[Validé][Barbare/Guerrier][DE] ~Bloody~ Mary Pikhaya’Dolh

L'enragée Nombre de messages : 211

Des mains agrippent l’herbe, des ongles s’enfoncent dans la terre, la laissant filer entre des doigts crispés …

Une femme est à genoux, repliée, damnant le sort, se maudissant…

Les murmures la chahutent, les vents la blessent, les mots la touchent …

Lentement, dépliant son dos … un pas de coté pour ne pas chuter, les gestes hagards et maladroits …

La tête baissée, le regard de biais, foudroyant l’horizon d’une haine inutile …

L’extrémité de son cimeterre planté en terre, elle se relève grâce à lui …

Le vent souffle dans ses cheveux, les secouant, la poussant, elle résiste …

La main crispée sur sa lame, le buste en avant, elle fixe l’horizon en écoutant ces voix qui viennent jusqu’à elle, les prières de ceux qui veulent la voir revenir à la vie, la revoir se battre. Lentement, elle lâche le linceul ensanglanté, signe de sa défaite et le regarde se faire chahuter par ces murmures grandissants.

Le long de sa joue coule une larme, une unique perle de sang qui libère sa rage, puis sa main broyant le pommeau de son épée, elle hurle à la face du ciel …

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Un silence religieux écrasait la salle de la chapelle du temple de Tempus, la lumière des bougies nimbant la pièce jouait dans les volutes de fumée des encens.
Au dehors, les cloches s’étaient tues, quelques personnes pénétraient par les lourdes portes de l’entrée, le visage baissé et l’air grave de ceux qui vont voir s’accomplir une grande nuit sans être certains de l’issue de celle-ci.

Le corps de Mary était toujours parfaitement conservé dans son sarcophage de verre, le fond parfaitement étanche, les rebords assez hauts pour permettre au corps d’être entièrement immergé dans un liquide préservant les tissus, seul son visage affleurant à la surface. Allongée dans une position rigide et digne, les mains recouvrant le pommeau de son cimeterre, la peau claire et blafarde d’une morte, paisible, les yeux clos.

Des Crocs d'Aciers en armure surveillaient l'entrée de la salle. Erkenbrand était présent depuis quelques heures, préparant avec quelques novices la cérémonie. Beryl le rejoignit afin d’apprêter le corps. Les deux Tempusiens se saluèrent d’un signe de tête respectueux, en silence …

Béryl s’approcha et mit un genou sur les dalles glacées de la salle de prière qui était devenu l’écrin du corps inerte de la barbare depuis cinq mois.

« Mary.......je voulais te dire quelques paroles, mes paroles iront peut être se balader dans les vents mais j'espère que tu les entendras.
Je voulais que tu saches que tu as toujours été un exemple pour moi......toujours prête à aider....une personne qui avait la main sur le cœur
Au jour d'aujourd'hui, je ne dirais pas que la légion va mal mais je pense qu'il manque ta présence au camp......je n'en fais plus partie pour ma part....
Tu as encore beaucoup de choses à apporter dans ce monde.....encore beaucoup de sourires à laisser apparaître ainsi que beaucoup de personnes à terrasser.
Tu as été et resteras une mère qui m'a beaucoup apprit....
Aujourd'hui nous allons nous réunir afin que nos prières se fassent entendre et cette cérémonie sera pour toi, en ton honneur
J'ai fais de mon mieux en ton absence pour essayer de garder la légion à son maximum, je pense que tu dois prendre la suite....
Je t'aime Mary.....je voudrais que mes paroles arrivent jusqu a toi afin que tu puisses m'entendre.
Car je suis de la plus grande sincérité.
Puisse la cérémonie te ramener à nous. »

Elle se releva lentement en se signant, alors que le novice Tempusien conduisait les participants à la cérémonie auprès de la grande prêtresse
« Messires, pouvez vous m'accompagner, peut-être vos prières et dons au temple, auprès de la grande prêtresse, pourraient jouer en la faveur de votre requête et espoir »

Puis Erkenbrand s’approcha, posant la main sur le front de la morte, entonnant à voix basse une prière à Tempus. Béryl ferma les yeux sous les mots de l’élu divin.
« Ô Père des Batailles, Toi dont elle a servi la cause sans te nommer,
Ô Marteleur d'Ennemis, à celle tombée pour ses hommes quand tant d'autres fuyaient,
A celle qui a toujours su affronter ses peurs, relever la tête, et se battre…
Celle qui sans le savoir, suivait ta voie,
Daigne accorder à cette guerrière une seconde chance,
Que la mort qu'elle n'a pu éviter, qui l'aurait pu dans de telle condition..? Ne soit qu'une étape, un recommencement.
Loué soit ton Nom Ô Tempus »

Il écarta doucement sa main, puis récupéra sur le banc une bure cérémonielle blanche, la tenant silencieusement, couvrant ses avant-bras.
Beryl s’accroupit puis releva ses manches afin de retirer la robe de Mary. Puis, doucement elle passa la robe blanche sur le corps avec la même délicatesse faisant attention à chacun de ses gestes qui prenaient une signification toute religieuse dans ce rituel ancré depuis des siècles.

Erkenbrand tira de sa ceinture une dague irradiant d'énergie magique, un objet de cérémonie visiblement de par sa facture. Puis vint se piquer l'index de la pointe de sa lame, le sang perlant instantanément et de son index, dessinant sur le front du cadavre le sceau de Tempus.
De la pointe de la dague, il affina le symbole dessiné sur le front de Mary. Le contact bien que très léger suffit a inciser un peu la peau, le sang du guerroyeur pénétrant plus avant. Son teint très pâle de morte faisait ressortir le sceau ensanglanté de Tempus.

La cérémonie pouvait commencer …

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Le corps de Mary, gisant dans son sarcophage dont on avait ôté le couvercle, était vêtue d’une robe cérémonielle d’un blanc éclatant.

Le Patriarche fît son entrée, suivit d’Azhal, Altharion ainsi que deux elfes ; Alanna et Kelyan. Altharion s’étonna de voir si peu de personnes au chevet de Mary mais celle-ci ne s’était pas fais beaucoup d’ami. Elle n’aurait voulu personne d’autre que ceux présents … Il manquait juste la présence de certains membres de la légion, notamment Aodé que Mary aurait sûrement aimé avoir à ses cotés. Erkenbrand prît la parole
« oui, nous ne sommes guère nombreux… mais notre détermination et notre volonté de la ramener parmi nous sont d'autant plus forte »

Azhal s’adossa au mur après avoir longuement observé le corps de Mary et posé son regard sur la rose noire qu’il venait régulièrement allonger près d’elle, puis dans ce lieu de recueillement, il entra en méditation.

Altharion demanda l’autorisation de déposer quelque chose au pied du sarcophage : un sac en cuir avec des gouttes de sang séché le maculant. Puis il observa l’air paisible scellé sur le visage blême de Mary.
« La preuve d'une promesse... que je lui avais fait »

Erkenbrand s’agenouilla silencieusement, inclinant la tête devant le patriarche, celui-ci répondant en frappant son plastron vaillamment. Béryl vînt épaule contre épaule auprès du vénérable des Batailles s’agenouiller, murmurant.
« Ce rituel est très impressionnant et éprouvant… »
« Je n’en doute pas Patriarche. Je ferais ce que vous me demandez de faire. »

Kelyan, s’avançant devant le sarcophage, murmura quelque chose dans une langue harmonieuse et s'inclina devant le corps de Mary, suivie par Alanna qui fît de même. Un profond respect se dégageait de chaque visage, l’espoir anxieux se lisait dans leurs yeux. Erkenbrand tenait toujours la dague cérémonielle à la main, la pointe un peu rougie par son sang. Le regard du Patriarche rivé sur Mary, l’épée inscrite sur son front et les bras croisés sur son arme, il laisse le chef des Crocs prendre la parole.
« Avant que le rituel ne commence… je dois vous prévenir, que pour la ramener parmi nous, il faudra que chacun verse son sang pour elle. Si... agir ainsi répugne quelqu'un, alors qu'il parte maintenant, sans forfaire à l'honneur… »

Altharion retira son gantelet métallique hérissé de piques, avant même qu’Erkenbrand n’eût finit sa phrase, le laissant lourdement tomber au sol. Il découvrît un poignet couvert de taillades, vestige de son passé dans les rangs de la main noire et au service du Seigneur noir. Des stigmates de nombreux rituels apparaissaient, le symbole du seigneur noir ayant été éffacé par de nombreuses entailles.
Kelyan hocha la tête avant de retirer son gant de cuir et de l’accrocher délicatement à sa ceinture, imité par sa compagne la douce Alanna. Azhal fît de même, extrêmement silencieux.
« La perte de sang nous... affaiblira tous, aussi le temple de Tempus restera ouvert cette nuit... à ceux qui ne désireront pas le quitter dans cet état. »

Alanna ne quittait pas le corps de Mary des yeux, une inquiétude naissante se lisant dans ses yeux, appréhendant le rituel de sang, tandis que le regard de Kelyan semblait paisible en se posant sur la barbare allongée là, si calme, si pâle...

« Bien... puisque personne n'y trouve à redire… je peux vous laisser officier »
Il inclina la tête à l'intention de Béryl et du Haut prêtre, se rapprochant du corps, la dague nue à la main.

La voix posée du Patriarche s’éleva jusqu’aux voûtes de la chapelle.
« Laissez votre foi vous guider, soyez le bras armé du père des batailles. Bien que l'office commence donc… »
Il ferma les yeux et se concentra, se rappelant de quelques litanies et des bonnes formules.

« Tel les paroles de notre Père et ce que nous enseignent les champs de batailles, celui-ci apprécie ceux qui restent courageux et efficaces au combat sans avoir besoin de faire appel à des tours peu honorables. Pensez aux conséquences des violences engendrées par la guerre et ne provoquez donc pas de guerres inutiles.
Il semblerait que cette personne se nommant Mary est souffert d'une de ces guerres où le sang a été versé inutilement.
A présent le sang versé par les combattant abreuvera l'ultime champ de bataille du Père et compensera celui verser, ceci permettra à l'âme de la défunte Mary de prendre le chemin des Haies d'honneurs et de retrouver le monde des vivants pour combattre à nouveau si elle le désire. »

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Erkenbrand fît signe à Altharion de s’avancer. Ce dernier dévisagea les occupants de la pièce, un par un en portant les mains aux plis de sa capuche, puis la retira d'un coup sec découvrant le visage que certains ont connu comme celui d’Arken d’Unther, Lieutenant en chef de la première phalange de la division Apocalypse avant d’être placé sous les ordres directs du seigneur du vide Ajarn de Froideval.
D’un geste vif, Azhal fît de même, se découvrant.
Erkenbrand tendit sa main libre pour saisir le poignet d’Atltharion, le regardant dans les yeux, avant de le tourner vers le sarcophage.
« Ne surestimez pas vos forces, et reculez-vous quand vous n'en pourrez plus... »
« J'irais jusqu'au bout... »
Il fixa Altharion dans les yeux, maintenant son bras au-dessus du sarcophage alors qu'il entaille les veines du guerrier. Altharion frissonna un léger moment, le poing serré avant de l’ouvrir, laissant le sang perler puis couler abondamment.
« Puisse la vigueur du guerrier guider la morte jusqu'à nous »
Le sang commença à maculer la robe blanche, et la peau pâle. Le Patriarche priait avec ferveur, Béryl à ses cotés, le Vénérable guidant l’âme tandis que la sœur des Batailles le secondait pour la vigueur du corps.

La voix d’Atharion se fît appelante, les yeux clos, le sang coulant lentement le long de son bras.
« Je suis allée te chercher jusque dans les plaines du Nord , là où les champs sont blancs, immaculés de neiges...
Mon enveloppe physique est partie en quête de la tienne.
Maintenant c'est au tour de mon âme....
Répond à notre appel Mary... tu as tant de chose à terminer ici-même....
Reviens, même si c'est pour me tuer.... reviens pour n'importe quel motif que tu jugeras valable.... mais honores-nous à nouveau de ta présence...»
Sentant son énergie le quitter peu à peu, il fléchît légèrement les genoux.
« Que ce sang soit la preuve que mes intentions sont pures »

Erkenbrand retourna le poignet d’Altharion vers le haut quand un litre de sang fût versé
« Puisse le prix du sang payé par l'homme ici présent être un phare dans ta nuit »

Azhal donna une tape amicale dans le dos d’Altharion lorsque son tour arriva et qu’appelé par Erkenbrand il s‘avança vers le sarcophage. Lentement, le guerroyeur opéra de la même manière, le regard d’Azhal rivé sur la robe encore blanche.
« Puisse le sang du camarade et ami te guider, puisse t'il t'aider à te rappeler tel que tu fus, es, et pourrais encore être... »
Azhal se laissa faire, grimaçant légèrement, se laissant vider de son sang, un sourire confiant s'affichant sur ses lèvres.
« Acceptes ce cadeau comme preuve de mes remords et de mon admiration face à ton courage emblématique.
Puisses-tu renaître ... et nous montrer la voie comme tu l'as toujours fait. »

Chancelant, résistant alors que Erkenbrand retourne son poignet pour tenir encore un peu.
« Je dois tenir pour toi ...
Reviens-nous ... »

Les prières des deux prêtres accompagnaient les offrandes de sang, guidant l’âme, préservant le corps. Derrière ses imposantes moustaches, le haut prêtre psalmodiait inlassablement, tandis que Béryl de sa voix cristalline caressait leurs espoirs.
« Puisse la vigueur des hommes passer dans la femme…
Puisse l'énergie affluer de nouveau dans le défunt »

Le liquide ayant aidé à la conservation du corps était rouge à présent. L’on pouvait encore distinguer les contours de son corps, les traits de son visage affleurant à la surface tandis que les volutes ensanglantées dansaient, se mêlaient, s’entremêlaient tâchant la robe de cérémonie, colorant la peau…

Erkenbrand entailla ensuite les veines du poignet fin de Kelyan.
« Que le sacrifice librement consentit éclaire ta route, puisses-tu du plan de fugue où tu séjournes, retrouver ici la place que jamais tu n'aurais du quitter… »
Il se montra particulièrement attentif avec l'elfe, surveillant le teint de sa peau, quand de sa voix mélodieuse Kelyan entama cette prière.
« Par le sang des elfes se mêlant à celui des hommes, que la force de ton héritage de ces deux races te revienne Mary »

Chacun acquiesça à sa manière aux mots de l’elfe qui par cette phrase honorait la jeune demi-elfe. Kelyan ne pût s’empêcher de s’asseoir, son corps contenant bien moins de sang que les deux autres. Alanna s’avança et les lèvres serrées, laissa Erkenbrand entailler son poignet.
« Pour toi ma sœur dans le combat je verse mon sang...
Pour te ramener à nous en me souvenant de ton sourire et désirant de nouveau le contempler. »

La robe jadis immaculée… à présent maculée de sangs semblant danser au rythme des psaumes des prêtres. Le liquide se troubla encore, masquant le corps pâle en une mare sanglante et brillante. C’est blanche et tremblante qu’Alanna rejoignit sa place, elle était allée au bout de ses limites comme chacun.

« Oublies donc les vieilles haines Mary, et laisses l'amour de tes amis, ainsi que celui du père des batailles, te guider en ce lieu… »
Erkenbrand tendît à son tour son poignet au-dessus du sarcophage et sans ciller entailla son poignet.
« Que la vigueur du guerrier passe dans la guerrière
Que l'énergie insufflée te donne la force.. de repartir
Retrouves ta place parmi nous, toi qui es tombée au champ d'honneur, toi qui t'es sacrifiée pour tes hommes.
Ne rejettes pas la vie ainsi offerte..
Ne refuses pas le sang ainsi versé… »
Le sang giclait du poignet profondément ouvert, le liquide se troublant davantage encore, le visage n'affleurant même plus, masqué par le sang. Il vacilla, blême, posant un genou à terre. Le cœur d’Azhal s’emballa alors que chacun le souffle coupé gardait les yeux rivés sur le sarcophage de sang où le corps n’apparaissait plus. Et si elle ne revenait pas, et si elle refusait de revenir dans ce monde où trop de sang avait coulé…
« Bats-toi, une fois encore, ne te... réfugies pas.. dans. .la mort ... »

Erkenbrand resta un genou au sol derrière le sarcophage, trop faible pour se relever, Kelyan semblait plus déterminé que jamais alors qu’Alanna, serrant sa main, avait la tête qui tournait au vu de tout ce sang et de celui qu’elle avait versé.
L'énergie des guerres passées affluèrent dans la pièce. L’on entendait plus dans la chapelle ardente que les murmures du haut prêtre et de Béryl, qui les yeux clos psalmodiaient inlassablement...

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Le liquide ensanglanté ondula et telle une douce et lente tornade où l'épicentre se trouverait en Mary. La poussière s'éleva en cercle, soulevée par le souffle divin. Le choix ne dépendait que d'elle. Un sourire ourla un instant les traits d’Erkenbrand, ses yeux semblant embrasés, sa volonté bandée pour l'âme revienne. Altharion ouvrit le sac déposé au pied du sarcophage, sortant deux scalpes Bainites.
«Je t'avais promis de prendre la vie de ceux qui ont eu lâchement raison de toi....voici deux d'entre eux pour la symbolique... Reviens vers nous...»

Le liquide ondula de plus en plus rapidement, les fines vagues scillant la surface ensanglantée alors qu’Altharion posait un genou à terre, Azhal s’approcha lui aussi.
« La Légion...ta famille veut te retrouver ... nous respecterons le choix fait mais sans cesse ... nous respecterons la portée de ton sacrifice passé.. »

La statue de marbre semblait elle aussi regarder le bain de sang s’animer. Les respirations se faisaient faibles, haletantes, entrecoupées par les espoirs inquiets. Les mains jointes de deux elfes se crispaient l’une dans l’autre, les yeux rivés sur le phénomène se produisant dans le bassin, priant de toute leur ferveur pour le retour de la barbare, vivante et combattive, leurs pensées dirigées vers ces images.

Soudain, des doigts couverts de sang vinrent s'agripper au bord du sarcophage de verre. Des sursauts … des frissons … des sourires …
« Loué soit ton Nom O Marteleur d'Ennemis ! »
« Le seigneur lui a ouvert la porte »

Les doigts lâchent prise, détachant leur étreinte, glissant lentement le long du verre caréssé par l’eau ondulante, elle n’avait pas la force de tousser ou de se redresser. Altharion plaça sa main sous la nuque de Mary et en se relevant la redressa afin qu’elle ne se noie pas.
Comme l’on naît, Mary renaîssait… Son corps dégoulina le long du sarcophage, extirpé de son cercueil par les bras d’Altharion, soutenu par Erkenbrand. Il la coucha sur ses jambes. Son corps était mou, sa nuque faible et lâche, comme encore endormis par leur trop long sommeil. Couverte de sang et vêtue de sa bure ensanglanté, sa poitrine se souleva en soubresauts, essayant de tousser.
Azhal, blanc … « Tu as ... le bon ... choix ... »

Altharion semblait encombré par ce corps allongé contre lui, les yeux heureux et affolé, ne sachant que faire.
« Il faut l'aider »
La stupeur avait cloué Alanna au sol, elle ne bougeait plus, ne quittant pas Mary des yeux. Erkenbrand lâcha la dague cérémonielle, affaiblit il s’approcha.
« Tournez la. Elle doit recracher le sang qu'elle.. a dans les poumons…»
Il redressa légèrement Mary, elle baignait dans une mare de sang, ses cheveux jadis blancs devenus sang, sa peau de sang … ses yeux grand ouverts fixaient devant elle, gorgés d’incompréhension et de douleur. Puis il pressa le bas de la cage thoracique pour l'aider a expectorer le sang. Chacun craignait de la perdre à nouveau alors qu’elle venait juste de leur être rendue. Altharion cria
« Pas trop fort hein ! »
Alors que le prêtre posait un regard inquiet sur Mary, qui, le ventre plié en deux, crachait du sang lentement en filet, sans bouger. Alors qu’Altharion tapotait le dos de Mary, Alanna s’approcha et vînt l’entourer, suivie par Beryl qui en deux petits coups bien placés vînt redonner le souffle de vie qui lui manquait.

Mary toussa violemment, le sang maculant le sol avant de retomber dans l’inertie. Les sourires fatigués vinrent éclairer les visages. Altharion tourna d’une main douce le visage de Mary vers lui. Les yeux exorbités, injectés de sang, fixant droit devant elle, respirant avec peine et faiblement. Il la serra doucement contre lui, caressant les cheveux rouge sang, lui chuchotant à l'oreille.
« Tu es de retour... »

Dans ce même cérémonial respectueux et silencieux., les deux femmes s’occupèrent de Mary avec soin. Avec douceur et précision, Alanna écarta une mèche de cheveux poisseuse du front de Mary tandis que Beryl revenait avec une bassine d’eau. Elles ôtèrent la robe ensanglantée avant de laver le corps de la jeune femme. Le chiffon doux parcoure la peau la laissant apparaître plus pâle qu’à l’habitude. A l’aide d’un petit broc, elles font couler l’eau sur sa chevelure lui redonnant sa blancheur laiteuse… Puis, elles l’habillent d’une longue robe noire.

Tel un enfant naissant, elle redécouvrait la vie, ses visions et ses douleurs. Le sang avait pénétré et emplis ses organes… ses poumons…Elle respirait avec peine, le souffle faible et humide, le regard fixe, sa pupille rétrécissant et s'agrandissant pour revoir. Une expression douloureuse creusant un sillon au milieu de son front, l’incompréhension dans le regard, elle s’attarda sur chacun, peinant à distinguer les visages. Elle reconnu la voix de son ami Erkenbrand.
« N'aies crainte Mary... tu es en sécurité ici… entourée d'amis...
Sous le regard du Père des Batailles, tu ne crains rien… »

Une toux faible et chronique secouait le torse de Mary, des perles de sueur coulant sur ses tempes encore pâles. Elle n’avait pas du tout conscience de l’endroit où elle était, ni même pourquoi, quand, comment … Elle leva péniblement sa main pour la regarder, puis tremblante la laissa retomber, sans force, essoufflée, secouant légèrement la tête …

C’est un regard effrayant, effrayé qui se posait sur chacun. Ses yeux injectés de sang, comme ils le sont lorsque la rage est en elle, porteraient à jamais la marque du sacrifice de sang de ses amis.

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Les lourdes portes du temple s’entrouvrirent et c’est sous une lune de sang que l’on vit Mary réapparaître.

Transportée dans les bras sécurisant d’Altharion, la jeune femme se tenait tournée vers son torse, les yeux écarquillés mais ne semblant plus voir, fixant des points indistincts. Entourée de Erkenbrand, Azhal, Béryl, Kelyan et Alanna, elle fût portée à l’auberge de la ville. Dix crocs d’aciers formaient autour du cortège un bouclier infranchissable.
Deux novices fermaient la marche, l’un portant religieusement l’armure écarlate de la barbare allongé sur ses avant-bras, l’autre tenant de la même manière la lame brillante ayant reçue toute l’attention des serviteurs de Tempus.

Elle fût menée dans la suite de l’auberge, sous bonne garde. Erkenbrand, Azhal et Altharion restèrent à son chevet toute la nuit, se relayant. Mary était très faible, silencieuse, affolée et traumatisée par le plan des fugues et sa renaissance. Les circonstances de sa mort restaient flou dans son esprit, quelques images pourtant venaient battre ses sens… Elle avait repris vie tel un nouveau-né, parcourant les mêmes souffrances, le premier souffle, les poumons qui inspirent l’air comme s’ils étaient des lames de rasoir, le premier regard sur un monde aveuglant, le premier cri qui reste bloqué dans la gorge … Son propre corps, faible et amaigri lui semblait inconnu, ressentant de manière décuplée les contacts, les visions, les odeurs, les sons…

Béryl s’était occupée de soigner les deux elfes qui avec toute la discrétion qui les caractérisent s’étaient retirés sans exiger un remerciement, heureux et soulagés bien qu’affaiblis et éreintés par cette nuit de veille et de don.

Les portes et fenêtres avaient été piégées par les bons soins d’Altharion, utilisant même une vieille ruse autour d’un poignard qui en dernier recours finirait un fou qui oserait pénétrer la pièce.

Le second d’Erkenbrand fît monter une cruche d’eau, ainsi qu’un plateau de victuailles frugales afin que les hommes se retapent. Mary réussit à boire quelques gorgées d’eau avant de retomber sur le lit, harassée, pétrifiée par son état. Ce n’est qu’au bout de quelques heures qu’elle parvint à balbutier quelques mots entrecoupés de souffle rauques et encore humides de sang et du liquide qui la conservait.

Les trois guerriers se montraient d’une douceur insoupçonnée, attentifs au moindre des ses mouvements ou besoins. Derrière les yeux de Mary, ses pensées s’entrechoquaient, de fines sensations, des bribes de souvenirs revenaient à elle, peu à peu, flous et incomplets…le plan des fugues…la bataille de Belle-Prairie…petit à petit les décors se posaient et s’animaient, tous plus effrayants les uns que les autres. Tremblante, fiévreuse, la toux la reprît en entendant les paroles de ses amis dont elle ne comprenait que peu de mots. Beaucoup de choses avaient dû se passer depuis qu’elle était tombée, la situation était déjà si chaotique à l’époque…

Inquiète, elle ne parvenait pas à trouver le sommeil bien qu’éreintée par l’expérience qu’elle venait de traverser. Ses grands yeux emplis d’interrogation se posait sur chacun des trois hommes. Un regard au premier abord inquiétant et sublime par son éclat. Une seule couleur dans ses yeux, le rouge écarlate, un rouge brillant et vif qui reflètait les lumières des flambeaux de la chambre. Elle porterait à jamais dans son regard le sacrifices des siens, le sang mélé, le sang guerrier, le sang de la loyauté, le sang de l’amitié, le sang de la vengeance… le don de Tempus …

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Elle chantonne ... un sourire scéllé à ses lèvres, elle chantonne ... un sourire gai qui commence à sonner faux ... lentement il s'étire sur la gauche en une expression maligne ... le chant se fait plus dur ... ses dents se serrent ... elle fixe l'horizon de ses yeux couleurs de sang ... le chant devient cri hurlé à la face des montagnes de l'épine dorsale ... elle chante sa rage ...

Bientôt je ne serais plus ici,
Vous entendrez mon conte
Par mon sang..
Par mes proches..
Et le cri de l'aigle.
L'ours qui l’habite ne s'étendra jamais pour se reposer

Errer sur la route de l'horizon
En suivant la traînée des larmes

L'homme blanc est venu,
Il vit la terre bénie.
Nous nous sommes inquiété, vous avez pris.
Vous avez combattu, nous avons perdu.
Pas la guerre mais un combat injuste,
De magnifiques paysages peints par le sang !

Errer sur la route de l'horizon,
En suivant la traînée des larmes.
Une fois que nous étions ici
Où nous avons vécu depuis que le monde est monde
Depuis le temps lui-même nous a donné cette terre

Nos âmes rejoindront encore le sauvage
Notre patrie en paix et guerre et mort

Errer sur la route de l'horizon
En suivant la traînée des larmes
Une fois que nous étions ici
Où nous avons vécu depuis que le monde est monde
Depuis le temps lui-même nous a donné cette terre

Errer sur la route de l'horizon
En suivant la traînée des larmes
Une fois que nous étions ici
Où nous avons vécu depuis que le monde est monde
Depuis le temps lui-même nous a donné cette terre

Puis s'éleva en une langue presque inconnue en ces terres si éloignées de ses origines un chant qui sonne comme une menace, une mise en garde qui bientôt tombera ... hurlé entre ses dents rageuses.

Hanhepi iyuho mi ihanbla ohinni yelo

O sunkmanitutankapi hena,
sunkawakanpi watogha hena,

oblaye t'ankapi oihankesni hena

T'at'epi kin asni kiyasni he
akatanhanpi iwankal

Oblaye t'anka kin
osicesni mitakuyepi òn

Makoce kin wakan
WakanTanka kin òn

Miwicala ohinni - Hanhepi iyuha
kici - Anpetu iyuha kici yelo

Mi yececa hehaka kin yelo, na
ni yececa sunkmanitutankapi

kin ka mikaga wowasaka isom

Uncipi tuweni nitaku keyas ta k'u

Unwakupi e'cela e wiconi
wanji unmakainapi ta yelo

Anpetu waste e wan olowan
le talowan winyan ta yelo

Unwanagi pi lel e nita it'okab o'ta ye

Untapi it'okab o'ta

Na e kte ena òn hanska ohakap
ni itansni a'u nita ihanke yelo

Elle fend l'air avec son cimetère avant de faire volte face, suivie par sa fine chevelure laiteuse portée par le vent ... Les yeux qu'elle porte à présent sur le monde sont rouge sang. Les lueurs se reflètent dans ce regard écarlate .... à jamais dans ses yeux le sacrifice de ses amis qui ont donné leur sang pour la ramener à la vie ... Mais un d'eux n'est plus ... sa lame, son corps tout entier a soif de sang ...

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( Traduction : « Je rêve toujours chaque nuit, de leurs loups, leurs mustangs, ces prairies sans fin, les inlassables vents au-dessus du sommet des montagnes, la frontière indemne de mon « kith et kin», la terre sanctifiée du grand Esprit. Je crois toujours, en chaque nuit, en chaque jour. Je suis comme le caribou, et vous comme les loups qui me rendent plus fort. On ne vous doit rien. Notre seule dette est une vie pour notre Mère. C'était un bon jour pour chanter cette chanson... Pour Elle.
Notre esprit était ici longtemps avant vous, longtemps avant nous, et il le sera longtemps après que votre fierté vous mène à votre perte »)

Artiste : Nightwish _ Titre : Creek Mary's blood _ Album : Once

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Au chaud au cimetière

» [portrait] Bloody Mary Pikhaya'Dolh
» [Validé][Barbare/Guerrier/MDAR][H]Kragnar Dansesprit
» [Parti][Validé][Barbare/Guerrier/Prêtre][DO] Roshnak Krug
» [Parti][Validé][Barbare/Guerrier/Maitre d'arme][H] Khamytrin
» [Mort RP][Validé][Guerrier/barbare/chevalier noir] Galanas