- Citation :
- Nom du compte joueur forum : Blames
Nom du compte joueur module : Blames11
Nom du perso : Umbre
Race : Humain
Sous race : N/A
Age : 26
Alignement : loyal mauvais
Religion : N/A
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : 25 mage
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Profane
Langues : Humain et abyssal
Familier/Compagnon animal : molosse satanique
Ennemis jurés : Luskanniens ? XD
Trait de Caractère : Sur de lui, imprudent, pédant.
Description physique : Visage creusé, corpulence lambda, moustache prononcée.
Caractéristiques :
FOR : 8
DEX : 14
CON : 14
INT : 18
SAG : 8
CHA : 10
CHAPITRE 1 : Enfance
L'enfance d'Anguerant fût l'enfance de tant d'autres petits garçons : très jeune, il dût aider ses parents à la ferme de Kandargan, labourer les champs sous un soleil de plomb devient son quotidien à partir de ses cinq ans. Mais tout prit fin, subitement, cette nuit d'hiver... Alors que le village dormait paisiblement, en lisière de la forêt, un groupe d'homme se faufilèrent dans les rues sombres et désertes. Puis, très vite, la nuit céda à l'éclairage blafard des flammes, qui de minutes en minutes, prirent en importance. Le hameau se réveilla en sursaut, attaqué par un ennemi inflexible. Les hommes tuèrent rapidement avec une efficacité effroyable, abattant sans répit leurs lames aiguisés sur les anciens amis, et la famille du petit garçon. Sa mère eut tout juste le temps de le mettre à l'abri, près de la grange, sans qu'un mot, ou qu'un geste ne soit exécuté par l'enfant terrorisé. Tout se passa très vite, et pourtant, cela fût la nuit la plus longue qu'il n'ait jamais passé. Il ne put qu'assister au massacre de sa courte vie, avec ces bâtiments brulait son avenir tout tracé. Tout ne serait jamais plus comme avant. Alors que les larmes sillonnèrent les joues de l'enfant, une main gantelée s'abattit sur son épaule.
- Tiens tiens... Qu'avons-nous là ? Un spécimen encore viable." Un rire guttural sortit de sa gorge. " Par ici, laissez ce cadavre tranquille et amenez ça au mage !"
Trois hommes se dirigèrent maladroitement vers lui, et l'escortèrent en périphérie de Kandargan, où se tenait une mince silhouette, tenant un livre grand ouvert devant lui. Ses yeux luisants se baissèrent sur lui, et malgré la nuit noire, il savait qu'il le dévisageait.
- Posez cela ici, esclaves, et retournez piller ce trou à rats !" L'homme s'avança, lentement. " Tu aimais ce village, petit ?" Un silence s'abattit entre les deux personnes, troublé seulement par le crépitement des flammes. Voyant qu'Anguerant ne répondrait pas, il reprit.
" Ne t'inquiète pas, ils vont bien, regarde, les voilà..."
Au loin, entourés des hommes en armures noires, un groupe d'hommes et de femmes se dirigèrent vers lui, les bras tendus. C'était trop beau, et à cet instant Anguerant su qu'il rêvait, et que son cauchemar allait prendre fin. Il courut à leur rencontre. Mais s'arrêta net. Ses amis, sa famille, son village, le dépassa et continuèrent leur route vers le mage. Certains arboraient d'immondes balafres sur la poitrine, certains avaient perdu des membres, parfois même des têtes, mais marchaient nonchalamment vers le Mage. Ils étaient morts... mais pas tout à fait.
Le rire du mage lui glaça le sang, mais les mots qui suivirent, Anguerant ne les supporta pas, et sombra dans l'inconscience.
"Tu seras mon apprenti, gamin ! Sois en fier, car un jour toi aussi, tu vaincras la mort !"
A cet instant, Anguerant su qu'il ne rêvait pas.
CHAPITRE 2 : Leçons
- "Seismaeh" ! Ignorant ! Rugit l'homme, devenu son maître. Il semblait ne pas avoir vieillit depuis que, il y a déjà six ans, il était venu le chercher à la ferme. Il lui avait dit que dorénavant, il deviendrait son disciple, et devrait l'appeler "Maître", comme l'exigeait le protocole. Durant toutes ses années, trois fois par semaines, il se rendait dans une salle d'expérimentation pour étudier. Anatomie surtout, du moins durant les premières années, puis les rudiments de la magie : des banales invocations de scarabées, à plus tard, l'animation de membres amputés. Mais c'est au bout de la quatrième année que les choses devinrent réellement sérieuses.
Plusieurs semaines de coups et de séquestration finirent par arriver à bout de sa réticence à collaborer avec l'assassin de son village. Mais après tout, se servir de l'enseignement du mal pour le retourner contre lui, et enfin obtenir vengeance s'était avéré meilleure des solutions.
Ce matin là, comme toutes les autres matinées de cours, Anguerant descendit dans le laboratoire de son percepteur, mais, allongé sur l'imposant bureau, gisait à la place des habituels livres et parchemins un corps sans vie. Le sang du garçon se figea dans ses veines, l'expression sereine de son maître n'arrangeant rien.
- Je t'en prie Anguerant, assied toi. Aujourd'hui la leçon sera spéciale. Tu es prêt, mon garçon. Ce matin, tu achèveras les cours théoriques si tu réussis ton... (Il prit quelques instants pour trouver le bon terme) examen. Souviens-toi des formules, des protocoles, des manipulations. Obtiens le nom de ce cadavre, inscris le sur ce parchemin, et viens me voir à mon bureau pour me le rendre. Tu n'as que quelques heures. Ne me déçois pas.
Sur ces mots, il dépassa le garçon, encore sous le choc, et remonta les escaliers, le laissant seul avec le mort.
Après quelques minutes, Anguerant se ressaisit et s'approcha de l'homme, simplement recouvert d'un drap blanc. En le soulevant délicatement, il poussa un cri d'horreur, et en tomba de sa chaise. La vision du visage mutilé était trop atroce de si bon matin : quasiment la moitié gauche de son visage avait été emporté, révélant le reste de cervelle qui se rependait sur la table. L'œil restant, et la mâchoire visiblement brisée exprimait une terreur qui déshumanisait totalement cet homme dont Anguerant plaignait le sort. Une telle mort était effroyable, et l'odeur qui se dégageait de ce pauvre homme révélait qu'il était mort depuis bien longtemps.
Mais il fallait pour le maître arracher le nom de cet homme, coûte que coûte. Alors Anguerant repassa ses innombrables grimoires dans sa tête, à la recherche d'un sort qui pourrait l'aider. L'animer serait trop dangereux, et il n'en était pas capable. Appeler son âme pouvait être une bonne alternative. Mais pour cela, il avait besoin de son nom.
- Mon pauvre ami... Si seulement vous pouviez me révéler votre nom. Rien qu'un indice me suffirait... Mais dans cet état, je doute que vous puissiez me dire quoique ce...
Anguerant se stoppa net. Mais bien sûr ! Il suffisait simplement de le faire parler ! Pour cela, il y avait un sortilège assez complexe, mais qui lui assurerait la réussite de l'épreuve, visant à faire parler un cadavre, et le forcer à répondre à des questions simples. La seule condition était...
Anguerant s'approcha de nouveau du corps, et examina la gorge, tentant de faire abstraction de la tête mutilée. Rien d'autre qu'une peau lisse et bien tendu. Il pourrait parler.
Avec un soupir de soulagement, le garçon se rappela le reste du sort : formule, gestes, langue. Tout lui revint sans difficulté, et c'est avec un sentiment de puissance satisfaisant qu'il acheva la dernière syllabe.
Une seconde. Puis deux. Sans résultats. Puis le corps fût prit d'un spasme. Et un bruit s'éleva, comme si le cadavre se gargarisait. D'une voix terreuse, et lente, il parla.
- Pose tes questions.
Seules ses lèvres ensanglantées avaient bougées. Anguerant resta ébahit, incapable d'émettre le moindre son. Il avait réussit, ça avait marché ! Il s'éclaircit la gorge.
- Quel est ton nom ? » Demanda t-il simplement.
- Anguerant.
Le garçon du même nom resta coi quelques secondes. Ses mains commencèrent à trembler. Quelque chose en lui venait de dissimuler une terrible révélation.
- D'où... D'où viens-tu ?
- Luskan.
- Quel furent tes métiers ?
- Paysan.
Les tremblements redoublèrent d'intensité.
- Etais-tu mon père ?
Sa voix chevrotait, ses jambes n'allaient pas tenir le coup.
- Oui.
Anguerant tomba à genoux, le cœur au bord des lèvres. Une tempête de sentiments et de sensations se déchaina. Pourquoi ? Que faisait donc son père sur ce bureau, ainsi mutilé ? Cela n'avait pas de sens, cela était impossible. Et Anguerant défaillit.
CHAPITRE 3 : Parachèvement
Deux années s'étaient écoulées. Les cours avaient pris une nouvelle cadence, et étaient portés de trois jours par semaines à six jours sur sept, le dernier devant être consacré à la manipulation « autonome ».
C'est à la fin d'un interminable cours de botanique que le maître paracheva son enseignement.
- Mon garçon », lui dit-il. « Ta formation touche à sa fin. Ton destin est prometteur, et j'ai foi en toi. Tu ne m'as pas déçu. Et le fait que tu vives aujourd'hui en est la preuve. Je me souviens encore de ce jour, ou le cadavre de ton père m'apporta en main propre le fameux parchemin où figurait son nom... J'en suis resté sans voix ! Si je te révèle cela, Anguerant, c'est que je risque de ne plus jamais te revoir. Il serait trop risqué de garder contact. Comme toi comme pour moi. A ce propos, dorénavant, tu répondras au nom d'Ombre. Oublies jusqu'à l'existence même de ton ancien nom. Soit sans pitié, ne remet jamais en doute mes ordres, élimine rapidement nos ennemis et n'oublie pas ce que je t'ai apprit, et tout se passera bien. Je compte sur toi pour honorer mes enseignements. »
Il marqua une pause, et regarda Anguerant dans les yeux un long moment, comme s'il voulait se souvenir de son visage.
« Je pars ce soir, au crépuscule. Adieu, Ombre. Je te contacterai le moment venu. »
Il se leva, et sans même se retourner, quitta la pièce. Du couloir, il cria :
« Sois sans pitié mon enfant, mais soit juste ! »
Ces derniers mots, incompréhensibles et en contradiction avec tant de valeurs inculquées, restèrent gravés dans la mémoire d'Anguerant.
" Maître..." Risqua t-il.
Il se retourna, et posa un regard chargé de douceur sur lui. L'étrangeté de cet acte lui fit quelque peu perdre ses moyens. C'était le moment, le moment de savoir pourquoi. Pourquoi lui ? Pourquoi tuer toute sa famille pour un si petit résultat.
" Pourquoi ?" Demanda t-il, incapable d'oser quoique ce soit d'autre.
" Alors tu n'as pas compris la leçon la plus importante, Ombre. Toutes ces pertes, tout ce gâchis, pour rien." Devant le regard embué du garçon, il continua. "La justice n'est pas toujours celle qu'on croit. La vérité, n'est pas la version d'un fait la plus répandue. Toi-même, tu eus comme projet de me tuer. Et tu répugneras de le faire sur une victime innocente. Cela change t-il quelque chose au fait ? Mon garçon, si j'en suis arrivé là, c'est parce qu'ils ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. C'est donc avant tout eux les coupables. Oublie cette conception ridicule du bien et du mal. Hôte toi de la tête leurs codes et leurs valeurs. Seule ta personne compte. Seul notre dessein, le projet d'un monde où la justice est personnelle compte. Sois sans pitié, mais sois juste avec toi-même. Ignore les codes."
La fois suivante où il eut des nouvelles de son maître, il apprit qu'il s'était fait décapité par des Luskanniens, prit en traître.
CHAPITRE 4 : Epilogue et Préface
La lune éclairait le cimetière d’une lueur jaunâtre ce soir là. Le vent balayait faiblement les feuilles mortes d’automne, amassées dans les coins. Si l’on tendait l’oreille, on pouvait entendre le croassement lugubre des corbeaux, perchés dans les quelques arbres dépenaillés qui bordaient le chemin en terre battu, serpentant entre les stèles et les tombaux. Ce soir là, on pouvait sentir des regards sur sa nuque, tapis dans la nuit, des êtres vous observaient. C’était certain. Ce soir là, l’un des tombeaux était mal fermé, et la grille semblait se plaindre doucement quand le vent la faisait tourner sur ses gonds ancestraux. Au dessus du marbre finement ouvragé, un plaque d’or indiquait à quiconque osait s’aventurer plus loin s’exposait à la terrible malédiction des Ourb-Ack, famille soit disant très puissante, et ce même dans le trépas…
Pourtant, pour les plus fines ouïes, on pût entendre une plainte régulière et subtile qui s’échappait du monument. Loin, très loin en dessous, au-delà du trompe l’œil, de la fausse à pieux, des flèches empoisonnées et de la porte scellée, se trouvait effectivement une forme, rabougrie, qui se tenait la tête, en se balançant sur ses genoux. La minuscule pièce pouvait à peine contenir la forme recroquevillée sur elle-même. Dans ses mains noueuses et décharnées, il tenait un bout de tissus moisi et décoloré. Il pleurait, tenant contre son sein le chiffon.
- Pourquoi, répétait la chose sans arrêt, pourquoi nous avez-vous quitté ?
Ombre, réduit en cet état par la faute de tous ces chiens de Luskanniens, se ressaisit, déposa le chiffon sur l’autel, et s’extirpa de la pièce dissimulée et remonta à la surface. La cape sombre en loque frottait sur ses chevilles nues, protégeant sa frêle mais grande personne du vent automnale. Ses cheveux coupés très ras et ses yeux cernés de profondes cernes faisaient de lui un vrai fantôme, au milieu de ces tombes. Il claqua de la langue, et un robuste molosse vint se tenir près de lui, à pas de loup. Tous les deux partirent vers la foret qui cernait le cimetière. Oui, un jour, il obtiendrait vengeance. Il trouverait les fous qui osèrent toucher à son Maître et il les tuerait tous. Puis, il les lèverait de nouveau, pour les tuer une seconde fois.
Des grilles, on pouvait voir cette ombre se faire engloutir par la forêt sinistre. On pouvait deviner sans peine son pas déterminé, son aura emplie de haine, et sa soif de justice...
La forêt menait en Luskan...