Assise en tailleur, sur un banc, devant la tour des Capes, je me reposais un moment, j’appréciais le silence et le bruit relaxant de la pluie qui tombe… Je retournais, au sein de mon esprit, dans un sens, puis dans l’autre, les différents évènements de ces derniers jours, tentant d’y trouver un nouveau sens, de nouvelles solutions, de me décider, d’organiser mes recherches… Mais rien n’y faisait, trop d’évènements, trop de problèmes… trop de choses qui demandaient mon attention, et Jean en prison pour couronner le tout. Je finis par chasser tous ces problèmes de ma tête, avant qu’ils ne me filent une migraine et je profitais de l’air frais de la fin de journée, respirant lentement, songeant à des soucis plus léger, plus amusant. Jusqu’à ce que Tristan arrive finalement et s’amuse à me réveiller brutalement, j’ai failli en tomber du banc… c’est malin.
Puis se fut le tour d’Abdul et ils me racontèrent leur interrogatoire de la veille. Il nous apportait de nouveaux éléments, mais en même temps, tout restait encore tellement flou et dénué de sens… Tristan et Abdul restèrent néanmoins motivés à poursuivre leurs recherches, j’étais heureuse de les savoir prêt à nous aider. On poursuivit donc, il fallait retrouver les collègues de l’amnésique, afin de comprendre le pourquoi de cette amnésie provoquée… mais ca n’aboutit pas réellement sur les résultats que nous espérions. Nous allions nous tourner vers l’histoire de ce marchand, qui ne semblait pas vraiment liée… mais dans le doute…
Lorsque la liste des disparitions que j’avais demandée, nous fut finalement transmise. Elle révéla une sorte de concordance entre les armes laissées à notre attention sur les lieux des disparitions : kama, kriss, saï,… Toutes des armes légères et à la consonance d’une région lointaine. Ca n’apportait pas de certitude, mais c’était un pas de plus. Nous nous attardâmes sur une nouvelle disparition, dont le timing semblait différer des autres, celle du Capitaine Geylis. Le garde au rapport, nous en toucha quelques mots, puis appela un homme assis sur un banc non loin pour nous montrer l’emplacement exact de la disparition. C’est ainsi que nous partîmes en direction du volcan, longeant la rivière…
L’homme qui nous servait de guide, sut nous indiquer avec précision l’endroit du drame. On repéra un peu les lieux, mais aucun indice apparent… le Capitaine et son assaillant aurait finit à l’eau, selon ses dires. On entreprit ainsi d’examiner les fonds de la rivière... fichus élémentaires… La nuit tomba, il n’y avait vraiment rien dans le fond du fleuve, aucun corps… aucun indice. Le camp était monté, mais Tristan et une prêtresse d’Illmater qui nous avait accompagnée, décidèrent de cherche des traces de l’autre côté de la rivière. Personne ne se volatilise ainsi au milieu d’une rivière… normalement. Je ne pensais pas vraiment que tout cela aboutirait, je m’assis donc au bord de l’eau, arrachant quelques brins d’herbe et laissant s’écouler le temps.
Jusqu’à ce qu’Abdul et l’aventurier qui nous accompagnait, remarquèrent un calme nouveau dans la forêt, les petits bruits de la nuit s’étant tut. Ils étaient sur leurs gardes et j’étais en train de me relever, quand tout se passa très vite. Abdul sortit son arme… l’aventurier me percuta, m’emportant ainsi dans l’eau, et un sifflement me parvint avant que ma tête ne soit totalement immergée. Je me débatit ! Cette brute m’avait plaquée dans l’eau, plongeant avec moi et me tenait apparemment encore fermement. Je tentais de retrouver mon orientation, de rejoindre la surface pour comprendre ce qu’il s’était passé, ce moment sous l’eau me sembla interminable, le temps sembla se suspendre dans cet environnement assonorisé... Puis il me retira vers la surface où je repris rapidement une nouvelle goulée d’air. Je n’aime pas l’eau ! Je nage très mal ! J’aurais voulu le lui criait, mais il m’emportait déjà vers l’autre rive, avec toute la délicatesse qu’il n’avait pas. Pas la peine d’essayer de parler… j’allais plus avaler d’eau qu’autre chose. J’essayais vainement de nager, mais ce ne fut d’aucune utilité, je finis par me résoudre à me concentrer sur ma respiration, afin d’avaler le moins d’eau possible…
Arrivé sur l’autre rive, je râlais brièvement, mais je savais bien que cette homme m’avait probablement sauvé la vie et je lui en étais reconnaissante… mais bien trempée aussi. J’attirais vraiment les projectiles ces temps… déjà la seconde fois, en moins de… quelques jours. En plus, on dit... jamais deux sans trois, génial ! J’essorais brièvement mes vêtements, alors que l’homme nous avouait alors être le Capitaine disparut… cela nous laissa un moment étonné, mais il avait l’air sincère et son histoire… tenait la route. Je regardais de temps en temps de l’autre côté, Abdul avait disparut, il avait suivit la silhouette sur l’arbre, apparemment. C’était plutôt mauvais signe…
Au bout d’un moment, on se résigna à revenir au campement et je finis à nouveau trempée jusqu’aux os, fichu flotte ! Abdul n’était pas dans les parages et l’Illmaterite décida de survoler les alentours… pendant que nous attendions, restant prudemment sur nos gardes. Le temps s’écoula, mon optimiste avec… les chances que nous le retrouvions vivant étaient quasi inexistantes, du moins c’était mon avis, mais je préférais le garder pour moi, inutile de partager vainement mon pessimisme. Tristan ne laisserait surement pas un des siens perdus dans cette forêt. A mon arrivée à Padhiver, j’aurais probablement trouvé cela insensé, mais plus à présent, la preuve, je n’étais pas décidée à les laisser abréger leurs jours sans moi. Ce ne devait pas être la seule raison… cette cité, tout m’a beaucoup changé.
Ainsi nous nous enfonçâmes dans les bois… je voyais déjà nos quatre corps, gisant entre les arbres, c’était mon pessimisme naturel qui parlait à nouveau… mais réellement, nous n’avions aucune chance de survie, si nous croisions nos agresseurs. Je ne sais si tout le monde en était conscient… mais tout le monde avançait et je ne pouvais décemment renoncer à les suivre. Il n’y avait pas moyen que je sois la seule survivante de cette foutue expédition.
Je crois que nous avons marché longtemps et par je ne sais quel souffle de Tymora, on aperçu finalement devant nous, la silhouette d’Adbul debout devant les ruines d’une tour. On s’approcha lentement… je lui tendis une potion, histoire de m’assurer qu’il était bien le seul possesseur de son corps. Puis il nous expliqua ses déboires.
Incroyable… incroyable qu'il soit encore là, devant nous. Aussi impensable que le fait que nous soyons encore tous vivant et pourtant… Je vais continuer mes offrandes à la Dame qui sourit, c’est assuré.
On rebroussa chemin. Alors que nous plions le camp, je remarquai une petite statuette… étrange, abstraite, dans l’herbe. Je la ramassai et nous nous en retournions vers Padhiver. Pour finir au sein de ma tour… un petit blian s’imposait, histoire de nous faire accepter une réalité… qui était peu engageante. Mais bon, parfois, il est bon de se mentir à soit même, et de trouver un espoir, même s'il ne parait pas évident, de le créer... Je sais, que c’est ce que j’aurais voulu entendre… sinon comment continuer.