[Discours]

(HRP : Ici les discours du Seigneur Castelazur et des notables des Dix-Cités qui voudront en faire.)

DISCOURS D'INTRONISATION

Peuple de Lorgol, peuple du Nord,

Mon devoir, ma responsabilité, mon ambition est celle de l'union de tous ceux qui veulent la victoire du Nord. Que nul ne doute en cette minute que je ne faillirai pas à ma mission. Je veux l'unité. Je suis le garant de l'unité. Et s'il le faut je serai unitaire pour tous les autres.

Nordiste de toutes les provinces, nous sommes les citoyens d’un vieux pays qui a surmonté bien des épreuves et bien des drames. Nous sommes les citoyens d’un vieux pays qui s’est toujours relevé quand on le croyait terrassé, qui a toujours résisté quand tout le monde l'imaginait vaincu, qui a toujours repris son essor quand on le pensait condamné à la décadence.

Il y a dans le peuple nordique une énergie qui vient du fond des âges et qui resurgit quand tout semble perdu. Tant de fois le Nord parut sur le point de se défaire, tant de fois il sut se ressaisir ! Tant de fois il parut sur le point de s'effacer, tant de fois il étonna le monde en ressuscitant !

Il y a des pays qui sont portés à la grandeur par le patient et laborieux effort d’un peuple persévérant.

Alors que le monde se met à douter du Nord, et que les nordistes eux-mêmes s'interrogent, voilà qu'une fois de plus, des tréfonds du pays je sens monter cette volonté de renouveau que je veux incarner et par laquelle je veux vaincre la fatalité. Cette force que j'imagine, elle est en vous. Elle est dans cette foule immense rassemblée ce soir à Lorgol.

Vous êtes les héritiers d’une grande histoire. Vous êtes les héritiers de tous ceux qui refusent l'idée même du renoncement, qui connaissent le sens des mots résistance, honneur, lutte, courage, fierté et grandeur, et pour lesquels par dessus tout le Nord n'est pas une pensée morte mais une idée vivante.

Le Nord ne se définit pas seulement par ce à quoi il s’est opposé – la sauvagerie de la Coalition et des Géants, le symposium sclérosé, la féodalité padhiverienne, l'aveuglement des clergés du Sud, l'incompétence crasse ou la charité forcenée– mais aussi par ce qu’il propose.

Le Nord ce n'est pas seulement le contraire de Padhiver ; ce n'est pas seulement l'antithèse de Karhak Drim. Ce n'est pas non plus uniquement la méritocratie.

Le Nord, c'est l'union des peuples, le respect de l'autre et la solidarité des peuples.

C'est l'existence d'une chance pour tous garantie par les devoirs de chacun

C'est la souveraineté du Nord garantie par la souveraineté des meilleurs

C'est l'espérance de la Grandeur

C'est la volonté de l'Unité

C'est la foi dans la raison, dans les Dieux et dans le progrès

C'est le mérite

C'est la dévotion au Nord comme condition de la liberté

A ceux qui veulent l'ordre sans le mouvement, je dis que le Nord est un idéal de progrès, et que dans un monde qui change le Nord immobile est vouée au déclin ; Erkenbrand l'a prouvé.

A ceux qui veulent le mouvement sans l’ordre je dis que le désordre soumet les peuples au hasard et retire leur destin de leurs mains , ce qui est le contraire du Nord, maître de sa destinée.

Je veux dire que le Nord n'est pas un modèle figé pour l'éternité mais un projet toujours inachevé, un élan du coeur et de l'esprit, un idéal de civilisation, un rêve d'universalité.

Avant de venir jusqu'ici, je me suis arrêté devant le mémorial de Lorgol.

Dans ce lieu où le silence se fait d’autant plus pesant qu’il fut un jour rempli de la fureur et du fracas des armes, on a l’impression d’entendre, sortant de la terre où furent versés tant de larmes et de sang, ce cri qui fut celui de tous les survivants de cet enfer : « plus jamais ça ! »

Plus jamais un tel carnage !

Comme une tragédie antique, implacablement, chaque guerre appelait la suivante, le meurtre appelait le meurtre, la vengeance appelait la vengeance.

Le Nord que la guerre a si souvent meurtrie, le Nord qui à force de violence avait fini par faire naître au milieu de la civilisation la pire des barbaries.

Le Nord un jour a décidé de surmonter les haines qui l'entraînaient vers l'abîme. Le Nord est à présent unifié, sous ma bienveillante direction. Les Gouverneurs du Nord et moi-même porteront haut ce rêve, notre rêve, le rêve de tout un peuple, de toute cette foule réunie ici.

Car il existe une conscience nordique, qui vient de l’histoire la plus ancienne, qui vient de la civilisation, qui vient de la religion.

Le grand dessein de l’unité nordique n’est pas une chimère parce que le Nord rêve depuis toujours de cette unité que les souvenirs de Lorgol et du joug de Froideval font vivre dans l’esprit de chaque nordique tout à la fois comme une nostalgie et comme un projet.

L'unité du Nord a commencé à devenir à nouveau possible quand les Nordiques se sont mis à croire pour eux-mêmes à la force des principes qu'ils voulaient enseigner aux autres hommes.

Le Nord pour agir, plus pour subir.

Le Nord pour vouloir, plus pour renoncer.

Le Nord pour mettre en commun nos forces, plus pour partager nos faiblesses.

Le Nord pour se protéger, plus pour nous laisser envahir.

Le Nord pour la méritocratie, plus pour la médiocratie.

Je veux le Nord, mais pas un Nord au rabais, un Nord médiocre, un Nord sans amibition qui se contenterait d'empêcher les Cités d'agir sans s'en donner à elle-même les moyens

Je veux le Nord, mais pas un Nord paralysé par ses contradictions, un Nord immobile, quand dans le monde tel qu'il est, l'immobilité est mortelle.

Je veux le Nord, car sans le Nord, Lorgol n'est rien.

Ne subissez plus votre Destin.

Soyez les acteurs de vos vies. L'initiative individuelle est à nouveau encouragée. Reconstruisez Belle-Prairie ! Investissez ! Engagez-vous dans la Garde et montez les grades ! Enrichissez-vous !

Mon règne commence. Et il sera ce par quoi le peuple lorgolite se réconciliera avec le Nord. Je ne serais pas le dirigeant d'une partie des Cités contre une autre. Je serais le dirigeant du Nord tout entier.

Mon règne.

Il est ce par quoi les peuples du Nord retrouvera l'ambition de vaincre.

Il est ce par quoi chaque jeune vivant dans le Val Bise pourra avoir des rêves plus grands que ceux de leurs parents.

Quel plus bel objectif assigner à la politique que celui de permettre à la jeunesse d’avoir de grands rêves et de les vivre ? Parce que ce sont les rêves qui poussent la jeunesse à aller jusqu’au bout d’elle-même et parce que c’est après les rêves de sa jeunesse que l’homme court toute sa vie.

Vive Lorgol !

Vive le Nord !

Vive l'Empereur !


(Vos réactions possibles après ce discours, vos PJs pouvant s'y trouver et y assister. D'autres discours d'autres gouverneurs sont possibles à la suite de celui-ci)
(Discours inspiré d'un homme politique célèbre...Gnhihihihi)

Après les discours des différents gouverneurs, un homme en armure se lève pour prendre la parole.
Son armure plastron est frappé du sceau de la Chevalerie Lorgolite.

La réponse de la Chevalerie Lorgolite :

Empereur CastelAzur,

Nous vous avons tous compris !

Je sais ce qui s'est passé ici. Je vois ce que vous voulez faire. Je vois que la route que vous voulez ouvrir dans le Nord, c'est celle de la rénovation et de l'unicité.

Je dis la rénovation à tous égards. Mais très justement vous avez voulu que celle-ci commence par le commencement, c'est à dire par les institutions, et c'est pourquoi me voilà. Et je dis l'unicité parce que vous offrez ce spectacle magnifique d'hommes et femmes qui, d'un bout à l'autre du pays, quelles que soient leurs religions, leurs passifs, leurs cités, communient dans la même ardeur et avancent vers un même but.

Eh bien ! de tout cela, je prends acte au nom de la Chevalerie Lorgolite et je déclare, qu'à partir d'aujourd'hui, la Chevalerie considère que, dans tout le Nord, il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants : il n'y a que des Nordistes à part entière, des Nordistes à part entière, avec les mêmes obligations envers le Nord, les mêmes devoirs envers le Nord.

Cela signifie qu'il faut ouvrir des voies qui, jusqu' à présent, étaient fermées devant beaucoup.

Cela signifie qu'il faut donner les moyens de vivre à ceux qui ne les avaient pas.

Cela signifie qu'il faut reconnaître la dignité de ceux à qui on la contestait.

Cela veut dire qu'il faut assurer une patrie à ceux qui pouvaient douter d'en avoir une.

La Chevalerie, la Chevalerie Lorgolite, cohérente, ardente, disciplinée, sous les ordres de ses chefs, la Chevalerie éprouvée en tant de circonstances et qui n'en a pas moins accompli ici une œuvre magnifique d'obéissance et de loyauté envers ses dirigeants, la Chevalerie Lorgolite a été sur cette terre le ferment, le témoin, et elle sera le garant, du mouvement qui s'y développera.

Elle a su endiguer le torrent pour en capter l'énergie, Je lui rends hommage.
Je lui exprime ma confiance. Je compte sur elle et sa détermination pour aujourd'hui et pour demain.

Le Nord !

Le Nord outragé !

Le Nord brisé !

Le Nord martyrisé !

Mais Le Nord libéré !

Libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées civiles du Nord, avec l'appui et le concours de la Chevalerie tout entière, du Nord qui se bat, du seul Nord, du vrai Nord, du Nord éternel.

Jamais plus qu'ici et jamais plus que ce soir, je n'ai compris combien c'est beau, combien c'est grand, combien c'est généreux, le Nord !

Vive le Nord !

Vive l'Empereur !


Ce discours est lui aussi inspiré d'un homme politique ... plus facilement identifiable que le précédent ^^

Discours sur la menace orque

Peuple du Nord,

J'ai à vous dire quelque chose. Je veux vous dire quelque chose. Je dois vous le dire. Cela concerne la question raciale, et je vais vous dire la chose suivante : c'est un spectacle honteux que de voir la façon dont le Sud dans son ensemble suinte de sympathie et d'idéologie tolérante et bien-pensante pour les pauvres opprimés souffrant, mais demeure sans coeur et inflexible lorsqu'il s'agit de les aider - ce qui est certainement, d'après son point de vue un devoir patent. Les prétextes avancés pour ne pas les aider parlent en fait en notre faveur à nous, Nordistes. Car voici ce qu'ils disent :

-Nous, le Sud, ne sommes pas en situation d'accueillir les opprimés et les races inférieurs. Pourtant, dans ces terres, il n'y a que peu d'habitants pour beaucoup de terre fertile. Et nous, Nordiques, qui vivons entassés avec peu de terres fertiles, sommes censée avoir de la place pour eux !

Depuis des années, le Nord a été assez bon pour recevoir ces éléments, bien qu'ils ne possèdent rien d'autre que des maladies infectieuses, politiques ou physiques. Ce qu'ils ont aujourd'hui, ils l'ont dans une très large mesure eu aux dépens du peuple du Nord, plus honnête, et ce par de nombreuses manoeuvres parmi les plus condamnables. Aujourd'hui, nous payons le prix de notre générosité, mes amis, mes frères : les Havres du Levant ont été la cible d'une tribu d'orques, orques à qui nous avons été les seuls à tendre la main. Les corps ensanglantés des hommes, des femmes et des enfants sont le reflet de notre naïveté d'avoir eu foi en ce peuple.

Nous ne nous laisserons pas dépouiller de nos économies et de notre honneur. Nous ne les laisserons pas nous dépouiller de nos territoires. Remarquez, mes amis, que les considérations philantropiques de certains sudistes se sont tus. Ils se réjouissent de ce massacre.

Aujourd'hui, je peux seulement leur assurer que, grâce à l'éducation brutale que leur peuple nous a prodigué, avec la Coalition notamment, et ce durant d'horribles batailles, nous sommes totalement à l'abri de toute agression de sensiblerie. Après que plus d'un millier d'enfants du Nord soient morts de faims ou de sous-alimentation après la destruction des Dix-Cités et le siège de Lorgol, nous avons été témoins du fait que l'ensemble des vaches de Bremen ont succombé en vertu d'un cruel coup du sort, qui a réjoui les apôtres de l'humanité et de la pensée droite. Nous avons vu comment les prisonniers nordiques ont été abattus par la Coalition, sans la moindre pitié. Nous avons vu comment l'immense majorité des nordiques ont été dépouillés de ce qu'ils possédaient sur notre territoire, et comment ils ont été jetés dehors avec seulement ce qu'ils portaient sur le dos face à l'inexorable avancée des orques. Nous avons dû supporter que des milliers des nôtres nous soient arrachés contre leur gré, et sans qu'on leur offre la moindre possibilité d'existence durant de longues semaines. Je pourrais ajouter à ces exemples des douzaines d'autres encore plus cruels, comme ce que firent les Géants. Pour cette raison, nous demandons qu'on nous épargne toute discussion sentimentale. Le Nord ne souhaite pas que ses interêts soient déterminés et contrôlés par le Sud. Luskan aux luskaniens, Padhiver aux padhiveriens et le Nord aux nordiques. Nous sommes résolus à empêcher l'installation dans notre contrée d'un peuple étranger et barbare qui a été capable de massacrer les nôtres sans aucunes raisons. C'est ma volonté, notre volonté de nous assurer qu'une telle agression ne se reproduise plus. Nous devons mener une politique de l'éducation en rapport avec cela.

Nous avons des centaines d'enfants de paysans et de gens de basse extraction très intelligents. Nous devons les éduquer - en fait, un projet est déjà en cours - et nous souhaitons qu'un jour, eux et non pas des étrangers soient capable de subvenir aux besoins du Nord dans tous les domaines et de le protéger. Et surtout, la culture du Nord, comme en témoigne son nom seul, est Nordique et non Orque, et c'est pourquoi l'Académie du Nord ou la Chevalerie du Nord sera composée de membres de la race des Nordiques ; les orques ou hybrides orques en sont exclus.

Si le reste de la région crie d'un air hypocrite contre l'expulsion sanglante et barbare du Nord d'un élément "irremplaçable" du paysage du Nord, nous pouvons seulement nous étonner des conclusions qu'ils ont tirées de cette situation. Je ne rappelerais pas le massacre qui a eu lieu aux abords de Luskan, ni l'intolérance générale régnant à Padhiver. Je pense, pour ma part, que plus tôt ce problème sera résolu et mieux cela vaudra : car la région ne peut se stabiliser tant que la question orque n'est pas résolue.

Le monde a suffisamment d'espace pour des implantations, mais nous devons nous débarasser une fois pour toutes de cette race. Qu'elle s'adapte pour fonder une activité constructive comme les autres nations, au lieu de n'être que des parasites sur le corps et sur le travail productif du Nord. Si cette race ne s'adapte pas, elle succombera à une crise d'une ampleur inimaginable.

Il y a encore une chose que j'aimerais dire en ce jour, qui peut-être sera un jour mémorable pour tous et pas seulement pour nous, nordiques : dans ma vie, j'ai souvent été prophète et on s'est moqué de moi pour cela. Aujourd'hui, je serais encore une fois prophète : si les guerriers orques du Nord et d'en dehors agressent encore une fois un des nôtres, alors, il en résultera, non pas une union des tribus orques et une grande nation orque, et donc la victoire des orques, mais l'annihilation totale de la race orque dans cette partie de Toril.

Nous ne voulons plus mourir sur le champ de bataille pour voir cette race grotesque et instable profiter des guerres, se relever pour ensuite accomplir la vengeance de leur stupide dieu borgne. Le mot d'ordre orque : "orques, unissez-vous" sera vaincu par une réalisation plus haute, c'est-à-dire : "Nordiques de toutes les cités et de tous les rangs, reconnaissez votre ennemi commun !".

La chasse est ouverte.

Pour le Duc Castelazur,

Pour Lorgol,

Pour le Nord !

Peu avant son arrestation, le Chevalier Grim Amalrik avait réuni quelques fidèles devant le parvis du temple désaffecté de Baine. Une trentaine de dévots s’étaient rassemblés pour écouter le charismatique Grinnarfelite .

« Peuple de Lorgol, priants du Grand Seigneur Noir, je vous ai réunis ici pour vous apporter les lumières du clergé bainite sur les récents agissements des hautes sphères politiques lorgoliennes. Les discours que j’ai entendu il y a peu m’évoquent la perfidie de la précédente gouvernance. Ces charlatans vous vendent du rêve : j’entends « même droit, même obligations » ; ces hommes sont-ils fous ? Nos sociétés ont besoin d’une structure fiable et solide basée sur des relations hiérarchiques inflexibles : ces philosophes démagogues vous mentent ! Lorgol a-t-elle été plus prospère que sous l’égide bainite ? Quelle meilleure preuve ?!

Peuple de Lorgol, une question se pose : êtes-vous assez stupides pour vous laisser estourbir par les discours d’un nobliau opportuniste ? Qui est cet homme qui prétend pouvoir prendre la tête de votre Perle Noire ? Quelle légitimité a-t-il ? Aucune ! Voilà la réponse. Prenez le clergé du Seigneur Noir, le clergé de Malar, de Loviatar ! Ils étaient là, présents et actifs pour déloger la racaille ! Le clergé bainite ne s’est-il d’ailleurs pas érigé comme le premier véritable opposant à Erkenbrand ? Le souvenir du sacrifice de nos hommes et plus particulièrement de notre ancien Patriarche, Ethan de Mortevallée - que son âme repose éternellement en Archéron - n’est-il pas une preuve irréfutable de notre dévotion pour le peuple du nord ?! Qu’a fait le Duc si ce n’est jaillir des ombres au bon moment pour s’emparer des rênes du pouvoir ? Rien !
Et voyez aujourd’hui ces chiens responsables de votre misère ! Ces anciens sénateurs foulant le pavé de votre cité, tête haute au mépris de leurs cuisants échecs ! Ne devraient-ils pas être tous morts ?! Ou du moins se terrer dans une cahute au fin fond du val de bise ?! »

*Alors qu’il discourait, le Chevalier du Gantelet vit Lanael traverser la place et fondit sur lui … L’ancien « Seigneur de Guerre » se laissa ouvertement insulter et réprimer par Grim. Lanael alla se terrer dans un trou de la Plume Noire, suivi de près par le Chevalier grinnarfelite et esquiva la provocation en duel comme un lâche en prétextant qu’il n’avait « pas le temps » de défendre son honneur aujourd’hui et à jamais souillé.*

Bilan


Peuple de Lorgol, peuple du Nord,


Cela fait à présent quelques semaines que je suis arrivé au pouvoir. La situation s'est améliorée, même si la crise n'est pas encore résolue. Des actions admirables ont été entreprises. La Chevalerie va être refondée, sur un véritable esprit chevaleresque, il ne s'agira plus de bandits qu'on aura recyclé : le Nord s'en verra ainsi grandi, et la sécurité des routes sera ainsi assurée. Un travail législatif énorme est, en ce moment même, en train d'être accompli avec la ténacité, l'acharnement propre à la race des hommes du Val Bise : vous verrez très prochainement le résultat de cette reflexion juridique poussée sur ce que nous sommes, sur ce que nous voulons être, sur ce que nous serons. Car le droit est le reflet de la société. Nous entrons dans une nouvelle ère : nous réactualisons donc le droit. Nouveau temps, nouveau droit.

La relance économique est en cours, elle a lieu partout, des taudis de notre grande ville, sur les places, dans nos faubourgs, dans nos ateliers, cette relance s'insinue dans le coeur de tous les lorgolites auxquels on rend enfin justice de leurs efforts, de leur travail et de leur peine. Mais la relance n'est pas terminée, c'est pourquoi je vous demande à tous, artisans, marchands ou simples citoyens de continuer la grande marche en avant, de perseverer, c'est là le prix à payer pour nous hisser vers les sommets : nous n'avons rien d'autre à offrir que du sang, de la sueur et des larmes. Jamais nous ne nous plierons face à l'adversité, jamais nous ne cèderons face aux difficultés. C'est ça, être un homme du Nord.

Un effort diplomatique est, en ce moment même, en train d'être accompli. Car n'en doutez pas : le nouveau Nord est un Nord pacifique. Pacifique ne signifie pas que nous tolèrerons les agressions, les invasions et la coalition de tous les conservatismes qui veulent faire du Nord une formule creuse servant de paravent ou d'alibi à nos renoncement, à notre immobilisme. Nous serons pacifiques tant que le respect sera réciproque. Le Nord est une grande idée, qu'on ne dénaturera pas. Le Nord est un idéal qu'on ne détournera plus. Cet effort diplomatique va dans ce sens. Le Sud, et je le comprend, reste attaché aux schémas du passé. Il nous perçoit encore comme une menace. Les temps ont changé. Et je le proclame, je le crie à la face du monde : il n'y a pour nous, Seigneurs du Nord, qu'une seule grande tâche, qu'un seul mot d'ordre : protéger la paix dans la région. Nous voulons restaurer l'honneur du Nord, et cette restauration s'appuiera sur un profond respect des autres cités, de Karhak Drim à Padhiver, en passant par Luskan ou la communauté elfique. Le Nord souhaite du fond du coeur vivre en paix et en harmonie : le Nord désire la paix du plus profond de ses convictions idéologiques.

Je m'adresserais aux sudistes, à présent : vous vous dites : "Castelazur nous fait des déclarations pacifiques, mais est-il de bonne foi? Est-il sincère"? N'est-ce pas là un point de vue puéril que le vôtre? Est-ce qu'au lieu de vous livrer à des devinettes psychologiques, vous ne feriez pas mieux de raisonner en usant de cette fameuse logique à laquelle les Sudistes se déclarent si attachés? N'est-il pas évidemment à l'avantage de nos cités respectives d'entretenir de bons rapports? Ne serait-il pas ruineux, comme le passé l'a démontré, pour elles de s'entre-choquer sur de nouveaux champs de bataille? N'est-il pas logique que je veuille ce qui est le plus avantage à ma patrie, et, ce qui est le plus avantageux, n'est-ce pas évidemment la paix? C'est bien étrange que vous puissiez imaginer qu'une agression nordique puisse être possible ! Jamais un dirigeant du Nord ne vous a fait de telles ouvertures si répétées. Et ces offres émanent de qui donc? D'un charlatan pacifiste qui s'est fait une spécialité de la diplomatie? Non pas, mais du plus grand noble patriote que le Nord ait jamais eu à sa tête ! Moi, je vous apporte ce que nul autre n'aurait jamais pu vous apporter : une entente qui serait approuvée à l'unanimité par le Nord, l'unanimité qui me suit ! Je vous prie de prendre garde à ceci. Il y a dans la vie des peuples des occasions décisives. Aujourd'hui, le Sud peut, s'il le veut, mettre fin à tout jamais à ce "péril nordique" que vos recrues, les unes après les autres, apprennent à redouter et à haïr. Vous pouvez lever l'hypothèque redoutable qui pèse sur l'histoire de vos terres. La chance vous est donnée à vous. Si vous ne la saisissez point, songez à votre responsabilité vis-à-vis de l'avenir ! Vous avez devant vous un Nord qui tout entier fait pleine confiance à son chef, et ce chef vous dit : soyons amis, dans la pleine acceptation de nos différences !

J'aimerais à présent m'adresser aux parents, aux enfants et aux bonnes volontés du Nord : un projet fabuleux est en cours. Un projet qui donnera sa chance à chaque patriote du Nord, quelque soit son rang. Chaque enfant humain, s'il a les prédispositions naturelles adéquates, pourra intégrer l'Académie du Nord, afin de devenir l'élite de main. Jamais le Nord n'a donné à sa jeunesse autant d'opportunités. Comme la jeunesse bainite a balayé le vieux Val Bise, comme la jeunesse des Favels a mis un terme à la guerre civile de Selfaril, comme un jour la jeunesse padhiverienne finira par effacer l'Inquisition de Fer, vous changerez le monde si vous ne laissez personne vous voler vos rêves. Tout est possible si vous le voulez. Et nous vous donnons les moyens de vouloir ce qu'il y a de plus grand, de plus ambitieux, de plus superbe pour le Nord. Ici, maintenant, nous le voulons plus que partout ailleurs. Plus que jamais. Plus que quiconque ne l'a jamais voulu ! Mes amis, envoyez vos enfants dans cette Académie lorsqu'elle sera ouverte, et vous participerez à la naissance d'une nouvelle race d'hommes, d'une nouvelle élite et d'un nouvel avenir glorieux pour le Nord.

Pour Castelazur,

Pour Lorgol,

Pour le Nord !

Citoyens du Nord ;

De grandes actions sont entreprises. Belle Prairie est en cours de reconstruction ; l'Académie est sur le point de l'être ; des négociations amicales ont été faites avec le noble peuple de Karhak Drim ; des ennemis du Nord ont été abattu ; des lois ont été voté, et seront promulguées dans trois jours. Oui, de grandes choses ont été faites, mais il reste beaucoup à faire.

Le travail remarquable de Bremen et des Havres du Levant est à saluer. Face à l'hiver menaçant, le Seigneur Caelestius et le Seigneur Orichalka redoublent d'efforts, pour préserver la force du Nord. Le premier agrandit ses champs ; le second dévoile des trésors d'ingéniosité. Je tenais à vous en informer, et à saluer leur remarquable travail.

L'Impercepteur Noircolline a été l'instigateur de la reconstruction de Belle Prairie, le principal acteur de l'amélioration des relations entre l'Eglise de Baine et le Nord ; il est un des plus fervents défenseurs du Nord, face aux provocations de brigands sans foi ni loi. Je tenais à vous en informer ; et à saluer sa dévotion.

La Haute Dame El'linfer participe également, son dynamisme, son esprit aiguisé étant le moteur de la vivacité du tissu économique de Termalaine. Son implication dans les dossiers de loi, et nos entrevues privées m'ont convaincu, grâce à ses arguments pertinents : les elfes traditionnalistes harcèlent certains citoyens du Nord, étant allé jusqu'à harceler la Haute Dame El'linfer, la jugeant du haut de leur mépris, et, suivant ses précieux conseils, je vous l'annonce : nous sommes le produit de nos choix. Ceux qui auront choisi d'aider à la grandeur de la Couronne Septentrionale seront des citoyens respectés, protégés. Ceux qui auront choisi d'adhérer à des idéaux antagonistes, dangereux, pervers ou tentant de nous imposer leurs vues, qu'elles soient valables ou non, seront considérés comme des adversaires. Car n'en doutez pas : ceux qui harcèlent vos frères, vos soeurs nordiques sont des êtres pétris d'orgueil, d'égoïsme, des tyrans de la pensée, des êtres qu'il faut arrêter pour préserver la sérénité et la liberté de mon peuple. Elfes-citoyens du Nord de Termalaine, Haute Dame El'linfer, je vous salue et vous remercie pour votre dévouement. Elfes-Tyrans, je vous méprise et vous interdit de troubler la sérénité que mes frères elfes-citoyens ont trouvé ici, chez eux.

Je salue le Légat Enrique, pour son projet d'Académie, sa loyauté, son énergie qu'il met à votre service, ses idées novatrices, sa dignité et sa droiture, et son soutien sans faille. Je salue la Marquie Da'Vinya pour ses idées, pour son talent de négociatrice incomparable, pour tout ce qu'elle apportera à Lorgol dans un avenir proche.

Ces hommes et ces femmes sont importants pour le Nord, pour son avenir, important à mes yeux, et, en vous disant cela, ce qui m'étreint surtout c'est une émotion profonde. Cette émotion, j'aurais pu essayer de la qualifier, j'aurais pu l'exprimer dans un mot, j'aurais pu leur dire merci tout simplement mais ce merci n'aurait pas été à la hauteur de ce que j'éprouve en cet instant. Il y a des sentiments qui sont si forts qu'il n'y a pas de mots assez grand pour les dire. Il y a des sentiments qui se ressentent tellement qu'on n'a pas besoin de les nommer.

Ces hommes et ces femmes, ce sont les Seigneurs, mais ce sont aussi vous tous, qui me soutenez, qui croyez en moi.

Mes frères, mes soeurs, l'Empire n'est plus : la Couronne Septentrionale prend le relais. Et j'invite chaque personne, d'où qu'elle vienne, quelque soit sa race, oui, j'invite chaque personne partageant notre idéal à rejoindre les joyaux du Nord. Oui, cette invitation n'est pas un leurre. Oui, je veux que les artistes, les artisans, les marchands, les mages, les prêtres et les guerriers qui croient en ce que nous faisons puissent venir participer à ce beau projet. Oui, j'invite ceux en ayant assez de l'incompétence, assez du chaos, assez du mépris de venir jusqu'à nous, où les talents sont jugés durement, mais objectivement, et où chacun a la place qui lui revient en fonction de son mérite. Oui, j'invite ceux qui n'ont aucun foyer, qui en cherchent un et qui sont prêt à s'intégrer à un ensemble uni et cohérent. Oui, j'invite ceux qui croient en nous à venir investir. Rash de Shademar, par exemple, je vous le dis, je vous le demande : investir ici, c'est investir en l'avenir. Oui ceux qui ne nous respectent pas en subissent les conséquences. Oui ceux qui nous agressent subissent une juste vengeance.

Nous rendons les rênes de la Couronne Septentrionale aux hommes, les arrachant à la Destinée. A présent, votre vie, c'est vous qui en êtes les acteurs et non les spectateurs.

Pour les Seigneurs du Nord,

Pour le Prince Castelazur,

Pour la Couronne !

Discours du Prince Castelazur, relatif à "l'affaire Hakeem Enrique"

Citoyens du Nord, Seigneurs du Nord,

Il y a quelques jours, le Seigneur Enrique est parti en la Cité des Artisans sur ma demande négocier des victuailles pour vous nourrir. Il s'est vu arrêté, pour avoir usé de ses droits souverains sur Bryn Shander, et un procès d'intention, car ce n'est pas un procès basé sur des faits, va prochainement se tenir en Padhiver. Le Légat Enrique est actuellement retenu de force dans les geôles templière, après avoir été enlevé par les Templiers, et sera jugé pour avoir écrit des lois ayant déplu à Celtoras de Piètresac. Une erreur monumentale selon moi.

Et cette erreur se déroule en ce moment même, jetant le discrédit non sur nous, car nous n'avons rien à nous reprocher, mais sur Padhiver et ses dirigeants. Cela se déroule au coeur même de la cité arguant être un modèle de justice et de droiture, de liberté et de bon sens.

Mes amis, je vous le demande, restons droit et digne face à l'hypocrisie et l'indignité. Le Nord ne tolère que peu l'emprisonnement, qu'il juge totalement improductif ; je vous demande à tous de ne pas vous comporter d'une façon aussi ignoble avec les dirigeants ayant fait de l'emprisonnement la principale sanction. Pourquoi? Parce qu'ils sont souverains sur leurs terres, tout simplement, comme nous, Seigneurs du Nord, sommes souverains sur les nôtres.

Le voilà, mis aux fers chaque nuit, des murailles l'entourant, enfermé dans quelques mètres carrés, ne pouvant apercevoir le ciel, ne pouvant apercevoir la mer, plongé dans le noir, laissant sa femme, Dame Enrique, à son chagrin, à sa douleur. Laissant son enfant sans père. Oui, du Légat Enrique, nous n'aurions pas dû en entendre parler.

On en a parlé, pourtant. Pendant des jours, même, on n'a parlé que de cela : car je l'affirme, Hakeem Enrique est innocent.

Il n'y aurait jamais dû y avoir d'Affaire Enrique : cette médiocre machination aurait pu être dévoilée le jour même. Mais, parce que la haute hiérarchie padhiverienne ne pouvait se tromper, Tyr étant soi-disant derrière eux pour donner son approbation à tous leurs actes, le Légat devait à tout prix rester coupable. On invoquait la loi de Tyr, l'interêt supérieur de la Justice. Il ne s'agit que de dissimuler les médiocres défaillances de quelques responsables.

Mais d'autres refusent la conspiration et l'injustice. Face à l'adversité, ils livrent le combat de l'honneur, le combat de la vérité.

Et d'abord, bien sûr, Hakeem Enrique lui-même. Issu d'une famille anoblie ancrée dans l'honneur, brillant stratège, admis au sein des plus hautes sphères du pouvoir, il a accompli, par son travail et sa compétence, une carrière exemplaire d'officier d'élite et de gouverneur émérite. Soudain cet homme est pris dans l'engrenage d'une effroyable erreur judiciaire. Mais il ne se résigne pas : il veut sauver son honneur et l'honneur des siens. Plus que tout, il croît en la Justice et en la Couronne Septentrionale. Il compte sur nous.

La fermeté d'âme, la droiture, le courage exemplaire d'Hakeem Enrique forcent l'admiration. Un être exemplaire, qui, dans les plus terribles épreuves, a toujours agi en soldat. Un patriote qui aime passionnément le Nord et qui n'a jamais douté de lui. Un homme aussi digne d'admiration : droit, fidèle, il est le symbole des bonnes moeurs et des bonnes manières. Il s'est démené pour donner une chance à la jeunesse de la Couronne, à vos enfants. Je lui rend en ce jour un hommage solennel.

Hakeem Enrique est traité de "tyran" ; il n'est pas arrivé au pouvoir par la force, pourtant. Il n'a pas un pouvoir absolu. Il n'abuse pas de ses prérogatives. Il ne règne pas par la terreur ; que les brynois m'en soient témoins. Je rejette donc cette accusation calomnieuse de la façon la plus ferme qui soit.
Partisan de l'esclavagisme. C'est faux ; l'esclavagisme est l'acte de commerce ou de transport d'esclaves. Or, il n'y a PAS commerce d'esclaves. Il y a des esclaves ; ils ne sont pas capturés ; ils deviennent esclaves par leur propre faute. L'esclavage est une sanction judiciaire, sanctionnant des crimes ou des récidives. Ce n'est pas là du commerce, mais une punition. Pourquoi une telle punition? Parce que l'esclave, même s'il est soumis à son maître, même s'il n'a pas de libertés propres, peut vivre en plein air ; il peut fonder une famille avec l'accord de son maître ; il peut apprendre à lire et à écrire si son maître le désire ; il peut aller et venir, il n'est pas enfermé dans quelques mètres carrés pour des années, dans les ténèbres, enchaînés. Ils travaillent durs ; ils sont parfois punis durement ; ils le méritent, dans le Nord. Les esclaves ont fait du mal à la société ; la société leur rend. Ils réparent par leur travail, forcé, le mal qu'ils ont fait. Je crois pouvoir l'affirmer : c'est plus humain, plus juste et plus productif qu'enfermer comme un chien un homme dans un lieu étroit, sans lumière, où il sera battu et mal nourri, comme certains esclaves le sont, mais pour le plaisir de quelques geôliers cette fois. Où ils ne pourront jamais avoir de famille ; où ils ne pourront jamais se déplacer ; où ils ne feront jamais rien de leurs mains. La prison est un trou, dans lequel on jette ceux que l'on veut oublier, c'est la mort sociale, un meurtre social je dirais même. A mon sens, "l'esclavage" à Bryn Shander n'en est pas : il s'agit de travail forcé. Si c'est là une chose répréhensible, je demande officiellement à ce que tous les dirigeants ayant déjà prononcé des peines de travaux d'interêt généraux subissent la même peine que le Légat Enrique.

Profanateur de tombes, ensuite. Cet homme, issue de la noblesse, respectant donc les ancêtres et la tradition, profanerait des tombes? Stratagème grossier, déloyal, méprisable, nous en convenons tous.

Violeur. Oui, violeur. Lui, violeur? De quel droit traîne-t-on cet homme fidèle dans la boue? Quel est donc cette justice? Pourquoi donc aucun tyriste ne se soulève contre ça? Être accusé signifie-t-il être coupable? Être accusé prive-t-il un homme de tous ses droits, de tout son honneur? Cela autorise-t-il les pires fourberies à son encontre? Je le demande. Et, même s'ils osaient répondre par l'affirmative, je demanderais ceci : son enfant qui va naître, mérite-t-il que celui qui lui a donné la vie se voit ainsi accusé de choses immondes qu'il n'a pas commise? Est-il normal qu'on lui fasse porter le fardeau d'être l'engeance d'un violeur, chose que le Légat Enrique n'est pas, qu'il n'a jamais été, et qu'il ne sera jamais?

Voleur, ensuite. Nous frisons l'absurde, mes amis. Le dirigeant d'une des Dix-Cités serait donc un voleur? Il volerait des pommes pour se nourrir, lui et sa famille? Ou pour nourrir son peuple? Des bijoux, peut-être? Il est vrai qu'être à la tête d'un des pôles commerciaux des Dix-Cités ne peut que contraindre à jouer aux brigands durant ses loisirs. Un peu de sérieux ; c'est là une grave affaire, et cette légèreté est blessante pour toute une famille, tout un peuple. Nous resterons digne face à ces attaques puériles, calomnieuses, et nous rendrons la justice comme il se doit.

On nous accuse, ensuite, de chantage à la guerre. Je crois que c'est malhonnête que de présenter la chose ainsi. Ce n'est pas nous, les agresseurs. Nous répondrons, si besoin est, à l'assassinat ou à la séquestration commanditée par Padhiver ou les Templiers. Le Seigneur Enrique est un frère, pour moi. Qui suis-je pour laisser cet innocent être la victime de cette grossière erreur? Qui suis-je pour laisser la Couronne Septentrionale se voir privé d'un de ses meilleurs éléments sans réagir? Qui suis-je pour voir le peuple de Bryn Shander plongé dans le désarroi le plus total, et fermer les yeux? C'est là une agression, une déclaration de guerre. Si assassinat ou séquestration il y a, je serais contraint, malgré mes convictions, à déclarer la guerre aux criminels ayant fait subir l'emprisonnement voire la mort au Seigneur Enrique.

Ensuite, on nous accuse de refuser certains cultes. Les actions des tyristes ne l'ont-ils pas justifié? Ne viennent-ils pas de démontrer le bon sens de l'interdiction du clergé de Tyr? Les exactions de l'Inquisition de Fer ne justifient-elles pas l'interdiction du culte de Heaum? Torm est dévoué à Tyr, nous nous voyons donc contraint de les bannir également. Pourquoi le culte d'Ilmater et de Lathandre? Les disciples de Loviatar nous soignent ; ils nous font profiter de la Miséricorde de Loviatar ; ils sont admis, ils sont nos alliés, nos frères, nos soeurs. Ils nous apprennent à supporter ce monde si rude, si froid, qui est le nôtre. Ilmater, que je respecte, fait la guerre à Loviatar. Par souci pour l'ordre public, dont je suis le garant, je dois interdir le culte d'Ilmater pour éviter qu'une guerre sainte n'éclate sur mes terres, et ne fasse souffrir les citoyens que je dois protéger, qui seraient pris entre deux feux. Et Lathandre? J'associe Lathandre aux Templiers ; c'est aussi simple que cela. Que le clergé de Lathandre annonce toute rupture des liens diplomatiques avec les Templiers, et je me ferais une joie d'abroger les dispositions relatives au bannissement de ce clergé. Quant au culte de Cyric, il n'est nul besoin d'explication : ils sont, eux aussi, un danger pour l'ordre public.

Chauntéa est admise ; pourtant, elle est considérée comme "bienveillante". Incohérence? Non. Chauntéa et son clergé se sont toujours montrés ouvert, ils n'ont jamais troubler l'ordre public, nous avons toujours eu une relation d'entraide. Il n'y a donc aucun trouble à l'ordre public, aucune raison de les bannir, bien au contraire ! J'encourage même les paysans de Bremen à la remercier pour ses bienfaits.

On nous accuse, enfin, de faire en sorte que les dirigeants ne soient pas soumis aux lois qu'ils édictent. La raison en est simple : une fausse accusation, avec quelques fausses preuves, et le dirigeant devrait être enfermé jusqu'à son jugement. Qu'en résulterait-il? Du chaos. Le chaos est-il désirable? Non. Donc que faire? Rendre cela impossible. Comment? En rendant les dirigeants indépendant, ce qui est source de stabilité. Aucune sanction ne pourra être prise contre eux, chose injuste, me répliquera-t-on. C'est faux : si un dirigeant s'amuse à violer, par exemple, il perdra immédiatement tout soutien politique de ses semblables. Il sera déchu. Et banni, voire éxécuté. Je ne citerais pas le nom d'Erkenbrand Winterstorm pour illustrer mon propos, et le fait que ces sanctions politiques existent.

Je demande à Padhiver de bien vouloir arrêter l'engrenage infernal de l'erreur judiciaire : il n'est pas trop tard. Vous le croyez tyran : vous deviendrez tyran en le jugeant comme tel. Oui, je vous demande officiellement de respecter le Juste, de cesser de le déshonorer, en abrogeant les dispositions suivantes, qui sont l'apanage même de tout tyran, j'expliquerais pourquoi ensuite : l'abrogation de ceci "La loi ne s’arrête pas aux murailles de la cité : un prévenu peut être jugé pour n’importe quel crime non géographique, avec les preuves inhérentes à son cas". C'est là une injure à tout les peuples, à tout les dirigeants : pourquoi la loi padhiverienne prévaudrait-elle sur toutes les autres lois de toutes les autres cités? N'est-ce pas là une injure à la légalité, aux peuples, à la différence?

Je terminerais par ceci : le Légat Enrique accepte de se soumettre à la loi. Il n'a pas fui. Il n'est pas un récidiviste. Il n'est pas une créature monstrueuse. Il n'avait pas ses armes au clair. Il ne portait aucun heaume. Il n'avait pas de familier. Il ne s'est pas battu. N'a pas injurié. Il n'a pas fait de duels hors de l'arène de Padhiver. Il n'a pas lancé de sorts. Il n'a pas raillé. Il n'a pas provoqué. Il n'a pas manqué de respect aux autorités de la ville. Il n'a incité à aucun acte criminel. Il n'a pas blasphémé. Il n'a corrompu personne. Il n'a volé personne. Il n'a posé aucun piège. Il n'a dégradé aucun bien public. Il n'a posé aucune affiche. Il n'a usurpé aucune identité. Il n'a pas tué, ni violé, ni torturé. Il n'a capturé aucun esclave. N'en a vendu aucun. N'en possède pas. Il est venu pour négocier de la nourriture pour sauver son peuple. "Les autorités de la ville se réservent le droit d'apporter toutes modifications utiles en fonction des besoins et dangers que pourrait supporter Padhiver", les autorités ont-elles besoin de condamner un innocent, selon leur propre code? Est-ce un danger que de négocier de la nourriture, d'acheter des biens aux padhiveriens industrieux? A moins que cet article ne signifie qu'une chose : que les autorités aient tous les pouvoirs, pouvant même mépriser leurs propres lois, ce qui serait l'apanage des tyrans, qui ont une autorité et en abusent. Mais je veux croire que Padhiver n'est pas perdu, que Padhiver réalisera son erreur.

Gardons notre regard tourné vers le Sud. Gardons espoir.

Et préparons-nous à réagir comme il se doit.


Pour Lorgol,
Pour la Couronne Septentrionale,
Pour le Prince Castelazur

Discours de politique général pour l'Hiver

Citoyens de la Couronne, Seigneurs de la Couronne,

Je viens à vous, en ce jour, pour vous faire part de mes impressions. Je reviens de longs voyages dans de lointaines terres ; je suis un témoin direct de ce que je vais vous conter. Luskan est en plein troubles, pour ma plus grande tristesse, les elfes, les humains, et d'autres encore se déchirant à propos d'obscurs sujets. A Padhiver, les padhiveriens voient leurs amis d'hier leur tourner le dos, face à la montée du fanatisme, de l'aveuglement, de la tyrannie tyriste. Et la situation, chez eux, ne fait qu'empirer, jour après jour.

Chez nous, la situation n'est pas non plus idyllique : ce serait mentir que de prétendre l'inverse. Et je suis un homme droit, comme vous le savez. L'hiver sera dur, je le répète ; nous y survivrons, je ferais tout pour. Nous avons perdu un de nos estimés seigneurs. Bryn Shander est plongé dans une léthargie endeuillée. Je partage le deuil, la douleur de tout les brynois. Le Légat Hakeem Enrique semble avoir été la victime d'une machination padhiverienne : les rumeurs prétendant qu'il serait un démon sont du registre de la calomnie, comme toutes les précédentes rumeurs. Il n'a jamais pactisé avec aucune force maléfique ; il est loyal, droit, fidèle, il est un homme d'armes ; il est dans l'incapacité physique et moral d'avoir pu faire une telle chose. Ces calomnies seront punies, avec le reste. Nous ne resterons pas les bras croisés.

Ma première priorité sera de nourrir mon peuple.
Ma seconde priorité sera d'ouvrir la voie à Hundelstone, les barbares, hostiles au Drim, nous étant plus favorable, à nous, qui sommes leurs frères de sang, partageant le même climat, les mêmes douleurs, le même passé.
Ma troisième priorité sera d'agir contre Padhiver et ses sbires tyranniques, de renverser le pouvoir hypocrite en place, de faire entendre notre voix, forte, puissante sur ces terres qui ont trop longtemps ignoré le sens des mots labeur, souffrance, mérite : les padhiveriens sont devenus un peuple mou, apathique, corrompu par le luxe et l'abondance. Mais il n'est pas trop tard : ils peuvent se réveiller, ils peuvent réaliser qu'ils sont les victimes des machinations de Piètresac. Nous les aiderons, nous détruirons l'Eglise de Tyr.
Ma quatrième priorité sera de garder de bonnes relations avec mes amis nains ; c'est là une étape essentielle à la bonne marche de la Couronne Septentrionale.
Mon ultime priorité, qui bien qu'en dernière position occupera autant que les autres une place importante dans mes préoccupations quotidiennes, sera de continuer l'effort entrepris en direction des personnes de talent.

J'invite les bardes le désirant à conter l'histoire du Nord si tel est leur désir, à s'investir dans les évènements, la vie nordique : les efforts et le dévouement seront toujours récompensés, qu'ils le sachent.
J'invite les drows, les demi-dragons chromatiques, les proscrits talentueux à venir, nos lois sont ouvertes : une capuche, une robe spéciale sont les seules contraintes, autrement la chance vous est offerte de mener à bien vos objectifs, tant que ceux ci concordent avec les nôtres ; tant que vous respectez la loi ; tant que vous respectez les autorités.
Je réitère mon invitation aux mages, guerriers, prêtres ; ils savent que les opportunités sont nombreuses, ici ; ils viendront.

Merci de votre attention, citoyens du Nord, Seigneurs du Nord. Je vous informe, pour clore ce discours, de l'ouverture du Dépôt Financier du Nord ; Dépôt que je conseille, y ayant mis une partie de mon patrimoine, qui se voit gérer avec une brio que je ne peux que saluer.

La guerre est effective ; notre victoire n'est que question de patience, de loyauté et d'efforts.

Pour Lorgol,
Pour la Couronne Septentrionale,
Pour le Prince !