La marche des Damnés

Advisory : certaines phrases ou images pourraient choquer les âmes sensibles

Ils avaient incarné le Mal dans le royaume du Mal, le Mal à détruire à tout prix... Leur sang était la haine ; leur cœur, une malfaisance pure ; leur âme, une abomination sans nom...

Les sages en leur cœur avaient entendu le cri des spectres et frémi face à l'horreur... Mais ce n'était rien qu'un divertissement. Depuis ces temps maudits, ils se sont relevés de leur éternité tourmentée, avortés dans les hurlements par les suppliciés et la Mort elle-même...

La Vestale décapitée et son Hérault de cruauté, pétris des sciences malsaines des Landes de la Malédiction et du Désespoir, foulaient à nouveau aux pieds le sol misérable d'Abeïr Toril...

Dans la ténèbre sinistre d'une gibbeuse blafarde, ils sont d'innombrables orbites vides assoiffées de sang et de souffrance... Ils n'ont pas besoin d'espérance, le fruit mol des faibles, car ils ne sont que noirceur et abjection, les forces brutes d'un Mal qui ne dort jamais...

(à suivre)

La trahison de quelques bainites avait des relents de Cyric... Trahison, conflit, destruction aveugle pour quelques grappillages ridicules. Le puissant Concile était mis à mal par le manque de sagesse de quelques paysans parvenus... Ils paieront leur stupidité et ce gaspillage. De tous temps, nous avions œuvré à faire de cette alliance celle qui marcherait sur le Val de Bise. Désormais, ceux qui suivaient la secte dévoyée n'étaient plus que des canards boiteux, car le Concile survivrait sans ces éléments gangrénés...

La nouvelle alliance de l'Église des Purs promettait la vengeance car il n'est de si grand péché que s'attaquer aux enfants de la Vierge. Et ils les avaient suppliciés... Les enfants du Nord n'avaient pas plié et pour cela ils étaient morts. Chacun d'entre eux serait vengé de mille tourments. Chacun. Et nous reconstruirons notre corps après la purge, après l'amputation des lambeaux nécrosés...

Les douleurs chantaient la gloire éternelle... Chacun des priants, adeptes ou simplement la mère enceinte qui venait requérir la sagesse des Filles du Tourment recevait la bénédiction des Vierges.
En leur cœur scintillera l'étincelle de Lumière. En leur âme germera la sublime fleur qui inhumera les ténèbres de l'erreur...

- Prêtresse, je vous prie, aidez-nous à porter sur nous l'œil bienveillant de la Vierge Loviatar ! Mon fils va naître dans les douleurs de l'enfantement, bénissez-le je vous en prie, bénissez-moi...

- Acceptez cette souffrance, jeune mère... Elle sera la force de vie de votre enfant. Si vous en êtes digne, la Vierge sera à vos côtés.

- Serez-vous à mes côtés pour l'accouchement ?

- La Vierge entend votre appel, et les services que nous offrons ne vous feront pas défaut. Nous serons à vos côtés.

- Merci, merci ! Veuillez accepter ma modeste offrande...

- N'ayez crainte, votre prière sera entendue. Allez en peine, mon enfant...

Les douleurs chantaient la gloire éternelle, et leur marche ne connaîtrait d'autre arrêt que la mort. La place se fit déserte à la tombée du soir... Nul doute que demain elles reviendraient, attisées par le désir et la crainte de souffrir, attisées par ce qui traverse ce monde et n'épargne personne...

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