Mieux vaut mourir debout....

J’avançais un sourire enthousiaste me fendant les lèvres, il avait accepté... Peut être qu’il n’était pas si lâche en fin de compte… Bien sûr que si qu’il «était lâche, ça se voyait tout de suite, il me manigance quelque chose. Mes armes battant sur mes flancs et dans mon dos, me réchauffaient le cœur de leurs cliquetis rassurants, je sentait la brise du soir courir dans les cheveux et me caresser le visage alors que j’humais le parfum de la forêt, Altharion et Cassandra me devançaient, je posait mes mains là où se trouvaient mes deux épées bâtardes préférées, j’esquissait un sourire plus large en les voyant s’arrêter sur le pont, mes griffes sortirent de mon gantelet et j’avançait d’un pas plus rapide alors que mes témoins et quelques autres personnes me suivaient avide de connaître l’issue du duel à mort…

Il jaugea son adversaire et son témoin qui siégeait à ses cotés, ils n’allaient pas le faire devant tout ce monde… Non… Ils ne pensaient pas pouvoir l’attaquer à deux et survivre ?... Allez savoir ce qui se passe dans la tête de ces deux vermines…

Je m’armais dégainant mon épée bâtarde, la lame comme portée au rouge dégageait une flamme d’énergie négative et émettait un léger chant ressemblant plutôt à des cris étouffés, je regardait mon adversaire puis le paladin de Sunie, semblait-il, qui voulait arbitrer la boucherie. Je sous pesait ma lame et me rappelait des blessures sur mon torse, mais peu importe ça n’allait pas décider de l’issue du duel… Enfin sûrement que si, mais j’avais pas envie de le dire, ça pourrait ressembler à une excuse pour se désister.

On était face à face sur le pont, les railleries commençaient à fuser :

« Ta copine était un bon coup, dit Altharion en désignant Laelia
-Toi non par contre apparemment, trop mou et puis puceau à c’qu’il parait. J’émettais un rire narquois en le regardant.
-ça n’a plus d’importance maintenant
-J’espère qu’tu t’bat mieux qu’tu baise sinon ça va pas être gai »

Il ne répondit pas puis, après un moment, il me lança :
« Trêve de bavardage, taffiole vire moi toutes les personnes qui sont pas tes témoins dit à ta bande de morpion de dégager »
Je fis signe aux autres de s’écarter et notais mentalement ce qu’il venait de me dire, ça me ferait encore une chose à lui faire regretter.

Le paladin de Sunie nous annonça d’une voix haute et claire :

« Bien, le duel va commencer êtes vous prêt ? (Nous répondions tout deux par l’affirmative), parfait, quand ce mouchoir touchera le sol vous pourrez combattre, pas avant »

Je me préparais sans quitter mon sourire, et je le regardais dans les yeux.

Le mouchoir toucha le sol, la forêt retint son souffle et moi je m’élançait silencieusement vers l’homme, sa première attaque me manqua son épée à deux mains m’effleurant l’oreille, les coups pleuvaient de part et d’autres alors que nous étions aussi amoché l’un que l’autre Cassandra s’élança dans al bataille, j’eut un mouvement de recul avant de me dire que d’arrêter le duel ne se ferait pas si facilement, j’avais eut tord de croire qu’il pourrait y avoir un combat normal, mon attaque toucha cassandra alors que Altharion me contournait, puis je la vis changer de cible. Je sentis des coups me heurter le dos, c’était lui, je n’avais pas le temps de me retourner que son épée m’avait déjà traversé la clavicule jusqu’à la troisième côte, lâche jusqu'au bout… La tricherie est l’apanage des lâches… je sentit le sang gicler de la plaie et je m’écroulait sur le sol alors que lui subissait à peine les assauts des autres personnes encore glacés par le dégoût et la colère… Que ce soit dans cette vie ou dans l’autre je te retrouverais…

Kossuth venait doucement s’imprégner de ma chaleur, c’était trop tard pour faire marche arrière, mais ceux qui me connaissent savent que je ne regrette jamais.

Deux visages peuplèrent mes pensées... Celui d'Elinah... et celui de Laelia (Une promesse....).... j'aurais tellement voulut leur dire à quel point je tenait à elles..

Altharion… Sale vermine… Cassandra… deux êtres sans honneur… Qu’ils aillent pourrir en enfer…

Car les morts aussi peuvent être en colère…

Ne pouvant pas aller se recueillir sur le corps de l’homme qu’elle considérait comme son frère, Nada alla s’isoler quelques temps loin de tout le monde, rejoignant ce lieu qui pour elle était synonyme de calme, ce lieu qui pour lui était synonyme de liberté : le bord de la mer.

Les larmes coulaient abondamment le long de ses joues sans qu’aucun sanglot ne s’échappe d’elle. Son regard rivé au loin, elle lui adressa une prière silencieuse, sachant que là où il était, il l’entendrait.

Les mots s’envolèrent au gré du vent tandis que les phrases apaisaient son cœur…
Jamais elle n’oublierait cet homme qui la profondément changée, écoutée et soutenu. Malgré les dires que les gens pouvaient propager sur lui, Nada savait qui était réellement ce barbare au cœur tendre et loyal et elle se promit de ne jamais laisser quiconque souiller sa mémoire en sa présence, que justice sera rendue par sa lame.

Terminant sa silencieuse prière, elle se leva doucement et dit :

« Jerk… J’espère que tu trouveras le repos là où tu es…Je t’aime comme un frère, je t’adore comme un ami, je te déteste de m’avoir laissé… Je ne t’oublierai jamais. »

Baissant la tête, lâchant un sanglot. C’est à cet instant là qu’elle se rendit compte que les liens d’une amitié profonde et sincère blessaient autant que ceux d’amour quand ils se brisaient.