- Citation :
- Nom du compte joueur forum : Ethalios
Nom du compte joueur module : _incarnat_
Nom du perso : Veldippo l'Escarpe
Race : Halfelin
Sous race : Pied-léger
Age : 34 ans
Alignement : Chaotique Neutre
Religion : Brandobaris
Classe(s) : Roublard 5 / Illusionniste 20
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Dague / - / Illusion et Transmutation
Langues : Commun, Halfelin, Draconien, Rualthek, Sylvanien, Chondathien
Familier/Compagnon animal : Fée (Alistéïne)
Trait de Caractère : Excentrique, prolixe, exubérant, hédoniste.
Description physique : Halfelin de taille moyenne (c'est à dire petit), rasé de près, il a les cheveux châtains mi-long et en bataille. Vêtus la plupart du temps de vêtements amples et aux couleurs des plus douteuses, il adore également les chapeaux (surtout avec des plumes).
Caractéristiques :
FOR : 8
DEX : 16
CON : 10
INT : 18
SAG : 10
CHA : 10
J'étais penché au dessus de mon morceau de laine, les yeux plissés. Jetant un dernier coup d'oeil à la formule magique une dernière fois, je me concentrais, me remémorant les incantations.
Thals'lhoka, et la gestuelle de l'ouïe.
Thals'lhoka ...
Thals'lhoka ... Je levais soudainement les mains, opérant la gestuelle de l'air.
“Thals'lhoka !”
Il y eu un nuage de fumée.
“VELDIPPO, FILS INDIGNE, VIENT ICI !”
Cela avait-il marché ? Il m'avait semblé entendre un son ... Oui, j'avais bel et bien entendu le son produit par mon sort, mais ce n'était pas celui auquel je pensais ...
“VELDIPPO, OU TE CACHES-TU, FUMISTE ?”
Oui ! C'était cela que j'avais entendu !
“VELDIPPO ! ICI !”
Mais il n'était pas produit par mon sort. Soupirant devant cet échec, j'allais ouvrir la porte de la roulotte.
Cela faisait une journée que la caravane était arrêtée près de Saradush. Les six roulottes de notre petite équipée formaient un large cercle au centre duquel avaient été installés une estrade et des bancs pour le futur public. Nous étions en fin d'après-midi et les jeunes halfelins courraient en tout sens. Devant ma porte, hurlant et beuglant comme à l'accoutumée, la Mère-Grand du clan Fierpied donnait des coups de canne contre les marchepieds permettant d'entrer chez moi.
“Enfin te voila réveillé, feignant !
- Je ne dormais pas, Mère-Grand, je m'ent...
- Silence ! Tu restes enfermé alors que tout le monde aide ! Ce soir, nous donnons la représentation, et comme tu es incapable de faire quoique ce soit pour amuser la foule, tu dois aider à monter l'estrade !
- Mais, Mère-Grand ...
- SILENCE J'AI DIT, MARAUD ! FILE AIDER LES ADULTES !”
Que voulez-vous faire contre cela ? La Mère-Grand Yrdivénia Fierpied était connu sous le nom de “dragon” auprès de tout le monde – peut-être même au sein d'autres clans. A moitié sourde, totalement dans son monde, elle menait notre petite équipée à la baguette. Sacré Yrdivénia. Ce fut donc à contrecoeur que j'abandonnais les exercices que m'avaient donnés mon maître pour aller aider à monter le matériel.
Le clan Fierpied était spécialisé dans l'amusement. Nous allions de cité en village, de pays en contrée, et parfois nous nous arrêtions pour amuser la foule contre paiement. Nous avions un spectacle relativement impressionnant vu nos petites taille et notre faible nombre : montreurs de créatures capturées dans le lointain Shaar, acrobates de tout poil, et même un gnome barde qui s'est pris d'amitié avec notre groupe et nous accompagnait. Il était devenu le présentateur de la troupe, introduisant les spectacles et racontant de temps à autre une histoire incroyable.
Les plus jeunes de la troupe apprenaient leur futur métier auprès des plus anciens, et parfois arrondissaient leurs fins de mois en délestant quelques bourses. Cela était assez mal vu du dragon, car ces actes précipitaient souvent notre départ d'une région – région ensuite consignée dans le Livre Noir Des Région Où Il Ne Faut Pas Retourner. Mais que voulez-vous, les halfelins sont taquins de nature – et moi plus que les autres, sans doute.
Ce fut finalement l'heure du spectacle, à la nuit tombée. Les gens se pressaient, curieux de voir ce qui les attendaient. C'est le vieux Pirropé Fierpied qui faisait payer les spectateurs. Sacré Pirropé. On raconte qu'il vient du clan Vastevallée, basé en Thesk, et qu'il aurait appris moult tours pendables là bas. Quoiqu'il en soit, il avait un talent pour compter l'or d'un seul regard, ce qui en a fait le gardien du trésor des Fierpieds.
Je me perchais sur une des roulottes pour mieux apprécier le spectacle. Après un spectacle d'acrobaties relativement rapide et ayant connu peu de succès vint quelques tours de la part de notre dompteur. Puis ce fut le tour de Maître Fuzzibiggles. Apparaissant dans un énorme nuage de fumée, des étoiles tournant autour de sa tête, le Maître reçut un tonnerre d'applaudissements. Sa spécialité ? L'illusion. Le Maître Fuzzibiggles était le magicien du groupe. Et c'était mon maître.
Comment résumer le spectacle de ce sacré Fuzz sans le dénaturer ? Impossible ! C'est si grandiose, si incroyable ! Un déluge de couleurs et de sons. Fuzz faisait de la musique sans savoir jouer d'un instrument, peignait des fresques plus vraies que nature sans utiliser de pinceau ... Il faisait virevolter les jupes des Dames assises dans la haute société d'un seul geste, il se dédoublait, détriplait même ! Et ce, en étant toujours acclamé par la foule. Si la Mère-Grand dirigeait notre caravane, Fuzz la portait à bout de bras. Sans lui, c'était tout le spectacle qui perdait de sa saveur.
***
“Comment m'as-tu trouvé, Dippolitto ?
- Incroyable comme ça chaque fois, Maître Fuzz ! Terrifiant, splendide, dépassant l'imagination !”
Le Maître était assis dans un de ses fauteuils, les pieds sur un tas de livres empilés. J'étais en train de ranger ses diverses composantes matérielles dans des bocaux étiquetés. Quelle fierté de travailler pour un maître comme lui, qui me laissait toucher à ses instruments de travail !
“Dippopippe, où en est le travail que je t'ai demandé ?
- Ha ... Le son imaginaire ... Heu hé bien ... Comment dire ... Il en est encore à un stade de ... Enfin ... Je veux dire ...
- Tu as encore été interrompu par la Vieille, n'est-ce pas ?”
J'opinais en silence.
“Ce n'est pas grave. Puisque tu stagnes sur l'aspect pratique, revoyons la théorie. Comment se décompose un sort ?
- Un sort, Maître, peut se décomposer en deux : son Essence et son Accomplissement. L'Essence est l'ensemble des éléments formant un sort, et l'Accomplissement l'ensemble de ce que le mage doit produire pour matérialiser ces éléments ...”
Je passais le restant de la soirée à deviser sur la magie. Enfin, 'deviser' était un bien grand mot : j'alignais surtout les termes appris par coeur à mon Maître. Il était spécialisé dans l'Illusion, la maîtrise des sens, la maîtrise du Paraître. Il m'apprit à porter de l'intérêt à mes sens, à les étudier afin de mieux les manipuler. Il m'apprit à aimer la cuisine, à écouter, ce genre de choses !
Tout cela était très plaisant, mais je voulais surtout voir les effets de la magie. Ce n'était d'ailleurs pas du goût de mon Maître, qui me trouvait trop impatient.
“La magie doit être utilisée avec parcimonie, n'oublie jamais !”
Oui, oui, je n'oubliais pas, mais tout de même, il me tardait d'arriver – enfin ! – à lancer un sort, aussi basique fût-il.
La caravane quitta Saradush pour remonter vers le nord. Nous traversâmes le Thétyr, l'Amn ... Et moi j'étudiais. J'apprenais des sortilèges par coeur, je m'exerçais ... C'était alors que nous étions vers Athkatla que je réussis à lancer mon premier sort : Son Imaginaire. Depuis le temps que je l'étudiais celui-là ! Il était basé sur la gestuelle de l'ouïe, c'était une des briques de bases pour l'Illusion. J'arrivais enfin à créer de toute pièce le cris rauque et désagréable de la Mère-Grand ! Grande victoire ! Le Maître me félicita en m'offrant mon premier grimoire : un lourd ouvrage, disposant d'une belle couverture de cuir, et de feuilles de papier reliées. Il m'offrit également une plume et un encrier, et j'utilisais bien vite tout cela pour griffonner mes premières notes à propos du Son Imaginaire !
C'est alors que nous étions proches de la Port de Baldur que je récupérais mon familier. Mon maître me présenta à un de ses vieux amis – un mage humain tout vêtu de blanc qui tenait une petite boutique à l'entrée de la ville – qui me vendit une petite fée qu'il gardait en cage. Il l'avait, parraît-il, sauvé de trafiquants qui voulaient la revendre en morceaux à divers magiciens peu recommandables.
Je fus aux anges. Je lançais rapidement le rituel permettant de lier la fée à ma personne. Les premiers mois, elle n'était pas réellement enchantée, mais au fur et à mesure du temps, ma petite Alistéïne (c'était le nom d'une de mes bonnes amies du clan Fendlavague) finit par s'habituer à moi.
Tout allait bien dans le meilleurs des mondes. Mon mentor m'apprenait d'autres tours, et finalement je me sentis prêt. Cher lecteur, vous allez me demander : prêt à quoi ? Hé bien, prêt ! Il y a un moment où tout jeune halfelin qui se respecte se sent prêt à voleter de ses propres ailes, et pour moi, c'était là, le moment. C'est donc à la Porte de Baldur que je quittais le clan Fierpied pour aller vivre ma vie, rejoindre un autre clan, voire fonder le miens, qui sait ! ... Je partais de la caravane, sous les hurlements hystériques de la Mère-Grand et les encouragements de mon Maître.
***
Je dois dire que la vie en solitaire, c'est bien plus difficile qu'il n'y parraît. Je possédais un maigre pécule, et mes quelques talents suffisaient à peine à remplir mes bourses. Je dûs donc vivre au jour le jour : je fus docker (jusqu'au jour où je faillis noyer l'un de mes collègues, triste affaire), aide d'un herboriste (jusqu'au jour où je diffusais par erreur une poudre hautement toxique dans son magasin, manquant d'assassiner plusieurs de ses meilleurs clients), serveur à l'auberge de l'Illuskien Hirsute (jusqu'au jour où un demi-orque manqua de m'écraser) ... Et je mourrais de faim. Et pire que tout, je n'avais pas les moyens de m'acheter de nouveaux parchemins pour continuer mes études.
Je dus finalement me résoudre à devenir l'aide d'un vieux magicien alchimiste qui vivait dans les faubourgs sud de la cité. Cela me rappellait les pires heures de ma vie d'apprentis : nettoyer des fioles, trier des tas de parchemins. HA ! Le jour où j'aurai un halfelin à mes ordres, il souffrira, Brandobaris m'est témoin. Mais cet emplois avait ses avantages. Non seulement j'étais payé, mais en plus le vieux mage était aussi gâteux qu'il était lunatique. Cela me permettait de m'infiltrer sans trop de problèmes dans son atelier pour faire mes propres petites expériences, et vol... Emprunter quelques grimoires.
Bon évidemment, un jour je me fis prendre – mais pas par mon maître, je tiens à le préciser ! J'ai mon honneur ! Bref. Je dûs me carapater en vitesse, non sans emporter avec moi grimoires et objets magiques. Je m'infiltrais discrètement dans une caravane afin de quitter la ville, et finis à Eauprofonde, poursuivit par le maître de l'attelage qui avait finit par remarquer qu'il manquait de la nourriture.
Eauprofonde fut le début de ma vraie vie de halfelin indépendant. La vente des biens de mon ancien employeur me permis de m'installer dans un quartier totalement insalubre, dans une espèce d'échoppe au toit branlant, aux murs décrépis et à la cave malodorante. Mais j'étais heureux. Mon commerce était au pied d'un vestige d'une ancienne muraille de la cité, aussi l'avais-je baptisé “Chez l'Escarpe”. Je vendais des choses et d'autres : des petites sculptures faites avec mes petites mimines, des objets alchimiques que j'avais appris à fabriquer chez mon précédent employeur ... Je faisais aussi dans le dépôt-vente. Les personnes du coin m'appréciaient parceque je n'étais pas trop regardant sur la provenance de leurs objets.
Haaa, je me souviens encore de cette époque ! “Ouiiiii, monsieur le Balafré, j'ai justement rentré un peu de cette étrange mixture verte dont vous raffolez. Tenez !”, “Ha pour cette poudre de disparition, je vous paie cent pièces, monsieur Yrvan l'énucléateur.” ... Tout mes clients avaient des pseudonymes hauts en couleurs et des mines patibulaire. Mais au moins ils payaient.
Yrvan vint un jour me voir, m'expliquant qu'il avait besoin d'un nouveau membre de son petit club. Et que cela pouvait rapporter gros. C'est ainsi que je le rejoignis. Sorte de mélange subtil entre un bandit beau parleur et un psychopathe au regard de tueur, il était toujours flanqué de Grüm, énorme demi-orque fort de cinq mots de vocabulaire, et d'Alshéra – haaaa, Alshéra ! – une humaine ... Une humaine ! Mais quelle humaine ! Je ne vous dis que ça. Ce jour, votre serviteur devint un bandit de la pire espèce !
Me menant de taverne louche en quartiers mal famé, ils me mouillèrent dans leurs combines diverses jusqu'au cou. Cependant, cela me garantissait un certains pécule qui me permis de poursuivre mes recherches multiples. J'avais découvert grâce à eux les joies de la transmutation et de son utilisé incroyable – imaginez l'effet d'un sort de déblocage sur une serrure trop gênante. Hé puis, ma passion pour les beaux objets se mariait bien avec cette magie. La transmutation me permettait de fabriquer des choses dont je n'aurais pas été capable tout seul !
Evidemment, une telle aventure n'était pas faite pour durer. Un jour, alors que Grüm tabassait un noble vieillard dans une ruelle, la milice nous tomba dessus. Enfin, “nous” ... Leur tomba dessus. Car j'avais usé d'un sort d'invisibilité qui me permis de m'éloigner des problèmes. J'ai toujours été très prévoyant, voyez vous ?
Bon, tout cela était bien beau, mais l'air d'Eauprofonde ne me valait rien. Surtout que ce salopard d'Yrvan avait balancé mon signalement. Rendez service à des truands, vous ne serez jamais remerciés ! Je vous jure ! Je dûs donc quitter la cité, alors que la milice était en train de mettre à sac mon magnifique magasin.
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