[Parti][Validé][Moine/Assassin][Vampire]Sybilla

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Citation :: Nom du compte joueur:Teren_Malvec

Nom du perso:Sybilla

Race:Elfe vampire

Age:130 ans et des poussières

Alignement:Loyal mauvaise

Religion:Shar indirectement

classe(s):Moine(16) Assassin(9)

Arme de prédilection:Mains nues

Trait de Caractère:La plupart du temps froide et distante, restant en marge de la société sans être pour autant dénuée d'un certain gôut pour le pouvoir

Description physique:La peau mate, les cheveux fonces, des yeux bruns. Gracieuse, se mouvant avec aisance, elle apparait comme plutot belle.

Sybilla naquit à Elversult de parents elfes fortunés. Elle passa ses premières dizaines d'années choyée et protégée au sein du cocon familial. Mais la vie de la petite fille se vit bien vite chamboulée, nombres de bandits de terrant dans les endroit les plus sombres de la ville avaient entendu parler de la fortune de sa famille et attendait la moindre occasion de faire main basse dessus. De son coté la jeune Sybilla vit s'écouler la moitié de son premier siècle, chouchoutée par ses parents avant qu'elle ne soit enlevée par la guilde des voleurs locale. Ses parents, térrifiés à l'idée de perdre leur enfant préferèrent taire la demande de rancon et la payer sans en informer la milice. Cependant le chef de la guilde des voleurs, participant à l'échange ne vit pas ca de cette manière et une fois qu'il eut récupéré la somme convenue il jugea inutile de rendre la petite. La milice retrouva les deux elfes égorgés dans une ruelle quelques jours plus tard.

Ramenant la petite avec eux dans leur repaire situé sous la ville dans des dédales autrefois utilisés par des contrebandiers, un des bandits la frappa, agacé par ses pleurs. Malgrès les coups Sybilla ne s'arreta pas de pleurer, ayant vu ses parents mourir, jusqu'à ce qu'elle attire l'attention du chef de la garde. Celui ci s'approcha de la jeune elfe et sortit sa dague de sa botte.
"-Je vais te donner une bonne raison de pleurer moi... Que ca te serve de lecon et crois moi tu t'en souviendra..."
Attrapant la jeune elfe par la gorge et la collant contre une des parois de la grotte il entreprit de lui "dessiner" des larmes à l'aide de la pointe de sa dague, ignorant ses cris de douleurs. Celle ci finit par ravaler ses larmes, le visage ensanglanté puis les voleurs reprirent leur route, trainant aisement le petit corps.

Sybilla grandit parmis eux, les coups et mauvais traitements de ceux qui devinrent rapidement ses congénères renforcant sa haine et son mépris à l'égard des autres. Apprenant au cours des années à manier un peu toutes les armes, à se fondre dans les ombres et à "trouver" de quoi survivre elle finit par oublier son passé mais ne versa plus jamais une seule larme. Quand elle eu atteint son premier siècle d'existence bien des choses avaient changé dans les soutterrains d'Elversult, Bern, un nouveau voleur ayant pris la tête de la guilde qui devait désormais défendre son territoire face à un groupe adverse, créer à la suite d'une scission au sein de la guilde, sous le controle de Grek, un demi orc. Sybilla eu tot fait de devenir le bras droit de Bern, surnommée Miss Chagrin à cause de ses cicatrices, sa longévité lui ayant permis de connaitre les dédales mieux que quiconque et d'accumuler l'expérience de ses congénères.

Si la cruautée et le prestige au sein de la guilde de Sybilla ne cessait d'augmenter, son dos n'en devenait pas moins une cible des plus interessantes pour les autres bandits avides de pouvoir et même si aucun n'oserait agir ouvertement elle devait à présent garder constamment un oeil dans son dos. C'est à cette époque que la guilde de Bern attrapa un espion dans ses rangs. Syb' pris un malin plaisir à le faire parler, apprenant l'existence d'une cargaison qui avait enormement d'importance pour les coupes gorges de Grek.

Ils se préparèrent longuement, Syb' faisant pleuvoir les coups à droite à gauche pour motiver ses congénères. Quand la nuit fatidique arriva ils se rendirent sur les quais, attendant patiemment la precieuse livraison dont ils ignoraient tout, planqués dans l'ombre. Quand le navire arriva enfin à quai, voguant sur les flots noirs tous étaient prêt, rapières, dagues et arbalètes au poing. Syb' grimaca, légèrement contrariée en voyant apparaitre une dizaine de miliciens. Quoique puisse être la cargaison ca devait être quelque chose de précieux songea t'elle. Le navire amarré, quatres hommes en sortirent avec une grosse caisse, de la taille d'un homme environ et vinrant la remettre au milicien. Sybilla esquissa un sourire mauvais en les entendant se disputer à propos du moyen que devrait employer les miliciens pour la transporter. Elle fit discrètement signe à ses hommes de mains de se tenir prêt. Les miliciens durent se mettre à six sur la caisse pour la transporter, celle ci bougeant de temps à autre comme si elle contenait quelque chose de vivant et s'éloignèrent des docks. Avec un sourire carnassier Syb' leur fit signe de passer à l'action. Une première pluie de carreaux eut raison de deux des porteurs, un autre finissant écraser par le poids de celle ci. Des miliciens restants, ceux qui n'eurent pas le reflexe de se cacher derrière la caisse finir abattus à leur tour. A ce moment le reste des brigands sortir de l'ombre et achevèrent les derniers miliciens qui tentèrent en vain de vendre chèrement leur peau. Tandis que les bandits s'affairaient autour de la caisse Syb' huma l'air, méfiante. Quelque chose n'allait pas... Ils avaient entendu parler de la cargaison grace aux hommes de Grek.. Où étaient ceux ci ? Tandis qu'elle réflechissait elle entendit un léger sifflement et elle se rapprocha du quai, aux aguets. Elle sentit une pointe de métal se poser sur sa nuque et fut pousser vers la caisse contenant la précieuse cargaison. Les hommes de Grek n'étaient pas malins pour la plupart mais ils savaient se montrer discret. Syb' posa sa main sur la garde de sa rapière tout en detaillant ceux qui les encerclés. Une douzaine de rebus de la société, tout comme elle enfin de compte, comprenant des humains, des demis orques et quelques nains, tous bien armés, rien que ne puisse arreter convenablement une rapière ou une dague. Un demi orque s'avanca, surement celui qui les commandait. Il les toisa tour à tour, apparement amusé puis fit signe à ses hommes de les tuer.

Syb' perdit un peu la notion du temps à ce moment, elle se souvint juste d'un coup de hache dans la caisse, de basculer à la renverse dessus et d'une violente douleur au bras. Reprenant à peine ses esprits au milieu de la bataille, ses hommes se faisant massacrer, elle se précipita vers les quais et plongea dans les flots. Elle passa plusieurs heures dans l'eau glacée, maudissant les incapables qu'on lui avait confié, Bern puis elle même. Repensant à Bern elle se dit qu'elle avait passé assez de temps à supporter d'être à la deuxième place et que celui ci ne supporterait pas cet echec et la ferait surement payer. Après avoir attendu assez longtemps pour être certaine de ne pas tomber dans un piège elle remonta sur les quais et embarqua discrètement dans le navire le plus proche. Elle se cacha dans la cale, au milieu des caisses de marchandises, se demandant ce qu'il y avait eu dans cette fameuse caisse tout en caressant la trace de morsure sur son bras. Quoique ce fut ca avait couté la vie d'une vingtaine d'hommes, songea t'elle, un sourire malveillant aux bords des lèvres. Elle ferma les yeux et calma sa respiration lentement, tandis que le bateau partait pour Luskan...

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Les gardes somnolaient, l'alcool et la monotonie sans doute. Il faut dire que garder les portes Est de Luskan n'était pas une tâche des plus interessantes, si ce n'était les quelques minotaures errant de ca et de là qui se risquaient rarement à approcher la ville et Mirabar était plus connue pour son commerce que pour le genre de troubles qui sévissaient à Luskan depuis quelques temps déjà.
Les gardes ne prêtèrent qu'à moitié attention à la silouhette elfique quittant la ville, emmitouflée dans sa cape. Celle ci semblait préssée, jetant de rapides coups d'oeil à droite à gauche, pas franchement rassurée. Si quelques uns des gardes virent passer la première femme aucun n'aurait pu même songer qu'il y en avait une seconde, celle ci se deplacant avec une rapidité quasi-surnaturelle...

Sybilla soupira en accelerant un peu l'allure. Elle se maudit intérieurement d'avoir attendu la nuit pour aller acheter les sacs dont elle avait tant besoin, sacs en question qu'on lui avait assuré qu'elle trouverait à Mirabar. Elle jeta un rapide coup d'oeil aux alentours, un sentiment étrange tiraillant son estomac, lui signifiant clairement que quelque chose n'allait pas. Contrairement à la majoritée des personnes ayant une peur irraisonnée du noir, elle savait par expérience que les coins obscurs étaient réellement dangereux. Elle accelera encore un peu l'allure tout en continuant de regarder aux alentours, sa vision elfique percant les ténèbres. Elle s'arrêta et degaina sa rapière en arperçevant plusieurs obstacles un peu plus loin sur la route, puis elle avanca lentement, méfiante.
Des minotaures... Morts... Syb' examina quelques instants les cadavres, dubitative, ceux ci ne portaient aucune trace de blessures apparentes et pourtant ils étaient bel et bien réduit à l'état de cadavres. Elle poussa un des corps du pied pour le faire rouler sur le dos puis approcha sa rapière du bras presque aussi gros que sa taille avant de trancher l'artère, le sang s'écoulant rapidement de la blessure. Elle changea sa prise en main sur sa lame et s'approcha d'avantage du corps, venant tremper les doigts de sa main libre dans la petite flaque de sang.
Encore chaud... Elle scruta les alentours, redoublant de prudence tandis que les battements de son coeur se faisaient de plus en plus forts. Elle enjamba le corps, se dirigeant lentement vers l'étrange objet qui brillait au pied d'un arbre. Jettant un dernier coup d'oeil aux ombres qui l'entouraient elle se pencha pour le ramasser.

Deux yeux brillaient d'une étrange lueur rouge, la propriétaire observant l'elfe du haut de son arbre. Elle esquissa un sourire qu'elle se forca à réprimer au plus vite, les quelques émotions la traversant encore lui ayant déjà tant couter au sein de son ordre. Elle examina avec interêt chacun des mouvements de sa proie. Celle ci était lente, bien trop lente, mais ses mouvements étaient précis et gracieux et son comportement à l'égard de son entourage lui semblait prometteur. Jerka ne comprenait pas pourquoi cette créature l'interessait autant mais elle songea qu'elle aurait bientot l'occasion de le découvrir. Elle ne se donna même pas la peine de contenir sa joie au fur et à mesure que Sybilla s'approchait de la gemme de lumière qu'elle avait déposé là quelques minutes auparavant après avoir éliminé les minotaures. Elle se laissa tomber près de l'elfe et porta un coup vers sa nuque sans même se concentrée, persuadée d'atteindre sa cible. Elle fut pétrifiée par la surprise quand l'elfe pivota sur elle même, évitant le coup et tenta de l'embrocher avec sa rapière, cependant les années d'entrainement prire le dessus et lui permirent de se controler à temps, un coup bien placé faisant voler la rapière tandis qu'elle tournait sur elle même en frappant la nuque de Sybilla avec son pied. Jerka rattrapa le corps inconscient avant même qu'il ne touche le sol et pris la direction de l'épine dorsale, un sourire mauvais aux lèvres.

Sybilla ouvrit péniblement les yeux, retrouvant peu à peu ses esprits. Elle se forca à cligner des yeux et cru tout d'abord qu'il faisait encore nuit avant de se rendre compte qu'elle était dans une grotte, ou plutot une petite cavitée creusait à même cette grotte, une lourde porte en fer, surement d'origine naine ou d'une autre espèce vivant sous terre, faisant d'elle une prisonnière. Un sentiment de terreur l'envahit et elle porta la main à l'endroit où aurait du se trouver sa rapière. On lui avait pris ses armes et son sac qui contenait nombres d'objets magiques qui aurait surement pu lui sauver la vie. Un instant la petite fille qui était morte dans la corruption et la haine des souterrains d'ElverSult refit surface et elle eut envie de hurler et de paniquer mais bien vite la voleuse et la meurtrière reprit le dessus, enfouissant cette partie d'elle même au plus profond. Elle tenta de se redresser et se sentit étrangement faible, prenant conscience du gout étrange dans sa bouche. Elle passa un doigt sur ses lèvres et se fendit d'une grimace en apercevant les petits morceaux d'une plante qui lui était inconnue sur son doigt. Elle se forca à se redresser et se tourna sur le coté, mettant deux doigts au fond de sa gorge pour se faire vomir. L'effet ne se fit pas tarder et elle regurgita un mélange de bile et de morceau du ragout infâme que servait Garfaux. Alors qu'elle faisait de son mieux pour se relever elle sentit ses paupières s'alourdirent et son esprit s'embrumer. Elle tomba en arrière, les ténèbres de l'inconscience l'engloutissant.

Plusieurs heures s'écoulèrent avant que Syb' sorte enfin de sa torpeur. La première chose qu'elle vit en ouvrant les yeux fut la silouhette de la moniale qui l'avait capturé. Instinctivement elle alla se réfugier du coté opposé de la cavité rocheuse, prise d'une terreur qu'elle ne pouvait s'expliquer. Jerka esquissa un sourire qui ne présageait rien de bon et s'avanca vers l'elfe. La facon qu'avait Jerka de se mouvoir et la rapidité avec laquelle elle l'avait assomé ne faisant que nourrir la peur de Sybilla. Elle se forca à se calmer, les battements de son coeur lui rappelant que si elle pouvait tromper les autres elle ne pouvait se tromper elle même.
<<-Que... ? Qu'est ce qu'vous m'voulez ?>>
Jerka se contenta de s'accroupir près d'elle et de l'examiner. Les mains de la voleuse parcouraient discrètement le sol, la moniale ne semblant pas s'en apercevoir. Syb' sentit son coeur battre un peu plus fort quand ses mains se refermèrent enfin sur deux pierres de bonnes tailles. Jerka s'approcha de plus en plus d'elle, son visage à quelques centimètres du sien et planta son regard dans celui de Syb'. Rassemblant ses dernières forces l'elfe ramena violemment ses mains et les pierres qu'elles contenaient vers les tempes de la moniale. Les deux pierres s'entrechoquèrent et Sybilla grimaca de douleur, les arrêtes vives des morceaux de roche lui entaillant les mains. Jerka, qui s'était déplacé à une vitesse inhumaine, fixa l'elfe, un sourire mauvais aux lèvres. Celle ci sentit la panique la gagner tandis qu'elle venait d'épuiser une de ses dernières chances de se sortir de la en vie même si le fait que la moniale ne l'ai pas encore tué ne la rassurer pas franchement non plus. Jerka s'agenouilla devant l'elfe et pris doucement les mains légèrement entaillée dans les siennes puis elle releva les yeux vers Sybilla qui n'osait plus bouger.
<<-Est-ce ainsi que vous traitez vos hôtes en cette contrée... ? Bien étrange coutume... A moins que vous n'ayez besoin que l'on vous enseigne la politesse.>>
Tout en parlant Jerka serra de plus en plus fort les mains de l'elfe dans les siennes, celle ci se mettant à hurler de douleur tandis que ses doigts se brisaient un à un. Syb' voulu repousser la moniale mais celle ci semblait de marbre, ses yeux ne trahissant aucune émotion, que ce soit du plaisir, de la haine ou de la pitié. Quand la moniale la lacha enfin, Sybilla ramena les deux masses sanguinolentes qui lui servait de mains contre elle tout en se balancant d'avant en arrière, la douleur surpassant tout ce qu'elle avait pu connaitre jusqu'à maintenant. La moniale se leva et quitta la "prison" de l'elfe, refermant la lourde porte derrière elle. Syb' se leva tant bien que mal et se jeta contre la porte en vain. Elle se laissa glisser le long de celle ci, tremblant de souffrance et de peur.

Elle eut l'impression qu'une éternitée s'était écoulée avant que la porte ne s'ouvre enfin. La moniale entra, un bol à la main. Elle s'approcha de l'elfe en piteux état dans un coin de la grotte, celle ci délirant, à demi consciente et posa sa main libre derrière sa nuque la faisant boire le contenu du bol par petites gorgées. Sybilla vint poser ses mains en piètre état contre le bol, tentant de le saisir. Jerka en profita pour examiner les doigts brisés, les multiples blessures présentant des signes d'infection qui mèneraient à un stade où seul un prêtre pourrait encore quelque chose pour elle si on ne lui apportait pas les premiers soins dans les deux prochains jours. La moniale la fit finir son bol puis quitta quelques instants la cellule de fortune pour revenir avec un sceau d'eau et un linge propre. Elle s'agenouilla près de l'elfe et entreprit de nettoyer ses blessures, celle ci en plein délire n'offrant pas de résistance. Elle banda ensuite les mains avec le linge qu'elle déchira en deux puis laissa sa captive seule, refermant la lourde porte derrière elle.

Sybilla retrouva peu à peu ses esprits, la douleur qui engourdissait ses doigts lui semblant désormais familière et l'espoir d'une fuite eventuelle refaisant surface. Jerka vint plus tard que d'habitude et fit boire Syb', celle ci tentant de se débrouiller de son mieux avec ses doigts brisés. Sybilla refoula le sentiment de terreur qui la gagnait à chaque moment où sa geolière l'approchait et se forca à articuler.
<<- Qu'est c'qu'vous m'voulez ? Pourquoi j'chui ici ?>>
La moniale, la regarda froidement quelques instants puis s'agenouilla pour se mettre à la hauteur de Syb', celle ci restant parterre dans un coin de la cavitée.
<<-Ton potentiel... C'est tout ce qui compte.
- Mon... ?
- Tu dois comprendre pas toi même...>>
Sybilla vu plusieurs petits instruments apparaitrent comme par magie dans les mains de Jerka qui la frappa au niveau du cou du plat de sa main libre. Sybilla voulut réagir malgrès son piètre état mais son corps ne lui répondait plus. Alors la moniale dechira la tunique de l'elfe et posa la pointe d'un de ces outils sur le ventre de la voleuse... Des hurlements de douleurs retentirent plusieurs heures durant avant que la moniale ne se lasse et laisse sa captive en paix.

Syb' perdit peu à peu la notion du temps. Depuis combien de temps son supplice durait il, les souffrances que lui infligeait Jerka devenant coutumière. Elle n'aurait pu dire si elle était là depuis quelques jours, semaines ou mois, tout ce qu'elle savait c'est que sa tortionnaire ne tarderait pas à revenir la torturer. La douleur, la certitude que chaque jour cela recommencerait et l'état dans lequel elle était lui oter chaque jour un peu plus, altérant sa mémoire, brisant sa volonté. La seule chose dont elle se souvenait sans trop d'effort restait le visage d'une femme. Elle n'avait plus aucune idée de son nom ou de ce qu'elle pouvait bien représenter pour elle mais elle se forca à se raccrocher à ce visage tandis que les lames de Jerka découpaient dans sa chair. Sybilla était terrifiée, elle s'habituait à la souffrance mais elle se sentait changer. Malgrès que son corps fut en piètre état, affaibli par le manque de réelle nourriture et les mauvais traitements de la moniale, elle avait le sentiment de percevoir les choses beaucoup plus rapidement et elle se mit à entendre des grattements dans la terre et des oiseaux chanter à la surface. C'était sans compter le voile rouge qui ne quittait plus ses yeux, lui donnant une perception bien différente de celle qu'elle avait avant que tout cela ne commence. Elle rapprocha ses deux mains tremblantes de son ventre et se roula en boule dans un coin de la pièce, se concentrant sur le visage de cette mystèrieuse femme qui lui permettait de ne pas sombrer dans la folie.

Ce jour là, quand la porte s'ouvrit, Sybilla ne fit même pas mine de bouger, semblant résignée par son sort. Jerka semblait sur les nerfs, pestant contre l'ordre de la dame de la perte. Elle jeta presque le bol quotidien au visage de l'elfe, décidée à passer sa mauvaise humeur sur sa captive. Un soupcon d'espoir naquit en elle quand elle rattrapa le bol entre ses deux paumes. Elle posa le bol à coté d'elle et tenta de se lever, en vain, ses jambes trop faibles pour la porter. Elle ferma les yeux quelques instants en pensant à la douleur qui ne manquerait pas de venir tandis que Jerka prendrait ses "outils". Elle se forca à articuler, les morts peinant à franchir le seuil de ses lèvres.
<<- Qu'est ce que vous me voulez ?>>
Jerka posa ses yeux luisant d'une lueur rouge malsaine sur l'elfe, recroquevillée dans un coin.
<<- Tu n'as toujours pas compris... (Elle soupira et secoua doucement la tête, prenant un air déçu.) J'ai du me tromper sur ton compte. Tu es faible... Pathétiquement faible... Je n'ai plus besoin de toi.>>
La terreur qui corrompait le coeur de Sybilla chaque jour un peu plus l'abandonné à ce moment là. Si la moniale la tuait la souffrance s'achèverait là. Celle ci vint s'accroupir devant elle et posa sa main sur son cou, caressant sa gorge du pouce, sa main se refermant doucement sur celle ci. Elle approcha doucement son visage de l'oreille de Syb' et lui sussura :
<<- J'espère que ton amie aura plus de potentiel que toi..>>
Sybilla sentit une douleur sourde l'envahir. La souffrance... La douleur... Le desespoir... Jamais elle ne pourrait supporter que la femme qu'elle voyait dans ses délires ne subisse tout ca. Sa main droite tatonna tant bien que mal à ses cotés, ses doigts meurtris la lancant terriblement. Elle sentit enfin le bol en céramique sous ses doigts tandis que Jerka la fixait dans les yeux sa main serrant de plus en plus sa gorge, rendant sa respiration de plus en plus difficile. La moniale ne faisait plus guère attention devant celle qu'elle avait brisé mais ses reflexes lui permirent d'éviter de justesse le bol qui volait vers sa tempe, lachant par la même occasion la gorge de l'elfe. Elle reporta son attention sur celle ci et leva la main pour lui porter le coup fatal quand elle sentit quelque chose la heurter au niveau du cou. Elle porta ses mains à son cou avant de basculer en arrière, comme paralysée, une expression de stupeur sur le visage. Le coup avait été d'une rapidité fulgurante, ce même coup que la moniale utilisait à chaque fois qu'elle devait torturer l'elfe.

Syb' se forca à se lever, prenant appui contre la paroi et ramassa la plus grosse pierre qu'elle puisse trouver avant de l'abattre sur le crane de Jerka. Elle était loin d'être certaine que l'humaine était morte, après tout celle ci avait fait montre de capacités pour le moins extraordinaire. Elle retrouva ses affaires dans la grotte et les ramassa rapidement, laissant là sa rapière et son bouclier. Puis elle quitta la grotte, aveuglée tout d'abord par les reflets du soleil sur la neige. Il lui fallu quelques instants pour s'y réaccoutumer puis elle se dirigea vers le sud sans trop savoir où elle allait. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle voulait mettre le plus de distance possible entre elle et la moniale, qu'elle vive encore ou non et qu'il fallait qu'elle retrouve celle dont le visage la hantait....

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L'elfe était assise en tailleur sur le sol en pierre, dans un couloir obscur aux murs éffrités, couverts de toiles d'araignée. Elle ferma les yeux et tenta de remettre de l'ordre dans son esprit. Par où commencer... ?

Le piège... Après tout c'est une des choses qui l'avait poussé dans cette voie. Ce jour là où les gardes l'avaient emmenée aux geoles de Luskan. Ce traître, elle aurait du le tuer quand elle en avait eu l'occasion. Il avait tout organisé, la signature sur le registre de Garfaux, les oeuvres d'art dissimulées dans la chambre, les armes aussi... Elle sourit à l'absurdité de la chose... Ca faisait un moment qu'elle ne s'encombrait plus de métal, son corps étant devenu la seule arme dont elle avait besoin, même si le prix à payer avait été cher. Mais il y a toujours un prix à payer...
Elle devait être jugée, la grande majoritée des preuves étant contre elle et l'or aidant surement la balance à pencher du "bon" coté elle ne se faisait pas d'idées par rapport à l'issue du jugement. Si, dans le Calimshan, on pouvait couper une main pour une pomme, à Luskan le vol dont on l'accusait lui couterait surement la tête. La garde l'avait libérée en attendant le jugement.

Elle inspira profondemment, tentant de chasser le flot de pensées qui la destabilisait et de donner un sens à tout ca. Elle avait eu le choix....

Elle se releva, epoussetant sa tenue et elle jeta un coup d'oeil autour d'elle, soupirant. Tout changerait bientot, elle le savait et s'y raccrochait. Elle avait une seule certitude, la mort n'était que le début d'un long voyage mais toute chose à son prix...

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Au chaud au cimetière

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