[Morte Rp][Prêtre][H] Ephren En'Kalaay

Citation :

Nom du compte joueur forum : Nespresso
Nom du compte joueur module : Nespresso
Nom du perso : Ephren En'Kalaay
Race : Humaine (Chondathienne)
Age : 28 ans
Alignement : CB
Religion : Seluné
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Prêtresse 25
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Ecoles de prédilection épiques [Divination] / [Enchantement] ; Domaines Bien et Voyage
Langues : Commun, Chondathan, Céleste, [Une autre à venir avec en jeu je pense]
Familier/Compagnon animal : /
Ennemis jurés : /
Trait de Caractère : Douce, pieuse, parfois difficile à cerner, empathique, peut paraître tête en l'air... a une autre vision de la réalité des choses (xD).
Description physique : Vêtue la plupart du temps d'un capuchon vaporeux, son visage n'en est pas forcément masqué et rayonne de douceur. Son corps fin, certains diront frêles, est caché sous une robe de culte aux couleurs de la Lune. Sa masse rituelle n'est jamais bien loin, la plupart du temps dans une besace de voyage, à proximité de ses livres de prières et autres symboles étranges des Mystères de Seluné.


Caractéristiques :
FOR : 12
DEX : 12
CON : 10
INT : 12
SAG : 16
CHA : 14

BG à venir !

Voici ma vingt-sixième année passée, et la Dame de Lune m'a fait grâce d'une de ses visions. Je m'empressai de rapporter cette nouvelle dès le petit matin à notre Mère Gardienne, responsable de notre Retraite des Monts Etoilés. Celle-ci m'offrit alors une attention que j'avais rarement pu partager auparavant, si ce n'est quand j'entrai dans le noviciat dès mon plus jeune âge. Me parlant de ce Don merveilleux que Seluné m'avait fait durant cette nuit de pleine lune, elle me recommanda trois choses.
La première fut de conter par écrit mon noviciat dans notre Retraite d'Argent, afin de laisser trace écrite de tout ce que j'y appris, et ressentis, afin que le témoignage personnel de ma Foi reste gravé dans les annales de ce lieu pieux. La deuxième fut de réfléchir à l'avenir que m'avait fait entrevoir Seluné, car chacune de nous doit savoir découvrir l'infinie beauté des toiles toujours changeantes des constellations, et ainsi voir derrière des visions que certains qualifieraient d'obscures, toute la clarté de la lune derrière les nuages. Enfin, de faire un choix quant à cet avenir qui m'ouvrait ses portes... voir dans cette vision la porte de la Retraite qui s'éloignait derrière moi, ou rester derrière, à l'abri dans notre Retraite pour ma vie entière.
Aucun ordre ne me fut donné, une entière confiance en ma personne me fut accordée, car Seluné m'avait choisie en cette nuit.



Je m'affaire donc à ma première tâche en cette journée, après avoir couru dans toute la retraite à la recherche d'encre de seiche et de velin. Je dus en emprunter à notre Soeur Peintre, qui réussit si bien à croquer la nuit étoilée.
Mes premiers souvenirs sont encore vagues, mais l'on me raconta lorsque l'âge s'avança, les conditions de mon arrivée dans notre si belle retraite. Bénie soit la Déesse de m'avoir guidée ici, et d'avoir accompagné la main de mes parents. En effet, ce sont eux qui me laissèrent aux portes de la Retraite d'Argent, construction fort ancienne au coeur de la Haute Forêt, sur la plus haute montagne des Monts Etoilés, là où Seluné nous baigne de sa lueur bienfaitrice. La raison pour laquelle ils firent ceci m'est inconnue, bien que je puisse supposer que la lente contamination de leur village par des servants de la Déesse Sombre y soit pour quelque chose. Don de ma personne pour s'attirer les grâces infinies de Seluné, ou volonté de me sauver de ce fléau que l'on ne peut voir qu'au moment fatal... les brumes restent encore tenaces sur cet évènement, mais je sais que ma Déesse vénérée les dissipera lorsqu'elle le souhaitera.

Notre Retraite prône les Mystères de Seluné, et c'est une des raisons qui explique son éloignement du monde tumultueux des villes. Nous vivons pour Seluné, et nos rites sont des secrets que notre Vie doit protéger à jamais. Les Mystères auxquels nous sommes initiées englobent les différents aspects de notre Déesse changeante... et si je ne peux prétendre tous les connaître en raison de mon jeune âge, j'ai eu l'occasion d'en partager plus d'un. La ferveur de ces rituels est telle, renforcée encore par ce sentiment bienfaiteur de sororité, que nous parvenons à communier ainsi avec notre Déesse, qui nous borde de son manteau étoilé. Je ne saurais expliquer toute l'intensité de ces rites, et c'est la raison pour laquelle nous devons les garder purs, ne les partager qu'avec ceux de notre Foi qui acceptent cette Voie sacrée. Il en existe d'autres, bien entendu, et j'ai toujours su que la Maison de la Lune sur la Côte était un lieu de dévotion intense, qui renferme des artefacts de notre Dame. Chez nous, nul objet, nulle armes bénie, uniquement notre dévotion pure et affranchie des contraintes matérielles. C'est de la diversité de ses servantes et servants que Seluné gagne sa force, et peut chaque jour sourire personnellement à chacun de nous.

Lors de ces Mystères, j'appris en même temps que les soeurs de mon rang à nouer un lien avec Seluné, un lien qu'il me fut difficile à créer au tout début de mon noviciat. Devant les encouragements de mes mentors, je ne pus que passer des nuits entières à essayer de comprendre ce lien qui devait me lier à cette Déesse qui restait si mystérieuse pour moi. J'apprenais les paroles des Prêtresses par coeur, puis je compris... il ne s'agissait en rien d'une obéissance aveugle, car la lucidité est requise pour se lier. Reprenant alors les bases même de ma Foi, toujours poussée par mes soeurs plus avancées, ou les Prêtresses... je compris que Seluné était réellement à côté de nous, au-dessus de nous, ces étoiles n'étaient pas que des symboles, elles étaient Elle. Cette délicate lumière laiteuse qui baignait la cour de notre Retraite n'étaient pas une manifestation, elle était Seluné. Ainsi je communiai avec notre Dame d'Argent, comprenant, ressentant enfin sa Divine Présence.

Lorsque les printemps s'égrainaient, les mille portes des Mystères s'ouvraient une à une... Sans cesse les Prêtresses nous rappelaient que cette Voie ne s'ouvrait que si notre coeur était tourné vers elle, mais qu'il ne devait en aucun se fermer à d'autres Voies. C'est ainsi que certaines de mes soeurs se tournèrent vers l'Art, évoluant parallèlement à nous, mais en aucun cas l'une ou l'autre ne se sentait exclue. Nous étions ensemble novices de la Retraite, égales devant Seluné quelque soient nos réussites, nos échecs.
Ma Voie fut de continuer dans les Mystères, et c'est avec sérénité que je l'empruntai. Jamais cette sérénité ne me quitta, et je réalise qu'elle demeura toujours aussi forte qu'en ce jour d'introspection.
Chacun des Mystères m'apportait une nouvelle compréhension du monde, de plus en plus consciente de l'omniprésence de Seluné, et de son omniscience.
Son omniscience... Seluné voit tout de ce qui se passe sous ses rayons d'argent, et tout ce qui passera sous ceux-ci. Et dans sa divine bonté, Seluné nous offre quand elle le juge nécessaire, et si notre lien est suffisamment étroit, la capacité à lire ses messages disséminés dans ses constellations bénies. C'est ainsi que mon lien allant de l'avant, je pus au fur et à mesure que ma vie défilait, comprendre de mieux en mieux ces messages qu'elle nous prodigue : visions, lecture des astres, décryptage mystique, tels sont les arts qu'elle nous apprit à connaître, par l'intermédiaire de ses servantes plus âgées qui nous guidaient dans cette Voie.

Les Mystères furent pour moi le reflet de ma vie dans cette Retraite. Au fil de mon apprentissage de ces rites secrets, mon lien se nouait avec notre Dame d'Argent, et j'apprenais à la connaître chaque nuit davantage sous le ciel étoilé qu'elle nous offrait, comme un doux sourire d'encouragement.


Si mon noviciat fut de cette façon fort mystique, et j'en rends grâce à notre Mère Gardienne, il n'en omit pas pour autant les dogmes et apprentissages plus "concrets", si j'ose dire. Régulièrement l'enseignement religieux nous permettait autant de nous réunir, que d'acquérir un bagage culturel nécessaire à la compréhension de l'influence de Seluné sur Féérune, car un esprit naïf ou simple ne peut espérer entrevoir toute la magnificence de la Déesse.
C'est lors de ces enseignements communs que nous pouvions nous réunir comme je l'ai dit, car chacune, et ce malgré nos différences dans les voies de prêtrise, nous nous trouvions égales devant ce que nous apprenaient nos intructrices. Nous apprîmes chacune à notre niveau les prières conjurant notre Déesse de nous donner le pouvoir mystique d'arrêter l'adversité, de calmer les velléités, et parfois lorsque la situation l'exigeait de donner à l'esprit d'autrui la force insoupçonnée de se tourner vers une Quête de l'intérêt de notre culte, prière particulièrement efficace que l'on nous recommanda d'utiliser avec sagesse et nécessité. Ces moyens de contrer le Mal avant qu'il ne fasse son vil labeur étaient les rayons d'argent permettant de bâtir sa cage... car mieux vaut un un mal hors d'état de nuire, qu'une mort quelle qu'elle soit, quitte à ce qu'il soit privé de ses capacités le temps d'écarter le danger. Ce que certains appellent les enchantements, envoutements, étaient ainsi l'arme que nous offre Seluné, pour ne pas causer le Mal là où il n'est point nécessaire, mais également la porte pour la rédemption à l'adversité qu'il nous appartient d'ouvrir.



Je pense avoir suffisamment résumé mon noviciat pour que les plus jeunes soeurs de la retraite puissent s'inspirer de mon exemple afin de tailler leur propre route dans les brumes qui sont le propre de la Vie.
La deuxième requête de notre Mère Gardienne était de réfléchir sur un choix.
Resterai-je à jamais auprès de mes soeurs, me rapprochant dans cette retraite de la Déesse chaque nuit davantage, guidant les jeunes novices dans la voie qui leur est propre ? Ou alors déciderai-je de partir de ce lieu saint, pour parcourir le monde et dissiper les ténèbres qui ôtent parfois la vraie perception aux gens de Féérune ?
Mon choix fut difficile. Mais je le pris, sachant intimement qu'il était le bon. Il n'y eut nulle balance, il n'y eut nul jugement de ma part, je le savais. Et il m'apparut lors de cette retraite méditative que je le savais depuis toujours, Seluné m'en avait fait don depuis l'instant où j'avais franchi les portes de notre demeure sur les montages. Ma future vie était dans le voyage... Je me devais de répandre la Foi là où elle se masquait dans les zones d'ombres qui se forment sur Féérune, je devais apporter l'espoir où il disparaissait, et je devais être celle qui dissipe les nuages tentant vainement d'étouffer la lumière bienfaitrice de notre Sublime. Aucun sentiment d'obligation, car ce fut un choix plein et entier... le choix de ma vie, ma place était là : partout.

C'est alors qu'allant voir notre Mère Gardienne, et toujours avec cette sérénité ni plus forte, ni moins forte qu'un autre moment, j'esquissai une mine satisfaite. Alors elle me désigna les lourdes portes ornées de pierres de lune de notre Retraite, et m'encouragea à les franchir de quelques paroles suffisant à elles seules à me donner un espoir immense. Elle savait, elle connaissait mon choix avant même que je ne le prononce, cela n'était ni dû à ma mine, ni à un quelconque subterfuge. Elle savait, et c'est tout ce qui importait, Seluné lui avait sussurré à l'oreille... il y a un instant ? Il y a dix ans ? Vingt ans ? Ceci était, et resterait, un Mystère.

Merci d'avoir pris le temps de traiter mon bg ! Je fais les ajouts tout à l'heure, mais je tenais juste à répondre de façon hrp à tes remarques.
Mon personnage est d'un enseignement de Mystères, un peu comme les cultes antiques du même nom, c'est la raison pour laquelle j'insiste davantage sur le mystique, et beaucoup moins sur le martial. Il est vrai que j'aurai un don orienté vers le combat (science du critique), mais ce sera à vrai dire le seul étant donné que je compte bien plus sur la persuasion (talent épique persuasion) que sur ses capacités martiales, elles seront relativement "faibles" car je vois mal un prêtresse de cette veine se promener dans un harnois par exemple.

Je vais néanmoins essayer de développer un aspect symbolique pour la masse, l'arme de la déesse, à travers son maniement pour insister sur ce côté du dogme (arme du dieu) que je n'ai pas traité. Si c'est vraiment la maniement martial que tu veux que je développe, n'hésite pas à le signaler, je corrigerai en conséquence.
Et pour les domaines, j'avais essayé d'introduire celui du voyage vers la fin, mais c'est vrai que je n'ai pas abordé les pouvoirs divins qui résultent de ceux-ci.

Si la diversité de nos croyants donne cette force à l'ensemble du culte, beaucoup d'éléments font que nous nous reconnaissons sur des rites communs, par exemple. C'est ainsi qu'il me faut parler d'un des rites les plus sacrés de notre religion, que la divine Seluné nous a accordé pour protéger Toril des dangers qui rôdent, pour faire fuir les vermines tapies dans l'ombre, attendant une proie innocente pour répandre le mal sur ces terres : l'Appel de la Seconde Lune. Plusieurs fois ai-je eu l'occasion d'y participer, à divers niveaux car mon jeune âge au début de mon noviciat ne me permettait de cerner toute l'intensité de ce rituel sacré, mais toujours cette ferveur sans précédent pendant cette nuit m'a envoutée.
Nous faisons appel à des Eclats, planaires au service total, au dévouement complet, pour notre Vierge Lunaire, les priant de nous aider à vaincre les renégats et servants de la Déesse Noire, que son nom soit honni. Il s'agit véritablement d'un aspect de notre ferveur que de savoir faire appel à ces planaires pour ce rite, et si nous pouvons également quérir l'aide d'autres habitants d'outreplan par nos prières ferventes, nous savons que le Bien gagnera toujours à être servi par des êtres totalement dévoués à cette cause. Evidemment, notre lien est tellement particulier pour ces créatures à la Foi si intense, que nous développons de cette façon la faculté mystique de repousser les planaires servants de plus noirs desseins, afin de les renvoyer dans leurs domaines de mal et de ténèbres.

Les Eclats peuvent ainsi nous aider pendant une nuit à combattre les engeances maléfiques de Féérune, et plus particulièrement, et comme je l'ai écrit, les servants de Shar, la jumelle maudite. Pendant cette courte période, notre Foi devient notre unique détermination, et menés par ces créatures bénies, notre Masse devient l'outil sacré de la volonté de Seluné. Car parfois d'autres alternatives ne sont plus envisageables, et la protection de l'humanité doit passer par des actions de ce type. C'est alors que ce que nous faisons au minimum dans notre vie quotidienne, nous le faisons librement cette nuit-ci, car l'appui des Eclats nous donne la force d'être les bras de Seluné, les bras qui ôteront du chemin des gens de bien ces suppôts maléfiques. Et la Masse d'armes, arme divine, est ainsi notre second lien à la déesse.
Car changeante est Seluné, et parfois son doux sourire se meut en tristesse infinie, ou en farouche détermination lorsque son arme est dans sa main.

C'est durant ces rites que nous aidons nos champions sacrés également, grâce à ce que certaines de mes soeurs, moi y compris, avons développé lors de nos voies communes... nos bénédictions pour amener nos groupes que la Foi a rendu invincibles, dans les ténèbres insondables. Nous ne pouvons perdre une seule heure de la nuit, et c'est durant celle-ci que nos bras doivent faire leur office, qu'ils doivent écarter le mal de tout sillage. Ainsi, nos pouvoirs nous permettent de les amener directement, via des prières diverses et spécifiques, sur le théâtre cruel des affrontements. Les routes que nous parcourons chaque jour deviennent des raccourcis vers les lieux où naissent les engeances sharistes, grâce à nos facultés mystiques. Mais là où nous pouvons faire des routes les voies vers les endroits où notre Foi s'accomplira, nous pouvons aussi faire que ces routes soient des sentiers ardus pour ceux qui nous maudissent, pour ceux qui en appellent à leur Noire Déesse de nous faire disparaître dans les limbes. Nous tâchons de dégager les voies de tout un chacun de bonne volonté, afin que son aube soit claire... mais nous avons appris à dégager nos propres chemins, physiques ou rêvés, afin de répandre le Bien. Si Féérune était un corps qu'il nous fallait apaiser, nous aurions alors de l'influence sur ses veines pour nous y déplacer plus facilement ; car la vie est un voyage, et nous existons pour rendre ce voyage serein sous la Lune protectrice, jusqu'à une aube prospère pour tous.







(Voilà, j'ai essayé de développer la Masse dans le cadre du rituel des Eclats, en insistant plus sur l'aspect combattif qu'apporte le maniement d'une telle arme. En fait si j'avais cité le don, c'était surtout pour répondre au cadre de bg, et préciser qu'il ne s'agissait pas de "arme de prédilection", mais de "science du critique".
Pour les domaines, le domaine du bien est expliqué dans la première partie du bg, notamment avec le sort de contrat et la capacité à repousser les extérieurs ; le domaine voyage à la fin avec la facilitation des voyages, ou le contraire, et la métaphore vie/voyage)

*Fait des signes ! ^^*

Merci

Le Nord de la Côte des Epées est une région souffrant de multiples cicatrices, où les ténèbres ne se sont que trop infiltrées dans les coeurs meurtris des désespérés. L'on m'a prévenue par l'intermédiaire de la lyriste Amélia, qu'un de nos cultistes d'Eauprofonde serait présent dans cette ville de Luskan, tentant également de repousser le Mal dans ses retranchements. Il me faudra le rencontrer au plus tôt, pour reformer la constellation brisée.

Ô Seluné, que mes efforts ne soient qu'un prélude vers un avenir d'argent pour ces habitants soumis aux forces obscures !


- Deux brigands
C'est dans la forêt de Luskan, endroit fort mal fâmé, que je me fis prendre en embuscade par un orque du nom de Krazos l'Invincible. Tentant, vainement, d'apaiser sa colère et son agressivité, je dus me résoudre à lui donner la bourse que j'avais gardé afin de payer l'auberge pour une semaine. Peu importe, car la vie de voyage est autrement plus intéressante, et mes pieds seront conduits par ma Déesse, puisse-t-elle être à jamais.
Deux brigands firent alors leur apparition, souhaitant visiblement que l'orque massif s'en aille pour leur laisser leur terrain de chasse libre. Bien entendu, l'affrontement faillit mal tourner... et la malnutrition de ces pauvres hommes n'allait pas en leur faveur. Je les rejoignis alors qu'ils repartaient, dépités, et leur prêchai la parole divine, instillant en leur coeur l'espoir et la volonté de braver les écueils qui jonchent leur longue route. Ils ne seraient plus bandits, ils seraient honnêtes, dans la lumière d'argent de notre Dame à tous.


- Créature d'ombres

Sur la place de Luskan, alors que je tentai de dissiper les brumes de l'alcoolisme d'un jeune homme saoûl, une créature féminine apparut comme par enchantement, entourée d'ombres mouvantes. Je reconnus de suite la marque de Shar étreignant celle qui lui servait de corps, et je me mis à essayer de la repousser, usant de mon aura sainte, que notre Dame d'Argent me confère. Bénie soit sa générosité et sa confiance envers sa servante.
La résistance était farouche, très forte, et elle m'épuisa rapidement... je ne pus que la repousser de ma personne, et grâce soit rendue à la Jumelle Etoilée, elle ne tenta rien de physique contre les habitants de Luskan, instillant par des paroles insidieuses le doute dans l'esprit de certaines personnes lui parlant, cependant. Seul le Conseiller Mender et un paladin de Heaum eurent le courage de lui faire face, et je m'étonne encore que la bande d'aventuriers restée en arrière ait regardé cette situation critique comme l'on écoute un barde en soirée. Je me demande si leurs esprits n'étaient pas envoutés, et je crois préférer cette solution au fait que leur passivité leur fasse admirer une créature de Shar avec un immobilisme effrayant.


- Discussion avec un ennemi

C'est en pleine journée que je rencontrai un homme muni d'un balais à Luskan, voyant son air réjoui, je m'empressai de le féliciter d'avoir trouvé sa voie dans le labyrinthe obscur des choix d'activité. Nous discutâmes quelques minutes, et je lui proposai alors de lire son avenir, afin de l'encourager à poursuivre son chemin sous les étoiles de Séluné.
C'est alors que quelque chose de fort étrange apparut, ses yeux étaient d'un rouge sang alors que ses canines semblaient bien trop grandes pour un être humain. Gardant mon symbole divin à portée de main, j'entamai des conversations bénignes, auxquelles il répondit fort naturellement... je le soupçonne d'ailleurs d'être entré dans mon jeu, par plaisir du danger peut-être. Au fur et à mesure, je compris qu'il s'agissait d'un lycanthrope... de Malar, le Seigneur Bestial. Nous étions en terrain neutre, la soirée était déjà bien entamée, et je ne pouvais créer d'esclandre en ce lieu... lui était dans le même cas que moi. Trêve d'un soir, nous discutâmes de nos croyances, et chose qui m'étonna au plus haut point - mais qui est loin de m'aveugler bien sûr - il ne fut pas borné ou fermé d'esprit. Non, il conversa de philosophie avec moi, de manière ouverte, oubliant pour un temps ses instincts bestiaux.

Nous nous quittâmes, méfiants toujours l'un envers l'autre, et s'il me promit de ne point m'attaquer sur les routes, je ne pus en dire autant de ma part. Malgré cela, chacun peut voir la rédemption dans sa vie, et je m'efforcerai de la lui révéler si l'occasion se présente.

Voyage aux alentours de Luskan

Séluné, puisses-tu entendre ma prière, puisses-tu pencher ton regard d'argent sur les visions de mes pensées, et voir que toujours ta servante sera à ton service, ici ou ailleurs.

Luskan, Luskan, l'on parle bien souvent de Luskan, la Cité des Voiles, la Cité des pirates, des maraudeurs, des filous. La Cité où tout est possible, souvent le pire, rarement le meilleur.
Mais Luskan, c'est également une communauté d'hommes et de femmes qui vivent aux alentours, et qui cultivent le grain qui servira à nourrir les marins de la ville, qui donneront les enfants qui peupleront dans un cycle d'homme cette ville aux trop nombreux recoins d'ombres.

Notre discussion avec la Conseillère de Padhiver Jaï nous donna un espoir supplémentaire, quant à l'étouffement de ces maux naissants. Le Chevalier Damaryan et moi-même lui avons fait part de notre désir de s'établir dans cette cité touchée par les maléfices de la Soeur Ennemie. Elle nous promit son soutien, si besoin il était, mais nous sommes habitués à agir de nous-mêmes, à notre échelle... à échelle humaine, et non avec des bataillons de coeurs aussi purs soient-ils. Il est des batailles qui ne se gagnent que par l'esprit et le verbe. Je leur promis bien évidemment notre aide en retour, toute disposée que j'étais à leur fournir un soutien dans leurs luttes par l'épée, soins, filtres curatifs, et autres.

Mes propos ne doivent être pris comme des rejets de la lame et des affrontements, car le combat est toujours présent. Le monde tel que nous le connaissons est né d'un combat entre notre Dame d'Argent et la Sombre Ennemie, et bien heureusement, Séluné apporta la lumière à nos coeurs perdus... ainsi, comme les plantes, nous gagnâmes le droit de nous grandir, comme les fleurs de nous épanouir, et chaque cycle de renaître.
Mais tous les combats ne se gagnent pas par les armes, non... et comme je l'expliquais il y a peu, le cavalier qui compte sur sa dague pour terrasser son opposant à cheval ne gagnera pas, tandis que l'acrobate combattant un bandit des rues aura plus de chances. Les outils pour vaincre varient, là où les épées des paladins seront utiles, je brandirai la masse, là où la compassion est de mise, mon empathie sera mise à profit.
Ainsi, l'Ordre de l'Epée de la Dame est-il un groupe fort efficace aux armes, possédant l'état d'esprit et la discipline qui sont de rigueur pour cette branche. Il n'est nulle force plus fiable contre la Déesse Honnie que ces hommes et femmes, et je rends grâce à la Déesse d'avoir inspiré cet ordre, cet homme qui a vu son destin dans cette région.

Comme je le disais avant le détour emprunté par mes pensées vagabondes, Luskan n'est pas seulement la ville des guides, des ouvrages divers, ou même des romans thétyriens de jeunes bourgeoises qui y voient la cité de toutes les libertés. Non, les villages alentours sont au moins aussi importants, et constituent ainsi la force vive de la ville, le chant de nos campagnes, l'intelligence de la main (dsl... *pas pu s'empêcher*). Ainsi, connaître Luskan, c'est connaître ces gens qui vivent comme tant d'autres sur cette longue bande de terres partagées entre les espoir fous de dirigeants de cités, le désespoir de monstres et créatures, et l'appât d'aventuriers et errants.
Je décide donc de prendre la route afin de rencontrer ces communautés, et éduquer ceux qui le désirent durant ce périple aux dangers des ombres, aux maléfices que cachent les ténèbres, aussi séduisantes soient-elles. Et le meilleur remède contre la terreur, est l'espoir... Cet espoir, je m'engage, Séluné, à le répandre comme l'on sème le seigle ou le blé, aux vents qui guideront ma route. Chaque grain ainsi semé donnera plus tard des racines à toute personne qui l'aura accepté, des racines qui l'empêcheront de sombrer dans les brumes de Shar, oublié soit son nom à jamais. Chaque grain sera un don en ton nom, une étoile de ta voûte infinie.

Esiloras, Séluné.

Après le rituel

Je comprends enfin la finalité de cette quête que Séluné, dans ta grâce immense et ton bonté infinie, tu m'as confiée. J'ai ainsi pu échapper à ces inepties d'hommes souhaitant ne pas rejoindre les Dieux, feintant avec la mort et se moquant ainsi ouvertement de leur toute-puissance. Heureusement pour lui, son prestige lui a permis d'accomplir la quête de sa vie en profitant de ses relations... il faudra que je médite sur la valeur de la mort, et sur les différentes morts. Car s'il croit avoir ainsi échapper à leur justice, il n'a fait que gagner un sursis, et les Dieux sauront utiliser son nouveau réceptacle à leur guise.
L'ont-ils laissé faire à dessein ? Nul ne peut le savoir, car nous ne pouvons deviner leurs volontés.

Tout cela pour dire, que mon voyage dans les villages alentours fut productif, à l'humble échelle que je représente, mais pour le rayonnement de ta divine bonté.
Je pus ainsi rencontrer une prêtresse, d'un culte qui est en de bons termes avec le nôtre, aussi différentes soyons-nous. Je gage que de notre entente naîtront des étoiles qui éclaireront enfin ces mares sombres tâchant cette région.
Mais surtout, c'est une arpenteuse des bois que tu as envoyé vers moi, c'est pourquoi j'acceptai de l'aider sans aucun hésitation. La Constellation de l'Ours (dont la dernière étoile - l'Epée du Nomade - cachée était bien un signe de ceci d'ailleurs) n'a donc en aucun cas menti, et comment cela aurait pu être possible car tu gouvernes aux voiles scintillants de l'horizon, qui éclairent la nuit noire.

Elle se présenta comme Sana, protectrice des forêts de la région, son accoutrement n'avait rien pour infirmer ses dires, car son arc était bien pendu en bandoulière et son carquois à moitié rempli.
Elle m'avoue après quelques hésitations, qu'elle avait été infectée par le mal insidieux de la lycanthropie, par un loup-garou. Je discutai en sa compagnie, pour m'assurer que là était son choix plein et entier, car tu ne saurais accepter une décision forcée dans ce cas-là, Séluné. Je fus convaincue et alors le rituel que tu as pu observer fut commencé, pendant lequel elle dut prendre sa forme animale, sauvage et bestiale... bien que ton regard bienfaisant l'ait empêchée de succomber à la haine et à la soif de sang. Grâces t'en soient rendues.
Je tâcherai de répertorier cette cérémonie, ainsi que d'autres, afin de servir de jalons sur les routes de futures disciples qui croiseront la mienne. Malgré toute ma ferveur, celui-ci m'épuisa en m'ôtant toute force, et je dus rentrer avec l'aide de Sana, qui venait de franchir un cap dans sa vie... que nous espérons toutes deux meilleure et éclairée.

Je vais donc cesser l'écriture, car même celle-ci m'est douloureuse au poignet. Mais je ne pouvais me résigner à ne pas coucher ceci par écrit, afin de te rendre hommage chaque fois que je lirai ceci.

~ Tu es aux cieux au-dessus de l'Humanité, et tu resteras sa gardienne pour l'éternité. ~

Depuis mon départ du Sanctuaire des Monts Etoilés... Non, en fait, je ne commencerai pas par là.
Disons que depuis relativement beaucoup de temps (mais beaucoup de choses sont relatives par ici, le monde est différent), je caresse la douce idée d'écrire un texte saint. Chaque servante quand elle s'en sent prête, quand elle dispose d'assez de temps pour cela, quand elle a vécu suffisamment de choses pour avoir confronté ses Sagesses à la dure réalité de ce monde (qui est très différent, mais je l'ai déjà dit), peut alors écrire son expérience et ses visions afin que chaque être baigné de la divine lueur de Séluné puisse s'éclairer davantage des Enseignements de ses prédécesseurs.
Je songe aux Pages d'Argent, recueil toujours ouvert de siècles de textes de prêtresses et prêtres de notre Dame d'Argent. Point de vantardise, car j'y vois là ma voie, aussi simplement que cela puisse paraître. J'ajouterai à ma modeste échelle quelques Pages à ce recueil sacré.

Ainsi ma quête sacrée commencera :
Les Pages d'Argent - Sagesses selon Ephren.

Citation :

Pages d'Argent - Sagesses selon Ephren

Dit premier

Car l'on ne saurait laisser de côté une lecture, les écritures qui suivront sont autant historiques que symboliques. Rien n'est dû au hasard, et donc rien dans les évènements de l'histoire ne pourrait être un simple fait fortuit, indépendant d'une quelconque volonté divine ou personnelle.
Le pélerin ne saurait donc concevoir qu'on ne voit en ces lectures qu'une histoire stérile et sans aucun sens, car tout a un sens.
Le pélerin ne saurait donc concevoir que ces écritures soient fausses car elles sont la réalité.

Si chaque chose de ce monde est écrite, cela ne signifie en rien que nous n'avons aucun libre-arbitre. Car il est un élément essentiel pour la constitution de l'histoire que chaque homme puisse choisir son destin, celui-ci n'est que rarement dévoilé et c'est un don de savoir lire les signes que nous envoie Séluné quant à celui-ci.
Un destin s'écrit du moment qu'on le choisit, du moment qu'on emprunte une voie et pas l'autre.
Les choses sont écrites, et s'écriront toujours au fur et à mesure que notre monde avance.
Les choses sont écrites, mais rien n'est écrit d'avance.
C'est l'oeuvre des dieux de tenir les fils de nos destins, c'est l'oeuvre de Séluné de régenter cette Trame infinie.

Si nous parlerons du destin plus tard dans cet enseignement, nous effleurons ce thème pour expliquer la teneur de ces écrits. Les histoires sont le destin d'hommes et de femmes saints, qui ont choisi leur destin et qui ont placé leur foi entière en Séluné. Les enseignements sont les conseils pour choisir son destin avec sagesse et ne jamais frayer avec de mauvais chemins.

Ainsi est le dit premier de ces Sagesses.

Citation :

Pages d'Argent - Sagesses selon Ephren

De la Genèse

Beaucoup se demandent, et se demanderont encore, comment sommes-nous nés, au tout début ? Comment avons-nous été créés ?
Si certains philosophes cherchent à vous convaincre que l'oeuf est arrivé avant la poule, ne les croyez point. Car nous sommes tous nés de la puissance créatrice de Séluné.

Séluné dans sa lutte acharnée contre la Jumelle Sombre, a créé la Vie, a créé tous les autres Dieux qui nous regardent aujourd'hui. Et c'est pour cela qu'elle ne peut mourir, car elle est la puissance créatrice incarnée, qu'elle tisse nos destins comme elle a autrefois façonné nos ancêtres.
Et nous voyons alors toute l'importance de la féminité dans la Création. Du combat de deux femmes sommes-nous tous créés, la première naissance. Alors nous voyons la futilité d'une question comme celle de la poule et de l'oeuf, quand nous avons une mère divine comme Séluné. Il est dit qu'elle est au commencement, nous savons qu'elle est partout et toujours, car elle ne saurait être l'objet des caprices du Temps.

Séluné est donc l'incarnation de ce à quoi nous devons toutes tendre, servantes, vers la Création. Ainsi les femmes ne doivent être bridées dans des carcans sociaux qui inhibent leurs qualités, mais doivent être à l'instar des hommes, leurs compléments parfaits, être libres et exemptes pour apporter la plus grande contribution à la race humaine.
Alors les desseins de Séluné seront faits, et les Hommes vivront un âge d'or.

Si certains ont dit par bonté que libres, les femmes domineront les hommes, que l'on sache que c'est faux. Car les femmes ont l'instinct protecteur et créateur, non dominateur. Pour dominer, il faut quelque chose que l'on ne possède pas et l'esprit haineux.
Si l'harmonie est rétablie entre femme et homme, alors rien ne manquera à chacun, et la domination n'aura plus lieu d'être, car le manque aura disparu. Cela toujours en raison de la complémentarité parfaite des hommes et des femmes qui feront bénéficier à tous de la Création féminine.

Les choses n'ont pas été parfaites dès la Création, car la Jumelle Sombre a également agi contre l'humanité, en cherchant à instiller la perversion dans l'esprit des créations de Séluné. Alors les instincts se sont assombris, parfois installés durant les millénaires d'état sauvage que certains des nôtres ont vécu, bien que la civilisation ne soit pas exempte de ces perversions, bien loin de là.
Il nous appartient de lutter contre ces ombres afin de rétablir la beauté de la Création de Séluné. Il nous appartient de poursuivre le combat divin sur terre pour enfin entrevoir la Perfection de la Genèse de Séluné.

Citation :

Pages d'Argent - Sagesses selon Ephren

Chant de naissance à Andien

Aÿi eina'eln masaw "Andien"
Fils de ta mère, fils de Séluné,
Andien, ton nom soit béni,
Toujours et encore.

"Andien" amis, "Andien" amas,
La mélodie s'envole avec tes premiers cris
Elle rejoint ton étoile, ton guide,
Elle te montre ton chemin de vie.

Imeïs alay, alay "Andien"
Puisses-tu la suivre,
Car toujours elle t'accompagne
Si tu doutes, lève les yeux.

Et, fils de Séluné, regarde,
Ton étoile, la fille de Séluné.
C'est ta soeur, c'est ta pureté,
Ne laisse aucun nuage la voiler.



Voici ce qui fut chanté à Andien, Etoile d'Argent du passé, lors de sa naissance à Boislune. Voici ce qui parfois est chanté pour la naissance d'un enfant d'une servante de notre Dame d'Argent, pour que son destin soit sous les meilleures auspices. Deux priantes doivent ainsi se partager les strophes, dans un canon pur et apaisant, veillez à ce que l'illuskan ne soit écorché, car alors le chant perdrait de son influence protectrice en brisant l'harmonie fervente.

Rituel de la Seconde Chance.

Une rune pour la Libération.
La rune sera simple et gravée à l'aide de galets poinçonnés préalablement. Avec soin, chacun représente une des vingt-huit formes de la Lune qui nous apparait au ciel chaque nuit. La dimension symbolique et pieuse de cette configuration est évidente, mais elle est également un moyen de rendre efficace ce rituel en en appelant à la Toute-Puissance protectrice de notre Dame à toutes.
Par cette représentation de son cycle entier, celles qui seront concernées par le rituel pourront ainsi voir de nouvelles portes s'ouvrir à elles, car leur temps de malheur sera passé, leur temps de souffrance révolu. Par la rune qui sera tracée par les galets, elles franchiront les portes de l'oppression.

Une rune pour la Punition.
Celle qui sera concernée par celle-ci subira le courroux juste de Séluné, car elle répand le Mal à autrui. Son crime n'est pas seulement d'être elle-même corrompue, mais de semer ces graines de souffrance sur son chemin, dans un cercle vicieux, dans un cercle d'abimes.
Alors elle sera punie, et devra réparer le fruit de ses maléfices. Car il n'est plus dur de soigner les maux que l'on cause, elle n'en sera que plus rédemptrice.
Celle-ci sera inversée par rapport au premier symbole, car son effet sera inverse. Si l'apanage du premier sera la libération, la punition sera celui du second. Si à autrui le premier fera référence, le second se portera sur cette personne.




Prière préalable.

Ô Séluné, fasse qu'elles retrouvent leur Chemin de vie,
Qu'elles vivent de nouveau une existence paisible,
Ou qu'elles la découvrent si tel ne fut jamais dans leur souvenir.

Ô Séluné, fasse que cette personne subisse le châtiment juste,
Celui qui la punira de ses trop nombreux maléfices,
Celui qui la condamnera à payer le prix de son crime.

Oui, Grande Dame des Cieux, je t'en prie et vois en mon coeur,
Car ce n'est pas la vengeance qui m'anime plus que la haine,
C'est la révolte, et le souhait profond d'aider celles dans le besoin.

Que la misère ne soit plus sur elles, ni la souffrance,
Que l'injustice soit un jalon de leur passé,
Qu'il les inspirent, qu'il les poussent à faire le Bien.

Entrevue à Targos : Noire Zenythrie Atrerian

Il arriva, ce sbire bainite, il arriva tout fier et bien fringuant, dans la nuit étincelant de sa lueur rouge. Alors contemplant la place, comme je contemplais les étoiles, il se mit à chercher une Ephren.
Dame Ephren ! Dame Ephren ! Ces mots résonnèrent en moi comme une incantation, oui c'était moi. Et je portai alors mon regard sur lui, je savais qu'il était à ma recherche car la Constellation de l'Epée Tordue était à son troisième décan au-dessus de son visage.
Les cieux ne pouvaient être plus clairs, non. Non, non et sans équivoque.

En réalité, je ne l'écoutai pas, je le voyais comme la porte qui ouvrait de nombreuses routes dans un destin que Séluné m'avait choisi. Sans crainte alors je suivis ses pas ferrés sur le dallage usé de Luskan, tentant de nouer la conversation avec cet être renfermé. Les sentiments et émotions étaient en lui emprisonnés, comme l'on fait pour les esclaves... après tout, y a-t-il une différence.
Le bateau fut finalement pour lui une meilleure solution. Les nuits à supporter ma présence lui apparurent très certainement comme insupportables, le navire lui permettrait de me garder à l'oeil mais de loin. Soit, qu'à cela ne tienne car les marins furent compréhensifs devant mes prêches... les étoiles dans la nuit n'étaient-elles point leurs seuls repères, leur seule carte immuable et à la fois toujours changeante ? Faire confiance au changement, avoir foi en le Cycle divin des cieux.

Nous arrivâmes à Targos.
Terre stérile de neige et de pierre, soldats tout aussi stériles de plastrons et d'épées, l'endroit apparaissait quasiment ... lugubre, oui, sans une once de vie. Ils étaient comme la mort qui s'abattrait sur eux un jour au service de leurs maîtres, ils l'attendaient, et semblaient presque l'avoir atteinte. Cet endroit ne me plaisait guère, mais je compris que c'était une prêtresse au nom qui m'était connu, qui avait souhaité me rencontrer. Soit, Séluné a choisi ceci pour moi, et je suivrais son épreuve.
J'accompagnais alors mon compagnon de voyage dans le temple cyclopéen de Baine, les poings de granit étaient posés minutieusement selon des axes étudiés, dominant les visiteurs de leur taille écrasante, les piliers soutenaient de la même façon une toiture entièrement de pierres qui ne laissaient place à aucune voûte ni vitrail. Ce lieu était l'incarnation du principe, de la rigueur, de l'Ordre. Mon bâton toujours tenu vibra quelques instants, mes doigts tremblant sous l'effet du sentiment à l'entrée du lieu sacré, et quand mon regard se porta sur lui, fidèle symbole de foi, il n'était plus auréolé de la moindre once d'argent alors que la Nuit m'avait accompagnée lorsque je pénétrai en celui-ci.

Devant moi se présentait Sylmen Atrerian, Noire Zenythrie de Baine, engoncée dans son armure complète garnie de piques et enchâssée d'obsidiennes. Elle semblait à sa place dans ce décor infernal, se tenant droite devant l'autel du Tyran, suivant une parfaite symétrie entre les éléments architecturaux de l'ensemble... elle apparaissait réellement comme le centre de ce temple, comme le point immobile capable de lui donner vie, d'animer les principes dont le lieu était garant.
Courtoise, mais sèche. C'est ce que j'aperçus alors qu'elle m'accueillait dans l'endroit, quand ses lèvres que je devinai autrefois douces, prononcèrent les premiers mots à mon attention. En réalité je n'entendis pas ceux-ci, ils arrivèrent à moi comme une mélopée portant en elle le ton et le message de la Zenythrie sans son contenu. Il est un état d'esprit où seul ceci suffit pour comprendre, où les mots simples deviennent ... superflus, cela est particulièrement vrai pour les formules définies de salutations.
Oui, elle me saluait visiblement, je lui répondis en inclinant la tête.

Alors la conversation continua, je tâchai de rester calme dans cet endroit béni du Dieu Tyran lui-même, et ce ne fut difficile. Malgré cela, je sentis rapidement qu'il me fallait démontrer une certaine force dans mes convictions. Atrerian était habituée à soumettre autrui à sa volonté, elle savait exiger, oui. Elle savait exiger.
Mais je savais m'exprimer, je savais faire des mots le rempart contre l'oppression, je l'ai toujours su car Séluné imprègne en moi ce sentiment de liberté, cette communion avec tous ceux qui la chérissent et qui la défendent.
Atrerian n'exigerait rien de moi, car ma décision serait voulue.
A côté, plusieurs idées me vinrent à l'esprit, visant à empoisonner le rituel qu'on me demandait, à le désacraliser ou le pervertir pour ces séides de la Main Noire. Je trouvai finalement plus avantageux.

Le repos du prêtre, contre l'appel de son chevalier.
Elle accepta.
Sa présence dans ma cérémonie, contre ma présence dans son rituel.
Elle omit de répondre, cette réponse ne lui correspondait pas. Non, cette réponse vague et trouble n'était en aucun cas son apanage, elle n'avait jusque là jamais parlé en ces termes, toujours usant de phrases explicites au possible, dénuées de tout charme.
Je reposai ma question, consciente qu'il y avait dans ce changement d'attitude, un mimique à la place du coffre. La tension monta, Atrerian n'apprécia pas mon insistance et j'étais parfaitement consciente de toucher au fil qui pouvait me coûter la vie en ce temple. Mais cela ne me faisait peur, là n'était pas ma crainte... car ce fut d'un coup comme un combat entre nos deux personnes.
Les piliers, le plafond, ces pierres froides et stériles disparurent devant l'intensité de ces quelques mots que nous échangeâmes, je la voyais, forte et dure comme le roc, empreinte d'une foi que je n'aurais soupçonné. La servilité n'était chez elle qu'une façade comme chez tant de prêtres, elle n'était qu'un dogme appliquée car il doit l'être... non elle l'était réellement.
Le moment dura une éternité. La réponse qu'elle me donna ne coupa point à la confrontation, bien au contraire, car elle avait également choisi de résister à ma volonté, je dressai alors ma foi pour imprégner mes mots de force, et percer sa carapace, vaincre.

L'affrontement se termina après... je ne sais pas, mais ce fut un brutal retour à la réalité, chez elle comme chez moi, je le sentais dans son attitude subitement matérielle, sa main glissant vers sa morgenstern attachée à son ceinturon, tel le réflexe de l'animal acculé. Je reculai quant à moi, exténuée, ne pouvant arborer cette mine mystérieuse qui est mon attribut, non, la confrontation nous avait mises à jour, dans ce que nous étions réellement. Je crois que nulle ne gagna, si cela avait continué, j'ignore ce qu'il se serait passé. Mon regard se porta vers le soldat à nos côtés, celui qui m'avait accompagnée, son visage était également tendu, comme s'il attendait un ordre de sa maîtresse pour mordre, comme le chien dressé et sans volonté qu'il était.
Atrerian accepta, j'acceptai à mon tour.

Et je repartis, c'est sur ce navire que j'écris ces pages, afin de ne perdre le souvenir de ce moment. Afin que chacune des nôtres sache ce qu'il en coûte de se rendre dans la résidence d'un dieu ennemi. Mais également ce qu'il en coûte de rencontrer une servante Croyant vraiment. Ce n'est pas de l'affection, mais sa foi est remarquable. Nous sommes toutes deux des femmes, nos mères ont été bénies de Séluné pendant leur maternité, nous sommes toutes deux des femmes, et c'est pour cela que je peux respecter sa foi dans ce qu'elle a de pur. La foi n'est pas le chemin, car ce dernier est tout au contraire pleinement blâmable pour Atrerian.

*Morte rp*
(Je ferai un texte plus tard ^^)

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Une nouvelle route, une nouvelle vie, une nouvelle conscience.

J'avais accepté, l'avenir était encore trouble, mais je n'aurais su refuser d'avancer dans ce brouillard. Le pèlerin marche, mais l'indécis s'arrête.
L'homme bainite sur la Place, était peut-être un signe, peut-être. En fait, peut-être que non, à la réflexion. Juste un pion ?
... Ou juste un jalon sur ma route. Un jalon qui m'indiquait quel serait mon proche avenir.

Tout a un sens.

Les Padhivériens l'étaient également. Oui, ils étaient le pendant du jalon de ce bainite, je n'avais choisi ni l'un ni l'autre. Je sentais en eux leur sympathie, mais peut-être.. que cette droiture était le fossé qui nous séparait. Sauf cette mage de la Tour des Capes, j'ai senti sa liberté d'esprit. Puisse-t-elle la garder.
Je ne choisirai ni l'un, ni l'autre. L'eau du torrent est indomptable, et ne peut que se fracasser sur les rochers de son cours.
Alors je n'en avertis aucun, aucun. Un jour ? Oui, un jour peut-être que je le leur dirais, si je suis encore ici. Je voyage, je ne sais si demain sera luskanien, si demain sera d'un autre monde.
La vie est un voyage. La vie, et le reste, aussi.



Le torrent tumultueux finit sa course dans le lac paisible, où l'horizon se veine d'orange et les nuages de pourpre. Alors... la sérénité. La sérénité.

Cette mer m'offrait le même horizon, et peut-être le même effet que ce lac intérieur. Les cris des marins sont autant de bornes qui marquent la route du jour, le bruit de leurs ripailles celles du soir.
La mer, le lac, c'est amusant. La pluie... la pluie, aussi. La pluie qui darde de ses flèches cette mer immense, pacifiquement, pour la nourrir, pour l'aimer. Oui, sûrement.
Le Cycle est divin, le Cycle nous entoure.
Le Cycle, la Vie, la Mort, la Renaissance et la nouvelle vie.
La mer, la pluie, c'est ... beau ? C'est, tout simplement. La Création est belle.






Targos, l'éperon qui se dessine dans la brume de cette fraîche journée de printemps. Un éperon, une roche.
Oui, Targos est une roche, dénuée de vie... c'est la Mort, sans fin, sans renouveau. C'est la Mort, et elle seule, un arrêt dans le temps, une pointe dans l'infinité, un bastion qui tient, qui déchire le voile des saisons.
Targos, c'est là qu'attendait le servant de Tymora. Il aurait enfin le repos, grâce à mon sacrifice. La Vie est la Création, la Vie est pour tous égale... les rites pour le voyage du défunt devaient se faire pour tous, pour que leur renaissance se fasse. La naissance est égale pour tous.

L'escalade est périlleuse, les marches ont encore quelques plaques de verglas. Lisse... lisse, sans prise. Sans prise dans le temps, citadelle défiant les principes de l'univers.
Deux poings brandis avec force en granit, la pierre de l'intemporel. Dans mille ans ils seront toujours là, empreintes sur cette terre, scarification. Ce n'est pas le poing de l'Homme, c'est le poing de la destruction, de l'anéantissement, du vide... du néant.
L'on me fait entrer, impatiemment. Savent-ils ce qu'est le temps ? Décidément non.

Atrerian est devant l'autel, droite comme un pilier, comme à son habitude. A son habitude, prisonnière. De pierre ? Elle est de granit, silhouette dure, sans expression. Courtoisie affichée, masque sorti, nous devons faire bonne figure devant nos Dieux.
Il fait sombre, noir, rouge... l'orthodoxie, la guerre entre clergé, la rivalité et la concurrence... l'appât du pouvoir, et l'irrespect de leur Dieu. Mais peut-être le désire-t-il, Baine cruel qui regarde ces conflits entre hommes le servant. Par choix ? Ont-ils le choix ? Esprits-marionnettes et pantins gladiateurs.
Atrerian me demande d'aller à sa droite. Tant de rigueur dans son organisation, tout est préparé avant, pour maintenant. Ils marchent à reculons, sur leur chemin de vie.

La prêche commence, les gens sont rassemblés. Un cadavre se trouve à mes pieds, et je ne l'avais pas vu. Je vais participer à cela, en échange des derniers rites pour ce prêtre de Tymora.
Ce Chevalier Noir renaitra contre son gré, appelé, dressé, il ne sera un vrai homme. Il ne saurait être dangereux, pas plus qu'un chien.
Une personne dans l'assistance regarde la prêtresse avec crainte, je lis dans ses yeux. C'est la peur, c'est la caverne sombre qui embrume ses envies, c'est la caverne qui est pour elle le cul de sac de son chemin. Ses yeux sont gris, gris ou vert je ne sais pas... comme le ciel. Changeant, se voilant de son étoffe sombre pour laisser les étoiles exprimer leur grâce, puis se dévoilant afin d'éblouir le monde de sa splendeur ensoleillée. Ses yeux sont embrumés, c'est un nuage qui voile sa perception, Atrerian entretient ce nuage.
Chez le moine qui me fixe, ce nuage est orageux, la colère est palpable. La haine, oui, la haine... Sûrement autant de moi que de ses supérieurs, l'obéissance n'est qu'une laisse pour ces gens rongés. On les libère sur le champ de bataille pour déchaîner leur hargne, et préserver les subordonnés. Des bêtes, des bêtes que l'on bride. Pas de pensée, pas de ciel, pas d'étoile... juste le nuage. L'ignorance. Enfermés dans leur bastion, hors du temps, rappelés à leur mort, esclaves toujours et encore.

L'heure est venue pour moi de bénir l'eau.
Je fixe chaque personne, croisant leurs regards craintifs, parfois étonnés par ma présence. Ma prière fut courte, ce Chevalier ne méritait pas l'attention de Séluné, il était perdu, on le perdait, il se perdait sciemment.
Un radeau brisé et échoué qu'on remet à la mer.
Un assoiffé en Anauroch.
Un aveugle.





Atrerian poursuit sa prêche. Je jette un oeil à mon fidèle bâton, inerte, il ne saurait me protéger dans ce lieu saint.
Il est le symbole de ma Vie nouvelle, de ma prêtrise hors de la Retraite d'Argent. Il est le symbole, le phare qui guida certains vers la Lumière durant ces années. Il est l'étoile du Pèlerin qui guide les égarés. A présent, il s'était éteint.
Mais je n'erre pas. Je sais où je vais, une servante de Séluné sait où elle va, mais ne le voit pas encore.

Un éclair. Mon regard est attiré vers celui-ci, dans la pénombre du temple, c'est une lame aiguisée gravée de motifs ésotériques.
Atrerian l'a dégainée, sûrement prévue depuis longtemps dans une poche de son lourd harnois d'acier teinté, enchâssé d'obsidiennes.
Au fond de moi-même, je l'avais également prévu. Je le sais, mais ne l'ai pas vu. C'est ma route, elle est choisie.
Alors mon regard se baisse légèrement, je m'engage sur cette nouvelle voie. Je laisse mon bâton derrière moi, jalon passé d'une route désormais révolue. La douleur est vive, mais elle s'estompe en même temps que mes sens, en même temps que ma vue se trouble et mes jambes perdent leurs racines sur ce monde.
Il ne reste qu'un vague bruit de prêche derrière moi... et une lueur, l'argent. Une étoile.

Il reste une étoile.
Je me fonds en elle.