[BG Evolutif][Validé][Guerrier/clerc] Nada Feariams

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Citation :: Nom du compte joueur: Jillyan
Nom du perso: Nada Feariams
Race: Humaine
Age: 29 ans
Alignement: Neutre Bon
Religion: Tyr
classe(s): Guerrière(14)/Prêtresse(12)
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Epée longue/Guerre-guérison

Trait de Caractère: Nada donne l’apparence d’une femme forte et caractérielle. Mais au fond, elle est une jeune femme sensible et touchante. Bien qu’elle soit une combattante de carrière, elle tente d’esquiver les conflits en essayant de pourparler, la qualifiant de diplomate digne et respectée. Parfois impulsive, l'apprentissage de la prêtrise lui a apporté une stabilité et une sagesse nouvelle dans sa vie.

Description physique: Nada est une femme relativement grande. Son corps est celui d'une combattante, tout en gardant des courbes féminines. Ses cheveux sont d'un rouge feu, son visage est doux et féminin. Le regard intense, de couleur marron-vert, Nada est une jeune femme souriante et chaleureuse.

Chapitre 1 - En quête d'une nouvelle vie : L'arrivée de Nada à Luskan
Chapitre 2 - Une vie en perpetuelle évolution : La découverte du Dieu Manchot
Chapitre 3- Une vision en noir et blanc : Au service des Templiers de la Sainte Triade
Partie I. Il y a des hauts...
Partie II. ...et des bas.
Partie III. A la recherche de contrastes.
Chapitre 4- Le miracle de la vie: La naissance de Leoric

Citation :: Chronologie de la vie de Nada Feariams

- Naissance à Orkan d’une mère mage et d’un père soldat.
- Enfance tranquille et sans tourments.
- Déménagement à Mirdas afin que sa mère puisse enseigner la magie dans une école.
- Ayant un désintérêt notoire pour la magie, Nada passe pour un garçon manqué et s’entraîne à se battre.
- Nada finit par s’enrôler dans la garde de Mirdas, son père lui offre une epée longue.
- Ses parents la donnent en mariage lors de ses 19 ans à un riche paysan.
- L’école se détruit de l’intérieur par une infiltration cyriciste, sa mère est tuée. Une guerre des sorciers en plein Mirdas est déclarée et décime une grande partie de la ville. Prouvant sa valeur, Nada monte en grades rapidement.
- Nada accouche de son premier fils, Khey à 22 ans.
- Nommée Capitaine, elle partit en expédition de reconnaissance avec ses hommes.
- A son retour, Mirdas n’était qu’un tas de cendres. Son père et son mari étaient morts, son fils aussi.
- Départ pour Orkan et enrôlement dans l’armée locale.
- Dépression nerveuse, mets 2 ans à se remettre de ce choc.
- Une fois remise, Nada décide de s’en aller en aventure. Elle arrive à Luskan peu après ses 26 ans.

- Peu après son arrivée, Nada se fait capturer par des Cyricistes et se fait torturer. Receuillie par Azhal, elle finit par passer plus d’un an à ses côtés.
- Voulant vivre de son épée, Nada s’enrôle dans la Légion Ecarlate avec son fiancé. Elle s’investit, elle la fait revivre avec Azhal.
- Nada participa avec Azhal à la bataille sur un temple Cyriciste sur une île. Portant pour eux une haine profonde, elle souhaitait en tuer un de son épée.
- Découvrant le côté réel du travail de Mercenaire, un sens éthique et de la justice se développa en Nada et finit par la dégoûter de son implication à la Légion Ecarlate.
- Rupture avec Azhal pour ces derniers motifs et divergence d’opinions, Nada quitta la Légion et retourna à Orkan pour deux mois.

- Nada passa ces deux mois dans d’intenses réflexions, elle voulait apprendre à se connaître. C’est là quelle rencontra la parole de Tyr, qui la renforça et l’aida a surmonter sa peine.
- De retour dans le ValBise, elle contacta les Templiers.
- Très vite elle devint Aspirante Templiers et suivit les préceptes de son mentor et ami Certas Terenason.
- Elle rencontra Belzac Jarlson, Chevalier Veilleur et Paladin déchu de Tyr, le premier homme qui a su détourner son attention d’Azhal.
- Une fois encore, Nada fut victime de sévices corporelles, sans jamais savoir qui en était l’auteur.
- Adoubée Chevalière de l’Ordre des Templiers, Nada sentait en elle naître un nouveau chemin à l’aube de la bataille de Hundelstone.
- Echec autant sur le plan des troupes que sur l’Alliance, la bataille de Hundelstone fut une défaite cuisante. Les Veilleurs se sont retirés de la bataille. Sous la colère de la Matriarche de Lagrange, une scission c’est formée.
- Nada fut nommée Caporal de l’Ordre des Templiers ainsi que dirigeante en diplomatie, soit Ambassadrice.
- Port Last est touché d’un mal étrange, elle s’investie dans l’affaire.
- Une fois la scission formée entre les Veilleurs et les Templiers, c’est une scission entre Nada et les idées des Templiers qui se formaient.
- Belzac Jarlson est porté disparu en Outre-Terre. Pour tenter d’apaiser sa peine, Nada se retire des heures dans des prières de salut à la gloire du Juste.
- Nada apprends qu’elle est enceinte de Belzac.
- Encore chez les Templiers, Nada participe à deux expéditions. Une pour sauver une louve dans un plan autre, représentant la Vie. Puis une autre pour décimer un repère vampire afin de régler le Froid régnant dans Port Last. Suite à ça, épuisée, Nada passa plus d’un mois en repos total, et rangea son armure jusqu'à la fin de sa grossesse.

- Nada quitta l’Ordre des Templiers pour divergence d’opinions avec la Matriarche de Lagrange et rejoint l’Ordre des Veilleurs sous le commandement du Patriarche Aerandir, un homme qu’elle apprécie et respecte.
- Elle est nommée Conseillère de l’Ordre.
- La menace de la Coaltition du Sombre Espoir se fait de plus en plus pesante, elle s’investit dans cette affaire indépendamment des Veilleurs afin de réunir les forces, ceci avec l’aide d’un collègue diplomate, Meliserus.
- Nada se marie avec Meliserus Na Kollowgrath.
- Leoric Jarlson-Feariams, son fils, est né dans le Temple de Tyr de Padhiver.
- Leoric se fait enlever par un Dragon qui souhaite la mort de la Haute-Louve.
- Le Dragon fit plusieurs attaques sur la ville, et suite à un étrange rituel, Luskan se fait transporter dans le futur.
- Dans une bataille finale, le Dragon périt, ainsi qu’Angèle, la sœur de Belzac, marraine de Leoric et femme du Patriarche Aerandir.
- Leoric est ramené à ses parents par le Céleste de Tyr, Keldorn.
- La Coalition annonce une attaque prochaine sur Lorgol.
- Meliserus s’en va pour deux mois en mission.
- Azhal se rends aux Veilleurs pour être jugé de ses crimes. Laissé en liberté conditionnelle, il l’aide dans ses taches. L’amour se ravive.
- Nada dirige les troupes Veilleuses lors de la Guerre de la Coalition contre Lorgol. La Coalition tombe, Lorgol a moité décimée, le chef cours toujours.
- Devant prendre des responsabilités, Nada décide d’entamer aux côtés de la nouvelle Matriarche et Haute Prêtresse de Tyr Jannella Guend, un enseignement de Prêtrise afin de pouvoir porter la bonne parole du Juste et d’être plus utile chez les Veilleurs.
- Meliserus ne donne plus de signe de vie, elle rompt leurs liens de mariage.
- Nada est nommée Haute Conseillère de l’Ordre des Veilleurs
- Retirée à Leilon pour un mois, Nada se fait introniser dans le clergé de Tyr en qualité de Prêtresse après sa troisième semaine de réclusion.
- Leoric fête son premier anniversaire.

Chapitre 1 - En quête d'une nouvelle vie
L'arrivée de Nada à Luskan

Dans la première chambre en haut à droite à l’auberge de Garfaux, vous trouvez une armure posée à terre. Elle ressemble à une armure de femme. A coté, une besace en cuir. Dans la besace en cuir, vous trouvez quelques potions et parchemins… Au fond de la besace vous trouvez un petit carnet relié de cuir un peu abîmé. Vous regardez autour de vous, n’entendant aucun bruit, vous décidez de le prendre.

A première vue, ce carnet semble d’un carnet de notes simple… Dès que vous l’ouvrez, vous voyez écrit ce prénom : Nada. Vous vous rendez compte que vous êtes tombés sur un journal. Etant donné que vous êtes de nature curieux, vous décidez de continuer à tourner les pages.

Sur cette deuxième page, vous voyez une écriture féminine :

Afin d’extraire ces démons qui dorment en moi, je vais tout écrire. Tous mes souvenirs qui ressurgissent peu à peu sur ma vie. Tout ça pour m’aider à tourner la page sur mon passé…

C’est tout ce qui est écrit sur cette première page. A première vue, cette personne ne semble pas très maligne, toute personne tombant sur un préambule comme celui-là ne voudrait que lire la suite. Donc c’est sans remords que vous tournez la page.

J’ai acheté ce carnet chez le marchand, je griffonne ces premières lignes… Et je ne sais vraiment pas par où commencer.

Je suis maintenant à Orkan, une ville de la province d’Arabel, dans le Comyr, pas très éloignée de mon ancienne ville ; Mirdas, qui vient d’être détruite.

Si je ne commence pas par le début… Je ne m’en sortirais jamais.

Je suis née il y a 26 ans dans ce même village, Orkan. J’ai eu une enfance relativement facile, ma mère était mage, mon père guerrier. Ma sœur est née avec des dons de magie. Cependant moi je n’ai rien eu. D’ailleurs la magie ne m’a jamais inspirée, ni même intéressée. J’ai grandi dans une petite maison non loin du centre d’Orkan.

A l’âge de 11 ans, ma mère décida d’aller enseigner dans une école de magie à Mirdas. C’est ainsi que toute la famille la suivit à quelques jours de route.

Je me suis vite acclimatée à Mirdas. Je me souviens, mon rêve était de devenir quelqu’un d’important et respecté dans la ville, sans forcément savoir quel fonction j’allais avoir. Etant donné que je n’avais pas de dons de magie, mon père me proposa de m’entraîner à devenir une combattante. C’était, en fin de compte, la seule chose que je voulais faire. De plus, il n’y avait pas de femmes guerrières à Mirdas, quelle aubaine, j’allais enfin pouvoir me faire remarquer !

Je grandissais, j’accompagnais les chasseurs de la ville dès que j’ai eu 14 ans. Aux yeux de tout le monde, j’étais garçon manqué, ça me blessait, j’étais une jeune femme après tout, pas une sorte de barbare ! Mais apparemment, ces deux choses ne pouvaient ce concilier aux yeux de Mirdassiens.

A mes 18 ans, j’ai intégré la Garde de la ville en qualité de soldat, j’étais devenue très bonne combattante au fil des ans.

A l’âge de 19 ans, je n’avais toujours point de mari, et mes parents commencèrent à s’inquiéter pour leur descendance, même si toutefois nous n’étions pas une famille noble. C’est alors qu’ils décidèrent de me choisir un mari. Quelques mois plus tard, j’épousais un riche paysan de Mirdas. Un homme relativement âgé, sans grand intérêt que je n’ai jamais aimé.

Le temps passait, je montais gentiment dans les grades à la garde quand mon mari me mit enceinte. J’ai du me retirer de la garde afin de pouvoir élever mon enfant, un garçon que j’ai nommé Khey. Cet enfant était la seule chose que j’aimais réellement. Il était tout pour moi. Je lui aurais donnée ma vie.

Vous entendez quelqu’un dans les couloirs. Vous remettez vite le carnet dans la besace et vous sortez.

Votre curiosité vous titillant toujours de plus en plus, pour savoir ce qu’il est arrivé à cette jeune femme vous fit retourner à l’auberge le soir même afin de lire la suite…

C’est quelques jours après mes 22 ans que la rébellion se déclancha au sein de l’école de magie. Personne n’a jamais vraiment su ce qu’il c’était passé. Certains parlent d’une menace cyriciste, d’autres d’une rigueur trop forte qui a fait sombrer les élèves de l’école de magie dans la folie. Tous les professeurs, dont ma mère, furent tués, provoquant la chute de la l’école, menaçant la ville. Face à cette guerre civile, je fis rappelée au sein de la garde et je confis alors Khey à une nourrice.

Cette guerre dura un an, on n’a jamais sût ce qu’il c’était réellement passé. Simplement que la ville ressemblait à un vaste champ de bataille. En cette morne époque, la ville mourrait. A ce moment là, je fis promue au poste de capitaine.

Les attaques sur la ville firent nombreuses, pendant un an, nous étions sans cesse en alerte. Mon fils grandissait sous mes yeux, et je n’étais même pas là avec lui.

Suite à une rumeur déclanchée dans les bas quartiers de la ville, j’ai du partir avec une troupe de mes hommes en mission de reconnaissance afin de déterminer la localisation d’un campement orc. Nous avons vite trouvés le campement, et nous avons décidés de retourner à Mirdas afin de récupérer des effectifs pour détruire le camp. Malheureusement pour nous, ceux-ci avaient eu la même idée. Seulement cinq jours après notre départ, la ville a été attaquée, pillée… Détruite… En entrant dans la ville, nous avions eu l’impression de rentrer dans une ville fantôme… Des corps étaient découpés en morceaux dans la rue, les maisons étaient brûlées. Chaque maître de maison était empalé devant la porte, signifiant que la maison avait été vidée et ses habitants tués. Me rendant compte de ça, j’ai couru vers ma maison. Mon mari, empalé, comme tous les autres… A ce moment là, un sentiment de panique et de flou m’envahit. En rentrant, je manquai de marcher sur le crâne décapité de la nourrice… Mon fils… Il ne pouvait tout de même pas…

Il y a sur le cahier des taches qui ressemblent à des taches d’eau. De larmes probablement.

C’est là que je vis Khey… Enfin, je ne le reconnus pas tout de suite, même si je me doutais que c’était lui. Il était brûlé vif. La seule chose qui m’assura que c’était lui était la chaîne qu’il avait autour du cou…

L’écriture est très nerveuse. Une page semble arrachée.

Me voici donc de nouveau à Orkan. La seule ville que je connaisse avec Mirdas. Je me suis enrôlée dans l’armée locale. J’ai du apprendre à tourner la page..

Il y a un vide pendant quelques pages. Mais l’écriture reprends :

Ca fait maintenant deux ans que je suis a Orkan. J’ai fait mon deuil. Je suis une personne changée et je dois aller de l’avant, continuer ma nouvelle vie. Je viens de démissionner de l’armée, et je pars pour l’ouest, dans le Val Bise.

Chapitre 2 – Une vie en perpétuelle évolution
La découverte du Dieu Manchot

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Quelques pages du calepin sont remplies de faits anodins de la vie de Nada depuis son arrivée à Luskan ; ses rencontres, son intégration et expériences au sein de la Légion Ecarlate qui est une ligue mercenaire proche de Luskan qu’elle a dirigé quelques mois en compagnie d’un homme qu’elle a rencontré dans les premiers mois après son arrivée à Luskan : Azhal, paladin déchu de Torm, avec qui elle c’était fiancé et séparé alors que les chemins et idéologies des deux personnes divergeaient.

Une nouvelle page commence avec les mots «Il est temps de tourner la page, une fois encore…»

Me voilà de retour à Orkan, une fois encore pour essayer de prendre du recul sur ma vie et arriver à reconstruire.

Mon voyage jusqu’ici fût sans grandes embûches et bien plus facilement qu’avant, à croire que j’ai gagné de la maîtrise et de la force lors de mon enrôlement au sein de la Légion. Je suis arrivée hier soir à la tombée de la nuit, extenuée, autant physiquement que moralement.
La ville était quasi déserte, seuls quelques lampadaires donnaient un semblant de vie aux rues d’Orkan. Ce fut si bon de retrouver cette bonne vieille place ; le grand arbre entouré de bancs, la fontaine, la bordure de mer, l’Arcanium Zorander (l’école de magie d’Orkan dirigé par l’Archimage Erin). Un air de renouveau, un air de bien-être et de confort.
Je me dirigeai dans ses rues qui me semblaient encore si familières avec mon sac au dos quand j’atteignis l’auberge. Quelle ville digne n’a pas son auberge, rentrantes de mélodies et de sons joviaux, en tant que noyau social de la vie en citée ? Aucune, bien entendu !

L’auberge est plus grande et plus confortable que celle de Luskan, son odeur est familière, ses sons me font renaître des souvenirs de ces bons vieux jours passés à la taverne à refaire le monde, un verre de bière à la main.

Je montai les escaliers tant bien que mal, sentant le confort s’approcher. Je jetai mon sac à la vue du premier canapé et m’affala dessus.

J’avais besoin de prendre du recul, j’avais besoin de faire le point sur ma vie, digérer les faits récents et apprendre à tourner la page réellement.

Azhal me disait sans cesse « Arrête de te fixer dans le passé, Nada. Va de l’avant ! ». Je crois qu’il n’a jamais eu autant raison que maintenant. Ces souvenirs, ces espoirs, ces projets me hantent sans cessent et ternissent mes nuits. Je ne suis pas parfaite, j’ai fait des erreurs, je dois tourner la page…Prendre encore un nouveau départ en gardant toutes les bonnes choses du passé, et en oubliant les mauvaises.

Lors de mon enrôlement dans la Légion Ecarlate, j’ai senti cette satisfaction personnelle d’aider les gens. Bien que je n’aie été qu’une « vulgaire » mercenaire, je me suis sentie utile. Pour moi la meilleure récompense n’était pas forcément l’argent, non. C’était le sentiment de justice accomplie.
Je me disais Tempusienne par défaut, mais alors que je me plongeais vraiment dans mes esprits, est-ce que je vénère réellement un dieu de la guerre et de l’honneur ? Je n’avait jamais vraiment réfléchit sur la question de la foi, mais maintenant avec ces faits devant mes yeux, une nouvelle voie et un nouveau chemin, ne vais-je pas devoir, un jour mettre le nez dedans ? Trouver un Dieu qui m’aide et qui soit pour moi un phare. Une renaissance spirituelle me donnant cette force de m’affirmer telle que je suis réellement.
Oui, je vais sans doute passer du temps à faire de la réflexion personnelle ici à Orkan, sur ma vie, ma voie et mon avenir.

Quoi qu’il en soit, il se fait tard… Demain je vais aller me plonger dans la bibliothèque de l’Arcanium et feuilleter des livres sur les Dieux. Peut-être en fait que j’en ai un qui corresponds totalement à ce que je recherche et à ce que je suis réellement.

***

Quelques jours sont passés… J’ai passé plus de temps à regarder le large, assise au port que d’étudier dans la bibliothèque…À relater ma vie, des évènements passés.

Je crois que le tournant dans ma vie était vraiment quand je me suis rendue compte que ma cause, ma Foi pour la Justice était plus forte que tout quand je l’ai suivie elle à la place de mon cœur. Oui, j’aurais préféré que l’homme que j’aimais plus que ma vie assume ses erreurs, qu’il soit châtié et qu’il aille en prison que de l’avoir à mes côtés. C’est un sentiment étrange mêlé à de la frustration… Tout ce que je voulais, c’était que justice soit faite…
C’est pour ça que la vie de mercenaire ne me correspond pas… Ou plus… Je ne peux pas me rabaisser à faire des taches ingrates juste pour l’argent sans penser aux conséquences, à ce que les actions peuvent engendrer…

Me trouver un Dieu… ? Non… Je crois que je l’ai toujours eu à mes cotés, simplement que je ne regardais pas dans la bonne direction… Tyr le Juste, l’Impartial…Dévoué à la cause de la justice, au redressement des torts et à l'accomplissement de la vengeance. Je me reconnais dans ces phrases, dans cette mentalité, sur cette voie… C’est de dont j’ai envie… De servir la justice…

Oui, le large m’a appris beaucoup de choses, sur moi, sur ma vie. Des choses qui étaient là mais que j’ignorais… Tyr a toujours fait partie de moi… Maintenant, je ne peux qu’assouvir cette envie de Justice. En le servant et en étant dévoué à sa cause. J’ai soif d’apprendre, j’ai le désir de vivre et d’apprendre à me connaître.

J’ai entendu parler d’un Ordre, servant justement ces idéologies. C’est un ordre militaire, assez rigoureux, mais je pense leur être utile, et eux peuvent me servir de guide.
Dès mon retour je reprendrai contact avec la Matriarche de l’Alliance et lui proposerai mes services.

C’est une nouvelle Nada qui va retourner à Luskan…Sur une nouvelle voie, tout en gardant les bonnes choses du passé et en tournant la page sur les mauvaises…
Je crois que ces derniers évènements m’ont enfin permis de me trouver telle que je suis réellement au fin fond de moi… Du moins… Je l’espère…

Chapitre 3 – Une vision en noir et blanc
Au service des Templiers de la Sainte Triade

Partie I. Il y a des hauts…

Elle était assise là, dans la chapelle de Tyr de la Citadelle des Templiers. Là, dans le nouvel endroit qui devait être son sanctuaire.
Nada venait d’être adoubée chevalière des Templiers par la Matriarche de Lagrange. Un sentiment énorme de fierté et d’aisance l’a submergée. Elle avait enfin réussi à devenir ce qu’elle a voulu être depuis tant d’années.

Depuis son retour d’Orkan, les choses c’étaient succédés, même parfois mélangés. Il y a eu des remises en questions, de gros doutes. Mais toujours elle regarda dans le même chemin.
Assise là devant l’autel de Tyr, heureuse et comblée. La seule chose qui lui manquait pour toucher le ciel lui a été apportée à la fin de la cérémonie. Ecrit noir sur blanc sur une feuille de parchemin, un signe que tout ne pouvait qu’aller mieux. Bien sûr, il y a l’angoisse des évènements à venir, mais pour une fois, Nada n’avait plus peur. Non, elle sentait en elle la puissance de se battre. A la fois pour sa cause et avec ses démons intérieurs.

Elle se leva, habillée de sa nouvelle armure des Templiers, elle se dirigea vers la sortie du temple. Dehors, elle inspira un grand coup, l’air était glacé, mais peu importe. Elle regarda le Quartier Général où ses amis devaient parler, et elle regarda la sortie. Ses pas s’emboîtèrent l’un après l’autre, franchissant cette barrière avec sa clé récemment moulée, pris la route et alla au port. Ca soir là, elle voulait être seule. Seule avec elle-même en profitant de ces instants te plénitude totale.

Assise au bord de l’eau, les yeux rivés à l’horizon, le vent flottant dans ses cheveux détachés. L’odeur du large la submergea, cette fraîcheur la berça dans ses pensées. Elle reprit la lettre, sans la lire, la sentant simplement dans ses doigts.
Belzac… L’homme qui l’avait fait oublier Azhal et aidé d’aller en avant, il était parti car lui aussi devait se remettre en question. Mais il avait réussi, en quelques mots, à lui faire espérer et croire.

Un sourire large flottant sur ses lèvres tandis qu’une larme perla au coin de son œil. Emue, elle ferma les yeux.
« Oui Nada, ta vie est entre tes mains… »

Respirant a plein poumons… Se levant la tête haute, Nada prit la route de Luskan…

Partie II. … et des bas.

Quelle satisfaction de se rendre compte qu’on a atteint un stade nouveau de l’accomplissement de soi. Nada était heureuse et comblée.
Son travail au sein des Templiers lui donnait un plaisir qu’elle n’aurait jamais cru atteindre un jour. La diplomatie était un monde qui en fin de compte répondait à toutes ses attentes. Elle arborait fièrement ces couleurs blanches et rouges de son ordre, se battant avec ferveur et détermination pour sa cause et ses idées, puisant dans sa motivation pour apprendre les dogmes du Juste aux côtés de son mentor, le Paladin de Tyr, Certas Terenason.

Cette satisfaction s’accola au bonheur auquel elle a goûté quand enfin elle a pu laisser libre cours à son cœur aux côtés de Belzac, lui aussi Tyriste. Elle avait pour la première fois depuis longtemps, un avenir tracé devant elle. Une nouvelle vie sur des bases solides, fiable et heureuses.
Oui, Nada se voyant grandir au sein des Templiers, elle s’y sentait chez elle et servant enfin cette frustration qu’elle n’arrivait pas à combler auparavant. Elle se voyait épouser cet homme qui lui apportait tant de joie, fonder une famille… Et enfin avoir la vie dont elle rêvait depuis si longtemps.

Mais malheureusement, le destin décide parfois d’un autre tracé que celui dont on rêve…

Cette journée commença comme tout autre. Après une brève réunion avec un Ambassadeur d’une contrée lointaine, Nada rejoignit Belzac, se blottissant dans ses bras si chaud et qui lui apportaient tant d’amour et de tendresse. En cette journée, ils évoquèrent le futur, tout en profitant de chaque instant comme si c’était le dernier, sans savoir que c’était effectivement le cas.

Tout commença à basculer lorsqu’elle entendit que son meilleur ami Jerk ainsi que sa compagne Shea avaient été victimes d’une agression des plus atroce. Nada passa la soirée à prier pour la grâce de leur âme tout en sentant une partie d’elle se morceler doucement, la douleur emplissant son cœur et son être devant la vie de ses amis qui ne tenait qu’a un fil.. Elle se sentie perdue, déboussolée, impuissante. Ne pouvant rien faire que de se dévouer corps et âme à ses amis.
Le temps passa et la concentration se fit de plus en plus dure, quand à un moment, elle sentit comme quelque chose se brisant en elle, la perturbant, elle sorti alors se balader un peu, laisser ses amis aux soins des prêtes du Temple.

Lors de sa balade dans la forêt, un sentiment de perdition l’emplit, sans comprendre d’où il venait.
Pas après pas, le temps s’écoulant lentement, elle savait que quelque chose allait se passer, sans savoir quoi, quand, où. Avançant aveuglément, son regard voilé, elle ne savait pas où elle se rendait, tendis que les arbres défilaient sur ses côtés, les branches craquaient au contact de sa lourde armure. Et c’est là qu’elle vit une ombre blanche, floue, au loin. Un homme tirait cette ombre qui devenait de plus en plus nette. Cet homme elle ne le connaissait pas, mais l’animal, elle le reconnut tout de suite.

Elle comprit…

« M’dame, vous pourriez ramener ce cheval a Luskan ? Je viens de passer des heures à marcher, il m’semble capricieux et tout nerveux. Il errait d’vant un endroit maudit v’savez ? On dit que c’est la bouche de l’Outre Terre ! L’homme qui le montait a du s’y aventurer. Ah, pas la chance pour c’te bête, elle ne reverra jamais son maître, sinon il serrait déjà de retour hein… ! Bah, faut pas espérer que les personnes s’y aventurent reviennent vivant ! Faut déjà être con d’y aller… ! Oui… L’cheval mourrait d’faim. Plusieurs heures… Sûrement… Pauvre bête, pauvre bête… »

Sans mot dire, Nada prit les rennes du cheval, donna quelques pièces à l’homme et le reconduisit à Luskan, et le déposa aux écuries. Comme dans un état second, se sentant vidée de son corps, elle tremblait légèrement.

Une fois arrivée dans Luskan, elle croisa Aerandir, elle lui raconta. Prenant peu à peu conscience de la situation. Au fil de leur discussion, la tristesse la gagna. Son cœur se mit à battre la chamade, ses veines tapant dans ses tempes, sa vue se brouilla… Elle tomba à genoux, lui suppliant de lui dire qu’il y avait encore un espoir pour elle de le revoir, se reblottir contre lui et humer son odeur si apaisante une nouvelle fois. Mais elle le savait… C’était fini… Belzac n’était plus…

Un ami veilla sur elle dans une longue nuit de cauchemars agrémentés de visions de l’homme qu’elle chérissait tant en train de périr, elle se réveilla plusieurs fois en sursaut, le front en transpiration, le cherchant des yeux, mais il n’était pas là…

Le lendemain, tous les yeux se rivaient sur elle dans un regard de pitié, elle détestait ça, mais pourtant elle ne se sentit pas la force de leur tenir tête, et se laissa aller dans sa tristesse. Une personne lui offrit un sédatif afin de pouvoir trouver un sommeil calme afin d’apaiser ses crises d’angoisses.
Ce même ami qui a veillé sur elle décida de l’emmener au temple de Tyr, afin de prier d’essayer de se vider de sa douleur, se confier à un être qui ne la quittera jamais, et qui sera pour toujours son guide.

Une fois là bas, elle se mit à prier. Elle versa dans une sorte de transe dans laquelle elle était emplie de chaleur, comme si son cœur vide se réchauffait. Le vide était là, mais brûlait moins. Pour la première fois, elle était réellement emplie de la chaleur divine de son Dieu, qui l’aida, qui la soutena et qui la guida. Même si elle avait envisagé de rejoindre Belzac aux cotés de Tyr, ce n’est pas ce qu’il aurait voulu, non. Nada était une battante. Elle voulait comprendre… Une épreuve de la vie ? De son Dieu ? Elle ne le saura jamais, mais elle voulait faire honneur à son aimé, honneur à son Dieu, à ses frères d’armes et à ses amis qui comptaient sur elle.

Une fois que cette détermination l’eut empli, Tyr lui montra que Belzac ne la quitterai jamais, qu’il avait laissé en elle sa vie, une preuve de son amour. Nada se passa la main sur le ventre et comprit, un léger sourire triste se dessina sur ses lèvres…
Elle se releva, ça tout en sachant que ça prendra du temps pour qu’elle fasse son deuil, mais elle ne l’oublierait jamais, et peut-être… Que ça la rendra plus forte…

La douleur et le vide persisteront, mais s’effaceront avec le temps. L’amour est une chose que le temps peur faire oublier, mais non effacer…

Partie III. A la recherche de contrastes.

Depuis les évènements récents, Nada commençait à douter d’elle, ainsi que de sa position au sein des Templiers. En effet, elle ne pouvait se résoudre à voir le monde en noir et blanc, soit rien que le bien et le mal. Le fait de voir le monde en nuances de gris créerait un réel problème quand à son appartenance à l’Ordre. De plus, elle doutait de plus en plus des méthodes de la Matriarche de Lagrange et ce, depuis la bataille de Hundelstone qui fut un échec cuisant, tant sur le côté humain que pour l’Alliance en elle-même, qui c’était séparée en deux Ordres distinct après la bataille, faisant ainsi disparaître les fondements, les buts et motivations de l’institution crée il y a quelques années déjà.

Aujourd’hui, elle était enceinte, elle devait avant tout prendre soin d’elle et de sa grossesse, une vie de combattante n’était plus judicieuse pour elle. C’est pourquoi elle décida, après maintes tergiversations, de quitter les Templiers pour se tourner vers les Veilleurs, les anciens alliés des Templiers qui est un Ordre formé de Guérisseurs.

[…]

Voilà… C’est fait… Je ne fais plus partie des Templiers…

Une des décisions les plus difficile à prendre de ma vie, ayant passé des semaines entières a peser le pour et le contre d’une telle décision.
En somme, comment pouvais-je représenter un Ordre dans lequel ma foi et ma confiance n’étaient plus dévouées… ?

Trop de fois on m’a dit « Nada, tu n’as rien d’une Templière, tu es une femme ouverte et communicative »… Trop de fois on m’a dit « Tu n’es pas bornée et fanatique, toi… Tu te mélanges dans la foule pour appuyer tes points de vue »…
Puis, plus le temps passait, plus ces sentiments étaient confirmés. Au fil des actions pour lesquelles je combattait avec ferveur, plus leur nécessité à mes yeux perdaient de sens réel…

Aerandir m’a proposé un poste au sein des Veilleurs, voie vers laquelle je vais me tourner, sans doute… Ordre d’aideurs au lieu de combattants, ce sera sûrement mieux pour nous.

Quand notre vie est surmenée de doutes, il faut apprendre un jour à faire des choix au lieu de les laisser en suspends trop longtemps, tout en les assumant après… J’essaie, oui j’essaie vraiment d’avoir de nouveau une vie qui me ressemble. Depuis qu’une partie de moi c’est effondré, j’ai l’impression d’avoir du mal à me relever…

[…]

Chapitre 4 – Le miracle de la vie
La naissance de Leoric

La vie réserve parfois de sacrées surprises… Depuis peu, les évènements se succédaient dans la vie de Nada, ponctuant ainsi sa grossesse d’expériences pour le moins houleux.

Au cours de ses multiples missions diplomatiques pour les Templiers, elle rencontra Meliserus, un homme chez qui elle avait trouvé un réconfort certain tout le long de sa grossesse et de son deuil, il est entré dans sa vie pour lui tenir la main lors des évènements récents.
Nada refusait que son fils n’ait pas de père, elle avait peur de vivre sa grossesse seule, c’est pourquoi ils décidèrent de s’unir, un peu précipitamment, un soir sur un bateau, leurs amis proches et la mer étant seuls témoins de leur mariage, tout cela étant agrémenté de marins ivres et de perroquets salaces, marquant ce souvenir comme peu agréable et peu commun.

Mais autour de ce semblant de bonheur, autre chose s’amoncelait. En effet, une menace grave pesait sur la région et depuis quelques temps Nada s’acharnait au travail aux cotés de son époux. Le stress n’aidant pas, des remontées de fièvre se faisaient de plus en plus fréquentes. Nombre sont ses amis qui lui ont dit de calmer ses efforts au risque de perdre l’enfant qu’elle portait.

Là, tout semblait s’effondrer autour d’elle… Alors que ses efforts contre la menace semblent être en vain,Laelia, une jeune elfe pour qui elle a une profonde affection c’est faite enlevée. Celle-ci étant la compagne de Jerk, son barbare de meilleur ami., futur parrain de l’enfant.
Son époux ayant accompagné Jerk n’était pas rentré de la nuit, nuit au cours de laquelle elle veilla, inquiète pour ces trois personnes qu’elle aime sincèrement, nuit au cours de laquelle son ventre la tiraillait, l’enfant bougeait et faisait sentir sa présence.

Au petit matin, son regard s’apaisa à la vue de son mari, mais redevint froid aux nouvelles. Les émotions s’entrechoquant en elle, elle déversa de longs sanglots tout en se perdant totalement dans les bras de Meliserus. Au gré de ses pleurs, son ventre se noua encore, lui sciant presque les jambes. Inquiète, elle demanda qu’on aille chercher sa guérisseuse : Shena.
Mais en cours de route, les douleurs dans son ventre se faisaient de plus en plus marquées et fortes…

« Meli… Quelque chose ne va pas… Je… Je veux aller au temple de Tyr à Padhiver… »

A ces derniers mots, la jeune femme enceinte s’effondra dans les bras de son époux, et se réveilla dans le Temple, entourée de Shena, quelques novices et son époux. Paniquée, Nada se redressa puis regarda autour d’elle…

« Que…. Que…. ? »
La guérisseuse répondit :
« Nada, je t’avais dit de te ménager… ! Tu as perdu tes eaux dans le bateau, il va falloir puiser dans tes forces… Il est prématuré d’un mois et demi, mais tout ira bien… Il a l’air d’être en forme. »

Ebahie par ce qu’il lui arrivait, et pas réellement préparée psychiquement à ce qu’il allait suivre, Nada se laissa tomber en arrière tout en écoutant les conseils de sa guérisseuse.
La sueur perlant à son front, Nada hurlait et gémissait, se cambrant au gré de ses efforts et des contractions, perdant ainsi toute notion de temps et d’espace… Jusqu'à ce qu’elle sente un petit corps chaud se poser sur sa poitrine, criant à pleins poumons.

A ce moment là, elle sortit de sa rêverie, se redressa tant bien que mal et regarda son fils… Ce petit être faible recouvert de sang… Emue, elle déversa quelques larmes tandis que Meliserus coupa le cordon.
Ayant entendu que l’enfant était arrivé sain et sauf, le prêtre de Tyr arriva auprès de Nada et posa une main sur son épaule.

« Leoric… Le fruit de l’union entre deux Tyristes a voulu voir la lumière du jour plus rapidement apparemment… »

Souriant, le prêtre entama une courte prière pour l’enfant, le bénissant et lui lançant des sorts de régénération, afin que son corps fragile supporte son arrivée prématurée. Nada, quand a elle, tenait fermement son fils contre elle, jusqu'à ce qu’un novice le lui retire afin de le nettoyer, le purifier et l’enrouler dans un drap de soie bleu.

Deux novices arrivèrent avec une civière sur laquelle la jeune mère fut déposée. Ayant repris son fils dans ses bras, elle le serra fermement contre elle tandis qu’elle se fit transporter jusqu'à l’Auberge de Padhiver, lieu où elle restera plusieurs jours accompagnée de son fils et de sa guérisseuse. Meliserus étant rentré à Luskan pour continuer les affaires de haute importance en cours, ainsi que pour répandre la bonne nouvelle…

Extraits du journal intime de Nada Feariams

Le dragon… Satané dragon… A croire qu’il va finir par me détruire comme il détruit ces bâtisses sous son passage…

Cette bête infâme m’a retiré mon enfant nouveau né, et qui plus est prématuré. Celui-ci me demandant la vie de la Haute Louve en échange de la vie de ma progéniture. C’en était trop… Je n’avais pas mérité ça.

Les jours passaient et la seule preuve de la vie de mon fils ainsi que celui du Patriarche Aerandir et de la Saule Angèle était une pierre magique depuis laquelle je les voyais les deux dans un profond sommeil. Au fil des minutes, quelque chose rongeait mes entrailles… De l’incompréhension, de l’inquiétude et de l’impuissance… J’avais l’impression d’être muette, incomprise de tous.

Ce jour là, une odeur de chair brûlée vint titiller mes sens olfactifs… Là, sur la place, deux hommes étaient en train de se décomposer sous le balayement des flammes, la vision retourna les intestins de plus d’un.
Puis, les évènements s’enchaînèrent. C’est ainsi qu’une vision apocalyptique s’offrit aux Luskannais. Tout est si flou dans ma tête, je ne me souviens que de sang, de cris, de feu, de lumières. Courrant dans tous les sens, j’essayais de gérer les Veilleurs comme je pouvais, sentant la lourde responsabilité de mes frères sur mes épaules ainsi que sur celles de Thoron, ancien Patriarche Veilleur.
150 Veilleurs étaient là, 50 combattants, 100 guérisseurs dont 60 prêtres. Lors d’une bataille contre les habitants de notre propre ville dont les corps ont été relevés par une puissante magie nécromant, le Lieutenant Shea de la Garde me demanda si les Veilleurs avaient un moyen d’éviter ce massacre. Croisant mon regard avec celui de Thoron qui me fit confiance, j’ordonnai aux 60 prêtres de se rejoindre sur la place principale, le chapelain leur ordonnant la marche à suivre : concentrer leurs énergies positives afin de créer une sphère qui serait capable de toucher le dragon.
Entourés des gardes de Luskan, le murmure des prêtres emplit la place baignée dans le silence, l’espoir de venir à bout de cette engeance. Une aura bienfaitrice les entoura, celle-ci vint en conflit avec la puissante magie du dragon. Quelques instants, une sphère d’énergie positive se confronta au dragon, mais cette sphère céda, venant sérieusement blesser nos prêtres, en tuant 10 sur le coup. Détournant le regard de cet échec, je me suis sentie inondée d’un affreux sentiment de culpabilité. C’en était trop…

Les corps étaient évacués par la Garde de Luskan, aidée par les Crocs d’Acier ainsi que les Veilleurs tandis que les combats continuaient, tandis que les sorts s’acharnaient sur les personnes encore dans les rues à protéger les murs de leur ville. Le moral, la force diminuait en chacun de nous, voyant le visage déconfit de ces personnes devenues ces frères, mon cœur était avec Leoric, chacun de mes coups d’épée me libérant de cette colère, cette haine et incompréhension vis-à-vis de la situation.
Des arcanistes unirent leurs pouvoirs afin de crée un puissant bouclier sur la ville, bouclier se tenant à un simple bâton de mage. Il fallait faire vite…

Profitant de cet instant de répit tout laissant aux arcanistes débattre sur un sujet qui m’échappe, je décidai de m’asseoir dans un coin en les observant… Vacillant dans un état de semi sommeil, des mots comme rituel et calice raisonnant au creux de mon oreille. Je n’avais pas dormi depuis l’enlèvement de Leoric, je me laissai emporter dans des songes agités mais néanmoins profonds….

…
… Un vrombissement dérangeant, des bruits inconnus me réveillèrent… Ouvrant les yeux, je regardai autour de moi… Des boites d’acier avec quatre roues circulaient sur une route étrange et puante dont des lignes jaunes étaient dessinées dessus.
Les bâtiments avaient fondamentalement changés, les personnes aussi.

Sentie éprise d’une profonde panique, je visitai cette ville qui n’était pas la mienne, les yeux exorbités, je tentai de comprendre. Une fois arrivée devant la tour de l’Ordo en ruines, je compris que ce n’était pas un rêve, mais bien un rituel magique qui avait mal tourné.
La pierre… deux squelettes allongés… Je me brisai… Tout était donc fini, nous étions condamnés à rester dans cet endroit maudit… J’étais perdue.
Un ami vint me prendre par la main, et me fit visiter l’endroit… Faisant tout pour détourner mon attention de ce qu’on vivait, mais j’étais ailleurs, plus la même… Ces quelques heures me sont comme un souvenir brumeux, réel et irréel à la fois. Encore, quand j’écris à cet instant, je ne pourrais affirmer la justesse de ce que j’affirme.

C’est en petite communauté que nous avons fini dans un lieu nommé « musée ». Lieu dans lequel des objets nous rappelaient notre monde, lieu dans lequel nombreux se sont rassemblés pour organiser un contre rituel. Epuisée, bouleversée, je me retirai dans un coin pour les regarder… Les dents serrées, le visage fermé, froid et distant sur lequel coulaient quelques chaudes larmes qui sont venues mourir sur mes lèvres… Epuisée plus mentalement que physiquement, je me suis laissée sombrer dans un sommeil agité, parsemé de cauchemars…

… Les yeux encore collés, j’ouvrai difficilement les yeux pour regarder autour de moi… Ne comprenant pas ce qu’il c’était passée, j’étais déboussolée… Il semblerait que nous étions de retour à Luskan… Oui… Devant moi se tenait le palais de justice et je reconnaissais les pavés de la Ville des Voiles. Me levant sur mes jambes tremblantes, je rejoignis quelques personnes sur la place centrale, qui elle aussi avaient vécu un rêve similaire. La pierre quand à elle montrait toujours Leoric et Gaia. Le dragon, quand à lui semblait s’être envolé, dissipé, affaibli… Personne ne le sait… Mais les enfants sont toujours là…

Mais depuis ces quelques évènements, je ressens une profonde lassitude, un manque considérable de volonté. J’arbore en tout temps un visage froid et inexpressif, tout me semble si morose et peu digne d’intérêt. Où donc est passée ma joie de vivre, ma volonté de sourire, de me battre et d’espérer… ? Peut-être au fond de cette grotte… Mais j’ai bien peur que tout ça ait radicalement changé quelque chose en moi…

“Nada, prend tes responsabilités, tu as un fils…”

Ces mots d’Aerandir raisonnaient dans sa tête sans cesse. Ils lui faisaient mal, et à la fois prendre conscience : Elle était mère, et devait faire passer la vie de son fils avant tout, tout en remerciant la grâce de Tyr.

Ca ne fait même pas deux ans que Nada a trouvé sa Foi réelle et profonde dans le Juste. Suivant les préceptes du Paladin Certas lors de son enrôlement chez les Templiers, celle-ci trouva une force indéniable dans la parole de Tyr. Quand elle construisait quelque chose, c’est vers ses paroles qu’elle se tournait pour avoir un guide et une lumière. Quand elle tombait, c’est sur sa Foi qu’elle s’aidait pour se relever, aller de l’avant et continuer à se battre.

Aujourd’hui, elle regardait ce qu’elle possédait dans la vie. Un fils, un magnifique fils descendant d’une lignée de prêtre et de Paladins de Tyr de Leilon. Né dans une chapelle du Juste et sauvé par le Céleste Keldorn, elle voyait en Leoric un cadeau du Dieu Manchot qu’elle devait remercier à juste titre.
Aujourd’hui, elle devait trouver en la voix de Tyr la force de l’objectivité et de neutralité vis-à-vis du cas qu’elle traite chez les Veilleurs, sans doute une des missions les plus dures qu’elle a du traiter de sa vie. Non pas moralement, mais psychiquement. Oui, elle se promit de rendre Justice telle qu’elle devait être, et c’est ce qu’elle promit à Azhal, aux Veilleurs et à elle-même..

La sagesse, Nada n’en avait que peu. Ayant passé toute sa vie à conduire sa pensée avec sa lame, elle en oublia parfois la base que devait avoir chaque combattant. Oui, elle avait aujourd’hui un fils, une mission, un but. Elle était Veilleuse et fière de l’être et ne devait pas mourir contre un duel insensé ou dans une bataille vaine. Consciente des changements qui devaient opérer en elle, elle se tourna vers Jannella Guend, Haute Prêtresse de Tyr et Matriarche des Templiers envers qui elle avait un profond respect, Nada lui demanda alors de la servir de mentor vers une nouvelle voie. Sans déposer son épée, Nada souhaitait apprendre les préceptes de Tyr et d’en devenir une fidèle serveuse en apprenant les bases de la prêtrise. Requête que la Matriarche accepta avec un sourire, et avoua être honorée par une telle demande.

C’est alors qu’une voie nouvelle s’ouvre à Nada, une fois encore…

HRP// Orientation du BG vers des lvl de prêtrise.//

Chronologie de la vie de Nada Feariams

- Naissance à Orkan d’une mère mage et d’un père soldat.
- Enfance tranquille et sans tourments.
- Déménagement à Mirdas afin que sa mère puisse enseigner la magie dans une école.
- Ayant un désintérêt notoire pour la magie, Nada passe pour un garçon manqué et s’entraîne à se battre.
- Nada finit par s’enrôler dans la garde de Mirdas, son père lui offre une epée longue.
- Ses parents la donnent en mariage lors de ses 19 ans à un riche paysan.
- L’école se détruit de l’intérieur par une infiltration cyriciste, sa mère est tuée. Une guerre des sorciers en plein Mirdas est déclarée et décime une grande partie de la ville. Prouvant sa valeur, Nada monte en grades rapidement.
- Nada accouche de son premier fils, Khey à 22 ans.
- Nommée Capitaine, elle partit en expédition de reconnaissance avec ses hommes.
- A son retour, Mirdas n’était qu’un tas de cendres. Son père et son mari étaient morts, son fils aussi.
- Départ pour Orkan et enrôlement dans l’armée locale.
- Dépression nerveuse, mets 2 ans à se remettre de ce choc.
- Une fois remise, Nada décide de s’en aller en aventure. Elle arrive à Luskan peu après ses 26 ans.

- Peu après son arrivée, Nada se fait capturer par des Cyricistes et se fait torturer. Receuillie par Azhal, elle finit par passer plus d’un an à ses côtés.
- Voulant vivre de son épée, Nada s’enrôle dans la Légion Ecarlate avec son fiancé. Elle s’investit, elle la fait revivre avec Azhal.
- Nada participa avec Azhal à la bataille sur un temple Cyriciste sur une île. Portant pour eux une haine profonde, elle souhaitait en tuer un de son épée.
- Découvrant le côté réel du travail de Mercenaire, un sens éthique et de la justice se développa en Nada et finit par la dégoûter de son implication à la Légion Ecarlate.
- Rupture avec Azhal pour ces derniers motifs et divergence d’opinions, Nada quitta la Légion et retourna à Orkan pour deux mois.

- Nada passa ces deux mois dans d’intenses réflexions, elle voulait apprendre à se connaître. C’est là quelle rencontra la parole de Tyr, qui la renforça et l’aida a surmonter sa peine.
- De retour dans le ValBise, elle contacta les Templiers.
- Très vite elle devint Aspirante Templiers et suivit les préceptes de son mentor et ami Certas Terenason.
- Elle rencontra Belzac Jarlson, Chevalier Veilleur et Paladin déchu de Tyr, le premier homme qui a su détourner son attention d’Azhal.
- Une fois encore, Nada fut victime de sévices corporelles, sans jamais savoir qui en était l’auteur.
- Adoubée Chevalière de l’Ordre des Templiers, Nada sentait en elle naître un nouveau chemin à l’aube de la bataille de Hundelstone.
- Echec autant sur le plan des troupes que sur l’Alliance, la bataille de Hundelstone fut une défaite cuisante. Les Veilleurs se sont retirés de la bataille. Sous la colère de la Matriarche de Lagrange, une scission c’est formée.
- Nada fut nommée Caporal de l’Ordre des Templiers ainsi que dirigeante en diplomatie, soit Ambassadrice.
- Port Last est touché d’un mal étrange, elle s’investie dans l’affaire.
- Une fois la scission formée entre les Veilleurs et les Templiers, c’est une scission entre Nada et les idées des Templiers qui se formaient.
- Belzac Jarlson est porté disparu en Outre-Terre. Pour tenter d’apaiser sa peine, Nada se retire des heures dans des prières de salut à la gloire du Juste.
- Nada apprends qu’elle est enceinte de Belzac.
- Encore chez les Templiers, Nada participe à deux expéditions. Une pour sauver une louve dans un plan autre, représentant la Vie. Puis une autre pour décimer un repère vampire afin de régler le Froid régnant dans Port Last. Suite à ça, épuisée, Nada passa plus d’un mois en repos total, et rangea son armure jusqu'à la fin de sa grossesse.

- Nada quitta l’Ordre des Templiers pour divergence d’opinions avec la Matriarche de Lagrange et rejoint l’Ordre des Veilleurs sous le commandement du Patriarche Aerandir, un homme qu’elle apprécie et respecte.
- Elle est nommée Conseillère de l’Ordre.
- La menace de la Coaltition du Sombre Espoir se fait de plus en plus pesante, elle s’investit dans cette affaire indépendamment des Veilleurs afin de réunir les forces, ceci avec l’aide d’un collègue diplomate, Meliserus.
- Nada se marie avec Meliserus Na Kollowgrath.
- Leoric Jarlson-Feariams, son fils, est né dans le Temple de Tyr de Padhiver.
- Leoric se fait enlever par un Dragon qui souhaite la mort de la Haute-Louve.
- Le Dragon fit plusieurs attaques sur la ville, et suite à un étrange rituel, Luskan se fait transporter dans le futur.
- Dans une bataille finale, le Dragon périt, ainsi qu’Angèle, la sœur de Belzac, marraine de Leoric et femme du Patriarche Aerandir.
- Leoric est ramené à ses parents par le Céleste de Tyr, Keldorn.
- La Coalition annonce une attaque prochaine sur Lorgol.
- Meliserus s’en va pour deux mois en mission.
- Azhal se rends aux Veilleurs pour être jugé de ses crimes. Laissé en liberté conditionnelle, il l’aide dans ses taches. L’amour se ravive.
- Nada dirige les troupes Veilleuses lors de la Guerre de la Coalition contre Lorgol. La Coalition tombe, Lorgol a moité décimée, le chef cours toujours.
- Devant prendre des responsabilités, Nada décide d’entamer aux côtés de la nouvelle Matriarche et Haute Prêtresse de Tyr Jannella Guend, un enseignement de Prêtrise afin de pouvoir porter la bonne parole du Juste et d’être plus utile chez les Veilleurs.
- Meliserus ne donne plus de signe de vie, elle rompt leurs liens de mariage.
- Nada est nommée Haute Conseillère de l’Ordre des Veilleurs
- Retirée à Leilon pour un mois, Nada se fait introniser dans le clergé de Tyr en qualité de Prêtresse après sa troisième semaine de réclusion.
- Leoric fête son premier anniversaire.

Citation :: Nom du compte joueur: Jillyan
Nom du perso: Nada Feariams
Race: Humaine
Age: 29 ans
Alignement: Neutre Bon
Religion: Tyr
classe(s): Guerrière(14)/Prêtresse(12)
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Epée longue/Guerre-guérison

Trait de Caractère: Nada donne l’apparence d’une femme forte et caractérielle. Mais au fond, elle est une jeune femme sensible et touchante. Bien qu’elle soit une combattante de carrière, elle tente d’esquiver les conflits en essayant de pourparler, la qualifiant de diplomate digne et respectée. Parfois impulsive, l'apprentissage de la prêtrise lui a apporté une stabilité et une sagesse nouvelle dans sa vie.

Description physique: Nada est une femme relativement grande. Son corps est celui d'une combattante, tout en gardant des courbes féminines. Ses cheveux sont d'un rouge feu, son visage est doux et féminin. Le regard intense, de couleur marron-vert, Nada est une jeune femme souriante et chaleureuse.

*Dans le journal intime de Nada, quelques pages sont remplies de faits anondins.
Puis, au début d'une nouvelle page est écrit "La Voie du Juste". Une bonne section est laissée vide afin de laisser la place à la jeune femme de retracer les étapes de sa formation de prêtrise.*

Ca fait déjà plus de deux semaines que je suis à la Citadelle... Ca me fait un bien fou de me retirer, me retrouver et m'apaiser au travers des recueillements dans la prière. Ca fait d'ailleurs un moment que je ne me suis pas sentie si libre, malgré un doute toujours constant au niveau de mes sentiments.
Cette Citadelle est un havre de paix, ça me change beaucoup de Luskan et de ses abords...

Depuis quelques jours déjà, le plonge mon nez dans les ouvrages poussiéreux de la Bibliothèque, passant en revue les dogmes du Dieu Manchot, comprends ses paroles, son idée, sa volonté.
Certaines de ses paroles me marquèrent...

"La plupart des fidèles ne se combattent pas sur des champs de bataille, estimant préférable que les combats importants se livrent dans les tribunaux."
J'avais donc raison... Depuis longtemps cette envie de pourparler, comprendre des actions m’avait emmenés sur la voie du Juste.
Même si... Je me laisse parfois emporter, je vais devoir apprendre à me contrôler... Ces pulsions dévastatrices que j'ai de la peine à maîtriser ont failli me conduire à ma perte, plus d'une fois... L'impulsivité, sans doute mon plus grand défaut, sans doute mon plus grand défi dans cette formation aussi.

"Conservez les archives de vos décisions, de vos jugements et de vos actes. C'est ainsi que vos erreurs pourront être corrigés, que vous pourrez agir sur les lois des terres où vous vivez et que votre capacité à repérer ceux qui violent la loi s'améliorera" Cette phrase me fait rire... Depuis le début de ma carrière de militaire, j'ai toujours une sale manie de toujours tout écrire, trop, et dans les détails... Je le remarque dans les archives des Veilleurs... La mise sur papiers de mes actes m’a toujours apportés. Ainsi, après coup, se replonger dedans et analyser les actions permet de prendre connaissance des erreurs... Cette phrase me donne la foi et le courage de continuer cette formation et cette quête de vérité... De ma vérité.

Puis, ce soir, j'ai passé quelques heures à discuter avec la Haute Prêtresse du Dieu Manchot, Jannella Guend, pour qui j'ai un profond respect et une grande admiration. On a parlé des Cyricistes, de leur fourberie... Du combat des Tyristes qui ne se fait pas les yeux fermés, de manière bornée. Mais au contraire réfléchie et justifiée...
Elle m'a alors récité les bases des dogmes... Je les avais déjà en tête... Mais on a discuté en quoi ils consistaient... Puis, des formalités de base... Comme la prière qui se fait à l'aube... Les trois rituels mensuels sur lesquels elle ne s'étendit pas... Ca viendra sans doute en son temps...
Oui, je crois que je suis prête... A vouer ma vie à porter les paroles du Juste...

La Matriarche me proposa en parallèle de mon initiation pratique et théorique, de suivre plusieurs séances de purification à la grâce de Tyr afin de remplir mon corps d'une force nouvelle qui me permettrait de justement lutter avec mes démons intérieurs, apprendre à me contrôler puis a diriger mes paroles dans le sens de celles du Juste.
Cette séance de purification fut intense... Priant avec ferveur, je sentis une douce chaleur m'enivrer. Versant dans un état de semi conscience, mes paroles se dirigeaient vers lui... La Haute Prêtresse psalmodiait, priait. De ses divines paroles une forte décharge d'énergie positive. Les deux mains de la Matriarche posées sur ma tête, elle me bénit et me demanda de jurer fidélité au Juste.
Les paroles coulèrent de ma bouche comme une libération... Ma voix s'élevant dans le temple avec une force et une volonté nouvelles, les mots furent:
"Dieu Manchot, mon âme et mon coeur te sont à présent liés... Sur ma vie je te jure fidélité, de mes paroles et de mes mots je promets de te servir et de répandre ta Sainte Parole, servir la Justice d'un bras fort et discipliné."

Une fois ces paroles récitées, la Haute Prêtresse me demanda de me lever... A présent je suis officiellement une disciple des paroles du Juste.
Les Dogmes... Chacune d'elles je les saurai, je pourrai les réciter et les décortiquer pour en comprendre le sens exacte... Elle ne me cacha pas que la formation sera longue et rigoureuse. L'alcool est à proscrire et la voie de la sagesse est à respecter. Mais elle a foi et confiance en moi. Ca me rassure, ça me rajoute de la force et de la volonté. Je n'aimerais pas la décevoir... Non... Je ne VAIS pas la décevoir.

Mes erreurs du passé, je vais les assumer... Puis, finalement gagner cette base de sagesse pour enfin avoir cette stabilité dont j'ai besoin dans ma vie

HRP// Il me faudrait la validation d'un scribe pour pouvoir faire ma demande de reroll pour la phase de transition en prêtre (un stade intermédiaire avec que peu de lvl de prêtres afin de le jouer RP). J'ai l'aval de Jannella puis d'Igno pour le moment ^^//

Posteur utile Nombre de messages : 701

C'bon pour moi Very Happy

Cela faisait près de six mois que Nada c’était dévoué à la cause du Dieu Manchot en tant qu’apprentie prêtresse aux côtés de la Haute Prêtresse Jannella Guend.
Elle passait son temps entre Leilon où elle cherchait la paix spirituelle, Padhiver où elle apprenait ses dogmes au sein de la Citadelle des Templiers et Luskan où elle exerçait la place de Haute Conseillère des Veilleurs.

Ca fait déjà un an que Leoric est né et ses traits commencent à se définir. En effet, son visage fin rappelle facilement celui de sa mère, ses cheveux sont d’un noir épais et ébouriffé, ses yeux d’un bleu profond et intense rappellent le regard de son défunt père. Le sourire malicieux, Leoric porte sur son menton une légère fossette.
Cependant, celui qui a adopté ce petit être en tant que fils et épousé sa mère a quitté la région il y a plus de sept mois sans donner de nouvelles. Privant ainsi Leoric une fois encore d’une présence paternelle et Nada de soutient dans l’éducation de son fils.

La tache de Haute Conseillère lui avait été confiée par le Patriarche Aerandir il a plusieurs mois lors d’une cérémonie dans leur Quartier Général nouvellement construit. Elle avait été promue aux côtés du Docteur Wong, du Conseiller de Villepant, du Conseiller Kuang et du Chevalier d’Owein. Ce nouveau post conférait à la jeune novice de réels pouvoirs de direction des Veilleurs.
Bien que son apprentissage lui prenait beaucoup de temps, Nada s’investissait pleinement dans les activités Veilleuses et dans le lancement de l’Hôpital au sud de la ville qu’ils avaient financée.

Malheureusement, il y a à peine un mois et demi, la disparition de la Matriarche Guend fut annoncée par les Templiers. L’Ordre se trouvait amputé de dirigeant et Nada privée de mentor. C’est alors qu’elle décida de se retirer le temps d’un mois pour parfaire son apprentissage au Temple de Leilon tandis que son ami Peredur tenta de garder l’Ordre debout malgré leur instabilité actuelle. Même si les méthodes Templières n’étaient pas celles de Nada, elle n’allait pas laisser l’Ordre s’effondrer, elle leur promit autant d’aide qu’elle pouvait fournir de sa propre personne en passant de nombreuses heures avec son ami à le conseiller et l’écouter.

***

Après un peu plus de 3 semaines d’intenses prières et d’études d’écrits dans le Temple de Leilon, Nada fut convoquée par le Haut Prêtre en la priant de se présenter en tenue de cérémonie.

Lorsque elle entra dans le Temple, celui-ci fut rempli des Hauts membres du clergé, tous la regardaient d’un air inquisiteur. Elle s’avança avec un pas confiant, la tête haute, elle salua toutes les personnes d’un signe de tête poli et posa un genou devant la Haut Prêtre tout en lui adressant un salut respectueux. Celui-ci la bénit et la pria de se lever, puis commença à parler :

« Apprentie Feariams, bien que vous soyez relativement nouvelle au sein du clergé du Juste, nous avons pu tous observer en vous un changement notable tant au niveau de votre comportement et de vos actions de manière positive.

En effet, au début de votre parcours, la Haute Prêtresse Guend nous parla d’une jeune femme impulsive et caractérielle, bien que dévouée et motivée. Aujourd’hui se dresse devant nous tous une femme sereine, posée et déterminée, les voix du Dieu Manchot vous auront été plus que bénéfiques car elles vous ont apportés la stabilité que vous cherchiez depuis si longtemps.

Vous exercez en parallèle de votre apprentissage la place de Haute Conseillère au sein des Veilleurs, l’Ordre des soigneurs de Luskan. Ceci n’a aucunement perturbé vos études et nous vous en félicitons.

L’étude des dogmes de Tyr est un travail perpétuel et ne cesse jamais. Cependant il arrive un moment où les novices doivent être libérés et voler de leurs propres ailes, les mentors restent des mentors, mais ne sont plus éducateurs.
Aujourd’hui est arrivé ce moment, Apprentie Feariams. Au sein du clergé de Tyr de Leilon, sur la base des rapports de la Haute Prêtresse Guend et de nos observations, nous estimons qu’a partir de ce jour vous avez amplement mérité votre place dans notre clergé en qualité de Prêtresse. Vous serez toujours soumise à une certaine autorité et resterez pour le moment principalement une assistante prêtresse, mais vous avez acquis les bases et les méthodes pour avoir le droit à une certaine indépendance. »

Etonnée de la nouvelle, Nada esquissa un léger sourire fier, et remercia l’assemblée d’un signe de tête léger.
Le Prêtre invita alors la jeune femme à poser un genoux devant lui afin de procéder à une bénédiction et à une cérémonie d’intronisation au sein du clergé.
La cérémonie ne fut pas longue, ni fastidieuse. Les paroles du Prêtre envoûtèrent Nada, celle-ci sentait la présence de Tyr au plus profond d’elle, elle était sereine et calme.

Après la cérémonie, elle alla s’isoler dans une des anti-chambres du Temple et passa la nuit à prier et à remercier la Dieu Manchot pour sa confiance. A l’aube, une force nouvelle vint la submerger au plus profond, la secouant, la paralysant presque. Sa sainte présence était avec elle en ce moment et lui accordait ses grâces.
Epuisée, elle s’endormit quelques heures dans l’anti-chambre avec un sourire flottant sur ses lèvres avant de reprendre le bateau vers Luskan, vers sa maison où attendait son fils.

[BG Evolutif][Validé][Guerrier/clerc] Nada Feariams Nada2ku

HRP// Merci au frère de Mellion pour le dessin ^^//

Cela faisait maintenant un an que Nada Feariams était apprentie Prêtresse du Juste. L’année c’était déroulé sans trop d’accrochages ni de remises en questions de sa Foi ou de sa nouvelle voie. Le Clergé l’avait accepté en son sein depuis un moment déjà, il ne lui manquait plus que l’expérience que le temps forgerait avec la pratique et l’encrage de la Foi dans son cœur, afin que Nada elle-même puisse se considérer pleine dans ce rôle d’ecclésiaste du Dieu Manchot.

Nada avait passé presque tout ce dernier mois à Padhiver pour finaliser le projet de construction du futur hôpital pour la ville, qui était un franc succès tant au près des autorités de la ville que de la population de la Côte des Epées. En effet, la récolte pour le financement de ce projet a durée moins d’une semaine, le chantier pourrait commencer beaucoup plus tôt que prévu.
Ce travail, elle le faisait aux côtés du Patriarche des Templiers, scellant une sorte de nouvelle alliance entre deux ordres dans un but commun ; celui d’aider la population de Padhiver selon les moyens de chacun.

Elle profita de ce long séjour pour fêter les trois jours saints du culte mensuels. Elle avait déjà participé de loin à ce genre de cérémonie lorsqu’elle était à Leilon, mais jamais n’avait-elle fait partie de l’organisation ou de la participation directe. Ces cérémonies consistaient à des invocations d’illusions, des chants, de prières religieuses et même parfois de purification des âmes impies.

Les jours avant, elle passa ses soirées entières à lire et relire des ouvrages à ce sujet, à écrire et réciter des prières, s’exerçant à longueur de nuit à ses incantations. Cette fête allait être la première réelle qu’elle célèbrera en tant que Prêtresse reconnue du Culte, elle était nerveuse.

Le jour de la Justice Vigilante était le nom du premier jour sacré. Nada se rendit au temple dans sa robe de cérémonie, la lissant parfois nerveusement avant de lancer un sourire crispé à ses frères, puis elle emboîta le pas, la tête haute, un sourire fier sur son visage.
Le temple était décoré aux couleurs de Tyr, des adeptes étaient déjà là, assis sur leur banc à regarder les prêtres défiler le long de l’artère centrale, se plaçant tout autour de l’autel.
D’abord, le silence. Un sentiment de respect énorme emplissait la salle. Ce silence fut brisé par une première prière par le Haut Prêtre du temple de sa voix majestueuse et profonde. Ses mots raisonnaient, touchaient tout le monde de part leur puissance. Ils se transformèrent au fil des syllabes en hymne à la gloire de Tyr, qui furent rapidement accompagnés par tous les prêtres en cœur, le dernier refrain fut une alliance mélodieuse et prenante, accompagné par les adeptes présents au temple ce jour là.
Le silence revint, un regard d’apaisement était perceptible sur toutes les personnes dans l’assemblée. Le rituel allait commencer.
Le Haut Prêtre leva les bras au ciel, ferma les yeux et se mit à prier, à invoquer les louanges de son Dieu. Sa ferveur était intense, ses psalmodies reflétaient l’intensité qui régnait dans le temple à cet instant. Les prêtres finirent par l’accompagner, levant à leur tour la main au ciel.
Rapidement, une légère lumière apparut en dessus des têtes de tous les ecclésiastes, elle s’intensifiait à la seconde, brillante, lumineuse et puissante. Puis, cette lumière laissa place à une gigantesque illusion, représentant un marteau dont le rayonnement était presque aveuglant. A cet instant, le cœur de Nada se serra tandis que les larmes montaient à ses yeux ; elle sentit la présence du Juste emplir le temple et le cœur de toutes les personnes présentes, les bras toujours en l’air, ses lèvres récitaient les paroles avec ferveur, tandis que quelques larmes brillaient le long de ses joues, suite à l’émotion de cet instant si précieux, qu’elle n’oubliera sans doute jamais.

Le deuxième jour saint mensuel est le treizième, appelé la fête de l’Amputation. Le processus du culte se passe généralement de manière semblable. Cependant, les prières et les chants se tournent vers un épisode de la vie de Tyr où sa main droite fut arrachée par les crocs de Kezel, le Chien du Chaos. L’illusion qui est invoquée est celle d’un nuage de sang entourant la main amputée, qui tombe et disparaît.

La cécité du Dieu Mutilé était célébrée le vingt-deuxième jour du mois, rappelant la punition qu’Ao a affligée à Tyr lors du vol des Tablettes du Destin.
En ce jour, tous les participants à la fête portent un bandeau de cérémonie sur les yeux, rappelant l’état de leur divinité et symbolisant la Justice Impartiale et Intransigeante du Dieu Manchot. L’apparition en ce jour est celle d’yeux se transformant en fontaine de sang.

Après ces trois cérémonies auxquels Nada a participé, elle se sentait changée. Pour la première fois depuis le début de sa formation, elle se sentait comme faisant partie du Clergé de Tyr à part entière.

Aujourd’hui, Nada part pour Eauprofonde où elle se rend pour quelques jours de repos dans le domaine du Patriarche des Templiers, Peredur Coeurétoile, avec son fils Léoric, maintenant âgé de plus un an et demi.
Avant de partir, elle remit aux chargés de construction, un large coffre scellé magiquement rempli de pierres précieuses, ainsi que les plans pour l’hôpital.

HRP// Voilà, je demande la validation finale de mon BG pour passer en prêtresse 17 et guerrière 9. Merci ^^//

Up à la demande de Dagar.. ^^

Validé

Tapie dans un coin de sa chambre nouvellement, assise sur des coussins, elle observe la peinture que Peredur a fait faire pour elle, puis elle regarde Leoric…Il a maintenant près de 3 ans et il a enfin la paix qu’il mérite. Il grandit dans un environnement sain, proche de la nature. Découvrant en même temps la belle ville de Padhiver aux côtés de son père adoptif que le Quartier Général paisible des Veilleurs, en travaux maintenant depuis quelques mois.
Son innocence est touchante… Le voir courir dans l’herbe après des papillons, rire aux éclats lorsque sa jeune amie l’éclabousse d’eau ne peut que la faire sourire, elle ainsi que tous les autres Veilleurs qui les observent grandir au fil des jours, des mois et des années. Ne faisant que renforcer le sentiment de communauté et fraternité ressentie au sein de l’Ordre. Rares sont les hommes qui n’ont pas pris le temps de jouer avec Leoric ou avec Gaïa…

Le but des Veilleurs est un but important, même s’il ne repose sur quelques notions basiques et simples à premières vue, elles restent toutefois vitales pour la survie d’un peuple et le maintien de l’espoir. L’espoir… Un mot simple… Pourtant évocateur. Il est devenu le fil conducteur des Veilleurs depuis la direction d’Aerandir, aujourd’hui Connétable. Un mot reflétant simplement toute l’idéologie et les buts de cette centaine d’hommes, chacun ajoutant une touche personnelle à son interprétation, mais tout en continuant à servir cette idéologie avec ferveur et dévotion.
Depuis qu’elle fut nommée Matriarche, Nada voulait en rien troubler la sérénité qu’Aerandir avait su instaurer à l’Ordre, mais elle voulait aller plus loin… Pas forcément faire de grandes choses, mais toucher le plus de monde possible selon les capacités de ces hommes désireux à aider leur prochain… La construction d’un nouvel hôpital par exemple, ou alors simplement dispenser des cours aux personnes intéressées… Car selon elle, l’éducation est une chose primordiale pour assurer le bon fonctionnement d’une société. Tout en renouant peu à peu les liens avec les Templiers, les Veilleurs s’offraient de plus grands moyens pour accomplir leurs buts. Sans pour autant reformer l’Alliance des deux Ordres d’antan, ils ont appris avec le temps à se compléter, s’aider mutuellement pour combattre un mal qui n’avait pour seul but que de ronger l’âme des personnes qu’on oubliait… Il ne fallait plus qu’on les oublie…

Nada retraçait souvent sa vie depuis son arrivée sur la Côte des Epées… Avait-elle évolué ? Changé ? Certainement… Elle est arrivée en tant que guerrière rêveuse, impulsive et pleine d’ambitions. Aujourd’hui c’est une mère, une prêtresse de Tyr accomplie qui a enfin trouvé la sérénité à laquelle elle aspirait pendant toutes ces années malgré son parcours semé d’embuches. Elle peut aujourd’hui affirmer savoir où elle va… Avec son futur époux, son fils, avec son clergé ainsi qu’avec les Veilleurs. Même si certains avoueront en riant qu’elle a toujours gardé son âme d’enfant au fond d’elle…

La journée avait commencée de manière plutôt habituelle pour Nada. Quelques critiques ont agrémenté sa journée, lui faisant poser des questions cruciales sur l’Ordre des Veilleurs. On lui reprochait que les Veilleurs étaient devenus une pâle copie des Templiers, d’un autre côté, les Templiers lui reprochaient que les Veilleurs servaient le mal pour s’autoriser à soigner n’importe qui. Mais malgré ces critiques sa position resta ferme : Les Veilleurs soignent qui ils veulent du moment que ça n’entrave pas leurs convictions morales ou religieuses. De plus, toute guérison faite dans l’enceinte de l’hôpital est sous la juridiction de Luskan, de ce fait elle est garante d’une neutralité la plus stricte possible.

Après une altercation plus ou moins violente à ce sujet avec le Paladin Celtoras, Nada se sentait déjà faible. Son futur époux quémanda sa présence dans le procès d’un mage bainite qui souhaitait l’entendre, voire qu’elle le protège. Celui-ci refusant de renier sa foi, Nada se voyait dans l’obligation de refuser sa demande, son âme était souillée.

Le procès se déroula rapidement, sans grande surprise. Le prêtre de Tyr qui officiait la situation condamna le mage à une mort rapide et sans souffrance. Indigné, celui-ci demanda de souffrir lors de sa mort afin de pouvoir glorifier sa foi envers le tyran. Dans un excès de colère, ce nécromant souffla un souffle de mort au travers de la pièce.

Déjà affaiblie, une seule personne tomba : Nada. Le sort était rapide, sans douleur. Elle gisait là au sol tandis que sa peau prit une teinte de porcelaine, le froid vint engourdir ses muscles désarticulés, elle était allongée là dans le tribunal sans vie.

La sensation était étrange… Je n’ai même pas eu mal. D’une seconde à l’autre, j’avais juste l’impression de tomber dans un gouffre… Avant de me réveiller dans le noir. J’avais froid, j’étais déboussolée. Je ne savais pas où je me trouvais.

En regardant autour de moi, je ne voyais pas Peredur. Où était-il… ? Où étais-je… ? J’avais froid… Vraiment froid.

Je me suis assise dans un coin, enfin ce qu’il me semblait l’être. Puis j’ai attendu… Parfois je sentais une chaleur agréable me toucher en plein fouet. Cette chaleur prenait forme en moi comme une sorte de guide, de main tendant vers moi pour me montrer un chemin… Mais je ne savais pas où aller.

Finalement, une douleur atroce est venue me tirailler les entrailles… Comme si l’on extirpait de moi ma chair… Quelque chose c’est brisé… Quelque chose à disparu… Quoi… ?

Les sens revinrent à moi, je ne sais après combien de temps. De la lumière… j’ai entendu des cris, des pleurs, des supplications. L’odeur de Peredur vint à mon nez et me réconforta, mais je ne parvins pas à ouvrir les yeux. J’avais mal… Très mal… Tous mes muscles étaient engourdis et courbaturés. Le simple fait de bouger ma main me pris quelques minutes de concentration et d’efforts.

L’on me bougea… Je ne sais pas où… Du monde je crois… J’avais l’impression que les regards étaient portés sur moi, mais je ne pouvais même pas ouvrir les yeux pour voir ce qu’il se passait. Puis après quelques instants, une sensation fraiche me recouvrit le corps… On me nettoya le corps et on me fit passer une tunique en soie bleue. A présent je pouvais bouger mes mains.

Un bruit me fit tressaillir, trembler. Un long cri ayant la forme d’une supplication, une expression d’une douleur intenable et invivable. Je reconnus alors la voix de Peredur, suppliante, troublée. Sa tête enfouie contre moi, il soufflait.

Enfin je trouvai la force d’ouvrir un œil… La lumière m’aveugla… J’avais mal… Je me sentais vidée.

Lui, il était là. Il portait sur lui toute la douleur qu’il pouvait. Toujours, l’incompréhension m’habitait. Mais peu à peu sa présence me rassurait, et je compris…

J’avais déjà frôlé les gouffres de la mort… Mais jamais je ne l’avais réellement visitée… Sans doute que cette expérience n’a fait que renforcer mon but et mon devoir au sein des Veilleurs : préserver le peuple d’une mort injuste, d’une souffrance qui ne leur est pas mérité. La vie est un cadeau que la Justice se doit de préserver… Quoi que l’on puisse penser… La Justice commence par combattre les injustices…

De part sa convalescence, Nada était dans l’obligation de rester un mois à Padhiver. La direction des Veilleurs étant conjointement cédée à tous les membres du Haut Conseil le temps de son rétablissement.
Quand à la date de son mariage avec Peredur, elle sera repoussée à une date ultérieure dans l’attente que la blessure formée par une perte si précieuse puisse être supportable. Et ce, afin que les deux époux puissent profiter pleinement de leur union.

Après de nombreux obstacles, de trop nombreux obstacles, une date était finalement prévue. Tout était prêt. Elle attendait en robe de mariée dans le Temple de Bahamut pour le début de la cérémonie, tenant la petite main de son fils dans la sienne. Elle attendait… Encore…

Après plus d’une heure à faire les cent pas sur les dalles polies du temple, elle décida à sortir dans sa robe blanche, confectionnée pour l’occasion. Tous les invités étaient là, lui souriant. Là elle vit Peredur discuter avec Aerandir, il n’était même pas encore en tenue de cérémonie. Sentant la nervosité se mélanger à de la colère, on l’informa bien vite que le prêtre n’était pas encore arrivé. Mais que ce dernier allait être remplacé au pied levé par le Connétable Aerandir et la Haute Guérisseuse Victoire. Cependant, alors que les 3 discutaient, la Haute Guérisseuse s’en alla sans raison. Exaspérée par la situation, Nada posa son regard sur les invités qui s’en allaient petit à petit, après plusieurs heures d’attente, puis elle regarda son fils. Son pouce à la bouche, il la regarda avec des yeux empli d’innocence et de tendresse. Cette vue la fit sourire, et réchauffer son cœur, mais elle se rendit également compte que ce n’était pas ce soir qu’elle épousera son fiancé ; trop de choses sont allés de travers, elle voulait que ce soit parfait.

Elle tendit Leoric à son père, puis alla se changer. Elle ressortit le visage de glace, portant une légère robe bleue. Elle força un sourire crispé aux quelques invités encore présents, puis les proposa de l’accompagner à l’Auberge de la Rivière où un festin attendait, il aurait été dommage que tout soit gâché par mauvaise organisation. Sans réellement attendre de réponse, elle reprit son fils dans ses bras puis s’en alla vers l’Auberge.

Il la retrouva là, dans une table isolée dans un coin de l’Auberge de la Rivière qui avait été louée ce soir là pour les célébrations, son fils endormi dans ses bras, ses yeux vides et perdus au loin.

Peredur lui expliqua qu’il ne voulait plus attendre, qu’il ne voulait plus que le destin décide de leur avenir. Il plongea son regard gonflé de larmes dans le sien tout en lui saisissant les mains tout en la suppliant de l’épouser ce soir là, seuls et sans contraintes. Un peu hésitante, la prêtresse posa son regard sur son fils endormi, puis elle finit par ajouter :
« Amène Léoric au temple de Sunie avec toi. Ma robe est toujours au Temple de Bahamut. Je me change et j’arrive. Si tu croises la Haute Louve et Thamriel en route, dit-leur de t’accompagner. Il faut nous faut des témoins à notre union. »

Nada retourna alors au Temple de Bahamut enfiler de nouveau sa robe blanche. Elle se regarda quelques instants dans la glace, songeuse. Elle avait pourtant toujours rêvé d’un mariage parfait, elle en demandait sans doute trop. Tout ce qu’elle désirait réellement c’est qu’ils soient enfin réunis. Escortée de deux Protecteurs Veilleurs, elle traversa la ville de Padhiver en direction du Temple de Sunie où tous l’attendaient déjà, ainsi qu’un Prêtre de la Dame aux Cheveux de Feu ; souriant et très en beauté, tenant un livre de louanges.

La cérémonie fut relativement simple, très courte. Léoric somnolait et s’accrochait aux jambes de son père tandis que le Prêtre s’extasiait sur des éloges de l’amour. Les deux témoins restaient un peu en retrait alors que les deux futurs mariés s’échangèrent leurs vœux mutuels.
C’est d’une voix emplie de larmes et d’émotion que Nada commença, gardant ses yeux rivés dans ceux de Peredur pour qui son amour n’a jamais été plus fort :

« Il y a parfois un moment dans la vie où on erre sans savoir où aller. On marche le long d’un sombre chemin, s’accrochant où on peut pour ne pas tomber.

Toi, tu es arrivé non seulement pour que je puisse m’accrocher, mais tu m’as tendu la main pour me guider le long de ce chemin qui soudainement semblait plus éclairé, plus sûr.

Notre chemin chemin ensemble fut long, sinueux, semé d’embûche. Mais toujours une lumière nous appelait, nous incitant à avancer. L’Espoir. L’Espoir qu’un jour l’on pourrait s’aimer, simplement et sans contraintes.

Aujourd’hui, je marche sur le chemin de la vie, sereine et heureuse, main dans la main avec l’homme qui m’a donné le goût de me battre, de croire et d’espérer. Un homme qui, en fin de compte, m’a permis d’être moi telle que je suis vraiment et de m’épanouir.

Aujourd’hui, Peredur. J’ai envie que les Dieux soient témoins de l’amour puissant que je te porte. En ce jour, je jure que jamais je ne lâcherai ta main sur ce chemin, quoi qu’il puisse arriver. »

C’est avec tout autant d’émotion que Peredur répondit à ces vœux, prenant la main de Nada dans la sienne. Ce geste sortant le fils de sa torpeur, il leva la tête vers les deux mains qui se tiennent, et ses deux parents qui semblaient être en larmes. Un peu paniqué, ce dernier se mit également à pleurer.
Amusée de la réaction de Léoric, Nada le prit dans ses bras et le serra fort, puis lui murmura :
« Tu donnes la bague avec les brillants que je t’ai donné à Papa ? Et l’autre à moi ? »
Tout en reniflant, sa petite main vint fouiller ses poches pour en ressortir deux anneaux. Il tendit celle sertie de diamants à Peredur, puis l’autre à sa mère.

Le prêtre continua sa cérémonie, tandis que les deux ne se quittaient pas du regard. La Haute Louve Coralys et le Commandeur Thamriel étant tous deux témoins de cet instant. Peredur saisit la main de Nada, puis enfila l’alliance à son doigt, promettant devant les dieux, devant ses témoins, le prêtre, son fils et sa femme de la profondeur de son amour. Déposant son fils à terre, Nada fit de même tandis qu’une larme de bonheur vint couler le long de sa joue rosie par l’émotion.

A cet instant là, tout semblait si simple, sans contrainte et si naturel. Alors que le prêtre les déclara mari et femme, ils s’enlacèrent amoureusement, s’embrasser pour sceller leur union. Léoric, bien entendu, rejoignit l’étreinte.

C’est de façon toute aussi simple que les cinq personnes quittèrent le Temple de Sunie pour se diriger vers l’Auberge de Padhiver où ils passèrent la fin de la nuit dans une salle privée à fêter cette union de la passion.

Après plusieurs années au service de l’Ordre des Veilleurs, Nada se rendit compte que sa priorité était devenue sa famille. Elle portait en elle l’enfant de Peredur avec qui elle c’était mariée six mois plus tôt dans une cérémonie discrète et intime. Mettre sa vie en péril était prendre un risque de percer cette bulle de bonheur dans lequel elle vivait depuis plus d’un an. Elle décida donc de se retirer de ses fonctions en tant que Matriarche au sein des Veilleurs et de se reposer dans le domaine de la famille de son époux à Eauprofonde, lieu où elle donnerait naissance à son deuxième enfant.

***

A son arrivée au Domaine Coeurétoile, la famille de Peredur l’accueillit avec joie, prenant soin d’elle afin que la grossesse se termine dans les meilleures conditions qui soient. Tous les jours, elle envoyait des lettres à son époux, lui priant de venir la rejoindre afin qu’ils puissent partager ce moment tous les deux. Quelques jours avant l’accouchement, elle reçut une réponse :

« Nada, j’ai une dernière chose à faire avant de venir à Eauprofonde. N’aie crainte, je ne louperai la naissance de notre enfant pour rien au monde. ».
Soulagée, elle prit ces derniers jours pour préparer l’accouchement, ainsi que pour commencer à dessiner les plans de leur future maison qui serait non loin de la ville, mais assez en retrait pour élever leurs enfants dans un lieu paisible et calme.

***

Un matin lorsqu’elle faisait sa toilette dans sa chambre, elle sentit de violentes contractions lui tordre le ventre. Son cri alerta toute la famille qui se dépêcha dans la chambre. La Matriarche de la famille Coeurétoile prit soin de l’allonger dans son lit alors que les sœurs de Peredur courraient dans toute la maison pour chercher des draps ainsi que la guérisseuse familiale.

Alors qu’elle se tordait de douleur, de la sueur apparaissait à son front. Crispée, elle réussit à balbutier difficilement.

« Ma mère, je ne peux accoucher sans mon aimé. Trouvez-le-moi, je vous en conjure ! »
Sur ces paroles, elle fit envoyer deux messagers, l’un à Luskan, l’autre à Padhiver afin de revenir avec des nouvelles au plus vite. Au mieux, le trouver sur la route pour lui annoncer la bonne nouvelle.

Le travail de Nada dura toute la journée, elle semblait lutter pour ne pas donner naissance à son enfant avant l’arrivée de Peredur. Pâle, cette lutte la vidait petit à petit de son énergie. La guérisseuse finit par supplier à Nada de coopérer, sous peine de perdre l’enfant, où elle-même de perdre connaissance sous l’effort continuel fourni.

C’est en même temps que le soleil se coucha ce soir là que le cri du nouveau-né retentit dans toute la maison. La petite fille était entourée dans un drap blanc, sa mère l’observait avec un regard empli d’amour et de tendresse, les yeux voilés d’émotion. Malgré ce moment qui devrait être celui d’un bonheur intense, Nada ne pouvait s’empêcher de ressentir une boule au fond de la gorge, Peredur lui manquait. Elle aurait tant voulu qu’il soit là.

***

Quelques jours à peine après la naissance de Chloé, toute la famille se rendit au Temple d’Illmater, ce dernier était la divinité tutélaire de toute la famille Coeurétoile, et Nada tenait à ce que sa fille se fasse baptiser selon la tradition familiale. Cependant, Peredur n’était toujours pas là, Nada n’arrivait pas à faire plus que de forcer un faible sourire.

Au milieu de la cérémonie, l’un des messagers arrivât en trombe, interrompant la bénédiction de la petite fille. Il posa son regard sur Nada, et lui apporta un pli scellé aux armoiries des Templiers. En lisant le regard sur l’homme, elle sut que quelque chose n’allait pas.
Elle prit le pli de ses mains fines, puis se mit légèrement en retrait. Un silence de mort régnait dans le Temple alors que le bruissement du papier raisonnait quand Nada déplia la lettre.

Alors que ses yeux parcouraient la lettre rédigée par le Commandeur Thamriel, son visage devint pâle, livide. Elle tomba assise sur le banc, tout en tendant la lettre d’une main tremblante à la mère de Peredur. Quand cette dernière eusse finit de lire, un cri de supplication vint déchirer le silence de la pièce, elle tomba à genoux et se mit à supplier les Dieux de lui rapporter son fils.

Nada, quand à elle, resta en retrait, en état de choc. Elle ne dit pas un mot, ses yeux semblaient éteints.

La nouvelle mère se leva, sans mot dire, sans faire attention à sa petite fille, elle se dirigea vers sa chambre, elle enfila une robe noire puis se dirigea vers une calèche, le sommant de l’amener à Padhiver.

***

Lorsqu’elle arriva à la Citadelle des Templiers, elle avança en silence. Les drapeaux étaient en berne. Alors qu’elle avança, tous les soldats se mirent à genoux par respect. Nada, toujours parfaitement effacée et stoïque, ne dit rien, ne laissa transparaitre aucun sentiment à part celui d’une âme perdue. Tous remarquèrent qu’elle avait accouchée, mais par politesse, personne n’osa soulever ce détail.

Elle laissa ses mains glisser autour du cercueil de son époux, écoutant vaguement le récit du Commandeur quand à ce qu’il était arrivé. C’était à se demander si elle comprenait réellement ce qu’il se passait tellement son expression restait vague, distante et silencieuse.

Pendant le trajet du retour, elle restait là à se faire secouer dans la calèche, ses yeux se perdaient au loin alors qu’elle suivait vaguement le paysage défiler. Elle semblait avoir perdu toute énergie vitale, son regard ne laissait transparaitre qu’un vide, un sentiment perdu et d’incompréhension.

Le Domaine Coeurétoile à Eauprofonde était drapé de noir, les drapeaux étaient en berne, tous se promenaient habillés de la même couleur. Les pas de Nada étaient lourds alors qu’elle s’enfonça au cœur de la maison, elle ne disait mot.
Au coin de sa chambre était le berceau de la petite Chloé, l’enfant pleurait sans cesse, Nada ne faisait rien. Elle était dans son lit, regardait dans le vide, refusant même la présence de son fils Leoric.
La Matriarche de la famille, les sœurs de Peredur vinrent toutes s’occuper de l’enfant tour à tour, tant sa mère la négligeait. Elles se tentèrent de parler à Nada, mais aucune réponse ne sortit de ses lèvres, seul son regard vague, les dévisageaient avec une certaine incompréhension.

Après quelques semaines, Nada n’avait toujours pas parlée, ni pris sa fille dans ses bras. Refusant de se nourrir correctement, de sortir de sa chambre, sa santé allait de mal en pis, semblant vieillir rapidement, au gré des jours. La Grand-Mère de Chloé décida de la déplacer dans la chambre de l’une de ses filles qui s’occupera du bébé comme si c’était le sien...

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