[Mort RP][tieffeline] Noortsë de Waarn'ess

Citation :

Nom du compte joueur: Orube

Nom du perso: Noortsë de Waarn'ess

Race: Demi-succube

Age: Ca se demande pas, chez une femme ! .. Un peu plus d'une centaine d'années. J'y réfléchis et je fais mes calculs ! (l'esperance de vie des demi-succubes est de 200ans)

Alignement: Chaotique Mauvais


classe(s): 18 guerrier/ 7mda

Trait de Caractère: Fière, rancunnière. Elle pourra se montrer agréable pour en tirer profit comme d'une humeur massacrante. Refusant toute aide, elle aime se débrouiller seule. Depuis la mort de sa soeur jumelle, reste solitaire et extremement hostile si elle ne souhaite palabrer. Elle aime avoir ce qu'elle veut, et fait tout pour l'obtenir. Deteste recevoir des ordres et être dirigée. Il est avéré qu'elle affiche un individualisme et un manque de morale évidents...

Description physique: Une peau grise, un regard gris, des cheveux mi-longs et blancs. Regard dur et froid quand elle est en colère. Des cornes noires trônent sur le haut de sa tête et une queue blanche part du bas de son dos, se mouvant sans arrêts dans l'air. A renié bon nombre d'amants depuis la mort de sa jumelle, bien qu'elle continue d'allumer passablement pour l'entretient physique.. (en champ groupe la plupart du temps -.-')
Beauté guerrière, elle aime se faire obéir et diriger. Elle joue de ses charmes pour obtenir ce qu'elle veut, et envoie ballader ce qu'elle ne veut pas, quand il n'y a rien d'interessant.

Les marais :

Les marais... J'y arrive.
Ma faux en mains, je n'ai remis que quelques pièces d'armures et un sac. Trop lourdes encore, trop lourdes. Je n'ai pas encore assez récupéré pour avoir la force de tout porter, tant-pis. On improvisera. Ca pue. De plus, même avec le si peu de poids que je possède sur moi, je m'enfonce. L'eau moisie m'arrive jusqu'à mi-cuisse. Les algues qui reposent sur le rebord de l'eau me ralentissent. Mais je vais bientôt arriver à la demeure de la comtesse... Tout du moins, tenter d'y pénétrer.
Le silence. Des bruits rauques par instants, sûrement dûent à quelques bestioles qui ont pris possession des eaux. Mieux vaut ne pas s'arrêter, continuer d'avancer.
Je viens de perdre une dague dans la boue. Je suis crasseuse. L'eau gluante est glacée. Des cadavres d'animaux flottent par instant. Des fois, je butte sur un squelette, enfouit sous la boue et l'eau.
Tiens... Les portes. Enfin, ce qu'il en reste...

*deux archères sont postées sur les piliers de la porte, et deux rogues combattantes sont pas loin du muret. D'autres archères sont situées sur le toit, et d'autres, mouvant avec rapidité dans l'eau, se déplaçent rapidement à leur poste.* *plusieurs combattantes résident silencieusement devant les entrées...*

Il semblerait qu'elles m'ont vues depuis longtemps. Mais elles n'ont pas bougées, me fixent sans me fixer. Chaques archères l'arc en main et un carquois de flèches non loin d'elle, me regardent. Une pluie fine et désagréable est présente depuis mon arrivée en ces lieux silencieux. J'abaisse ma capuche. Déplaque les cheveux qui sont collés à mes joues. Des sifflements m'arrivèrent alors aux oreilles. Des voix rauques, à peine féminines, se distinguaient. En signe de neutralité, je pris ma faux à une main et la posa sur mon épaule. Je saluais faiblement de la tête. Elles m'observaient. Elles n'ont pas attaquées encore, une chance. Elles doivent comprendre, savoir, peut-être. Je ne sais.
Les avis étaient partagés, ça se voyait. Deux d'entres elles émettaient des sifflements de voix, se tenant à quelques mètres seulement l'une de l'autre. Voyant que la situation dégenerait, une archère décocha une flèche avec aisance, se fixant dans la jambe d'une des rogues. Je n'avais pas vu alors, qu'il y avait deux flèches qui avaient été tirées, l'autre s'étant enfoncée dans le bras de la deuxième. Elles restèrent alors silencieuses. Ne devant aucunement se plaindre.
J'observais la position de chacune d'entre elle. Les guerrières, j'en serais venue à bout facilement, mais il y avait trop d'archères pour tenter quoi que ce soit seule. De plus, mon état n'était pas à mon avantage. Et je n'avais aucune aide magique.

Deux rogues ouvrirent les portes et une archère se dépêcha de rentrer. Elles refermèrent les portes.
J'attendais. La tension était prenante, mais je gardais confiance, elle devait accepter. C'était mon seul espoir de vivre encore un peu plus longtemps. J'attendais, mes cheveux humides, l'eau était désagréable. Vivement que je rentre dans ce "chateau"...

Un cri strident parvint à mes oreilles une bonne heure plus tard. J'ai compris que c'était un ordre que quand les deux rogues devant la porte l'ouvrirent. Une archère me fit signe d'avancer avec son arc, d'un bref geste d'arme.
Heureusement qu'elles portent des casques... Des yeux transparents sont visibles au travers des visières. Je sentais l'odeur désagréable qu'elles dégageaient en passant les portes. Et dire que je croyais que c'était les plantes, ou des animaux qui se décomposaient qui instauraient cela.. Une archère avait le muscle à vif, la peau étant absente. Mais elle bougeait comme si elle en avait. Sûrement une maladie dû aux marais.. Ou juste à une malédiction.

Enfin. Une bouffée de chaleur m'envahit en entrant. Des tapis étaient à l'entrée. Et l'on voyait à travers des ouvertures la lave qui s'écoulait avec lenteur. Ici, j'étais bien. Des sensations de bien être, que je n'avais eu depuis longtemps... Des souvenirs jaillirent par la même occasion. Je n'avais pas pris conscience que je m'étais arrêté. Et l'archère de tout à l'heure me fit signe de la suivre à nouveau, m'extirpant de mes pensées.

Les pièces sont spacieuses. Et des tapis, miteux, sont éparpillés un peu partout.
On avançait, le chateau était une demeure correcte, vue l'ampleur des pièces que nous traversions. Au fur et à mesures que nous avançions, la décoration se fait plus belle, plus entretenue. Les tapis sont neufs maintenant, les murs en bon état. Parfois gravés d'ornures aux symboles qui me sont familiers. Je les regarde par instants, mais suivait avec prestance mon guide.

Elle s'arreta à quelques pas d'une entrée et montra mon arme d'un geste sec. Elle désirait que je l'enlève. Je plissais les yeux, serrant mes doigts sur le manche celle-ci. Je ne voulais pas, et elle le voyait. Elle avait toujours son arc en main, et je la sentais prête à s'en servir. Mais elle devait également savoir que seule, dans ce couloir, elle n'avait pas beaucoup de chance de survivre si je voulais passer. Mais ma vie était trop en dangers par la suite, si je souhaitais m'en sortir.

« Sssskkk... Si vous sssouhaitez parleeerrrà la Comtesssssse il ffffaaauudrrrrait miiieuuuux..... »

Mais elle fut coupée par un bruit sourd venant de la pièce non loin de nous. Et un sifflement long vint s'infiltrer à nos oreilles. Une voix à la résonnance familière, une langue que je connaissais, mais que je n'avais pas entendu d'une autre bouche que la mienne depuis bien longtemps: de l'abyssal.
J'avais compris, et l'archère aussi. Elle s'écarta docilement sur le côté. Et je passais devant elle comme je serais passée devant une bouse de troll.

J'entrais dans une pièce immense, très longue. Sur chaques côtés de la longue pièce résidait une ouverture sur une salle, ou par instants des cris d'agonie s'échappaient.
Au centre, enfin, un peu plus sur la gauche de l'entrée, une magnifique pierre précieuse, haute de plusieurs mètres, éclarait la salle en plus de la lumière de la lave que l'on aperçevait au travers des ouvertures. Cette pierre précieuse était postée sur une estrade de pierre, pas très haute cependant, mais remplit de signes, de symboles démoniaques, de symboles interdits. Juste en face de l'estrade, un homme, âgé, était écartelé à terre depuis pas mal de temps, je pense.
Des chaines partaient de la pierre pour être fixées dans le sol. Une décoration qui me plaisait fortement, et la vision de la pierre m'intriguait, tant elle était immense.
Des trônes étaient présents, collés au mur du fond, un de chaque côté de la pierre.
Une silhouette était distinguable derrière la roche transparente. Une silhouette ailée... : La Comtesse.

Elle passa à côté de l'immense pierre, faisant grinçer son ongle sur celle ci, jusqu'à ce qu'elle soit devant.
Elle paraissait fière, aux gestes félins, des yeux perçants. Une queue de lézard se balançait derrière elle, partant de son bas dos, comme je possède ma queue. Elle déplia ses ailes, qui craquèrent légèrement en un signe de satisfaction. Elle serra et desserra alors ses poings, les quelques écailles si l'on peut appeller ça ainsi, se craquelèrent également dans un bruit de paille froissée. Elle était musclée et possédait quelques plaques d'armures. Elle avait probablement ôté son casque il y a peu, et afficha un sourire carnassier en me voyant.

Je restais silencieuse, observant. Elle fit de même. Puis elle s'éloigna sur le côté droit de la pierre et alla s'asseoir dans le trône légèrement en hauteur dans le mur. Elle me regarda, et j'allais me placer en face d'elle, à plusieurs mètres.

Elle commença à parler : "Que venez vous fairrrre donc iccccci..?"
Voyant que je ne répondais pas, elle resta songeuse quelques temps, me fixant de ses yeux virant au vert marécageux. Je déccrochais alors un sac et le posa à côté de moi. Elle reprit alors en abyssal :

- Que souhaites tu, alors. Tu es venu ici seule, dans un but, n'est-ce pas? Devrais-je te faire confiance? elle regarda alors mes cornes. Es-tu vraiment digne de garder la vie?
- Je souhaite bien garder ma vie le plus longtemps possible, dorénavant. J'ai une quête à prononcer, une vengeance. Je ne m'éteindrai pas tant que cette vengeance ne sera posée.
Elle ria. Longuement. Puis reprit son calme apparant.
- Une vengeance? Sais-tu non seulement en quoi est elle faite. Que comptes tu faire, seule?
- Je ne vous demande pas encore de m'aider... Pour l'instant, laissez moi me reposer en votre demeure. Prenez moi sous le toit de votre chateau. La ville voisine, Luskan, me...
Elle me coupa :
- Shhht ! Je sais. Je sais ! puis elle revint au calme, attendant que je continue.
- Ils m'ont prit ma soeur. Mon égal... Ma moitié. Je suis morte depuis qu'ils m'ont éloignés d'elle. Depuis que je ne suis plus à ses côtés. Comprends-tu? Nous étions une âme en deux corps. Je ne suis que la moitié d'une âme qui réclame son hôte. Je sais qu'il y a trop peu de chances de ramener le seul être que j'aimais, ma soeur.. Mais je compte bien me venger. Luskan m'a rejetée, par la suite ! Cette ville de cloportes, d'ignobles crétins, ne me regardent pas comme ils devraient me regarder ! ...Mon but, notre but était le pouvoir. Nous y grimpions doucement, mais nous aurions pu y arriver... Je sais que seule, je ne survivrai pas longtemps, j'en suis certaine. Il m'est arrivé déjà trop de chose dans lesquelles j'ai survécu mais... Je peux continuer encore un bout de chemin. Ecrire sur les dalles de Luskan, en la mémoire de leur peuple, que Noortsë de Waarn'ess a existé ! Je souhaiterai que l'on se souvienne. Je ne veux pas ! Je ne veux pas mourir sans qu'à peine une poignée de monde ait un pauvre souvenir de moi ! Je veux que cela reste gravé dans Luskan. Je souhaite être grâvée dans l'histoire fatale, de Luskan. Du Val de Bise. Leur montrer que quelqu'un, qu'une demi-démone, ayant tout perdu, a sû profiter de sa chance. Et de grimper les échellons. J'ai dû souffrir ! Souffrir de la main de beaucoup de monde. De trop de monde. L'on m'a emprisonné. On m'a torturée. Mais je suis là ! Encore ! Encore une fois ! Encore une. Entière... Je sais que vous ne souhaitez vous attirer les foudres des peuples de la surface. Mais vous devez vous démarquer, nous ne sommes pas des pions ! Des chevaux, des animaux ! Nous sommes les démons. Je suis demi-démone... Même polluée par du sang humain, je suis Noortsë de Waarn'ess, et je compte bien refaire luir mon prénom, comme avant.

Ses yeux avaient brillés durant tout mon pitoyable discours, ses doigts tapottant les accoudoirs du trône. Elle fit craqueler de nouveau ses écailles.
- Tu n'es que moitié. Comment comptes-tu te réhausser dans un monde où il faut avoir le pouvoir, et des affinités avec plusieurs personnes de haut rangs, et bien placées...
- J'étais combattante. Je le suis toujours. Mais au fil des années, des tortures, des évênements. J'ai perdu le savoir faire que j'avais acquis. Je compte bien le réavoir. Prouver ce que je vaux, prouver ce que vaut mon arme. C'est pour cela que je te demande de l'aide. Admet moi dans ton chateau. Je t'aiderai à repousser les "visiteurs" de la surface. Les guerriers et guerrières qui pillent tes richesses et affaiblissent ta garde. Mais en revanche, laisse moi m'entrainer sur des bêtes que tu possèdes dans ton chateau. Laisse moi me reposer en tes murs. Accorde moi un abrit réèl. Qui me permette de mettre à profit mes projets... Je ne me ferai pas grande.
- Non, annonça t-elle avec un certain défis. Tu ne me sers à rien.
- Tu perds trop de tes gardes. Et tes richesses sont pillées sans mots ! Ils remontent ensuite, et revendent leur butin qui est à toi. Pour s'acheter armes et objets en tout genre. Pour dormir sans dettes chez l'aubergiste. Puis ils reviennent. Et ainsi de suite. Je sais ce qui se passe, Dame la Comtesse. Même si je ne te serai pas d'une grande utilité, j'arriverai à parlementer ou à tuer certains visiteurs. En échange, je ne te demande qu'un toit où je pourrais circuler librement, pouvoir penser et irriger mes plans. Pouvoir conglober la puissance nécessaire dont j'ai besoin, si maximum soit-elle. Je sais que mon sang a été pollué par celui d'une humaine, ajoutais-je en voyant qu'elle était sceptique, mais je sais que la force de mon sang démoniaque est au dessus de celui de ces faibles. Je souhaite faire de grandes choses. Mais il me faut du temps, encore un peu. Laisse moi m'entrainer et m'abriter sur tes dalles, sur tes terres. Tu seras certaine qu'aucun être ne viendra te déranger et me déranger. Et si j'arrive à mes fins, sache que je ne t'oublierai pas.
Elle plissa légèrement les yeux, mais mon discours semblait l'avoir convaincu. Après tout, elle n'avait rien à perdre, elle. Moi je peux y laisser ma vie. Et je suis certaine qu'elle savait ce que j'étais venue faire ici depuis belle lurette. Des choses, des liens, incompris et indistinguables par les autres races.
- Bien, finit-elle par répondre. Après tout, c'est toi qui t'y risque dans cette affaire. Mais ne viens me déranger que quand il y a vraiment importance. Tu peux visiter le chateau comme mes rogues le font. Aide-les en cas de combats ou de démêlés, et tu paieras ta place ici.

J'acceptais en silence d'un hochement de tête, ne voulant trop abuser de sa bonne humeur.

Plusieurs jours... Que dis-je? Plusieurs semaines !
Peu importe, le résultat est le même. Toujours autant d'aventuriers qui viennent souiller sa demeure. Quelle tristesse. Se rend-elle compte? Se rend-elle compte qu'elle n'a plus aucune autorité ici? Le peuple convoite son château comme l'on convoiterait une forge. Est-ce acceptable? Elle montre ouvertement une faiblesse de force et d'autorité qu'il ne devrait pas y avoir chez les démons. Comment veut-elle que l'on se fasse respecter à la surface, si elle peut être aussi facilement atteinte. C'est désastreux. Son armée est présente, et rien n'y fait : les aventuriers rentrent. Elle a une force qu'elle n'exploite pas ! Son armée est là, mais mal entrainée, ou mal motivée ! Qu'en sais-je? Elle perd tant de chôses. Elle perd sa dignité. Des terres, ça oui, elle en a, mais à quoi cela sert, si les autres viennent se servir allégrement dessus?! C'est dommage, c'est une perte. Ses « hommes » subissent inlassablement les caprices des habitants et autres, sous prétexte de se défouler, de se promener, ou de vouloir s'enrichir ! Ces richesses ne leurs appartiennent pas !
J'en ai encore tué un ce matin. Beaucoup de cadavres de curieux ou d'habitués gîssent dans la salle des geôles... Cest étrange qu'il n'y ai pas encore eu de plaintes ou d'explications. Remarque, quoi de plus normal qu'un aventurier périsse en quête? Cest, voyons, d'une banalité exemplaire !
Les rogues me demandent par instants si ils peuvent en emporter avec eux. J'accepte, ça libèrera de la place. J'entend par la suite dans une pièce voisine un heureux festin. Ils me donneraient presque faim. Depuis ces quelques temps déjà que je les convoite, j'observe tout ce que l'on peut en tirer. Ils et elles combattent sans arrêts. Ils sont inlassablements présents, à tenter de repousser l'ennemi. Ils doivent tenir à leurs terres, ou simplement obéir à leur Comtesse si nombre de fois absente. Mais il leur manque quelque chose pour y arriver, alors, en attendant... Ils s'affaiblissent.
Les visites défilent. Certaines se terminent en combat, d'autres, avec sagesse, repartent en direction inverse. Mais même ces derniers commencent à m'irriter. Je dois tout le temps être présente. Moi qui était venu là principalement pour en quelques sortes, le repos ! Ils se permettent de me jeter de leurs terres, je les jette des terres de mes semblables. Quoi de plus logique? Mais il paraitrait qu'ils ne sont guères heureux de me trouver, et qu'en général, ils me demandent de les laisser passer. J'en ris ! Ais-je demandé à rester sur Luskan, alors qu'ils me chassaient de tous côtés? Non. Comme un chien je m'écrasais. Ils sont trop nombreux là-bas. Ici aussi, nous sommes nombreux ! Mais rien ! Toujours le même résultat. Ils ne comprennent donc pas?! Cela me désole. Que dois-je faire. Pourquoi suis-je là? Pourquoi je résiste encore alors que ma vie aurait dût s'arrêter avec celle de ma soeur..? Je sais que j'ai probablement quelque chose à faire... Alors j'attend, subissant inlassablement les caprices des autres races...

Encore de garde. Assise sur la muraille, j'observais le marais. Il était si silencieux. La pluie, toujours aussi froide tintait sur mon armure. Je participais au silence des lieux.
Un bruit de glissade dans l'eau attira mon attention. Je vis une elfe se mouvoir avec facilité. Elle était à demi nue, avait des grandes chausses pour la proteger de l'eau, une sorte de pelvis digne du premier bordel venu, et un haut protegeant ses seins. Elle portait une capuche qui protegeait sa vue de la pluie, et un arc à la main. La nuit était déjà bien avancée..
Je descendais de la muraille, portant casque et armure, ainsi que ma hache. Je lui fis remarquer qu'elle allait choper plusieurs maladies si elle trainait ainsi dans le froid des marais, à demi-nue. Elle s'en fichait. Bavarde, elle ignorait ou répondait à côté, à la moindre de mes questions. Je roulais des yeux...
Elle m'irritait. Après quelques instants, je lui ordonnait de partir. Contrairement à ce que j'aurais imaginé, elle ne m'a pas priée, et s'est retirée des marais, aussi silencieusement qu'elle était venue...
Tant mieux. Pourtant, elle allait revenir, c'était évident. Je le sentais. Souriante sous mon casque, j'allais derrière un arbre, m'accroupit dans les eaux moisies, laissant juste la visière de mon casque visible.
Je souriais. Après quelques minutes, elle revenait. Elle jetait des regards malicieux aux alentours. Elle se tourna dans la direction inverse de celle où j'étais, et je m'avancais alors vers elle. J'attrapais l'elfe par le bras, et la tourna violement vers moi. Après une longue discussion ou je m'énervais visiblement, je la trainais sur une "tour", un peu plus éloignée du Chateau. Je distinguais d'ailleurs avec peine celui-çi...
Je la questionnais longuement. Si elle priait un culte, son nom, si elle faisait partit d'une guilde... D'après ses dires, non, elle venait juste tenter de piller quelques trésors, et qu'elle avait également remarqué le livre devant l'entrée du Chateau.
Elle était franche, mais parlait souvent pour ne rien dire. Après une nouvelle fois un échange mouvementé, je la plaquais contre le mur de la tour ouverte, un de ceux qui n'était pas tombé. Elle commençait à avoir peur, et elle avait sans doutes raison.

-Je constate avec amertume que vous parlez un peu trop, jeune fille... lui chuchotais-je, en tirant une dague accrochée à ma ceinture.
-Vous n'allez pas..? Enfin... AUSEC....
Je plaquais ma main ganté sur sa bouche. J'avais entendu quelque chose... Plissant les yeux, je lui fis remarquer qu'il y avait quelqu'un. Elle n'avait rien entendu. Je lui redemandais alors son prénom...
Soudain, une jeune femme apparu derrière moi, posta une dague sous ma gorge et plaqua son pavois contre mon dos. Elle m'ordonna de poser ma hache. Je ne lui obéis pas. Je regardais la jeune elfe devant moi. Elle répèta son ordre avec sécheresse. J'obéis alors, jetant un regard vers le Chateau. Nous étions dans l'obscurité, et les archères devaient êtres rentrées, pensant que j'allais m'occuper des "visiteurs" toute seule.
La jeune elfe était pétrifiée, repetant sans cesse qu'elle n'y était pour rien, et que moi, je protegeais juste ma maison, etc... Elle fit même la remarque que j'étais peut-être la cousine de la Comtesse. Elle me blase, cette petite. Je parlais. Je devais gagner du temps. Peut-être qu'une archère sortirait alors et verrait quelque chose... Je reconnus la voix de la jeune femme qui me tenait. Je l'avais déjà vu à Luskan, j'avais déjà vu son visage, et le lui dis d'ailleurs. Elle n'avait pas une force phénoménale, mais sa position suffisait à ce qu'au moindre mouvement que j'allais faire, je me voyais égorgée. Elle me disait que je n'étais pas digne... Je lui répliquais alors qu'elle ne l'était pas en m'abattant par derrière, et qu'elle n'avait qu'à me laisser la combattre en duel, pour voir si j'étais au moins digne de la battre. Elle répondit alors que rien que le sang de fiélon qui coulait dans mes veines suffisaient à me rendre indigne de tout. Pour moi, la chose indigne était le sang humain qui s'écoulait également dans mes veines, et qui me faisait tout aussi vivre.
Je parlais. La questionnais. Lui demandais son nom. Elle me dit alors qu'elle était je ne sais plus quoi, que Tyr guidait son bras et que sa lame le servait...

"Et dire que c'est nous, que vous traitez de corrompus."

Sur ma phrase, elle taillada d'un geste sec ma gorge. Je m'éffondrais sur le sol en portant mes mains à mon cou. Que du floue... Des voix. Elles parlent... Elles s'échangent des mots, des phrases. Je perd de mon sang. J'entend les pas de la jeune elfe qui s'éclipse rapidement. Les mains crispées sur ma gorge, tentant de bloquer le sang, en vain... Du temps..Encore....Je n'ai pas finit.....Pas déjà...C'est trop bête...
J'ai sentit le pied de ma tueuse entre mes omoplates. Et je sentis qu'elle me coupait la queue au bas de mon dos, sûrement pour s'en servir de trophé. Elle ne l'emportera pas chez son maudit Dieu... Je le jure devant ma mort. La haine me faisait trembler plus que la perte de mon sang. Encore. Encore une personne. Encore une. Encore une que j'allais détester. Mais aurais-je le temps, de la détester? Faites que oui...

C'était la fin? Déjà? Encore? Pourquoi... Le sang qui me tapait dans les tempes se faisait plus doux. Tout, si vite. Je voyais le reflet de mon casque dans la flaque de sang qui avait innondée le sol. Je ne sentais plus mes muscles, n'arrivait même plus à gémir. Alors je repartais dans mon silence. Celui qui m'entoure si souvent, mais qui s'arrêtera si par je ne sais encore quel miracle, je m'en sortais.

Un nom me vient à l'esprit, peut-être le seul qui passerait par ici...et qui pourrait peut-être faire quelque chose........ "Otto"..............

[on peut se demander si la personne sert vraiment Tyr (paladine ?) parce qu'un tyriste n'égorgerait pas quelqu'un sans lui laisser le loisir de combattre, sans perdre les faveurs de son dieu (enfin, je suis ni dm, ni scribe, mais c'est mon avis]

C'était d'ailleurs lui, qui était penché sur moi. Il ôta mon casque. Mes cheveux baignant dans mon sang, je distinguais à peine son visage. Je sentais juste de la précipitation. Mais je me laissais faire, sans réagir, impossible, de toutes évidences. J'avais envie de fermer les yeux. D'arrêter de voir. D'arrêter. Mais non. Mes paupières entrouvertes refusaient de se fermer, mes pupilles fixant un point invisible au travers d'Otto.
Otto... Jeune naïf. Son manque de culture a fait que j'ai pu le tourner et l'utiliser à mes services. Tentant dans le mensonge de le faire tourner contre ceux qui l'avait élevé, et qui jusqu'ici l'avait convoité. Lui apprenant ma vie qui était une vie de bannit. Lui dire qu'ils avaient torts, tous. Qu'ils n'auraient pas dû me jetter. C'est si facile, de manier quelqu'un, quand celui là n'y connais rien... Je savais qu'il m'aurait été utile. Je l'ai su dès que je l'ai vu près des marais. J'ai bien fait de ne pas l'avoir tué... J'en aurais perdu la vie.
Je sentais ses mains sur les miennes. Il tentait de me faire lâcher mon cou. Molle, mes muscles ne répondant quasiment plus, je commencais à être facile à manier.
Il passa quelque chose sur ma gorge, et tenta d'infiltrer un liquide dans ma bouche. Je ne répondais pas. La bouche entrouverte, seulement 1/5ème du liquide dû prendre possession de ma gorge...Et encore.
Soulevée. Il n'y avait que mes pieds qui touchaient l'eau. Il évitait de mettre en contact la blessure avec l'eau pourrit des marais. Brave gamin... Mais mes idées étaient ailleurs. Quoi que je ne réfléchissais même pas. Je ne pouvais pas. je regardais le ciel, les yeux perdu dans le feuillage des quelques arbres des marais...

La chaleur. Du chaud. Du vrai. Du confort. Des images. Quelqu'un. Plusieurs...Plus rien.

Un retour en arrière.. :

Une pause. Ca on aime bien, prétendre que l'on va s'arrêter. Mais on ne peut pas. L'impossibilité d'arrêter la continuité d'une vie, d'un temps. Alors je n'appelerais pas cela ainsi. Une réflexion? J'eus un rire. Depuis quand je me disais réfléchir. J'ai toujours agît tête basse. Sans me soucier des conséquences, ou d'un futur, pourtant modelable par nos actes. Autrefois, nous réfléchissions. Et nous sommes alors mortes.
Naatsë. Redoutable ensorceleuse. Une vivacité d'esprit, d'intelligence. Défunte. Et moi. Guerrière étouffée par un monde qui l'entoure, et qu'elle croyait connaitre, vivante.
A deux, nous étions un tout. Séparée, je ne suis rien. Moitiée. Moitiée quoi..Vide? Vide.
C'est elle, qui aurait dû revivre. Elle aurait fait de grandes choses. Et elle aurait sû, elle, me ramener de là ou normalement je devrais être, et où actuellement, elle est. Et nous aurions été de nouveau prêtes à affronter ces terres.

Mais hélas, ça ne s'est pas passé ainsi. Ces paroles, qui ont résonnées en moi. Qui rebondissaient sur la moindre partie de mes entrailles. Naatsë ne les a pas entendu, elle. Ou alors, elle ne souhaitait pas les entendre. J'avais beau vouloir qu'ils arrêtent, les mots se repercutaient, et alors, amplissaient....Cette voix...Et j'ai dû rouvrir les yeux, pour que tout ceci s'arrête... Mais seule.

Je soupirais. J'avais pris le premier bateau venu. Je ne savais même pas où il allait. Un bateau de pêche qui allait vendre sa marchandise, je suppose. J'avais demandé un allé retour. Pour une somme tout à fait honorable, sans questionnements, ni ordres. Vu le coffre, ils n'ont rien dit. Ces richesses pour moi, ne valaient rien, dorénavant.

Sur le pont, ma faux en main, j'observais les vagues. C'était le voyage du retour. Ces jours m'avaient semblés éternité. Je m'étais ressassé le moindre détail de mon passé. Pour rien. Pour moi. Pour regretter...
Je regardais mon arme. Celle qui avait passé toute sa vie avec la mienne. Mais je considérais ma vie finit. Je l'observais longuement. A chaque fois que je la possedais en mains, c'était pour me battre autrefois. Et autrefois, quand je me battais, c'était avec Naatsë. Elle ne m'a jamais quitté. Naatsë n'était plus. Alors ma faux ne devait plus être. Je la lançais violemment en l'air, et au loin. Je regardais cette arme couler comme si elle avait toujours été un poids. Pourtant, elle avait une histoire, et tellements de souvenirs y étaient attachés. J'eus l'impression de vouloir tout oublier. Alors que je souhaitais seulement tourner la page. Et quand on la tourne, le reste du livre ne disparait pas pour autant. La faux était pourtant tout ce qui me rattachait à Naatsë...Non. C'est mensonges. Je la referais vivre autrement que de par une arme. Elle a plus de mérites que cela.

Je souriais alors, qu'allait advenir mes bras sans cette arme?..
Le hasard fit qu'une vieille hache rouillée soit postée contre des tonneaux de vins sur le pont. Je soupirais, et la pris. Je grimaçais. Supers...J'avais tout de même plus de classe avec une faux. Mais la hache était légère, et maniable à souhait, malgrès son mauvais état. Une neuve me conviendrait tout à fait. Et puis, le regard des autres a été bien plus profond pour moi même que pour mon arme. Que je la change, ou pas, les caprices des autres races resteront les mêmes. Sous le regard étrange des pêcheurs qui ne voyaient pas vraiment ce que cette vieille arme avait d'attirant, je la glissais dans un de mes sacs sans fonds. J'eus un rire qui les mis mal à l'aise. Aucuns ne m'avaient adressés la parole. Et je les soupsconne d'avoir voulu maintes fois me dépouiller. Mais le fait que je gardais mon arme sans arrêts à mes côtés ne leur facilitait pas la tâche. Et depuis que j'avais lancé ma faux, ils devaient me prendre pour une folle... J'en suis sûrement une.

Une défaite :

Les rogues ne semblaient pas heureuses après mon échec... Elles décidèrent de me mettre à la porte, me considerant comme incappable...... Ils n'ont pas besoins d'une incappable de plus, je suppose. Je suis redevenue une intruse.. Je suis redevenue une aventurière...Une créature..Qu'elles devaient tuer, si jamais j'osais de nouveau retourner sur leurs terres. Tant-pis. Tant-pis pour elles... Qu'elles restent ainsi, qu'elles crèvent une par une.

De nouveau, je ne sais où aller. Je ne peux rester ainsi..Je trouverai...Et ils paieront.

Combat perdu :

Alors, voila. C'est ainsi. Encore une fois... Je regardais de nouveau ma chambre, et glissais mon regard sur les pièces de mon harnois et ma hache, reposant auprès de mon lit. Elle est belle, ma hache. Et elle est là. Elle ne parle pas, silencieuse, tourmentée en silence, elle ne dira jamais rien. Elle me suis, elle reste là.
Les soins ont été éfficaces, je respire. Pourquoi ai-je encore perdu. Perdu une nouvelle fois. Quand est-ce que je gagnerai? Je ferme les yeux, les draps sont tièdes.
Encore seule, de nouveau. Est-ce un signe? Je ris.
Mes jambes supportent à peine mon poids quand je me lève. Je prend le miroir, une simple écaille, et je me regardais. Je suis moche, et de nouveau, si faible. Pourquoi je suis encore et toujours là?! A ce stade? J'ai à faire, mais quand est-ce que j'aurai enfin un signe? Un seul, un petit, je le souhaite. Je l'attend. J'espère encore.
Ils doivent mourir, tous. Et je dois encore survivre un peu. Je trouverai, je trouverai un moyen. Pourquoi sommes nous nés pour être persécutés? Ce n'est pas possible, je ne peux avoir été mise au monde que dans ce but. Perdue... Je suis encore perdue.
Ils m'ont regardée comme démone. En oubliant que j'avais une partie humaine.. Alors j'en ferai de même. Je favoriserai ma partie de démon, et ils paieront. J'oublierai ce qui me lie encore à ce monde, à ces races. J'agirai comme j'aurais toujours dû le faire, et ils souffriront. Et ils auront alors le droit, de vouloir me tuer, et de le faire. Ils auront alors le droit, de tenter de me faire tomber. Et j'aurai alors le droit, de mourir.

[hRp, Noor est pour un bon moment dans sa chambre chez Garfaux, si vous souhaitez tenter d'aller la voir et de rp avec elle, vous m'envoyez un mp, et je me connecterai avec et me mettrai dans une chambre, et pis voila ^^. Car je la sortirai pas volontairement pendant un ptit moment, logique rp.]

A l'épine dorsale du monde :

Le froid. Je connais, maintenant... Une sensation perdue, toujours présente. Je sens. Le froid qui ronge les pores de ma peau, pour les transperçer, et me faire rappeler que je suis vivante. Les doigts gelés, le vent brûle mon regard. Je pourrais rester là des heures. Un silence ennivrant, un souffle qui malgrès sa température réchauffe votre esprit, et le laisse partir, en toute liberté... Pour la première fois j'ai apprécié.

Les flocons tourbillonent, semblant indépendants du vent. Ils sont libres, et ne vont jamais mourir ici. Car ils sont tellement nombreux, sur cette terre glacée. Je ne peux laisser transparaitre aucune émotion dans cette contrée blanche. Il fige ton visage dans l'expression que tu as envie de garder. Il ne te caresse pas, il te mord. Le vent..Le froid.
Le temps s'arrête, car le paysage ne change pas, la saison non plus.

Pourtant, je ne dois pas rester là, car le froid viendrait m'enlever, et me ramener à lui. Ramener mon esprit en une bribe de souffle qui viendrait le rejoindre et mordre ou caresser, comme il lui plait, le visage des voyageurs. Et mon âme? Non, elle, je sais où elle se placera, et à côté de qui.

Ici, le moindre être qui en a le désir pourrait venir me tuer. Pourtant personne. A part le sifflement du vent qui trouble le silence de ce paysage doux et hostile à la fois. Deux facettes, une qu'il montre, et l'autre qu'il cache, mais que tu sens.

Le calme, pas besoin de se cacher. Ôter sa capuche sans crainte ni par fierté. Juste par plaisir. Pour sentir la fraicheur de cet air, qui te ronge alors le cou, que tu lui offres avec plaisir. Sentir ses cheveux alors aller librement sur tes joues et devant tes yeux. Les joues qui se crispent et te font mal. Mais rien, tu ne dis rien, tu arrives même à sourire. Les lèvres qui se fissurent par le froid. Un nez qui te brûle alors, et ton regard, perdu dans tout ce blanc, si pur.

Alors, je troublais ce paysage éternel par ma présence. Maintenant je me fond en lui, assise sur une roche, en train d'écouter ce rien. En train de partager avec lui ce que j'ai toujours ressenti, un vide, énorme, étranglant, opréssant. Pourtant dans le vide de ce paysage, beaucoup y vivent. Mais cachés. Et qui vit en moi à part ma soeur?...Et mes filles...

Mon intérieur ne ressemble pas à celui là. Il est sourd. Et ne possède même pas ce sifflement que le vent offre à cet entourage. Pauvre.
Alors je reste un moment. Observant les arbres qui ne bougent pas plus que je ne bouge. Ma peau grise contraste et fait poussière et déchet au milieu de ce blanc. Alors, la neige se dépose sur mon visage pour tenter de cacher ce qui gâche sa splendeur. Mais rien, je l'enlève du bout des doigts, car sur moi, cette neige mourra.

Je redescendais l'épine Dorsale. Il faisait beau, le vent s'était fait moins violent. Un voyage peinible, glissant sur la glace et m'enfoncant dans la neige, mais faisable. La tempête s'était calmée et j'avais pris le temps de mettre une tenue plus chaude et plus couverte, ainsi que deux capes pour me couper du froid.

Après une petite marche dans les plaines et les bois; les portes de Luskan. Cela faisait longtemps.

Mes deux sacs sur le dos, j'avais remis ma capuche et retrouvait sans délices les dalles de Luskan. Plissant le nez, j'observais, de nouveau prise par le stress, les alentours. Je me sentais moins à l'aise en Luskan même qu'à ses alentours, alors que j'y suis bien plus en sécurité à l'intérieur. Ville neutre, comme ils disent...

J'allais poster mes affaires à l'auberge, dans une chambre. Je dû payer, plus cher que les autres clients, je pense... Tant-pis.

Sortant, je pris une bouffée d'air. Mais il était beaucoup moins frais qu'en montagne, et je crus ne pas en prendre assez.

Je resserrais la sangle qui soutenait ma hache. Elle me paraissait plus lourde qu'à l'ordinaire. D'ailleurs, il faudrait peut-être que je la fasse réviser, la lame commence à être abîmée. Je me dirigeais donc vers la forge.

"HEY !"

Pas besoin de me retourner, cela ne devait pas m'être adressé.

"Maman !"

Maman... Maman. Cela faisait plusieurs mois, années que l'on ne m'avait pas appelée ainsi. Je me retourne... Ashara.

"Ash..?"
"Ben oui, qui veux-tu que ce soit?"

Je ressassais alors quelques uns de mes souvenirs, me penchant sur un passé si étoffé qu'il me devenait insupportable...


Une naissance..



Cela n'était pas possible, impossible, inimaginable.. Pourtant vrai. Mon ventre s'était alors arrondis en quelques mois, et je regardais avec dégoût les formes démontrant une grossesse. J'avais eu le temps de me retirer de Luskan avant que cela ne se sâche, avant que tout cela ne se sâche. Je devais aller loin, accoucher, et me débarasser de l'enfant. Ma soeur m'avait accompagné, et nous nous étions installées dans une forêt, près des ruines d'une petite maison, dans un royame éloigné, après un long voyage, mélangeant bateaux et marche..

C'était la deuxième fois.. Et je ferai de même. La première fois je m'étais débarassée de l'enfant en le jetant dans une rivière, sans aucuns remords, sans même avoir regardé si c'était une jeune fille, ou un garçons.
Nullement attachée à quelque chose qui ne nous appartiens pas, surtout, éviter de le regarder..

Et me revoila. Nous avions choisi un coin éloigné de tout et avions passé les plusieurs mois restant ici. Ma soeur me faisant survivre, n'ayant plus la force de combattre. Les premiers mois, je n'avais aucunement arrêté le combat, je l'intensifiais même. Je ne voulais pas de cet enfant. Je voulais déclencher une fausse couche, dans l'espoir de pouvoir perdre cet individu ayant pris possession de mon ventre. Mais ce dernier n'a en aucuns cas voulu quitter ce domaine qui ne lui était pas attribué..

Et par une nuit, je mis au monde non pas un enfant, mais deux.. Ce qui troubla Naatsë. Deux jeunes filles.. Dont la peau grise les rendaient presque déjà mortes. Naatsë plissa les yeux, et pris la main de la première sortie, observant. La deuxième avait été posée sur le sol gelé des dalles restantes. Epuisée, après des heures d'efforts, je n'en pris pas attention. Ma soeur enveloppa alors celle qu'elle avait dans ses mains dans une de ses capes. Elle désigna le haut du crâne si petit du bébé, où il y résidait alors deux cornes..

- Pourquoi ne pas la garder, Noortsë? Elle a l'air de t'être plus proche que tu ne le penses..
Je regardais, et pris la parole.
- Naatsë, on ne peut s'occuper de cet enfant. Enfin..De ces enfants.
A mes paroles, elle réalisa que la deuxième était en train de pleurer inlassablement par terre, elle la prit dans ses bras et la mettant contre sa soeur, elle ferma la cape en les enveloppant dedans. Elle gigotait, colèrique et véxée d'avoir été oubliée.. Un début de queue blanche comme neige était déjà présent au bas de son dos..
- Celle ci à l'air.. Caracterielle, déjà. Et puis, je pressens comme une magie déjà présente autour d'elle.. je suis sûre que nous pouvons en tirer quelque chose, dit elle en esquissant un sourire avant de poursuivre. Noortsë, je pourrai t'aider à t'en occuper.. Mais elles m'ont l'air interessantes, et si elles sont là toutes les deux, c'est qu'il y a quelque chose.. On pourra toujours les former, et si elles sont faibles, nous les tuerons.. Personne n'en saura rien.
Epuisée, je me détendais contre le mur, enveloppée de diverses capes, regardant les deux enfants enroulées dans ce tissus noir qui les rendait alors fragiles... Le fait que la deuxième pleurait m'agaçait déjà, et la première se mit aussi à chialer, angoissée et entrainée par sa jumelle. Naatsë me regardait et me tendait alors la cornue. Je la pris en marmonnant et en regardant ma soeur.
- Mais qu'est-ce que tu attends?! Elles ont faim, ces petites ! Si tu ne les nourris pas, je t'assure que tu n'en tireras rien de bon...
Je regardais ma poitrine... Et écarquillais les yeux, je me mit à grogner.
- Pas question que ces machins se pendent à mes mamelons !
- Noortsë.. Que tu le veuilles ou non, ces "machins" sont tes filles. Alors je sais que cela peut paraitre immonde et humain.. Mais tu dois le faire, je ne peux pas encore leur donner des choses à manger. Alors, pendant quelques semaines, fait l'effort ! Et ça n'arrive qu'à toi, ces choses là... Tu baises trop, ou tu n'as pas la technique.
- Quelques semaines.. Et tu te débrouilles pour leur faire une tambouille qu'elles avaleront sans mon aide?
- Oui, mentait ma soeur. On trouvera. J'initierai celle-la..., désignant celle qui possédait une queue au bas de son dos. Ashara !
- Hein? grognais-je en donnant le sein avec dégoût à la petite cornue qui aspirait désagréablement le lait, sans prendre attention à moi même. J'écarquillais les yeux sous la sensation nouvelle et déplaisante.
- Ashara ! C'est joli, non? Elle sera aussi puissante que moi, tu verras. On agrandit notre protection en faisant cela, elles nous seront utiles et nous aideront.
- Ashara.. Moui.
Naatsë regarda la cornue.
- Et celle la? Comment on l'appelle?
- Werëarm.
Elle grimaça.
- C'est affreux Noorts...
- J'ai critiqué "Ashara"? Et je te signale que ce sont MES gosses...
- Quand ça t'arrange, ça, hein... me dit-elle en me fourrant Ashara dans les bras, et en la positionnant de manière à ce qu'elle puisse avoir le deuxième sein. Rooh..ajouta-t-elle. Je t'ai pas dit, tes seins vont tomber.
- ...
- Je plaisante ! Enfin, sauf si notre défunt père nous a donné trop de son sang humain, ce qui m'étonnerait.. fit-elle en me détaillant et en s'attardant sur mes cornes. Mais normalement, tout redeviendra comme si de rien n'était. Surtout si tu arrêtes l'allaitement rapidement. Personne ne verra que tu as un jour été enceinte !

Elle donnait des coups de hache violents dans le vide. Le silence, et la pluie, encore.
Dans l'arène, maudissant sa faiblesse. Elle s'entrainait, tapant avec haine l'espace. Ses pieds glissant dans le sable mouillé de celle-ci. Soufflant, jusqu'à l'épuisement, haletante. Mais elle continuait, toute la nuit. Toutes les nuits, quasiment, car le sommeil la fuyait...

Tranchant l'air humide, resserrant l'étreinte de ses mains sur le manche de sa grande hache. Un plaisir d'être seule et de faire ce que l'on a toujours fait dans sa vie, combattre.

"Je les aurais, je ne suis pas ce qu'ils pensent.. ou pas tout à fait. Ou pire? C'est évident. Pour qui ils me prennent? Je ne suis pas faible.. Pas comme eux.. Je suis quelqu'un..J'ai resisté, je résiste, et je resterai là. Ils ne me feront pas tomber définitivement avec facilité. Ils ne m'auront pas, non..."

Le visage qui se durcissait sous ses pensées, une haine farouche renaissant. Elle l'avait oubliée.. Presque, presque. Car elle avait trouvé à s'occuper d'autre chose que de ses pensées, sa fille. Alors, elle avait laissé passer beaucoup de choses, beaucoup. Et le seul moyen qu'elle avait de se calmer était de prendre son arme et de lui laisser commander ses gestes. Pourtant, elle était loin, loin, loin de la perfection.. Et elle le supportait mal. Un jour, un jour..

"Non, je ne suis pas parfaite.. Qui atteindra la perfection?.."

Intensifiant les mouvements, les connaissant. Elle les faisait sans réfléchir, depuis le temps, depuis ces années, tellement d'années. Combattre, toujours, encore, à jamais. Elle sourit sous cette pensée évidente. Ses mèches plaquées contre son visage par la pluie, elle s'arrêta un instant, et soupira.

Elle reglissa sa hache dans l'étuit pour le manche accroché à la sangle, puis retourna vers l'auberge, traversant silencieusement les quartiers sombres et froids de cette nuit, de Luskan.

L'on ne m'a jamais demandé de devenir "gentille" au sens ouvert du therme. Non, j'étais une demi-succube, une "tieffeline", j'étais mauvaise, on ne peut rien tirer de moi. Rien, à part du mal, du vice, de l'horreur, de la mort.

C'était ça, la définition que l'on nous plaque sur le front à notre naissance. Pour moi et ma soeur, cela nous convenait. Nous n'étions pas partagées entre deux camps comme beaucoup de tieffelins. Aucuns propres repères à part nous même. Mais nous étions deux, nous. Et à deux, nous étions beaucoup.

Les autres, seuls. Ils étaient seuls et le sont, banlançés entre deux choix, le mal ou le bien.
Pourquoi vouloir hésiter. Alors oui, notre sang nous dominait et nous maintenait vers le mal, vers nos origines. Mais c'était ça, notre place. Et puis il n'y a pas réèllement de définition.. Le mal est mal pour le bien, le mal est bien pour le mal. Le bien est mal pour le mal, et ainsi de suite...

Les tieffelins sont rejetés, et donc se réfugient dans le vice. Le mal, le tord. Parcequ'ils savent alors pourquoi ils sont rejetés, et sont ainsi réconfortés, sûrement. Rare sont les autres races qui prennent sous leurs ailes des tieffelins. La peur, ils savent. Ils savent qu'ils sont tentés, ils savent qu'ils pourront difficilement les enlever de cette voie qui leur semble toute tracée.. Ils ont peur de la trahison, car nous sommes malsains, dangereux, vicelards, imprévisibles.

Je ne sais si il y a véritablement deux camps. Le mal est si différent et peut apparaitre sous tellement de formes, ainsi que le bien. Je n'ai jamais trouvé ma place, en tant que "fille" de démon mineur, je n'ai pas beaucoup d'importance au sein du peuple démoniaque. Ils nous tolèrent tout de même plus facilement que les autres races. Mais j'ai choisi pour l'instant de rester ici, je verrais bien plus tard..Dans quelques mois, années. L'on verra.

Même si je n'ai pas une place toute tracée, écrite, je m'en sors pas trop mal pour demi-démone, pour demi-succube. La côte des épées avait été un bon choix dans notre parcours, même si tu es aujourd'hui morte, Naatsë.

Nous avions fait beaucoup de choses, malgrès cela, non? Tant d'années passées ici, à survivre. A semer le chaos, à semer ce que nous avions envie. Eviter les contraintes, créer les conflits. C'était ça, notre place.

Donc, je suis définitivement ce que je suis. Je réalise, que par mes connaissances, par mes fréquentations, l'on m'a beaucoup insité à changer. Je n'ai jamais changé.. Je n'ai pas voulu. Bien que j'aurai sûrement évoluée d'une autre manière si j'avais été aux côtés des abysses, si j'y avais vécu.

Les autres races, je les ai connu. Je les connais. Certains humains pourraient être à l'égal des démons si ils avaient en plus de leurs idées et de leurs actes malsain, le sang.
Il n'y a pas forcément besoin d'avoir cornes et autres pour se faire détester. Pour se faire détester à première vue, si, ça aide.

J'ai réussi des choses, comme j'en ai perdu beaucoup. Je ne compte pas m'arrêter là, alors, ils devront me supporter encore.. Et je devrais les supporter encore. Supporter leurs regards haineux qui me font rire. Ils croivent atteindre le bien et les faveurs de je ne sais qui, en nous haïssant.

Qu'il en soit ainsi, alors... Puisqu'ils n'ont rien trouvé de mieux.

Je monte alors prendre mes affaires. Je ne veux plus les voir, tous. Aucuns, même Ashara. Je ne veux plus les entendre, les voir, qu'ils arrête de me toucher, de me parler ! Qu'ils crêvent ! Tous. Sans exceptions.
Je n'ai jamais été autant hors de moi. Je poussais la porte violement après avoir mis la clef dans la serrure. Je mis mes affaires, vêtements, bijoux, dans un des sac. Sanglant rageusement mon armure. Mes gestes étaient précis et connaisseurs. Combien de fois avais-je porté cette armure...
Je balançais mon casque dans un des sacs, que je portais à mon dos. Passant une main colèrique dans mes cheveux, je faisais demi-tour, sortant de la chambre, sortant de l'auberge, me dirigeant vers le port.





Pourquoi il m'a ramené, tu le sais, Erkenbrand?
Moi je le sais.
Autrefois, avec ma soeur, avant quelques combats que nous menions, je m'adressais au père des batailles, oui, Tempus. Je lui murmurais de me laisser gagner, pour ma soeur. Je lui disais que je devais la protéger, comme elle me protégeait. Si je faillissais alors, je la perdais, et je ne le voulais pas. De simples mots, si rapides et si brefs. Esquissés, à peine réèls. Envolés, volés.

Je lui disais que ces combats n'étaient pas pour lui, mais pour nous. Mais que si il voulait s'en divertir, qu'il fasse.

Alors c'est peut-être pour cela, qu'il a accepté à me faire revenir. Ma soeur, ne lui a jamais adressé une pensée, un mot. Et ce n'était pas une combattante, alors, il s'en fichait... Moi il m'a fait revenir, car je devais le divertir. Je lui en veux ! Il a accepté ! Par ta faute !

Je m'en veux de lui avoir parlé et demandé de soutenir ma hache. Je n'en avais pas besoin ! Je le hais, comme tous. Il s'est bien amusé.. Et il veut probablement d'autres combats.

He bien je lui en offrirai un... Le combat de ma vie. Que je perdrais, oui. Comme tous.
Il souhaitait peut-être que je me batte contre toi, Erk, tu vois? Ton Dieu, il souhaite que tu gagnes, il veut que je perde, je le sais, je le sens. Tu es son "fils" non? J'en ris. Je lui offrirais le plus beau des combats, et tu souffriras. Moi j'ai assez donné, j'ai assez souffert. Inversons donc les rôles.

Mais tu gagneras probablement, ton Dieu n'aurait pas accepté de m'offrir une seconde chance, si celle-la était destinée à me donner la possibilité et l'acte de te tuer.

On se battra, je me battrais, comme j'ai ainsi toujours fait. Changeant par instant les règles, à mon avantage, bien-sûr.

Alors je pars, pour mieux revenir, quelques instants, oui. Et quand je reviendrais, je me débrouillerais, seule.
Je ne suis pas un animal de compagnie. Je n'appartiens à personne. Assez d'humiliations.

Et Ash? Oh, elle se débrouillera, non? Aussi instable soit-elle, et complètement pommée, elle jouera de tous, j'espère. Elle ne tombera pas dans la boue, dans la crasse, dans le "rien".

Je pars avant que je ne lui dise des choses regrettables. Elle doit bien sentir, alors, qu'elle se débrouille. Je ne peux rien pour elle, et à cet instant, elle m'énerve.

Moi? Moi je regarde juste les remoues des vagues et du bateau. Je n'en ai pas eu pour si cher, et le capitaine est un homme correctement foutu. Rien à regretter.

Un visage fermé et gris, comme à l'habitude, une bouffée d'air. Je reviens bientôt. Une pause, oui. Une pause de quelques jours, quelques semaines. Un silence corrompu, une haine plus serrée que jamais. Comme d'habitude. Un jour, ça changera?




[HRP//Vu que je ne suis pas là de dimanche à dimaaaanche, ben voila, l'est partie et vous la recroiserez pas pendant cette période normalement ^^ (elle a ses règles *aheum*)//]

Mhh. Il pleut. Le voyage a été long et difficile. Le capitaine voulait absolument apporter la cargaison prévue le jour même.

Or, la mer semblait d'humeur tumultueuse. Mais peu importe, le bateau embarqua.

Le soleil ne pointait toujours pas à l'arrivée du bateau au port de Luskan. Les marins s'empressaient déjà de décharger la marchandise.

Je descendais, je m'étais vêtue d'une grande robe et d'un manteau assez épais et long pour me protéger de la pluie. Ma cape, que j'avais ajouté par dessus ceci était trempée, ma capuche également. Mais quand j'arriverai chez Garfaux, je pourrai l'enlever, près d'un bon feu.. D'un bon feu.

Je réajustais la sangle qui soutenait ma hache et pris mes différents sacs sur le dos. Je revenais à contre-coeur, je n'avais pas envie d'être là, au milieu d'eux.

Je descendais les rues, le bruit de mes talons pointillant la nuit. Tout s'était éclairci, le jour allait se lever, sous ces nuages et cette pluie immonde. J'arrivais dans une petite rue pour arriver sur la place. Il y avait déjà du monde qui commençait à grouiller, mais principalement deux-trois aventuriers discutant sur la place.

Je m'arrêtais alors ici, posant un de mes sac par terre, refermant ma cape correctement, le froid était encore présent.
Une jeune femme, du nom de Terrena se dirigeait vers moi, s'arrêta et fronça les sourcils en me détaillant. Je l'avais déjà vu plusieurs fois, elle ne me porte pas dans son coeur.

Je la regardais, elle semblait jeter un oeil à ma hache. Je ne suis pas très discrète, elle devait être charmée de me revoir.
Un homme encapuchonné vêtu de noir et de blanc avança alors rapidement vers la femme en l'interpellant. Elle se retourna vers lui, celui-ci commençait à la questionner sur certains points. Il fit un signe de la main m'indiquant de dégager, en gros. Après avoir froncé les sourcils et avoir entendu la voix de l'homme qui me semblait alors familière, je préferais m'executer.

Il s'était passé quelque chose ici, depuis mon absence. Tout ce que je savais, c'est que si l'homme n'était pas intervenu, cette femme n'aurait pas hésité à venir me voir. Chose qu'elle n'aurait jamais fait avant..

Je déambulais alors rapidement vers la porte Nord de Luskan, pour la première fois évitant les regards, me cachant du mieux que je pouvais. Ma hache me faisait défaut, mais à cette heure, je ne croisais personne susceptible de me reconnaitre. De la chance.

C'est trempée et fatiguée du voyage que je sortis de Luskan, pour arriver dans les bois.

Je continuais vers le Nord inlassablement. Quand, un peu moin d'une heure plus tard, l'homme de tout à l'heure se trouva derrière moi, je dûs m'arrêter et l'observer.

Diyren, j'en étais sûre.

Soulagée de savoir qui il était, j'abaissais ma capuche pour respirer convenablement.

C'est là alors qu'il m'expliqua ce qu'il était advenu de Luskan. Ils avaient interdit la présence de Tieffelins, pour leur sécurité. Leur sécurité. Dorénavant, ils les tuaient à vue, comme dans une autre ville.
La neutralité dite de Luskan venait alors de se briser. La seule chose qui me tenait encore à cette ville, qui me permettait de m'exhiber et de pouvoir me montrer sans craindre la mort à chaque coin de rue.

Cela me choquait, me rendait furieuse. Depuis toutes ces années que j'étais là-bas, je n'avais jamais fait quelconque actes contre les Luskanniens sur leurs terres. Je respectais le pacte du mieux que je l'aurais pu, ils m'offraient une place, même si un peu moin bien que les autres races, et je devais me tenir tranquille. Pourquoi l'avoir rompu, ce serait-il passé quelque chose?

Ils ont perdu ce qui les rendait si populaire, leur neutralité. En même temps, cela attirait pas mal de monde peu fréquentable pour certains.
Nous avons toujours respectés leurs lois.. Pourquoi nous rejetaient-ils aussi facilement maintenant. Par plaisir, et puis, cela devait alléger leur conscience.

Si notre "respect' et notre silence depuis ces années ont abouti ainsi à ce rejet, que devons nous faire? Que dois-je faire?

Ils vont souffrir du choix qu'ils ont pris, c'est tellement..Dommage? Je ris.

Et oui, ceux nés avec artefacts de démons vont désormais être chassés même à Luskan.
Pourtant certains d'entre eux sont à l' "égal" des démons, mais ils ne possèdent cornes ou je ne sais, comme je l'ai déjà pensé. Cela les sauvera de la mort à Luskan et dans les autres villes, mais cela ne sauvera pas les habitants.

Ainsi nous devrons agir de nouveau comme nous aurions dû le faire, tous les jours.. J'aurais gagné tant d'années perdues à Luskan.
Et donc, je retourne au statut qui n'était pas si lointain, celui de pourchassée, de bête, d'animal.

De nouveau je devrais me cacher, mais une chose est sûre, je pourrais agir comme je l'entend, même en les murailles de Luskan. Car il n'y aura plus aucuns liens me retenant à cette ville. Je n'ai plus rien à respecter, à me forcer de respecter.

J'agirais comme je le souhaite, où je veux, quand je veux. Avec le maximum de finesse et de bon sens... Je pourrais obtenir ce que je désire.

Diyren. Je me souviens la première fois où j'ai mangé de la chaire humaine, la tête qu'il faisait.

Lorsque j'avais arraché le bras de cet homme, lorsque j'avais mangé son bras, il semblait surpris.
C'est une viande comme les autres, pourtant.

Maintenant c'est lui qui me réveille presque chaque nuit pour que nous sortions chercher des individus "égarés" afin que nous nous nourrissions.
C'est embêtant, mais les paysans nous semblent moin gras ces temps-ci. Plus rachitiques. Mais peu nous importe, nous nous nourissons aussi de leur regard avant que l'on ne leur arrache un membre, qu'on ne les dévore vivant. Cela dépend de nos humeurs, soit nous les tuons avant le repas, soit pendant.

Les humains sont appréciables et je jouissais de pouvoir de nouveau goûter plus fréquemment à cette viande.

Bien qu'un régime omnivore ne me fasse rien, j'ai un penchant pour ces petites sucreries. Je l'ai longtemps et toujours caché à Luskan, ne m'en délectant que d'un ou deux tous les deux mois environ.

Diy et moi-même en sont à plusieurs par mois ces temps-ci. Je crains que cela n'éveille une surveillance plus profonde. Mais il semble qu'ils ont déjà à s'occuper de pas mal de problèmes à côté. Cela nous laisse champ libre...

Certains souffrent plus que d'autres, certains souffrent pour d'autres. Mais cela me fait un bien fou. Une vengeance qui prend formes et couleurs, couleur sang pour nos victimes.

Désir affamé de les tuer un par un, soulagement dangereux après cela.
Je n'ai pas beaucoup de chances, les paysans ont une hygiène de vie déplorable. Plus déplorable que les Luskanniens. Ils ont souvent des verrues et des dents trouées et noires. Cela me dégoute. Alors, nous devons trier les morceaux.

Je dus tuer un enfant en le noyant pour tenter de le déccrasser au mieux, c'est navrant.

Les bois sont moin surveillés qu'avant, il se passe énormement de choses pourtant. La forêt semble en constant mouvement, et en même temps, silencieuse.

J'aurai toujours du mal à comprendre la faune, mais il ne faut pas forcément être druide pour piger que les évênements qui ont eu lieu ne sont qu'un début...

"Ils" en veulent à Luskan, nous lui en voulons. Que peut-on rêver de mieux?
Les habitants ont décidés de nous interdir l'entrée, nous leur interdisons la sortie.

Ils veulent être protégés dans leur minable ville de nous? Très bien, ils le seront. Mais pas dehors.

La nuit tombe, Diyren traque sans problème. Nous trouvons.
Cette fois-ci ce sera une jeune femme. Femme qui ceuillait des champignons pour survivre de la famine... Elle perira de ma hache, et nous offrira un festin alors très appréciable...

La tentation. Je suis la fille de la tentation. Un fruit du mal. Le fruit d'un sale homme ayant été tenté par une démone. La fille d'un démon mineur. Un individu maudit. Je suis maudite. J'ai été maudite dès ma première respiration. Ils m'ont haïs, ils me haïssent...

Noortsë, as-tu ta place ici même. Depuis mon retour, j'ai toujours douté. Tellement douté. Trop douté.. J'ai perdu ceux qui auraient pu me faire revivre. J'ai tout fait pour que les gens qui ont réussi à m'apprécier malgrès ma nature me détestent. Pour que je puisse les détester à mon tour... Parceque je suis née pour haïr. Et non pour aimer.

Non je ne suis pas une fille de la guerre, mais bien une fille du mal. Un être du chaos qui a mal choisi sa place peut-être. Je peux m'imposer..J'en ai toujours rêvé. La soif du pouvoir, l'ivresse du sang. Ne serais-je jamais rassasiée..? Aurait-on pu me sortir de là et m'arracher de mon sang? Aurait-on pu me "sauver"..?

Je me sens sauvée d'être différente pourtant. Le fait que je ne sois comme eux m'a porté, et m'arrache encore une envie de vivre. Il a enclenché une haine afin que je me montre plus forte.. Différente, différente et plus forte. Je ne suis pas comme eux, je ne suis pas née comme eux. Alors pourquoi je devrais mourir..Pourquoi ça ne serait pas à eux, de mourir? Pourquoi moi? Pourquoi?

Je suis Noortsë de Waarn'ess. Et j'ai survecu là ou bien d'autres sont morts. J'ai vu des humains perdre. Je n'ai pas perdu, pas encore. Je suis encore là, encore dans une de mes bataille. La seule, la vraie. Lutter pour vivre et faire mourrir. Lutter pour vivre et faire souffrir... Lutter pour moi.

Je ne comprends pas ceux qui ont voulu tenter de m'arracher à ce que j'étais. Ils savent, ils savent que je ne vais pas changer. Je n'ai pas changé ! Je n'ai pas changé, n'est-ce pas..? Toujours la même, et j'ai réussi. Qui a réussi à s'attacher à moi, qui est encore attaché à moi?

A part les victimes du désir que mes origines produisent.. Qui m'a réèllement apprécié? Non, ils ont tous été dupés par mon sang. Sans le sang de démon, ils n'en seraient pas là, à tenter de me haïr en me voulant. La guerre. Oui j'ai choisi le combat pour les éviter. Je n'en voulais pas, au départ, je n'en voulais pas.

Et puis, savoir que l'on peut agir grâce à ses origines. Savoir que je peux faire naitre un amour imagé. Un amour faux. Un désir falsifié par ma mère, falsifié par mon sang.

Mais moi ! Moi !! Moi, m'a t-on apprécié pour ce que j'étais ! Être ! Noortsë de Waarn'ess ! Pas une démone, pas une moitié, pas un vide ! Mais moi.. Moi..! Moi..

Moi je n'existe pas..Je n'ai jamais existé... Je suis toujours en conflit, je veux tuer..Je le veux car je le dois..Je n'existe plus. Noortsë n'est qu'un pantin. Je suis manipulé par ce que je suis, par ce que je ne suis pas !

Qui suis-je? Qui suis-je?! Je n'ai jamais voulu être différente, mais je ne sais même pas si ce que j'aurai aimé être aurai été différent de ce que je suis..

Je veux les tuer. Je les haïs, je les haïs car ils ne comprennent pas, comme je ne comprends pas ! Je les déteste.. Tous... Et ceux qui m'apprécient, si peu soient-ils, je dois les détester, je les déteste parcequ'ils m'aiment. Alors je les tue. Je les tue car il le faut, car je le souhaite, car ils ne peuvent pas.

C'est contre nature..Contre ! Contre.
Alors je tue. Tuer est ma seule distraction.. Tuer. Tuer et tuer. Faire mourrir. Tuer ceux qui ont rompu ce que j'avais créé... Un effort. Des efforts. Et je suis mise dehors, comme mes "semblables"...

Pourquoi suis-je tombée ici?! Pourquoi suis-je née ici, et ainsi. J'ai quelque chose à faire, et je fais. J'y arriverai ! Ne pas les aimer, les haïr. Comment aimer des êtres qui ont fait de moi quelque chose de ruiné..? De perdu? D'irrécupérable?

Je ferais ce qui les fera perdre ! Car j'aurai quelque chose à faire. Une distraction.. Une occupation. J'aime les voir mourrir. J'aime leurs regards perdu et implorants. Alors qu'en groupe, leurs regards sont durs et sûrs d'eux... Seuls. Seuls face à la mort ils ne sont rien.

Les faire mourrir après une nuit de plaisir est ce qu'il y a de plus beau. Les voir la veille avec leurs yeux fous. Et le lendemain le visage pâle et le regard terne...

Voir mon reflet dans leurs yeux brillants. Voir mon visage qui a alors ce sourire. Un sourire satisfait et dédaigneux. Un sourire calme et enchanté. Un sourire malsain. Le seul sourire que j'arrive à porter...

Le seul sourire qui me va. J'aime. J'aime les tuer. Je les aime quand ils souffrent. Je les aime quand ils sont nus et avec moi. Et je les hais quand ils sont dehors, parmis tous. Et alors je les tue.

La solitude. Je me renferme dans mes actes, je ne veux pas que l'on m'accompagne. Je fais, et je laisse. Je suis seule, je dois l'être. Je suis née pour faire ce que j'ai à faire. Et je n'ai rien à faire avec eux, rien de constructif pour eux. Je dois leur offrir un plaisir avant de mourrir. Un plaisir dangereux qui en devient fatal. D'ailleurs, j'aurai dû tous les tuer..

Ces femmes, ces hommes. Ils sont là. J'use de leur physique et de leur mental. Et quand je n'en ai plus besoin, je peux les tuer..

Une vie qui se résume à cela va bientôt se finir. J'aurai vécu, j'aurai fait quelque chose. J'aurai souffert, mais j'aurai réussi.

On verra bien.. Je verrai bien.. Et ils sauront... Mais surtout, je saurai.

Moi qui aimais tant les richesses, les beaux habits, et le propre, je finissais en forêt. En forêt ! A me trainer par terre au milieux de ces bois parmis les bêtes. Comme un animal. Comme une paysanne.
J'avais, avec Diyren, heureusement récupéré toutes mes affaires de chez Garfaux. J'avais beaucoup de tenues que je changeais régulièrement, mais je devais admettre que la vie était difficile.

Me baigner dans la rivière et faire fantasmer un fils de paysan. Coucher avec lui puis le tuer. C'est passable, mais il y a mieux.

Laver mes affaires dans une rivière. Pouah. Les laver, laver le linge. Heureusement qu'il n'y a que mes fringues, je ne suis pas une femme de ménage, je hais, je hais, je déteste ! Finir dans ces bois, c'est une fin lamentable, pitoyable ! Vivement que cela se termine ! J'espère que je ne crèverais pas là-dedans ! Pas ainsi !

J'aimerai bien les voir, eux, tenter de survivre là dedans ! J'ai une envie furieuse de les séquestrer sans magasins et sans compagnons surtout, dans la forêt !

Ils vont payer de m'avoir fait trainer dans la boue ! Alors qu'eux, ils possèdent les chambres, les lits chauds, la chaleur des pièces ! Et je me tappe la pluie, la boue, les porcs ! J'ai déjà une paire de bottes complètement irrécupérable, je les hais ! Il ne m'en reste plus que sept !

J'ai acheté une des plus belle bête de l'écurie de Luskan. J'ai usé de mes charmes pour avoir un prix, et j'eus le cheval que j'avais remarqué. C'est une belle bête, et elle m'évitera de marcher dans la boue. Elle porte la plupart de mes affaires lorsque je me déplace, et puis, ça fait tout de suite plus chic de se déplacer à cheval en forêt et en ville.

Une robe noire lisse, elle semble en pleine forme. Elle me supporte en armure, ce qui va me sauver des déplacements lourds et longs. Cependant, elle semble caracterielle et a déjà bouffé la main d'une femme qui me félicitait de posséder un cheval aussi beau. Je l'aime déjà.

Heureusement qu'il y a Diy. Il s'y connait et nous trouve toujours des endroits loin de tout et bien camouflés. Cela se voit qu'il a passé sa vie à traquer.. Bien qu'à ses débuts, il se soit trompé de cible.
Sans lui je serais déjà en train de me faire bouffer par un ours, ayant été prise au piège par mon talon qui se serait coincé entre deux racines, chui sûre, ça serait arrivé.

Diyren n'aime pas mon cheval. Il la trouve inutile et n'apporte aucune confiance aux bêtes. Il rêve de la manger.. Il est vrai que les visites en forêts se font de plus en plus rares. Même les paysans et les mendiants ne tentent plus d'aller en forêt pour chercher de la nourriture ! Ils sont tous rentrés à Luskan. Alors, nous devons nous rapprocher dangereusement des abords proches de Luskan. Et on se déplace jusqu'aux campagnes pour manger. Quelques débiles viennent parfois en forêt mais rarement.

En tout cas, ceux qui viennent repartent pas vivant. Ou repartent, mais pas en entier. D'ailleurs un homme nous a échappé avec un bras en moin. Il hurlait comme une fille, j'en ai eu ma claque, je l'ai lâché. Mais Diy voulait que le cou soit entier, et il refusait que je lui tranche la tête. J'ai voulu lui fendre le crâne, mais pendant que j 'allais chercher ma hache, Diy était en train de commencer le bras et.. Il s'est enfuit.

Diyren m'a accusé et m'a dit que si j'avais envie de bouffer, il fallait que je lui cours après. J'ai tenté, mais en armure, je n'ai pas réussi à le rattraper.. Et je n'ai pas encore le réflexe cheval. La prochaine fois, je ne mettrais pas mon armure.

Sur un sentier, un combat :

[...]

Il est à terre, j'ai réussi. Il me reste l'autre huma...
Dragon... Il s'était changé en dragon.
Je suis un peu restée héberluée en voyant cela, et il m'a alors envoyé un joli coup de patte, me propulsant contre un rocher tout près. Le dragon se dirigeait vers l'autre druide. De fort mauvais poils, je revins avec ma hache et visais le ventre. Mais qu'est-ce que je foutais là?! J'ai réussi à le toucher, mais je ne faisais pas le poids face à un tel monstre. Il a arraché plusieurs plaques de mon armure, et ses griffes se sont enfoncées dans le côté de mon bas-ventre. J'ai entendu le bruit de la peau s'arracher et se fendre. J'ai réussi à éviter le souffle du feu en me décallant rapidement sur le côté, mais celui-ci me brûla tout de même tout mon côté droit... Je m'écroulais, épuisée, sonnée par tant d'efforts.

Je me voyais déjà morte, mais tout était redevenu silence. Des pas lourds, puis un effondrement, puis rien.

Une femme. Une femme parle. Ou un homme..? Les deux..Une femme, un homme. Le grognement d'une bête à côté. Ils parlent, ils ne font rien. Des trainées, ils trainent des corps. Ceux qui étaient dans le combat.

Mais moi non, je ne bouge pas, je suis à moitié morte, je suis lourde, comme enfoncée dans le sol. J'ai la jambe sur l'individu que j'ai mis à terre. Enfin, je crois. Un long silence. Du floue, encore. Tout ce que je sais, c'est que je souffre. J'ai mal, mais je ne peux pas bouger.

Puis des bruits de pas, des résonnances dans le sol. La voix d'une femme, puis d'un autre homme. Ils parlent longuement, ils bougent, j'ai les yeux entrouverts, mais.. Mais recouverts d'un voile rouge transparent. Je vois des silhouettes.

D'autres bruits, des bruits de métal. Des bruits d'armures.

Puis on me tourne et on me soulève, on me pose contre cette armure glacée. J'ai mal, j'ai la bouche entrouverte, je ne peux pas protester. Le goût du sang dans ma bouche, mais cette fois, c'est de mon sang qu'il s'agit.

Encore un combat, à moitié réussi. Ballotée par les pas, ils s'arrêtent, je ne bouge plus. On discute, on parle. Une voix nouvelle, mais que je connais, cette fois. Discussion lente. Deux voix d'hommes qui se répondent. Puis on me repose, pas forcémment très doucement, une pièce de mon armure me rentre dans le bras, et je ne peux pas le dire, je ne peux pas gueuler, même pas gémir.

Puis on me reprend. Le dialogue alors entre la voix que je connais et la femme. Longtemps..Trop longtemps..Plus rien.

J'ouvrais les yeux, j'étais allongée sur une couverture qui s'était teintée de rouge sang. On m'avait ôté mon armure. J'étais réveillée par la douleur. Normal, Diyren était en train de passer à l'alcool les sales blessures. Je serrais les dents, mais n'arrivais pas à ouvrir entièrement les yeux encore.

J'étais contente de le voir. Il me disait de boire de l'alcool, qu'il fallait que je boive. Je n'arrivais pas, je me contentais de le regarder alors que le liquide glissait le long de mon menton et de mon cou pour s'éteindre sur la couverture.

Alors, il arrêta et me regarda. Puis revint à sa besogne. Il passait le tissus imbibé d'alcool sur la dernière blessure, en pressant son autre main sur mon épaule pour éviter que je ne bouge. Mais je n'y arrivais pas, je serrais son poignet, c'est tout ce que je pouvais faire.

Je parlais, et j'avais chaud. J'avais chaud, et froid. Mais je parlais, je ne me rappelle plus ce que je disais. Il me disait qu'il fallait que je me taise, et que je me repose. Mais moi je parlais un peu, entre deux souffles, je murmurais ce qu'il s'était passé, juste pour parler, pour dire, pour s'occuper. Pour éviter d'avoir mal. Je me lamentais de ne plus avoir d'armure valide, maintenant.

Il semblait inquiet, et quand un homme s'est approché, il est devenu agressif. L'homme proposait de l'aide, nous l'avions déjà croisé, avec le druide. Diyren refusa qu'il n'en fasse plus après qu'il ait invoqué une formule qui fit cicatriser mes brûlures les plus partielles seulement. Diyren pansa chacune de mes blessures avec des herbes et feuilles posées sous les pansements.

De nouveau seuls, il tentait de me sourire. De me réconforter. Quand il m'a demandé pourquoi j'avais fait cela, je lui ai répondu que les balaffrés, c'est toujours plus sexy.. Il me répondit avec un faible sourire que les morts l'étaient moins.

Puis il s'en est voulu. Il a dit que c'était de sa faute, qu'il n'aurait pas du me le faire rencontrer, que nous n'avions pas les mêmes objectifs qu'eux. Alors que je souhaitais la destruction de Luskan et de ses habitants tout comme eux. J'ai dit que de toutes manières, j'aurai agit de même, même sans les connaitre, et qu'il le savait.

Diyren pensa bon que nous changions d'endroit, ce qu'il fit. Il m'emporta dans ses bras. J'étais à demi-inconsciente et souffrais à chaque mouvement qu'il faisait pour se déplacer. Il tentait de m'étreindre le plus doucement possible et en même temps le plus sûrement pour éviter que je ne souffre à chaque déplacement.

Il m'allongea par terre sous un arbre et il s'assit à côté de moi. J'avais froid, et j'ai dû lui dire, car il me prit dans ses bras. Le vent avait moin d'emprise, et il rajouta sa cape par dessus la couverture qui était autour de moi. Je ne parlais plus, alors que j'aurai aimé rompre ce silence pourtant si agréable.

Ma tête contre son torse, je lui ai demandé de m'embrasser, d'en profiter car là j'étais incapable de porter ma hache pour tenter de le décapiter. Je laissais ma tête tomber en arrière doucement pour l'observer. Il me regardait silencieusement, se baissa puis m'embrassa...

Je portais ma main à son cou, j'avais mal, mais un instant, j'ai pu oublier cette douleur qui s'intensifiait au moindre geste que je faisais.

Puis j'ai parlé, puis lui aussi, puis plus rien. Je me suis empaffée comme une vieille loque.




Super réveil, l'odeur du canasson et du feu de bois. J'ai dû resté éveillée une petite demi-heure, car je ne me souviens que de ça, et de la douleur. Les paupières lourdes, trop faible pour les garder ouvertes. ..Dormir.

Quand j'y pense, quelle bande d'enflures. Ils m'ont tout de même pourrit l'existence. En même temps, je me demande comment cela aurait pu être autrement..
Pauvre de moi, condamnée à être le bouc émissaire si je n'use pas de charmes ! C'est navrant.

Résiste ma vieille. C'est pas le moment de lâcher. Et puis, pas le ventre vide, tout de même.
On en a pas finit avec eux, tiens bon vieille bique. Ces autres races sont faibles, toi, tu ne l'es pas. Regarde, combien de temps tu as réussi à les manipuler et les tenir à distance et en même temps les garder si proches de toi? Plusieurs années... C'est du bon boulot. Et c'est pas terminé.

J'aurai pu faire d'autres choses ! Déjà, là, j'aurai pu prendre un bon bain chaud... Puis je me serai laissé pourrir sur un banc en train de regarder passer de simpas guerriers. Ou alors, je serai dans une chambre à l'auberge. Ou alors, je serai en train de commander d'autres tissus pour de nouvelles tenues. Ou alors je serai en train de combattre, et de manger. De manger un petit être égaré...

Mais non, je suis là. A moitié réveillée et à moitié creuvée. En train de marmonner à chaque fois que Diy change les pansements. En train de pioncer les trois-quarts de ma journée ! Je n'arrive même plus à mâcher, pas encore. Je n'ai pas mangé depuis longtemps.. Je n'ai pas faim. J'ai perdu la faim, j'ai chaud, j'ai de la fièvre.

Diyren m'a ramené des potions. Il a dû réussir à entrer en ville et à en acheter. Elles me font un bien fou et me soulagent durant plusieurs heures. Il n'y a pas eu d'infections, sûrement grâce aux breuvages.

Je ne suis pas prête de pouvoir combattre, cela me mine le moral. Ma hache est à côté de moi et je ne peux même pas l'utiliser. Même pas pour le plaisir.

Les potions m'ont fait un grand bien, et je peux de nouveau m'assoir. Diyren est cette fois ci heureux d'avoir ma jument. Il n'aurait pas eu le courage d'en plus me porter, porter mes autres affaires. Il avoue qu'elle est utile, et est heureux de ne pas l'avoir mangé, même une patte.

J'arrive à tenir à cheval maintenant.. Bien que difficilement. J'ai l'air d'une infirme. Je n'ai pas déccroché un sourire depuis que je recommence à pouvoir bouger. Encore plus renfrognée que d'habitude. La douleur, la plus grosse blessure, se situe sur mon bas-ventre gauche, c'est celle-la qui me fait le plus baver. Je dois sans cesses me tenir droite, sans quoi elle me fait horriblement mal si je n'ai pas bu six potions avant.

[...]



J'entrais en Luskan par la porte Nord comme à l'habitude.
Cela me faisait tout drôle de ressentir mes talons sur ces dalles que j'ai parcouru durant tellement d'années.

J'avais enfilé une toge d'une vieille qu'on avait tué en campagne. On ne l'avait que tuée, vu l'état de la viande. Cette toge me faisait un popotin de trois metres, et j'avais l'impression d'avoir perdu mes seins. C'etait parfait pour le camouflage, m'enfin voila.

Je serrais la cordelettre autour de ma taille etdéambulais dans les rues. Il y avait du monde. Enfin, tout ce que je voulais c'était juste les noms des elfes qui avaient porté plainte contre moi. Quelle bande de tapette, ne pas pouvoir faire le boulot tout seul. Aheum.

J'arrivais sur la place. Pas beaucoup de pigeons qui avaient la tête de l'emploit malheureusement. Puis je vis un gaillard pas trop mal fichu. Je m'approchais du personnage et commençais à tenter de marchander, lui expliquant ce que je désirais.Il accepta, avec un prix .. Assez élevé. Je m'énervais en tentant de baisser le prix. Puis j'ai entendu un bruit d'armure. Je me retournais et voyais Erk sur la place. Je serrais les fesses.

Bon. Une seule chose maintenant, abréger. Je n'avais pas envie de le voir, et encore moin envie de lui parler. Je ne suis pas une "sale tieffeline" mais une demi-succube. L'autre me pompait le choux avec ses histoires de sous, il n'acceptait pas mon prix. Puis il me demanda un truc et je répondais à moitié en gueulant : "Oui, c'est ça!" et en marmonnant. Puis je lui chuchotais que je le retrouverais plus tard ici, et le saluais.

Gniiih courrir, avancer vite ! Les talons.. Le bruit de mes talons...Pourquoi j'ai pas foutu des mocassins?! Je passais par la place du marché. Erk m'interpella:"Dame?"
Accélerer ! Bordel. Il accélère aussi. "Dame !" Je dus bien m'arrêter avant d'être pourchassée comme une voleuse. Je m'arrêtais, dos à lui en me râclant la gorge. Je me préparais à tenter de changer de voix..heum...
"Dame?" fit-il en me retournant.
Il s'esclaffa alors : "Noorts ! Mais qu'est-ce que tu fais là ? Avec la chasse aux démons, tu ne devrais pas être là!"
[...]

Je me pressais de sortir de Luskan. Il m'a beaucoup parlé. Il s'était d'abord excusé pour l'autre jour, à l'auberge. Il m'a dit qu'il s'était inquiété également, et que lors de ma disparition, ma fille sanglotait. J'ai rétorqué qu'elle sanglotait tout le temps, de toutes manières. Il m'a dit qu'il avait eu peur de ne plus me revoir, et de ne pas avoir le temps de dire ce qu'il m'a dit. Je restais silencieuse, écoutant.

Ecoutant d'une oreille, observant anxieusement autour de moi par instant. Il a parlé longuement, et j'ai écouté. Ecouté... Ecouté. J'ai entendu ce qu'il avait à me dire, mais cela n'a rien changé..
Il me disait que je devais leur montrer que je n'étais pas comme les autres de ma race, que je pouvais être respectée.

Non.. Il ne comprend pas que je ne peux plus. Je ne peux plus, je n'ai jamais pu, je n'ai jamais voulu. Je suis ce qu'ils croivent que je suis, mais sans le savoir. A quoi bon tenter de changer une étiquette que je ne pourrais jamais arracher..

Il ne comprend pas ce qu'ils m'ont fait endurer. Il ne comprend pas combien de fois j'ai été torturée.. Il ne comprend pas que la vengeance me fait vivre. Il ne doit pas comprendre, il ne peut pas, probablement.

Quand tout cela prendra t-il fin?

Je ne souriais pas. Je regardais. Il parlait, doucement, longuement. Il m'a dit des choses que je n'oublierai pas, mais que je n'executerai pas forcément. Je ne peux pas, je le sais.

Je partais ensuite, je devais partir. Alors je suis partie. Et lui aussi. Et je m'en suis retournée, passant par la grande porte Nord, silencieuse. Il pleuvait de nouveau, et je me sentais seule. Seule..

A vivre ainsi je commençais à devenir une bête. Un animal traquant. Une bête tuant par plaisir et non par faim dorénavant. Je n'arrêterai pas ce que j'ai commencé. Ne plus pouvoir baisser sa capuche sans crainte, l'on m'avait pris de la liberté....

A mon tour je vais être traquée bientôt... Le reste de ma vie ne se résumera jamais qu'à ça. Je n'ai pas terminé, et cela n'est qu'une phase déplorante de mon existence.

Vais-je creuver? Creuver comme beaucoup l'espèrent tant..? Même ceux à qui je n'ai jamais rien fait?

Ce que j'avais appris de la part d'Erk, c'était que les meurtres que nous faisions étaient sur le dos des Malarites..

Comment aurait-il agit, si il savait? Si il savait que les parties de chasses et de meurtres dans les bois et aux alentours étaient de nous..?

Il m'aurait de nouveau appellée "sale tieffeline", alors que d'une part je suis propre, même si je suis coupée de bon bains chauds, et que le nom exact était : "Demi-succube".

Ou m'aurait-il tué? Aurais-je été rangée aux côtés des ennemis?

Qu'en sais-je.. Rien, c'est cela le plus énervant.

Un bruit. J'entendais résonner dans la forêt le bruit d'un cor. J'haussais les épaules, sûrement une patrouille... Je me balladais dans la forêt, et une femme, du nom de Marla semblait énervée et cherchait d'où venait le son, et qui l'en avait provoqué. Je ne savais pas.

Je continuais ma ballade, et quelques heures après, le même son se déclencha. J'avais envie d'aller voir, mais seule, c'était risqué... Le hasard fit que je tombais sur un homme en toge marron. Un groupe se joignit à nous quelques minutes pour repartir à la recherche de ceux qui sonnaient.

Je proposais à l'homme de m'accompagner pour voir si nous pouvions trouver quelques chose... On marchait en direction du bruit, l'Est. Des collines, de la boue.. Marcher en forêt, je hais ça. Je grognais et ronchonnais. J'ai appris que l'homme qui m'accompagnait était un Tyriste.. J'eus une grimaçe sous ma capuche. Heureusement qu'il ne connaissait pas ma nature.

Il m'a dit se battre pour la justice et gnia gnia gnia... Etc. Le chemin emprunté nous mène à l'ancienne tour de garde, celle ci abandonnée.. Je regardais les remparts, de loin. Puis j'ai entendu des voix qui conversaient. Je courrais vers le rempart pour m'y loger contre et éviter d'être remarquée. Je regardais l'autre abrutit de Tyriste qui restait là debout en train d'observer méthodiquement le paysage. Je me ruais vers lui et le pris par le bras pour l'emmener contre le mur.

On a chuchoté quelques paroles. Il me disait vouloir se renseigner sur les différents meurtres s'appliquant dans la forêt.. J'ai accusé les Malarites et j'ai dit que je n'en savais pas plus. Il a rétorqué qu'il était sûr que j'en savais plus que je ne le disais et qu'un jour je lui dirais. C'est ça, quel troufion... Pas la peine de tenter de se la jouer en héros, je hais les Tyristes, comme je les hais tous.

Nous n'étions qu'au premier mur, celui qui encerclait réèllement les vrais remparts. Je me levais alors doucement et me dirigeais vers le vrai rempart. A mi chemin, j'ai marché sur quelque chose.. Pas eu le temps de réagir, un pic se déplia du sol pour se planter dans mon pied. Je relevais avec réflèxe ce dernier, mais le pic avait eu le temps de pénétrer ma chaire.

Je réprimais un crie, me tenant le pied en grognant. Les voix s'étaient arrêtées. Je sautillais à cloche pied vers le mur. Le Tyriste suivait derrière. Quel enflure.. Je lui ordonnais de passer devant, pour m'en servir de bouclier humain.

Quelle lenteur.. On glissait contre les remparts, on passa un coin et on continua un peu. Il s'arrêta. Il leva un peu la tête et me fit observer qu'il y avait quelqu'un sur les pierres, en haut. On se collait de plus belle au mur. L'homme en noir continuait de faire sa ronde.. Mais je pense qu'il nous avait vu.

On décidait de faire demi tour quand des pierres après un bruit sourd nous sont tombés juste devant nos pieds. J'écarquillais les yeux, le bas de ma toge avait failli rester sous pierres. Un grognement, l'homme avait loupé son coup. On courrait presque contre les remparts, le plus discrètement possible.

On s'arrêtait. Il sortit son arme. Je déccrochais ma hache. Super.. Je vais devoir me battre en toge. Pas trèèès pratique. Le Tyriste me dit que soit on se repliait, soit on chargeait. J'étais face à lui, je marmonnais.. Il écarquillait les yeux, trois hommes débarquèrent derrière nous, armés, et foncèrent.

Pris par suprise, nous avons été pris au piège comme des débutants, pas eu le temps de réagir. Je grognais, tandis qu'ils nous amenaient, sonnés, à un arbre. Ils nous attachaient, poignets et cou avec. Nous étions enchainées à l'arbre, dans l'impossibilité de bouger.

Quand il retira ma capuche, il ricanna en disant "Oh, un nouvel animal..".
J'ai cru que j'allais le bouffer.

Il y avait déjà une personne attachée. Et c'était Ssheriina. J'insultais les hommes, casqués et armés. Je les maudissais, on leur crâchait dessus..
Un des hommes vint arracher et déchirer ma toge avec une dague pour me fouiller, m'enlevant, Ô l'enfoiré, ma hache..

Il eut des gestes déplacés, ne se gênant pas du tout pour tâter tout ce qui dépassait un peu. Glissant ses mains gantées contre ma peau, ma poitrine, m'enlevant tout sauf mes sous-vêtements. J'aurais pu apprécier cela si je n'avais pas été attachée et si il n'était pas en armure..M'enfin.

Il fit de même avec le Tyriste, sans les attouchements, et un peu plus sec.

Mon pied saignait, mais ils s'en fichaient. Je les insultais, leur demandais d'où ils venaient, rien. Aucune réponse à part celle de la dague qu'il remuait devant mon visage en me disant que je parlais trop..

J'en compris avec les quelques mots "corrects" qui furent échangés que nous allions êtres conduit à un harem et que nous servirons de femme de joie, de jouet, pour eux, nous étions des animaux pris au piège. Etre dans un harem, ça ne me dérangerait pas .. Mais ça serait le mien.
Le tyriste lui irait dans une mine. Tant mieux. Durant toute notre joute verbale avec Ssher et moi contre les hommes en noir, il restait sérieux, docile, en disant que ça ne servait à rien de faire ça. Il réfléchissait, je pense.

Après m'en être pris aux hommes, je gueulais au Tyriste que c'était sa faute. "Justice mes fesses !" lui disais-je. Il me foudroyait du regard. Je tentais de me libérer pour aller lui arracher les bras, gigotant et tentant d'aller en sa direction. Mes poignets commençaient déjà à me brûler avec les chaines et mes mouvements..
J'ai dû recevoir une ou deux gifles de la part des hommes qui nous avaient capturés pour avoir le silence.

On parlait trop, et ils nous le faisaient comprendre. Un des supérieur ordonna à un homme de nous conduire je ne sais où exactement, sûrement le harem.

L'homme trifouilla dans les chaines, les passa dans un anneau et fit deux trois bricoles avec. On continuait de l'insulter. Ce dernier passa les griffes qu'il possédait en guise de bouclier dans le dos de Ssher, les passant lentement et assez fort pour qu'elles pénètrent la chaire, pour avoir le silence.

Après cet épisode, il nous traina pendant plusieurs heures dans la forêt. J'avais du mal à marcher avec mon pied, et je trainais un peu. Alors les chaines étaient seccouées par l'homme en harnois noir et casqué, m'étranglant à moitié. J'avais l'impression que mes poignets allaient s'ouvrir..

Nous avions froid. A demi nus, on traversait les bois, enchainés comme des bêtes.. Il pleuvait abondemment. Mes cheveux étaient trempés. Je grognais, je ronchonnais, je tentais de communiquer avec Ssher discrètement.

Cette enflure.. Celui qui nous avait attrapé nous faisait prendre exprès les chemins les plus boueux, les plus longs, les plus difficiles.. On marchait dorénavant silencieusement, ereintés...

Je réfléchissais. Je pense que nous avons tous réfléchit. J'ai pensé un instant que je ne reverrais peut-être plus jamais Luskan.. Mais je m'étais vite reprise. Impossible, je ne finirais pas comme ça. C'est moi qui commande, jamais je n'obéirais, surtout à des porcs dont je ne connaissais même pas l'identité.

Je possèderai, mais je ne serai jamais possédée par quelqu'un.

L'homme s'arrêta, la nuit allait tomber. Il nous enchainait de nouveau à l'arbre. Ssher et moi même sur un, et Ans, le Tyriste, contre l'arbre d'en face.

On était fatigués, mais on ne voulait pas dormir. On a essayé avec Ssher de séduire notre homme. De venir s'amuser un peu, qu'il n'aurait rien, qu'il ne reverrait jamais de si beaux spécimens dans la région.. Nous n'avions pas mentit. Mais ça ne suffisait pas, il nous disait de nous la fermer. Ssher a retorqué qu'il devait être impuissant. Moi j'ai dit qu'il devait être juste complexé..

Il me gifla de nouveau, ainsi que Ssher. Puis il déccrocha violement mes chaines, et me traîna plus loin. Il m'accrocha à un arbre à quelques mètres, passant la chaine par une branche pour que mes bras soient tendus contre l'arbre. Il tirait jusqu'à ce que mes pieds viennent se placer sur la pointe des pieds.

Cette position inconfortable m'incommodait.. Et je ne pouvais rien faire. Il chuchotait alors.. : "Qu'est-ce que tu disais tout à l'heure? Que je pouvais m'amuser avec toi, hein, petit animal?" et j'imaginais sous le casque ce sourire sadique.
Wouuuh..Ca m'énervait, mais bon. Je souriais et j'ai dit que c'était vrai, mais que dans cette position, je pouvais être moin .. pertinente.

Soudain, il ne bougeait plus. Ans eut un crie de joie. J'écarquillais les yeux. Mais il était débile? Comment on ferait pour se libérer?! Il l'avait immobilisé.

J'étais blasée, je tentais de voir, mais j'étais dos à l'arbre et dos aux deux autres. Je criais : "Super, il avait mauvaise haleine.. Mais comment on va faire, maintenant?"