Elisandre chroniqueuse de la Lune Noire

Kathya l'utime au revoir Chapitre 1

Une jeune femme, aux apparences des plus anodines, armée de son panier contenant un gâteau fumant, des champignons et une carafe de vin, s’adressa à la garde de Luskan du palais de justice. Elle demanda aux gardes en faction, sur un ton des plus implorant. Peut-être aurait elle assez de talent pour émouvoir les gardes et obtenir les informations qu’elle désire.

-Bonjour à vous gardiens de la citadelle et protecteurs des citoyens, pourriez vous aider une pauvre femme, à la recherche de sa petite sœur ?

Les gardes, impassibles comme à leurs habitudes, jaugèrent Elisandre. Femme au sourire agréable elle avait des yeux verts magnifiques teintés d’une certaine tristesse. Ils ressortaient telle deux émeraudes sur un lit de soie blanche, son visage avait un teint très pâle. Sa chevelure d’obsidienne, couvrait partiellement une balafre courant du milieu de l’arcade sourcilière et finissant sur la joue. Sa musculature assez conséquente, mais ne trahissant nullement les formes féminines de sa silhouette, révélait qu’elle avait du être guerrière ou quelque chose comme cela. Sa vie ne devait pas avoir été de tout repos. Enfin s’ils avaient connaissance de son passé, l’innocence parfois cache bien des choses qui se devraient de rester caché.
Les gardes se regardèrent et puis revinrent vers cette jeune femme.

- Je vous reconnais, vous devez être la serveuse et danseuse de Garfaux, votre petite sœur à disparu ?

Elisandre fit mine de la tête que oui.

- Ma petite sœur fut menée à la prison de Luskan.
- Une criminelle ? rétorqua le garde
- Je l’ignore Messire, j’ignore la raison, de l’arrestation de ma sœur que j’aime.
- Vous pourriez m’en donner une description ?
Elle acquiesça lentement, et décrivit la silhouette de Kathya.
- Ma petite sœur à la taille d’un elfe, elle a de magnifiques yeux vert, et une merveilleuse chevelure rousse. Elle est si mignonne avec ses taches de rousseur sur son visage, que l’on ne peut pas l’oublier. Parfois elle prend une forme de panthère et me protége lors de mes récoltes en foret, et nous jouons ensemble durant des heures. S’il vous plait ne dites pas a Garfaux que je fais cela lorsqu’il m’envoie chercher de la nourriture.

Le garde de gauche esquissa un sourire et demanda.

- Dame votre petite sœur est rousse et vous êtes brune ?
- Oui Monsieur, j’ai hérité des cheveux de notre père ainsi que de ses yeux et Kathya ma petite sœur adorée des cheveux de notre mère.

Le Garde de droite réfléchit un instant et effaça le sourire de son visage.

- Dame, je crains de vous dire que votre sœur ne soit plus des notre. Elle s’est donnée la mort dans les geôles, il y a un mois de cela.

Elisandre devint très blanche à cette nouvelle, cela se serait bien sur vu si son visage n’était pas si blême.

- Elle. Elle n’a pas supporté son arrestation, elle devait être innocente, elle s’est donné la mort par votre faute, dit elle très froide. Elle a du oublier sa forme de panthère et est entrée en ville comme ça, ou bien elle s’en est prie a des chasseurs qui lui voulait du mal. Peut-être ce paladin, ou sa compagne aux ailes vertes ? Peut-être cette rôdeuse au loup ? Je suis sure qu’elle n’a rien voulu faire de mal !

Ses yeux s’embuèrent de larmes alors qu’elle se frotta les yeux de l’envers de sa main enduit d’oignon. Elle avait prévue pas mal de chose pour être la plus crédible.

- Dame, nous n’y sommes pour rien, la tristesse fait parler votre cœur. La religion et les actes sont sûrement encore la raison de cette mort. C’est aussi simple que cela.
- Tristesse ou pas tristesse, elle n’est plus et tout ce qui concerne la religion est loin d’être simple. Puis je récupérer pour son corps pour lui offrir des funérailles et les derniers honneur tel un soldat l’offre à ses compagnons ?

Le garde parti voir dans ses registres du palais de justice puis revient au bout de quelques minutes

- Dame son corps repose dans un linceul dans les caves froides du palais en dessous des geôles, sa crémation aura lieu ce soir.
- Puis je récupérer son corps, garde, offrir moi-même a son inhumation ?
- Dame il me faudra les accords du capitaine et du maître des lois et je crains que cette requête n’aboutisse pas avant le début de la cérémonie.
- Messire garde s’il vous plait, j’aimerais revoir ma sœur une dernière fois.
- Je puis vous l’accorder.
- Puis je assister a la crémation et recueillir ses cendres.
- Je pense qu’il n’y aura pas de soucis et d’entrave a cela. Venez voir votre sœur dame.

Elle déposa son panier à l’entrée du palais de justice. Les gardes lui firent poser tout ce qui pouvait être magique, mais elle n’avait rien. On lui demanda de déposer toute armes, elle déposa sa dague lui permettant de se défendre en foret et de couper quelques plantes. Dans sa robe de petite classe, elle ne paraissait nullement dangereuse.
Elle avançait à pas lent dans ce sinistre couloir descendant vers cette chambre de repos mortel. Deux gardes l’accompagnaient. Ils arrivèrent à une lourde porte de bois ferrée, ou une bénédiction laïque était gravée sur le linteaux de pierre : « Souviens toi que tu dois mourir, nul n’échappe a ce destin et nous seront tous égaux face a elle ».
Le corps de Kathya reposait sur un empilement de fagots. Une cheminée de pierre se trouvait au dessus du corps sans vie. Le souffle d’un courant d’air glacial s’engouffrait dedans, la faisant siffler tristement. Elisandre approchait lentement vers ce corps qui ne semblait pas avoir subit les effets de la mort, un prêtre avait veillé a ce que ce corps lors de sa crémation soit dans l’état originel. Elle eut un haut le cœur en arrivant sur le marbre noirci par les crémation passé et l’ou reposait ce corps sans vie. Une odeur d’huile sortait des fagots, tout étais près pour la crémation. Elisandre passa sa main sur l’une des joues Kathya, repensant à la panthère à la robe noire si soyeuse. Elle ne pu contenir ses larmes ce qui la troubla au plus haut point, ceci n’était nullement du au jus d’oignon. Elle resta immobile à l’observer durant de longues minutes, repensant à tout leur jeux et au moment de leur rencontre.
Elle passa une dernière fois sa main dans ses cheveux, puis elle se tourna vers les gardes.

- Puis-je prendre avec moi l’une de ses mèches de cheveu en souvenir ?

Le garde acquiesça silencieusement et s’approcha à son tour avec le plus grand respect du corps inanimé. Il sortie une épée courte et trancha une mèche de ses cheveux roux. Il fit signe à Elisandre de venir la chercher. Elle approcha lentement et prit la mèche de cheveu la serrant près de son cœur.
L’heure de la crémation était venue, un sergent de la garde vint une torche à la main. Elisandre regardait le corps comme hypnotisée. Deux garde relevèrent un drap et recouvrir le corps de rouge vêtu, la bordant telle une enfant. Pour cette enfant la nuit serait sans fin. Alors que les flammes courraient sur l’huile des fagots, les gardes invitèrent Elisandre à sortir. Elle refusait de quitter la pièce, elle n’était plus vraiment présente. Pensant comprendre sa douleur ou bien peut-être le dégoût de voir quelqu’un brûler, les gardes la laissèrent dans la pièce et refermèrent la porte. Elisandre regardait les flammes danser doucement sur le corps de son amie Kathya, une fumée à l’odeur si caractéristique des chairs brûlées s’échappait vers la cheminée. Pour la première fois en plus de dix ans Elisandre reconnut cette sensation si douce et si insidieuse qu’était celle de la peur. La fumée chargeait peu a peu l’atmosphère de la pièce. La cendre très fine collait aux larmes d’Elisandre, colorant ainsi son visage, tel une rivière courrant sur les joues de couleurs de neige. Elle ne pu s’empêcher de respirer cette fumée qui la fit tousser alors qu’elle tressait la mèche de cheveux roux à l’une de ses mèches.

Apres quelques heures les flammes s’étaient éteintes et une grande partie de la fumée avait été évacuée vers le dehors. Elisandre affaiblie regardait le tas de cendre qu’était sa protectrice des milieux sauvages avec laquelle elle avait partagé les plus belles offrandes. Les gardes revinrent peu a peu vers Elisandre. Ils eurent une grimace de dégoût en respirant les premières fumées rémanentes, puis ils durent s’y faire, car cela était proche de l’odeur des bûchés au temps des guerres. L’un tenait une urne, l’autre tenait un assemblage de deux morceaux de bois serrant plusieurs brins de paille rangée. La cendre fut rassemblée et mise dans l’urne. Elisandre fut menée au vestiaire des gardes, on lui présenta des vêtements propres et on lui la laissa seule le temps qu’elle s’habille. Une dizaine de minute après, elle ressortie et on lui redonna l’urne. Elle ressortie en direction du nord et pris la direction de la forêt, sa destination était une cacade.

Elle releva la capuche de sa cape pour franchir la cascade. Derrière ce voile d’eau, elle alluma sa lanterne à la lumière dansante et orangée. Elisandre avança dans la grotte qui au premier abord se trouvait vide. Elle continua à s’engouffrer à l’intérieur, et elle passa derrière un pilier, qui par illusion d’optique se détachait à peine du mur. Une armure montée sur mannequin l’attendait dans l’ombre. Elle déposa l’urne au pied de celle-ci. Elle saisit une dague cérémonielle, ouvrit l’urne et s’entailla un doigt. Le sang perla et une goutte se mit à tomber dans l’urne, levant un petit nuage de cendre.

Elle reprit la direction de Luskan après avoir laisser l’urne en place. Elle devait se justifier a Garfaux d’une si longue absence. Ensuite elle devrait trouver un expert en métaux, peut-être un forgeron ou un nain, et enfin trouver un magicien ou sorcier, peut-être a cet Ordre. Mais avant tout, une rumeur sur la lune noire cour, peut-être est ce un signe.