, avec la main, en arracher un lambeau à appliquer sur son visage, comme lorsque les femmes se font faire un masque d’argile douce. L’ombre agit comme une lentille renvoyant une image monochrome de l’environnement, même dans une pièce fermée sans la moindre lumière. Très utile lorsqu’il s’agit de visiter un lieu discrètement…

Il me fallut ensuite apprendre à appeler une créature en provenance du plan des ombres. Avec l’aide et les explications d’Aran, je fis apparaître ma première créature en moins de dix tentatives. Matérielle sur son plan, la créature que je venais de conjurer était devenu immatérielle en passant sur notre plan, ressemblant à des reflets faits de brume noire, où l’on ne distinguait que des yeux argentés. J’appris en cours de mes expérimentation que l’éclairage ambiant avait un impact sur la densité apparente de le créature. Plus tangible dans l’obscurité et plus vaporeuse au soleil. Cependant, en raison de sa ressemblance avec certaines créatures mort-vivantes, j’éprouvais une certaine aversion à l’utiliser.

La dernière technique que m’enseigna Aran fut l’esquive des ténèbres. Il s’agit en théorie d’utiliser l’ombre pour se confectionner une seconde peau qui sert à la manière d’une armure. Cette peau, en confondant celui qui le porte avec les ombres environnantes, assure camouflage et protection contre les attaques physiques. Plus la maîtrise est grande, plus grande est la protection. Cependant, le point d’équilibre nécessaire pour arriver à cette technique est difficile à trouver. En considérant que la dissimulation suprême est le passage d’un seuil entre notre monde et le monde des ombres, il faut ici s’arrêter juste sur le seuil. S’il manque un pas, la peau disparaît dès que l’effort de concentration est relâché. Un pas de trop est l’on se retrouve sur l’autre plan. Je ne me rappelle plus le nombre de tentatives qu’il m’a fallut pour trouver le juste équilibre.

Aran m’annonça alors qu’il n’avait plus rien à m’apprendre. Je devais poursuivre mon apprentissage seul, améliorant la maîtrise de chaque technique par l’entraînement. Il était donc temps pour moi de retourner auprès de la Communauté. Mon maître m’autorisa à prendre un repos bien mérité loin d’Eauprofonde tout en me rappelant que je restais un membre de la guilde et qu’il se pourrait que celle-ci fasse appel à mes services dans le futur.

Me voici enfin de retour dans le Val, maîtrisant désormais le secret de l’art de la dissimulation suprême et avec une dette que je devrais un jour rembourser à Aran.

[Partie 3/3]

Fin de la justification pour demande de validation de la classe Maître des Ombres.

Les Grands Vers [Anim du 28/04]
Pendant une patrouille en forêt, je faisais la connaissance de deux nouvelles elfes de la Communauté, Morween et Eralia. Peu de temps après, nous nous sommes retrouvés avec Alqualendil et d’autres aventuriers en route vers l’épine dorsale afin de soutenir un grand ver d’argent. Si la traversée d’Hundelstone s’avéra moins dangereuse que par le passé, le climat, lui, n’avait pas changé. Il faisait toujours aussi froid et la neige balayée par le vent réduisait considérablement notre champ de vision.
Le dragon d’argent nous attendait au sommet de l’épine, entouré de ses serviteurs. Son aura bénéfique compensait quelque peu la morsure du froid. Il nous expliqua qu’il avait fait appel à nous pour l’aider dans une lutte territoriale qui l’opposait à un grand rouge.

En temps normal, je préfère ne pas m’occuper des problèmes des autres, mais il était trop tard pour faire demi tour. Un rugissement venu du ciel annonça l’arrivée de l’ennemi. A l’instant où les deux vers se jetèrent l’un sur l’autre, je compris que nous étions vraiment mal. Le rouge devait faire trois fois la taille de l’argenté. Pendant que les vers se déchiraient au dessus de nos têtes, la bataille débuta aussi au sol entre les serviteurs et alliés des deux camps.
Les vagues d’assauts ennemis furent décimées les unes après les autres par nos flèches et nos épées et il ne resta bientôt plus que les combattants venus du sud et les deux dragons. Tant qu’ils étaient au corps à corps, il nous était impossible d’agir sans risquer de blesser notre allié. Chacun se prépara donc pour la suite du combat, gardant un œil sur le terrifiant ballet aérien dont s’échappaient quelques grognement rauques et des filets de sang.

Enfin, dans un râle d’agonie, l’argenté tomba mollement sur la neige qui couvrait le sommet, son sang s’écoulant de nombreuses blessures. Le grand rouge atterrit à coté de lui pour porter le coup de grâce. Le premier à réagir fut l’humain Strifes qui se métamorphosa en dragon et s’interposa entre le chasseur et sa proie. Les flèches des archers elfes suivirent, la plupart se fracassants contre les écailles du monstre. Je préparais une flèche recouverte du poison le plus puissant à ma disposition avant de la décocher en adressant une prière à Fenmarel. Elle se planta dans son œil droit, lui arrachant un hurlement de colère. Il inspira profondément avant de balayer ceux qui se tenaient face à lui d’une souffle enflammé. Oone me jeta un coup d’oeil. Visiblement, nos flèches n’avaient pas beaucoup d’effet. Nous sortîmes donc nos lames de leur fourreau avant de se précipiter ensemble à l’assaut. Nul héroïsme dans ce geste, juste une froide logique. Le dragon ne nous laisserait nulle occasion de fuir. Il fallait vaincre ou mourir…

Oone grimpa le long de l’échine de la créature pour rejoindre la jointure des ailes qu’elle tenta d’entamer avec sa lame. Quand à moi, je tentais avec succès un roulé-boulé pour me retrouver allongé sur le dos juste entre les pattes arrières du dragon. De toute mes forces, je plantais mon épée dans la zone où, d’après l’anatomie de la plupart des êtres vivants, se trouvent les organes reproducteurs. J’évacuais les lieux le plus rapidement possible tandis que le monstre, sous l’effet de la douleur, fouettait l’espace derrière lui de sa queue.
C’est ainsi qu’Oone a été mise hors de combat après avoir été projetée à une volée de flèche. Caché derrière un mince abris, je n’eu que quelques cotes brisées.
Plus haut, il ne restait plus qu’une poignée de combattants. Eralia utilisa un puissant sort qui frappa la bête en plein poitrail. Celle-ci répondit de son souffle enflammé. Strifes, sous sa forme draconique, s’interposa afin de protéger l’elfe. Ici et là gisaient des corps agonisants, carbonisés ou brisés. L’issue devenait inéluctable. Pendant ce temps, j’essayais de modifier le mécanisme d’un piège composé de pierres de givre avec l’espoir de pouvoir le faire exploser à l’impact sur le dragon. Lorsque l’opération fut terminée, je sortais de ma cachette pour jeter la bombe. Celle-ci toucha le grand ver qui aurait été difficile de rater vue la taille, mais elle rebondit sur les écailles de la créatures avant de retomber dans la neige, inerte. Rien, pas d’explosion. Soit le mécanisme était défectueux, soit Erevan Ileserë n’était pas de notre coté. Trois autres tentatives se soldèrent par le même résultat. Eralia était désormais hors de combat. Tout comme Strifes, qui, à bout de force, avait du reprendre forme humaine. Pas mieux pour moi, qui tombait sans force face contre terre dans la neige.

Désormais, il ne nous restait plus qu’à attendre que le dragon nous achève… D’abord un scintillement dans le ciel puis soudain, une tempête de grêle. Qui avait lancé ce sortilège ? Je ne le sais toujours pas. Mais le piège se déclencha enfin sous l’impact des grêlons, libérant en un instant la puissance contenue par les pierres de givre. Le dragon fut atteint par le souffle en plein poitrail. Il chancela quelques instant avant de s’envoler vers l’ouest en poussant un rugissement de colère. Avec ses dernières forces, il avait préféré prendre la fuite plutôt que de continuer à combattre. Il paraît que nous avons été ensuite soignés puis transporté par magie au sud d’Hundelstone par le ver d’argent. C’est là que les membres de la Communauté nous ont retrouvé.

[HRP : merci aux animateurs qui laissent jouer les actions par emotes. On peut donner libre cours à notre imagination ]

La prise d’Hundelstone
La Conseillère Oone avait accepté que je parte dans le nord. Je comptais trouver des informations sur les mouvements de la Couronne à partir de Termalaine. Peu avant d’arriver à destination, je pu voir une troupe d’une centaine d’homme se déplaçant vers le sud. Il était trop tard pour que la Communauté puisse faire quoi que se soit maintenant. D’ici une journée, ces forces seraient à Hundelstone. Je décidais de suivre la colonne après avoir accroché un message pour la Communauté à la patte d’un faucon…

Hundelstone est tombée. Tout les barbares sont morts. Ils se sont battus avec bravoure mais n’ont rien pu faire contre un ennemi bien supérieur en nombre. En effet, la colonne que je suivais n’était qu’une fraction de l’armée qui avait installé un campement sur le plateau surplombant le fort. Il devait y avoir là jusqu’à quatre centaines d’hommes, et une poignée d’orques aux armoiries de la Main Noire.
De l’endroit où je me plaçait pour observer, le fortin barbare était à peine visible en raison des chutes de neige. Mais passer à travers le camp de couronne était trop risqué. Il ne semble pas y avoir eu de négociation ni temps d’attente avant les combats. La magie fut utilisée pour déclencher une avalanche qui précéda une première vague d’assaut, composée de la moitié des forces présentes. Les assaillants furent pris à revers par des barbares qui s’étaient cachés dans les montagnes. Il y eu une seconde avalanche, puis encore des combats avec la seconde vague d’assaut, puis enfin le silence. Les vainqueurs prirent rapidement possession du fortin. Mais ils avaient payé un lourd tribu pour assurer leur victoire. Il ne semblait pas rester plus de la moitié des hommes.

J’envoyais un second message sur l’issue de la bataille avant de contourner le fortin pour descendre plus au sud. Il n’y avait pas de traces de combat ici. Mais d’après les empreintes encore visibles dans la neige, il semblait que le village ait été évacué avant l’assaut…

[Modification suite à disparition programmée de la classe Barde Athasien - pour validation officielle et modification des balises ]

Citation :

Nom de compte : _Andrealpha_
Nom complet du personnage : Lormir Ange'Vent
Age du personnage : 155ans
Race et sexe du personnage : Elfe sylvain mâle
Divinité : Fenmarel Mestarine
Alignement : Chaotique neutre
Arme de prédilection : Arc long
Classe du personnage : Rodeur / Roublard / Maître des Ombres [Répartition prévisionnelle lvl25 : 10/10/5]

Ennemis jurés : Humains, Demi-orcs

Description physique :
Elfe sylvain de taille et de corpulence moyenne (1m75 pour 65kg)
Teint de peau halé, cheveux roux et yeux verts portant sur le monde un regard empreint de mélancolie

Caractéristiques :
[Lvl 1] For : 10 / Dex : 16 / Con : 10 / Int : 16 / Sag : 14 / Cha : 10 [Lvl 25] Dex : 22

Langues
- de base : Elfe / Commun
- de classe : Langage secret des voleurs
- supplémentaires : Draconien / Nain

Domaine principal de connaissance : Nature (spécialisation poisons - reste de l'apprentissage barde athasien)

Retour au calme sur la forêt
Les saisons se suivent et se ressemblent. Eärendil, Edlothia, Ainorë, Luce puis Inwithiel. Si le chemin suivi par la Communauté diffère quelque peu à chaque Coronal, la protection de la forêt et la recherche d’une relative neutralité par rapport à nos proches voisins de Luskan restent nos priorités.
Hors, l’installation des malarites dans la forêt mettait à mal ces objectifs. Au départ, il y eut quelques chasses organisées au nom du seigneur bestial suivi de la corruption de la forêt. Puis la création de la translycance, zone fortifiée avec son autel consacré à Malar et sa meute de lycans guidée par le Loup Blanc, Alandrik.
Avec le chêne millénaire à une portée de flèche, le Bosquet Sombre tenait là une tête de pont pour envahir la forêt de Luskan. Les chasses se firent de plus en plus fréquentes. Pour leur opposition à cette situation, nombreux furent les elfes qui tombèrent au combat. Mais en raison de l’expansionnisme des malarites, ils ne furent pas les seules victimes. Les luskaniens eux-mêmes tombèrent lors des chasses. Emprunter la route du nord était devenu dangereux pour les caravanes des marchands. Plus au sud, c’est Port Llast qui tomba aux mains des malarites…
A force, ils cristallisèrent sur eux la colère des habitants du sud de l’épine dorsale. Les elfes ne se battaient plus seuls. Armand vient ainsi plusieurs fois prêter main forte. Je lui dois d’ailleurs de ne pas avoir été capturé par nos ennemis après avoir été mis hors de combat. Les différentes factions s’allièrent pour tenter de mettre un terme à cette situation. La Fraternité de Padhivers, les nains de Karhak Drim et les tempusiens de Luskan préparèrent avec les elfes une attaque concertée de la translycance afin d’éliminer la présence malarite.

Loin au nord, les mages de la tour sombre étaient entrés en action, submergeant les havres du levant sous plusieurs raz de marée. Le Bosquet Sombre avait été ainsi détruit et la terre stérilisée.
Pour nous, il était temps de mettre en œuvre un plan longuement préparé. Les elfes et le prêtre Kendt prirent position sur la falaise surplombant l’accès à la translycance. Les élémentaires de terres furent dirigés sur le défilé pour y produire des éboulements afin d’obliger les lycans à sortir et pour bloquer l’accès à la forêt.
L’attaque fut terrible. Les lycans, acculés dans leur repaire, ne pouvaient sortir sans s'exposer aux flèches des archers elfes ou aux lames des guerriers qui attendaient plus loin.
Ils tentèrent alors une autre tactique. Sortir du repaire sous forme humaine. D'abord un homme, sans arme, habillé tel un mendiant. Il sorti en implorant grâce, priant pour avoir la vie sauve...
Mes mains tremblèrent un instant. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu à tuer un être qui ne me menaçait pas. Les autres elfes hésitaient aussi. Puis Elorfin appliqua la pointe de son épée forgée en argent sur la main de l’homme. Le spasme qui le secoua alors l’identifia pour la créature maudite qu’il était réellement. Je fermais les yeux un court instants. Des images défilèrent. Mes amis elfes chassés par les lycans dans la forêt. Yvellios torturé par les malarites dans le repaire de la translycance... Ma main cessa de trembler. C'est avec une certaine compassion pour cet être qui ne pouvait être sauvé que je lâchai la corde de mon arc en adressant son âme à Fenmarel. La flèche s'envola vers l'oeil de l'homme qui nous suppliait...
Femmes, enfants, vieillards... Tous ne trouveraient la délivrance de leur malédiction que dans la mort. Quelque soit la forme empruntée, toute créature sortant du repaire se voyait criblée de flèche.

Depuis cette attaque, le calme est revenu sur la forêt. Mais notre action nous a exposé à la rumeur qui veut que les elfes soient des tueurs de femmes et d’enfants. C’est un autre combat à mener si nous ne voulons pas devenir la cible des humains…