[Chroniques de la HTSP] Dans une tour noire et solitaire

Le laboratoire laissait échapper de grosses volutes de fumée verdatre.
Les quelques serviteurs présents commencaient à avoir du mal à se retenir de touser et savaient pertinnement que cela entrainerait leur mort.
Le maitre avait besoin de silence et de calme.
Les fioles étaient disposées un peu n'importe comment, des parchemins gribouillés jonchaient le sol, et un grand bazar signifiait le manque de soin du propriétaire des llieux.
On pouvait aussi remarquer des traces de brulures sur les murs, laissant parfois apparaitre une silhouette humaine calquée dans des positions parfois grotesques.
La préparation continuait doucement mais surement.
Le petit maître lisait à demi-voix un gros livre posé sur l'etabli.
Il versait en goutte à goutte divers produits tous plus bizarres les uns que les autres.
L'odeur devenait de plus en plus inssuportable.
Une esclave finit par tomber dans les pommes, sans qu'auun de ses congénéres n'osent bouger pour la relever.
Le petit maître voyant cela, ne tarda pas à pointer son doigt vers la jeune femme au sol, invoquant un terrible "doigt de mort".
Malheuresement, en plus du sort necrotique, une pluie de roses sentant le purin s'abattit dans le laboratoire.
"Merde, merde, merde...Ca fait chier ces conneries...Fichez moi la paix bande de merdeux, je veux plus voir personne"
Après quelques heures, les esclaves entendirent au bout des couloirs solitaires et sombres, un triste ricanement mélé de sadisme et de naiveté...

Son entretien terminé, le petit maître de la tour vaqua à ses occupations.
Il venait d'apprendre quelques nouvelles intéressantes sur le monde qu'il n'avait plus revu depuis de nombreux mois, à force de focaliser son attention sur ses études...
Il se mit à rire en pensant à ses nouveaux ennemis qui possédaient le prestige des arcanes en Luskan, ces voleurs, ces charlatans, dirigés par la catin bleue...Ils paieront de leur vie leur ignoble présence sur cette terre.
Un esclave gobelin passait par là, tenant un plateau de fruits. Le petit maître, content des nouvelles qu'il venait de recevoir, décida d'encourager son petit esclave tremblant en lui jettant un sort d'Endurance.
Pas de chance pour le petit gobelin, après s'être senti plus vigoureux, plus costaud, un piano à queue lui tomba sur la tête, venant de nul part...
"Ah merde merde merde, sacrimerde....", le maître rentra dans son laboratoire en frappant les murs de rage.

Le lendemain matin, alors que le petit maître s'enfermait comme à son habitude dans la bibliothèque de sa tour, se faisant servir un copieux petit dejeuner à base de fruits murs, de jus de fruits frais, et d'alcool légerement rechauffée (bonjour la chiasse), un esclave vint l'avertir que la grosse boule en verre dans le laboratoire vibrait et crepitait...
Le petit mage se précipita alors pour voir ce qui arrivait...
Il s'arreta devant la sphère:
"vous avez 1 nouveau message...Message reçu aujourd'hui à 12h34..."
après quelques crépitements, un être apparu dans la sphère...
La pièce fut vidée de ses esclaves afin d'ecouter tranquillement ce qu'on avait à lui dire...


...


Quelques instants plus tard, le petit maître sorti du laboratoire, visiblement songeur...Les esclaves savaient qu'il n'était plus temps de déranger le maître et se retirèrent...

Le laboratoire était en effervessence. Les odeurs mélées de souffre et de poussière arcanique embaumaient la pièce.
De petites explosions verdatres se produisaient au dessus de tube à essai remplis de substance visqueuses et colorées.
Une pile de grimoire étaient mal rangée sur un coin de table.
Les aides-magiciens du petit mâitre s'afféraient à droite et à gauche, sursautant à la moindre explosion et aux cris de mécontentement et d'excitation du maitre-mage.
Quelque chose se préparait, cela necessitait une grande concentration, mais le résultat devrait être plus que satisfaisant.
Alors qu'une des fioles se mettaient à frémir, puis à bouillir, un des esclaves renifla les vapeurs, puis, dans un grand eclat de couleur, le pauvre être se trouva avec une langue de 5 mètres de long...
Effrayé par cet effet secondaire, il tenta de hurler, en se faisant comprendre par de grands mouvements des bras :"hauuf fschrecours, aifhdez moichh"
Le petit maître ne prit pas plus de 5 secondes pour régair et coupa net la langue hypertrophiée.
L'esclave, la bouche en sang, reparti à l'infirmerie, content de ne pas avoir eut la tête coupée...

Le petit maître se frottait les mains...Son petit piège venait de fonctionner et les heures enfermé dans le laboratoire furent récompensées.
La glyphe était apparu juste à l'endroit prévu...Elle était de toute beauté et exactement de la forme voulue.
Il ne savait pas encore si quelqu'un avait pu la lire...Mais celui qui s'y risquerait aurait une drole de surprise...
Voila, l'Ordo aura un aperçu du Sombre Pouvoir...Passons désormais aux choses serieuses...
Le petit maître se confina dans sa bibliothèque et demanda à n'être dérangé sous aucun pretexte.

Le petit maître marchait de long et large, aprentant les couloirs sombres de la tour.
Il ruminait une colère intérieure.
Les murs suintaient presque de peur de le voir eclater de rage.

-C'est pas du tout, mais alors pas du tout ce que j'attendais...*grogne*...Maudit...Oui, voilà...Malédiction...*sourit*
Qu'on m'apporte mon grimoire.
Un esclave gobelin s'empressa de se rendre à la bibliothèque et d'apporter le dit grimoire au petit maître dans son laboratoire.
Les recherches reprennaient de plus belle, et cette fois ci, il n'y aura pas de salut...

Tout semblait calme pour une fois. Pas d'explosion, pas de cris, pas de rires démoniaques...Rien d'autre qu'un lourd silence baignant les couloirs oubliés de la tour.
Seule une faible lueur laissait couler un filet de lumière rappelant à certains curieux que de la vie se trouvait en ces lieux.
Le mage Rododindron était là, assis dans un trône démesurément grand, dissimulé derrière une pile immense de livres, grimoires et tas de papiers recouvrant le sol.
Les yeux rougit par la fatigue, les traits tirés, il se mit à bailler se rendant compte du temps qu'il avait passé dans cette pièce.
Il était venu le temps de passer un peu à la pratique.
Mais d'abord, une bonne nuit de sommeil.

A son reveil, il tacherait de savoir où en était l'Ordo et s'ils préparaient quelque chose en retour.
Il lui fallait également renoué certaines alliances passées il y a longtemps par son ancien maître. Tout cela allait lui prendre beaucoup de temps.
Il lui faudrait bientôt déléguer les tâches...Une seule personne se profilait pour l'instant pour assumer ce rôle. Il ferait le necessaire en temps voulu.

En attendant, que faire pour emmerder cette catin bleue incompétente et pitoyable? C'était sans cesse la pensée de Rododindron qui le tenait éveillé.

Il fallait trouver un nouveau moyen de faire entendre raison aux mages de Luskan...Un moyen de montrer également quelle puissance ils avaient en face d'eux...
Et d'un autre côté, il fallait bien que Rodo s'exerce plus arduement à maitriser ses nouveaux pouvoirs...Cela lui avait causé tellement de problème jusqu'à présent...Il commençait à douter d'avoir pris une telle voie, mais si ce qui était écrit dans ses grimoires étaient juste, il aurait droit à une puissance phénoménale...Mais à quel prix?
Tout en reflechissant à son avenir, le petit mage préparait son nouveau plan contre l'Ordo.
Un grand grimoire ouvert sur l'etabli d'alchimiste (nouvellement acheté), des fioles remplies de poudre de couleurs différentes, et un petit marmitton bouillant sous une flamme bleutée.
C'était presque prèt...Il fallait juste trouver une bonne description de la catin et envoyé un agent sur place...Ca promettait d'être amusant et Rodo ne regrettait qu'une chose, c'est de ne pouvoir y assister en personne...Quoique...

Combien de temps avait il passé sans voir la lumière du jour?
Ces heures et ces heures d'etude, de recherches, d'expériences...Tout cela avait miné quelque peu le moral de Rododindron le petit mage.
L'idée d'enfin pouvoir sortir et respirer l'air pur lui fit decrocher un petit sourire enfantin...
Pourtant, la raison de sa sortie ne pretait vraiment pas à rire...
Il ne savait pas encore ce qu'il allait voir dehors, mais s'attendait à tout même au pire...Mais si cela pouvait faire avancer ses petites histoires, cela valait la peine...
Il espérait une seule chose, c'est que personne ne le reconnaisse. Il avait espoir qu'avec le temps, les gens l'avaient oublié, et ce n'était pas plus mal...
Il prit dans la remise de quoi se nourir pour eviter de s'arreter en ville, des vêtements discrets et un bâton de marche...Dans son sac, un kit d'alchimiste de poche, fioles, herbes, et potions...En avant...

Le petit mage fit appeler un de ses serviteurs gobelin.

-Toi, va porter ce message à tes anciens maîtres. Dis leur qu'une des leur ne donne plus de nouvelles. La tour s'inquiète de ce qui aurait pu être une alliance importante et efficace. Dis leur que nous attendons de leur part une nouvelle bien heureuse.
Reviens vite et sans tarder en chemin. Tu seras récompensé de ta diligence.

Le gobelin sembla tout joyeux à cette idée et parti en bondissant.
Ne restait plus à présent qu'à s'armer de patience.

//HRP Integration de la Tour Sombre dans le Val fait HRP//

La tour sombre se peuplait petit à petit.
Le mercredi était le jour de ravitaillement. Un accord avait été passé avec les paysans du coin qui se chargeaient de fournir nourriture et autres matériels à la tour, en échange de quoi, elle se proposait de les proteger.

Pendant le chargement de caisses de victuailles, le petit maître arriva au pied de la tour. Il inspecta rapidement les caisses et fut satisfait de voir que cette fois ci, il y aurait quelques légumes frais au menu, la viande de loup arctique commancant à lui peser sur l'estomac.
Il était accompagné d'une jeune personne toute vetue de noire, et d'une homme étrange, tout 3 sur leur monture.
Ils grimpérent les hautes marchent menant au sommet de la montagne où siégeait fièrement la Haute Tour du Sombre Pouvoir.
Ils entrèrent dans l'édifice.
Au bout de quelques temps, le petit maître sorti d ela tour, seul, se rendant prestement dans la froideur de la côte.
Pendant plusieurs jours on ne le vit plus...Seuls la nouvelle arrivée et l'homme en noir aimaient à s'afficher au sommet de la tour.
Au bout de quelques jours, Rododindron revint à la tour transportant un corps congelé et brulé à la fois.
Les gobelins de la tour venant lui preter main forte.
Le corps fut placé devant la cheminée pour qu'il reprenne des couleurs....Au bout d'un temps, l'homme se reveilla et fut surpris de se retrouver en présence d'un halfelin au visage ingrat siégeant dans une immense pièce regorgeant de livres et de grimoires....

Le voyage fut rude depuis Padhiver. Des bandits sur la route avaient menacé l'Archimage et son invité qui l'accompagnait.
En chemin, il croisa plusieurs mages de l'Ordo, mais il n'était pas encore temps de se montrer au grand jour et il passa son chemin.
Au bout de plusieurs heures à cheval, les montagnes acérées de l'Epine Dorsale se faisaient voir au travers de l'épais brouillard.
Visiblement son invité ne craignait pas le froid environnant...C'etait une bonne chose.
Ils arrivèrent au bout d'une bonne heure de marche dans le petit col menant aux marches escarpées de la Haute Tour.
Ils entrèrent rapidement afin de se réchauffer auprès du feu qui brulait dans la bibliothèque. Une rapide collation faite de truite à tête plate en papillotte. Puis ils parlèrent...
Cela semblait serieux de loin...Le visage à la fois sévère du petit mage, suivit du sourire de son hôte, puis quelques eclats de rire...
Puis, quand vint l'heure où les yeux commencent à fatiguer, le petit mage conduisit son hôte dans la grande chambre pour y passer la nuit.
Ils continuèrent à bavasser un moment, puis Rodo pris une couverture en laine dans une commode et la posa sur le grand lit sombre.
Il partit en déposant un baiser sur la joue de son invité, puis repartit en fermant la porte, les joues roses...

Si seulement il avait été plus dégourdi...

La Tour était redevenue presque vide. Les quelques esclaves gobelins s'affairaient à droite et à gauche, portant des baluchons, des tas de vêtements, des plateaux de nourriture à pein entamés...etc etc.
Dans son laboratoire, le petit mage Rododindron avait installé sur un etabli plusieurs fioles, alambic et divers tubes en verre remplis de substances liquides ou solides.
Il s'apprétait à mélanger les ingrédients par pincées ou par centilitres un à un dans une sorte de chadron en cuivre.
Parfois à l'ajout d'un élément, un petit nuage de fumée de couleur s'échappait...La préparation semblait méticuleuse et extrémement précise...Un gros livre à la couverture grise trônait sur un pupitre, ouvert sur un chapitre illustré de petites gravures représentant des paysages recouvert de brumes ou de sombres nuages orageux...
Quand il eut terminé sa préparation qui dura toute une matinée, il se rendit au donjon de la tour, là où il aimait se rendre afin d'observer les étoiles la nuit...
Ce jour là, il faisait beau, le Soleil éclairait l'Epine dorsale au loin et on voyait même les plus hautes tours de Lorgol plus au nord.
Rododindron prit quelques minutes pour observer le paysage. Il inspecta le ciel afin de voir si aucun nuage ne se pointait à l'horizon...Le ciel était bleu d'azur.
Il prit la petite fiole, resultat de sa préparation.
Il la souleva au niveau de son regard puis par transparence, inspecta sa couleur et son opacité.
Il ouvrit la fiole en retirant délicatement le petit bouchon de cire rouge.
Il pencha ensuite son bras au dessus du parapet donnant sur le vide, puis deversa le contenu de la fiole en un goutte à goutte lent et regulier.
En bas de la tour, les gouttes tombaient l'une après l'autre dans un léger ploc ploc résonnant dans la vallée plus bas.
Alors qu'une petite marre de liquide se formait, un nuage blanc se souleva, puis grossit petit à petit, entourant en de jolies volutes callygraphiques la tour de sa base jusqu'a son sommet.
La contenu de la fiole vidé, le nuage s'épaissit de plus en plus afin de recouvrir totalement la tour.
Rodo voyait de son observatoire le nuage monter petit à petit et l'entourer, mais pourtant, il distinguait encore nettement les tours de Lorgol au loin et le reflets des glaces de l'Epine Dorsale...
Pourtant, il savait que quiconque arrivant aux alentours de la tour ne la dinstingurait pas, à moins de se cogner dessus...
La brume était levée, Rodo pu aller se reposer un peu, ordonnant que l'on nettoie le laboratoire avant le coucher du Soleil.

La neige tombait doucement sur les toits de Lorgol. Le vent soufflait, glacial, dans les rues desertées, jonchées de debrits de toute sorte.
Sortant d'une ruelle sombre, un homme vétu tout de noir, portant une cagoule, derrière lui un chevalier portant armure noire, et les suivant, 3 femmes enchainées, tirées par le chevalier. Une femme âgée, une femme adulte et une jeune fille.
Le groupe s'engagea dans les ruelles, venant visiblement du cimetière et se rendant aux portes sud de la ville.
Après avoir traversé les montagnes et les vallées enneigées du Valbise, la troupe arriva aux pieds de l haute tour. Ils y entrèrent tous.
Au bout de quelques instants, le mage noir et le chevalier sortirent puis se saluèrent en bas de la tour.
Le mage rentra de nouveau dans le bâtiment, tandis que le chevalier repartait vers le nord.

Dans les couloirs de la tour on entendait les pleurs des 3 femmes, toutes emprisonnées dans une cellule différente.
De la nourriture leur avait été donné ainsi qu'une couverture pour se prémunir du froid ambiant.
Il avait été donné l'ordre de ne point rudoyer ces femmes.
Rodo passa les voir de temps à autres, se tenant au fait de leur état et tentant de les rassurer un peu sur leur devenir...

Rodo avait passé près de 2 jours dans la bibliothèque de la Tour. On lui avait apporté son repas, mais il y avait à peine touché...De toute façon, les gobelins ne savaient décidément pas cuisiner, il y remedierait plus tard.
Des parchemins trainaient ci et là autour de la table centrale. On pouvait y lire des textes glyphés, qui pour les connaisseurs, rappelaient des sorts de brumes et brouillards.
Or, ce n'était visiblement pas l'attention que le mage avait pour le moment.
Il prit un gros grimoire dans le rayonnage D, Divination Démonologie, Destruction...
L'ouvrage avait pour titre : "Les bonheurs de la divination en 10 leçons".
Ce livre la, n'avait visiblement pas été sorti de son rayon depuis bien longtemps.
Rodo commenca à lire les différents textes explicatifs et déchiffra les gravures et autres glyphes...Décidément, il n'etait pas devin et il le sentait bien...Mais il ne déséspéra pas.
Il usa de toutes ses connaissances pour comprendre les schémas biscornus et autres explications tarabiscotées...
Il lui fallut beaucoup de calme et de reflexion pour saisir toute la compléxité...Et encore, il n'était pas au point...Mais quand bien même...Il utiliserait ses pouvoirs décuplés pour pousser le rituel dont il avait besoin à son maximum...
Il inspecta rapidement les divers étapes pour l'accomplissement d'un tel rituel.
Cela lui sembla relativement simple.
Il lui fallait la coopération de plus autres personnes ce qui comblerait certaines de ces lacunes.
Il verifia également qu'il possédait tout ce qu'il fallait dans le cabinet d'apothicaire.
Ce fut fait, et il se mit à rédiger une lettre sur un parchemin soigné, cacheta l'enveloppe et la remis à un messager qui s'empressa de ce rendre vers Lorgol...
Il n'y avait plus qu'à attendre et à pofiner encore 2 ou 3 petites choses.

Par une nuit froide, glaciale, 3 ombres se faufilent aux alentours de la Haute Tour.
Une quatrième vient à leur rencontre pour les acceuillir et les faire entrer dans l'immense bâtiment trônant sur la montagne.
L'Emissaire de l'Elogieux, ainsi que 2 de ses necromants rejoignirent Rodo dans la bibliothèque de la tour.
La conversation entre les 2 pontes semblait serieuse, calme et courtoise.
D'un geste, l'Emissaire ordonna à un des ses necormants de déposer un sac sur la table. Elle en sortit une anneau, une robe et un talisman.
Rodo invoqua alors une ombre qui se balladait dans la tour et lui ordonna de porter tout cela ainsi que le gros grimoire dans les sous terrains de la tour où se trouvait le portail.
Tous s'y rendirent d'un pas preste et assuré.
Rodo indiqua à l'ombre de déposer les objets au centre du pentacle tracé sur une avancée surpombant un precipice sans fond.
Il prit ensuite un parchemin et une plume et le donna à l'Emissaire qui y ecrivit quelque chose.
Rodo reprit le parchemin et lut à haute voix :VARSHARINA
Il chiffonna le parchemin et le jeta dans les flammes.
L'Emissaire, un des necromants et Rodo se placérent alors devant le cercle, et commencèrent à ce concentrer fortement, incantant et se remémorant les souvenirs de la personne disparue.
Au bout d'un certain temps, malgré que la concentration vacillait par moment, des petits eclairs se formèrent au centre du pentacle.
La lumière devint plus itense, et au bout de quelques minutes, Rodo concentra encore plus son énergie pour obtenir une image claire.
Les 3 personnages plingèrent alors leur regard dans la scène qui avait lieu sous leurs yeux.
Puis l'image se brouilla.
Rodo restait bouche bée, il s'attendait à plus...
Il tenta une nouvelle fois d'incanter mais rien...
Au lileu de cela, le portail se mit à crépiter. Puis soudain, un mage noir apparut au milieu...
-Kerister, bougez de là
La tension était palpable.
Alors que les 4 protagonistes se regardaient dans le blanc des yeux, une drole de chose stoppa les mauvaises pensées.
L'energie magique semblait s'echapper du portail. Le tout semblant sauter sur Kerister, puis sur Elhina la rendant très faible, et enfin sur Rodo...
Au premier coup, Rodo pensa que l'effet retour l'avait épargné. Mais il sentit des picotements dans le dos et se retourna alors.
Il se retrouva face à son double. Les 2 rodos se regardèrent. Ils étaient en tous points identiques et avaient exactement les mêmes réactions, les mêmes pensées...
Et cela les troubla énormément.
Rodo, le vrai, voulu pousser son double dans le precipice. Il se rata et courrut droit vers le bord.
En équilibre sur la pointe des pieds, faisant des moulinets avec les bras pour garder une stabilité salvatrice.
Le double qui avait esquivé, s'approcha et tendit doucement le bras, puis d'un coup d'index, précipita le mage dans le vide.
-AAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa.........
Le mage de la Haute Tour avait connu une fin atroce.
Le double se retourna alors, visiblement satisfait. Pour lui, il était le vrai Rodo, il n'y avait aucun doute. Et il avait raison...Il y avait eut un dédoublement de la personne, mais pas une copie...Pendant quelques minutes il y eut exactement 2 mêmes personnes présentes au même endroit...Enfin maintenant il n'en restait plus qu'un et il comptait bien garder sa place.
Ce que visiblement tous ne partageaient pas.
S'en suivit une terrible conversation qui dura longtemps, l'Emissaire prit la sortie visiblement erreintée.
La tour avait tremblé ce soir là.

(HRP :Mort RP de Rododindron 1er du nom, ^^)

Dans une tour noire et solitaire, un magicien arpentait les rayons de la bibliothèque.
-Mais merde, bordel de cul à chiotte, c'est quoi cette connerie???
Les cris de rage, succédaient aux grossiertés et aux injures imprononcables.
Les livres volaient au travers de la pièce, brisant au passage quelques lustres et autres bibelots entreposés sur des étagères.
-Non, ca peut pas se passer ainsi...Non, non non, et non.
Il tapait des pieds, serrait les poings si fort à s'en faire saigner les paumes, se tirait les cheveux...
Puis, relevant la tête, il se précipita dans le laboratoire. Il pris au passage dans le cabinet d'apothicaire quelques ingrédients et divers ustensils d'alchimie.
Il posa le tout sur l'établi et commenca une préparation fumante et odorante.
Après quelques instants, il pris la potion et l'observa tranquillement.
Il alla dans sa chambre et se mit sur son lit.
Il déboucha alors la fiole, pris quelques instants de reflexion, puis d'une traite, but le contenu de la potion.
Il ne se passa rien.
Puis au bout de quelques secondes, une violente douleur au ventre, suivi de maux de tête violents.
Il lacha la fiole qui s'ecrasa au pied du lit.
Il s'affala sur le dos, puis ne bougea plus que faiblement.
Un serviteur arriva, alerté par le fracas de la fiole. Il trouva le maître Rododindron plongé dans un sommeil sans fin. Une lettre etait deposée sur la table de chevet.

"J'ai plus rien à foutre ici, c'est fini..."

Le serviteur se précipita pour alerter tout le monde afin de surveiller la chambre de Rododindron.

La nuit sans fin de Rodo était peuplée de rêves étranges, comme d'infimes moments de lucidité presque surnaturelle, ou des volutes de fumées bleues, vertes, roses se mouvaient autour de lui, laissant transparaitre une réalité confondue au fantasme.
Il ne bougeait pas, il ne sentait pas. Les yeux fixes, paupières fermées, il revait.
Il se vit nu dans un jardin, un serpent enroulé autour de la jambe, lui tendant une pomme rouge, et le regardant comme pour dire "vas y bouffe et etouffe toi avec"...Après coup, Rodo ne comprit pas le sens de tout cela...
Puis, d'un bond, comme si le temps n'était pas plus important qu'un marche pied, il se retrouva dans une sorte de ville, immense, des tours gigantesques grattaient le ciel moutonné de coton.
De gros chars brillant et bruyant allaient et venaient de partout. Puis 2 gros oiseaux fait de métal attaquèrent les 2 plus grandes tours de la ville qui ne tardèrent pas à s'effondrer. Rodo fut interloqué mais il fut happé vers le bas.
Il se retrouva alors sur une pelouse verdoyante...
La lumière lui blessait les yeux. Il se releva avec peine et regarda autour de lui. C'etait une arène gigantesque...Il resta bouche-bée.
Quantité de gens étaient là tout autour, à brandir des banderolles colorées, à hurler des noms incompréhensibles, de la fumée de toute les couleurs s'élevait ci et là...Puis en un instant, un projectile arriva droit vers le petit mage perdu. Par reflexe, il lanca un sort...Pas de magie ici...Le projectile lui fonça droit sur la tête. Il ne put entendre qu'un hurlement de foule "Troiiiiiisss zérroooooo", puis plus rien...
De nouveau l'obscurité et le silence.

L'Emissaire de l'Elogieux rendra bientot visite à rododindron ayant appris son état récemment.

Le ciel était sombre. De gros nuages couvraient le disque solaire et seuls quelques rayons solitaires traversaient l'épais rideau.
La pluie commencait à tomber par petites gouttes fraiches, voir glacées.
Puis le ciel se deversa d'un seul coup sur l'étendue verdoyante et déserte de toute forme de vie.
Dans les herbes hautes, Rododindron regardait le ciel. La pluie battait son visage, mais il gardait les yeux grands ouverts. Ses cheveux collaient à son visage, et déjà, ses vêtements étaient trempés.
Un flaque d'eau se forma à ses pieds. Toujours la tête levée vers les cieux, il ne se rendit pas compte que l'eau montait petit à petit, puis de plus en plus rapidement.
En quelques instants il eut de l'eau jusqu'au menton. Toute la plaine était innondée et on se serait cru au milieu de l'ocean.
Il flotta, la tête hors de l'eau, voguant au gré des vaguelettes.
Le vent souffla alors de plus en plus fort; des vagues énormes se formèrent. L'écume bordait le sommet des lames qui se rabattaient violement en chevauchant le ras de l'eau.
Parfois, il plongeait, emporté par la vague, mais il ressortait toujours à la surface, ne prenant même pas la peine de reprendre sa respiration.
Puis tout se clama soudain. Le vent cessa, les vagues diminuèrent d'intensité et le Soleil perça enfin l'épais manteau de nuages.
L'eau commenca a baissé doucement, pour finalement déposer le corps de Rodo sur un petit monticule où poussait une végétation luxuriante.
Il baissa alors son regard vers le bas de la colline où il se trouvait.
tout autour n'était qu'un désert ardent. Toujours aucun signe de vie.

-Alors, bien dormi? s'exclama une voix derrière lui.
-Qui...Qui va là? répondit le mage éberlué.
Une petite créature sortie alors de sa cachette. C'etait une pixie. Elle était nue, son petit visage joyeux lui souriait et ses ailes battaient frénétiquement.
-C'est moi, tu ne me reconnais pas? Je suis ton amie ici, répondit la fée.
-Où sommes nous? Que se passe t'il?
-Tu es bien curieux...Mais c'est légitime...La pixie sembla s'assombrir et pris une profonde respiration.
-Tu as fait un long voyage...Rempli d'embuches, d'obstacles, et de terribles ennemis...Mais tu n'en n'as aucun souvenir.
-En effet...Mais répond moi, où suis-je? Rodo tenta de rassembler ses souvenirs mais ne trouva au fond de sa mémoire qu'un grand trou noir.
-Tu es sur l'Île du Non. Tu as été porté par les vagues de l'insouciance et de la déraison. Et maintenant, il va te falloir trouver le chemin du retour...Ta tour t'attend là bas, il s'y passe des choses en ton absence...Et je suis là pour t'aider, tu peux me faire confiance.
-Je ne saisis pas tout...Mais je vais te faire confiance...Car de toute façon, il n'y a personne d'autres et je ne tiens pas à passer ma vie sur ce rocher...Quel est ton nom?
-Je suis Ménérine. Fille de Lapédren et Seliane. Et je parcours les rêves de ce qui se sont perdus dans les profondeurs de l'oubli.
-C'est très...poétique, dit Rodo en pesant ses mots.
-Dis moi à présent ce que je dois faire.
Ménérine tournoya quelques instants au dessus de la tête de Rodo. Elle sourit puis d'un battement d'ailes, alla se cacher derrière un arbre humide.
Rodo prit une grande respiration, hésita un instant, puis courru la rejoindre.
Elle était assise sur un lys, sirotant la rosée déposée sur les pétales de la plante.
Un feu de camp était allumé et visiblement un repas mijotait dans une marmitte. Rodo ne se demanda pas comment on avait réussi à faire un feu après l'innondation de tantôt.
Il s'assit sur l'herbe humide, la mousse étant bien assez confortable. Il se servit un bol de ragout, puis degusta le plat visiblement à son gout.
La pixie s'amusait à chasser un papillon qui lui tournait autour et Rodo la regardait amusé.
L'après-midi passa ainsi.
En fin de journée, le mage était reposé, rassasié et apparement de bonne humeur.
-Dis moi Ménérine, pourquoi cherche tu à m'aider?
La pixie haussa les épaules.
-Et pourquoi je ne t'aiderais pas?
-Et bien...Je n'ai aps eut une vie très charitable...Je ne pense pas être digne de recevoir de l'aide.
La pixie le regarda un instant dans les yeux.
-Tu as bien changé Rodo depuis que tu es arrivé dans cette région hostile. Tu n'es plus le même garnement qui vagabondait dans les ruelles de Luskan.
Rodo resta pensif.
-Est-ce un mal?
-Cela dépend des gens...Et des points de vue...Mais il faut croire que tel était ton destin et que finalement tu n'étais pas maître de ta vie.
-Que veux-tu dire?
-Et bien que peut être tu auras été utilisé, manipulé...Et que le résultat est ici...A toi de découvrir ce qui animera ta liberté à venir.
-Je ne saisis toujours rien de ce que tu me raconte...J'ai toujours fait mes propres choix, même du temps du Quaer, j'ai eut maintes fois l'occasion de m'en défaire. Je pense être toujours maître de ma vie et n'obéir qu'à moi même...Même les clergés du nord n'ont pas réussi à mettre la main sur le pouvoir de la tour...N'est ce pas une preuve de ma réussite?
Ménérine sourit à peine.
-Si tu l'dis...Tiens prends de ce pain, c'est moi qui l'ai fait.
Rodo attrappa la miche que la pixie lui envoya. Il se mit à grignotter doucement.
Puis le Soleil se coucha derrière l'immense désert qui les encerclait. Rodo trouva le moment de dormir également, ses yeux n'y tenant plus. Il se calla entre deux fougères, le temps était clair, la température idéale, et aucun danger environnant.
La nuit promettait d'être calme et reposante.

La nuit fut donc calme comme prévu, sans rêve, ni cauchemar.
La pixie n'était plus là. La colline avait changé d'apparence; la végétation y était encore plus luxuriante et il était à présent impossible de voir le désert.
Des lianes immenses faisaient comme des cicatrices sur le visage de la foret naissante.
Rodo ne sembla pas surpris, tout ceci était une continuité d'événements tous aussi bizarres les uns que les autres, et aucun danger ne l'avait menacé jusqu'à présent.
Il attendit que le Soleil soit bien levé pour commencer son chemin.
Aucune piste n'était indiquée nul part. Pas de sentier, pas de présence de passage quelconque...Il s'agissait visiblement d'une foret aussi vierge que lui. Cette image le fit sourire d'ailleurs.
Il prit le parti de se fier à son instinct...Celui ci ne lui ayant jamais vraiment porté chance ni malchance, il fallait bien tester ça, et l'occasion se portait bien.
Le Soleil dans le dos, il prit donc la direction de l'ouest.

La foret était on ne peut plus amicale. Etrange pour un mage n'ayant jamais vraiment porté son attention sur la nature que de voir celle ci s'ouvrir devant lui. Les ronces et autres branches se dégageaient littérallement sur son passage.
Ce sentiment de puissance sur les éléments lui donna une confiance perceptible.
Toujours aucun signe de vie.
La ballade fut donc aisée et rapidement, Rodo se trouva devant l'entrée d'un temple recouvert de végétation sauvage.
L'ambiance était plus lourde, pesante, et la chaleur n'arrangeait rien.
L'air semblait figé, la lumière parvenait jusqu'ici avec peine au travers de l'épaisse frondaison.
Les portes du temple étaient brisées et on pouvait voir à quelques metres à l'interieur. La végétation semblait avoir pris possession de l'entrée, mais l'obscurité plus avant ne laissait rien deviner.
Rodo se dit que de toute façon, il fallait bien varier les plaisirs...Il y aurait surement à apprendre la dedans...
Un sort de lumière eternelle suffit à lui donner plus de courage.
Il fit quelques pas en avant, déblayant au passage les quelques branches qui barraient le chemin.
La lueur de son sort permettait de voir à quelques metres devant lui e tlui laissa voir les parois du couloir où il se trouvait.
Tout semblait inerte, les murs en pierre ne servaient pas de refuge à quelques créatures nuisibles...C'était une bonne chose, Rodo detestait les insectes.
Le couloir descendait en pente douce, puis rapidement, un escalier à grandes marches accéléra la descente.
Cela lui parut une étérnité. A plusieurs reprises il fut tenté de faire demi-tour, mais la perspective de se retaper toutes les marches le découragea.
Il ne savait même pas s'il faisait jour ou nuit au dehors. La faim et la fatigue lui signalèrent bientôt qu'il devait être 16 heures, heure habituelle pour prendre son gouter.
Le mage s'imagina alors près du feu, dans la bibliothèque de sa tour, un bol de fruits coupés en morceaux, saupoudrés de sucre, et recouvert d'une légère nappe de caramel encore chaud.
La salive lui remonta sous la langue et son estomac cria à en faire résonner les murs inertes.
C'est là qu'il se dit qu'il aurait mieux fait de prendre une part de ragout avant de partir.
Il fallait se hater. Une sortie devait bien se trouver plus en bas...Le tout était de savoir quand et où cela allait le mener.
Il ne fallut pas plus de temps pour qu'il se retrouve enfin dans une grande salle.
Des colonnes immenses montaient jusqu'au plafond perdu dans le noir. Son sort ne permettant pas de voir si haut.
L'écho de ses pas lui fit comprendre dans quelle immensité il se trouvait.
Un frisson lui parcourut alors l'échine...Il risquait bien de passer les quelques heures restant dans sa courte vie ici.
Puis il se ravisa...
-Tout ceci n'est que le fruit de mon imagination. Je n'ai jamais quitté la tour, et si jamais cela avait été le cas, je ne serai surement pas parti sans mon inventaire. Il y a quelque chose de louche, mais ça ne peut pas atteindre à ma vie. Et où est cette connasse de Ménérine? C'est bien là que j'aurai besoin d'elle...
Seul le silence lui répondit.
Une vague lueur se fit alors voir au centre du hall. Rodo méfiant décida d'y aller discrétement...On ne sait jamais...
Il incanta donc deux sorts, un d'invisibilité et un autre de vision lucide...
Puis il avanca vers la lumière.
Un puit se trouvait là, d'où s'échappait des étincelles colorées. Il se pencha en avant, tout en se demandant si l'eau était potable.
Une chaîne en fer descendait vers le fond du puit qui était éblouissant de clarté. Cela avait un coté rassurant, mais gardait tout de même un sentiment d'incompréhension.
Alors qu'il tendait la main pour tirer la chaîne, il entendit un battement d'ailes dans son dos.
-Qui va là? s'exclama t'il en se retournant.
L'écho rebondit jusqu'à ses oreilles.
Le battement d'ailes reprit quelques instants après que le silence se fasse.
-Sortez de l'ombre, qui que vous soyez, ou la mort vous acceuillera, menaca t'il.
Toujours aucune réponse.
Il sentit un frôlement dans son dos. Il se retourna brusquement, brandissant instinctivement les poings.
-Coucou Rodo.
-Ménérine? Toi ici? Cherche tu à me faire mourir de peur?
-La peur? Je crois pas que tu sache reellement ce que c'est...Enfin pas encore...
Rodo resta bouche-bée.
-Qu'allais tu donc faire avec ce puit Rodo? interrogea la pixie.
-Et bien j'allais mettre un sanglier à la broche...Que veux tu que je fasse d'un puit au milieu de nul part? répondit ironiquement Rodo.
-Tu semble bien sur de toi...Connais tu l'histoire de ce lieu?
Ménérine fit quelques voltiges autour du puit.
-Vas y parle, je t'écoute.
-Et bien vois-tu, ce temple était l'écrin d'une vaste religion, puissante et crainte par tous dans la région. Les cérémonies morbides s'y déroulaient régulièrement. Heuresement, ce temps là est révolu. L'endroit a été abandonné depuis de nombreuses années. Mais les âmes des sacrifiés résident encore ici.
-C'est ça le puit des âmes comme on dit? demanda Rodo avec dédain.
-Hmmm..Oui, si on veut...Ne sachant où aller, les âmes se sont réfugiées dans ce qu'elles pensaient être un receptacle confortable et sur pour l'Eternité. Personne n'a encore osé les déranger depuis tout ce temps...
-Et moi j'arrive avec mes gros sabots...
-En quelque sorte...Mais la curiosité n'est elle pas une de tes qualités premières?
-C'est pas faux...Que va t'il se passer si je tire la chaîne?
-Ca, je peux pas te le dire répondit Mérésine. Tente et tu verra bien...
-C'est que...Autant je suis curieux, autant je suis pas courageux...Ne connaitrais tu pas un moyen de s'échapper si ça tourne mal?
-Demerde toi sur ce coup là gamin, je préfére pas rester là.
Merésine s'envola d'un battement d'aile et disparut dans l'obscurité du plafond.
Rodo n'appréciait décidement pas le ton de plus en plus familier de la pixie.
Tout cela ne l'avancait guère...Il était tenté de tirer la chaîne, un trésor s'y trouvait peut être, mais était il capable d'affronter une horde d'âmes en colère? Telle était la question.
La reflexion n'étant pas ce qu'il y a de mieux pour prendre une décision, Rodo décida une fois de plus de laisser faire son instinct.
Il aggripa la chaîne pendue au dessus du vide. Son contact était froid et il sentit le vent s'engouffrant dans le puit.
Et il tira, il tira, il tira...Cela n'avait pas de fin lui semblait-il. Ses doigts commencaient à souffrir, mais il ne lachait pas.
Puis au bout de quelques minutes, il vit un objet accroché au bout de la chaîne. Il continua encore plus vite et plus fort pour le ramener à lui.
C'était un coffret en argent à premiere vue.
Il le déposa sur la margelle et inspecta l'objet.
C'était un coffre finement ouvragé. Des gravures y étaient dessinées. A première vue, on aurait pu croire à des représentations poétiques, des fées, des forets luxuriantes...Mais en y regardant de plus près, il s'agissait de scènes de viol, de massacres et de tortures. Rodo eut un mouvement de recul, manquant de faire tomber le coffre dans le puit.
Il le récupéra in extremis.
Le coffre entre les mains il décida de l'ouvrir délicatement. Alors que le receptacle était à peine entrouvert, des volutes de fumée blanchâtre s'échapèrent dans un long hurlement plaintif.
Rodo due lacher le coffre pour se boucher les oreilles. Les âmes libérées allaient et venaient, le transperçant de part en part. Certaines ricannaient de façon macabre, d'autres pleuraient dans un déchirement de larmes.
Rodo cru devenir fou. Son esprit ne fonctionnait plus. Puis il se tordit de douleur, se pencha au dessus du puit, et perdit l'équilibre.
Sa chute fut longue et il se cogna à maintes reprises contre les parois humides.
Les plaintes des âmes se faisaient lointaines au fur et à mesure. Il vit alors sa vie défilée devant ses yeux.
Ses pérégrinations avec les dromadaires, son arrivée à Luskan, Gaga, le départ vers le nord, son maître drow, la tour, le noir...
...
Il rouvrit les yeux, il était allongé par terre. Tout était noir autour de lui, il ne voyait même pas ses mains. Le sol était humide, il faisait froid.
Rodo commença à pleurer.
Il avait tout raté. Malgré les recommandations de Ménérine, il en avait fait qu'à sa tête et voila le resultat.
Etait-il mort? Pour de bon cette fois ci!

Cela faisait quelques heures que Rodo était perdu dans cet océan de ténébres.
Lorsque soudain, il vit une lueur verdâtre s'approcher rapidement de lui. L'intensité lumineuse se faisait plus forte à mesure qu'elle venait vers lui, et Rodo se dit qu'à force d'avoir de la lumière plein les mirettes, il allait finir aveugle avant la fin de son cauchemar.
Ce n'était que Ménérine qui venait à lui.
-TOI? hurla Rodo, Je te préviens sale petite peste, si tu ne me donne pas plus d'indications la prochaine fois, je jure de t'arracher les ailes et de les foutre dans le c...
-RAH calme-toi donc garnement, l'interrompit la fée. Ne vois tu donc pas que je suis seulement là pour te conseiller, et pas pour dicter tes actes.
-Oui..Mais quand même...Là...Je suis vraiment désapointé, bredouilla le mage penaud.
La fée taquine sourit et pointa du doigt une fissure lumineuse qui visiblement ressemblait fort à la sortie.
Rodo s'en approcha en ruminant quelques insultes incompréhensibles.
Il passa sa tête par l'interstice et fut surpris de ne pas se retrouver ébloui par une quelconque lumière aveuglante.
Il reconnaissait les lieux. C'était une des cellules de sa tour. Il y avait installé une sorte de couche où se trouvait un corps endormi, les grilles étaient vraissembleblement fermées, et un gobelin esclave venait tout juste de quitter la cellule, un plateau sous le bras.
Rodo entra totalement dans la cellule et en se retournant, remarqua que la brêche n'était plus là.
Il ne s'en inquiéta pas outre mesure.
Il s'approcha du corps endormi, se demandant qui pouvait mériter pareil traitement dans sa propre tour.
L'horreur se lit alors sur son visage, quand en levant la couverture, il s'apercu que c'était lui même alongé là.
Il se reprit en se secouant la tête. Visiblement, il ne manquait pas de bons traitements. Nourriture liquide, toilette régulière...Seul l'endroit ne convenait pas à une rémission.
Il se demanda pourquoi on ne l'avait pas mis dans sa chambre et s'interrogea sur le réalisme de cette vision ou sur son imagination cauchemardesque.
Il prit le parti d'aller retrouver son acolyte de sorcier qui devait trainer dans la tour à fomenter quelques conspirations...
La joie de découvrir qu'il pouvait se déplacer au travers des murs de la tour.
Il se rendit directement dans le laboratoire où il découvrit un homme qu'il n'avait jamais vu, visiblement un nouveau magicien qui s'entrainait à lancer quelques sorts ridicules.
Cela ne lui monopolisa pas son attention, et l'archimage de la tour continua son exploration.
La bilbiothèque était vide et apparement quelqu'un s'était donné à coeur joie de déranger les grimoires dans les rayonnages...Surement ce nouvel apprenti...Rodo râla de ne pouvoir prendre de note pour se rappeler d'en parler à son reveil.
Il continua dans chaque pièce mais ne vit plus âme qui vivent à part les gobelins esclaves.
Rodo s'étonna de ne pas voir encore les nouveaux esclaves que le sorcier de la tour devait se charger d'invoquer.
La tour semblait dormir en même temps que son maître.
-Argh, si seulement je trouvais la porte de l'eveil...ragea Rodo en serrant les poings.
Il finit sa visite par les sous-sols de la tour où le portail d'invocation résonnait solitaire comme un appel.
Rodo s'en approcha, et il fut propulsé dans milles tourbillons de couleurs vives et brillantes.
Où allait-il encore attérir?