[Mort RP][Validé][Guerrier/MDA][Tieffelin] Diyren Tiicyr

Chroniques d'un tieffelin:

Combien de temps j'vais encore attendre dans cette saloperie de neige boueuse... Près de quatre jours que j'suis ici... Ils ont pas bougés. Je sais pas si ils bougeront, mais si je sais un truc, c'est que tant qu'ils le feront pas, je le ferais pas. La Cabale... Cabale Noire. Fanatiques du dimanche... Se déplaçent jamais seuls... T'en trouves un, t'en trouves trois. En l'occurence, ici, ils sont une dizaine. J'en ai repéré un ou deux qui m'ont l'air d'être nouveaux. Mais ils s'éloignent jamais très loin du... Doyen, c'est comme ca qu'ils l'appellent... Enfin j'crois. J'étudie un peu comment ils se comportent. Ils jouent les durs, clamant haut et fort que leur Dieu est le plus puissant, que tous devront un jour ou l'autre se convertir... Ou mourir. J'crois pas à ces conneries. Si on avait dû tous être réduits à l'esclavage, ç'aurait deja été fait. Après tout... C'est qu'une bande d'illuminés de plus. Et puis, s'ils sont si forts que ca, pourquoi est-ce qu'ils ont pas établis leur camps ailleurs... Il est seulement à quelques dizaines de mètres des portes de Lorgol... J'pense que s'ils avaient pu, ils se seraient carrément installés à l'auberge. Grandes gueules...
Cette vendetta, j'en ai pas touché un mot à Wereärm. En fait, ca fait un bon bout de temps que je l'ai pas vu. Je sais pas ce qu'elle fait, elle s'occupe sans doute de ses affaires, sans se soucier particulièrement de moi... Elle comprendrait pas de toutes manières. Si j'fais ca, c'est pour une bonne raison. Marre de me faire marcher sur les pieds... Marre de passer pour la victime, et d'être retrouvé à moitié mort une fois par semaine. Cette fois c'est trop, j'arrêterais pas tant que... Tant que j'aurais pas fait couler assez de leur sang, le sang qu'ils disent si pur...

J'vais leur faire payer...

Une défaite de plus:

Je rampe dans la neige, laissant sur mon passage une grande trace de sang sombre... Les loups n'ont pas voulus de moi. Ils n'ont même pas voulus me bouffer... J'dois puer, puer la défaite, puer la honte. Il fait plus froid que d'habitude. Le vent gelé me flagelle le visage, la neige s'est incrustée entre les plaques de mon armure, j'ai les pieds et les mains glaçés... Je n'ose pas penser à quoi je ressemble. Une loque surement... Un viellard à l'agonie, qui se débat pour rester en vie... Pourquoi est-ce que je fais ça... J'pourrais me laisser mourir, ici, dans la neige. Ce serait surement doux, j'm'endormirais. Plus d'histoires, plus de combats, plus rien. Juste le hurlement de la tempète pénétrant dans mes oreilles, et le souffle glaçial de la mort venue pour me prendre. Mais j'continue à ramper, à ramper comme un ver, comme une limaçe.
Plus j'avançe, plus j'ai mal, et je gémis comme une petite fille.
J'ai abandonné mes armes à l'endroit du combat, j'avais pas la force de les transporter, faut me comprendre, c'était trop lourd... Quel guerrier abandonne ses armes? Le lâche, le dégonflé, la fiotte. Quelques images me reviennent à l'esprit, un Cabaliste, juste devant moi. Il fait noir, je reçois un coup dans la hanche, je bascule en arrière, je m'effondre. Qu'est ce qui s'est passé exactement, je sais plus. Tout ce que je sais, c'est que j'ai perdu. J'crois que je l'avais pris en filature depuis le camp... Enfin, j'sais pas.
Je pourrais plus me regarder dans une glaçe... J'pourrais plus regarder le perdant, le perdant que j'suis devenu. J'étais si fort, comment ca a pu arriver, comment j'ai pu devenir comme ca... Et Wereärm. J'pourrais plus la regarder non plus, elle va me juger, elle va se lasser de moi. On finit toujours par se lasser de quelqu'un qui fait tout de travers, meme si on le connait bien.
L'entrée du Sanctuaire est juste devant moi... J'espère que le vent effacera les traces de sang, qui finiront forcément par mener quelqu'un jusqu'ici... Dans ma chute, j'risque d'en entrainer pas mal. J'espère que la tempète va effacer les traces... Faites qu'elle les efface.
Plus que quelques mètres...

J'y arriverais pas...

"J'devrais partir..."

Une fois de plus... Elle m'a sortie de mon trou. Je l'entend. Elle est devant moi. Elle chante. Je comprend pas les paroles, mais ca m'apaise; chacun de ses mots vient doucement me caresser le visage. Ca me rappelle mon enfance... Je saurais pas dire pourquoi, j'ai l'impression d'être un enfant sans défense, totalement à sa merci.
J'ouvre les yeux. Raah... Saloperie de lumière. Ca brûle, ca brûle, ca brû... Ses paroles prennent le dessus, la douleur s'éteint petit à petit. Sa voix... Si belle... Je sens plus mes jambes, est-ce qu'elles sont encore là?... J'entre-ouvre une nouvelle fois l'oeil. Elles y sont, ouuff... Mon torse me fait mal, j'ai du mal à respirer, j'ai l'impression que j'vais étouffer, ca y est je... Je respire plus, j'vais... Wereärm presse doucement ses mains sur un pectoral. Je prend une grande inspiration, ca va mieux... J'crois que j'vais survivre... J'mourrais pas, j'pense pas que j'mourrais. J'vais pas mourir, elle est là maitenant, j'peux plus mourir...

Ca fait maintenant quelques heures qu'on est dans le Sanctuaire. Elle aussi, elle va mal... Mais j'peux pas. J'peux plus l'aider, je sais même plus tenir mon arme, j'suis plus qu'un gros légume sans défense, un poids, un fardeau... J'lui ai dis que j'resterais pour elle, que je l'abandonnerais pas... Mais j'suis un lâche. J'ai pas sauvé sa mère, j'la sauverais pas elle... J'm'en veux, j'lui en veux, j'leur en veux... A tous.
Le sanctuaire est vide maintenant, j'mets mon sac sur mon épaule, je boîte jusqu'à la sortie, et je m'enroule dans une cape...

J'devrais partir... J'vais partir.

Illustration de Diyren



HRP: Merci pour ca Rubette :HRP

Première victoire, et pas des moindres:

Tous... Ou presque. Ils paraissaient si forts... Si nombreux. Mais aujourd'hui, je me suis montré bien plus intelligent qu'eux. Je leur ai tendus un piège. Un piège... Mortel.
Ces cabalistes s'amusaient apparement à torturer des passants... En supériorité numérique, évidemment. Ils ne se risqueraient pas à s'aventurer seuls hors de leur campement. Quand je les ai vus, ils étaient trois. Un homme, au seuil de la mort gisait à terre, les genous brisés, la langue apparement coupée. Ils s'amusèrent quelques minutes de plus, puis le laissèrent ramper jusqu'au bois... Je les ai observé, encore pendant une bonne dizaine de miuntes, avant qu'ils ne pénétrent dans les bois, pour appréhender leur seconde victime.
C'est à ce moment qu'ils ont commis l'erreur... L'erreur de me laisser partir, alors que j'ai bien vu qu'un des bainites m'avait remarqué. Je suis allé prévenir les Veilleurs... Ces "bons samaritains" m'ont suivis jusqu'au lieu du futur massacre.
Tout ensuite s'est passé plutot rapidement... Disputes, moqueries, hurlements. Je dégaine mon arme et porte un coup au premier ennemi que je vois, tandis que je me rend rapidement compte que tous les Bainites sont à terre. Du sang, un peu partout... Le sang dont j'ai voulu voir la couleur depuis si longtemps... Il a alors coulé à flots, cinqs... ou six Bainites ont mordus la poussière. Je me suis ensuite accroupit sur le corps d'un des Bainites inerte, profitant de l'inatention des Veilleurs, qui s'occupaient de maintenir l'otage en vie. En soulevant sa capuche, je fus largement satisfait de pouvoir contempler ce visage inerte... Visage portant message de victoire et de vengeance. Avec discrétion, j'arrachais le blason de l'armure du Bainite, et l'enfouit dans ma poche. Je me relevais alors d'un air comblé, contemplant tour à tour les corps agonisants des victimes de mon piège...

Ma vengeance... Je suis enfin rassasié. Enfin... Pour le moment.

Un rêve:

Il pleuvait, je me suis assoupis au creux d'un arbre. Un rêve... Je ne savais pas où j'étais, ni qui étaient ces gens. Sans doute un Bosquet. L'atomosphère était paisible, sans doute l'atmosphère la plus paisible qu'il me fut donné de voir. Pas d'humains agressifs, pas d'hurlements de terreur. Seulement le doux bruit des animaux, et des rires des deux enfants que je tenais dans les bras. Je ne les connaissais pas, mais eux semblaient me connaitre. Ils m'avaient sautés dans les bras, faisant abstraction de ma nature de demi-fièlon. Je pense que jamais... Jamais je ne m'étais senti aussi bien. "Notre sauveur, protecteur, père" Ils me donnèrent ces trois noms succèssivement, et je les ai accepté, accepté avec un grand plaisir.
Je ne sais pas ce qui a provoqué ce rêve. Sans doute, un manque de tendresse, d'affection... Mais cela reste curieux. Curieux dans le sens, ou quand je me suis réveillé, j'ai retrouvé un foulard à mes pieds, un foulard d'un blanc pur.

Je le porterais... Je le porterais jusqu'à ce que j'ai vu se réalise. Ou bien jusqu'à ce que je le vois une nouvelle fois...

En cavale:

Je l'ai tué... Le Bainite. Il faisait nuit... Une nuit de plus où je n'ai pu trouver le sommeil, ce rêve, je n'arrive plus à le sortir de ma tête. Il est devenu une obsession, bien qu'il me laisse tout de même toujours cette sensation de bien-être, de bonheur.
Enfin, là n'est pas la question. Je marchais lentement, pas au mieux de ma forme, trainant des pieds jusq'aux abords de Luskan. C'est à ce moment qu'il m'est apparut. Le prêtre, le même que la dernière fois, le même que toutes les fois. Mais cette fois, il était seul. Ce qui semblait d'ailleurs étrange, pour un prêtre Bainite. Lui non plus, il ne semblait pas se sentir bien, juste avant qu'il n'ouvre la bouche, un gros filet de bave en tomba... Peut être était -il malade, je ne sais pas. Ceci dit, ca ne l'empécha pas de brandir sa hache, et de prononçer quelques insultes insignifiantes. Tant bien que mal, je dégainai mon épée d'acide, et soulevais mon bouclier pour contrer sa charge. Le combat fut plutot court, bien que sanglant. Je pris une seconde pour reprendre mes esprits. Wereärm me criait dessus, ne comprenait pas pourquoi j'avais riposté. Question d'honneur, de fierté... Les femmes ne peuvent comprendre ce genre de choses. Elle m'aida à me relever, avant que je ne m'abaisse sur le corps du prêtre, qui commençait dès cet instant à puer la mort. J'arrachais le collier qui pendait à son cou, puis m'éloignai en compagnie de Wereärm.
Les Cabalistes... Ils ne sont pas aussi puissants qu'ils le laissent entendre.

Ils ont mis ma tête à prix. D'après ce que m'a dit Wereärm, je suis recherché... Par pas mal de monde, et on donne pas cher de ma vie. Je vais me mettre au vert pendant quelques temps, je pense pas que ca convaincra les Bainites d'arrêter de me chercher, mais au moins j'pourrais reprendre des forces. J'pourrais d'ici là, essayé de trouver le sommeil au Sanctuaire. Je quitte Luskan par l'Est, et je contourne la sortie la plus empruntée de Luskan, le Nord. Ils m'attendront surement ici. Je pénètre dans la forêt... Je marche, je marche.
Toute cette histoire... C'est sans importance dans le fond. J'ai risqué la vie de Wereärm, et risqué la mienne pour une simple histoire d'honneur. J'suis crevé, j'arrive plus à faire la part des choses. Wereärm est res... C'est quoi ce bruit? Ca vient du Nord, j'vais voir.
Là, je me doutais bien qu'ils m'attendraient dans le coin. Mais je les ai pris par derrière, et je peux tout voir correctement maintenant. Ils sont face à des Tempusiens. Erkenbrand, et d'autres. La conversation s'envenime. Ca y est, ils s'attaquent. Faut que j'parte, ils vont me voir, faut que je profite de la situation pour filer... Cours Diyren, cours.

J'peux plus rester ici, c'est trop dangereux... J'crois que... J'ai peur.

Trop d'implication...

Cela fait maintenant plusieurs semaines... J'occupe le poste de Général en Second à la Légion Ecarlate... Ca s'est passé très vite, j'ai eu une idée, j'en ai parlé à un homme. Les événements ne se sont plus arrêtés à partir de ce moment.
Je pensais que ca m'aiderait... A m'insérer, à me protéger. J'avais tort. Les problèmes ne font que se multiplier, ils s'accumulent. Plus le temps passe, plus j'ai l'impression que je terminerai égorgé, abandonné dans le caniveau... Que personne ne se souviendrait de mon nom, qu'on m'oublierait, tout simplement.
Je n'aurais jamais du faire ce que j'ai fait... Je les ai tous perdus, je ne les retrouverais pas... Je suis seul, et je ne donne pas cher de ma vie dans l'enceinte de la Légion... Ils ne m'aiment pas, je le vois, je le sens. Il faut que je réagisse... Ou ils m'auront, les Bainites, les Légionnaires, quique ce soit... Si je ne fais rien...

La nuit s'intalle doucement sur les hauts monts de l'Epine Dorsale du ValBise. Les voyageurs, de toute sorte, de toute ethnie se réfugient où ils le peuvent. Ils mangent, s'abreuvent, et lentement s'endorment dans leurs chambres respectives...

A l'aube, le corps inerte de l'ancien Général en Second de la Légion Ecarlate, Diyren Tiicyr sera retrouvé dans une des chambres de l'Auberge de l'Oubli. Les veines tranchées, son sang recouvrant la presque totalité du parquet de la petite pièce. La lame, fidèle servante de son suicide gît sur les draps, maintenant partiellement rouges, du lit.
Sans doute en avait-il assez d'être porteur de cet immense fardeau, dont les démons lui firent don, il y a plusieurs générations de cela...

[Mort RP du tieff]