[RP] Journal de Naéra

*Caresse son journal intime avec sa main, cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas ouvert*

Tous ces évènements qui ont bouleversé ma vie…

Tout d’abord, notre fuite de Padhiver avec Baptiste, nous étions traqués, Luskan et la Fraternité nous cherchaient partout mais j’étais enfin libre…Padhiver m’étouffait avec ses règles stupides et ses accusations insensées, son conseil restreint commandé par une enfant capricieuse me dégoûtait. Si je restais dans cette cité, c’était uniquement pour Baptiste car j’avais un profond sentiment d’amertume et d’injustice.

Nos amis nous ont accueillis et nous ont mené au camp de la légion pour y trouver refuge mais un traître comptait parmi nous…Tiriane, prétextant de chercher des informations en ville, n’a pas tardé à nous dénoncer à Jai de Neufcastel. Nous nous sommes ainsi retrouvés avec plusieurs personnes devant le camp, prêt à entrer à n’importe quel moment.

Je n’ai jamais compris le geste de Tiriane…on lui a jamais fais de mal, c’était une véritable amie pour moi, j’ai cru qu’elle protégeait Dompt avec un tel agissement mais j’ai su plus tard qu’elle comptait se marier avec Eriken. J’avais confiance en elle, cette femme ne vaut plus rien à mes yeux.

La rencontre avec Sullivan fut désagréable, il nous posa énormément de questions et nous demanda une somme d’argent considérable en contrepartie de notre séjour. Il avait lui-même pris rendez vous avec Jai pour lui expliquer la situation. Agissant de la sorte, nous ne pouvions rester dans ce camp…Padhiver savait désormais que nous y étions d’une manière sure.

Baptiste, qui avait déjà quitté le camp depuis quelques jours pour une expédition, c’est seule que j’ai quitté le camp prenant la longue route vers le nord. J’avais froid, tellement froid...

Après plusieurs jours, j’arrivai dans une ferme de paysans qui m’ont informé que non loin d’ici, vivait un Comte dans un village du nom de Bremen. Remarquant que j’étais enceinte et fatiguée, ils m’ont proposé leur hospitalité pour la nuit. Au moment de me coucher, j’ai écris une missive à Baptiste que j’ai soigneusement accrochée à la patte d’Erial, mon animal de compagnie de toujours. Se posant sur mes épaules, je le caressais pendant un moment avant qu’il prenne son envol. Je le voyais disparaître à travers la brume emportant mon cœur avec lui. Je pensais à mon amour, il me manquait terriblement…

Le matin à l’aube, j’ai pris la route pour le Bremen où j’ai demandé à voir ce Comte.

Les gardes m’ont conduit dans une immense salle, décorée d’une manière raffinée. Au milieu de celle-ci, sur un trône sobre mais sophistiqué, s’installait le Comte Palténèbres, son regard semblait percer mon âme.

Après les présentations, je lui ai demandé de bien vouloir m’offrir l’hospitalité avec Baptiste en contrepartie d’un projet ambitieux concernant Padhiver.

Nous avons ainsi échangé plusieurs idées avant qu’il ne me propose de me mener à ma nouvelle chambre. Elle était grandiose et richement décorée.

Il était adossé à la porte, ne me quittant pas du regard, je sentais que j’étais observée d’une manière étrange et malsaine. A ma plus grande surprise, il me lança un sort de domination. J’étais consciente de tout ce qui se passait mais incapable de me contrôler, j’étais à sa merci tel un objet qu’il pouvait manipuler. J’entendais ses interrogations raisonner dans ma tête, il se détacha de la porte et colla ses lèvres aux miennes, il m’embrassa tout en me regardant d’un air amusé. Je déteste qu’on me force la main et je l’ai toujours détesté, je voulais tellement lui coller ma main au visage mais j’étais incapable de bouger.

Il me poussa ensuite contre le mur me saisissant dans ses bras, le sort était interrompu, j’essayais de le pousser mais il était tellement fort…il me tenait fermement, j’ai commencé à sentir ses lèvres sur mon cou puis des crocs pénétrer lentement dans celui-ci. J’ai réalisé qu’il buvait mon sang…j’étais une proie saisie par un chasseur imprévisible. Terrifiée et très angoissée, je perdis connaissance dans ses bras.

Quand j’ai ouvert les yeux quelques heures plus tard, j’étais sur le lit de cette chambre…Enervée par tout ce qui s’est passé, je suis sortie cherchant le chemin pour la grande salle. Dans le couloir, j’ai croisé une petite fille très jolie et bien protégée, les domestiques m’ont informé que c’était la fille du Comte Palténèbres.

Regardant cette petite fille, ma colère s’est atténuée au cours de cet instant, j’ai porté mes mains à mon ventre le caressant et pensant à mon fils que j’ai tant envie de serrer dans mes bras.

Arrivant devant le Comte, je n’ai pas pu m’empêcher de le gifler, il semblait si calme et si détendu. J’avais envie de partir, de quitter au plus vite les lieux.

Il s’est montré compréhensif et il m’a promis de ne plus jamais recommencer ce geste et que j’étais la bienvenue dans son manoir. Au cours de cet instant, j’ai pensé à Baptiste, à notre projet. Je n’avais pas le droit de rompre une telle alliance pour une question de fierté.

Cet homme me fait peur certes mais j’admire sa froideur et sa ruse. Il porte bien l’emblème de son village…un aigle, ça le représente parfaitement. Toutefois, j’attendrai de mieux le connaître pour pouvoir le juger.

Baptiste arriva quelques jours plus tard au manoir, nous étions tellement heureux de se retrouver, je lui ai présenté le Comte qui s’est montré poli et chaleureux.

Baptiste semblait si heureux et comblé de pouvoir enfin se reposer que je n’ai rien osé lui dire. Je me suis laissée bercer dans ses bras et profiter de l’instant présent. Cependant, il ne tarda pas à remarquer les deux marques de morsures sur mon cou. Il me posa plusieurs questions, j’étais silencieuse…je savais que ça lui ferait de la peine. J’ai fini par lui raconter ce qui s’est passé, sans pouvoir continuer mon récit, il se releva subitement et il prit ses armes descendant à toute allure pour demander un duel au Comte. J’ai essayé de l’en empêcher à plusieurs reprises, il ne m’écoutait guère, il semblait aveuglé par sa haine.

J’assistai à cette scène de combat impuissante…Le Comte évitait avec finesse les attaques de Baptiste, il semblait infaillible maîtrisant son art du combat. Voyant que Baptiste commençait à se fatiguer et devenir ainsi plus faible, j’ai eu peur que le Comte ne lui porte un coup mortel. Profitant de l’instant où ils ont arrêtés de se battre, je me suis interposée entre eux. Malheureusement…Baptiste voulant atteindre le Comte avec une attaque puissante, il me frappa à la jambe me sectionnant une partie de mon mollet.

J’étais à terre baignant dans mon propre sang. J’ai senti des personnes me porter puis je les voyais m’entourer pour me soigner. Je souffrais de toute mon âme, c’était très douloureux…

Baptiste arriva plus tard pour me réconforter, il se sentait coupable et choqué d’un tel geste. Je m’efforçai de ne pas lui montrer ma douleur même si je souffrais le martyr. Je ne lui en voulais pas du tout, il pensait me protéger comme il l’a toujours fais.

Pour l’instant, je suis dans cette chambre prisonnière de mes gestes, je regarde ma jambe et je sais que plus rien ne sera comme avant. Il me faudra beaucoup de temps pour marcher correctement.

Je pense à Baptiste et cela me donne du courage, ses yeux m’offrent la chaleur, ses bras la sécurité et ses paroles le bonheur. Je suis cette femme qui peut donner sa vie pour son amour.

*une larme vient se poser sur une page du calepin, elle le referme délicatement et le dépose à ses cotés avant de s’endormir déposant sa main sur celle de Baptiste*

*ouvre son calepin et écrit sous la lueur d’une bougie*

Baptiste est parti s’entraîner, je vois la culpabilité dans son regard et je sens que son cœur souffre en silence. Comment puis je lui en vouloir ? Il a tout quitté pour moi et il m’a tout donné. Je préfère être clouée dans ce lit pour quelques jours que de le perdre. Je repense encore à ce duel…c’était terrifiant, si le Comte ne faisait pas que d’éviter les coups et qu’il avait frappé…je n’ose même pas imaginer ce qui a pu se passer à l’heure actuelle.

J’aimerai tellement soulager ses peines et le rassurer…

Le Comte Palténèbres est venu me rendre visite avec la Comtesse De Fériac , une dame tout à fait charmante et sympathique. Nous avons longuement discuté sur le concept de la vie. Elle est souvent de passage au Bremen et elle a eu la politesse de me proposer des draps noirs qu’elle préfère particulièrement. Elle les fera venir spécialement d’une autre ville.

Le noir est ma couleur préférée, elle symbolise l’élégance et le raffinement, j’aime ce côté mystérieux qui se dégage d’une belle robe en daim, la dentelle fine et délicate qui donne du plaisir à mes yeux, le satin qui épouse parfaitement les formes de mon corps et la soie, si douce au toucher et fluide avec le contact de la moindre brise qui traverse la pièce.

Le Comte s’est montré très généreux, la chambre est très belle avec un bain à proximité, les domestiques sont très serviables et se plient au moindre de nos désirs avec Baptiste.

Pour le remercier d’une telle générosité et pour renforcer nos liens suite aux projets que nous envisageons d’avoir ensemble, je lui ai offert une amulette d’une valeur inestimable à mes yeux. Ce bijou appartenait à ma famille depuis des générations mais je ne l’ai pas révélé au Comte de peur qu’il ne la refuse. Je n’allais jamais la mettre vu que je porte toujours l’amulette que m’a offert Baptiste et qui m’est très cher.

Il me demanda qu’il souhaite me soumettre une requête quand nous aurons l’occasion de se croiser par la suite. Dame De Fériac quitta la pièce pour me laisser parler au Comte.

Sa demande est d’aider une arcaniste qui vient de découvrir son don et il souhaite que je lui sois de bons conseils. J’ai accepté cette demande avec plaisir, je me rappelle également de la toute première fois quand des flammes ont jaillit de ma main…j’étais terrifiée et j’ai pris beaucoup de temps à accepter ce que j’étais devenue.

Il m’aida à me relever du lit, j’ai eu beaucoup de mal à rester debout, je ne pouvais pas encore marcher, j’ai pris appui sur ses mains jusqu’à ce que je retrouve mon équilibre. Le Comte me semblait glacial et indifférent, comment pouvait il connaître la douleur alors que c’est une créature dont je ne connais rien ? J’ignore s’il partage les mêmes sentiments que les humains qui boivent et mangent normalement. Je souhaite le connaître davantage pour satisfaire ma curiosité.

*referme son calepin et attend que Baptiste revienne pour s’endormir dans ses bras*

*regarde Baptiste dormir puis ouvre son calepin pour laisser l’encre se dessiner sur la page*

Je me surprends moi-même de voir un tel changement s’opérer en moi, j’ai renoncé à tout ce que m’a appris mon maître pour cet homme. Je me souviens encore combien j’étais cupide, comme j’aimais me surpasser, relever tous les défis, comme j’étais réfléchie et que ma raison ne faillait jamais.

Où est ma raison quand je regarde ses yeux et qu’il me murmure ces mots si doux et tendres qui me laissent rêveuse ?

Je suis cette femme qui se nourrit de ses rêves, qui se meurt dans ses bras, qui se dévoile dans ses yeux et qui siège au plus profond de son cœur.

Je suis cette rose qui se fane loin de lui, qui se veut envoûtante et douce au contact de sa peau telle la brise d’un matin qui se pose délicatement sur ses pétales.

L’avenir est incertain mais je vis pleinement l’instant présent. Je lui fais confiance mais je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour sa vie. Sans lui, je serai sans être et plus rien n’aura un sens à mes yeux.

Pour lui, je suis prête à mourir pour le protéger et à étouffer mes douleurs pour qu’il garde le sourire et lui éviter bien des peines.

Dors mon amour et permet moi de te rejoindre au royaume des rêves…

*referme son calepin, souffle sur la bougie et vient se blottir contre Baptiste pour s’endormir*

*caresse la couveture de son journal, l'ouvre délicatement et commence à écrire sous la lueur d'une bougie*

Je sens la chaleur de ta bouche sur mon corps...
De partout frissonne, et toujours en demande encore...

Dévaler mes pentes...
Avaler mes larmes...
Me souffler la chaleur...
Et puis oublier l'heure...

Je vois au loin, un rêve...
Pleins d'images me passer devant les yeux...
Cette pensée qui me murmure ces rêves bleus...
Cet imaginaire tendre et soyeux...

Les yeux bleus cachés derrière les fines feuilles d'un bel arbre...
Les cheveux qui volent au rythme de leurs souffles...
Et puis...
Les yeux qui pénètrent...
Qui envoûtent...
Ce regard échangé...
Ce désir éprouvé...
Cet Amour destiné.

J'essaie de m'égarer dans des rêves, parfois, et puis...
Je finis toujours par retomber au même endroit...
Dans tes bras.
A Toi...

*Passe son index sur ses lèvres rouges carmin emportée par ses songes*



De la délicatesse
À la sensualité
Un soupçon de finesse
Avec de la sublimité

Une lèvre dessinée
Une lèvre appétissante
Une lèvre qui est luisante
Et qui respire la pureté

Quatre lèvres peuvent bien se toucher
Pour ouvrir un bourgeon
Ou pour allumer la plus grande passion...

*Ouvre son journal au plein milieu de la nuit puis commence à écrire à la lueur d'une bougie*

On le nomme de différentes façons
Et le moindre de ces noms est surement démon
L'obscurité dont il se drape est son manteau
La malédiction du sang est son fardeau

Quand il déambule dans la profonde nuit
Il veut sentir au fond de leur logis,
Les hommes endormis

Dans la pénombre, il s'adonne à son vice
Ses dents plantées dans leurs cous, sans artifices
S'abreuvant à leurs gorges, vivant calice
Nectar chaud s'écoulant de ce sacrifice
La mort se fait complice
La vie glisse comme avec délice

Dans son antre l'éclat de milles chandelles
Repoussent ces noirceurs qui l'appellent
Comme autant de sombres étincelles
Qui l'ensorcellent

Il est le prince des immortels
Un concept pour nous surnaturel
Mais une puissance occulte bien réelle

Le soleil lui est à tout jamais interdit
Le jour a fait de lui un banni
De l'aube au crépuscule il est proscrit

Mais à la nuit tombée
Son domaine devient son buffet
Les ténèbres témoins de ses forfaits
Ramènent entre ses bras sa proie
Vous...Moi...

Que cachent les perles embrassant mes joues?
Qui brûlent mes lèvres silencieuses, muettes?
Ces longues traces noires qui dessinent mon avenir
Tout en effaçant mon passé
Et lavent mes souvenirs

Que contient l'eau de mes sentiments?
Qui ne semble jamais s'assécher
Outre mes peurs et mes tourments
Arrosés d'épines bien aiguisées
Autrefois aux fleurs de mes sourires

Comme ma ragé a coulé
Au travers ce champ de bataille
Qui par le passé, étaient mes joues
Si roses, et si pures...
Vierges de déception