[Validé][Barde/Roublard][H] Mystik

Sortie est de la cité des voiles, Mystik réapparait, boitillante, avec un bâton, dans une tenue sombre et boueuse.
Elle se dirige de suite dans la roulotte d'une des guérisseuses du camp, reniflant.
Marco et Rousto qui guettaient le feu, y trouvent alors un sujet de conversation ...

- Tiens v'là not' rouquine ! Qu'est ce qu'elle a fais c'te fois ?!

- J'sais pas, elle boitait nan ?! L'a encore été s'fourer dans des ennuis celle la ... Ah j'te jure que ça s'rait ma gamine, elle s'en mangerait !

- Et l'conseiller ? On l'voit plus dis d'puis plusieurs s'maines.

- Hmm oué ben en parlant d'lui ! Ca s'rait ma bonne femme, y a longtemps qu'elle aurait appris qu'sa place était au camp avec nos gosses !

- Baaaaah tant qu'elle continue à nous ram'ner d'quoi viv' hein, elle peut continuer d'trainer ses fesses.

- Moué, en attendant elle f'rait mieux d'se trouver un homme du camp ! Et hop on f'rait un beau mariage et d'beaux bambins !

- *se marre* Quelqu'un comme toi ? !

- Exactement ! Nan mais c'vrai, pourquoi elle choisit pas un homme d'chez nous ?!

- J'sais pas, faut la supporter hein. Pis tu parles d'une bonne femme toi, un poison oui ! L'a été maudite pis elle court toujours ! En plus elle est toujouuurs maudite là hein ! L'en a gardé une la chipie.

- L'a pas tout fait partir l'magicien ?!

- Elle en a gardé une que j'te dis ! T'sais quand elle hurlait et chialait pac'qu'elle pouvait rien toucher sans qu'ça prenne une décharge électrique ?

- Et qu'elle pouvait ni manger ni boire ? Ah oui dis, dis j'cru qu'elle allait y passer sans que j'puisse tenter ma chance ! L'était vraiment pas bien hein, la pauv' gamine.

- Ouep, ben y a un d'ces amis du Calim qu'y a payé un brac'let magique pour canaliser c't'énergie la !

- Wouah ! C'doit valoir cher dis ! C'bien elle a des r'lations ! J'te dis elle doit rend' l'conseiller riche ! J'suis sûr qu'elle y donne plus à lui qu'à nous !

- Rho mais t'lourd quand tu t'y mets ! T'sais comme elle nous adore !

- Oué ben si s'tait vrai elle en choisirait un d'nous !

- Oui 'fin si t'as envie d'te prend' une décharge électrique ! T'imagine en pleine action ? T'y r'tire son brac'let par mégarde ?!

*rire gras*

- Une femme électrique ! J'te dis j'l'coup d'foudre !

- Oué ben fait gaffe à pas t'brûler. 'Tout cas l'a l'air mieux dans ses bottes d'puis quelques jours.

- Oué 'fin mieux, elle boite !



Les deux compères continuèrent leur discution, pendant que dans la roulotte de la guérisseuse, la rouquine se faisait soigner le mollet, visiblement touché par un projectile.
Elle ne s'en plaignait pas vraiment. Elle racontait déjà à sa soeur favorite, à un débit plus que soutenue par son enthousiasme, sa petite échapée dans la cité marchande du Nord.

...........

Petit réveil sous les grigris de la nuit, apaisée par les chants de ses confrères qui veillent toujours le camp.
Elle avait encore fait ce rêve, ce rêve où dans un paysage couvert d'une neige parfaite, un courant s'était fait son lit.
Le clapotti de l'eau est si agréable à ses oreilles, pareil à une petite mélodie.
Bien que ce ne soit pas de l'eau de source qui en coulait, oh non, mais ce sang ne l'angoissait pas.
Elle souriait à cette vision.
Elle s'y replonge même éveillée, cherchant à en décripter le sens.
Le repos, le calme, la fin. Etait ce le sang de ses ennemis ? Le sang des siens dans lequel elle se verserait à son tour ?!
Ca lui était égale, les deux l'enchantaient. Mais chuuut ...
Cette main passionnée posée sur son corps, cette présence chaude dans son lit.
Elle se tourne vers la source, regarde l'homme endormi à ses côtés.
Tout rentrait peu à peu dans l'ordre. Tout reprenait peu à peu sa place.
Délivrée des malédictions, la renaissance de son Papillon de Nuit, le père de ses enfants à nouveau un Homme.
Elle s'étire, souriante, à la manière des chats.
Laissant aller son regard vers la couche des enfants, endormis l'un contre l'autre.
Presque deux ans déjà. L'idée d'en avoir un troisème l'effleure, elle sourit puis soupire, souflant sur ses boucles rebelles.
Il fallait que Mama retrouve sa place. A présent elle pouvait se concentrer sur ça.
Elle était persuadée qu'elle vivait encore, ils avaient besoin d'elle pour comprendre comment faire fonctionner ces cartes.
C'est le seul espoir auquel elle s'accrochait pour la voir encore en vie.
Elle se penche pour glisser sa main dans une des diverses caches de sa roulotte.
Et regarde avec attention la carte qu'elle avait su activer.
Ca n'avait attiré aucun d'entre eux. Pourtant, il fallait qu'elle la trouve.
Peut-être lui donnerait elle la carte pour récupérer Mama ?!
Si ils ont besoin de mama pour les activer, ils ne te la rendront pas, que tu leur donnes ou non cette carte.
Et puis, ils pourraient te faire croire qu'elle est là, alors qu'elle n'y est pas !!
Ne soit pas si sote ! Ne soit pas si faible ! Tu n'en as que faire d'elle !
Ce n'est qu'une vieille dame qui ne t'apportera plus rien aujourd'hui !
Pense à l'avenir ! Tu ES l'avenir ! Prend à coeur tes responsabilité, et étend l'ombre de tes ailes !!
Saisi l'opportunité ! Récupère toutes ces cartes et deviens le maître du jeu !!
Ho oui, elle voulait prendre le dessus, et s'était si tentant.
Mais la résolution de tous ce qui la pesait ou presque l'avait quelques peu fait taire.
Ca n'empèchait qu'elle était devenue cette petite conscience d'ombre, armée de cupidité et de soif de vengeance comme de pouvoir. Le bonheur de ce semi calme retrouvé l'avait contrainte à se retrancher dans un coin de sa tête.
Elle se leva sans un bruit, se couvra quelque peu, et alla se poser sur le bord de la roulotte.
Là, elle prit le temps de se remémorer la route qui l'avait mené cette destination.

J'ouv' les yeux ...
C'est l'matin sur le camp ...
Deux sont morts cette nuit là ...
Le lotus noir a fait son effet ...
J'aurai jamais pensé qu'Korba aurait testé sur des gars d'mon camp ...
J'aurai pas pensé non plus qu'ces deux abrutis y auraient gouté ...
Pire encore ...
La fille d'Sarah a disparu...
Se s'rait lié ?! Ils auraient vendu une des leurs ?!
Korba aurait qu'que chose à voir là d'dans ?!
J'peux pas croire à l'un ni à l'autre ...
Mais j'dois la r'trouver ...
Marre qu'on touche aux nôtres ...
J'veux hurler, j'y arrive pas ...

J'ouv' les yeux ...
L'est midi ...
J'suis presque nue dans une cage, au milieu d'un camp orc ...
Ca bouge, ça s'excite, ça bave et ça grogne ...
Y fait froid, tell'ment froid ...
Ruffin qu'est plus près d'moi ...
Qu'est ce z'ont fais d'lui ?!
Ils nous sont tombés d'ssus, près d'chez moi ...
Sous les yeux d'mes trésors ...
Ruff, l'a pris un sort d'mort ...
Est ce qu'il vit encore ?!
Ils m'disent qu'nan, j'les crois pas
J'veux hurler, j'veux pleurer, j'y arrive pas ...


J'ouv' les yeux
C'est l'soir sur l'port
Korba et Chétail sont morts ...
Mes repaires, mes doutes ? Mon amie ...
Et Ruff' ... ret'nu prisonnier chez les bainites ...
Un oeil en moins, seul, dans l'froid ...
Choix à faire, responsabilités, hésitations ...
Conflits, désaccords, projets ...
Est ce que tout continuera comme si d'rien ?
Est ce que j'pourrai faire comme si ?!
Trop d'choses à penser dans ma caboche ...
J'vois pas claire ...
J'veux hurler, j'veux pleurer, tout foutre en l'air, j'y arrive pas ...


J'ferme les yeux
C'la nuit ...
Mes bébés dorment, seul réconfort ...
M'ont réclamé papa, z'ont vu tomber leur père ...
Mensonges, illusions, fermer les yeux ...
Penser que ...
Peu importe comment les choses s'présentent, ça n'a pas vraiment d'importance ... ?
C'est ça, et tout prend' sur soit ... continuer à avancer ...
Fermer les yeux ... ?
J'sens qu'que chose qui m'attire ...
Mon coeur m'fait mal, j'le sens s'serrer ...
Sa mélodie n'est plus la même, le tempo nan plus ...
Y chante plus comme avant ...
Mais survivre, encore, peu importe, heureuse ou malheureuse.
Jouer l'jeu d'la vie ... la danser, la chanter quand même.
Jouer la comédie, tout en restant qui je suis.
Sourire, rire, mentir ...
Et continuer l'voyage, continuer Mon ch'min ...






Et ... toujours cette envie d'hurler, d'pleurer, d'tout foutre en l'air ...
Faire payer, venger les êtres aimés, piéger ...
Ou alors ... oublier, dormir, et pas m'réveiller ...

...


Moi, j'étais égoîste, capricieuse, hypocrite, gamine, moi, je jouais ma vicitime ?! Moi, j'étais tout ça à la fois !? Moi, je l'avais trahis ?!! Moi, je vivais dans le passé ?! Je m'excluais ? Non, il faisait fausse route.
Ils aiment décider, décider pour moi, comme si ils en avaient le droit. Comme si j'en étais pas capable, comme si. Comme si ça n'avait de toute façon pas d'importance. Ca en avait, pour moi, ça n'en a plus, aujourd'hui. Enfin peut-être, peu importe.
Le pouvoir, encore, toujours, pas pour moi, je n'aime pas, mais je le veux, un peu. L'influence, encore, beaucoup, peut-être, je ne sais plus. Les secrets, plus, bien plus, à moi, seule.
Aujourd'hui, je suis juste moi, moi quand je vais mal, moi quand j'en veux à la terre entière, moi quand ma seule issue, c'est m'évader, danser, rêver, juste fermer les yeux et rêver, partir loin, avoir des ailes, et m'envoler, tourbilloner. Moi, moi quand plus rien n'a d'importance, plus rien n'a d'importance quand mes anges sont loin de moi, moi, oui moi, égoîste moi, capricieuse moi.







Moi, moi dans l'ombre depuis longtemps je n'ai plus froid, moi, dans l'ombre, doucement, je le sens, je plonge dans des sables mouvants. Et quoi ? Laissez moi. Vos regards ne m'atteignent pas, vos pensées ne me froissent pas, vos avertissements, je ne les entendrai pas.
Coeurs lâches, trop lâches, pour partir, ou fuire.
Rêver, encore, encore plus, dans mon monde, à moi, je suis maîtresse.
Dans mes rêves, mes ennemis, sont tout petits. Entre mes mains, je les tiens. Je les entends crier, je les secoue et je ris. Dans mon monde, ils n'ont aucun pouvoir. Dans mes rêves à moi, je vole, je danse, et les enfants autour de moi, c'est eux qui donnent le la. Dans mes rêves à moi, je marche dans les nuages, les chevaux sont ailés, l'amour pas compliqué, le soleil s'exhibe et la vie rime pas avec tragédie ni soucis mais envie.
Alors laissez moi, si vous croyez que je tombe, ne me rattrapez pas, laissez moi.
Il n' y a pas de raisons, de laissez passer cette chance.
Le moment sera parfait, loin de ces peurs inutiles, et de ces chaines.
Je sais où je vais, je sais ce que je fais. Les routes ne sont pas des lignes droites, certaines se séparent.
La destination, de toute façon, elle, sera la même.

...


Quelque part tu es encore là, depuis bien une longue année maintenant, tu es loin de chez toi, ou tout juste à quelques pas. Et ne pas savoir encore où me frustre. J'ai honte de l'avouer, mais si devant les autres je soutenais que je te savais en vie, je préférai quelque part te savoir morte, par facilité peut-être, ou parce que je n'ai eu aucun signe de toi tout ce temps, comme les autres d'ailleurs.
Oui, pendant tout ce temps, je n'ai pas eu l'impression d'avoir fait grand chose pour te sortir de là.
Savoir qu'ils te torturent peut-être... Hier, aujourd'hui et demain encore, tu souffriras. Pas par ma faute, même si je ne peux m'empècher de croire le contraire. Evidemment, tu me connais. Subir, juste encore un peu ma vieille marquise. Mais tu es forte, ton grand âge n'est pas en soit pour toi une faiblesse, n'est ce pas ?
Je t'accable aussi, parce que je t'en veux. Si tu avais gardé ça pour toi, pour nous, tu serais auprès de tes enfants aujourd'hui, tu calmerai les ardeurs et prétentions de Pedro quand il le faut, tu transmettrais à Camilla et d'autres ton savoir, tu aurais pu prévoir la mort de certains, la disparition de Maria, les protéger, nous protéger ... Tu aurais conté une histoire à la dernière fête, et même dansé peut-être ! Mais non, tu es aux griffes de ces chiens d'assassins. Et qui se soucis de la vie d'une gitane dans le monde où nous vivons ? La réponse est la même depuis le commencement du voyage.
Sache cependant que j'ai depuis peu entre les mains de quoi le tuer Mama. Peut-être mon papillon noir aurait préféré que cette arme trouve les mains d'un autre, mais se sont les miennes qui ont été la trouver. Est ce qu'elle sera fière de moi ? De nous ? Et toi ?! Est ce que tu seras là pour me voir ?! Est ce que je pourrai au moins te sauver toi ? Je sais, ne pas leur donner ce qu'ils veulent, une vie n'en vaut pas des centaines, si ce n'est plus. Mais il s'agit de toi. Oh je sais qu'ils ne tiendront pas parole, c'est une des raisons pour laquelle je dois le tuer, lui, mage trop ambitieux. Et enfin, pleurer de joie avec toi, te serrer dans mes bras et te ramener chez nous, chez toi, près des tiens.


...

...

Il voletait comme un fou autour de la bougie, laissant voir ses couleurs multiples, comme différentes facettes, tantôt sombres, tantôt chaudes et invitantes. Ne voyait il pas ? Ne sentait il pas le danger ?! Il allait se brûler, mais s'en foutait, attiré par cette source de lumière, comme hypnotisé, inlassablement, il tournoyait à ses côtés. Je refermai mes mains sur lui, je le sentais qui s'agitait, le battement de ses petites ailes contre mes paumes. Puis il cessa, enfin.
Je portais mes mains fermés contre mon oreille. Je l'entendais ...
Ses petites pattes se promenaient dans mes paumes. Il cherchait une issue, la survie. J'ouvrai doucement ma main, pour ne pas l'effrayer, je voulais qu'il reste. Il resta là peut-être deux secondes avant de s'envoler à nouveau, retourner voleter comme un acharné autour de cette flamme dansante. Sur mes mains, un peu de sa vie, poudre grisé orangé brillante d'un papillon de nuit.






Je l'observais et me demandais pourquoi, restant assise sur la table de torture du repaire, silencieuse, sous le goutte à goutte de la pluie ruisselante du port, qui venait jusqu'ici je ne sais par quelle faille.
Est ce que moi aussi, je m'agitais pour rien, laissant à chacun un peu de moi, avant de finir un jour brûlé, par ces jeux dangereux auquel je participe ? Pourquoi je m'entête à tourner autour de tout ça ?! Elever mes deux fils devrait me suffir non ? Non ... Alors pourquoi non ? Tu te brûles les ailes, un peu plus chaque jour, tu es libre, mais tu ne l'es pas vraiment. Quand tu as des obligations, tu ne l'es pas. Mais si c'est toi qui prend les décisions, tu l'es non ? Non, pas totalement, tu n'as pas de pouvoir de décision, pas toi toute seule en tout cas, et tu ne l'auras jamais. Mais je ne le veux pas. Pourtant tu l'as voulu, à un moment, rapelle toi. Oui mais pourquoi ? Je ne suis pas comme "elles", je ne peux pas vivre que dans l'ombre, j'ai besoin de vivre au grand jour. Oui, c'est vrai. Tu ne le seras jamais, tu n'es pas comme elles, tu n'es ni une spécialiste en poison, ni une tueuse de sang froid, ni même capable de maîtriser les ombres. A quoi je sers ? Bonne question. Les autres eux, pourront toujours être utiles, dans n'importe quelle mission. Mais moi ?! Toi ? Elle ?! Vous ?! Si, Mystik est utile, je suis utile ... Elle, enfin moi là tout de suite ... c'est autre chose. Je ne sais pas. Ils ne me laisseront pas en vie, ils me tueront, pour l'exemple. Possible, tu ne sais pas. Tu apportes forcément quelque chose, sinon, il y a longtemps que tu aurais été tué ? Tu ne garderai pas cette place. Réfléchie. Non ... pas maintenant. Il faut s'occuper du prince, je dois penser au prince, à nous. Ensuite ... Ensuite ? Non, il faudra finir ce qu'on a commencé. Et tu vois, là, tu seras utile. Si peu, il pourrait se débrouiller sans moi, j'en suis sûre. C'est pour me faire plaisir ... et alors ?! Alors, un jour, on me demandera ce que j'apporte, on remettra ma place en question, ça a déjà été fais, une fois. Et là, je ne sais pas si je mentirai. Je ne sais pas si je veux encore de tout ça. Tu t'ennueirai sans ça. Oh oui, je m'enuierai ... mais pourquoi ? parce que je le crois ? Parce que j'ai envie de ça ? Non, me retirez pas ça, je mérite ma place.
Tu es un peu comme ce papillon, finalement. Oui, peut-être. J'aime approcher le danger, jouer avec le feu, manquer me brûler, sans l'être. Il m'aveugle, il m'attire. Sans lui, ma vie, Oh Seigneurs, oui quel ennuie ...
Que tu crois ... Arrête un peu, on dirait une folle, je suis une. Oué bon, allez, va t'occuper de tes tableaux. Oui tiens, et je me demande bien ce que je vais pouvoir faire de celui de la Noire Zenythrie ... l'accrocher dans la grande salle du repaire ? Ou dans le couloir des cellules, peut-être ... Owi, imagine la tête des futurs prisonniers ! Hihi !

...





Cet orc, quelle horreur ... mon coeur, il soulève ma poitrine comme jamais ... j'ai l'impression qu'il va lacher ... mais non ... NON ! Se débattre jusqu'au bout ... pas se laisser soumettre sans se battre ... jamais ... Tout ça m'écoeure à présent, comme ces hommes ... leurs regards lubriques, leurs odeurs, leurs manières ... leurs mots, qui résonnent dans ma tête ... des sueurs froides, souvent les nuits, depuis ... jamais je ne m'étais sentie aussi peu en sécurité dans Luskan ... ces changements dans Luskan ... les orcs, la garde ... des mercenaires aussi, plus nombreux, plus violents ... des masques qui tombent, des mains qui tentent de nous soumettre ... tellement de mains ... des mains sales ... je me sens de moins en moins chez moi, chez nous ... mais je n'veux pas partir, la soumission c'plus pour moi. J'veux pouvoir voir mes gosses jouer dans les bosquets, les voir courrir sur la place du marché, voler c'qui leur chante, s'faire courser par les marchands, sauter dans les fontaines, grimper sur les bancs et chanter à tue tête ...



Seigneur, pourquoi ? Pourquoi tout en même temps ?! Un problème à la fois serait tellement plus simple, non ?! Non je me plainds pas, et même si, et alors ? J'ai le droit de me plaindre ... bordel ! Tu m'as bien r'gardé ? T'as vu mes épaules ?! J'ai l'air de pouvoir supporter tout ça ?! Tu cherches à m'pousser à bout c'ça hein ?! Mais j'suis une gagnante ! D'puis l'temps tu d'vrais l'savoir, j'm'en sors toujours, moi ! On s'en sort toujours !Des pertes, des pertes ... oui, c'vrai, ils t'ont déçu ?! Et moi ?! Moi, moi, j'suis toujours là ! Mon coeur ne m'lach'ra pas ! Alors c'pas la peine de s'en prendre à mon Ruff, ni même aux miens, je s'rai toujours là, moi !! Oué ! Je m'en fouts des autres, j'pas d'faiblesses ! ...



Non, non je m'en fouts pas, j'me sens forte mais si faible à la fois. Je n'suis pas comme ma Salmi chérie, et je n'le serai jamais. Qu'est ce que j'peux l'envier sur ce point là ... s'embarasser de rien ni de personnes. Non, je sais bien qu'non, elle n'a besoin que d'sa maîtresse, alors que moi ... sans les autres hein. J'ai b'soin de Ruff ... j'ai b'soin d'eux. Tout va bien au camp, mais les autres ? Est ce que s'sont vraiment des amis ?! De véritables amis me d'mand'raient comment s'portent mes enfants, s'y intéress'raient. Combien le font ? Deux ? Trois ?! Et pas forcément ceux auquels je m'attends. J'ouv' douc'ment les yeux ...



Et pis c'te bourrique j'te jure, limite elle voulait pas m'laisser seul avec Ruff, j'vais pas lui faire de mal ... même pas elle a voulu m'laisser aller au ptit salon ... hey j'ai vécu ici ! J'y ai passé plus de nuits que toi ! Et j'peux pas r'partir avec ?! Mais ils s'foutent de ma gueule ? j'leur d'mande de m'le protéger, pas d'le séquestrer, si j'veux l'ram'ner j'le ramène avec moi ! Et qu'est ce qu'ils en font ? ... un légionnaire ?! Ils l'entrainent à s'battre, avec une énorme épée ... mais ! Ruff ne s'bat pas avec ça ! C'pas ça son truc ! Ils ... ils le modèlent à leur image. Mais ça lui correspond pas ! Puis y m'lance des : "Par Tyr!"
C'est quoi ce cauchemar ?! Un Ruff de 16 ans ... c'pas pire que Ruff en femme ceci dit ... Mais que Si ! Au moins en femme, il avait toujours ses capacités et sa mémoire ! Là ... là il peut que m'attirer des ennuis, Nous attirer des ennuis ! Quoi d'autres ?! J'veux pas qu'on profite de son état, j'ai b'soin d'lui parler, oui, j'ai b'soin d'lui ...


...

...

Partir de Luskan, aller loin, sentir l'air sur mon visage, sécher ces larmes que je ne voulais plus voir envahir mon visage, ne plus voir cette cité qui me rend coupable, ne plus voir tous ces masques, tous ces visages ...




Mes mains ... j'y voyais leur sang ... j’y voyais ses mains, crispées … alors que son coeur cognait le rythme une dernière fois ... pendant que le mien se serrait, retenant ma respiration ... mes mains tremblaient, comme elles avaient tremblé à l'envol de notre papillon de nuit ... comment pourrai je me pardonner d'avoir laissé faire ça ? Comment ?

Takar ne s'était pas trompé, il avait eu raison. Je ne méritais pas cette place, j'étais pour le coup incapable de faire la part des choses ... je cherchais diverses excuses pour ne pas lui donner ce qu'il réclamait ... mais au final je serai aussi coupable que les autres ... seulement il n'était pas que ce traitre assassin à mes yeux ... je jouais la forte ... ça je sais faire ... mais devant le fait ... je n'avais que mes yeux pour pleurer, ma voix s'était nouée, je restais figée ...

... Pandore ?

Quand je suis arrivée, Takar, venait d'être égale à lui même, une dernière fois ... Je le hissais avec le Prince. Pourquoi est ce seulement à ce moment là que je prenais réellement conscience de ce qui allait se passer ? De ce qui se passer ?! Je savais pourtant, je savais. Des oeillères, je m'en mettais toute seule, la vérité de ce monde ... de Mon monde, n'est pas belle à voir ... et je préfère me le cacher ... les rêves sont tellement plus beaux ... plus facile ...

Je lui en voulais, même à cet instant, et encore maintenant. Son corps encore chaud mais inerte, des bleus ici et là de coups qu'il avait reçu, témoignage de mon incapacité ... pardonne moi Takar, pardonne moi ... Et malgrès ça, je ne trouvais qu'à l'insulter, le maudissant de son geste. Mais j’espérais quoi d’autre ? ... J'étais partie la veille, comme si de rien ... sans un mot agréable, blasée ... Alors qu'il réclamait, encore ... Et je ne trouvais, à cet instant, pas de mots gentils à ton égard, devant ton corps qui gisait déjà sans vie ...

Je ne les accompagnais pas s’occuper du corps, je voulais voir Sebastian, seule, avant qu’il ne me soit plus possible de le faire … mais aucun bon mot ne vint … je le regardais, espérant que le temps s’arrête … je sentais ma voix perdre de sa contenance, les premiers tremblements, mon regard qui s’embuait … le masque tombait …

... Pandore ?

Tu es trop sensible ...

Juste quelques minutes pour lui dire adieu, réduire tout ce temps passé et partagé à quelques minutes ... je n’ai jamais su dire adieu … et rien de ce que j'aurai aimé réellement lui dire n'est sorti ... Je tentais de lui expliquer mais sans savoir pourquoi je ne lui disais pas tout, peur de quoi bon sang, peur de quoi ?? Je n’allais plus avoir l’occasion de le faire, s’était ses derniers instants et moi, je mentais encore, je me mentais encore …

Je laissais ensuite faire les autres ... regardant la fin d'un de ceux avec qui j'avais tant partagé, une des rares personnes à qui j'avais pu faire confiance ... et qui me faisait jusqu'alors confiance.

Son regard était injecté de sang ... il m'avait demandé plus tôt de le libérer ... lui donner une chance de s'en sortir ... non, je lui ai dis non ... Il m'en voulait, évidemment qu'il m'en veut ... il ne me pardonnera jamais ... jamais ...

Je restais interdite à la prière, le regard fixé sur l’homme que je pense avoir aimé, même si ce terme reste vague et flou. Les choses auraient elles pu être autrement si j’avais pris un autre chemin ? Est ce que j'aurai pu le sauver ? Les sauver ? ...

Les regrets sont interdits !

J’ai peur d’oublier leurs visages ... j'angoisse à l'idée d'un futur sans eux ... c'est stupide, oublie, arrête ...
Je n’avais pas prévu ça pour Bastian quand je lisais les lignes de sa main …
Mais, arrête, ils le méritaient !!

... ? ...

Mon monde diminue, je m’enferme peu à peu dedans, un monde laid, si laid, qui n’a de beau que le sourire et le rire de mes têtes rousses … mes pas de danses qui n'y ressemblent plus sont chaque fois plus douloureux mais je ne les sens presque plus, mes sourires devraient laisser place à un visage rongé par les maux … un visage laid, si laid ...

J'ai besoin de prendre la route, pour pouvoir à nouveau jouer ces rôles … je ne saurai en jouer aucun autre que le mien, et celui ci est laid, si laid ...

Pardonnez moi ...

...

A peine rentrée à Luskan ... non ! Même pas encore arrivée à Luskan, s'rait plus juste, que d'jà mon cœur avait des envies d'ailleurs.
Cette cité, que j'maudis à chaque épreuve un peu plus, m'correspond d'moins en moins.

J’suis rev’nue pour qui ? Pour quoi ?! Quel espoir ? Espoir d’rien … Rien puisque tout n’est destiné qu’à êt’ détruit ! L’amour, l’amitié, la paix … la vie ! Tous aussi éphémère qu’une saison, ou deux …

On me dit que tout s'ra mieux pour nous maint'nant, qu'on est en sécurité chez nous. Mais ce « chez nous » n'est pas chez « moi » !! Z'ont d'jà mis un pieds dans mon chez moi ?! Mon aut' monde, c'qu'il en reste, cette toute p'tite part qu’il en reste, mon monde qui fut un temps immense et heureux ?! Non … non … et tout me semble maint’nant si fade en dehors, même moi ! Triste, noir, sombre, mort … fade …

Oh oui, tu es bien fade. Regarde toi, à te lamenter, à pleurnicher. Qu’est ce que tu sais faire d’autres ma chérie ?! Je t’ai pourtant déjà dis de me laisser m’occuper de tout.

N’te mêle pas d’ça toi, reste où tu es …

Je t’ai laissé, ça ne t’a mené à rien, regarde ! Aujourd’hui tu te laisses abattre, tu n’es plus la même, tu n’as plus la force de rien … ça me fait mal de l’avouer mais … il avait raison, tu es devenue une incapable !!

Noir, noir, tout est noir, absolument tout noir, même moi, mais pas chez moi, pas chez moi, n’entrez pas chez moi … n’les touchez pas … sort d’chez moi, sort ou meurt !

Tu perds la tête …Tu me fais perdre mon temps, aucun des sujets sérieux qui devraient t’interpeller ne t’intéresse, ils t’ennuient tous autant qu’ils sont ! Tu ne rêves que de choses tellement simples et futiles ! Mais ma chérie, c’est pas ça la vie, tu n’es pas dans un de tes romans, tu courais après tout ce que tu veux fuire aujourd'hui ...

Les choses changent … j’ai changé … ils m’ont changé … alors laisse moi, laisse moi fermer mes yeux, et m’laisser bercer, là, juste dans un p’tit coin bleu, quelque part dans leurs p’tits yeux, où oui, tout est merveilleux … loin d’cet endroit pluvieux … où j’ai perdu … mon monde heureux …

Sérieux, ouvre les yeux, ça commence à bien faire ses jérémiades, tu me donnes la nausée …

Les jours ont passé tu sais, t’étais là donc tu sais, et pourtant mon âme continue d’pleurer, on m’avait dis qu’avec l’temps j’oublierai, mais … les larmes d’mon cœur torturé ont réussi à m’noyer … dans un océan d'tristesse ..

Oh mais la ferme ! Va t’en ! Laisse moi m’occuper de ta place, laisse moi m’occuper de ton homme, laisse moi m’occuper de tes fils, de ton art … Et bordel arrête donc de pleurer ! Quel exemple pour tes enfants ! Quel rôle veux tu avoir dans leur vie ?! Quel destin crois tu qui les attends ?! Regarde ceux qui t’entourent un peu ! Nos fils ont une chance incroyable de pouvoir profiter de maîtres dans des arts si variés et si enviés ! Pourquoi retirer de ce monde que tu dis si fade, de cette cité qui au contraire revit, et qui peut tant leur apporter, les deux êtres qui comptent le plus à nos yeux ?! Ne veux tu pas leur donner les meilleurs armes pour avancer, réussir dans la vie ?! Et ARRETE DE PLEURER !!

Je n’veux pas de ça pour eux, je n’veux pas d’autres ombres dans ma vie … et je n’veux pas qu’ils voient c’que leur mère est dev’nue, à cause d’eux tous !! Non, j’veux pas … j’veux pas … pas lire l’inquiétude, la tristesse ou la colère dans leurs petits yeux. C’trop d’mandé d’vouloir qu’ils grandissent dans un monde où seule l'amour d'la famille, d'la danse et d'la musique compte ? Et où l’mot fade n’existe pas … sans craindre des menaces autres que celles d’la vie d’tous les jours ?!

Comme si y avait que ça qui comptait ... Pathétique, tu es pathétique !

Non … j’suis juste … prisonnière d’ma détresse … et surtout, une mère aimante ! Si tu n'l'avais pas encore r'marqué, c’pas pathétique du tout …

Prisonnière de ta bêtise oui … tu délaisses nos fils, notre homme, nos amis, nos projets ! Egoîste ! Ingrate !

Non, surtout pas mes fils, seul'ment moi ... c’ma vie, que j’délaisse, et j’te permets pas d’dire « nos » ! C’t’à moi seule …

Tu sais bien que non ... Trésor comme tu es devenue faible, ma Mystik …

J’te corrige, j'pas faible, mais mon cœur, c’ça, ma faiblesse.

Ton coeur ... et bien justement, avec moi, tout ira bien tu verras. Plus de souffrance, ça sera nous d’abord et rien que nous, plus d’état d’âme …

Menteuse ... j'te connais, j'me connais ... menteuse ...

Tu l'es aussi, sauf que là, je ne ments pas.

Tu m'ments forcément, t'ma rivale ...

Non, ta meilleure amie, ma petite marquise.

...

Suite à une anim :

Changement d'un point de vue religieux : Âme vendue par contrat à Glasya. Et avec tout ce que cela implique.

Alignement : +10 vers chaotique et +20 Vers Mauvais.

Changements physiques :
-A toujours l'apparence (et uniquement l'apparence, elle vieillit quand même) de ses dix huit ans.
-Peau d'une douceur de bébé.
-Virginité éternelle (C.a.d: Récupère sa virginité au bout de 1d4 jours sans relation).
-Son corps dégage une odeur naturelle évoquant un parfum plutôt envoutant (mais sans pouvoirs particuliers, il suffit de vouloir y résister pour ignorer le parfum).
-Voix particulièrement belle et surnaturellement sensuelle, poitrine magnifique et opulente, grande jambes de danseuse et lèvres alléchantes.

Caractéristiques :
+2 Définitif en charisme.

Avis : s'il est prouvé que quelqu'un a fait du méta en utilisant ce message, je retirerais personnellement et définitivement 2 points dans sa caractéristique principale. A bon entendeur...

Je pris des giffles, des insultes, des reproches ... comme si nos vies ou notre âme pouvait leur appartenir.
Ils avaient tout gaché, le résultat improbable mais tellement merveilleux de nos corps, qu'ils critiquaient au lieu de s'en délecter, comme le moment partagé avec Gwenn.
J'ai aimé mêler nos voix pour un souhait commun depuis nos corps presque nus, recouverts de poussières d'étoiles.
Nos corps de mère qui scintillaient sous la nuit, donnant l'impression que les flammes du grand feu, autour du quel nous dansions, dansaient également sur nos formes alors imparfaites.
Tout était là : le sacrifice d'une bête, son mirroir, mon peigne, notre danse, nos chants et nos corps en accord, notre prière ...
C'est lorsque nous nous sommes laissés tomber que le cercle dessiné par les pétales de fleurs s'est mis à s'illuminer de lueurs rouges, un beau rouge, chaleureux, rassurant.
Seulement ne répondit pas à notre appel celle que nous avions demandé.
A la place, un diablotin bien laid aux mêmes couleurs que la lumière qui nous submergeait.
Je savais ce qui allait se passer, avant même qu'il ne le propose, je savais que je dirai oui, je savais que Ruff me le reprocherait, je savais que je perdrai mon âme, mais tant que je la gardais de mon vivant ...
Ca ne se présentait pas comme on l'aurait voulu, il n'avait pas du tout été question de ça quand l'idée de ce rituel a germé dans nos crânes.
Mais j'y trouvais mon compte, non seulement je pouvais demander à rester jeune et belle, avoir un corps parfait pour les danses, une voix de rêve pour chanter à la perfection, bref, être et rester la meilleure dans mon domaine, mais en plus j'offrais à peu près le même sort à mon âme qu'à celles des miens.
Oui, je sais qu'ils sont là bas, dans les neuf enfers, à cause de lui, de moi ... pourquoi moi j'aurai droit à autre chose ??
Pourquoi je ne paierai pas non plus la mort de ceux que j'aimais ? Mort par MA faute ?!
Glasya fut la seule à répondre à notre appel, et ses domaines, bien qu'ils puissent paraitre inquiétants, me ressemblent, je l'avoue.
Gwenn tenta d'avoir le diablotin afin de ne pas perdre son âme, elle était consciente également de ce que cela pouvait représenter.
Qui j'étais pour lui dire quoi faire de son âme, moi qui vendait la mienne ?
Je n'ai même pas essayé de la sauver ...
Une perte me dit Ruffin ...
Pauvre Ruff, si tu savais comme je ne souhaite pas revenir.
Je préfère passer mes dernières années sur Toril dans un corps jeune, beau, et enviable sur tous les points, une moindre consolation dans ma vie actuelle, plutôt que de te voir me délaisser après un baiser de convenance pour une jeune fille qui vient de quitter les jupons de sa mère, admirer un être ignoble qui joue du violon, ou tomber en extase devant les corps de toutes ces catins que tu fréquentes de près comme de loin ...
Tu as peur de ne pas savoir quoi faire quand je tomberai ...
Mais lorsque je donnerai mon dernier souffle, rien ni personne ne me ramènera.
Nos âmes ne seront pas liés à jamais, je ne t'exclue pas, je te préserve.
Je t'aime, et je sais à quel point tu m'aimes aussi, malgrè tes erreurs.
Je dis pas ne pas en avoir fais, loin de là.
Mais me prendre mes fils, m'injurier, me giffler ...
Ce pacte n'a pas fait pas de moi un diable ...
Je sais aussi que tu es plus fort que tu ne le crois.
Tu penses avoir besoin de moi, mais il n'en est rien.
Tu as aujourd'hui plus d'amis que je peux en compter de vivants sur une main.
Tu t'es fais un nom et ça bien avant d'être avec moi.
Je suis ta faiblesse, ton tourment, la cause de bien de tes tracas, et malgrès ça, je t'apparais comme indispensable.
Nos fils ont déjà 5 ans, et tu hésites toujours sur la façon d'agir avec moi ...
Je vois moi aussi que l'on s'éloigne ...
Je vois tes efforts pour ne pas me perdre ...
Je sais que je suis difficile à suivre ...
Je ne suis pas sûre d'avoir de limites mon Amour ...
Je t'ai fais souffrir, je le vois, même lorsque tu le tais.
On t'accuse d'être en partie responsable de ma décision, tu sais ce qu'il en est aujourd'hui ...
Les raisons sont diverses, mais peut-être pas tout à fait clair encore pour toi ?
Je t'ai demandé beaucoup, aujourd'hui je te demande peu, juste du temps.
Pour le reste, laisse moi faire de mon âme ce que je veux
Laisse moi prier qui je veux, laisse moi vivre comme j'aime ...
Mon seul regret sera de ne plus pouvoir avoir d'enfants.
Gwenn sait comme je rêve d'avoir une fille ...
Mais je l'ai dis, je ne crois pas avoir de limites autre que la mort ...
Ce n'est pas mon âme qui devrait t'inquiéter, mais ce que je vie et comment ...
Je n'ai pas changé, je suis restée la même. Comment te le prouver ?
Voyons mon coeur, ne dit on pas que le regard est le reflet de notre âme ?
Je t'invite à te plonger à nouveau dans mes prunelles sombres, et d'oser me dire, que tu n'y retrouves pas cette flamme qui te faisait tant vibrer.

Partir ou mourir ...
Ma tête me dit non, mais mon coeur, mon coeur qui se meurt, qui se meurt de trop d'émotions ... lui, me crie oui.
Ma vie me fait mal, et ce n'est pas les coups, mais les autres, tous les autres ...
Leurs exigences, leurs jugements, leurs désirs, leurs mépris ...
Je voulais prendre un autre chemin, recommencer autrement, j'emprunte des routes que je n'aurai jamais cru prendre, et je me surprends à le vouloir encore, malgrè les nouveaux obstacles, pas prévu au programme ... mais pour qui au juste ? Pour moi ? Ou pour eux ?
Tolérer tout, tout, parce que vous aimez, peu importe leurs choix ...
Seulement ... non, je me rends compte que trop souvent, ça marche pas dans les deux sens ...
Nan, trop gentille, dit leur la vérité, ce que tu penses vraiment d'eux tous ! Quitte à t'engueuler avec tout le monde !
Si ils tiennent à toi, ils accepteront, si ils en valent la peine, y aura pas de mépris ...
Mais si c'est pas le cas, je serai seule ?! C'est ça, peur d'être seule, encore ...
Mais je suis seule là déjà, tu vois pas ?
Ils accepteront rien du tout ... et tu leurs trouves toujours des excuses à tout ...
Le méritent ils seulement ? A voir dans l'état dans lequel ils me mettent ... Certainement pas ...
Mon coeur brûle encore ... et ce n'est pas ce jour, que vous l'éparpillerez en cendres ...

......

Ma chérie, je sais que tu ne me pardonneras pas ce que j'ai fais, et je regrette que nos derniers regards et mots soient ceux qu'ils ont été.
Je porte fièrement tes biens, ils me rappellent cette époque où on riait souvent avec Reks et Alicia.
Ils me rappellent notre amitié, l'amitié qui je crois compta le plus pour moi.
Je n'ai jamais connu de femme plus forte que toi et j'envie ton tempéremment, tes décisions, que rien n'y personne ne pouvait ébranler.
Ton bracelet, notre bracelet, enserre mon poignet, et me rapelle ta volonté pour chaque chose.
Que celui qui ose me l'arracher meurt de la plus terrible des maladies.
Ton départ, me donne un goût d'inachevé, la seconde fois déjà que tu t'en vas.
Je dis départ ... je sais bien au fond de moi qu'on t'a arraché à la vie.
Et si tu as souffert, dit toi que ces chiens souffriront bien plus ...
Je vois ton regard, ton visage, qui se fige dans l'espace ...
Ton visage, qui toujours à mes yeux restera l'un des plus beaux, quoi que tu puisses dire de la beauté ...
Es tu bien là où tu es maintenant ? Est ce que tes pensées se tournent vers ta chaire et ton sang ?
Est ce que tu peux la voir ? La guider ?
Pourras tu m'aider, de là où tu es, à réaliser l'un de nos desseins ?

...

...

Menteuse, une belle menteuse, la foutue belle menteuse que je suis ...
La pire des compagnes, que d'autres t'envient à tort.
Menteuse, avouer pour cacher d'autres secrets, manipulatrice ? Non, non, c'est si ... naturel ...
Il me dit sincère ... qu'à moitié amour, qu'à moitié, pardonne moi.
Je cache, je crois que j'aime cacher, mentir ...
Des choses, à garder pour moi ...
Pourquoi ? Envie ...
Pourquoi ? Tu te mettras en travers de mon chemin ...
Pourquoi ? Honteux, fou, dangereux ...
Pourquoi ? Peur de ton regard, ta réaction ...
A vous deux aussi, je n'peux pas ...
Pourtant, chacun de mes choix te concerne Amour, de près comme de loin.
Tes amis ont eu besoin de t'ouvrir les yeux ?
Nan, ils te rajoutent des oeillères ...
Des reproches, qui me facilitent la vie.
Ces questions posés, que tu aurais dû me poser il y a plusieurs années, n'y changent rien.
Trop de chemins empruntés déjà, avec ou sans toi.
Mais ça n'a pas vraiment d'importance maintenant.
Ce qui peut encore en avoir, c'est ce que je ressens pour toi.
Je t'aime, je crois, alors que je devrais en être sûre.
Serai je prête à mourrir pour toi ? Ou pour un autre d'ailleurs ?
Beaucoup dirait oui sans hésiter, mais moi ... moi je n'sais pas.
Est ce que ça veut dire que je n'aime pas ?
Ou que je suis égoîste ? Ca, j'ai fini par l'admettre, oui, je le suis.
La vérité serait ... que seul mon plaisir et mon sang m'importent ... ?
Je ne sauterai que pour Lan et Léan, tu le sais, et tu le comprends.
Je m'attache oui, à toi, à d'autres, est ce pour autant de l'amour ?
Là où mon coeur a envie de dire oui, ma raison se perd.
Et malgrè mes écarts, je reviens toujours vers toi, pourquoi ?
Ton amour pour moi semble sans limites, et certains y voient pourtant de la lacheté.
Sache qu'ils s'en servent contre toi, sache que parfois je m'égare.
Seras tu assez fort pour me pardonner ce que tu n'sais pas encore ?
Je compte sur ton amour pour que tu puisses, et de tout mon coeur, j'espère que oui.
Pour l'heure, je profite du temps offert, avant que tu n'apprennes ...
Car je ferai ce qu'il faut pour réaliser ce qui me hante ...

...

J'avais chaud, étrangement chaud.
Je regardais le verre de rhum entre ma main.
L'avait il fais ? Avait il osé m'empoisonner ? Mettre un terme à tout ça ?
J'ouvrais la lucarne de la cabine pour prendre l'air.
Ses bras m'entourèrent, sa main sur mon coeur.
"Tu te souviens, là où ton coeur va, le mien va, notre harmonique"
Mon coeur, je le sentais s'emballer, est ce que le tiens aussi bat à tout rompre ?
Comme si il se languissait de la suite, profitant à toute allure de ses derniers instants ?
Je me tournais vers lui, lui souriant.
Oui, cette nuit là mon amour, tu m'as empoisonné.
Et malgrè cela je te souriais.
N'est ce pas de l'amour, Amour ?
Cette délivrance, j'étais heureuse que se soit toi qui me la donne.
Mais pourquoi maintenant ? Alors que j'étais si proche du but ?
Trop loin ... j'avais été trop loin, et il n'était pas duppe.
Ma relation avec Armand n'était pas le principal soucis, mais penchait dans la balance.
Lui, ne se doutait de rien au retour de ma petite escapade chez le Baron.
Il m'aime et je le sais sincère.
J'espère seulement qu'il ne t'en dira rien, maintenant que je m'en vais.
Et que tu trouveras la force de lui pardonner ... nous pardonner ...
Je t'ai tout avoué cette nuit là, dans l'arrière cabine du navire.
Tout ce qu'il était nécessaire d'entendre.
Tout ce qu'il était possible d'avouer, sans trahir le Baron.
J'allais mourrir, mais je ne sauverai pas Luskan.
Et puis si je pouvais éviter de te mettre plus en danger ...
Je sais que tu partiras ...
J'avais accepté de te suivre, à ton invitation, surmontant mes appréhensions.
Sur le quai, mes pas ont ralenti ...
Quand je t'ai vu monter à bord, j'ai eu envie de faire demi tour ...
De le rejoindre lui, de m'enfuir, loin, ne pas assumer ...
Et pourtant, je t'ai suivi.
Sortir de mes rêves pour affronter ma plus grande crainte, toi.
Je craignais tes questions, tes réactions que je ne pourrais qu'accepter ...
Mes aveux étaient difficiles, tu m'as proposé un verre, sachant que je ne refuserai pas.
Je t'ai déçu, je t'ai blessé, je nous ai perdu ...
J'ai quand même osé te demander d'épargner Armand, et tu m'as promis ...
J'ai osé te demander une dernière fois pardon ...
Je n'aurai pas l'occasion de m'excuser auprès des autres.
Tu ne seras pas intermédiaire.
Ce dernières minutes, je te les devais.
Mais déjà mon regard devient flou, je n'ai plus la force de garder mes yeux ouverts.
Je me sens lourde, je glisse dans tes bras ...
Je réponds avec difficultés à tes questions ...
Ta voix et ton corps m'accompagnent, je t'aime.
Je me sens plonger dans un profond sommeil ... vais je rêver, mon Amour ?
Ai je pensé, à te dire combien je t'aimais, avant de partir de l'autre côté ?
Je n'sais plus ... je n'pense plus ... laisse moi partir ...
Les ténèbres m'emportent, ton murmure me berce ...
Il semble de plus en plus lointain, s'éteignant progressivement ...
Je devine tes douces lèvres sur les miennes ...
Ma mort grâce à toi sera douce.
Elle aura ton parfum et le goût exquis de tes lèvres ...

...

Dans l'ancienne salle de répétition de la Croisée, dans la tour de l'Arcania ... une mélodie se termine, la voix d'un homme fredonnant à l'oreille de sa belle endormie ...

Juste une année d'amour est préférable à une vie entière seul ...
Un moment sentimental dans tes bras est meilleur que tous les titres et chateaux ...
Tu es, restes et resteras la plus belle rencontre de mon existence, malgré tes défauts ...

Il débouche un petit flacon et passe un baume sur ses lèvres, avant de venir l'embrasser amoureusement ...
Puis ses lèvres la délaissent, sa bouche à son oreille, et son oreille à sa bouche ...

Je trouverai pour toi. Et tu souriras.
Je t'ai aimée le premier jour ma marquise, et je t'aimerai jusqu'au dernier souffle.

Elle se réveillait dans les ténèbres, comme un second souffle qu'elle croyait impossible ... envahie rapidement par ce sentiment d'impuissance sur ce qui l'entoure, et surtout, sur elle même, incapable de tout mouvement ...

Je ... je n'suis pas ... encore morte ?

Elle avait peur, et cela se sentait au son de sa voix. Sa voix, loin d'être égale à elle même, combien de temps n'avait elle pas dis un mot ? Tout son corps était engourdie ... Elle l'entendait murmurer à son oreille, elle pouvait sentir son parfum ... mais ses yeux la laissaient dans cette noirceur inquiétante, et son corps refusait d'obéir ...

Je ne pouvais pas ... tu me souriais ... tu étais heureuse ... de mourir ... mais je ne peux pas te tuer ... je vais te mettre là où personne ne te toucheras. Ce sera sans autre douleur que la douceur de mes lèvres. Si je ne réussi pas il ne te prendra pas.

Me mettre ... où ?

Shhhhh je t'aime.
Ton voeux ... tu l'auras.
Tu as confiance en moi non ?

Oui ... Toujours ...
Pourquoi ... pourquoi je te vois pas ?

Si ce devait être ton dernier moment, m'en voudrais-tu ?

Ruff ... j'ai peur ... Tu aurais dû le faire ... depuis si longtemps ...

Shhh Ma Marquise.. je suis là.

Pour tout ... tout c'que j't'ai fais ...

Je suis trop lâche.

Nan ...

Un homme du camp l'aurait fait avec fierté.
Mais c'est le passé.

Je n'ai pas choisi ... un homme du camp ...
Me laisse pas ... pas comme ça ...

Non.
Je ne te laisse pas.
Jamais.

... où je suis ?

Shhh en sécurité.
Je vais t'embrasser.
Mais comme les contes mentent, ce sera un baiser qui t'endormira.

Pourquoi je n'te vois pas ??!

*se penche sur elle*

Parce que tes yeux sont clos depuis plusieurs semaines.
Ils ont du mal à reprendre une activité.
Tu veux une dernière parole, pour moi ?

Je t'aime ... comme jamais j'n'ai aimé ... et si j'n'ai pas su faire c'qu'il faut ... j'm'en excuse mais ... mais mon amour était sincère ...
Maint'nant, emmène moi .... très loin d'ici ....

Je t'emmène très loin. Et tu seras sauve.

Fait moi danser .... encore ... toute une nuit ... Ruff ...

A mon retour on partira et notre vie sera une danse.
Sans plus aucun problème, ni responsabilité. Je te le jure.

Dans un coin ... de paradis ? toi ... moi ... et les petits ?

Juste toi et moi la nuit, nous et les enfants le jour.

Oui ....

Et qui sais peut-être un jour toi, moi, Nolan, Léandro et ta petite princesse.

Ma petite ...

Notre princesse.

Oui ...

On y arrivera.

Tu y arriveras ...

Je t'aime.
Je fais çà part amour.
Même si j'ai pas toujours fait ce qu'il fallait.

Ne meurt pas, pas pour moi ... Plus que moi ...
Me laisse pas ... dans ces ténèbres ... toute seule ...

Ma chérie... tu ne te rendras compte de rien.
Et ... tu sais que partout où mon coeur sonne le tien l'accompagne ...
Et partout où tu seras je serai.

Oui ... oui ...
Je vais ... rêver ?

Oui ce sera peuplé de tes rêves.
Pense à nous quand je vais t'embrasser.

Dit aux garçons ... que maman les aime que ... que je les regarde

Tu es la plus forte.
Tu acceptes ...
Oui je leur dis tous les jours.

Qu'ils sont mes plus beaux trésors ...

Ils chantent pour toi.
Et vous êtes mes plus précieux, aussi.

Ils chantent ...

Oui, ils chantent.
Ils sont avec une partie de la troupe, en sécurité.
Je leur apprends tes danses

Ils me manquent, eux aussi ...

A ton réveil tu les verras.

A mon réveil ...

Juste un sommeil plein de doux rêves.
Tu m'en veux de ne pas te tuer ?

Oui ...

Je peux le faire si tu préfères.
Mais alors tu n'auras plus de chance de coin de paradis.
Avec nous.

Je n'mérite pas ... de rêver autant ...
Si c'est trop long ...
Tue moi ...

Si tu ne mérites pas tu devras faire en sorte de mériter quand je reviendrai.

Oui ...

Si je dois mourir, tu seras libérée de tout tourment ...
Et il ne te prendra pas.
Je te le promets.

Je lui ai ... dis oui ... pour elle ...

Dit quoi ?

J'ai ... tout accepté .... pour elle.
Je suis ... ton ennemi ... aussi ...
Eloigne les enfants ... de Luskan ...

Je sais.
Je me doute.
Et j'ai douté de nous.
On en reparlera.

Oui ...

Doux rêves mon ange, ma marquise, mon ange ...

Sur les joues de la rouquine, des larmes perlent, pleurant en silence ...
Elle savait ses chances de revoir le jour quasi impossible.
Ruff ne parviendrait pas, avec toute l'aide qu'il pouvait avoir, vaincre le Baron, et le voulait elle vraiment ?
Rester figer elle ne sait où ne lui plaisait pas, elle qui rêvait toujours de liberté.
Elle reste transie de peur à l'incertitude de son sort, à l'idée de ce sommeil peu naturel.
Son âme restera t-elle à jamais enfermée dans son corps ?!
Elle ne voulait pas, mais ne disait rien. Elle se résignait pour lui, pour tout ce mal qu'elle avait pu lui faire. Elle ne pouvait pas l'obliger à la tuer lui même.
Il ne le pouvait pas, non, il ne le pouvait pas ...
Elle était alors partagée entre l'espoir fou de revivre à ses côtés, et celui d'une mort certaine.
Si celle ci lui semblait douce au départ, elle était loin d'imaginer la situation présente.
Mais la peur pris le dessus, et elle tenta une dernière fois de sa voix faible, fatiguée par l'effort et timbrée par la peur ...

M'abandonne pas ...

Je ne t'ai jamais abandonné

Celui devenu Prince de Luskan, qui restera le pirate de son coeur, met alors fin aux adieux en l'embrassant, ultime baiser partagé. Le poison sur ses lèvres agit assez vite. La larme de celui qui aura tout enduré pour elle vient se fondre dans celle tatouée de noire. La peur au ventre, les lèvres de la gitane cessent peu à peu de s'animer, implorant intérieurement une sombre connaissance alors qu'elle se sent chavirer.

Pourtant, bien qu'elle repose comme endormie dans sa plus belle parrure, elle voit nettement du haut des cimes proche du camp gitan, celui qui la condamne par amour, mettre le feu à sa roulotte, et s'éloigner avec ses biens ...
Est ce là l'un de ses rêves ? Son imagination ? Une vision qu'on lui soumet ?! Une réalité partagée ?!
Oui ... Abondance ... ?!

Adieu mes anges ...

Et pendant que les morts vivants menacent la cité couverte d'un manteau blanc, que les armures animées apparaissent là où la belle l'avait souhaité un jour de peine ... Elsa, appelée Mystik ou Pandore ... portant de son aimé le doux nom de Marquise, se sera éteinte en secret, dans cette statue de rubis.
Et loin de ce corps innanimé, prisonnier pour sa propre protection, une naissance s'opère dans un cri. Un être nouveau déploie ses majestueuses ailes d'ébènes, prêt à poursuivre un chemin aux desseins plus sombres, emprunté par un souvenir, aujourd'hui éteint ...





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