[Validé][Barde/Chevalier noire][H] Malcérdia D'Avornis

Citation :

FICHE

Nom du compte joueur forum : Zax
Nom du compte joueur module : Lykela de Sankra
Nom du perso : Malcérdia D'Avornis
Race : Humaine
Age : 23
Alignement : Chaotique Mauvaise
Religion : Cyric
Classes et nombre de lvls : Barde 15 / DK 10
Arme de prédilection : Epée longue
Arts principaux : Violon, Harpe, "Peinture"
Langue : Commun, Abyssal (DK 10 de Cyric)
Trait de Caractère : Artistiquement corrompue, dérangée, fanatique, à l'humour décalé, lunatique.
Description physique :
Taille : 1m65
Apparence générale : Plutôt belle femme, se tient toujours bien droite
Peau : Très légèrement pâle, quelques cicatrices sur le corps
Cheveux : Longs, ébène, bien coiffés
Yeux : Bleu

Caractéristiques de base :
FOR : 14
DEX : 10
CON : 12
INT : 14
SAG : 10
CHA : 16 (montée full charisme par la suite à priori)

BG :
- Chapitre 1 : Que la mort s'abatte sur tous ceux qui s'opposent à Cyric.
- Chapitre 2 : Inclinez-vous devant son pouvoir suprême et apportez-lui le sang de ceux qui ne croient pas en sa supériorité absolue
- Chapitre 3 : Craignez et obéissez à ceux qui détiennent l'autorité
- Chapitre 4 : Tuez les faibles, les individus bienveillants et les faux prophètes
- Chapitre 5 : Donnez la mort à ceux qui cherchent à contrecarrer les plans du culte ou à ceux qui cherchent à rétablir l'ordre, la paix et la loi
- Chapitre 6 : Cyric est la seule autorité, le seul ordre, la seule loi
- Chapitre 7 : Faites en sorte de ne pas déclencher de guerres ouvertes, car de faux dieux récupéreraient alors le fruit de vos actes
- Chapitre 8 : Abattez un adversaire à la fois et maintenez une ambiance malsaine de peur et de conflits.
- Chapitre 9 : Souvenez-vous que la fin justifie tous les moyens

Je prie en mains le violon que mes parents m'avaient offert pour mon anniversaire. Il était encore quasiment neuf, tellement j'en avais prit soin. Précautionneusement, comme s'il s'agissait de ma propre vie, je le positionnais. L'archet vint presque de lui même se poser sur les cordes. Je prenais une grande inspiration, relisant une dernière fois la partition. Cette fois-ci, je voulais y arriver sans une faute.

L'archet glissa sur les cordes, et la musique commença à se faire entendre. Une note, deux notes, trois notes... Elles s'enchaînaient, avec plus ou moins de difficultés, alors que je m'efforçais de rester concentrée.

Soudain, un bruit étranger vint troubler la mélodie. La porte de ma chambre s'ouvrit lentement. Mes mains s'immobilisèrent alors que je levais le regard vers l'inconnu. Puis, tout mon corps imita mes mains quand j'aperçus des corps, inertes, au sol, derrière l'inconnu. Corps qui portaient les vêtements de mes parents... Mes yeux s'emplirent d'incompréhension, de frayeur, d'horreur et de tristesse.

L'homme s'avança vers moi. Mon archet et mon violon tombèrent par terre. Je voulu crier mais aucun son ne sortit de ma bouche. Calmement, l'assassin se baissa pour récupérer l'instrument de musique. Paralysée, je le regardais me le rendre.

- "Joue", m'intima-t-il alors de sa voix, si douce, qu'elle en paraîssait iréelle.

Il déposa l'instrument entre mes doigts et attendit. Après quelques instants, perdue et aux bords des larmes, je lui obéissais. La musique légère et joyeuse qui figurait sur ma partition contrasta avec l'ambience qui pesait sur ma maison, me glaçant encore plus le sang.

Tétanisée, plusieurs fausses notes fiurent irruption dans la mélodie. L'assassin écouta néanmoins sans m'interrompre. Alors qu'à la fin de la partition, mon violon fit silence, il ne réagit pas. Il attendit, quelques instants, muet, en me fixant. Puis il commença à dire des choses que je ne compris pas, ses mains traçant des arabesques dans les airs. Je voulus en profiter pour fuir, mais d'un coup, alors que je passais près de lui, tous mes membres refusèrent de m'obéir.

Il se détourna alors de moi pour s'avançer vers les cadavres qui figuraient à présent pleinement dans mon champ de vision. Mes yeux auraient voulu se fermer, laisser couler des larmes, mais je demeurais désespéremment paralysée. L'inconnu dégagea une dague d'un étui, et commença à défigurer les corps. Ses doigts plongèrent dans le sang qui s'accumulait sur le sol, et il commença à peindre sur les meubles et les murs. Je perdis connaissance.

Mes yeux ne se rouvrirent que bien plus tard, et un mal de crâne vivace m'acceuillit... Accompagné d'une série de mauvaises nouvelles. Je sentis la première en essayant de bouger un peu : mes pieds et mes poings avaient été attachés. La deuxième arriva quand, à grand renfort d'efforts, je parvins à me tirer hors de la tente où je me trouvais. A peine avais-je mis le nez dehors, que son regard se tourna vers moi. A dire vrai, j'eu même l'impression qu'il regardait vers moi avant que je ne sois sortie.

Affolée, je jetais un regard autour à la recherche d'une échappatoire, une quelconque lueur d'espoir. Le soleil se couchait, l'assassin était assit devant un feu au-dessus duquel il faisait cuir de la viande. Autour de nous... Une forêt, épaisse, à perte de vue. Un peu plus loin, un cheval était à un arbre.

- "Tu peux approcher." me fit il simplement, avant de croquer dans un bout de viande.

Ces mots me firent prendre conscience qu'il faisait plutôt très froid. Je ne répondis rien, et restais dans mon coin. Il mangea tranquilement, silencieux, sans me prêter attention. A bout d'une longue heure, je finis par me rapprocher du feu, me traînant difficilement par terre. Il me lança sous le nez le morceau de viande qu'il restait. Je le dévorais.

Nous restâmes silencieux quelques heures encore, puis il commença à ranger notre campement. Il attacha tout son paquetage sur le cheval, tout sauf une coupe, puis revint vers moi, une arbalète, chargée, à la main. A la vue de l'arme, je reculais vivement. Un vague sourire apparut sur ses lèvres. Il pointa l'arme sur moi et tira.

Le carreau passa non loin de moi, pour venir transperçer de part en part un rat qui courrait derrière moi.

- "Vois-tu... Je suis plus qu'habile. Donc, quand je t'aurais détachée...", commença-t-il, tout en rechargeant son arbalète. "Inutile de tenter de t'enfuir. Et sache que même lorsque tu as l'impression que je dors... Tu ne pourras rien. Compris ?"

J'acquiessais vivement. Il s'approcha de moi et me souleva, pour que mes yeux soient à la hauteur des siens.

- "Non, tu n'as rien compris..."

Il me lança plus loin et recommença à réciter une incantation à laquelle je ne compris rien. Le carreau commença à rougeoyer d'énergie négative. Je reculais à nouveau, mais il fut sur moi en moins de deux, m'aggripant de sa main libre par la gorge.

- "Regarde... Regarde bien ce carreau, cette énergie qui l'enveloppe."

L'espace d'un instant, j'eu presque l'impression de perçevoir l'envie de sang, de vie, qui pulsait du carreau. Ou peut-être de l'homme...

- "Et apprends que jamais tu ne pourras rien contre elle. Qu'elle est capable de te réduire à néant en un clin d'oeil, ou mieux encore, de te faire fléchir en quelques instants... Le reconnais-tu ?"

- "Oui !", criais-je, à bout.

Mais ce simple mot sonnait plus comme une supplique... Et il le savait bien. Il approcha le carreau de mon épaule, et fit glisser la pointe sur ma peau. L'énergie négative fendit celle-ci, laissant couler mon sang. Il enfonça alors la pointe dans la plaie. J'en hurlais, me débattant. Il me plaqua contre le sol, et arracha le carreau d'un coup sec. Il saisit ensuite entre ses doigts la coupe qu'il avait laissée dehors, et vint recuillir mon sang dedans.

Une fois qu'il en eut assez, il se releva et me regarda. Il fit mine de trinquer, et but mon sang.

- "Mhh.. Toujours aussi délicieux. Bref ! En route."

Nos voyages s'effectuèrent tous de nuit. Je ne tentais rien pour m'enfuir, et nous demeurâmes silencieux. Au bout de quelques jours, je finis par lui adresser la parole, mais il ne répondit pas. Nous arrivâmes finalement à une petite maison en bois. Il attache sa monture à l'extérieur, et me fit entrer. L'intérieur était sommaire : De quoi faire à manger, un lit, quelques meubles. Seule une chose venait troubler ce décor pitoresque. Une magnifique harpe sur pied, en argent et en ébène.

Il referma la porte derrière moi. Faisant un pas, je remarquai, sur le sol, de vieilles tâches rouges, persistantes, que l'on avait apparemment tenté d'effaçer. Il m'invita à prendre place. Je m'asseyais, pas rassurée du tout. Il fit de même, derrière la harpe, ses mains venant caresser cette dernière.

- "Je tenais... à te faire écouter ceci.", m'expliqua-t-il finalement.

Ses doigts glissèrent alors sur les cordes, et il commença à jouer. Une mélodie magnifique, envoutante, presque parfaite. Mais tellement sombre, tellement noire... J'écoutais, n'osant presque respirer.

- "Apprécies-tu ?"

- "C'est... divin", laissais-je tombé dans un souffle, sincère pour la première fois.

Ma réponse le fit doucement sourire.

- "Voudrais-tu que je t'enseigne ?"

J'hésitais un instant, ne sachant quoi répondre. Il recommença à jouer un autre air, me laissant réfléchir. Il me faisait peur... Et il avait tué mes parents. A ce souvenir, je me crispais et manquais de fondre en larmes. Pourtant, il jouait si bien, si bien...

- "Alors ? Réponds bien, tu n'auras deux fois ce choix..."

Et il continuait à jouer, de mieux en mieux. Je me levais pour faire quelques pas, tiraillée par ce dilemne. Je sentais clairement son regard, posé sur moi. Prédateur...

- "Je...", commençais-je avant de ravaler ma salive. "J'accepte..."

- "Par peur ou par choix ?"

La question me figea sur place. Qu'attendait-il comme réponse ? Je voulais juste, me réveiller, tout ceci ne pouvait qu'être un cauchemar...

- "...Par choix.", laissais-je finalement tomber.

Trois notes, deux notes, une note... Sa musique ralentit doucement, jusqu'à s'arrêter.

- "Mensonge...", me souffla-t-il alors à mi-voix, presque comme une déclaration d'amour.

Ce petit mot, simple mot, sembla résonner dans mon esprit, puis soudain une fois qu'il ne fut plus audible, les cordes de la harpe hurlèrent sous les doigts de l'assassin. Je m'effondrais au sol, joignant mes cris à ceux de la harpe. Dans ma douleur, je perçus vaguement qu'il quittait sa harpe, et pourtant, la musique persista... Il s'approcha de moi, et je connus pour la première fois la torture.

Je m'éveillai à nouveau, un temps indéterminé après, tout mon corps me brûlant. Chaque geste m'arrachait un long gémissement, à tel point que je me résignais finalement à ne surtout pas bouger. Il me sembla néanmoins que je devais être à peu près... entière.

Je jetais un regard autour. Il m'avait allongée, sur le lit. Il semblait absent. Voir plus de choses m'aurait demandé de tourner la tête, ce que je désirais éviter à tout prix. Je posais alors les yeux sur le plafond... Ma gorge était sèche, et j'avais encore mal, si mal. Je revoyais, mon sang, ma peau... J'en souffrais encore plus.

La porte s'ouvrit. Il s'approcha de moi. Je fis mine de me lever pour fuir, me mais recouchais aussitôt, criant de douleur. Entière peut-être pas, mais pas franchement indemne... Il me regarda. Je lui rendis ce regard, perdue et apeurée, refusant obstinément de penser que ne serait-ce d'une fraction de tout ceci pouvait être réelle.

- "Enfin réveillée...", commenta-t-il. Seul un long silence lui répondit. Il n'y avait rien d'autre à répondre, et puis parler me ferait trop mal. "Je me suis souvent demandé une chose, pendant ton inconscience... Pourquoi diable m'embêterais-je à te laisser en vie ?"

Par instinct de survie, je voulus répondre quelque chose, mais je ne voyais désespéremment pas quoi. Il se pencha sur moi, posant son oreille près de mes lèvres.

- "Mh ? Ah oui, c'est vrai... C'est plus amusant. Où avais-je la tête !"

- "Ferais tout... vous voudrez", parvins-je vaguement à bredouiller.

- "Que tu m'obéisses ? Evidemment ! Cela allait de soit. D'ailleurs... Lève toi."

Une lueur de peur traversa mes yeux à l'idée de douleur que ce geste allait me demander.

- "Ah... Peut-être veut tu encore que nous jouions ?", ajouta-t-il devant mon immobilité. Sa main droite vint aussitôt s'emparer de dague, la sortant de son étui.

NON ! Tout sauf ça ! Je me dépêchais de me redresser et mettre les pieds au sol. Tout mon corps se rebella, et je tombais au sol en criant, incapable de tenir sur mes jambes. La chute rouvrit certaines de mes blessures. Il me regarda un moment, gémir au sol, avant de reprendre la parole.

- "Sache qu'avec moi tu pourras venger ceux qui ont commandité le meurtre de tes parents."

A partir de cet instant et pour les années qui allaient suivre, je le servis et lui obéis, pendant qu'il m'enseignait ses arts. Prétendument, la musique. Je ne me rendis pas compte, on ne voulut pas me rendre compte, qu'en plus de tout cela, j'eu droit à des cours supplémentaires.

Cela faisait longtemps qu'il m'avait prévu une leçon bien particulière, que selon lui je n'oublierai jamais. Je dois avouer que commençant à le connaître un peu, je ne savais guère trop si je devais m'en réjouir ou en pleurer d'avance. Mais le jour arriva enfin.

- "Aujourd'hui, ma petite Malcérdia, comme promis... C'est peinture ! Et pour peindre... Que faut-il ?"

- "Un pinceau."

Il s'approcha de la commode, et ouvrit un tirroir. Il se retourna vers moi et me présenta une dague. J'haussais un sourcil, surprise, avant de les froncer. Je le regardais, attendant vaguement une explication, mais rien ne vint, il restait là à me l'offrir... De la peinture, avec une dague... Je chassais cette idée de ma tête et vint accepter ce présent.

- "Notre toile nous attend...", laissa-t-il alors tomber, avant de sortir de la cabane. Je lui emboitais le pas après avoir prit le fourreau de ma dague. Sur le chemin, je ne posais aucune question, sachant parfaitement que c'était vain.

Nous arrivâmes finalement près d'une ferme, dans laquelle nous entrâmes tranquilement. Connaissant visiblement les lieux, il me conduisit directement dans une chambre. Entrant, je pus voir, attaché sur le lit, un homme. Nu. Probablement inconscient. Je tournais mon regard, interrogateur, vers mon maître.

- "Voici ta toile, ma chère."

Ne pouvant plus repousser plus l'évident, je reportais mon attention, choquée, sur l'homme. L'espace de quelques instants, mon regard alla d'un homme à l'autre. Toujours ce fichu cauchemard... Je n'avais plus le choix. Et puis.. Je finirais bien par me réveiller... Oh oui, un doux réveil, dans ma chambre avec mon violon, et mes parents à côté.

Mes parents... Tout en pensant à eux, à leur mort, à la mise en scène de leur mort, j'approchai de l'humain allongé sur le lit. Mon maître fit claquer la porte de la chambre. La douleur réveilla l'inconnu, pour un ultime moment de conscience avant qu'il ne sombre...

Je ne m'arrêtai, que lorsqu'il n'y eu plus une goutte de sang à tapisser dans la pièce. Ma respiration était encore rapide, bien que je n'ai rien fait de très sportif. Mon maître observa avec moi le résultat. Sur les murs des griffures impreignées de sang, les couvertures entièrement rouges, des gouttes coulant jusqu'au sol pour entourer le lit d'une barrière de sang... Et pour couronner le tout, les oreillers avaient été vidés de leurs plumes, et celle-ci dispersées sur la scène, laissant presque croire qu'un ange avait été égorgé ici. Le corps en lui même gisait au milieu, entièrement ouvert.

- "Pour une première fois, ça n'est pas mal du tout.", conclue-t-il. "C'était un prêtre de Torm, au fait."

Finalement, j'en pleurais autant que j'en riais.

Après cette première fois, il m'est arrivé d'encore peindre pas mal de fois. Selon mon maître, je m'améliorais, ainsi qu'à la harpe et au violon. Je m'améliorais tant, qu'il désirait me faire une surprise. Une surprise... Que pouvait-il bien inventer de plus ? Pourtant, je l'en savais capable, et redoutais déjà cet instant.

Une fois n'est pas coutume, avant de partir, il me fit encore un cadeau. Cette fois-ci, il s'agissait d'une robe noire, avec quelques touches de mauve et d'argenté. A sa demande, je la revêtis, et nous nous en allâmes.

Notre destination ne fut autre que ce qui ressemblait à un Temple. L'intérieur le confirma, tout de mauve et de noir, comme ma robe. Un brin opressée et impresionnée, je collais aux pas de mon maître. A mi-voix, il m'informa qu'à présent je devais imiter chacun de ses gestes. J'acquiessais doucement, rassurée seulement par le fait que malgré les circonstances, il n'avait pas changé : Toujours aussi peu rassurant.

Nous entrâmes dans ce qui semblait être la salle prinçipale, vaste, remplie, de bancs et des gens. Au fond trônait un autel, derrière lequel un homme tonnait des mots dont j'aurais préféré ne pas comprendre le sens. Mon maître marcha jusqu'à lui, et s'agenouilla. Je l'imitais, juste un peu en retrait. Cette nuit ne se terminerait donc jamais...

- "Gloire, Votre Fatalité."

- "Gloire, Chevalier. Qu'ammenez-vous cette fois ?"

- "Seulement une... élève."

- "Soit. Prenez place !"

Le dit Chevalier se releva et alla rejoindre la place qui lui était visiblement attribuée, debout sur la gauche. Je vins me placer à ses côtés. Quelques autres personnes arrivèrent encore, et vinrent pour la plupart s'asseoir parmi les autres sur les bancs. Puis, finalement, la cérémonie commença.

Le Haut Prêtre débuta son prêche. Ses paroles, bien qu'intéressantes, me frappèrent moins que l'ambience qui régnait dans l'assemblée. Je n'avais jamais vu mon maître ainsi, à part peut-être lorsqu'il "peignait", et encore... Peut-être qu'en fait, ce qui était étonnant, c'est que les paroles du prêtre ne me choquaient pas. A présent que j'étais au pied du mur, je réalisais, combien j'aurais du m'y attendre. Les derniers mots du prêtre dissipèrent mes doutes.

- "... Et pour que vienne l'avènement de l'Unique ! Pour que règne sur Féérune le Soleil Noir ! Pour CYRIC !"

Mon âme trembla alors que chacune des personnes présentes reprenait en choeur les paroles du prêtre. Paralysée comme lors de ma première rencontre avec mon maître, je regardais une femme se faire guider jusqu'à l'autel, hurlant et se démenant. Elle fut sacrifiée, sous mes yeux, pour la Gloire de Cyric. Elle me rappela presque, ces gens que mon maître avait tué, et ces gens... que moi j'avais assassiné.

Une fois la cérémonie clôturée, les gens commencèrent à sortir. Je demeurais figée, fixant l'autel ensanglanté comme mes peintures. Mon maître s'en alla à son tour. Il dut me flanquer un coup pour me faire réagir. Je le suivais, ayant encore du mal à réaliser. Cela n'était pas un rêve, n'est-ce pas ?

Une fois loin des autres, il me glissa une phrase tout bas, au creu de mon oreille, avant de s'en aller en riant et louant l'Unique.

"Sers le Prince, ou le Prince se servira de toi."

Cyric... Involontairement, j'avais servi Cyric, été sous les ordres d'un de ses Chevaliers, apprit de lui qui avait assassiné mes parents, et tué des gens en sa compagnie. Etait-ce grave ? Au final, je n'en étais plus tout à fait sûre. La question aurait presque même été "Est-ce bien", ou "Ais-je apprécié". Je crois qu'au final, même si je persistais à me mentir, j'en étais venue à apprécier l'enseignement qu'il m'avait jusqu'alors prodigué, oui... Grâce à sa méthode de peinture, je m'étais épanouie. Alors pourquoi... Ne pas continuer...

Le lendemain, je revoyais mon maître.

- "Ton enseignement commence.", me dit-il simplement. J'acquiessais doucement, m'y étant attendue.

A partir de cet instant, et pour tous les autres instants qui allaient suivre, Cyric faisait partie de ma vie. Il devint, avec mon maître et mon apprentissage, ma seule préoccupation. Le Chevalier m'expliqua, dans chacune nos toiles, quels éléments que je n'avais à l'époque pas remarqués, faisaient référence à l'Unique. A présent, mes toiles elles aussi seraient marquées. Je m'y employais, testant divers procédés, techniques. Je commençais également à prier.

Je découvrais également le Clergé auquel était affilié mon maître et son fonctionnement, apprenant les curieuses relations et coutumes qui le régissait. Curieuses peut-être mais... Amusantes et séduisantes.

Quelques temps après, il me conduisit dans les geôles de l'un de nos Temples. Nos pas nous arrêtèrent face à la dernière cellule, où croupissait un homme.

- "Un soldat bainite... Qui refuse l'évidence", m'expliqua mon maître. "Accorde lui l'honneur d'entendre et d'accepter la Vérité."

J'en esquissais un grand sourire. Enfin pouvoir passer de l'autre côté... Tout en servant Cyric en prime. Que demander de plus ?

- "Avec joie, mon maître."

- "Je te regarderai faire..."

Mon sourire ne quitta pas mes lèvres. Je m'étais entraînée en secret ces derniers temps, il allait être surpris...

Je conduisis le bainite dans la salle torture et les festivités commencèrent. Tout se déroula à peu près correctement, même si mon maître ne se montra pas satisfait outre mesure. Le soldat quant à lui avoua tout. Que que lui même avait déjà servi l'Unique par le passé en mentant, que Cyric était l'Universel, que son avènement était proche et inévitable, que Baine n'était qu'un faux dieu qui fléchirait bientôt sous la Puissance de l'Unique. Rien que la Vérité, en somme.

Mon maître me quitta, et je restais là à m'amuser avec le militaire.

Le temps passa encore et ma foi s'affermit, de même que mes arts et mon maniement de l'arme de prédilection de l'Universel. Comme beaucoup de fois auparavant, mon maître me fit convoquer. Je ne le fis pas attendre.

- "Vous m'avez faite demander, maître ?"

- "Tu as bien progressé, Malcérdia... L'heure est venue de montrer au Soleil Noir que tu le sers bien, et aux hérétiques et aux faibles qu'ils sont dans l'erreur."

- "Je ne vis que pour cela, maître."

- "Que pour cela... Et pour venger tes parents, n'est-ce pas ?"

J'en restais interdite un instant. Je les avais complètement oubliés. Et où voulait-il en venir ?...

- "Cyric passera toujours avant mes intérêts personnels", répondis-je prudemment.

- "Bien ! Tu vas donc avoir l'occasion de joindre les deux... L'homme qui a commandité le meurtre de tes parents se nomme Szels. C'est un prêtre de l'Unique qui s'est malheureusement... laissé aveuglé. Il a baffoué le Saint Dogme et de par sa faute une guerre non désirée va être déclenché. De tels actes ne peuvent être laissés impunis... Il doit mourir. Maintenant que tu es fin prête... Cette tâchée sacrée t'incombe."

- "Je ne faillirai pas, maître."

Il me tendit un parchemin cacheté.

- "Tout ce que tu as besoin de savoir se trouve là. Va."

J'acquiessais, glissant la lettre dans une poche avant de prendre congés. Tuer un prêtre... Si c'était pour la Gloire de l'Universel, après tout, nul sacrifice n'était trop grand et nulle action impossible. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi il venait me parler de mes parents... Ils étaient très bien où ils étaient, dans la terre rongés par les vers.

Elle était là. Ma proie. Je dégainais.

- "Déviant !"

Le prêtre se retourna alors que je nous fis disparaître dans les ténèbres.

- "Des accusations pèsent sur vous... Et vous allez aller vous en expliquer avec le Saint Prince !"

Alors que je parlais, le prêtre sortit de la zone de ténèbres. J'entendis une volée de flèches s'abattre... Puis je sentis l'une d'elles m'effleurer. Un filet de sang coula sur ma hanche. Je jurais, avant de passer sous invisiblité.

Je quittais à mon tour les ténèbres... Pour découvrir des archers non loin, et le prêtre en train de batailler contre deux guerriers. Une incantation fit faire un bond à mon coeur, et à juste titre, puisque presque aussitôt je vis des projectiles magiques fonçer sur moi. Je me précipitai vers leur source, encaissant les chocs. L'arcaniste avait déjà commencé un deuxième sort, mais je pu heureusement l'interrompre. Il tenta de fuir, mais je l'abattis avant.

Une flèche me rata de peu. Je m'adossais rapidement à un arbre, reprenant ma respiration. Hérétiques d'archers, où se cachaient-ils... J'invoquais un ours et je profitais de sa taille pour me dissimuler tout en pouvant avancer. Une flèche se ficha dans l'animal mais il continua à avancer, redoublant d'efforts, et moi avec. Nous fûmes sur l'archer alors que deux autres flèches transperçaient mon invocation. L'archer n'eut guère un meilleur sort.

Je me précipitais sur un autre tireur à distance que j'avais repéré. Une flèche vint se ficher dans ma cuisse, me faisant trébucher. Pour une raison que j'ignorais, l'archer ficha le camp. J'en profitais pour m'ôter la flèche avant de me soigner. Je n'aurais bientôt plus de sorts... Abrutis d'hérétiques, puissent-ils souffrir l'éternité !

Je me relevais tant bien que mal, cherchant à repérer ma proie. Je ne vis que ce qui devait être son cadavre, que des archers tentaient de me voler. Je pressais le pas, boitillant. Alors que je passais à côté du cadavre d'un autre archer, une idée me vint... Je ramassais l'arc qu'il tenait encore mains et me servis en flèches. Ils allaient voir, ce que ça faisait, de se faire tirer dessus.

Je parvins à récupérer le petit retard que j'avais, et les dépassais, prenant garde à rester suffisamment loin pour ne pas me faire repérer. Après avoir trouvé un endroit adéquat, je lançais un rapide sort, me positionnais et encochais une flèche. Plus qu'à attendre... Une fois qu'ils se rapprochèrent, je commençais à viser l'un d'eux. Le bruit de la corde attira leur attention, mais trop tard, je laissais partir la flèche. Elle vint transperçer ma cible, pas vraiment là où je voulais, mais cela suffirait.

Le second essayait encochait presque déjà. Je me ruais vers lui, et il décocha. Mon coeur tresailla, mais heureusement la flèche dissipa mon double illusoire. L'archer périt peu après.

Je me laissais tomber au sol, près du cadavre du prêtre, reprenant mon souffle. Une embuscade... Réalisant à peu près la situation, je concluais que je n'aurais pas dut à survivre. Seuls mes ténèbres initiaux m'avaient laissés une petite chance. J'arrachais tout de même au prêtre son symbole divin, pour preuve de la réussite de ma mission.

Je jetais l'amulette de Cyric sur le bureau de mon maître. Celui esquissa un sourire.

- "Voici, mon maître."

- "Beau travail, Malcérdia. Pour te féliciter... J'aurais encore une surprise pour toi, d'ici quelques jours."

- "Merci, mon maître."

Je m'inclinais.

- "Tu peux disposer."

- "Hmm, avant cela, maître... J'aurais voulu vous jouer un nouveau morceau de ma composition, afin d'avoir votre avis, si bien sûr vous le voulez bien"

- "Fais donc."

Je pris mon violon et l'archet, et entamais mon fameux morceau. Son visage trahit l'espace d'un instant de la surprise, lorsqu'il reconnut l'air qu'il m'avait autrefois joué, ce premier air qui m'avait convaincue de le servir. Mais son étonnement arriva à son paroxisme quand il s'apperçu, hélas trop tard pour lui, que j'avais soigneusement modifié son air afin de le rendre magique. Le sort s'abattu sur lui et je le vis bien tenter de le repousser, essayant même de se jeter sur moi mais il était trop tard. Il se figea avant de pouvoir m'atteindre. Un doux sourire vint étreindre mes lèvres.

- "Trahison...", lui murmurais-je alors tout bas alors, aussi amoureusement qu'il m'avait dit jadis "Mensonge". Je vins déposer un baiser sur ses lèvres. "L'hérésie se doit d'être punie. Et ta faiblesse est insulte à Cyric... Vouloir me tendre une embuscade, et pas en personne en plus... Tss.. Seule la mort pourra, avec le temps, te purifier... Peut-être"

Un rire m'échappa, puis je me mis à jouer un nouvel air, fatal. Les dernières notes de ma mélodie mourrurent en même temps que lui. Je le soulevai délicatement et vint l'allonger sur son bureau. Je lui fermais les yeux. Son amulette lui fut passée autour du cou, bien centrée. Dégageant ma lame de son fourreau, je viens la placer dans les mains mon maître, refermant celles-ci sur le pommeau, tel un roi dans son tombeau. Avec son sang, je dessinais sur le mur derrière sa tête un grand Soleil Noir. Les autres furent couverts de phrases Saintes. J'attachais également, tout autour du bureau, des girlandes, faites à partir de ses intestins. Chacune de ses dents inférieures lui furent arrachées et plantées dans ses bras en guise de décoration. Finalement, sur le bureau, je gravais dans le bois :

"Ici tu reposes enfin toi mon maître
Qu'ainsi finissent les faibles et les traîtres"

Le soir même, je fis prévenir la garde qu'un corps avait été retrouvé. Ils vinrent voir le lieu que je leur avais indiqué. Ils déclenchèrent le piège sommaire que j'avais laissé, déclenchant un feu qui ravagea bientôt tout la maison. De loin, j'observais les flammes dévorer ce lieu que j'avais tant fréquenté, et, du moins l'imaginais-je, le corps de mon maître. Désormais, il n'y avait plus que Cyric dans ma vie. Posant un genoux à terre, je me mis à prier. Quelque chose, que je n'avais encore jamais ressenti jusqu'à présent, m'étreignit alors. A la fin de ma prière, je su que je n'étais plus la même.

Il fut ma plus belle toile.

Validé.
Il manque dans le BG l'aspect entraînement martial, mais j'ai retrouvé l'utilisation des pouvoirs du DK.

Au chaud au cimetière

Rejouée de temps à autres. Possibilité de rajouter l'abyssal comme langue en tant que DK de Cyric 10 en passant?

Je le ressors.

Oui, tu as de quoi avoir l'abyssal, tu as assez en intelligence et c'est une langue sans justification pour les DK 5+