Une belle nuit sans lune, un chat rode sur les toits, aux aguets, un aboiement au loin, des pleurs d'enfants, et quelques personnes qui discutent sur la place.
Recouvert d'un voile d'ombre, le dos contre le mur du temple, les yeux rivés sur cet homme aux cheveux blanc et à la peau pale. Chaque respiration était comptée, chaque mouvement était enregistré.
Si il savait, nous étions quatre, quatre à l'attendre de pieds fermé, quatre à attendre qu'il fasse une erreur. Et l'erreur vint.
Une ruelle obscure, en pleine nuit, les tours de garde sont moins présents qu'en pleins jours. Sûrement à l'abri des gens sur la place, mais quelle idée d'aller se blottir dans un coin au calme, peu être trop au calme.
Un caillou, je pose mon pied à coté. De l'herbe, je passe à pas feutré, frôlant les feuilles mortes, passant prêt des brindilles. Je longe le mur du temple, un oiseau s'envole dans un arbre, je m'arrête, le calme revient, la voix de l'homme se répercute jusqu'ici. J'arrive près de lui, j'arrive près de cet homme. Quel bonheur d'avoir enfin un de ces chiens de Cyriquiste en face. Mes griffes étaient déjà prêtes, je les fais glisser le long de mon avant bras jusque dans ma main, trois lames bien effilé, au tranchant irréprochable. Je peux sentir son odeur, cette puanteur, toute ma haine remonte, tout ce goût de sang qui revient à la surface.
Je lui glisse les griffes sous le menton, il s'en aperçoit, d'un mouvement sec et sans attendre je l'enfonce littéralement dans sa gorge. Puis aussi sèchement, je la tourne d'un quart et la retire directement, le laissant s'effondrer au sol dans une marre de sang.
La femme avec qui il était n'osa rien faire heureusement, elle n’était pas le contrat. Le contrat est mort.
Je glisse mes griffes dans les replis de ma tunique pour qu'elles ne gouttent pas, longeant le mur, les ombres commencent à m'envelopper, je disparais au détour d'une ruelle, emportant avec moi cette satisfaction qui ne survient qu'après un meurtre de sang froid.
"Le cyrifou est mort !" hurle quelqu'un peu aprés.