[Chroniques de la HTSP] Dans une tour noire et solitaire

Les couleurs se dissipèrent en milliers de petits eclats brillants.
Après quelques minutes où Rodo se remettait de ce petit voyage, il observa l'endroit où il se trouvait.
La pièce était vaste, l'architecture familière. Des gardes morts-vivants lui rappelèrent le temple de Velsharoon à Lorgol. Il chercha du regard des personnes connues, mais le temple était vide. Il s'approcha de ce qui était le trône de l'Emissaire Elhina, et fit une chute dans un puit de tenebres...
Rodo commenca vraiment à en avoir ras le bol de tomber dans le vide à chacun de ses pas.
En quelques secondes il se retrouva dans un autre temple où siegeait un autel aux couleurs de Baine le Fléau. Une cérémonie avait lieu et plusieurs pretres s'adonnaient à des litanies dont il ne pipait mot. Il s'appuya à une colonne et fut propulsé dans un couloir lumineux où une chaleur bienfaisante et des chants angéliques le reconforta.
Il se retrouva en quelques instants dans un temple surement dédié à une divinité bonne, sans aucun doute à Padhiver. Mais le temps lui manqua et il fut de nouveau envoyé ailleurs.
Il avait l'impression d'être un balle qu'on lance sur une toile tendue, les bonds allant plus vite et la durée moins longue. Il se retrouva dans un temple à Loviatar, puis dans un Bosquet de druide, pour au final ne plus savoir où il se trouvait.
Le voyage étant turbulant, le mage ne tarda pas à avoir la nausée, et quand il se mit à vomir ses tripes, tout s'arreta.
Il était adossé dans de l'herbe grasse, des arbres balancés par le vent doix lui offrant protection.
En se relevant, il reconnut l'oasis d'où il était parti.
La végétation avait encore grandit, mais il reconnut le campement où il avait fait la connaissance de Ménérine.
Pas âme qui vive. Il savait qu'un désert entourait cet ilot de végétation, qu'un temple perdu se trouvait quelque part dans la foret vierge, mais il n'était plus temps de voyager, Rodo était fatigué.
Il vit tout pres de lui, une étendue d'eau où l'appel des cascades murmurantes le poussèrent à aller se baigner.
Toutes les questions qui embrumaient son esprit s'évaporèrent dans la douce fraicheur de l'eau.
Il se mit à flotter sur le dos et se mit à revasser.
-Ah ma tour...ma belle tour...Si seulement j'avais suffisement d'entrain et d'appui pour réaliser ce dont je rêve...L'étendue de la connaissance et du savoir, pour toute finalité le pouvoir ultime et salvateur...Libérer les peuples de l'oppression religieuse...Tout cela n'était qu'utopie...Mais que serait le monde sans les eglises impérieuses?
Il s'imagina non sans amusement les dignitaires religieux de la région, agenouillés devant lui...Le bainite Garance lui offrant sa vie, l'Emissaire Elhina lui baisant amoureusement les pieds, la Haute Louve Coralys lui exposant sauvagement sa poitrine, et même une ombre aux couleurs de Cyric lui même chantant des louanges et jetant des pétales de fleurs sur sa tête courronnée de lys d'or.
Son amusement fut tel, qu'il prit une rasade d'eau dans le nez, manquant de perdre pied et de se noyer...
Se reprenant dans un dernier fou rire nerveux, il se décida à sortir de l'eau et voir où son rêve/cauchemar l'entrainerait à nouveau.
Où aller à présent?
Nord, Sud, Est, Ouest? Qu'importe, il était dans son rêve et qu'importe son choix, ce qui devait arriver, arriverait tôt ou tard...
Ne sachant quelle décision prendre, il entreprit de se construire une grande échelle avec les arbres morts afin de se diriger vers le haut...Ses voyages lui ayant trop souvent conduit vers des chutes sans fin, il se dit que cela suffisait et qu'il était temps de voir les choses de haut...Et cela lui donna du courage.

Son échauffaudage lui prit énormément de temps, mais cela prenait forme et dans un rythme effréné, Rodo empilait les rondins de bois et les liait grace à des morceaux de lianes fermement noués.
Quand il considéra son travail suffisant, il éleva la structure en la fixant au tronc d'un gros arbre...Il commenca ainsi son ascension.
En quelques secondes il se retrouva au dessus des frondaisons.
Il dominait alors un océan de verdure, mouvant sous le souffle du vent.
Le spectacle le ravi.
Le sommet de l'echelle disparaissait haut dans le ciel. Il regarda une dernière fois les environs, puis leva la tête et grimpa de nouveau.
Rapidement, le vent devint plus fort, et son escalade fut plus compliquée.
Mais il persista.
Alors qu'il ne voyait plus du tout la base de l'echelle, il en profita pour regarder de nouveau aux alentours.
Le désert ardent était de nouveau visible loin au dela de l'orée de la foret.
Il encerclait toujours les environs.
Rodo fut surpris de la hauteur à laquelle il se trouvait. Il ne pensait pas avoir construit une echelle aussi grande.
Il ne souffrait pas de vertifge heuresement...Cela aurait grandement compliqué ses recherches astronomiques au donjon de la tour...
Il continua de grimper inlassablement.
A vue de nez, cela faisait bien une trentaine de minutes qu'il grimpait.
Il était à présent entouré de nuages blancs et ne voyait rien d'autre que du coton dans toutes les directions.
Il y faisait froid, et l'air se faisait rare, mais cela ne l'empecha pas d'atteindre le sommet de la structure de bois.
Il se retrouva donc au dessus des nuages. La couche blanchâtre semblait solide. Le mage décida d'y poser un pied et fut surpris de pouvoir y marcher sans difficulté. Cela était même très agréable.
Il avanca ainsi, s'éloignant de son point d'arrivée, et découvrit l'immensité celeste.
Quelques oiseaux percaient la couche nuageuse pour replonger dans le vide. Le soleil frappait fort ici, et Rodo était ébloui de toute cette clarté...
Droit devant lui, il vit un point lumineux. Il s'en approcha.
C'était le sommet d'une tour de cristal. La pointe dépassait des nuages, et on pouvait voir une multitude de petites fenêtres percant la facade de toutes parts.
Il arriva au pied de l'édifice, juste sous le balcon d'une de ces fenêtres.
Il lui fallut faire quelques exercices pour enjamber la ballustrade et se retrouver juste devant une porte transparente.
Il y entra sans hésitation, curieux de connaître le pouvoir qui siegeait ici.
Poussant la porte, il pénétra dans une petite pièce toute blanche.
Des tentures étaient tirées sur les murs, représentant des montagnes enneigées, des volcans en éruption et autres décors naturels.
Il n'y avait pour meuble qu'un petit écritoire, aposé contre un mur.
Aucune autre porte ne permettait de sortir à première vue.
Il s'approcha alors de l'ecritoire et parcouru des yeux les divers documents qui s'y trouvaient éparpillés.
L'ecriture lui était totalement étrangère. Il ne put même pas determiner son origine. Mais cela ressemblait fortement à des calculs mathématiques.
Il prit soin de mémoriser quelques formules qui pour le moment n'avait aucun sens.
Il entendit soudain un grand fracas derrière lui.
Il se retourna et eut juste le temps de voir un elfe sortir de derrière une tenture représentant une montagne gelée.
L'elfe le regarda d'un drôle d'oeil, si tant est qu'un elfe puisse être drôle...
Rodo bredouilla quelques mots d'excuses qui semblèrent inquiéter l'elfe encore plus.
-Qui êtes vous étranger? interrogea l'elfe.
-On me nomme Rododindron de la Haute Tour messir elfe.Répliqua le mage en omettant toutes références à une quelconque noirceur, sachant par expérience que le noir amenait des a priori négatifs souvent à tord.
-Comment êtes vous parvenu dans ce lieu sans que la garde ne vous surprenne?
-Heuu...Bonne question...Peut être parce que vos fenêtes ne sont pas gardées...
-Comment? grogna l'elfe, Etes vous en train d'avouer votre effraction?
L'elfe tira un cimeterre de sa ceinture et avanca vers le mage d'un regard belliqueux.
-C'est à dire que...Enfin...Rodo fit craquer ses doigts, et en un mouvement rapide et précis, incanta un sort.
Rodo devint invisible, mais l'elfe ne se laissa pas démonter et incanta en retour un sort de détection de l'invisibilité. Rodo fut pris au dépourvu, mais le temps de redevenir visible aux yeux de l'elfe, il put enchainer avec un sort hostile. De ses mains jaillirent des flammeches en grand nombre, achevant son sort d'invisibilité, et parcourant la pièce en une succession de volutes joyeux, pour finalement s'abbatre à toute vitesse sur la poitrine de l'elfe qui s'enflamma.
Son adversaire était à 2 pas de lui et hurlait à la mort, mais continuait d'avancer et leva son arme pour asséner un coup mortel à Rodo.
Le mage évita le coup, et se paca de manière à pouvoir lancer à nouveau un sort.
L'elfe était en piteux état et Rodo trouva de bon ton d'invoquer un mot de pouvoir mortel. Les glyphes formant ce mot se formèrent autour de l'elfe, qui n'y voyait plus rien, ses globes occulaires ayant fondu sous la chaleur. Mais les paroles prononcées par Rodo firent comprendre à l'elfe qu'il avait bel et bien perdu ce combat. Les glyphes se refermèrent sur l'elfe qui n'eut pas le temps de prononcer ses dernières paroles. Un spectre blanchâtre s'échappa du corps enflammé qui tomba sur les genoux, puis de tout son long sur le pavé.
Rodo était en sueur. Il regarda encore quelques instants le corps finissant de cuir.
Des pas nombreux se faisait entendre dans un escalier tout proche.
Rodo enchaina sur le dernier sort d'invisibilité qu'il lui restait. Il se plaqua contre un mur et attendit quelques secondes avant qu'un troupeau d'elfes armés jusqu'aux dents déboula dans la pièce, témoins horrifiés du massacre d'un de leur frère.
Rodo souleva la tenture par laquelle ils étaient arrivés et s'échappa silencieusement par l'escalier qui descendait.

Il ne comprenait plus rien.
La tour avait disparu, il faisait de nouveau tout noir autour de lui. Il se souvenait avoir descendu des escaliers en trombe, puis plus rien...
Tout cela commencait reellement à l'ennerver au plus haut point. Il hurla sa colère.
Ménérine apparut alors devant lui.
-Qui a t'il capricieux mage? dit-elle en souriant.
-J'en ai ras le bol stupide fée, si c'est en ton pouvoir, fais moi sortir de ce cauchemar...répliqua le mage, les poings serrés tout comme ses machoires.
-Cela viendra très bientôt colérique Rododindron...Sois patient et profite de ton voyage...
En disant ces mots, la fée s'envola dans les airs ténébreux et disparut.
Rodo restait là, tout seul, n'ayant plus la force ni le courage de continuer son chemin.

Rodo avait l'impression d'avoir passé une décénie dans les ténebres. Il s'était finalement habitué au noir, mais quand bien même, l'espace était vide de tout; il aurait pu marcher droit devant lui, yeux fermés sans rencontrer le moindre obstacles.
Au début terrifié, il prit ses aises et fit bonne figure face au néant.
L'attente était longue et la fée Ménérine n'avait pas reparut. Il n'avait de discussion qu'avec lui même...Ce qui ne manqua pas de le conduire petit à petit vers une folie insidieuse.
Il s'en rendait compte au début, se posant des questions, y répondant lui même...Puis avec le temps, il se créa comme une illusion de lui même qui discutait, s'amusait, voir même se disputait.
Petit à petit, cela n'avait plus rien d'étrange.
Rodo pensa d'abord que son double imaginaire était un précieux allié, l'aidant à supporter la solitude, mais il s'apercut petit à petit que son double n'était pas de si bonne âme que cela...Au fur et à mesure, il n'hésitait plus à l'insulter, ou lui faire venir de mauvaises pensées.
Lorsque cela devenait trop encombrant, Rodo avait encore la force de faire disparaitre son ego...Mais avec le temps celui ci gagna en force, et il était de plus en plus difficile de le faire s'en aller.
Le seul espoir restant était que ce monstrueux double disparaisse à la sortie de ce cauchemar...

-Crois tu qu'on nous a oublié ici?
-Il y a des chances, tu ne vaux pas la peine qu'on vienne te chercher ici bas...
-Qu'en sais-tu? De toute façon, comment veux-tu que quelqu'un descende ici...
-Je suis bien venu moi!! Mais je te sauverai pas...
-Je me demande vraiment pourquoi tu es venu...
-Ca, seuls les dieux pourront nous le dire...De toute façn, tu les rejoindra vite...
-je crois pas non, suffit pas d'être devin pour savoir que j'ai encore des choses à accomplir dans le monde reel.
-Reel? Et si c'était ça la réalité?
-Balivernes !!! Il s'agit d'un cauchemar à n'en pas douter...Surement un echec lié à l'entropie, ou que sais-je...
*rires déments*
-Que tu es amusant de stupidité...Tu m'auras toujours fait rire...D'ailleurs, tu fais rire tout le monde autour de toi...J'en ai même honte pour toi...Tu vois comme je suis généreux de coeur?
-Ne te moques pas ! J'ai beaucoup d'influence la haut, et on me respecte...
-Respect??? Tu sais ce qu'on dit de toi la bas?
-Que...Que dit-on?
-Que tu es le plus mauvais magicien que la terre ait portée, que tu n'es qu'un pisse-vinaigre et que tu as le membre honteux de la taille d'un radis...
-Mensonges, tu es pire qu'un adepte de Cyric....En plus, j'en ai une grosse, turgescente...
*soupirs*
-J'eprouve encore de la pitié à ton égard...Surtout que je sais ce que la petite halfeline pense de toi...
-Ga...Hein? Parle...
*rires moqueurs*
-Elle te trouve niais, et n'a d'estime que pour le pseudo-pouvoir que tu pourrai lui octroyer...Ou qu'elle souhaiterait te prendre...
-Non, pas Gaga, elle n'est pas ainsi...
-Tu verras bien...L'expérience ne t'as donc pas appris à te méfier, même de l'eau qui dort? Ne te souviens tu donc pas de ton collègue, le sorcier noir...Celui la même qui a voulu te tuer par "précaution"...Qui te dis qu'en fait tu n'es pas déjà mort de sa main, ou bien qu'il projette de te tuer pendant ton séjour ici...
-Cela pourrait être possible...Enfin, cela n'aurait rien d'étonnant...Mais j'ai aussi des alliés...Et ils ne laisseront pas le sorcier à ma place...Il ne peut prétendre à diriger la tour sans moi...
-Que tu crois...Il projette déjà de changer les tapisseries...
-Tu continus de te moquer, tu vas me rendre fou...
-Fou? Mais....Tu l'es déjà mon pauvre Rododindron...Fou à lier même...
*Rires diaboliques*

-Il se passe quoi maintenant?
-Aucune idée...C'est de la lave ça non?
-Me semble que oui...Un volcan?
-Peut-être...Ou pire...
-Les enfers? Je suis en enfer?
-Ca t'etonne?
-Bah oui, un peu quand même...

L'obscurité faisait petit à petit place à un décors chaotique. Des rivières de lave se dessinaient au loin, et de puissants geysers ardents s'échappaient par intermittence.
Le magicien regardait la scène se former devant ses yeux impassibles...

-On doit faire quoi?
-Demmerde toi.
-Merci.

Il se trouvait à présent sur une corniche bordée d'une immense falaise abrupte et d'un précipice donnant sur une rivière de feu. Un chemin montait en pente douce, contournant la falaise et empêchant ainsi d'avoir une visibilité de loin.
Il décida qu'il valait mieux monter que descendre.
Il faisait chaud, un bruit assourdissant grondait en continu. Des blocs de roche s'effondraient de temps en temps et obligeaient à prendre une allure prudente.

-Ca mène où tu penses?
-Qu'est ce que j'en sais moi? J'ai l'air d'un démon?
-Bah...En quelques sortes oui...
-T'as rien compris alors...Je suis pas chez moi ici.
-Bon...Soyons prudents tout de même, je pense qu'une transformation en golem serait idéale.
*rires*
-Tu penses vraiment qu'avec une taille de géant tu vas pouvoir marcher sur cette corniche?
-Bah...ca peut se faire...Et je supporterai mieux la chaleur et les chutes de pierres.
-Bah...Est ce que je me plains moi?
-Rah laisse moi incanter.

Le mage incanta donc une métamophose en golem. Il lança un hiatus qui le transforma en corbeau.

-Et merde...Croa...
-Qu'est ce tu peux être maladroit...
-Oh ca va, ta gueule...Croa...
-Bon, bah profites en pour t'envoler, ca ira plus vite.

Le mage-corbeau donna quelques coups d'ailes et s'envola dans les airs, porté par les courants d'air chaud émanant de la rivière de lave en contre-bas.
Rapidement, il arriva au sommet de ce qui semblait être un pic rocheux.
Un paysage immense s'offrit alors à ses yeux. Des volcans immenses, un ciel rougoyant, des eclairs frappant le sol au loin...Visiblement, un plan infernal ou élémentaire.
La métamorphose s'interrompit.

-On n'est pas dans la merde...Aucune trace d'echappatoire...
-Y'a toujours moyen de s'en sortir.
-Tu connais pas un tour?
-Tu m'as pris pour un archimage?
-Non, mais je me demande vraiment pour quoi je devrais te prendre...
-Tiens, regarde qui arrive...

Une petite lueur verte glissait le long des rivières de lave, zigzaguant entre les geysers et s'approchant prestement de Rododindron.

-Ménérine? Toi ici?
-Bonjour magicien...Que fais tu là?
-Bah comme d'habitude...
-Je vois...toujours pas capable de te reveiller? dit la fée en rigolant.
Le mage secoua la tête.
-Dis lui que si elle nous sort pas de là, je la tue.
-Non, je peux pas faire ça, elle peut nous être utile, dit tout haut Rododindron.
-Que dis tu? interrogea la fée.
-Hein? Moi? Rien rien...bredouilla le mage.
-Bon...Ecoute moi bien alors. Tu es dans un sacré pétrin. Des choses se passent en ton absence, et j'ai le malheur de t'annoncer que dans quelques temps, ton séjour ici sera définitif si tu ne trouves pas une porte de sortie.
-HEIN??? Mais...Aide moi alors...s'écria le mage.
-Je ne peux rien te dire de plus. Mon pouvoir te permettra de sortir quelques instants de ton rêve...Tu pourras alors t'enquèrir du temps qu'il te reste si jamais tu trouves quelqu'un à qui parler...
-Bon...Ca veut déjà dire que je suis pas encore mort...Que dois tu faire pour me sortir?
-Je vais utiliser un peu de ma puissance pour t'aider...
-Ne l'écoute pas, elle va te pièger.
Rodo fit mine de chasser une mouche.
La fée incanta dans une langue que Rodo ignorait. Un nuage bleu tournoya au-dessus de leur tête, et Rodo vit une forme apparaitre en son centre.
Il s'agissait de lui même allongé sur un lit de fortune, dans ce qui semblait être une cellule de la Haute Tour.
-Vas-y, entre dans le portail...Tu auras exactement 2 heures de reveil, au delà, le portail se fermera et te replongera dans le sommeil.
-Et que pourrais-je faire là bas?
-Essaye de savoir si quelqu'un se préoccupe de ton sort...Cela te donnera une idée des efforts que tu auras à fournir ici pour t'en sortir.
-Bien...Je ne suis aps convaincu que cela soit fructuant...Mais je n'ai pas d'autres solutions.
-Elle se moque de toi, c'est une arnaqueuse...Tue la, tue la maintenant.
Rodo sauta alors dans le portail magique.

*Essouflé*
-J'y suis arrivé...J'ai réussi...
-Tu as pu parler à quelqu'un?
-Non, y'avait personne...J'ai laissé un mot...
-Un MOT? Mais t'es stupide ou quoi?
-Tu voulais que je fasse quoi?
-Je sais pas...Mais là, à tous les coups, on est bon pour rester coincés là...
-Où est Ménérine?
-Elle a du partir peu avant ton retour.
-A-t'elle laissé un message?
-Oui, elle a dit que plus con que toi, tu meurs.
-Abruti.
-Toi même...

Une lueur jaunâtre apparut dans le ciel.
-Tiens, on dirait que le Soleil se lève.
-Oui, mais bizarrement, la température baisse...On se croirait en pleine montagne.
-La lave fond...
-Hein? Ah oui...On dirait de la neige...
-Couvre toi, j'ai froid.
"Vous allez vous en sortir Maître ..."
-C'est toi qui a dit ça?
-Ah non, j'ai rien dit moi, on aurait dit une voie de femme...
-YOUHOU, Y'a quelqu'un???
-Chuuuuuut, et si des créatures hostiles nous entendaient...
-Y'a personne ici patate.
-Argllbblbllbllblblll...
-Qu'est ce qui t'arrive?
-Au secours, je me noie...
-Mais...Y'a pas d'eau ici...
-Arrgggblblblblbgggbllblub
-Arrête tes conneries, a quoi tu joues?
-Aide moi, arglblub mes poumons se glublug remplissent d'eau gluogb...
-J'ai pas de bras, je peux rien faire moi, tâche de retenir ton souffle...
*respire lentement*
-Voilà, c'est passé...Je ne comprends pas *tousse* ce qui a bien pu se passer...
-T'as du avaler ta salive de travers...
-Prochaine bêtise de ce genre et je me crêve les tympans...
-Avançons vers l'est...Ne tardons pas.

-On est dans un tunnel là?
-Il semblerait oui.
-Hey !! Regarde, ça serait pas Ménérine qui se ramène?
-On dirait bien oui.
-Bonjour Rodo.
-Salut Ménérine. Que vient tu me dire?
-Je voulais te dire aurevoir.
-Aurevoir? Pourquoi? Tu pars?
-Non, c'est toi qui part.
-C'est donc la sortie?
-Il semblerait.
-Ne peux tu m'y accompagner?
-Hélas non, mon royaume est ici, et je dois en accompagner d'autres comme toi, perdu dans les rêves.
-Laisse tomber tout ça...Je t'apporterai puissance et gloire la bas.
-N'insiste pas Rodo, ta puissance m'est etrangère...Va prestement à présent, et ne te retourne plus. Nous nous reverrons surement.
-Je l'espère Ménérine. je n'ai jamais vraiment compris ce que tu attendais de moi, mais je pense que sans toi, je serai sans doute mort.
*La petite fée virevolta autour de sa tête, puis déposa un baiser tiède sur la joue de Rodo. Elle finit par partir dans un nuage d'etincelles verdâtres*

-Par ici la sortie, bouge tes fesses mage à 2 pièces d'or.
*Le long couloir lumineux se retraicissait pour finalement déboucher sur une explosion aveuglante de lumière blanche.

Le mage était bien sombre ce matin là....Sur la proue du navire qui voguait vers le sud, il regardait tristement les eaux froides et tumultueuses...
Que de méfaits avait il perpétré ces derniers jours...Il ne se reconnaissait plus...Il avait menti, trahis, volé...Et bientôt allait massacré d'innocentes victimes...
Mais tout ceci avait un gout de naturel finalement...Ca le choquait profondément, mais il était impossible de faire autrement...Comme un délice au chocolat, irresistible, appétissant, désirable...Mais qui irrémédiablement, rendra malade son consommateur...
Etait-il malade? Non, impossible, sa santé mentale était au beau fixe à n'en pas douter...
Mais la mort de tous ces enfants serait elle un bienfait sur sa morale ou cela le laisserait indifférent? Il avait peur de la réponse. Il s'était vu impassible quand il avait poussé lui même la petite fille dans les racines de l'arbre carnivore tantôt...Il avait provoqué des souffrances sans nom à une innocente...Et cela l'avait fait sourire...Il en demandait presque autant que l'arbre...Aggartha n'avait pas semblé lui en vouloir ce jour là...Cela lui avait trotté dans la tête pendant plusieurs nuits, entendant au loin les cris de l'enfant souffrante...Il en avait même souillé ses draps...Quel monstre devenait il?
Il lui fallut en être sur....Le massacre à venir serait determinant...Mais malgré tout, il savait que tout ceci devait rester en lui et ne pas être su d'autres personnes...N'était il pas maître des illusions? Cela ne devrait pas se faire sans mal...

Nouvelle journée de stress à la Haute Tour. L'archimage était en rogne contre tout le monde; fracassant fioles et alambic sur son passage, cognant un esclave-gobelin au passage, criant ses ordres noyés dans une floppée de jurons tous plus imaginatifs les uns que les autres.
Une fois la tempête passée, chaque personne présente dans le laboratoire fit grand silence, marchant à pas feutré pour ne pas réactiver la colère du maître des lieux.
On l'avait vu se lever ce matin comme tous les matins, ni de bonne ni de mauvais humeur...Fidèle à lui même, réclamant son déjeuner et les rapports des étudiants de la tour. Assis dans sa bibliothèque, il lisait tranquillement, il demanda même le calme en faisant sortir le petit personnel.
Quelques minutes plus tard, il sorti de la salle dans un grand fracas, et sa colère eclata...
Son regard était rempli de rage, de petites veines violettes parcourant ses globes occulaires, un eclair bleu sciait ses tempes et semblait pret à éclater.
Il demanda qu'on lui amène un mouton...Un esclave se rendit dans le village voisin pour s'en procurer un...
L'archimage prit avec lui 2 esclaves et 2 apprentis et s'enferma dans le laboratoire avec la bête...
Entre 2 explosions, on entendait dans les couloirs les cris de rage du maître.

Alors que la nuit tombait rapidement sur les montagnes bordant la haute tour, l'archimage au balcon revassait. Au loin, on voyait les tours de Lorgol plongé dans la brumes, comme des récifs dans une mer agitée.
Le dernier rayon de Soleil passa entre 2 collines enneigées et les premières étoiles apparurent dans le ciel. Il n'y avait pas de Lune ce soir la...Tout semblait paisible, pas de guerre à l'horizon, pas de carnage, pas d'explosion...
L'archimage se dit alors :
-Putain qu'est-ce qu'on se fait chier...
Il remonta sa capuche, grelotant et rentra se mettre au chand dans la tour. Là un feu douillet crépitait dans l'âtre, des torches éclairant vivement les étagères encombrées de livres poussièreux.
Un bruit sec se fit entendre derrière un rayon.
-Qui va la?
-Ce n'est que moi, répondit une voix lugubre et emprunte de folie.
-Te revoila... répondit l'archimage non décontenancé, que veux-tu cette fois?
-J'ai vu l'avenir mon frère, je venais t'avertir...
L'ombre détala contre les parois de la pièce d'un bout à l'autre.
-M'avertir de quoi? Et depuis quand je suis devin?
-J'ai vu...j'ai vu de terribles choses qui arriveront bientôt...J'ai vu ceux que tu hais de puis peu...Ils brulaient agonisant au pied de leur temple dans la ville maudite.
L'archimage leva un sourcil, l'air interessé.
-Continu, parle moi de cela...
-J'ai vu leur temple détruit, chaque pierre tombant une à une sous tes yeux ravis. Je les ai vu, les tyrans, se prosterner devant toi, leur temple detruit derrière eux. Te saluant respectueusement. Puis j'ai vu....Chacun d'eux se lever et prendre une pierre de leur temple pour en rebatir un nouveau au même emplacement. Et dans ce temple, une statue fut errigée. Cette statue, c'était toi...Nous...Avec nos priants à genoux, psalmodiant nos louanges et réclamant notre bénédiction...Des dieux Rododidron...Voila notre déstinée....Les bainites, les Velsharoonites, les cyriciens...Puis plus tard les priants des bonnes divinités....Tous se tourneront vers nous et nous prierons...Et nous saurons être magnanime en eur accordant nos largesses...Et nous saurons être intransigeant quand il le faudra...Nous serons aimé et respecté et craint...Et nous aurons tout pouvoir sur toutes choses...Ainsi ira notre vie à toi et à moi...
L'archimage resta coi. Assis dans son trône, il regarda le vide, l'ombre avait disparut. La pièce était vide.
Si un témoin avait été présent, il aurait pu voir dans le fond de la pupille de l'archimage la folie monstrueuse grandissante.
Puis Rododindron se leva, avanca de quelques pas, se mit au centre de la pièce sur le tapis aux motifs obscurs, puis fit quelques pas de dance à reculons puis se mit à chanter dans une langue étrange.
-Bicoze aïm bad, aïm bad, caume one
You now aïm bad, aïm bad, You now ite.
Puis l'archimage posa sa main sur ses parties et dans un geste plus qu'explicite :
-Houze bad.

Il repartit se coucher plus tard, la tête plein de rêves de grandeur divine.

Le chaos avait établi son oeuvre destructrice pendant plusieurs jours. Un homme était venu, et s'était proclamé Chancelier de la ville...Un grand magicien surement...Comme ça hop, comme par magie...
Un semblant de paix bercait alors les ruelles de Lorgol.
Chacun semblait trouvé son petit confort dans cette nouvelle organisation.
Mais l'archimage lui savait que ce n'était que le calme avant la tempête...
Il tournait en rond dans sa chambre. Dehors, le vent glacial battait les fenêtres de la tour, et s'engouffrait par les petits interstices. Il frissonna.
Visiblement anxieux, il attendait des nouvelles qui ne venaient pas.
Il mit cela sur son impatience maladive et préféra s'occuper à divers tâches.
Il prit alors un balai et se mit à nettoyer les couloirs de la haute tour.
La corvée était plutot plaisante....Voir les petits grains de poussière virevolter ci et là au grè des coups de manche du maître du balai.
Rododindron s'imagina alors être le puissant Talos, du haut des cieux, balayant le Val de Bise de son immense balai divin.
Prenant une grosse voie tonitruante :
-OOOhhh, mais voila des petits bainites *regardant quelques moutons de poussières dans un coin*, et Zouuuuuuuu *d'un coup de balai, les saletés s'envolent dans les airs pour retomber un peu plus loin*.
Rododindron se redressa, plissant les yeux, puis posa son visage contre le sol à la recherche de quelques cradosseries cachées.
*ouvrant de grands yeux et hurlant*
-JE T'AI VU ABEL, TU NE PERDS RIEN POUR ATTENDRE, TOI ET TES HOUAILLES. AHAHAHAHAH...*rire démoniaque*
Foncant alors, balai en mains, vers le bout du couloir, à la sortie des cuisines.
Il leva le manche bien haut au dessus de sa tête, puis d'un seul coup, projeta une épluchure de pomme de terre et des restes de cartottes rapées contre le mur.
Reposant alors son balai, il regarda le cadavre de ses ennemis affalé par terre, agonisants.
Il sourit puis pris une pose héroique.
Un gobelin s'avança et dit :
-Maître pas content nettoyage???
-Si, Maître très content...très très content...
Il balanca son balai au visage du pauvre esclave qui ne comprenait pas, puis s'engouffra dans un sombre couloir.

Voila plusieurs mois que l'archimage avait élu domicile à Luskan. Serait-il en train d'oublier Lorgol? Ca se pourrait fortement...Mais là n'était point focaliser son esprit ce jour là.
Dame Julia lui tenant compagnie, un gamin des rues s'approcha sur la place centrale. Il vendait une soit-disant coupe en or et chercher des acheteurs...
Rododindron intrigué par cet enfant possedant un tel objet voulu le voir et usa de toute sa bienveillance et sa diplomatie pour subtiliser l'objet au gamin qui ne demanda pas son reste.
Malheureusement, un abruti en armure trouva interessant de venir faire chier son petit monde...Il voulait voir la coupe, pretextant qu'elle appartenait à son père héros de Luskan, Sempérion.
Or, sur la coupe, il était marqué "Med Ine Leilon"...Et ce n'était pas de l'or mais du toc...Le guerrier se fourvoyait et ne voulait pas l'accepter.
Rododindron lui voyait autre chose...Un recel d'objet de mauvaise facture dans les rues de Luskan, s'il trouvait le distributeur, il pourrait surement faire son beurre, en pretextant sauver Luskan de ses fripouilles...
Mais tout ne se passa pas comme prévu bien entendu.
La coupe se trouva être en effet une copie de la coupe que cherchait Stevan.
L'antiquaire de Leilon où nous nous rendîmes nous l'avoua sans se faire prier et nous donna même un objet permettant d'appeler celui qui avait racheter la coupe originale.
Stevan se l'appropria sans que l'Antiquaire y trouve à redire alors qu'il s'agissait de son seul moyen de contacter un de ses meilleur client...S'il est pas con cet antiquaire...
Bref, arrivés dehors, le guerrier abruti ssecoua l'objet ce qui fit venir un vieillard. Il nous conduisit en dehors de la ville, souhaitant nous montrer une chose.
Aux portes du village, Stevan se montra particulièrement violent, ce qui ne manqua pas de le faire remonter dans son estime...Quelques secondes seulement...Car le vieillard lui lachant le bras, disparut dans l'ombre, laissant Stevan eclaté littéralement dans son armure, nous aspergeant de petits morceaux de chair...Quelle fin merdique quand meme...
Restaient devant le harnois vide, dame Aube de Boisbrune, Revan, Kyara et Rododindron.
Visiblement, Aube en savait beaucoup et elle raconta son histoire aux 3 autres.
Revan et Kyara souhaitaient proteger le harnois du guerrier mort pour le lui rendre, Aube souhaitait également le garder ayant des affiliences avec le père du défunt, et Rodo avait senti la terrible puissance magique qui imprégnait l'armure, ce qui ne manqua pas de reveiller son désir de possession.
Une longue conversation s'en suivit, et au final, Revan et Kyara offrir de bon coeur les chausses de l'armure en cadeau à l'archimage qu'ils tenaient en profond respect, et de part leur admiration à son égard avaient jugé bon de lui vouer une grande amitié, presque un culte en son honneur.
Aube elle même ne pu contenir son insatiable désir naissant devant l'archimage qu'il du fuir au plus vite en alertant la garde que des fous en voulaient à sa vertue...Il se cacha alors dans une grange, attendant le petit matin pour repartir.
Le port de Luskan étant bloqué par les intempéries, l'archimage préféra s'exiler à Eauprofonde pendant quelques temps.

Eauprofonde.
Merveilleuse cité que voila...Des gens heureux de vivre, de toutes les couleurs, de tous les horizons...J'en oublierai presque Lorgol tellement c'est beau...Mais qu'est ce que je raconte moi? Tous ces ploucs mal fagottés, ces nobliaux pédants et incultes, ses rues brillantes où l'ont manque de glisser tellement c'est lisse...Ah ce qu'elle me manque ma cité du nord....Elle fut tellement belle dans mon souvenir, combien de mallheur allait elle encore subir? Combien de tourments le cul-terreux allait il encore lui infliger? Qu'il est bon de l'imaginer pendu en haut des remparts, aux yeux de tous ceux qui lui ont fait confiance...Ces traitres, ces pleutres....Tous finiront dans les flammes de mon courroux, j'en fais la promesse.
En attendant, je dois me remettre encore de ma blessure, cela me laisse un peu de temps pour profiter de ce que la cité des Splendeurs a à offrir. Sa tour de mage par exemple...Quelques livres ont suscité mon interet et je dois avouer etre surpris par mon inculture sur beaucoup de choses.
J'ai pris quelques livres en cachette, ils seront plus en sécurité dans la tour.

Hier un navire marchand est revenu voiles déchirées. Ils se sont fait attaquer par des pirates m'a t'on dit...Cela ne m'encourage pas à reprendre la mer pour repartir...D'autant plus que les routes ne sont guère plus sures et que je risque de tomber sur des gens mal intentionnés à mon égard...Il est curieux de voir toute l'animosité que je m'attire ces derniers jours...Serait-je devenu le fruit d'une jalousie collective? M'en voudraient-ils tous d'etre moi, supèrieur, parfait et eux tellement mediocre? Non point, ils n'ont même pas conscience d'être idiot...
Mais je passerai au dessus de tout cela. Tout me réussi tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre...Je n'ai qu'à être patient...Et tout me reviendra de droit...

Que faire?
Voila plusieurs mois que tout fout le camp...
Et là, nouvelle deception...
Le nord vit ses dernières heures et l'archimage se rendit compte après le départ d'Annika, de l'energie dépensée et perdue pour sauver ce qui restait de la cité noire...En vain...Son temps aurait été mieux utilisé ailleurs et il était temps de se secouer et d'oublier les mauvaises choses.
Ainsi, l'archimage décida après mure reflexion d'oublier définitivement Lorgol et ce qui s'en approche.
Il prit conscience que seul il ne pourrait rien face aux culs-terreux qui s'y sont installés.
Et le fait est que toutes les activités interessantes pour son art se déroulaient à Luskan et ses environs...Donc à quoi bon se tuer à sauver une cité dont tout le monde se fout...

Rododindron prit sa carte du Valbise qu'il avait lui même prit soin d'établir, pris sa plus belle plume et raya d'un long trait noir le nom de la cité des Milles Tours....
Ainsi, Lorgol n'existait plus et n'avait jamais existé.

Le froid glacial parvenait à entrer dans les couloirs de la tour plus que d'accoutumée...
Le feu dans l'âtre de la bibliothèque ne suffisait pas à se rechauffer suffisement.
Déjà 5 gobelins esclaves avaient attrapé un rhume. L'Archimage supposa qu'il s'agissait d'une comédie et leur coupa 3 doigts pour leur apprendre à se moucher correctement.
Malgré tout, lui même commencait à ressentir vivement le froid et ses sorts n'y pouvaient pas grand chose en cette saison et dans cette contrée.
Il décida alors de se couvrir plus chaudement encore. Sa garde-robe était encombrée de vieux vêtements datant de plusieurs années et il se prit à les jeter un à un dans la cheminée.
Malencontreusement, il jeta dans le feu une de ses robes magiques.
La magie de l'archimage avait la réputation d'être...instable...
Le feu eut tôt fait de consumer le tissu impregné de cette essence chaotique.
De petites étincelles crépitèrent devant le foyer.
Soudain, une musique se fit entendre, des sons faibles pour commencer, puis de plus en plus forts.
Les etincelles se concentrèrent pour former comme un drap translucide.
De nombreuses couleurs parcouraient le drap et bizarrement, elles semblaient vibrer en rythme avec la musique de plus en plus présente.
A chaque coup de tambour, les couleurs eclataient vers l'exterieur, quand la musique se faisait plus douce, les couleurs s'estompaient un peu vers le centre.
De petits filament verdâtres glissaient aléatoirement sur le drap semblant dessiner la voix de la chanteuse qui couvrait la musique.
Le spectacle était assez impressionnant, reposant même.
Ca ne rechauffait pas plus que cela, mais c'était amusant.
L'archimage décida de nommer cet effet magique "l'ecran de veille de Winn Doze".
Il attendit que les dernières couleurs finirent de disparaitre en même temps que la musique, indiquant que la robe magique avait fini de se consumer...
Ravi de ce moment de détente, l'Archimage eternua et alla se mettre au chaud dans son lit, une bouillotte sous les pieds.

Apparement, le catalyseur de magie du laboratoire subissait quelques ratées...
Le système consistant à emmagasiner l'energie magique puis redistribuer dans des spheres crystalines pour se concentrer finalement dans une orbe centrale capable de multiplier l'energie initial par 8.
Or, les spheres de transfert ne faisaient visiblement pas leur travail.
Cet outil indispensable à la recherche de nos jeunes mages ne pouvait rester plus longtemps dans cet état.
Rododindron prit avec lui 2 apprentis qu'il considérait comme prometteur afin de leur expliquer le fonctionnement et ainsi leur donner la tache future du bon état du catalyseur.
Tout d'abord, il fallait detecter d'où venait le probleme.
Une trappe dans le sol menait à l'entre-sol où était installé le gros de l'installation.
De gros cables en cuivre parcouraient le sol, se nouaient les uns aux autres, faisaient des boucles, des virages, partaient vers le haut, puis disparaissaient dans des cages en métal...Un vrai nid de serpents.
L'Archimage descendit accompagné de ses 2 apprentis et de sa boite à outils.
Il ouvrit une première boite dans laquelle de petites etincelles magiques eclataient à intervalles irregulières, produisant des flashs de lumière dans l'obscurité du lieu.
Rododindron donna l'ordre à l'un de ses suivants de lancer un sort de lumière...Lancer un sort ici était dangereux, mais pas impossible...
L'Archimage, tout en expliquant les rouages de la machine, serrait des boulons, dévissait des vis, martelait des plaques en fer, coupait des cables, en remettait de nouveaux...
Ils leur fallut bien 5 heures de travail avant de remonter dans le laboratoire.
L'archimage s'essuya le visage ruisselant de sueur. Une stalactite se formait au bout de son nez...Le froid était une plaie dans cette tour soumise aux rudesses du climat nordique.
La maintenance primaire étant faite, il fallait passer aux choses plus serieuses...Beaucoup de prudence était de rigueur dans ce qui allait suivre...
L'archimage s'approcha d'une des sphères du catalyseur. Il montra aux apprentis comment désactiver la pierre afin de ne courir aucun risque pendant la manipulation.
Ainsi fut fait, il put ouvrir le coffrage en cristal de la sphere...Un petit declic se fit entendre...C'etait le seul bruit dans l'immensité de la pièce. Chacun respirant doucement, les gestes étant lents et précis.
Après maintes précautions, l'archimage pu prendre le cristal entre ses mains.
Une rapide observation lui fit comprendre que le froid et une utilisation intensive avait eut raison de sa solidité...Le cristal était devenu noir alors qu'à l'origine il était coloré...
Un des apprentis lui tendit un petit coffret en bois où l'archimage placa le cristal...
Pour chacune des 8 sphères, la manipulation se reproduisit et ainsi 8 coffret de bois contenant chacun un cristal noircit.
Il leur faudrait un peu de temps pour recharger les cristaux, voir carrèment à les changer.
En attendant, le catalyseur était inutilisable, un mot fut transmis à tous les maîtres et leurs apprentis.

*un message anonyme parvient à la tour et annonce que la mission se passe pour le mieux*

Plusieurs semaines déjà à Luskan...
Les choses avancaient doucement...Mais les derniers évènements prenaient de plus en plus d'ampleur dans l'ombre...
Peut être que la fin arriverait plus vite que prévue...Et cela n'était pas un mal.
L'archimage avait beaucoup reflechit après avoir conclu un étrange pacte en foret...Puis finalement il se dit qu'il n'existait pas de meilleures solutions...Avec ce qui se préparait, les sales traitres de la cause disparaitront tous ensemble...Ce qui allait resté ne l'emballait pas plus que cela, mais c'était toujours mieux que cet affront constant...
La fin était proche, il le sentait...Et il jouirait de cet instant comme jamais...Ou peut être le regretterait il plus tard...Soit, il acceptait le destin et advienne que pourra...Lui au moins serait toujours là pour voir le massacre et c'était une satisfaction en soit...
Il ne lui restait plus à présent qu'à accomplir la mission qu'on lui avait confié...Cela ne serait pas sans mal, mais il sentait que la chance était avec lui et que tout devrait bien se passer...
La fin est proche se répétait il...

Toujours en mission, l'archimage attendait un entretien inespéré avec une des plus haute figure de pays.
Mais ce ne fut pas celle attendu qui arriva...Un home vétu de noir et portant un casque, armes à la main menaça d'attaquer.
Il reclamait une taxe pour le culte.
-Le culte? Quel culte?
L'homme pointa le nord de son épée.
-Le culte du Dragon...
-Et pourquoi devrai-je m'acquitter d'une taxe pour un culte que je ne vénère pas?
-Ce ne sont pas vos affaires, payez ou mourez...
-Si ce ne sont pas mes affaires, je ne suis donc pas obligé de payer...
L'homme n'en attendit pas moins pour charger.
Le temps se figea aux paroles prononcées par l'archimage. Lagresseur resta figé sur place juste devant le magicien...Ce dernier prononca les paroles ultimes et une créature phantasmagorique s'echappa de ses mains pour fondre sur le cultiste...Quand le temps reprit son cours, l'homme en noir vit fondre sur lui l'horrible bête et succomba dans une terrible transe fatale...
L'archimage visiblement satisfait fouilla rapidement le corps et y prit un journal appartenant à un certain Nathal...Le temps d'accrocher le cadavre à une corde et de le laissait pendre à la falaise, il couru chercher du renfort en ville.
Ce fut Aube qui se trouva là, accompagnée de ce pleutre de Revan.
Ils remontèrent le corps, l'étudièrent rapidement et en vinrent à la conclusion que l'homme avait bu une potion de transformation en demi-mort.
Vint Coralys accompagnée d'autres personnes...
Les choses s'accèlèrèrent...Une pétasse nommée Evy voulut prendre le journal à Rododindron pretextant qu'il lui appartenait...La folle...Elle ne se nommait pas Nathal jusqu'à preuve du contraire...
Elle attaqua sans autre forme de procès...Suivi par l'abruti Revan...2 contre un...Le combat était perdu d'avance et juste avant de sombrer, l'archimage se dit que les Veilleurs avaient là de bien étranges méthodes...
Il ne sut ce qu'il se passa ensuite...Mais à son reveil, son armure de givre avait disparu, il était nu, Aggartha était là aussi étendue au sol, la main tranchée...
Les plans de la Haute Capitaine et de son chevalier étaient anéanti...
Les soi-disant garrant du bien qu'était Revan, ou encore Coralys, venaient de détruire leur seul espoir de voir la puissance du Nord detruite...Les imbéciles...Ils ne se doutaient de rien et préféraient suivre les directives de cette traitresse d'Aube...
De retour à l'hopital de Luskan, au chevet d'Aggartha toujours inconsciente, il repensa à tout cela...
Il était temps de baisser les bras...Il en avait assez de la bêtise du monde...
Ils étaient tous plus idiots les uns que les autres et ils avaient beau se moquer de l'archimage, ils ne valaient pas mieux qu'une tribue de gobelins...
Le désir de vengeance de Rodo s'éteignit avecv cette idée que se venger d'un tas de cafards ne valait pas qu'on lui ôte la vie...
Se faire oublier...surement une des meilleure solution...
La vengeance viendrait d'elle même si Hoar avait un oeil sur la scène...
L'Archimage se dit qu'il était peut être temps de se tourner vers la religion...Puisque la magie profane ne lui était plus une amie fidèle, remettre sa destinée entre les mains d'un être supérieur serait surement un choix judicieux...
En attendant, il veillait sur la dépouille fatiguée d'Aggartha, lui caressant les cheveux, lui prodiguant tout l'attention possible en veillant à ce que les guerrisseurs fassent au mieux leur travail....Qu'ils rachètent au moins une partie les erreurs d'un des leur...

(HRP : 2 jours de convalescence à l'hopital de Luskan)

Après s'être remis des ses blessures et s'être assuré de la bonne santé d'Aggartha, l'archimage Rododindron décida qu'il était temps de prendre retraite quelques temps.
Il prit le premier convoi vers le nord afin de l'escorter prudement dans le Valbise.
Les marchands appréciaient avoir à leurs cotés un puissant personnage afin de les protéger des divers brigands et surtout du culte du dragon présents à Hundelstone.
Rododindron leur proposa de les rendre invisible et d'emrpunter un chemin détourné afin d'eviter tous problemes.
Arrivés dans le Valbise, il remercia ses compagnons de routes et prit un chemin vers l'est...Ils le regardèrent s'éloigner, se demandant s'il n'était pas fou de s'aventurer seul dans les montagnes environnantes.
Mais l'archimage savait où il allait et connaissait les dangers qui menait à sa tour bien aimée.
Il ouvrit les portes dans la montagne, traversa la place en contre-bas et escalada prudement les marches gelées qui menaient à la grande tour dont le sommet était perdu dans la brume épaisse et glacée.
Avant d'entrer, il se retourna, observant les alentours.
Il vit au loin les premières montagnes de l'epine dorsale, fières et impitoyables...Plus à l'est, il vit les fumées rassurantes de Bremen, il sentait presque l'odeur du poisson grillé au feu de bois et la salive envahit sa bouche.
Encore plus au nord, il apércu l'ombre des nombreuses tours de la cité perdue.
Il eut un haut le coeur, se reprit et cracha au sol. Il lanca sa malédiction une nouvelle fois, comme chaque matin, promettant qu'un jour, sa vengeance serait appliquée.

Finalement, le froid eut raison de sa contemplation et il préféra entrer au chaud.
Un repas chaud attendait sur la table de la salle à manger, ainsi que les dossiers urgents qui trainaient depuis plusieurs semaines en l'absence de l'archimage.
Il étudia les paperasses tout en dégustant son poulet aux herbes et aux épices.
Il retrouva un certain plaisir à travailler pour lui et pour la tour.
Un document attira son attention particulièrement. Il s'agissait des rapports d'expérience de son apprenti privilégié, le petit Constantin, rescapé du massacre de la créature des marais.
L'archimage avait laissé le petit de coté pendant ses occupations, et un autre mage s'était chargé de sa formation.
Le jeune garçon avait eut un début difficile dans la vie. D'abord abandonné par ses parents, des Lorgolites peu scrupuleux sur les liens du sang, puis receuilli par l'archimage pour une expérience particulière.
Il avait d'abord craint le mage, le trouvant fou à lier et terrorisant...Puis sa bienveillance et son insistance à le garder près de lui avait crée une sorte de lien entre les deux hommes.
L'apprenti avait eut de bons résultats et présageait d'un bon avenir dans le domaine des arcanes.
Rododindron pensa qu'il serait peut être bon de l'envoyer dans la tour de Luskan pour parfaire son éducation des arcanes et surtout voir d'autres mages comme lui afin qu'il ne se sente pas trop isolé du monde.
Rododindron avait trop connu la solitude pour l'imposer à qui que se soit...C'était, il le pensait, le pire châtiement qu'on pouvait donner.
En attendant, il fallait faire en sorte que son élève brille d'intelligence et de subtilité avant de le présenter au monde...
Il vérifia son aptitude à lire et à comprendre les glyphes, ses connaissances en algèbres et en philosophie.
Puis l'archimage examina ses talents de magicien. Le jeune homme n'avait pas suffisement d'expérience pour se spécialiser dans une école choisie... Et de toute façon, sa curiosité insatiable l'encourageait à étudier tout ce qu'il lui tombait sous les yeux...Il se spécialiserait plus tard.

-Maître, vous semblez soucieux? Que vous arrive t-il?
-Tu sais, la vie est pleine de suprise...Un devin pourrait le confirmer...Et malheureusement, j'ai eut de très mauvaises surprises successives ces derniers jours...
-Mais n'êtes vous pas le plus puissants des êtres sur cette terre?
-Tu as raison...Je suis un des plus puissants...Mais je n'ai pas su imposer le respect par mon aveuglement idiot...J'ai fait confiance à des gens inférieurs, qui ne méritaient pas que je perde mon temps...J'ai aussi cru bêtement qu'un "soigneur" ne pouvait pas donner la mort...J'ai été persuadé que les gens ne suivraient pas un gueux sorti des égouts...Tu vois, je me suis trompé maintes fois par ma foi en la supériorité...
Or, sache une chose dans la vie...Les médiocres peuvent faire montre d'enormément de ressources quand ils s'allient entre eux...Sache le...
A toi seul, tu pourrai gouverner le monde, mais face à l'imbécilité, il n'y a aucune force, aucun pouvoir permettant de lutter...Sais-tu pourquoi?
-Non maître, dites moi...
-Et bien contrairement au sage qui a conscience de son incapacité à agir ou à développer un raisonnnement, l'imbécile lui, croira toujours être apte à toute chose...Car dans sa médiocrité, il n'a pas conscience d'être un idiot...Forcément, la référence étant lui même, il considére son esprit comme supérieur...
-Mais maître, ne trouvez vous pas votre esprit supérieur vous même?
L'apprenti marqua une pause, conscient de ce qu'il venait de dire et s'attendit au courroux de son maître. Or celui ci le regarda d'un air interrogateur.
-T'as question est pleine de sens, et je te répondrai par ceci :
Dans son illusion de supériorité, le fou ne se rend pas compte qu'un voile est déposé devant ses yeux. Moi je maitrise toute l'essence de mon esprit, et les gens comme toi et moi savons ce qui est vrai et faux, et nous pouvons à tout moment controler notre perception du monde et même de l'imposer aux plus faibles.
-Mais il y aura toujours quelqu'un de plus puissant et perspicace non?
-Les dieux oui, surement...Mais même les dieux se font berner par les mortels. Mais contrairement aux mortels, eux ne sont pas indispensables...
-Etes vous non-croyant mon maitre?
-Non, être non-croyant signifierait ne pas voir l'évidence...Disons que je ne suis pas fanatique...Mais Mystra reste tout de même la divinité que je préfére entre toute.
-Ca, je peux le comprendre...Moi même, j'aimerai beaucoup rendre un culte à la dame des mystères.
-Et bien pour cela, il faudrait que nous allions au temple de Mirabar. Tu pourras alors assister aux cérémonies...
L'apprenti ouvrit de grands yeux remplis de joie.
-Je...je vais enfin pouvoir voyager...Quelle joie, quelle allégresse...
L'archimage sourit et se surprit à être heureux pour le jeune homme...Ce sentiment ne lui était pas souvent arrivé dans la vie. Comme quoi, rien n'était prévisible à long terme.

La leçon étant terminée, il laissa le jeune homme rejoindre les autres apprentis dans le laboratoire car un cours sur la préparation des potions gazeuses allait bientôt commencer.
Il finit son repas refroidi et ajouta une bûche dans le foyer derrière lui.
Il reflechit à la façon dont ils rejoindraient Mirabar. Il ferait un mot aux maitres de magie pour justifier son absence temporaire.
Il passa ensuite dans la buanderie pour voir si ses tenues avaient été réparées. Des gobelines couturières s'activaient nerveusement sur la robe de l'archimage.
Il examina le travail.
-Je veux que ma robe soit teinte en bleu et or...Faites le necessaire.
Les gobelines ne bronchèrent pas et l'une d'entre elle alla chercher le matériel de teinture.
L'archimage passa ensuite dans la bibliothèque.
Les livres étaient entreposés ci et là, les étagères commencaient à plier sous le poids.
Il appela son architecte.
-Maître?
-Dis moi la faisabilité et le prix si nous souhaitons agrandir cette pièce...
Le maitre architecte prit son oeilleton de mesure, tâta l'épaisseur du mur opposé, ecrivit quelques notes sur son calepin, puis revint près de l'archimage.
-Alors?
-Et bien il semblerait que la bilbiothèque soit comprimée dans ses murs, il n'est pas possible de l'agrandir horizontalement....Par contre, l'étage du dessus, si je me souviens bien est inutilisé.
Nous pourrions dans ce cas faire un étage supplémentaire...
-Cela me convient parfaitement...Tachez de mettre les travaux en oeuvre rapidement.
-Bien maître, il en sera fait ainsi.

L'archimage continua sa visite dans les couloirs de la tour et arriva à la salle des coffres. L'intendant trésorier était affairé dans un tas de paperasses. Il salua l'archimage distraitement et Rododindron put apercevoir qu'il rangeait discretement quelques documents sous une pile de parchemins vierges.
Ceci ne manqua pas d'attirer son attention et invita l'intendant à se rendre dans le cabient de l'apothicaire où on le demandait.
-Bien Archimage, je m'y rend immédiatement.
Rododindron attendit sa sortie pour fouiller dans les papiers cachés.
Une étude rapide indiqua clairement au mage qu'il y avait un traffic dans les comptes. Il soupira.
Visiblement, l'intendant et l'apothicaire avaient conclus une sorte de pacte financier.
L'un achetait à bas prix ses composants, et l'autre ajoutait un supplément dans les comptes. La différence allait directement dans leur poche.
Il est vrai que Rododindron avait toujours trouvé étrange que les deux hommes ne demandaient jamais d'avance sur salaire.
Heuresement qu'à la tour, on ne perdait pas de temps avec la justice.
Il ferma la salle des coffres à clef, et avança rapidement vers la reserve accompagné de 2 sorciers qu'il croisa.
Il entra et vit les 2 hommes qui discutaient doucement.
-Maître! L'apothicaire me dit qu'il n'a pas demandé à me voir...
-Il est vrai...C'est moi qui ai voulu vous réunir pour avoir une petite discussion entre amis.
Les 2 hommes savaient que l'archimage avait une notion particulière de l'amitié et n'eurent pas se poser plus longtemps la question, une créature phantasmatique jaillit des mains de l'archimage et fonca droit devant leurs yeux effrayés.
Tous deux moururent d'une crise cardiaque.
Les 2 autres sorciers prirent les corps sans poser de question et les menèrent au laboratoire où les étudiants pourraient se donner à coeur joie à des expériences de necromancie tant espérées.

L'arhcimage se frotta les mains et trouva sa journée bien remplie.
Il s'en retourna dans sa chambre et fini de préparer un rituel puissant qu'il lui tenait à coeur et qu'il comptait bien utiliser très bientôt.
Soufflant sa bougie vers les minuit, il s'endormit un sourire au bord des lèvres.

Hadrian, arrivant par le portail dans la tour isolé, il prit rapidement des nouvelles de l'Archimage, la nouvelle des deux morts ne fit pas sortir l'habituelle soupire, non il se rendit dans le laboratoire.

Pas de grand discours pas de grand geste, rien pour montrer sa présence. Dans la plus haute discrétion il travaillait sur du sang.
Toute la composition du sang, toute son étude, l'esprit du mage était rivé dessus, les gobelins cuisiniers apportaient le repas du mage, mais il ne les voyait pas. Voila il l’avait séparé, on voit qu'il avait séparé deux substances.

Il n’était pas difficile de comprendre que cette étude était la résultante d'une grande colère, que cela soit une bonne chose d'étudié dans un tel état d'esprit, il ne ce posait pas la question, une des rares fois ou il ne se posait pas de question sur son état d'esprit... quelque chose le motivait, il perdit toutes ses habitude, pas de soin du corps, pas de maquillage, sans arrêt, il travaillait.

Un petit enfant arrivât, d'un coup on aurais pu croire que l'archimage était retombé a l'âge d'enfant qu'il avais encore trop joué de son entropie que le retour le transformât encore une fois, puis il dit un mot, non la candeur de l'enfant démontrait le contraire.

-Bonjour Mr Hadrian, je me nomme Constantin

*d'un geste bref; il le renvoyât*

L’enfant fit volte face, une moue boudeuse cherchant ce qu'il avait fait puis il entendit

-Jeune Enfant, revenez. Ne prenez pas mal ce que j'ai fait.
*l'enfant revint*
-Je me nomme Hadrian Von Klibürg, je me souviens de toi, tu es l'apprentie qu'a pris sous son ailes l'archimage humm
*lui tendant un verre plein*
- as-tu soif ? C’est un bon thé que tu dois de gouter *dit le mage a l'enfant*
*très poli bien élevé et très gentil, l'enfant pris le thé et le bu*

D’un geste le mage fit entré un gobelin, l'enfant commença à jouer avec le gobelin, cela durera pendant plusieurs heures. Le Mage avait mis en pause son étude, puis il retourna renvoyant tout le monde.

L’étude repris son cours, les outils du labo était tous user, des mélanges encore et toujours, la magie pour aider a ses travaux, puis au bout de ses 4 jours d'étude enfermé, le mage sortit enfin de la salle d'étude.

Une guerre se préparait chez les nains disait-on...Grand bien leur face à ses merdeux de créatures insipides et grotesques, se dit l'Archimage. Mais la curiosité l'emportant, il décida d'aller voir sur place.
On lui refusa l'accès avec d'autre renfort venus aider...Les fous...Qu'ils crèvent...

Un rendez-vous plus important l'attendait ailleurs. Il prit quelques affaires, se préparant à un nouveau voyage vers le nord, guidé par la rancune et la colère...L'archimage allait vivre une des pires nuits de sa vie.
Le temple de Targos se dressait inquiétant et majestueux. Il ne l'avait jamais vu, ayant évité ce coin là du temps des anciens bainites.
Mais là, on l'y avait convié et d'anciennes relations ne s'oublient pas comme cela. Un bateau attendait au quai en partance pour le Roc du Tyran.
Il fut acceuilli par le Grand Inquisiteur qui ouvrit le pas vers la citadelle. Le monument était très impressionnant. En voyant cette batisse enorme et noire, mugissante des hurlements des âmes de ses bâtisseurs emprisonnés dans les murs, Rododindron eut un frisson lui parcourant l'échine...
-Tu devrais faire demi-tour, ça pourrait être dangereux, dit une voix dans sa tête.
-Laisse moi donc, j'ai des affaires urgentes à traiter, répondit il en esprit.
-Non, je crois que je vais prendre la main pour ce coup là...
-NON... *silence*
L'archimage sourit et se redressa, suivant le bainite qui le mena devant le Patriarche de Mortevallée.
Celui ci était assis sur son trône d'obsidienne. Sombre forme noire parmi les tenebres. Rododindron salua poliment et respectueusement.
La recontre fut sobre, les deux parties sachant très bien pourquoi elles étaient là l'une l'autre.
L'entretien se poursuivit dans une salle à l'écart.

Ainsi il en avait été décidé. L'Emissaire de l'Elogieux avait aquis l'animosité des Bainites, et Rododindron n'eut que très peu de choses à dire pour les conforter dans cette idée...Il ne fit rien pour retenir leur jugement, se contentant de sourire à l'annonce du sort d'Elinah...Mais intérieurement, une voix tremblotante implorait sourdement.

Le soir même, Elinah était conviée au temple de Baine à Targos. La petite voie au fond de l'esprit de l'Archimage priait pour qu'elle ne vienne pas, ou qu'elle prenne ses précautions...Mais cette idiote était venue seule, enfin presque seule, accompagnée de sa servante.
Rododindron était habillé comme un simple arcaniste du clergé, cagoulé et silencieux. Il observa le jugement de l'Emissaire de l'Elogieux par le Patriarche Bainite qui ne lui fit aucun cadeau.
Elle fut accusée de trahison et déclarée prisonnière de l'Eglise Orthodoxe de Baine. Elle ne se défendit pas. Rododindron sourit sous sa cagoule.
Elle fut condamnée à avoir les pieds et les mains coupées puis enfermées dans une cage suspendue au dessus d'un lac de lave. Sa servante devait rapporter les membres coupées au temple de Velsharoon de Lorgol après avoir été ruée de coups.

Elinah était là, allongée sur la table de torture, prêtre à recevoir son châtiment.
Le Patriarche lui proposa de parler pour se défendre. Elle parla. Mais son discours ne convint personne. Elle avait trahi...Consciemment ou inconsciemment, elle n'avait pas donné signe de vie, et on apprenait qu'elle avait pactisé un temps avec le culte du dragon et s'était rapproché du Chancelier Abel, notre ennemi devant les dieux.
Elle n'avait rien pour se défendre...
Rododindron se dévoila à elle. Elle fut estomaquée de voir son ancien ami ici, souriant de son sort.
Elle disait avoir agit pour le bien de Lorgol uniquement...Mais comment la croire? Les morts s'étaient relevés et hantaient la ville, le culte du dragon était plus puissant que jamais, et il fallait donner une leçon aux Lames Traitresses de Lorgol...Toutes sauraient ainsi le sort qui les attend à servir le Chancelier...Le sacrifice d'Elinah n'était pas vain, coupable ou innocente. Cela valait toutes les illusions du monde.
Peut être comprendrait elle un jour le but de tout cela...
En attendant, elle nourrit une haine envers l'Archimage fortement ressentie.
Mais à l'annonce de la sentence, il arreta la torture et demanda à ce qu'on ne la mutile pas d'avantage. Le Patriarche de Mortevallée accéda à cette requète et ordonna qu'on la baillone et qu'on lui attache les mains dans le dos. Elle fut jetée aux geoles avec sa servante toutes deux dans le coma.
Rododindron fit demandé des soins aux prêtres du Temple de Baine afin que l'Emissaire Elinah soit gardée vivante.
Il attendit qu'elle se reveille pour lui exprimer une dernière fois son sentiment.
Elle se ferma à toute forme de communication.
L'archimage sorti alors de la prison, un sourire malsain aux lèvres.