Une naissance non voulue
A la porte de Baldur, une naissance indésirable venait d'avoir lieu. Aurore de Silachen, femme à la réputation vertueuse, venait de donner le jour à bâtard. Son mari, le riche marchand Calimshite Akabar Ben Asmen, souvent en voyage d'affaire, eut la mauvaise fortune d'être présent lors de l'accouchement. Comment sa femme pouvait elle enfanter alors qu'il ne l'avait touché depuis si longtemps ?
Adultère ... voila le mot qui revenait sans cesse dans sa bouche.
Il voulait punir sa femme, la faire souffrir aussi fort qu'elle le faisait souffrir à ce moment.
Mais il l'aimait aussi ... il ne pouvait se résoudre à lâcher cette beauté qui avait fait sa réputation au sein de la cité.
Il pria toute la nuit Beshaba ... et au matin, il entra dans la chambre de sa femme et se dirigea vers le berceau. Insensibles aux pleurs et supplique d'une mère en détresse, il se saisi de l'enfant et l'emporta hors de la maison.
Un père improbable
Sur un chemin passager, suspendu sur la branche d'un arbre au dessus de la route, un bébé emmailloté pleurait. Un couple de paysan, passant par la jeta un regard sur l'enfant. Mais tout deux savaient qu'ils ne pourraient supporter cette bouche à nourrir. Ils passèrent leur chemin en adressant une prière à Ilmater pour la sauvegarde de cet enfant.
Quelques heures plus tard, un cavalier passa au triple galop sans se rendre compte de la présence de cet insolite colis.
C'est en fin de journée ou un spadassin pris dans ses bras le nouveau né. Il l'emmena à la taverne la plus proche. Les marmots, ca attendris les filles de salle. Avec celui la, plus d'une ribaude viendrait lui conter fleurette. Au petit matin, l'enfant était seul dans une maison close. Le spadassin avait eu ce qu'il désirait de sa nuit et avait laissé son encombrant 'fiston' entre les mains de la gérante. Celle ci n'avait que faire d'un gamin. Ses filles lui en pondait suffisamment par erreur sans avoir en plus a s'occuper des abandonnés. Le bébé fut à nouveau abandonné.
Ce fut au final un vieux chevalier qui recueilli l'enfant. L'homme était vieillissant, il se doutait qu'il ne pourrait jamais élever vraiment cet enfant, mais la vision de cet enfant abandonné, lui reflétait ce qu'il avait été durant toute son existence. En prenant l'enfant, il mettrait fin a ses années de solitude sur les routes.
Une enfance studieuse
Le chevalier n'eu jamais à regretter son geste. Son fils adoptif était attentif à tout ce que lui enseignait son 'père'. Dès son plus jeune age, le vieil homme l'entrepris sur le respect de ce qui était juste. Chacun des actes de l'enfant était récompensé. De l'attention et des cadeaux pour ses actes de bontés, le bâton pour chacune de ses erreurs. Chaque bien était rendu par un bien, chaque mal par un autre mal. Telle était la loi au sein de cette famille.
En grandissant l'enfant pris conscience que cette loi n'était pas sans faille, et quelque chose le poussait à chercher toujours plus loin. Il observait sans cesse son père qui de villages en villages rendait une justice claire, rapide. Le vieil homme lui parlait souvent de la justice, de son dieu Hoar qui prônait la loi du Talion. Cette idée de justice était pour le jeune garçon une évidence, mais il n'arrivait pas à comprendre encore tous les rouages et les subtilités dont son père lui faisait part.
Son doute sur cette justice arriva le jour de ces 9 ans alors que son père jugeait dans un village une affaire de charpenterie. Un fermier avait fait construire il y a 3 mois une nouvelle grange pour entreposer du foin. Hors, l'étage de celle ci n'avait pas supporté le poids des rouleaux de paille et s'était effondré, tuant par la même le fils du fermier. Alors que l'on s'attendait à un procès long, le chevalier écouta tout simplement les dires du charpentiers et ceux du fermier. Puis alla rendre justice. SA justice. L'enfant du fermier avait péri. De son épée il occis l'enfant du charpentier sous les hoquets de stupeur des villageois.
"Par la faute du charpentier, ce fermier a perdu son enfant. La justice veut que cet homme subisse la même peine que lui."
Etais ce cela la justice ?
L'esprit de Matthias ne fut plus jamais le même depuis ce jour.
Il commença à regarder son père autrement. La justice oui, mais quelle justice ?
Dans de nombreux cas il approuvait ce que le vieux chevalier faisait ... mais parfois, la justice lui paraissait démesurée, alors qu'il aurait été plus sage d'amoindrir la peine et calmer ainsi les esprits.
suite en cours ...