[Bg sans validation][Roub][PG]Youpi CreuseTombe

[Ce n'est pas véritablement un background, mais plutôt une série de scénettes de la vie de cette halfeline. Les éléments "techniques" de BG sont indiqués pour ceux que cela intéresse, sachant qu'ils n'ont pas réellement d'intérêts dans le rp (et pour éviter que des joueurs râlent ). Il m'arrivera de passer outre certaines limitations (avec l'accord des joueurs impliqués) et d'occulter certaines possibilités ou compétences pour favoriser une situation de jeu. Par exemple, ne pas tenir compte de la compétence acrobatie très élevée si le personnage est poussé ou renversé par un autre pj et que cela sert l'action ou la scène du moment.
Pas de demande de validation donc par les scribes, signalez moi tout de même si quelque chose vous choque.
Je serais sûrement amené à poster une (ou des) suite(s) et/ou Flashback. Donc à classer dans BG évolutif, si j’ai bien compris.]

Citation :

Nom du compte joueur forum : ForhTwoOne
Nom du compte joueur module : ForhTwoOne
Nom du perso : Youpi CreuseTombe
Race : ZHALF !!!
Sous race : Pieds légers !!! (et mains aussi !)
Age : oulala, pas beaucoup, je sais pû, aux alentours de 20
Alignement : CN
Religion : Pas souvent, mais quand elle doit, bah, Brandobaris
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Roublard, Autant que possible (plus si je peux les vo… trouver par terre, dans la forêt, toussa)
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Fronde / C’pas un domaine, c’est une petite maison sous la colline, mais c’chez moi ! / Faut aller à l’école ?
Langues : Une seule, rose. (halfelin, commun, langue des roubs)
Familier/Compagnon animal : Nan, sniff. Sauf… je peux compter les grandes-pattes comme des familiers ? Dis, sivouplait, dis !
Ennemis jurés : *OO* J’ai pas d’ennemis ! Juré !
Trait de Caractère : abcdefghijklmnopq_è(« #=+&|$£ù% <- ceci est un TRAIT de CARACTERES
Description physique :
Jolie rouquine, aux cheveux tirant sur l’or, aux yeux rieurs dont on retient rarement la couleur, (presque) toujours souriante et enjouée. Son visage typiquement halfelin aux pommettes hautes et rosées, au teint halé par le soleil et le vent dénote une vie au grand air ou un travail en extérieur. Quand on arrête de reluquer sa poitrine joliment gonflée et outrageusement découverte ou ses magnifiques cuisses musclées et superbement tournée, démontrant une forme physique bien entretenue et savamment mise en valeur, on peut s’apercevoir que ses mains aux doigts fins et agiles sont sans cesse en mouvement, trifouillant un truc dans une de ses nombreuses besaces, rangeant un autre machin dans une poche, redressant une couture de son habit, arrangeant un pli ou la fixation d’une broche. Un véritable ballet qui devient rapidement hypnotisant si on s’y laisse prendre.
Lorsqu’elle range ses mains dans ses poches, c’est sa langue qui prend le relais. Elle parle. Beaucoup, souvent, longtemps et avec n’importe qui.

Caractéristiques :
FOR : 10
DEX : 24
CON : 8
INT : 14
SAG : 8
CHA : 12

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[ TRAVERSANT le pont reliant le bosquet Est de Luskan à la place centrale ]
*Chantonne sur l’air de « Un, deux, trois, nous irons au bois »*
Un, deux, trois, nous irons au bois,
Quatre, cinq, six, à la montagne de feu,
Sept, huit, neuf, à Lorgol la folle,
Huit, neuf, dix, au comptoir des nains,
Dix, onze, euh… euh… douze, à la cité des elfes,
Et après on verra le magicien fou,
Et aussi la grande-patte du théatre,
Et une rose bleu pour eux …
Et une autre pour un autre …
Et pis tiens encore une …

[ DANS les jardins de la tour des mages ]
Pfff, c’est pas difficile la poésie et le théatrage…
Bon, c’est joli cette grosse maison blanche, mais ils auraient pu mettre des f’nêtres.

Comment j’vais entrer moi ?
Ha tiens, j’vais demander au monsieur mage qui entre.
Ho nan, j’vais pas le déranger, j’vais juste passer avec lui, t’façon, y doit être occupé, les mages ça fait plein de trucs sérieux tout le temps, sauf le mage dingue, mais bon, il est dingue, hein.

*chantonne encore, presque un murmure*
Onze, onze, douze, j’me glisse par la porte,
Douze, treize, treize, oulala c’est joli !
Treize, quinze, seize, j’aime pas le quatorze,
d’sept, d’zhuit, d’zneuf, y’a rien dans cette tour.

Pfff, sont nuls ces mages !
Bon, j’vais aller où maintenant ?
Pas l’auberge, y’a des gens qu’j’aime bien…
La prison, y’a rien, sauf des prisonniers, ils sont pas beaux et ils sentent mauvais.
Mhmm, une caverne de dragons pour trouver des cailloux pour le nain ?
D’un autre côté, les dragons… hein… Mffff, faudrait que j’trouve le gars Tempête, c’est sûr qu’avec ses lames, il pourrait vaincre un dragon. Bon, faut encore que je trouve un dragon, mais doit bien y’en avoir quelque part, y’a TOUJOURS un dragon ! C’est obligatoire !

[ DE retour sur la place ]
- HEP m’sieur… *ton proche d’un souffle, une brise de printemps* Vous avez perdu votre bou… Y’a quoi dedans ?
HO ! Des cailloux ! Sont jolis ! P’t’être qu’ils les aiment bien lui aussi… Mais il est parti… Bah, je les garde un peu et si je le r’vois, je lui rendrais.
Hop, dans la musette, ha nan, pas là, celle là est pleine. Pas celle là non plus, y’a les osselets et les gemmes de givre, pas celle-ci y’a ma robe de magicienne noire, pas cette autre, y’a des pièges à ours, pas là, avec les bandages ça va se perdre dans le tissu, là, nan, y’a les parchemins, ça va les abîmer, bon, ben, j’vais les mettre avec mes cailloux dans ma bourse, t’façon, j’saurais les r’connaître !

[ PLUS tard dans le quartier marchand ]
S’lut monsieur le garde ! *gonfle la poitrine* c’va ?
Je circule ? Bah, oui, j’circule, vous voyez bien ! Et à part ça ? Ca flotte ? La famille et tout ? Dites, c’est vachement ennuyeux vot’ boulot nan ? Z’êtes marié ? Fiancé ? Ouah ! Elle a d’la chance ! Enfin, si on veut, pasce que vous d’vez être crevé quand vous rentrez avec vos horaires !
Ha vous finissez tôt… A dix heures du soir… Mais vous faites toute la journée, nan ? Dix heures seulement. C’bien. C’mieux que vot’ collègue de nuit, lui il a pas d’chance, dix heures et la nuit en plus, c’est fatiguant !
Ha il fait que huit heures lui … et béh, il a d’la chance aussi alors ! Et il est pas tout seul. Ha ouai, forcément, pour pas s’endormir, des fois qu’il y ait des vo…
Moi ? Je travaille pour le comptoir nain. Vous savez les zhalfs, les nains, c’pareil, y’en a qu’on des barbes, et les autres qu’en ont pas, c’tout.
Pis heureusement que j’en ai pas, ça tomberait sur ma poitrine, ça doit gratter, à tous les coups.

*Attends que le garde reluque bien son décolleté*
Et c’est quoi vot’ petit nom beau militaire ?
Ho, comme c’est chou !
Bon, faut que j’y aille, c’est les nains vous savez, avec eux, c’est travail-travail-travail, et travail.

A bientôt !
*part en remuant légèrement la croupe*

[ SUR les docks, non loin d’une taverne louche ]
*Note dans un carnet en code : Barnabé, service de jour, deux gardes la nuit, heure idéale, trois heures du mat’*

V’la un truc qu’avance, bon, le joaillier maintenant…

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[A l'Hôpital de Luskan]
*Trois halfelins sont arrivés à l'hôpital, sanguinolents, aux limites de leurs forces. La première fut ramassée par la garde aux portes de la ville. Les deux autres ont été ramenés là par un grandes-pattes compatissant.*

Regardant dans le vide, Youpi balbutie des sons inintelligibles, à peine des mots. Parfois, elle pousse un cri long strident, prélude à une période de catatonie.
Depuis que Darkken les a ramené Anathano et elle, il ne se passe un jour sans que des cauchemars éveillés n'envahissent ses yeux.
Elle ne reconnaît personne, s'alimente vaguement, son corps mince et musclé perd de sa substance. Lorsqu'on lui apporte son repas, elle ne mange que la viande, délaissant les légumes, le fromage et les pâtisseries.

On ne sait pas encore ce qui est arrivé aux halfelins. Certains parlent d'une attaque en forêt, d'autres d'un guet-apens aux portes de Luskan, d'autres encore que les elfes les auraient emmené dans les montagnes, sur l'épine dorsale du monde.
Pourtant l'halfeline et ses amis ne montrent pas traces d'engelures, pas le moindre signe d'une exposition au froid.

On a signalé un énorme lycan aux portes de la ville et des combats le jour où la première halfeline fut amenée à l'hôpital par la garde. Le lendemain, l'humain déposait les deux autres petites-gens. Il les aurait trouvé, à la limite de leur résistance physique, au croisement des plaines du nord. Ils se sont traînés jusqu'à la route comme l'indique une longue trace sanglante. Anathano brandissait encore un couteau serré dans son poing, tentant de défendre l'halfeline contre tout danger. Ses maigres forces suffisaient à peine à le faire tenir debout mais l'esprit combatif propre à cette race vigoureuse et tenace lui enjoignait de ne pas abandonner le combat. Finalement, la douleur et la fatigue eurent raison d'eux.

Les soigneurs de l'hôpital ont indiqué que les deux derniers halfelins avaient été battus, mordus et laissés pour mort. A n'en pas douter, leurs agresseurs pensaient que la nature finirait le travail. C'est sans compter la forte résistance physique des zhalfs. Ils ont la vie chevillée au corps.

[QUELQUES jours plus tard, même lieu, même lit]
Youpi résiste.
Autant qu'elle le peut. Elle est dans ce lit depuis quelques jours et son corps guérit tant bien que mal. Elle est faible, mais cela ne l'inquiète pas.
Durant ses moments de lucidité, elle se rend compte à quel point, elle fut inconsciente. Partir en forêt, alors qu'elle était à peine remise. Elle n'a pas pu leur échapper, lui échapper ? Echapper à quoi ? Elle ne le sait, mais pouvoir courir lui aurait sûrement permis de ne pas finir ainsi.
Elle a de bizarres sensations, d'étranges visions aussi. Un mufle noir, des dents énormes pointues, des yeux luisants, atrocement proches, atrocement brutaux, maléfiques.

[ENCORE plus tard, même lieu, même lit]
Ces yeux l'appellent. Elle ne comprend pas, ne sait pas. Elle sent juste qu'il lui faudra partir, un jour, dans la forêt. A chaque bouchée de viande qui passe ses lèvres, elle se sent mieux, se fortifie, et l'appel se fait plus insistant.

[UN autre jour, même lieu, même lit]
Son corps est fiévreux. Elle refuse de s'alimenter. Elle a tenté de vomir sa viande, de ne manger que des légumes, des gâteaux.
Son regard est vide, presque, on y discerne qu'un éclat sauvage. Elle perd de nouveau du poids, peu à peu. De temps à autre, des spasmes incontrôlables la secouent violement.
Les soigneurs ont ils la solution ? Une maladie ? Une infection ? Ou simplement le rejet de la vie ?

[Hôpital de Luskan, Amélia]
Quant Amélia apprit la nouvelle, elle se rendit directement à l'hôpital pour voir ce qu'il était advenu de la "petite belle". Elle se renseigna auprès d'une infirmière qui lui décrivit son état.. suite à quoi elle lui demanda l'autorisation de venir ici même de nuit pour pouvoir veiller sur sa jeune amie. Après cela, elle se rendit dans la chambre de l'halfeline et s'approcha de son lit. C'est ainsi qu'elle la vit dans un état proche de la catatonie, ses yeux roulant dans leurs orbites et un filet de salive s'échappant de sa bouche de même que quelques grognements. Amélia prit alors la petite serviette déposée sur un plateau, et s'en servit pour essuyer bouche et menton. Après quoi, elle prit sur elle.. et souleva la couverture pour prendre conscience de l'ensemble de ses blessures. L'infirmière avait dit qu'elle s'en sortirait... mais que le plus inquiétant n'était pas physique... mais les troubles causés à son âme.

La barde finit par s'asseoir et posa sa main douce sur celle de la patiente. Elle entama une chanson calme et apaisante. Par moment, l'artiste fut saisie par les cris, les cauchemars de Youpi. Mais peu importait. Elles partageaient là une expérience particulière, avec pour seul lien entre elles des sons : ceux de détresse et de terreur de l'halfeline contre le chant tranquillisant de l'humaine.

[Hôpital de Luskan, chambre de Youpi]

Un prêtre écoute religieusement le chant d'Amélia puis lui fait signe de le rejoindre. En quelques mots il lui révèle l'état de l'halfeline. Infectée par un lycanthrope, il y a de très fortes chances qu'elle se transforme elle aussi, les symptomes apparents qui ont commencé à s'estomper ne sont pas signe de guérison mais de la mise en sommeil de la maladie.

La jeune femme connait elle bien l'halfeline ?
Les prêtres peuvent effectuer un rituel pour combattre la maladie, mais ils ne "peuvent" le faire contre son gré, ou au moins aimerait avoir un semblant d'autorisation.
Ce serait mieux que devoir tuer la petite halfeline à la prochaine pleine lune...

- Réflechissez-y et donnez nous votre réponse rapidement. La parole de la petite-femme n'est pas suffisante.
L'autre solution est de la remettre aux gardes qui feront ce qu'ils ont à faire.

[Hôpital de Luskan, chambre de Youpi]

Amélia partit à la recherche d'Adamska. Quelques heures plus tard, elle revint avec un sachet de belladone. Elle avait supposé que les prêtres avaient déjà essayé mais sait on jamais.. Elle le leur remit donc et leur demanda de faire leur possible pour stopper la transformation. Mais si au final il s'avérait qu'il serait trop tard pour elle.. Enfin non.. il fallait continuer d'espérer.. Il serait toujours temps de penser au pire..

[HOPITAL de Luskan, Chambre de Youpi]
Les guérisseurs remercièrement Amélia et Adamska pour leur aide. Ils avaient déjà essayé la belladonne mais garderait celle apportée dans leur stock, bien que les vertues de cette plante soient plus importantes fraiches, quelques applications séchées pouvaient aider dans d'autres infections.

Il fut décidé d'un rituel pour lutter contre la maladie. Le stade, avancé maintenant, de l'infection nécessitant un traitement plus conséquent que celui des guérisseurs. On fit quérir un prêtre d'Ilmater qui prépara le rituel.

Les guérisseurs indiquèrent que de l'or avait été trouvé dans les affaires de la jeune halfeline, suffisemment pour payer les frais et le rituel.
Est ce que l'on saurait par hasard d'où lui venait tout cet or ?

Rendez-vous fut pris pour le matin suivant. Les rituels bénéfiques sont plus efficaces à la pleine lumière du jour naissant.

[HOPITAL de Luskan]
- Hé, où est l'halfeline ?
- Laquelle, y'en avait deux.
- Celle sur qui nous avons pratiqué le rituel contre la lycantrophie, chambre 2 au premier étage.
- Dans sa chambre non ? Celle de la chambre 1 est partie depuis deux jours.
- Elle n'y est pas sinon je ne te demanderais pas !
- Oh, ça va, j'essaie d'aider moi...
Le second guérisseur laisse son collègue à ses recherches, retournant à son travail en bougonnant sur "ces maudits halfelins et qu'est-ce-qu'on en a à faire de ses petits voleurs de toutes façons".

Dans le couloir, le guérisseur qui s'enquérait de Youpi reste perplexe. L'halfeline devait sortir aujourd'hui mais il aurait aimé qu'elle paye sa facture avant de s'en aller.
Il secoue la tête de gauche à droite et marmonne "décidemment".

[HOPITAL de Luskan, plus tôt dans la journée]
Youpi a réuni ses affaires. Elle se sent mieux même si elle est encore faible et doit se déplacer avec des béquilles. Ses longues journées d'inactivités ont fini par la lasser. Même les chants d'Amélia, pourtant magnifiques - mais qui le seraient encore plus si ils parlaient un peu des zhalfs - commencent à lui porter sur les nerfs.
Elle n'a jamais eu une amie "grandes-pattes" et trouve cela étrange. Le mage dingue est passé parfois aussi. Il est décidemment bizarre mais gentil quand même.
Elle jette un dernier coup d'oeil sur la chambre.
Elle n'a rien oublié.
Le napperon qui orne la table de nuit est assez joli, tout en dentelles rose avec des petites fleurs - des roses ? - bleus. Elle le glisse dans son sac.
Elle descend un étage, entend les guérisseurs râler sur les zhalfs, grommelle et décide de laisser des pièces sur le bureau de l'entrée avec un mot. Finalement, ce dernier sera succinct "Youpi, chambre". Elle le pose sur la table avec une bourse par dessus pour le maintenir et puis profite que la porte s'ouvre et laisse passer un patient pour se glisser dehors.
Elle fait quelques mètres, pose ses affaires dans un buisson et rentre à nouveau sans gêner personne. Elle dépose près de la bourse une rose bleue fanée, restée trop longtemps sans eau dans ses sacoches.
Les voix des guérisseurs se font entendre, descendant les marches, le ton est énervé, alors elle décide de ne pas rester.

[TOUR des mages de Luskan]
L'halfeline s'étonne elle même. Elle est entrée sans se cacher. Elle a demandé à consulter les ouvrages de la bibliothèque. Et on la laissé faire !
Elle se demande si son agresseur ne l'a pas maudit ou quelque chose comme ça. D'ailleurs elle le vérifie auprès de l'élève magicien.
- V'z'êtes sûr ? J'suis une zhalf, v's'avez ?
- Oui oui, bien sûr. Les ouvrages que vous désirez consulter ne sont pas dangereux. Allez y.
- V'z'avez pas peur que j'vole un truc ou d'choses comme ça ?
L'apprenti regarde l'halfeline puis sourit.
- Mais non voyons ! Sinon, vous ne seriez pas venue vous présenter ainsi, n'est ce pas ?
- Ouah ! V'z'êtes forts vous les mages !
L'apprenti sourit mystérieusement puis la conduit à une pièce encombrée de volumes poussiéreux.
- Voila, bonne chance ! Oh ! Si vous n'arrivez pas à attraper un ouvrage, appelez moi.
- Euh, d'ac, m'ci.
Youpi regarde autour d'elle, les rayonnages sont pleins à craquer de livres, tablettes et parchemins en divers matériaux. Le nez en l'air, elle absorbe une bonne dose de poussière, éternue violement, grommelle puis commence à faire le tour des étagères.

[BIBLIOTHEQUE de la tour des mages, Luskan, plus tard]
- Mais c'pas vrai ça !
Des regards étonnés se baissent sur l'halfeline.
- Mhmmm, oui, p'don, d'solé.

On peut l'entendre parfois grommeler à propos de "nains... foutus nains... forgeron... armes... montagnes".


[BIBLIOTHEQUE de la tour des mages, Luskan, encore plus tard]
L'apprenti mage dépose une couverture sur les épaules de Youpi, endormie sur une chaise, le nez sur la table coincé dans la pliure d'un énorme volume.
Il l'observe un instant puis la soulève délicatement et va la déposer sur un canapé. Après l'avoir recouverte et bordée, il récupère le livre sur la table et le dépose non loin de la petite femme, sur un tabouret.
Revenant un peu plus tard avec un verre d'eau qu'il pose à côté de l'ouvrage, il jette un oeil à ce dernier, puis se gratte la tête, perplexe.
Que peux bien vouloir une hobbite aux forgerons nains des montagnes du Nord ?

[THEATRE de Luskan]
Youpi a quitté momentanément "ses" livres pour aller saluer ses amis au théâtre. On dit qu'ils sont en pleine répétition d'une nouvelle pièce du din... mage Amadska. Elle voulait voir Amélia, faire coucou et dire qu'elle n'a pas été enlevée.
Lorsqu'elle arrive, le théâtre est un véritable remue-ménage, on s'active de partout. Certains crient des ordres, d'autres les interprètent, d'autres encore les ignore. Elle se glisse dans un coin, regarde Amélia s'exercer au chant, elle n'entend pas grand chose mais connaît déjà la voix de la trouvère. Finalement, elle passe doucement entre les flots d'ouvriers, dépose une rose bleue, toute fraîche achetée, à côté du mage fou et s'en retourne, toujours claudicante, retrouver le calme des jardins avant de reprendre son travail de longue haleine à la tour des mages.

[HRP]J'ai brodé sur les possibilités de la tour des mages, n'ayant pas rencontré de pj mage qui puissent m'en parler. Si cela ne convient pas, merci de me mp pour que je modifie ce passage.[/HRP]

[Hôpital de Luskan, chambre de Youpi]

Le magicien multicolore serait venu apporter un parchemin de "Délivrance des malédictions" à l'hopital très récement en riant, surpris de ne pas voir l'halfeline, il reparti comme il était venu avec son parchemin et lorsque l'on interrogeait celui-ci a propos de l'usage, il indiquait que cela devrait bien pouvoir la sauver d'elle-même, en riant comme d'habitude.

[Hôpital de Luskan, chambre de Youpi]

Amélia accompagnait Adamska, histoire de s'assurer qu'il n'aurait pas un autre malencontreux "oubli". Elle fut surprise et ravie d'apprendre que la petite halfeline était enfin sur pied. Il ne restait plus qu'à trouver où elle pouvait bien être à présent..

[Hopital et citée de Luskan]

*Un pied léger, que certains connaissent sous le nom de Anathano, serait arrivé dans la soirée à Luskan, cherchant partout, en commençant par l'hopital, la petite Youpi.
Surpris de ne pas l'y trouver, comme lui avait indiqué Milo, il demanda à un soigneur:*

- Hey bonjour Grand Homme de médecine... vous n'auriez pas vu une petite, un peu friponne et agitée? Une petite comme moi *montrant ses mains et ses pieds*...

- Si on l'a vu? Oui on l'a bien vu, et elle est partit sans payer sa chambre... enfin c'est ce qu'on croyait, au final on à trouvé de l'or pour le payement... mais la petite là... elle elle a filé... comme une voleuse...

-Une voleuse? non non, on dit pas comme ça... on dit "une petite main de Brandobaris" ... j'espère juste qu'elle est pas allé chercher un dragon avec ce maudit grandes dents...

*remercie et s'en va quêter ailleurs*

[Luskan, théatre]
Youpi est sortie de la tour des mages pour prendre l'air. Arrivée sur la place, elle aperçoit Amélia et Anathano en plein discussion avec la mage Ylliena de Padhiver. Elle claudique péniblement jusqu'à eux.
Surprise, elle n'arrive pas à esquiver le fougueux halfelin qui lui plaque une bise sur chaque joue.
Bien qu'éberluée par cette démonstration d'affection, elle l'accepte en souriant.
Des paroles diverses les amènent jusqu'au théâtre où une improvisation de Max "le chevalier-dragon" et Amélia va les faire hurler de rire pendant quelques heures.
Seule ombre au tableau dans cette journée idyllique, le grandes-dents verdâtre qui observe sans cesse l'halfelin avec l'idée avérée d'en faire son casse-croûte. Finalement, le retour en ville, après quelques déboires et autres incidents dus à des divergences d'opinions entre monsieur le mage Madska et Dame Leen, s'effectuera sans problèmes.
Youpi a compris pourtant qu'il ne faut pas trop approcher les verdâtres et s'en méfiera dorénavant.

[Pasdhiver, Bibliothèque]
Elle avait décidé de reprendre ses recherches à la tour des mages de Luskan, mais finalement sa fascination pour les dragons a primé. Elle a accompagné "le chevalier-dragon" et Dame Ylliena en bateau jusqu'à Pasdhiver.
Arrivée là, à la déception de l'halfeline, Monsieur Max s'est esquivé, sûrement pour rejoindre une de ses nombreuses petites amies. La dame lui a indiqué la bibliothèque et Youpi a bien du se résoudre à se remettre au travail.

Trois semaines qu'elle est enfermé dans ce lieu. Ses compagnons sont de vélins, de papier ou de parchemin. Sa nourriture de poussière et ses paroles des éternuements.
Elle lève des yeux rougis par le manque de sommeil et la lecture sur l'employé de la bibliothèque qui lui apporte un autre ouvrage, un énorme volume relié de cuir et ferré de coins et de charnières en bronze.
- Le dernier ! s'exclame-t-il. Après je ne vois vraiment pas ce que nous pouvons envisager.
- Qu'est ce qu'on a consulté d'jà ?
- Voyons : la forge, les armes, les armures, les nains, les légendes, les batailles, les métaux, les profondeurs, les manches en bois, l'artisanat, la région de Pasdhiver, Luskan, Val de bise, ... , les runes naines, les trésors perdus, les trésors trouvés, les trésors cachés, les trésors visibles et invisibles, les dragons, pourquoi les dragons d'ailleurs ?
L'halfeline sourit.
- Oui, bon, les drows, histoire de l'art des batailles par Grugin le Fendeur-de-trolls, les dieux nains, ...
Il continue son énumération.
- Et celui là est le dernier : Compositions florales en décoration sur les armures naines par le mage esthéte elfe Suhliniel Feltengereth.
- Pfff, si je trouve pas dans celui là, j'sais pas où j'vais chercher.
- Et si vous alliez demander aux nains ?
- Mais c'les nains qui m'ont d'mandé !
- Hum, oui, mais bon, ils pourront peut être vous donner au moins un début de piste. Ici nous sommes tout de même très généralistes. Ils ont sûrement des ouvrages plus spécifiques.
- Mouai.
Désabusée la petite halfeline se plonge dans le dernier ouvrage. En imaginant le temps qu'il va lui falloir pour la prochaine étape, elle frémit par anticipation. Rencontrer les nains, les convaincre de lui ouvrir les portes de leurs bibliothèques, en trouver un qui veuille bien travailler avec elle à la recherche des références puis à la traduction des textes, puis...
- Arghhhh ! s'exclame--t-elle.

[LUSKAN, Place centrale]
Youpi s'ennuie.
Elle traîne dans la cité de Luskan, cherchant à voir le Général nain Hildreth mais ce dernier est introuvable. Du coup, elle va s'installer sur la place centrale où des grandes-pattes sont en train de raconter des histoires tellement fabuleuses qu'elles pourraient être zhalf !
Sortant d'un de ses sacs, des tranches de pommes de terre grillées, séchées et salées, puis un pot de mayonnaise, elle s'installe sur sa chaise. Devant elle, un cadre de tableau en bois monté sur pied délimite un joli point de vue sur le groupe d'humain. Un espèce de tableau animé en fait. Sauf que celui là n'est pas très animé. Mais bon, c'pas grave. Ca occupe.

Après avoir écouté tranquillement les grandes-pattes et papoté de choses et d'autres avec l'elfe Lormir, Youpi décide de se joindre à la conversation quand un nain à la chevelure rigolote commence à raconter ses déboires.

Peu après, alors que tous le monde repart dans ses foyers, Thano se pointe et Youpi lui offre le collier que la dame mage de Padhiver lui a donnée. Comble de la stupéfaction, le halfelin lui fait aussi un cadeau.
- Hi ! Une bague ! Classe !
- Ouai, c'est une bague magique, murmure le zhalf frondeur.
- Ouahou ! Trop classe ! Une bague magique !

S'ensuivent des discussions avec Dame Leen de Padhiver sur les objets magiques et les créatures magiques et les dragons, évidemment.
Bien que l'on ne l'a prenne pas au sérieux, Youpi demande à un gnome de passage si il peut lui préparer un sac magique qui garde les aliments au froid, mais aussi au chaud, et une boite qui peigne des petits tableaux très très très très vite.
Le gnome frimeur lui affirme que ces objets existent déjà dans son île de gnomes, à Lantan.
Bien sûr, Youpi n'est pas dupe et sait que les gnomes sont des menteurs invétérés dès qu'il s'agit d'invention. La plupart de leurs réalisations faisant l'inverse de ce qui était prévu, suite à quoi l'inventeur affirme que c'est ce qu'il avait pensé faire au départ.
Retour à la case départ donc, et Youpi note de demander au mage dingue Madska si il est capable de réaliser ces deux objets.
Un sermon de Dame Leen sur le fait qu'il ne faut pas tenter d'aller voir un dragon, et encore moins de se faire réaliser un tableau en compagnie du-dit dragon, va finalement, par persévérance halfeline, aboutir sur une expédition dans les montagnes.

[CAMPAGNE, Epine dorsale du Monde]
Le trajet s'est déroulé sans soucis. Quelques lézards-grandes-pattes ont été renvoyés dans leurs foyers sans sommation, mais rien de bien amusant au final.
De la marche, de la marche, de la marche.
Dame Leen a fait preuve d'un sérieux inébranlable durant tout le chemin. Heureusement, Thano était là pour égayer un voyage qui sinon aurait été tristounet. Pensez ! Dame Leen ne mange même pas de Haricots-Saucisses ! Après quelques nuits passées au dehors, la petite troupe a rejoint et passé les fortifications naines qui gardent un col. Derrière s'étend le territoire des dragons.
- Quoi, c'ça des dragons ? Mais sont tout p'tit ! lâche l'halfeline déçue.
- Bah, ouai, c'est des petits dragons, des dragonnets, lance Anathano.
- Pfff... fait Youpi désappointée.
- Inquiétez vous si nous devons voir un grand ver, indique sérieusement la mage Leen.
- Des grands vers ! Y'en a ? interroge la petite zhalf soudain plus joyeuse à cette idée. Où ça, où ça, où ça ?
La magicienne pousse un long soupir de découragement devant l'inconscience manifeste et chronique de la race halfeline.

Après une nuit fraîche dans la montagne, cachés dans un abri magique fournit par Dame Leen, la troupe est réveillée par la fée familière de la magicienne qui a détectée l'arrivée bruyante d'un Chevalier en harnois et harnachement.
Une discussion houleuse s'ensuit avec le guerrier de Lathrande qui semble vouloir en découdre avec des morts-vivants ou d'autres espèces de monstres du même genre.

Le groupe le quittera là, le laissant partir vers une mort certaine, selon Dame Leen, mais une aventure intéressante, selon les deux zhalfs.

[EPINE dorsale du Monde, Grotte de l'ours grognon]
Dame Leen les a guidé jusqu'à une caverne. Rien de bien intéressant et pas un bruit. Les zhalfs, qui s'ennuient rapidement et parlent généralement forts, décident d'aller faire un tour dans la caverne, histoire de voir si il n'y aurait pas un dragon.
Ils n'y trouvent qu'un ours que les cris de joie halfelins ont commencé à réveiller et qui grogne, fort mécontent de cette interruption de son sommeil hivernal.
Anathano voudrait bien se tailler une fronde en cuir d'ours mais la désapprobation dans le regard de Dame Leen décide les deux hobbits à s'abstenir. Apparemment, la mage ne mange pas de saucisses et ne tue pas les animaux pour rien. Ou en tout cas, pas pour se tailler une fronde.

[EPINE dorsale du Monde, Près du fort des nains]
Après une brève échauffourée avec des dragonnets qui pullulent en ces lieux, la troupe décident de rentrer à Luskan.
Une expédition amusante, mais sans dragon, qui a permit aux deux halfelins de trouver une belle piste de luge-bouclier et de luge-cape juste derrière le fort des nains.
Youpi pense déjà à installer une baraque avec des boissons chaudes, des capes et des boucliers en location, et un système qui remonte les gens jusqu'en haut de la pente. A demander aux nains contre une participation sur les ventes.

[QUELQUE part, à Luskan peut être]
Un dragon ! UN DRAGON !
Elle n'en revient pas.
Tout en assemblant des fils de cuivre et des pierres de tonnerre en un joli chapelet, Youpi se répète
sans cesse : "Un dragon !".
Evidemment, Dame Leen l'a mise en garde. Ces grandes-pattes sont toujours à avoir peur de tout.
N'empêche, elle va voir un dragon !

Donnant un dernier coup de pince à son ouvrage, elle le jette sur le tas déjà conséquent de pièges électriques qui encombrent son atelier. Elle a compté 129 jusqu'à celui ci. De quoi "flasher" l'Epine Dorsale du Monde toute entière. Bon, peut être pas, mais beaucoup quoi.
Il fait bon dans cet atelier, la petite cheminée fournit une douce atmosphère chaleureuse, loin de l’humide froideur du port. Le lit de camp installé dans un coin est loin de valoir celui de sa chambre chez Garfaux mais les oreillers et les couvertures qu'elle a récupéré - dans la chambre d'à côté parce qu'ils étaient plus propres - en partant, rendent la couche confortable. Ses yeux se posent sur le mobilier, une tablette, un miroir sur pied au cadre ouvragé de bois rare et de dorures, un tabouret et un gros fauteuil, un "coin à sacs", un écritoire, une table à dessiner les plans, un bocal à poisson sans poissons, plusieurs statues de Kelemvor, de Shauntea, de Tempus, de Moradin, de Gond, de Brilletoge. A côté une flaque d'eau dans laquelle est posée un cristal de glace est tout ce qui reste d'une belle représentation en glace d'Aurile.
L'halfeline enfile son habit sombre, passe une cape sur ses épaules, rabat la capuche sur ses cheveux blonds, vérifie que ses outils sont bien dans ses poches et que quelques pièges électriques sont facilement accessibles dans une besace.
Un pas à gauche, trois en avant, un à droite, un en arrière, petit saut de côté, on attrape le tuyau de chauffage, balancement, saut, hop. On se baisse, on se rattrape à la poignée sans mettre le pied par terre surtout. Encore un saut, un rétablissement en roulade, bien droit, dans la ligne diagonale de la petite fenêtre jusqu'à la pierre plus sombre, et voila.
Plus qu'à ouvrir la porte sans toucher à l'aiguille et elle peut faire aller faire ses courses pour la semaine.
Elle regarde derrière elle et secoue lentement la tête. Il ne faudrait pas qu'un "grandes-pattes" viennent à passer dans ce couloir. Pas sûr qu'on retrouverait même son armure.

[PORT de Luskan, Marché au poisson]
Depuis que les grandes-pattes en noir sont à Luskan, les gens tremblent. On sent dans leur regard qu'ils ne sont pas à l'aise. Des rumeurs circulent toutes aussi folles et stupides les unes que les autres.
Youpi les écoutent distraitement en faisant son marché, glissant parfois des fruits, des légumes, du poisson dans un petit panier. Elle traverse la place dans un sens se servant là où les denrées lui paraissent fraîches et appétissantes, puis revient dans l'autre sens en déposant des pièces de monnaie là où elle s'est servie.
Petite ombre dans une foule de grands, elle est difficilement discernable et fait tout pour ne pas l'être.
On dit que les zhalfs peuvent même passer devant un dieu sans qu'il ne les remarque. Certains affirment que c'est leur insignifiance qui en est la cause, d'autres que c'est leur ingéniosité à se rendre "transparents", quoi qu'il en soit, cela arrange bien l'halfeline dans ce climat tendu.

Bah, elle va quitter Luskan quelques temps, les gens en noir vont rentrer dans leur pays de glace et tout rentrera dans l'ordre. Après tout, il leur faut combien de temps pour descendre du nord et y remonter, des semaines à chaque fois. Ils ne vont pas rester là constamment.
Et sinon, elle pourra toujours demander au dragon de leur coller une raclée . Un dragon ! Dingue !
Un garde a sursauté en entendant la voix de l'halfeline à quelques pouces de ses chausses. Il la regarde d'un air réprobateur et lui fait signe de circuler. Elle lui sourit et s'esquive rapidement, se perdant dans la foule puis sous l'ombre d'un auvent.

[LUSKAN, cachette de Youpi]
- Foutu tête rouge ! Saleté de conseiller véreux ! S'sûre qu'c'est une bainite déguisée !
Rangeant ses affaires du mieux possible, pour une halfeline, ce qui correspond à tout enfoncer dans un sac en tassant pour que ça rentre, dans plusieurs sacoches magiques, la zhalf peste à n'en plus finir.
- Boud'Lard de Boud'Lard de fesses de rats du Calimshan ! J'devrais lui faire la peau avant de partir !
En regardant attentivement, on peut remarquer que l'halfeline à un demi-sourire aux lèvres. Comme si ce départ précipité l'arrangeait plus ou moins.
- Qu'est ce que je pourrais bien lui faire ? Tiens si je payais une sorcière pour le transformer en fille ! Ou qu'elle lui lance une malédiction qui colore tout ses vêtements et ses cheveux en rose ! Ou que je balance un démon sur cette ville pourrie et que je lui dise de tout fout'en l'air ! Ou que je pose des "gitzit" partout pour tuer tout le monde ! Ou que ...
Ou qu'j'aille manger, tiens j'ai un p'tit creux là !
Regardant sa clepsydre de poche, cadeau involontaire d'un négociant gnome :
- Ha bah forcément ! J'ai raté le casse croûte de dix heures et celui de onze ! Bon, à la bouffe, j'finirais le reste ensuite.

[MEME lieu, trois repas plus tard]
- Burp ! Ha ! C'tait bien bon !
L'halfeline commence à s'atteler à ses préparatifs puis tombe en arrêt devant une fiole hermétiquement scellée dont l'extrémité est bouchée de liège, renforcée de rubans et d'un pochon de cuir.
- Hé, s'quoi ça ?
Elle va pour ouvrir la petite bouteille quand une étiquette attire son regard.
- Concentré de moufette ? Concentré de moufette ! Il était là ! C'dingue !
Les yeux de l'halfeline roulent dans leurs orbites de satisfaction.
- Mouah hahahaha ! Je sens que ça va être bon !

[QUELQUES heures et un peu de rangement plus tard sur le port de Luskan]
Une ombre se glisse de porche en porche. Elle est particulièrement discrète cette ombre. Elle fait tout pour ne pas attirer l'attention et de fait personne ne la remarque. C'est le marché et la foule lui offre une couverture idéale mais malgré tout, l'ombre redouble de prudence. Dans sa main, elle tient une petite fiole fermée, aux pieds, elle a chaussée des bottes d'elfes, une cape tout aussi elfique lui procure un supplément de camouflage, même dans cet environnement urbain.
Avisant un poissonnier, elle se glisse sous son étal sans que nul ne la remarque. Elle sort prestement un bol d'une poche magique glissée à sa ceinture. Elle a fixé sur le récipient une cordelette qui permet de l'accrocher. Avec du mastic elle fixe la cordelette aux planches de l'étal et maintient le bol quelques minutes en l'air le temps que la pâte de scellement sèche. Elle glisse les deux mains sous le récipient suspendu à quelques centimètres du sol et ouvre prestement la fiole, verse une goutte sur le sol puis la referme. En deux ou trois gestes vifs, l'halfeline entoure le goulot de la fiole de mastic puis de chiffons et la range dans son sac. Enfin, elle coupe la cordelette qui maintient le bol et laisse celui ci descendre au sol. Une faible odeur écoeurante lui fait monter un haut le coeur mais elle se maîtrise et continue ses préparatifs.
Après avoir nouée une longue cordelette sur celle qui maintient le bol, elle s'éloigne de quelques mètres en restant sous les étals. Estimant la distance suffisamment éloignée, elle tire sur la ficelle renversant le bol.
- Hé mais ils sont pourris vos poissons !
- Pourris ? Comment ça pourris ! C'est vous qu'avez largué une grosse caisse ouai ! Et vous r'jettez la faute sur ma marchandise ! La plus fraîche du marché !
- Et la plus chère, intervient un autre client.
L'odeur est de pire en pire et gagne de la distance sur la place.
- C'est une infection ! Qu'est ce que c'est que ça encore ?
- C'est Furet le marchand de poisson, ce vieux grippe sou vend du poisson pourri.
- Mais c'est immonde !
Quelques minutes plus tard, Youpi s'arrête pour vomir dans un renfoncement de ruelle. Mission de reconnaissance accomplie... mais il va falloir réviser son plan.
- Trois mètres, c'pas assez. Va falloir que je le fasse à la fronde. Avec des billes en argile fragiles remplies de "parfum".
Des billes ? Hum... A tous les coups, j'aurais droit qu'à un essai si je veux avoir le temps de me sauver.
Un dernier spasme la secoue mais elle vient de vider son quatrième déjeuner et n'a plus rien à rendre.
- Ho l'vache ! Ou alors, j'en mets sous la selle de son ch'val... nan, c'est l'pauv' canasson qui trinquera et c'fumier de ch'veux rouges est capable de l'tuer pour ça.
Elle se reprend et se dirige d'un pas alerte vers une taverne proche, l'esprit en ébullition.
- Bon, j'ai trouvé le procédé, y'a plus qu'à savoir comment l'appliquer maintenant. Et r'pérer les ch'mins de fuite.
S'installant à une table, le dos au mur et les yeux fureteurs, elle lance :
- Garfaux ! du jambon et une salade et un casse croûte au pâté et des harengs pomme à l'huile et du saucisson et un plateau de fromage avec du pain frais et des nouilles aux gencives de porc... Ha nan, laisse tomber les nouilles, j'vais manger que froid pendant quelques temps encore.
- D'accord mam'selle Youpi, sauf pour les harengs, on en a plus et le marché est inaccessible c'matin. Un problème avec le poisson, paraîtrait qu'il est pourri. Je vous mets quelques tranches de rôti froid à la place ?
- Oki d'ac !
Se réchauffant au bon feu de bois, elle laisse son esprit dérouler les multiples scénarios de vengeance possible.
- Je trouverais, rougeaud, je trouverais. Et j'me ferais les noireauds par la même occasion.

[Luskan, quartier du port, une mansarde abandonnée]
Une halfeline exténuée s'extirpe péniblement d'un conduit de cheminée. Ses yeux fureteurs cherchent les peu probables indices du passage d'un intrus. N'en repérant pas, Youpi se laisse glisser au sol, frappe sur les deux premiers moellons du manteau de cheminée et baisse la tête pour laisser passer la lame acérée propulsée par un ressort qui protège son "domicile de secours".

Affaiblie, amaigrie, la jeune zhalf se laisse tomber au sol devant le hamac déchiré et rongé aux mîtes qui pendouille lamentablement au centre de la pièce. Ses musettes éparpillées autour d'elle débordent d'objets en tout genre. Elle les laisse se répandrent sans même y jeter un regard. Le butin de plusieurs jours de cambriole en ville, tout et rien, du précieux collier d'or et de gemmes à la statuette érotique en bois mal taillée, en passant par des dagues, des bourses de cuir, des gobelets d'étain. Un trésor aux yeux de l'halfeline. Normalement.

Assise, les yeux dans le vague, elle ressasse les mêmes idées, encore et toujours. Parfois, sa voix commente ses pensées.
- D'abord les noirauds ! Foutus noirauds !

Si ses yeux pouvaient lancer des éclairs, la foudre traverserait les murs, franchirait les plaines, les forêts et les montagnes pour s'abattre sur le temple de Baine.

- Et ces chacals de Luskan ! Même pas de considération pour les vrais cambrioleurs ! Sale tête rouge ! Je t'aurais ! Je te jure que je t'aurais !
Son visage, tout aussi écarlate que la tête précédemment citée, se tourne vers la direction approximative du mal nommé Palais de Justice. Elle tire la langue et envoie de la main quelques gestes si obscènes qu'on peut se demander comment la gentille halfeline a pu les apprendre.

- Et les sales hypocrites de Padhiver ! Ca se dit bons et gentils et loyaux et généreux ! Et ça vous empêche de faire ce que vous voulez et ça vous frappe et ça vous ensorcelle ! Saletés de menteurs !

Des larmes envahissent ses paupières, noyant le feu dans un terrible raz-de-marée. Les éclairs capotent, grésillant à peine à la surface de l'eau salée s'écoulant maintenant à plein torrent.

- Et crétine de moi ! J'ai tout foutu en l'air ! Une assassine, voila ce que je suis maintenant ! Jamais ils me pardonneront à la Légion ! J'ai tout gâché !

Les digues ont lâché et le tsunami lacrymal déferle sur les collines rondes des joues à fossettes de l'halfeline, emportant son esprit dans un chagrin si immense qu'il semble un gouffre terrible comme les portes de l'enfer.
Quand les larmes se tarissent enfin, le contrecoup est tel que le sommeil a raison d'elle comme le marteau d'un forgeron aplatirait une tête de clou.

C'est ce même marteau qui la réveille de longues heures plus tard. L'activité matinale du forgeron en bas de l'immeuble lui rappelle ce qu'elle n'aurait jamais du oublier. Les petits se comprennent.
Avec qui s'est elle toujours entendue ? Qui l'a toujours défendue ? Qui a la admise sans la juger, même après qu'elle leur eut révélé son métier de cambrioleuse ? Qui la soutenue ?
Les nains. Petits comme elle, même si ils peuvent être un peu plus grands. Simple comme elle, même si ils peuvent être roublards en affaire. Joyeux, aimant la fête, fiers et sans malice. Les nains !
Qu'a dit le général déjà ?
Devenir citoyenne du Drim ! De Kharak Drim ! Elle ! Une hobitte, une simple halfeline.
Elle sait à quel point c'est difficile. Elle comprend l'honneur qui lui est proposé. Elle a lu, beaucoup, dans toutes les bibliothèques de la région. Elle connaît de nombreuses choses sur les nains, y compris des secrets. Elle a même appris leur langue.
Alors, si les grandes-pattes ne veulent pas d'elle, elle ira chez les nains.
NON ! Elle ira chez les nains ! Mais pas par dépit ! Elle ira parce que c'est sa place. Elle fera tout ce qu'elle doit, même l'impossible, même essayer de se contrôler, de se discipliner, tout ce qu'ils demanderont pour être enfin une naine à part entière.

Bon, elle aura du mal à porter une armure et à utiliser un marteau de guerre, mais ils ne doivent pas tous être comme ça quand même...

Quand elle franchit la porte de sa chambre, c'est une Youpi totalement différente qui décrochent les pièges installés dans le couloir, les laissant désamorcés.
Passant devant la forge, elle lance au gros bonhomme rougeaud : "Que Brilletoge favorise votre entreprise".
Le regard surpris du travailleur ne la trouble pas un instant, elle se dit simplement que les umgi ne peuvent comprendre le Peuple Vigoureux.

Elle aspire une grande goulée d'air frais et dirige ses pas vers le nord. Le trajet sera long jusqu'au Drim mais il est temps qu'elle voit à quoi ressemblera son prochain "foyer".

[Luskan, encore]
Elle a finalement remis ses projets à plus tard, son inconstance chronique s'est révélée fatale pour son objectif.
Croisant un groupe de passant qui discutaient, elle les a suivi jusqu'à l'arène.
Un tournoi de pierre-papier-ciseau opposait Takar - l'amant de Dame Leen, cette idiote de magicienne, sûrement maléfique, en tout les cas mauvaise et méchante, c'est sûr ! - et une vieille de Luskan.
Youpi ne pensait pas que des umgis puissent être aussi intelligents ! Un tournoi non meurtrier, et à Luskan qui plus est !
Cachée dans l'ombre, elle a observé tout ces gens de "bonne compagnie" se délecter en attendant du sang, puis a rit silencieusement en voyant leurs mines désappointées à l'annonce du type de tournoi.
Et dire que ces humains et ces elfes se disent civilisés. On aura beau dire, 50 cms de trop en hauteur et vous n'avez plus conscience de la réalité de la vie. Elle comprend Aggartha la druide qui s'est isolée des mortels dans sa forêt. Un contact irrégulier avec les grandes-pattes, c'est largement suffisant.
Pensant mettre fin à une querelle entre Arkeen et sa soeur, Youpi a lancé un sortilège de ténèbres sur leur groupe. Bien cachée comme elle l'était, ils ne l'ont pas vue. Elle s'est esquivée ensuite. Cela a ruiné leur plan de pique-nique, mais ils ont aussi oublié leur querelle.
Un mal pour un bien.
- Tiens, il va falloir acheter de nouvelles roses bleues. J'ai distribuée la dernière à Naéva, marmonne l'halfeline.
C'était peut être une erreur pense-t-elle. Arkeen l'a trouvé, l'a offert à Naéva et aussitôt après ils se sont à moitié chamaillés en cherchant à savoir qui pouvait être son "coquin" mystérieux. Comme si on avait besoin d'être un mystérieux coquin pour offrir des fleurs aux gens. Les grandes-pattes ne savent pas apprécier les choses simples.

[Luskan, toujours]
Le général l'a rejoint à l'auberge. Il a trouvé le mot dans sa poche. Bon, elle a du l'aider en lui tapotant l'épaule, mais il faut dire qu'elle maîtrise de mieux en mieux la dissimulation. Il faudrait qu'elle essaye les nouveaux objets enchantés en vente dans les boutiques de Luskan, enfin dans une boutique plus précisément. Pas sûr qu'elle puisse faire mieux que ce qu'elle fait aujourd'hui. Il faut dire, se dit-elle justement, qu'elle est au sommet de son art. Même les soit disant "maîtres des ombres" ne font sûrement pas mieux. Il va tout de même falloir qu'elle fasse attention, l'autre soir au tournoi, Sébastian Lambert l'a détecté. Il faut dire qu'il a faillit lui marcher dessus. Elle lui a juste souri et cela a semblé lui suffire. Ce conseiller est bizarre mais n'a pas eu d'attitude agressive à son égard, pas comme le rougeaud - jure entre ses dents - à qui elle doit encore sa vengeance.
Bref, le général lui a confié une nouvelle mission. Du coup, la voila bloquée à Luskan. Elle s'amuse comme elle peut, suit les gens discrètement, effectue les mêmes rondes que les gardes, dépose des roses bleues.
Il va falloir qu'elle trouve un moyen pour qu'elles se conservent mieux, mais aussi pour qu'elles n'aient pas d'odeur. Ou qu'elles n'en aient que pour la personne à qui elles sont destinées.
Hum, il va falloir qu'elle aille consulter un mage. Pas à Luskan, ni à Padhiver, les rumeurs circulent trop vite. A Eauprofonde, peut être...
Ouai, Eauprofonde est un bon choix et puis elle n'y est pas retournée depuis longtemps.
Ca va sûrement lui coûter cher. Bah, ces économies sont aussi bien dans ses sacs que dans la banque de Luskan.

Sur ces pensées profondes, la petite halfeline se dirige d'un pas assuré et discret vers la banque.

[Quelque part, où il fait vachement froid!]
Elle est parti tôt, en se disant qu'elle profiterait de "l'opération" pour mener ses petites affaires à Targos, tagger la statue de Baine avec de la peinture rose, poser des pièges à boules puantes dans le temple, laisser traîner des fleurs un peu partout, ...
Pour arriver à temps et en pensant à la tempête de neige, elle a utilisé deux parchemins, exactement comme le mage lui avait indiqué, d'abord celui qui protège des trucs maléfiques et ensuite celui qui invoque le gros démon.

La bestiole est apparue !
- Ouah ! Féroce le machin !
- Allez, on va à Targos, et tu me portes !
- Euh, attends !

Un petit parchemin de protection contre les éléments avant ça, histoire de pas se faire brûler par la bestiole quand même.

- C'est parti ! Et hop !

La tête des espèces de lézards quant ils l'ont vu sur son démon ! Ils se sont éparpillés dans toute la forêt. Après ça, un petit crochet pour éviter la passe des nains... on repart vers la droi... euh, vers la gauch... hum... tout droit ?
Le vent souffle fort et les rafales de neige sont très denses. C'est marrant, l'halfeline commence à avoir froid. Pfff ! Un panache de vapeur blanche s’échappe de ses lèvres. Mais non, pas possible, elle a son sort de machin des éléments tout ça. Ouai, sauf que les flammes du démon l'ont tout boulotté son charme... Il crachote encore quelques étincelles et soudain le vent la saisit en même temps que le froid !
Alors elle crie au démon : Fonce ! Là haut ! Le plus haut possible ! Et après on redescend en piqué ! Ca devrait passer ! Go, go, g... euh, vas-y, vas-y, vas-y !
Et le démon monte ! Il déploie des ailes de feu immenses, il est lié par le sortilège et il sait que si il ne donne pas son maximum, lui aussi risque fort d’y passer.
Un moment, ils sont hauts dans le ciel, au dessus des nuées, au dessus des montagnes. Tout est bleu, azuréen. Tout ce que hait le démon, alors il se laisse tomber comme une pierre, météore de flammes ténébreuses. Il va percuter la montagne, il ne pourra pas l'éviter. Saleté de zhalfs ! Il se promet d'en faire souffrir des dizaines, des centaines, dans sa prochaine incarnation !
Avant de toucher la roche et la neige, le démon disparaît dans l'intermonde. La mort de son invocateur l'a délivré de son sort.
Une forme étriquée, comme une petite femme enveloppée de robes, et de tissus déchirés par les vents, traverse les cieux, rebondit contre une montagne, s'abîme dans une vallée de glace, glisse au creux de la pente, est projeté à nouveau.
Finalement, on la perd de vue, pour peu que l'on ait eu les yeux pour la voir. Mais qui à part Aurile saura jamais ?

Une petite forme se penche sur ce petit corps, en extrait une petite lueur bleutée et souffle dessus.
- Hé ! S'lut c'va ?
- C'va, Youpi. Belle glissade, ma fille !
- Ouai, t'vu ! C'tait classe hein ! Et le KyteBalor, t'penses qu'on pourrait en faire un truc aussi ?
- Hum, pas évident, l'autre ex-dingue de Cyric va pas apprécier qu'on lui pique ses jouets.
- Ho, Brando ! Depuis quand on s'inquiète de Cyric, d'Baine et des z'ots ?
- Héhé, t'as raison ! Allez viens, on va rater le 8ème petit déj, sinon.
- 8ème ! Ouah ! Chui vraiment au paradis des zhalfs alors !

Le sourire de Brandobaris illumine les cieux et deux étincelles s'envolent, traversant les déserts glacés, dérobant quelques flocons et les façonnant telle des roses au coeur bleu de glace pour les poser de ci de là, près de quelques humains, une barde et un mage ricaneur enlacés, quelques nains, un elfe ou deux, un zhalf courrant dans l'ombre, une fronde en main.

[Luskan, pas longtemps après]
Le temps est au beau fixe, pas un nuage. Il fait frais, mais c’est l’hiver après tout.
Ruffin vaque à ses affaires, presque joyeux après avoir perçu une somme rondelette d'une provenance "inattendue", comme d’habitude, lorsque qu'une boule de neige s'écrase sur sa tête, accompagné d'un petit éclat de rire féminin.


Fin des aventures de Youpi CreuseTombe.