Promenons nous dans les bois ...!

Gourou du flood Nombre de messages : 1326 Age : 40

"Promenons nous dans les bois..."

Qui n'a jamais entendu cette petite chansonnette que reprennent les enfants lorsqu'ils se promènent dans les bois ?

Se tenant par la main, riant et chantant à l'abris du moindre soupçons, des moindres bruits tout à fait anodins qui émergent de la forêt, les enfants débouchent dans une clairière, où l'herbe y est verte, haute et sèche en cette saison, laissant le vent souffler légèrement sur leur visage. Deux femmes à l'ombre de grand chênes observent leurs enfants s'amuser, profitant de cette belle journée pour prendre un petit bain de soleil et se reposer.

Non loin de la, sur un rocher dissimulé par les mousses et le feuillage des arbres, une silhouette accroupit observe les danses des enfants, un petit sourire aux lèvres. Levant les yeux vers le ciel, les rayons du soleil perçaient gaiment la cîme. Un petit regard vers les enfants la ramenèrent à la réalité. Se relevant lentement, un léger craquement de cuir accompagnait son mouvement et commença à descendre lentement de son rocher, quand il se ravisa, quelque chose venait de changer dans l’atmosphère.

Les enfants chantaient toujours, les deux mères dormaient paisiblement, tout semblait normal, sauf peut-être le silence qui s'installa autour de sa position. Prêtant l'oreille, les oiseaux ne gazouillaient plus et seul le bruit du vent au travers des feuilles des arbres se fit connaître. Repoussant sa capuche, la silhouette prenait à présent l'apparence d'un jeune homme, le visage fin, mal rasé, les cheveux tombant presque sur ces épaules. Ces yeux, ne laissaient l'apparence qu'à une profonde inquiétude, allant et venant de tous les côtés, à la recherche du moindre mouvement suspect.

D'un geste précis et rapide, il bondit à terre, ces bottes spécialement conçues pour la discrétion, amortirent sa chute et aucun bruit ne survint, malgré les feuilles mortes. Marchant silencieusement, il évoluait entre les arbres, s'arrêtant à une dizaine de mètres de la clairière. Appuyé contre un arbre il porta son attention sur les enfants, puis fit se qu'il avait toujours fait, il se mit à la place d'un potentiel agresseur, et chercha le meilleur endroit que prendrait celui-ci pour attaquer. Il fallait faire vite, et ces yeux se posèrent soudainement vers une envolée d'oiseaux, à cinquante mètres sur sa droite. L'homme s'empressa de rejoindre cette position, essayant de se déplacer le plus furtivement possible. Tout en avançant il prit son arc à double courbure dans sa main gauche, ralentissant le pas, sa main droite chercha une flèche appropriée qu’il fit tourner entre ces doigts avant de la glisser sur la corde.

Approchant toujours lentement, l’archer aperçu à une dizaine de pas, plusieurs formes, animales selon lui. Le vent venait sur le côté, impossible de se faire détecter, il continua encore un peu. Les formes prirent l’apparence de deux louveteaux au pelage noir, ils restaient en arrière d’un adulte, un mâle. Les petits semblaient regarder vers la clairière, jetant un œil aussi, l’homme vit plusieurs traînées se perdre dans les hautes herbes. La main serrée sur son arc, il devait intervenir. Il tendit la corde et décocha une flèche au pied du mâle, celui-ci réagissant avec un sursaut mélangé de surprise et de rage. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, l’homme continua d’avancer, décochant une autre flèche vers le loup menaçant, toujours sans le toucher. Le mâle grogna, révélant ces crocs acérés tandis que les louveteaux poussaient quelques jappements. Alertés, les deux loups partis vers les enfants revinrent à la rescousse. Deux louves, affamées et prêtes à tout pour nourrir son clan vinrent se placer de chaque côté du mâle.

(à suivre Wink

)

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" Si le loup y était, il nous mangerait... "

Le jeune homme se savait en position difficile à présent, seul contre la meute. Le mâle se sentant rassuré par la présence des deux femelles, il fit quelques pas en avant, gardant toujours son air agressif, le poil hérissé, les crocs bien en vue, il fixait l’humain de ces yeux noir. Ne voulant pas attirer l’attention des enfants, ni les mettre en danger, l’archer fit le geste de prendre une nouvelle flèche, les loups se trouvaient toujours à une dizaine de pas de lui, peut-être moins à présent. A coup sûr il pourrait avoir le temps d’en tuer deux si jamais ils attaquaient, se préparant, il encocha sa flèche, la pointant droit vers le mâle, de tous s’était lui le plus dangereux. S’il venait à mourir, les louves protègeraient les petits avec férocité également.

La corde vibra silencieusement, la flèche était enfoncée dans le cou du loup. Celui-ci venait de tenter sa chance, avec une célérité aveuglante il fut en quelques secondes devant l’homme, bondissant à sa gorge. L’instant d’après il tomba lourdement sur le dos. Une louve avait suivit son attaque, la première femelle du clan, de rage elle avait bondit sur l’homme. Elle aussi tomba à terre. La dernière louve restante recula vers les louveteaux, l’un d’eux approcha mais il recula bien vite, réprimant un couinement de s’être fait mordiller jusqu’au sang par la femelle. L’homme avança d’un pas et finalement dissuada la femelle de l’attaquer.

Jetant un coup d’œil vers les enfants qui jouaient, la louve exprimait plus de pitié qu’autre chose. Se retournant, elle partie à l’opposé, ces petits la suivant. L’archer attendit une minute avant d’approcher des deux corps inertes. Posant un genoux à terre prêt du mâle, il cassa l’extrémité de la flèche qui pendait à son cou. Il en fit de même avec la femelle. En silence, le regard triste posé sur les loups, il se détourna et s’en alla. Son seul réconfort était les rires des enfants au loin. Inconscients de ce qui venait de se dérouler. Les mères leurs crièrent joyeusement qu’il était temps de rentrer.

Sur le chemin du retour, le jeune homme s’était posté sur l’itinéraire de la petite troupe, adossé contre un arbre, un pied posé à plat contre le tronc, il affûtait la pointe d’une flèche. Sifflotant une petite mélodie, il adressa un petit sourire aux enfants qui le saluèrent de bon cœur. Une mère qui fermait la marche s’arrêta prêt de lui et posa une main sur son bras. Interloqué, il haussa un sourcil. La femme lui dit un simple merci, recouvert d’un beau sourire. Rattrapant les enfants, l’homme la regarda sans comprendre, puis sourit à son tour, s’enfonçant dans la forêt tout en chantant à voix basse.

"Promenons-nous dans les bois
Pendant que le loup n'y est pas
Si le loup y 'était
Il nous mangerait,
Mais comm' il n'y est pas
Il nous mang'ra pas.
Loup y es-tu ?
Que fais-tu ?
Entends-tu ?"

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