[Validé][Prêtre] Syne

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Syne

Citation :: Nom du compte joueur forum : Evy
Nom du compte joueur module : --Evy--
Nom du perso : Syne
Race : Humaine
Age : 28 ans
Alignement : NB
Religion : Ilmater
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Prêtre lvl 25
Domaines de prêtre : Bien et Guérison
Langues : Commun et le Damarien puis plus tard le Céleste
Trait de Caractère : Douce, gentille et altruiste, elle est persuadée de porter comme une petite flamme en son cœur et aimerait pouvoir diffuser un peu de cette chaleur auprès des personnes qu’elle rencontre.

Description physique :
Lorsque vous posez votre regard sur cette femme, vous notez tout d’abord la simplicité de ses habits.. une robe de bure généralement.

Puis vous portez votre attention sur son visage. La couleur de sa peau vous frappe alors tant elle vous semble pâle. Malgré cela, vous lui donneriez la fin de la vingtaine tout au plus. Ceci étant dit.. au-delà d’un visage vous paraissant avenant, une étrange sensation vous trouble sans que vous puissiez tout d’abord la définir..

Vous l’examinez alors un peu plus : un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Son regard ? Deux yeux d’un vert extrêmement clair qui finissent par se poser sur vous..

Ce sentiment.. quelque chose semble se dégager de sa personne.. Après réflexion, vous pensez à une sorte de douceur.. de bonté.. de sérénité..

Vous prenez alors un peu de recule et la redétaillez.. Finalement, vous remarquez le seul objet précieux apparent : un pendentif au bout d’une fine chaîne en argent, symbole de sa foi. Ainsi, c’est une paire de mains blanches, liées au niveau des poignets par une corde rouge qui guide ses pas.

Caractéristiques :
FOR : 10
DEX : 10
CON : 15 (16 au lvl 20)
INT : 12
SAG : 15
CHA : 14

BG envoyé en privé aux scribes Wink

Validé

Posteur utile Nombre de messages : 955 Age : 43

Merci !

Gardien des Mystères Nombre de messages : 11689 Age : 50

Au chaud au cimetière

Ce serait possible d'épousseter ce topic et de le ressortir du cimetière svp ?

Gardien des Mystères Nombre de messages : 11689 Age : 50

*souffle sur la poussiére*

Merci

Be born by grumbling Nombre de messages : 1464 Age : 37

Retour au purgatoire Smile

Je ne crois pas que je la jouerai un jour... Mais à chaque fois que je repense à ce BG, je dois avouer que l'envie me titille de la ressortir.. Enfin voilà, je reposte ceci ici un peu comme pour Selwyn, l'envie de laisser une trace, même éphémère..

Historique

Qui êtes-vous pour penser pouvoir servir le Dieu qui Pleure ?

Je regardais le Haut Prêtre devant moi et repensais à cette ultime question qui parachevait ma formation. Qui je suis pour LE servir ? Lentement les souvenirs remontèrent en moi m’inondant tout doucement. Mais maintenant.. je n’avais plus peur.. Ils faisaient juste partie de moi..

Je suis née dans un village à l’est de la Mer de Lune. Comme la plupart de nos semblables, nous étions pauvres. Mes parents faisaient leur possible, mais ce n’était jamais suffisant. J’avais un petit frère plus jeune de deux ans. Il était « le garçon », aussi si on devait favoriser quelqu’un au niveau des repas par exemple, ou de la meilleure couverture vous protégeant de la morsure glaciale de l’hivers, c’était toujours lui. Mais je ne me plaignais pas. Ma vie.. n’était pas si mal que cela après tout.. Enfin, c’était avant l’arrivée d’un prêtre de la Maîtresse des Maladies. A partir de là, si ma vie pouvait paraître misérable auparavant, elle tourna au cauchemar.

Un fléau s’abattit sur la population. Tous devaient faire une offrande au culte pour espérer sauver les siens. Mais comment faire quand on n’avait rien à soi ? Ainsi nous dépérissions tous petit à petit.. jusqu’à ce que.. un miracle ou une malédiction s’abattit sur moi : j’ai guéri sans aucune aide. Mon rétablissement ne passa pas inaperçu. Les rumeurs coururent le long des rues pour arriver jusqu’aux oreilles du prêtre. Il se présenta alors chez nous et m’ausculta attentivement. Je l’ai de suite intrigué.. Il proposa alors un marché à mes parents : la Mère de Tous les Fléaux les épargnerait en échange… de moi. Ils étaient très faibles.. la malnutrition ne faisant que les précipiter un peu plus aux portes du royaume du Seigneur des Morts. Leur décision ne fut pas longue à venir. C’est ainsi que je me retrouvais à l’âge de 9 ans loin de chez moi, dans un temple de la Dame des Poisons.

Les années qui suivirent, je servis de cobaye pour leurs expériences ainsi que de bonne à tout faire. Je sentais mon corps qui changeait… les poisons qu’ils utilisaient sur moi devenant de plus en plus puissants. A plusieurs reprises je crus mourir.. je pense même que je le souhaitais quelque part.. Et pourtant, le plan des fugues m’apparaissait toujours tel un mirage que je n’arrivais à atteindre. Mises à part les cicatrices laissées par les nombreuses injections, la teinte de ma peau demeure la seule marque apparente de ces sombres années. Sa pâleur est extrême.. presque translucide par endroit.

L’année de mes 14 ans, je fis la connaissance d’un jeune disciple du culte. C’était un très bel homme… et il ne fallut pas beaucoup plus que sa beauté mêlée à son sourire enjôleur et quelques douces paroles attentionnées pour que Sunie se creuse un chemin jusqu’à mon cœur. Je buvais littéralement ses paroles… La jeunesse, l’isolement social et l’inexpérience font de vous des proies faciles… C’est ainsi qu’il me conduisit jusque là où il voulait me mener.. Quand ma grossesse se présenta, je crus, j’espérais que les expériences cesseraient.. espoir illusoire. C’est là que je compris… Il avait pour seule mission de me féconder. Ce n’était plus moi qui les intéressait.. mais l’enfant. Le désespoir devint mon meilleur ami. Je n’avais de cesse de réfléchir à un moyen de sauver l’être qui grandissait en moi. En vain. Neuf mois plus tard, il vint finalement au monde. Une certaine excitation pouvait se sentir parmi eux. Moi tout ce que je voyais, c’était son corps si frêle, sa taille bien en dessous de la moyenne et sa peau.. semblable à la mienne. Les deux jours qui suivirent, je ne pus le voir. L’angoisse grandissait en moi. Quant à son père… Il m’ignorait littéralement depuis qu’il avait terminé sa tâche et là, c’était pareil. Je guettais les bruits de couloirs, espérant sans cesse avoir quelques informations, aussi infimes soient elles, sur cet être que j’aimai dès son premier cri. Un certain trouble s’emparait d’eux.. Je le sentais.. je le voyais dans leur regard quand ils passaient m’examiner. C’était comme s’ils m’en voulaient.. mais de quoi ? Finalement, on me l’amena en urgence le troisième jour. Mon cœur s’arrêta de battre un instant quand je le vis. Il était si fragile et si.. froid.. Ce n’était pas normal.. et en effet. Il était en train de mourir. La dernière solution que les prêtres trouvèrent fut de lui faire boire mon lait maternel. Ils espéraient ainsi que j’arriverais à lui insuffler ce qu’ils n’arrivaient à faire avec leurs diverses potions. Mais il était trop tard.. Et une heure plus tard, je le vis mourir dans mes bras. Ce fut le jour le plus horrible de toute ma vie. Les prêtres me l’arrachèrent de nouveau… pour l’examiner plus en profondeur certainement afin de lire dans ses entrailles ce qui n’avait pas fonctionné.. pas fonctionné.. en vue d’une prochaine fois.. Car je compris directement qu’à leurs yeux je n’étais plus rien d’autre qu’une mère porteuse. Mais je refusais de donner ainsi une vie aussi éphémère à d’autres petits êtres qui seraient très certainement nombreux à rendre l’âme. Non.. c’était trop dur à supporter. A partir de là, je ne fus plus aussi docile qu’autrefois. A plusieurs reprises je tentai de me suicider dès que j’en avais l’occasion. Ils finirent par m’attacher à mon lit. Je demeurais ainsi telle une loque vivante.. Je fis deux fausses couches. Ils comprirent que je ne désirais plus vivre.. et cette perte de toute volonté.. Indubitablement le mental joue sur le physique et ainsi je n’arrivais plus à résister aussi à tous leurs poisons. Ils durent se rendre à l’évidence : je me mourrai. Voyant cela, il devenait tout aussi logique que je ne leur servais donc plus à rien.

Ils me jetèrent alors dans une ruelle, profitant de l’occasion pour proclamer la puissance de leur Déesse aux manants qui étaient présents autour de moi. J’étais pâle, d’une maigreur terrible et en haillons. Le froid de cet hivers là me saisissait toute entière.. Puis je sentis le sommeil me gagner. A quoi servirait il de lutter encore ? Je n’avais plus rien. Il était si bon de se laisser aller. Je me sentais d’ailleurs plus légère et avais l’impression de m’envoler dans les airs. Tout restait trouble autour de moi. J’entendis une voix au loin.. Etait-ce l’appel du Seigneur des Morts ? Puis je vis cette lumière éblouissante.. cette sensation de bien être.. et cette voix si douce à mon oreille. Douce et réconfortante. Puis la nuit retomba sur mes paupières déjà lourdes.

Lorsque je revins à moi, je pus découvrir ce lieu où j’ai passé ces 9 dernières années : un temple d’Ilmater dans l’Impiltur. On me conta plus tard que j’étais demeurée inconsciente des mois durant. Une vieille femme m’avait trouvée dans cette ruelle et me porta auprès du prêtre d’Ilmater arrivé peu de temps avant. Ils étaient là pour tenter de renverser le culte de la Maîtresse des Maladies. Mon cas les interpella de suite. Ils comprirent aisément que j’avais été sujette à des expériences diverses. Ils eurent du mal à me sauver, mais leur Dieu répondit à leur appel. Mon heure n’était pas encore venue. Il m’avait fallu beaucoup de temps pour reprendre des forces et surtout sortir de ce délire qui me faisait pleurer une nuit après l’autre.

Une fois éveillée, il me fallut encore du temps pour recouvrer un état ‘normal’. Du temps.. de la patience.. et une oreille prête à m’écouter chaque fois que j’étais prête à m’ouvrir un peu plus. Ainsi je contai mon histoire au Père Ronald. Petit à petit, il m’aida à me reconstruire.. et surtout, il me guida sur le chemin du pardon. Me pardonner à moi-même pour cet enfant que je n’avais su protéger. Pardonner à mes parents pour m’avoir vendu à ce culte. Pardonner mais surtout prendre en pitié cet homme qui partagea ma couche.. car à bien y réfléchir, il aurait pu me prendre de force tout simplement. Mais il ne l’avait pas fait.. il ne l’avait jamais fait.. et fut même.. doux lors de notre première fois. Son regard qui me fuyait à chaque fois plus tard… Oui.. je pouvais le prendre en pitié car plus que moi il demeurait l’esclave de son culte.

Une fois mon deuil accompli, je me rendis compte que j’étais intéressée malgré moi à la préparation des divers antidotes et autres potions des prêtres. J’écoutais les lamentations de ces autres personnes qui venaient se présenter pour être soignées ou tout simplement être écoutées par une oreille attentive. Tout comme moi. C’est là que je découvris leur rôle : ils mettaient non seulement du baume sur les plaies des hommes, mais également sur leur cœur meurtri par la vie. Et ce faible sourire qui semblait comme illuminer leurs visages émaciés.. Cela valait tout l’or du monde. C’est alors que je fis une chose dont je suis peu fière.. : je me mis à les espionner. J’étais curieuse et presque avide de les voir professer la parole de leur Dieu.. C’était si différent des menaces des Talonites… Ils le faisaient de manière indirecte, se contentant de faire leur devoir.. et petit à petit, avec le temps pour allié, les conversions se faisaient presque normalement. Et je devins l’une de ces convertis. Quand je m’en rendis compte, je le cachais au plus profond de moi tel un secret, un trésor. Je crois que naïvement, j’avais peur que cela aussi, on me le prenne.

Je continuais ainsi mon manège. Mais sans que je le sache, le Père Ronald m’avait remarquée. Et pourtant, il me laissa continuer un peu, se contentant d’observer mes réactions à son tour. Finalement un jour, lors de l’une de nos conversations qui étaient devenues quotidiennes, il… quand j’y repense, il n’aborda pas le sujet directement pour m’en faire un reproche. Il se contenta tout simplement de me demander si j’étais heureuse en ce lieu et surtout, ce que je pensais du Dieu qui Pleure et de ce que faisaient les prêtres. Là, je lui parlai avec la franchise qui m’était familière avec lui, et ne cessai de clamer mon enchantement, ma fascination, mon respect et tous ces autres sentiments qui bouleversaient mon cœur depuis ces semaines, ces mois passés dans ce temple. Et malgré moi.. je me suis trahie. Je me rendis compte de la précision de mes exemples.. Je ne savais plus où me mettre.. et me confondis en excuses. Il me sourit alors avec cette douceur qui vous apparaît tel un baume au cœur à lui seul. J’esquissais un faible sourire à mon tour.. Et c’est là qu’il me fit cette offre qui chamboula ma vie. Il me proposa de rejoindre les jeunes disciples qui venaient d’arriver au temple pour suivre l’enseignement du Dieu Brisé. Je ne sus que répondre.. mes larmes silencieuses et mon sourire plein de reconnaissance et d’amour furent tout ce que je pus ‘dire’. Cependant, il tint à préciser que ce chemin était loin d’être aisé.. car prendre le malheur des autres sur soi demandait beaucoup à chaque prêtre.. toutefois.. quelque part, on peut dire que je gagnerai beaucoup plus.. non seulement la joie que procure le fait de rendre le sourire à autrui, celui de pouvoir sauver des vies de toutes les manières qu’il soit, mais c’était surtout le fait de savoir, de sentir en permanence qu’IL est toujours avec nous. En chaque instant, en chaque épreuve, le Dieu qui Pleure est là pour tous ses enfants. Si je souffre, il souffre aussi. Si je pleure, il pleure aussi. Tel un père protecteur et aimant, il demeure toujours auprès de ses enfants, dans notre cœur, dans notre foi. Je sautais dans ses bras et le remerciais de tout mon cœur. Il me serra contre lui et murmura une prière en une langue que je ne compris point. Avec le recule et ce que j’appris depuis, je crois qu’il pria pour que cette voie éclaire mon chemin et surtout pour que notre Seigneur m’aide dans toutes les tâches difficiles et horribles qui jalonnent le chemin emprunté par un Ilmateri.

J’avais 17 ans quand je commençai mon apprentissage. J’en ai à présent 26. Durant cette dizaine d’années, qu’est ce que j’ai pu apprendre.. mûrir.. ‘grandir’.. Tout d’abord nous eûmes bien entendu des cours théoriques sur les dieux… mais il y avait plus que cela. On nous apprit qu’avant d’aider les autres, il fallait apprendre à nous connaître nous même de manière approfondie afin de faire la paix avec soi. Là je dois admettre que le travail effectué sur moi avec le Père Ronald m’aida grandement. Une fois fort de cette paix intérieure, nous pouvions passer à la suite. Ainsi on nous apprit comment soigner les autres. Des cours de premiers secours : les onguents, les baumes, les cataplasmes et autres. Mais aussi, et cela m’attira immédiatement, la science des plantes et de la fabrication de potions diverses et.. d’antidotes. Je n’avais de cesse d’étudier cette matière. Ce n’était pas que pour pouvoir exceller à l’avenir et arriver à contrer les œuvres des Talonites, c’était aussi pour.. comprendre. Comprendre ce qu’ils m’avaient fait, comprendre ce qu’ils avaient fait à mon enfant. C’est ainsi que je pus reconnaître les symptômes de certains poisons dont je fis l’expérience moi-même, ainsi que leur couleur, leur odeur, leur mode d’injection, etc. Mais j’avais beau continuer à chercher, je n’arrivais pas à tout trouver… ce qui était normal, étant donné qu’ils inventaient de nouveaux poisons qui n’étaient pas encore répertoriés. Puis un jour je finis par fondre en larmes. Et une fois encore, le Père Ronald me soutint. Il me donna alors la solution à cette douleur, cette frustration : pousser toujours plus loin mon étude et… un jour, tenter de trouver de nouveau remède par moi-même. De plus, au fil de notre conversation, je compris le sens de cette phrase si ‘banale’ qui dit que tant qu’il y a de la vie… il y a de l’espoir. Si les dieux m’avaient épargnée pendant si longtemps, c’est qu’il devait y avoir une raison.. Ma capacité de résistance aux maladies et poisons était un don… Il ne tenait qu’à moi de trouver l’usage que je souhaitais en faire.

Un Ilmateri doit soigner les blessures du corps, mais également celles de l’âme. C’est ainsi que nous dûmes suivre les prêtres confirmés auprès de la population. Au début nous devions observer et écouter, tout en pansant les plaies. Après cela, petit à petit, le prêtre nous introduisait dans la conversation, nous laissant intervenir un peu pour réconforter la personne, puis de plus en plus au fil des mois. Finalement, un jour nous dûmes nous débrouiller seuls. Je me rappellerai toujours cette première fois. Le Père Ronald avait il fait exprès de me confier cette première tâche avec cette personne en particulier ? Je ne saurai le dire mais en tous cas.. ce ne fut pas chose aisée. Il s’agissait d’une mère qui se culpabilisait depuis des semaines car… elle avait vu son nouveau né mourir dans ses bras. Elle me raconta qu’elle se trouvait dans un convoi qui se dirigeait vers notre ville quand ils furent attaqués par des bandits. Elle fut la seule survivante avec son enfant, mais ce dernier fut grièvement blessé à la tête quand la charrette se renversa. Elle me décrivit comment elle tenta d’arrêter le saignement, mais rien n’y faisait. Je fermais les yeux un instant, l’image de mon propre enfant s’imposant à moi. Puis je me rappelai ce qu’on m’avait enseigné. Je n’étais pas là pour parler de moi. Tout ce qui comptait à ce moment là c’était l’autre et sa douleur. Je rouvris les yeux et vis ses yeux n’exprimant rien d’autre que sa tristesse. Je pris alors sur moi et entamais tout doucement ce que le Père Ronald avait fait avec moi : l’aider à faire son deuil et à se pardonner. Cela prit du temps. Je la revis plusieurs fois pendant quelques semaines. Mais petit à petit nous y arrivâmes et.. cela me fit du bien : à travers elle, c’était un pas en avant pour moi également que j’accomplissais.

Je racontais tout cela dans mes prières.. Au tout début, j’étais hésitante et timide… me disant que je ne méritais de LE prier. Mais au fil du temps et de mon enseignement je fus plus confiante et je finis par lui ouvrir mon cœur. Oh bien sûr, son pouvoir était grand, mais par cette démarche c’était surtout une preuve de mon cheminement vers lui, car un dieu aussi puissant soit il ne peut forcer un homme à le prier. La foi, c’est remettre son âme et son cœur entre les mains de celui que l’on sert. Devenir prêtresse c’est aller encore plus loin. C’est assimiler la nature même de son dieu pour le représenter aussi bien que possible parmi les hommes, afin qu’ils comprennent que cette voie leur demeure ouverte. Et puis… le Dieu qui pleure est tellement… bon, généreux et porter vers l’aide à autrui que le représenter c’est comme porter une petite flamme en son cœur pour tenter d’allumer une lueur qui éclairerait la nuit noire des autres. Et chaque jour, à travers nos prières, il nous rappelle qu’il demeure là pour nous et pour les autres à travers nous.

La suite de notre enseignement se déroula dans des dispensaires de plus en plus éloignés. Puis il y eut des batailles où nous dûmes accompagner les prêtres guérisseurs pour les assister. Tous ces cris... toute cette douleur… Cela vous saisit au ventre et vous enlace le cœur. C’est alors que je pris un instant pour prier le Dieu qui Pleure… suite à quoi je me sentis.. prête. C’était comme si toute ma vie n’avait eu pour but que de me conduire ici en ce lieu, pour cet instant. Toute cette souffrance, toutes ces années d’étude dans les livres ou à apprendre à écouter, tout cela n’était que pour ceci. Etre en un lieu où l’on aurait besoin de moi. Etre en un lieu où je pourrai améliorer les choses. Etre en un lieu où des gens n’auront pas à vendre leur enfant juste pour pouvoir survivre. Etre en un lieu où on ne se résigne pas à regarder la mort emporter les vôtres en demeurant impuissant. Nous devons tous mourir un jour. Mais ce n’est pas forcément aujourd’hui. Ainsi je me mis à la tâche. J’ai pu aider à sauver beaucoup de monde. Mais j’en vis également beaucoup d’autres s’en aller pour le Plan des Fugues. Ce soir-là, le Père Ronald nous rassembla tous. Il connaissait la souffrance, la frustration, la déception et la tristesse qui s’insinuaient sournoisement vers nos cœurs de novices. Aussi une fois tous ensemble, il entama une prière commune. Oh, pas juste nous dans une pièce isolée… Non, il le fit au sein même de l’hospice. Ainsi, pendant quelques minutes, les soins s’arrêtèrent et un silence relatif se fit. J’avais presque du mal à en croire mes yeux et mes oreilles. Tous les malades semblaient comme… en communion avec nous et ceux qui n’étaient encore convertis gardèrent le silence ne serait ce que par respect. Nous formâmes alors une sorte de chaîne. Tous, que nous fûmes prêtres, novices, malades, simples guérisseurs, brancardiers ou autres. Tous, nous joignîmes nos mains ou bien nous posions juste la main sur le bras de la personne inconsciente à coté de nous. Et ainsi, nous entamâmes une prière commune, celle de base connue par tous les convertis. Et… Oh mon Dieu cette chaleur qui se répandait dans nos êtres. Ainsi, guidés par le Père Ronald, la foi de tous s’amplifia dans la pièce et fut presque palpable. C’est alors qu’une douce lumière chaude ondoya depuis le Haut Prêtre jusqu’à chaque personne présente telle une vague sur la mer. Jamais je n’oublierai ce jour-là. Le Père Ronald venait de tous nous bénir au nom de notre Seigneur et.. vu la diminution des morts dans les jours qui suivirent, je crois.. je suis sûre, comme toutes les personnes présentes ce jour là, qu’IL nous avait entendus et avait répondu à notre appel.

Qui suis-je pour penser pouvoir servir le Dieu qui Pleure ?
Je m’appelle Syne et le Dieu qui Pleure m’a sauvée, de toutes les manières qu’une personne puisse être sauvée. Son enseignement reste une chaleur que je porte en mon cœur tel un trésor. Oh non, je n’ai plus peur qu’on me le vole. Car personne ne peut me le prendre. Ma foi est une partie intégrante de mon être car j’ai offert mon âme et mon cœur à mon Seigneur, à celui que je considère comme mon Père protecteur et je sais qu’il y veillera à sa juste valeur, de manière ferme, mais également douce. Et je veux, j’espère pouvoir apporter une once de cette chaleur aux êtres éperdus sur Toril. Car… si on ose faire le pas… au final, on se rend compte que l’on n’est jamais seul.

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Pourquoi votre personnage se retrouve-t-il au Val de Bise ?
Une fois devenue prêtresse à ses 26 ans, elle quitta l’Impiltur pour voyager en Toril et continuer son apprentissage sur le terrain, seule. Deux années s’écoulèrent, puis ses pas la conduisirent vers le Val de Bise.