[Parti][Validé][Rodeur/Maitre des loups][H] Mim

Citation :: Nom du compte joueur: Lenae

Nom du perso: Mim

Race: Humaine

Age: 16

Alignement: Neutre

Religion: -

classe(s): Rodeur (Maitre des loups)

Arme de prédilection/domaines/école de magie: -

Trait de Caractère: Aussi sauvage et mefiante, que curieuse et collante.

Description physique: Rousse, le regard gris, des cheveux longs emmelés, peu vétue

La neige et le vent.
Les souffles sont courts, ils n'entendent plus le blizzard mais les battements sourds de leur coeur comme si il allait finir par éclater.
Trop de peur. Trop de pleurs.
Ils courent pour leur vie, pour la vie, la liberté, ne plus avoir peur.
L'homme est grand, il avance presque sans mal pourtant avec ce qu'il tient dans ses bras comme le plus précieux des trésors. Il aide comme il peut son second trésor à avancer. Sa femme est à bout de force.

- Encore ! Allez... Je t'en prie, encore un effort... On a quitté les terres de Lorgol mais regarde, il faut aller vers le sud... On est encore trop haut et puis...

Il est interrompu par des aboiements féroces. Ce ne sont pas des chiens. Les gobelins et leurs worgs.
Une patrouille peut-être ? Ils sont vraiment trop au nord encore...
La femme, terrorisée, regarde son mari et ce qu'il tient dans les bras. Et dans ce silence, le plus grand des discours a lieu dans leurs regards désespérés.

- Prends la.

Le visage rougis par le froid de la femme, s'humidifie de larmes silencieuses. Elle fait non de la tête mais tend déjà les bras.
Elle récupère précautionneusement le fardeau qui se met à protester. «Papa... nan, j'ai froid... »
L'homme regarde le touchant tableau et sort de son fourreau une épée sans prétention.

- Je t'aime Mignonne... Sois sage... Partez maintenant.

Il les embrasse toutes les deux et se retourne vers le nord. Les lugubres grognements approchent.
La mère recule, l'enfant dans les bras, sans pouvoir se résoudre à se retourner.
Son homme tourne une dernière fois son visage.

- VA-T-EN !

Elle sursaute et puis obéis. Et puis elle court. Elle tombe et la fillette qui n'a pas quatre ans pleure et s'accroche comme elle peut à ce qui lui reste comme famille en cet instant.
Là bas, le couvert de la forêt.
La femme ne sent plus ses jambes et sa gorge la brûle malgré l'air froid.
Voilà... Les premiers arbres... Il y a moins de neige, c'est plus facile de courir. Elle ose s'arrêter un instant, reprendre son souffle et espoir.

- T..tout va bien, allez chut ne pleure pas...

Tout en câlinant la fillette, elle tend l'oreille. Et l'espace d'un instant, elle croit.
Mais soudain, plus sinistres que jamais, les aboiements retentissent au loin derrière.
De nouveau elle se crispe et de nouveau elle court. Elle essaie d'éviter les basses branches qui lui griffent le visage traîtreusement, les racines cachées sous la fine couche de neige qui manquent de la faire tomber.
Mais les grognements se rapprochent.
C'est fini, elle le sent. Un sentiment animal, aussi vieux que le monde. Elle devrait s'arrêter. Se retourner et faire face au destin.
Elle devrait...
Mais elle croise le regard de sa fille. La petite pleure un peu de peur, de froid, de fatigue et d'incompréhension. La mère regarde autour d'elle, elle n'a qu'un bref instant, là...
Un terrier, un peu grand peut-être, mais c'est la seule cachette qu'elle trouve.

- Ne pleure pas, reste sage, je vais revenir. On joue d'accord ? Reste cachée ! Ne fais pas de bruit ! Je t'aime fort... Reste cachée... Je... Je reviens.

Elle sourit à sa fille et puis se mord la langue pour ne pas pleurer.
Le trou semble assez profond, elle pousse un peu plus loin l'enfant, elle ramene quelques vieux branchages, terre et neige pour cacher assez l'entrée du terrier.
Elle se relève, elle revient un peu sur ses pas, perd encore un peu de temps pour effacer comme elle peut les quelques traces qui mènent a la cachette. Elle tourne tout à fait et s'élance...

Dans le terrier, il fait noir. Mais il fait plus chaud. La petite attend en souriant. Trois minutes c'est long, une éternité quand on a trois ans. « Maman ? » Elle se redresse et commence a revenir vers le peu de jour quand un vacarme effrayant se fait entendre. Cavalcades et grognements. Des voix aigues et féroces qu'elle ne comprend pas, qui ne s'attardent pas, qui ne font que passer...
Et puis plus loin, presque étouffé, un cri.
« .....maman »

A suivre...

La louve avançait depuis des heures. Dans sa gueule asséchée, elle tenait le dernier de sa portée. Le plus fort. Celui qui avait le plus longtemps survécu.
Elle sentait bien que pendant le voyage, son petit était devenu trop froid. Trop rigide. Elle ne pouvait se résoudre à le lâcher.

Elle avançait et tentait de retrouver des odeurs connues. En vain.
Elle s'était trop éloignée du groupe, la meute avait du se retrouver ailleurs, plus loin.
Mais la nuit allait tomber, elle était épuisée et affamée. Elle avait donné presque toutes ces forces pour mettre bas sa portée et elle avait marché pendant presque deux jours depuis.

Soudain elle s'arrêta. Avec délicatesse elle posa le louveteau nouveau né. Il ne bougea pas. Il ne bougerait plus.
Alors elle hurla. Sa tristesse et sa rage résonnèrent quelques instants dans la forêt.
Et puis lentement, elle reprit sa route.
Par là... Du sang frais.
Elle se figea : est-ce qu'un danger était imminent ? Elle s'approcha doucement, flaira la surface enneigée, humant l'air. Des gobelins et des worgs. Ses babines se retroussèrent et un sourd grondement sorti de sa gorge. Mais les odeurs étaient loin. Reparties.
Seule restait celle du sang. Elle avança encore et au détour d'un arbre, une forme auréolée de sang dans la neige.

Pouvait-elle en faire son repas ? Le deux-pattes ne bougeait plus, ne faisait plus de bruit. C'était sans doute mort. Pas d'autre bruit. Et ce sang, cette chair encore fraîche, son ventre gronda.
Elle avança, recula, fit le tour, écouta, huma l'air une dernière fois avant de fondre sur le cadavre.
Elle arracha cette drôle de peau et se fraya un chemin pour mordre dans la chair encore chaude.
Elle mangeait quand un craquement lui fit redresser vivement sa truffe pleine de sang.
Son regard jaune et vert se darda sur l'intrus, elle grogna en montrant ses crocs.

En face d'elle, à quelques pas, une petite fille la regardait...

Silencieux.
Imperturbable.
Immobile.
Il n'est pas au creux du tronc, sur la branche, il fait partie de l'arbre.
Il n'a plus d'odeur, il est humus et terre.
Et son geste, quand il déploie son arc, est comme inspiré par le vent.

Les deux premiers gobelins qui tombent de leur worg n'ont bien sur pas eu le temps de comprendre avant de mourir.
Les autres tentent de se regrouper, de regarder dans ce fourré enneigé, cette butte, en haut, derrière.
Deux autres sifflements dans le vent. Et deux autres gobelins tombent.
Les worgs grognent, aboient, se donnent des coups de crocs avant de courir n'importe où.
Les gobelins à terre essaient de les rattraper. Il faut trois flèches pour arrêter la course du worg le plus éloigné.
Un hobgobelin hurle des ordres mais c'est déjà la panique. Implacables, les flèches trouvent toutes un torse, un dos, une tête.
Allongé dans la neige, le corps vrillé de douleurs, le hobgobelin regarde autour de lui. Tous sont morts, tout est silencieux. Il a l'impression que seule sa respiration sifflante et les gargouillis sanglants qui sortent de sa bouche résonne dans la foret.

Ou sont tous les assaillants ? Que s'est-il passé ? La chasse à l'humain avait réduit leur méfiance des bois. Si près de l'orée... Maudite nature !
Une petite silhouette se penche au dessus de lui. A travers les taches rougeâtres de ses yeux, il aperçoit des traits fins, un regard clair et perçant qui le glace plus que la neige sur laquelle il est couché et plus que la mort qui ne va pas tarder à l'emporter.
Maudits elfes ! C'est sa dernière pensée avant que le froid d'une lame vienne abréger ces souffrances et ses regrets.

Le rôdeur prend le temps de mettre les corps en un tas à l'extérieur de la forêt tout proche. Si une autre patrouille le retrouve, il se doute qu'ils n'oseront rien entreprendre.
Haletant, il ne perd pas de temps.
Il reprend la direction du meurtre. La femme n'avait eu aucune chance, bien sur. Aux blessures, il avait vu qu'ils avaient un peu jouer. Aux traces près du corps, ils connaissaient leur nombre. Il lui avait été facile de les rattraper, ils les avait manqué de peu.

Quand il arriva en haut de la colline, il se figea.
Le cadavre de la femme était toujours là, tache de sombre et de rouge sur la neige.
Une petite fille, agenouillée sur le corps, semblait réprimer ses pleurs, le visage barbouillé de sang.
Une louve, allongée contre elle, léchait maternellement les joues de la fillette.

Chaque année il cherchait sa trace. Il la retrouvait invariablement dans la même région. La louve, sa mère adoptive était morte il y a trois ans de cela.
C'est à cette occasion qu'il avait pu l'approcher. L'enfant qu'il avait fini par surnommer Mim se laissait dépérir près du corps sans vie de l'animal.
Il aurait pu laisser la nature faire les choses. Peut-être cette drôle de vie devait finir ainsi. Mais il n'y avait pu se résoudre.
Il l'avait donc soigné, nourrit et au fil de ses mois ils s'étaient rapprochés.
La première année, ils n'avaient du échanger que quelques phrases, lui avec ses mots et elle avec ses grognements.
Et puis lui aussi avait été adopté.
Il estimait en la regardant qu'elle devait avoir entre quinze et dix huit ans. Elle acceptait depuis peu de se vêtir un peu et elle comprenait quand il lui parlait lentement avec des mots simples.

Une nuit, elle le réveilla en proie a une forte agitation. Elle était nerveuse, craintive et regardait partout en humant l'air. Il ne put réussir à la calmer.
Son arc en main, il tenta de faire abstraction des petits plaintes de Mim qui restait près de lui.
Il s'attendait à entendre le pas lourd d'un grizzly, ou peut-être de voir apparaître les lueurs jaunes d'yeux de loups...
Mais la masse sombre qui s'abattit sur lui, toute de crocs et de griffes, mesurait trois fois sa taille et n'était ni humaine ni loup. Il eu le temps de tirer deux flèches qui se fichèrent dans la créature sans même la faire gémir. Derrière lui, il entendait les grognements de Mim. La dernière chose qu'il vit fut sa protégée, en furie, sauter sur le lycan.

Elle s'était reveillé beaucoup plus tard dans la nuit.
En se mettant debout, elle tituba un instant.
Quand ses jambes ne flageolèrent plus, elle s'inspecta.
Ce bras devait être cassé. Une côte aussi peut etre.
La plupart du sang venait de son epaule, les griffures etaient profondes.
Elle finit par se rassoir.
Un peu plus loin, sous la lueur de la lune ronde et pleine, le corps du rodeur gisait, sans vie.
Elle eu un petit glapissement. Elle s'approcha de lui.
Elle renifla son visage déjà froid, passa un peu sa langue sur sa joue et ses yeux. Mais il ne remua pas, bien sur.
Alors, en tenant son bras qui la lancinait, elle se recroquevilla pres de l'elfe. Abattue, elle ne trouva pas de suite le sommeil et le soleil etait haut quand s'endormit.

Elle se reveilla à la nuit tombée. Rien ni personne n'était venu les troubler. Mais avec la lune levée, son pressentiment de la veille revint.
Elle attrapa la besace du rodeur et le bras contre le corps, déguerpissa.
Elle courrut longtemps, ne s'arretant que pour boire au hazard d'un rencontre avec un ruisseau et pour dormir. Elle fuya vers l'ouest et puis vers le sud et au bout de quelques jours, elle s'arreta.
Elle avait laissée derriere la besace apres avoir utilisé malhabilement les onguents que son protecteur concoctait. Des bandages, elle n'avait su quoi faire. Son bras pendait, toujours inutilisable.

Là bas, au dela de l'orée de la foret, il y avait une ville.
Elle n'osa pas sortir, elle recula et se trouva un endroit tranquille. Même là bas, parfois, il y avait du passage.
Elle surveillait de loin ces grands deux pattes qui passait en faisant un bruit des enfers et laissait guérir son bras.
Et puis un mois passa...

Elle s'etonna à peine de pouvoir déjà se servir de son bras.
La griffure profonde n'avait pas disparu mais était guérie.
Ce dont elle s'était étonnée, c'était son interet pour les différentes phases de la lune. Elle avait senti au plus profond d'elle même une sensation animale, une présence, qui rôdait.
Elle se retrouvait à contempler la face blafarde de l'astre pendant des heures.
Et plus la lune montait haut et entière dans le ciel, plus le feu qui la dévorait intérieurement augmentait.
Peu-etre que si elle avait été tout autre, ce feu l'aurait entièrement consummé. Mais elle avais acquis cet instinct animal auprès de sa mère louve, celle là même qui lui permettait de dompter les flammes de la malédiction lycane. Durant les mois qui suivirent, elle su apprivoiser l'autre loup en elle. Celui qu'elle aurait pu être en ne naissant pas humaine.
Mais elle se sentait seule. Paradoxe de celle qui dorenavant, ne ressemblait à personne.
Elle regarda vers le nord, elle revit sa mère à la fourrure grise et soyeuse. Elle revit le rôdeur, tout en douceur et patience. Ils étaient morts à present. Sans doute avait-elle merité cette malediction. Voila pourquoi il fallait l'accepter...

(FIN)

(ptit up ? Rolling Eyes

)

Excuse moi de t'avoir fait attendre, et d'avoir oublié de répondre à ton pm :/
Je vois ça de suite

validé

Gardien des Mystères Nombre de messages : 11689 Age : 50

Au chaud au cimetière

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