(Désolé des éventuelles fautes ou syntaxe zarb, mais je suis fatigué. *relira demain*)
Sa permission justement acquise, le soldat Yrient avait pu se rendre à Luskan pour poursuivre une quête qu'il s'était juré d'accomplir, recherchant cette tieffeline impure et questionnant chaque concerné sur les activités de cette dernière.
Mais tout le monde ne voyait pas le zèle de l'homme avec le même regard. Ainsi fut-il rapidement pris à parti dans une joute verbale qui vit rapidement le ton hausser. Un garde leur demanda donc d'arrêter immédiatement, afin de protéger la quiétude des résidents, d'autres diront pour une amende abusive qui irait directement dans sa poche. La loi était la loi, Yrient paya sa part, mais son interlocutrice, barbare de son état, ne vit pas l'affaire du même oeil et s'entêta à prouver sa bonne foi. Vite, deux clans se formèrent sur la petite place publique, la barbare répondant au nom de Raphaelle fut rejointe par un de ses compagnons de nature, Isham, tandis que Yrient gagna l'appui du mage rouge Zanahgar. S'échangèrent alors des reproches sur le manque de respect, l'Ordre et la civilisation, contre d'autres sur l'aliénation, la rigueur, le zèle.
Las de ce petit jeu, le garde Mirnderslon obligea les gens présents sur la place à accomplir une mission pour le compte du guet : enquêter sur des évènements troublants dans les égouts. Certains acceptèrent de bon gré d'autres furent obligés car c'était là un ordre...
Et ainsi la petite troupe à laquelle vint se rajouter un halfelin et un dandy, pénétrèrent dans les miasmes purulents des tunnels de Luskan, à la recherche d'un "gros rat". Trouvant rapidement une trace après quelques errances, grâce à Anathano, ils s'engouffrèrent dans une cache qui les mena directement dans un toboggan de fer rouillé. Le dos du soldat fut ripé par la descente peu orthodoxe, bien qu'il eut pris le soin de décharger son arbalète et de la poser sur son ventre en cas de problème ou d'accrochage. Ils déboulèrent alors dans un complexe souterrain humide, sombre, puant la mort.
Et pour cause, l'endroit était le lieu de résidence d'un mystérieux adepte de vivisection, greffant sur des hommes des bouts de diverses créatures. Beaucoup étaient morts, entassés ou toujours sur leurs lits de torture... quelques uns viables étaient enfermés dans des cages, tels des chiens ou des animaux d'étude. L'un commença à faire un peu trop de bruit à l'arrivée du groupe, et Yrient lui ficha un carreau bien placé dans la tête... ou plutôt une de ses deux têtes. Il se tut, l'endroit redevint calme, le groupe pouvait poursuivre l'exploration prudente, avec les deux pisteurs en tête de ligne.
La première porte qui s'offrit à eux était protégée, le mage rouge y devina un symbole, promptement mais non sans une once de tension, dissipé. Alors, une nouvelle volée de cages s'ouvrit à leurs yeux effarés (d'indignation ou d'émerveillement, selon le type de personne), dévoilant des créatures "construites" à l'aide de monceaux de chairs de différentes origines. Des golems semblant pétris dans de la matière humaine, des assemblages de membres ou d'appendices divers, des croisements entre plusieurs espèces... toutes les combinaisons avaient été testées, les plus affreuses sélectionnées.
Une nouvelle porte, un mécanisme contourné par une habile passe du halfelin et du dandy, Edouard, grâce à de l'huile visqueuse. Un nouveau couloir, se séparant en deux... ils choisirent la droite, toujours dans la même configuration : regards vifs devant, mage en position centrale, soldat en arrière pour couvrir et ne pas se faire surprendre.
Nouvelle barrière, une porte à symbole, encore une fois, cette fois-ci nécromantique. Le magicien s'occupa de neutraliser celui-ci, tandis qu'une goule relevée alla l'ouvrir. Elle tomba alors nez à nez avec une créature au ventre rebondis, aux pattes énormes... et au visage muni d'une grande trompe. Elle renvoya prestement le mort-vivant à la mort, en l'écrasant de sa patte. "C'est pas des manières !" lâcha-t-elle aussitôt, prenant au dépourvu le groupe qui ne put réagir quand elle ferma la porte à leur nez.
Qu'à cela ne tienne, il restait la partie gauche du couloir... et il n'était dans leurs habitudes de laisser quelque chose d'inconnu derrière eux, ce qui serait fort peu judicieux dans un lieu aussi dangereux il faut le dire.
Entrant donc avec prudence, ils se tétanisèrent d'effroi... Un croisement entre une araignée et une fourmi reine se présentait face à eux, immobile, mais d'une hauteur d'au moins cinq mètres, et d'une envergure de dix mètres au bas mot. Une horreur. Derrière elle, ses oeufs, devant, la nourriture qu'on lui avait apporter pour la nourrir.
Ne pouvant se résoudre à laisser ainsi pareille engeance, il se monta rapidement un plan, et Yrient fut celui qui tira le carreau ignée salvateur vers la couvée d'oeufs agglutinés. Ceux-ci flambant allègrement, la créature sortit brusquement de sa torpeur, et cracha une véritable gerbe d'acide qui éclaboussa directement Pharaxès au torse, et Yrient aux deux bras, leur arrachant des hurlements de douleur et de fébriles mouvements de souffrance, des spasmes incontrôlés alors que l'acide faisait son oeuvre macabre sur les tissus des pauvres hommes.
Dès lors, ils surent que la partie était loin d'être gagnée. A vrai dire, certains doutèrent de pouvoir sortir. Regardant Yrient, Edouard émit l'idée de l'abattre. Celui-ci ne protesta pas, il connaissait le prix de la faiblesse, et aurait sûrement fait de même pour un imprudent. Au moins il mourrait avec la conscience d'avoir perdu la vie en ayant renvoyé aux Enfers les rejetons de cette créature.
Mais il n'en fut pas décidé ainsi, il accompagna alors le groupe en titubant, tentant tant bien que mal de masquer sa souffrance et son incapacité à utiliser une arme. Ne restait que cette étrange créature à trompe, visiblement dotée de la faculté de parler... Ils s'engouffrèrent alros chez elle, après avoir fait preuve d'une politesse étrange dans un tel lieu. Elle désirait un drap, Yrient lui remit sa cape de régiment complètement rongée et en charpies... elle l'utilisa alors pour se moucher. Malheur !
Moyennant ce "service", il leur autorisa l'entrée dans l'antre de Ka-Maro, dit Resnyak.
C'était une sorte de petit gobelin au teint grisâtre à force de passer du temps dans cet endroit renfermé, à cause de ces miasmes et ces relents de morts. Son nez proéminent n'avait d'égal que son embonpoint. Alors ils lui parlèrent... ils négocièrent une sortie contre une femme enceinte. Certains acceptèrent, peu scrupuleux, Yrient refusa dans un premier temps, avant de réaliser qu'il pourrait lui remettre un de ces rebuts de la société qui ne lui étaient que nuisibles. Pourquoi pas.
"Entrez là-dedans, sautez trois fois sur vous-même et dites Resnyak." leur confit-il, comme moyen de revenir en Luskan. Les pauvres aventuriers désœuvrés firent en effet ce qu'il leur dit, sans effet. Ils avaient été pris au piège dans une petite remise, et allaient brûler vivants au vu de la porte qui commençait à chauffer sous l'effet d'un sort. Il les avait trahis, et il paierait pour ça.
Le groupe furieux tenta une percée... Edouard tomba, lors de celle-ci, frappé par la lame d'une armure animée. Anathano ne tarda pas non plus, happé par un sort qui l'eut transformé en statue... alors qu'il encaissait lui-même les sortilèges de masse du mage rouge évocateur, surexcité.
Resnyak se rendit alors. Quelques palabres plus tard, il se débarrassa d'une "tique" qui semblait être celle qui lui conférait son intelligence, redevenant un simple gobelin, un misérable gobelin.
Le portail se trouvait dans une caisse, tout simplement. Trop simplement pour qu'un groupe averti le découvre, en fait. Le gobelin fut prié de le traverser, pour vérifier la fiabilité de celui-ci. Le groupe suivit après avoir inspecté quelques salles, et voulu éliminer les monstres... Malheureusement, ils avaient été libérés, et commençaient à défoncer les fondations du complexe. Ils durent alors se replier dans le portail, arrivant aux abords de Luskan, sans rien, blessés, et se demandant qui avait pu hériter de la puce, et si elle pouvait être dangereuse pour l'esprit des compagnons.
Chacun alors se sépara... perplexe, désireux de se soigner.
Yrient quant à lui, chercha un moyen de se faire soigner de cette blessure de guerre, du moins de ne pas souffrir de cette perte de muscles bien douloureuse. Il arborera désormais fièrement ses séquelles, ses bras brûlés, comme la preuve de son implication, et de sa détermination, dans sa cause.
"Nos blessures sont nos médailles".
(Merci à Flash pour son anim !)