Ici, un homme pointant un index fébrile vers le ciel, narrant à son fidèle compère les déboires violents de combattants venus de toute la région pour rayonner de gloire.
Ailleurs dans une taverne, un barman écoute d’une oreille attentive ses plus fidèles clients visés au comptoir, imitant parfois maladroitement un coup de grâce, un botte fatidique ou plus simplement la violence d’un instant.
D’oreille en oreille, la mécanique bien huilée des potins glorifiait bientôt ces anecdotes avec plus de talents qu’un rapsode, n’omettant jamais la moindre réaction du public extatique alors, ou du regard entre deux gladiateurs ayant en un soir forgé là-bas leur renom.
Partout de ville en ville, les mêmes scènes fleurissaient sur les marchés, les groupes de marins sur les quais, toute sorte de buvettes respectable ou non...
Mais à chaque fois, les mêmes regards captivés, les mêmes baissées de voix alors que son nom est prononcé.
Gorgonza... l’invincible équarisseur de l’arène allait rouvrir son repaire dans les prochains jours, laissant au sang neuf une chance de venir contester sa suprématie.