[Parti][Validé][Guerrier/MDAR/Champion Torm][H] Thoron

Thoron

Citation :

Compte: Keldorn9586
Classes: Guerrier 6/ Maître d'Arme 7/ Champion divin 14
Race: Humain
Alignement: Loyal Bon
Divinité: Torm
Age: 40 ans (le 17/04/2006)
Trait de caractère: Vertueux, courageux et juste.
Il est en général tempéré, gentil et serviable, mais se montre intransigeant, parfois impulsif et d'une fureur redoutable face aux êtres immoraux et quand son honneur est bafoué...

L’aube se levait sur Luskan quand la grêle commença à s’abattre sur la ville…

Thoron était encore un enfant quand il fut contraint de fuir à Padhiver suite à la destruction du temple de Tyr à Luskan par les prêtres d’Umberlie et d’Aurile.
L’emprise glaciale de la Fille du Gel, et la fureur de la Reine-Garce répandaient le sang parmi les escaliers du temple, un essaim fuligineux de cavaliers arpentaient les rues, semant terreur et discorde. Son père, puissant paladin de Tyr résistait à maints assauts, mais fut occis dans une dernière prière à son dieu.

Il fut élevé dans le temple de Torm selon le vœu de sa mère et se lia d’amitié avec un autre enfant, légèrement plus âgé que lui, Keldorn, apprenti au temple de Tyr.
Ils firent leurs premières armes ensemble, mais tandis que Keldorn brillait en tant que jeune paladin, Thoron, lui, manquait de sagesse et de tempérance. Il excellait dans le maniement des armes, mais lorsqu’il s’agissait de prier Torm, il manquait de ferveur.
Ainsi il fut jugé inapte à devenir paladin par ses éducateurs et devint un simple guerrier au service de Torm.

Il passait ses journées dans les salles d’entraînement, ou bien il s’aventurait dans les bois de Padhiver à la recherche d’adversaires.
Pendant ce temps, Keldorn affrontait déjà les bainites en pleine extension, accompagné du paladin Wishmerhill.

Plusieurs années passèrent ainsi, avec les revers du temps. Il subit la destruction de Padhiver et s’exila à Leilon.
Il fuyait son devoir. Il se refusait à prêter attention à toutes les atrocités se déroulant à l’extérieur.
Lorsque la guerre contre les bainites commença, malgré l’insistance de Keldorn, il refusa de combattre sur le front, il resta en arrière, s’occupant plus de patrouilles de routine entre Leilon et Padhiver.

Mais un évènement capital dans sa vie surgit…
Thoron, resté sans nouvelles de Keldorn depuis plusieurs semaines, apprit qu’il avait été capturé par les bainites, puis exécuté ; et cela, car il accomplissait son devoir.
C’est à partir de ce moment qu’il se remit en question, il réfléchit sur lui-même, sur ses actes et fut horrifié de son comportement si désinvolte. Il resta en méditation pendant deux jours, et à cette issue, il prit la résolution de servir Torm avec ferveur, d’agir selon son devoir, de défendre les intérêts du bien et de la justice, mais surtout de venger la mort de Keldorn.

Pour cela il continua ce que Keldorn voulait entreprendre, la création d’un ordre regroupant les serviteurs du bien, les Veilleurs. Cependant, n’étant pas paladin, il se refusa tout d’abord à en être le dirigeant. Il fut mis en relation avec les ménestrels et devint l’un de leurs membres après avoir réussi son épreuve qui était d’affronter Inferno seul (seulement ça c’est top secret^^). Il combattit le mal à travers tout le Val de Bise, notamment plusieurs bainites qui périrent sous sa lame.
Il s’éprit d’amour pour une jolie halfeline, Aline Majorel, avec qui il parcouru le Val de Bise de long en large à la recherche de trésors. Bien souvent elle lui reprochait de faire passer son devoir avant elle, mais pour Thoron, le devoir doit passer avant les considérations personnelles.
Il fit la rencontre des templiers Jannella et Quintus, avec qui ils décidèrent de s’allier et créèrent ainsi l’Alliance. A la mort de Dame Lidalcove, Matriarche des Veilleurs, contre l’armée des ombres, il prit sa place et devint le Patriarche des Veilleurs.

Un jour qu’il patrouillait dans Luskan, son cœur fut empli d’un désir irrésistible de se diriger vers le nord, comme un appel imperceptible. Arrivé aux abords de la ville il perçut la silhouette d’un lion. Il s’approcha lentement, tendant la main pour ne pas effrayer la créature. Le lion prit sa main, la lécha et l’entraîna dans un recoin du sous-bois. Son regard se tourna vers le sol, et il distingua dans les hautes herbes une épée radieuse, émettant une lumière divine dont la seule vue rassurait les cœurs bon et repoussait le malin.
Il empoigna l’épée et la brandit vers le ciel en criant : « Gloire à Torm ! Je jure de servir la loyale fureur, par ma vie ou par ma mort, avec la plus grande ferveur. ». Un faisceau de lumière aveuglante l’entoura.
Thoron venait de recevoir l’épée sainte Devoir.

Thoron parcourt les contrées du Val de Bise dans une armure d’un blanc resplendissant, chevauchant un étalon immaculé nommé Fureur, bravant les dangers, rétablissant la justice, brandissant sa lame sainte brillant d’une lueur crépusculaire au milieu des ténèbres délétères se répandant sur Toril…

Les ménestrels...
Thoron ne sait plus exactement comment cela est arrivé, mais un soir de pleine lune, alors qu'il se trouvait seul au port de Luskan, admirant l'eau bercée lentement par le flux et le reflux des vagues, baignée des faibles lueurs émises par la ville, un elfe frêle et encagoulé s'approcha de lui silencieusement.
Il ne senti sa présence que quand l'homme fut à moins d'un mètre de lui, et il se retourna brusquement, tiré de sa torpeur...
Thoron avait déjà tenté de rencontrer les ménestrels, mais sa demande était restée sans réponse... jusqu'à maintenant!

L'elfe lui expliqua les principes des ménestrels et Thoron réitéra sa demande d'intégration. Elle fut acceptée, mais à condition de réussir une épreuve correspondant à ses capacités.
Il eu pour mission de combattre le dragon noir vénérable Inferno seul et de ramener un peu de son sang.
Sans attendre, il prit la route du nord équipé de pied en cap. Son arme (qui à l'époque n'était pas encore Devoir) se balançait à sa ceinture en suivant le rythme répétitif de ses pas.
Après avoir occis sans difficulté les gardes duergars de la forteresse, Thoron pénétra dans le sanctuaire du dragon et fut saisi par une odeur âcre et entêtante.
La pièce était étouffante, pas une seule ouverture, pas la moindre source de lumière, si ce n’est son armure qui resplendissait même dans le noir complet.
Thoron mit son heaume, tint sa lame de toute sa force et resserra les sangles de son pavois.
Il ne devait pas douter, Torm l’aiderai dans cette quête…
Il couru droit devant, sans se retourner, sans penser à ce qui l’attendait au bout de ce couloir, et c’est là qu’il découvrit l’immense créature fuligineuse qui le toisait déjà de toute sa hauteur.
Le combat ne se fit pas attendre. Résistant à l’aura de frayeur émanant du dragon, Thoron fondit sur lui et réussi à pourfendre la bête qui criait de douleur, rongée par le froid émanant de la lame du chevalier. Mais Inferno avait bien des ressources, profitant de sa taille, il tenta de jeter Thoron à terre. Le combattant se tenait bien sur ses appuis, mais au bout de quelques coups, déstabilisé par la fureur du combat, il perdit l’équilibre et fut mis à terre.
Inferno s’apprêtait à écraser Thoron sous son poids, mais il réussi in extremis à rouler sur le côté, à se relever et à porter un coup fatal sur le crâne du dragon noir.
Inferno était vaincu…
Son sang noir coulait abondamment de ses plaies, ainsi fut il aisé de recueilli le précieux liquide.
C’est ainsi que Thoron intégra la guilde des ménestrels, et ceci bien avant qu’il soit patriarche de l’Alliance.
Peu connaissent son secret, si ce n’est ses amis les plus proches et dignes de confiance.

Maître d'arme...
Cela faisait longtemps que Thoron avait reçu de Torm son épée sainte. Maintes fois sa lame transperça la chair de viles créatures, entraînée par le bras puissant de Thoron. A ses yeux, plus aucune autre arme ne comptait, il appliquait la volonté de Torm avec cette épée comme si elle était la bouche même de son dieu qui lui ordonnait ses actes.
Ils ne faisaient plus qu'un, et il la gardait toujours près de lui, car ils étaient liés par la puissance divine. Nul ne pouvait prendre l’épée de Thoron, mais en contrepartie, il ne pouvait s’en séparer.
Cette arme n’avait plus aucun secret pour lui, il s’entraîna de longues heures à la manier à la perfection. Ses coups devenaient de plus en plus dévastateurs, il maîtrisait toutes les techniques de combat. Ainsi, peu de combattants peuvent désormais rivaliser avec lui. Ses ennemis le savent bien, et le craignent d’autant plus…

Thoron s’élance dans la bataille, faisant virevolter son épée et pourfendant le mal, criant à la gloire de Torm…

Les méandres de la vie...

*Thoron restait à contempler le mur de ses appartements, pensif, rivé sur son siège. Une lettre était déposée sur la table, portant son sceau. Il descendit lentement les marches des remparts et se dirigea vers la cour de la citadelle. Il fit réunir la grande garde et tous les officiers présents.*

_Mon coeur est empli d'une grande tristesse, je ne trouve pas les mots pour vous le dire, aussi je serais bref...
Je dois partir, mon temps en tant que patriarche est révolu, je laisse mon devoir de soldat pour accomplir mon devoir de père. Je vais désormais consacrer ma vie à fonder une famille et je vais me marier. Je vous laisse aux soins du nouveau patriarche, Aerandir, et de la commandante Candis qui fut toujours une aide précieuse et indispensable. Je tiens à vous féliciter pour votre bravoure et votre loyauté. Une des choses dont je suis le plus fier est l'Alliance des Veilleurs et des Templiers qui apporte une puissance colossale aux forces du bien.
Je vous dis adieu... du fond du coeur, même si je ne perdrai pas contact avec vous. J'ai espoir que les valeurs pour lesquelles nous nous sommes battus perdureront.
Souvenez-vous toujours de ces quatres vertus fondamentales, Courage, Sagesse, Justice et Tempérance... ainsi vous ne vous égarerez jamais dans les méandres du vice.

*Thoron sortit son arme et la brandit vers le ciel*
_Que Torm veille sur vous à jamais, mes soldats... mes amis... mes frères!

*Thoron fait amener son cheval déjà sellé, monte prestement, et part d'un pas lent tout en saluant les visages des soldats disposés en rang*

[HRP]merci à Drazzik ^^
Un joli dessin de Thoron et Mémé Lidalcove.[/HRP]

Le retour de Thoron...

Cela fait maintenant 4 jours que l'on peut apercevoir Thoron à Padhiver.

Il a été vu tout d'abord par la Matriarche Valérie et la Haute Louve Coralys, juste après que cette dernière ait fait son "mauvais rêve". Au début personne ne l'avait reconnu, il était vêtu d'un ample habit noir ainsi que d'une capuche cachant partiellement son visage. Pour quelle raison? personne ne le sait vraiment, la discrétion sans doute... mais dans l'urgence de la situation de Coralys, il s'est vite dévoilé au grand jour. Il a suivi ces dames au camp des louves afin de soutenir Coralys, la suite reste inconnue.

Le lendemain on le vit traverser Padhiver, mais cette fois revêtu de son ancienne armure d'un blanc immaculé, sa cape voletant légèrement au gré du vent. Il se dirigeait vers la Citadelle de l'Alliance. On l'entendit discuter avec un soldat qui lui répondit succintement : "Oui, le Patriarche est bien là".

A la stupeur de nombreux luskanais, hier, l'ancien patriarche des Veilleurs était en grande conversation avec le vétéran Belzac. D'ordinaire, Thoron était peu prolixe à Luskan, d'autant plus au milieu de la place. Cependant, la discussion allait bon train: "J'ai appris pour le reniement de votre paladinat..." Inutile de vous décrire toutes ces paroles. Des reproches surtout, et des justifications pour Belzac.
"Une chance par Patriarche" avait dit Aerandir, Thoron pensait que c'était une de trop...

Ceux qui ne le connaissent pas ou peu diraient qu'il n'a pas changé, mais ceux à qui il a parlé ont senti une chaleur, une attention, une prévoyance, et une sagesse nouvelles. La sagesse du père.
Voilà donc la raison de son retour!

Sa fiancée, Aline Majorel, vient d'accoucher d'un magnifique garçon, nommé Martin.

Le bien et ses multiples facettes...

*Hundelstone, fin de matinée*

Thoron, après avoir manié l'épée pendant plusieurs heures afin d'entraîner les soldats en prévision de la bataille, leur accorda une pause.
Il partit se changer et se laver de cette sueur, mais aussi pour se réchauffer du rude climat.
Des gardes le virent sortir par la porte nord d'Hundelstone, bien sûr certains voulurent le retenir, lui disant qu'avec la guerre il ne fallait plus sortir seul, mais rien n'y fit. Il contraignit les soldats à lui ouvrir la porte.
Ils le virent s'enfoncer dans l'épais blizzard de l'épine dorsale, la tête basse, la cape resserrée autour du cou afin de résister un tant soit peu à la cruelle morsure du froid.
Arrivé au col de l'épine dorsale, le froid était si intense qu'il sortit une épaisse couverture de laine et la revêtit. Il se dirigea en direction d'un sommet, à l'est. L'ascension fut particulièrement ardue, et ce n'est qu'exténué et frigorifié qu'il arriva au sommet... face au temple d'Aurile!

Par chance, cette fois ci se trouvait là la personne qu'il cherchait : Aube de Boisbrune, prêtresse d’Aurile.
Beaucoup auraient perçu cet entretien comme étrange. Voire une trahison ? Ce n’était certainement pas le cas. Les deux protagonistes se saluèrent et échangèrent les politesses d’usage, mais très vite la discussion se tourna vers la guerre… Aube maudissait ceux à cause de qui des centaines d’hommes allaient mourir sur le champ de bataille, notamment la matriarche Valérie, car selon Aube les templiers n’avaient rien à faire à Hundelstone. Elle prônait la neutralité. Mais pour Thoron, cette neutralité était impossible, la faute avait été commise le jour où les bainites se sont emparés de la ville. Désormais elle ne redeviendrait plus jamais neutre, et la guerre, il n’y avait plus aucun moyen d’y échapper… un élan irréversible vers un abîme où chacun sait qu’il pourra y perdre la vie, mais fait face, la tête haute, où le corps ne tient debout que par l’honneur, et le bras s’abat machinalement sur des silhouettes sombres et indiscernables.
« Ce n’est pas de l’honneur mais de l’orgueil ! » S’écria Aube. Avait-elle raison ? Il est parfois si difficile de déterminer les motivations de chacun, car chacun n’est jamais sûr de ses motivations. L’Alliance veut-elle garder Hundelstone par honneur, pour ne pas sombrer dans la lâcheté et la traîtrise, ou bien par volonté de tout dominer jusqu’aux confins de Faërun ?
Aube baissa la tête, le visage triste, songeant à tous ces morts… pour rien !
Elle prit le bras de Thoron, qui dépassait de sous son épaisse couverture, et se mit à prier sa déesse. Thoron fut tout d’abord intrigué, puis ses yeux croisèrent ceux d’Aube, ils étaient noirs comme la nuit ! Que faisait-elle ? Pouvait-il lui faire confiance ? Ses yeux, ses yeux… chaque fois qu’il lui avait fait confiance il lisait en elle-même par ses yeux mais à présent il ne pouvait plus rien ressentir, plus rien croire… instinctivement il eu un mouvement de recul. Aube arrêta ses prières, mais sa bénédiction avait déjà fait son œuvre. D’un coup le chevalier ne ressentit plus la morsure du froid sur ses mains gelées. Il se souvenait à présent, Aube lui avait dit qu’elle déclencherait lors de la bataille une tempête glaciale qui toucherai tout le monde, même les bainites, mais lui, désormais, ne serait pas affecté. Thoron rejeta en arrière sa lourde couverture, comme si la neige était devenue du coton, douce, soyeuse, réconfortante.
Thoron et Aube avaient semble-t-il un destin similaire, un même dilemme. Aube était partagée entre son devoir et ses rêves, tandis que Thoron devait choisir entre son devoir et son amour. Quel cruel destin… un jour côte à côte, et le lendemain ils se retrouveraient face à face sur le champ de bataille. Thoron promit à Aube de veiller sur son amant, Valen, participant lui aussi à la bataille du côté de l’Alliance. Un drame shakespearien.

Aube devait retourner à Luskan, profiter de ses derniers instants avec son amant, tandis que Thoron allait retourner à Hundelstone, reprendre l’entraînement des soldats. Mais aucun des deux ne ressortit indifférent de cet entretien…
Thoron médita longuement sur ce que lui avait dit Aube. « Elle avait raison… de quel droit l’Alliance s’est-elle appropriée Hundelstone ? Un territoire si loin de chez eux ! Une provocation envers les bainites ! Voulaient-ils une guerre éternelle ? Et in fine, qui en pâtit le plus ? Ce sont ces paysans, n’ayant rien demandé à personne, qui veulent simplement la paix dans leur petite bourgade d’Hundelstone que l’Alliance a transformé en véritable citadelle, sans jamais s’enquérir de leur avis. Ces paysans qui sont ballottés entre les assauts venant tantôt du sud, tantôt du nord, un conflit de pouvoir ou chacun détruit ce que l’autre a créé, mais au final dans quel but ? Que retire-t-on de cette guerre interminable ?
C’est à ces paysans qu’appartient cette ville. A trop vouloir faire le bien, on se met à penser que tout le monde est heureux, que c’est ce que tout le monde souhaite. Mais ce que nous avons fait est mal… je m’en rends compte désormais.
Cependant la guerre aura bien lieu, c’est irrévocable à présent… mais alors faut-il combattre pour une cause altérée ? Ne devrais-je pas laisser ces gens s’entretuer par plaisir ou par aveuglement et retourner auprès de ma fiancée, qui m’attend désespérément, craignant chaque jour que je meure... Après tout c’est pour éviter cela que j’ai quitté mon poste de patriarche !
Mais j’ai promis… promis à l’Alliance que je les soutiendrai, promis à Aube que je veillerai sur son amant, j’ai promis à Torm que je n’aurai de répit que quand tout ces bainites seront morts.
Alors je serais là… sur les remparts, vibrant au son du cor, la cape voletant dans la brise glaciale du nord, fixant inlassablement l’horizon, le visage grave, à attendre que cette horde fuligineuse se jette sur nous. Je sens déjà l’odeur de la mort planer sur la ville, je discerne presque l’essaim des soldats noirs rugissant, rageant, éructant toute leur cruauté !
Je vois le sang et la haine ruisseler le long des blancs escaliers, baignés d’une lueur crépusculaire… l’aube sera rouge, et l’avenir bien sombre. »
C’est dans cet état d’esprit que Thoron s’endormit d’un sommeil troublé…

La guerre, le carnage, et le départ de Thoron...

Thoron avait anticipé ce moment longtemps à l'avance, depuis qu'Aerandir lui avait parlé de ces négociations entre Valérie et l'émissaire bainite. Depuis son entretien avec Aube il ressassait sans cesse les mêmes idées... cette guerre ne devait pas avoir lieu. Là, c'en était trop! Il allait partir au devant des troupes avec Aerandir, tenter d'arrêter cette guerre, tenter d'arrêter cette folie!
Le funeste moment approchait, les bainites étaient aux portes de la ville, il fallait y aller. Aerandir partit le premier, rejoint par Thoron. Ils s'avancèrent, seuls, en dehors de la ville, Thoron brandissait l'étendard des Veilleurs.
Quand ils furent à portée de voix, Aerandir demanda à rencontrer le Patriarche. Celui-ci arriva promptement, accompagné par ses fidèles serviteurs portant l'étendard de la main noire.
Aerandir commença à expliquer ses intentions au patriarche, lui affirmant que Valérie avait pris cette décision seule, alors que les Veilleurs étaient favorable à un retrait mutuel des troupes. Mais aucun accord ne pouvait être pris sans la présence de la Matriarche. Les deux Veilleurs repartirent donc la trouver. Ils revinrent rapidement, Valérie était bardée de sorts et portait son arme à la main. Ethan la complimenta pour son "sens de la négociation".
Mais Valérie était bornée... malgré les arguments d'Aerandir et Thoron, elle se refusa catégoriquement à rebrousser chemin.
Le coeur de Thoron se serra, son poing aussi... il avait fait ce qu'il pouvait pour arrêter cette guerre. Maintenant... il ne restait plus qu'une chose à faire, laisser les templiers se battre aveuglement, laisser Valérie exterminer ses troupes pour une cause inutile... simplement par désir de tout dominer.
Aerandir prit la décision de retirer ses soldats de la bataille. Les veilleurs ne se battraient pas pour cette cause et Thoron en était satisfait.

Ce sont sous les huées, et sous la menace des flèches des louves que les Veilleurs sortirent de la ville. La haute louve le traîta de traitre, et à ces mots il sentit une fureur monter en lui, mais il réussit à se contenir. Il fallait les ignorer, telle une âme pure dédaignant les coups du sort. En lui-même, Thoron savait qu'il avait fait le bon choix. Son seul regret était de ne pas avoir pu empêcher cette bataille...

Ils marchèrent en silence vers le sud, ils passèrent le croisement du nord puis Luskan, et arrivèrent finalement à l'avant poste de l'alliance. Celui ci était en flammes! Un véritable charnier! A peine avaient-ils pénétrés à l'intérieur qu'un grondement sourd se fit entendre, le pont derrière eux venait de s'effondrer, avec l'arrière garde des Veilleurs. Des pièges étaient tendus un peu partout, rajoutant des mutilés et des morts à la longue liste des cadavres déjà présents...
Les soldats achevèrent les derniers cyriciens qui n'avaient pas fuit avec le reste des leurs. Sur un arbre calciné on distinguait nettement le symbole de cyric...
"Au lieu d'aller combattre inutilement au nord, c'est là que nous aurions dû être! Nous ne sommes même pas capable de protéger nos frontières, à quoi bon vouloir à tout prix garder Hundelstone! Notre vrai combat était ici... et nous n'étions pas présents...."

Les morts furent enterrés, les cadavres de cyriciens brûlés... Pour Thoron, tout n'était déjà plus que ténèbres...

Il prit la décision de partir au plus vite rejoindre sa fiancée... qu'il n'aurait jamais dû quitter!

Le soir même, après avoir salué ceux qu'ils connaissaient et s'être plus particulièrement entretenu avec Aerandir, Thoron rangea les quelques affaires qu'il avait emmené pour le voyage, alla chercher son fidèle destrier Fureur à l'écurie. On le vit partir au galop, brides abattues, fatigué de la guerre, vers son amour éternel.
Il avait fait son choix.

(rp ceci s'est passé peu après la bataille d'Hundelstone)

Le Devoir prend le dessus sur l'amour...

Après de longs mois d'absence, Thoron avait enfin prit le chemin du retour vers Padhiver. Mais il n'était pas seul, Aline, sa bien-aimée chevauchait à ses côtés, et dans ses bras se trouvait un magnifique petit garçon du nom de Martin. Un moment idyllique qui n'allait malheureusement pas durer...
Une fois qu'ils furent arrivés sur la place de Padhiver, ils virent la Haute Louve Coralys. L'accueil fut glacial, elle reprochait encore à Thoron son retrait lors de la bataille d'Hundelstone, et Aline qui n'était pas du genre à laisser son homme se faire bafouer répondit tout aussi sèchement à Coralys. Cet entretien fut de courte durée, car à peine arrivés à Padhiver ils repartirent pour Luskan, là où avait toujours vécu Aline auparavant.
Mais sur le chemin, arrivés à Port Last, un évènement inattendu les stoppa. Un orbe de froid d'une puissance immense avait répandu un nuage glacial sur la ville, le mémorial de Port Last avait été saccagé, et de nombreuses personnes se trouvaient devant. Thoron analysa rapidement la scène, des templiers ainsi que des elfes et Aube de Boisbrune étaient présents et en face deux se trouvait un vampire qui s'était emparé de l'orbe de froid. Le vampire fut aussitôt réduit en cendres par un rayon lumineux divin. Les discussions commencèrent à s'agiter, que fallait-il faire de l'orbe de froid? Que voulait ce vampire? Autant de questions auxquelles Aline ne voulait guère prêter attention. Elle partit en direction de Luskan, avertissant Thoron de son départ, mais celui-ci était déjà en action, prônant la destruction de cet orbe, et ne vit même pas Aline partir. Quand tout le monde fut un peu plus calmé, il constata le départ de sa compagne, et couru la rejoindre à Luskan. Il la trouva près d'une fontaine, avec deux nouveaux venus qui étaient assez sympathiques, l'un d'eux, Wong Fei, allait d'ailleurs devenir Veilleur plus tard.
Un peu plus tard, dans la soirée, ils se retrouvèrent enfin seuls. Et c'est là que Aline dit à Thoron tout ce qu'elle avait sur le coeur...
A peine avait elle accouchée que Thoron était parti pour combattre à Hundelstone, et maintenant à peine revenue il se lançaient dans des escapades alors qu'elle voulait simplement se reposer tranquillement à Luskan avec lui. Elle avait raison... depuis le début Thoron savait qu'il aurait un choix à faire, l'amour et le devoir ne sont malheureusement pas toujours compatibles. Leur dispute s'envenima, mais il est inutile de la narrer ici. Et après cette nuit sombre et emplie de désespoir, Aline rentra chez elle avec son enfant, dans sa famille, et elle fit comprendre à Thoron qu'elle ne reviendrait plus... c'était sans doute le mieux pour son fils, et Thoron se reprocha sa faiblesse. Il ne pouvait pas aimer, il n'aurait jamais dû aimer, telle était son erreur...
Désormais il n'aurait plus à choisir entre le devoir et l'amour, car il se promit de ne plus jamais faire souffrir une femme ainsi.

Le départ des anciens et les changements de Thoron...

Certas était mort... Nada venait de lui annoncer cette nouvelle. Quand Thoron l'apprit, il eu du mal à retenir son émotion... il était en plein milieu de la place de Luskan, aussi devait-il se contenir, mais il souhaitait se trouver à mille lieues de toute cette agitation, près de son ancien ami, son plus vieil ami...
Le soir même il partit au galop sur sa monture pour rallier Padhiver et prier sur la tombe où la terre était fraîchement retournée.
Décidemment, tous les anciens étaient désormais partis... il ne restait que Candis et lui, et Candis avait choisit un autre chemin depuis longtemps. Cela allait être son tour, il le savait... d'une manière ou d'une autre il allait changer. Il passa toute une nuit, frigorifié, devant la tombe de son ami, ressassant à la fois tous les souvenirs qui lui venaient en tête et toutes ses perspectives d'avenir. Le passé et le futur se mélangeant dans un étrange rêve...
Il devait quitter les Veilleurs, il le savait au plus profond de lui, il n'avait plus sa place là bas. Aerandir avait brillamment repris le flambeau et n'avait plus besoin de son aide. Ils resteraient des amis, même plus, des frères...
Thoron avait mûrement réfléchit aux raisons de son départ, maintenant les Veilleurs s'étaient trouvés une nouvelle voix, Aerandir tenait bien la faction, et puis même si Aerandir le traitait toujours d'égal à égal, l'ancien patriarche qui se retrouve sous les ordres du nouveau, cela lui paraissait parfois étrange. Mais la plus forte raison n'était pas là. Tant que Thoron ferait parti des Veilleurs, Aerandir ne pourrait pas s'épanouir pleinement en tant que patriarche, de peur de le décevoir peut-être, ou par l'ombre que lui faisait le tormiste en restant dans la faction.
Suite à ces réflexions, Thoron prit la décision de se rapprocher de son dieu, d'accomplir sa volonté sans entrave, afin d'assumer pleinement son rôle "d'élu". Tel Torm, il tenait dans sa main droite son épée, Devoir, et dans sa main gauche son bouclier, qu'il nomma Loyauté.

L'Ordre du Lion d'Or...

Thoron avait pris sa décision. Quoi de plus propice à accomplir la volonté de Torm que d'entrer dans l'ordre regroupant ses plus prestigieux serviteurs.
L'Ordre du Lion d'Or compte parmi ses membres l'élite des combattants de Torm, tous paladins ou champions divins. Seulement cette idée remémora d'anciens souvenirs à Thoron, quand dans sa jeunesse il avait été refusé en tant que paladin... il s'en était toujours voulu et avait tout fait pour servir Torm de son mieux avec la seule force de son bras à défaut d'être aidé par sa foi.
Afin de demander conseil auprès de son dieu il se rendit au temple de Torm à Padhiver. Il resta toute une nuit dans le temple à prier le Véritable de lui venir en aide... et quand les rayons frêles de l'aube percèrent à travers les vitraux, il eut enfin sa réponse. Il ne savait pas si c'était la chaleur de cette lumière qui le réchauffait, mais il sentit une énergie nouvelle dans son corps engourdi. Il laissa glisser sa main lentement sur l'autel, et sentit des légers picotements, comme si un lien plus profond venait de se former. Il vit que son épée brillait plus fortement dans son fourreau, afin de réaliser ce qu'il se passait il la brandit et la tint, la poignée dirigée vers la statue de Torm. Il sentit alors une nouvelle décharge le parcourir. Il resta un moment béat, à contempler la statue, puis épuisé par sa nuit blanche il alla se reposer.
En passant devant une glace il eut un sentiment étrange... on aurait dit qu'il avait vieilli brutalement, cependant il n'avait pas changé, ses cheveux étaient devenus plus gris au fil du temps, mais c'est seulement aujourd'hui qu'il réalisa pleinement ce changement. Il venait d'avoir 40 ans...

Maintenant Thoron avait eu sa réponse, afin de pouvoir intégrer les Lions d'or, Torm lui avait accordé une partie de sa puissance, il le savait au plus profond de lui, il pourrait aller se présenter sans honte devant les autres paladins. Sa renommée le dépassant depuis longtemps, sa demande fut vivement acceptée par le patriarche de l'ordre. Il eu le droit à une cérémonie suite à laquelle il reçut ses armes. Son armure et son bouclier avaient été mis aux couleurs de l'ordre et réparés. Ses cheveux gris faisaient encore plus contraste avec son armure noire et or. Sur son bouclier se trouvait le symbole des lions d'or, il ne devait en aucun cas se présenter autrement qu'en tant que lion d'or et leur dogme était bien plus strict que celui qu'il s'était fixé lui-même. Il pensa avec une touche d'ironie que si la situation d'Hundelstone se reproduisait, en tant que Lion d'or il ne ferait pas le même choix... comme les choses sont étranges parfois pensa-t-il.
A la fin de la cérémonie, il scanda : "De ma main droite j'accomplirai mon devoir, de ma main gauche je préserverai toujours la loyauté. Par ma vie ou ma mort je servirai Torm jusqu'à la fin, sans faillir, car je suis Thoron, son champion, son élu, et Chevalier de l'Ordre du Lion d'Or!"

Au chaud au cimetière