*un barde s'installe en taverne et gratte quelques accords. Le silence relatif obtenu il entame sa ritournelle*
Je vais vous conter, public averti,
L'histoire du baton maudit.
Tout commença quand les vitres de la boutique du vieux Mart
Par un bel après-midi volèrent en éclats.
Des badauds s'attroupèrent, curieux autant qu'inquiets,
Alors que les gardes le batiment suspect ceinturaient.
Parmi eux, nombres d'aventuriers, connus plus ou proue
Dont certains ne pouvaient cacher leur moue.
Sur les lieux enfin arriva un des membres du Conseil
Qui espérait bien que cette histoire ne serait que ritournelle.
Ruffin le Rouge s'enquit de la situation,
Les gardes restant loin par précaution.
Il demanda alors des volontaires, braves et avertis
Car les méfaits dans la batisse étaient dues à la magie.
Trois femmes s'avancèrent, toutes fines et alertes
Notez la chance du Conseiller si bien entouré pour cette alerte.
Ces Dames officiant de leur art,
Des lumières autours d'eux jaillirent de toutes parts.
Le quattuor bardé de sorts pénétra
Dans la boutique du vieux Mart.
Ils le trouvèrent bien marri à ne pouvant maitriser
Un élémentaire d'air paniqué.
Pris au dépourvu dans la bourrasque de l'être invoqué,
Le quattuor se fit malmener.
Ruffin s'en sorti presque indemne, par chance ou talent certain,
A moins que son naissant embompoint
N'ait laissé moins de prise à l'air
Que les fluettes qui l'accompagnait.
Le résultat de cette pauvre échauffourrée
Fut la fuite de l'élémentaire,
Neutralisé à sa sortie
Par les gardes aguerris.
Le vieux Mart restait confus,
Non pas des dégats survenus
Ou des désagréments provoqués
Mais par un baton de surpuissance qu'on lui avait volé.
Un malandrin pris de folie voulait briser le baton,
Pour se venger des hommes en position.
Apprenant la nouvelle qui était plus que grave,
Ruffin prit la direction du palais avec un groupe de braves.
La piste du malin facile à suivre qu'elle était
Les menait au pied de la tour où de petits morceaux de bois pointaient
Pour sûr il voulait s'en prendre Légébril
Ruffin, plein de grâce, s'éleva le long des mur de la tour, agile,
Tandis que la plupart contournaient par les escaliers
Pour trouver porte close sur le palier.
Attentif aux mouvements, Ruffin en oublia ses pieds
Et par une prise preste
De corde traitresse
Se trouva vers le plafond emporté.
Maudissant son piètre respect de prudence,
Il se rétablit alors qu'un autre piège arrêtait à la porte l'avance.
Le groupe explora la chambre de Légébril une fois réuni
Prenant soin de ne pas laisser de traces sur le lit.
A travers une porte, le malandrin beugla
Qu'au moindre mouvement une catastrophe s'abattra.
Il voulait contre son otage un prisonnier libérer.
Et pas des moindre, un magicien fou et meurtrier.
Usant de malignité, comma à son accoutumée,
Ruffin accorda la libération tant espérée,
Tout en ordonnant que les gardes prennent soin
De substituer un quidam au magicien.
Le groupe piaffait,
l'agile Korba par la fenêtre observait.
Le malandrin s'impatientait
Et de briser le bâton menaçait.
Finalement il se décida à sortir.
Le groupe se tenait prêt à l'accueillir,
Salmissa et Lambert d'un côté,
De l'autre un individu avec deux épées,
Korba par la fenêtre dans son dos,
Et l'arbalète de Ruffin avec ses carreaux.
L'huis s'ouvre sur un pauvre hère affolé
Poussé par un noble tenant une épée.
Ruffin perturbé par la situation
Se souvient d'une de ses premières leçons :
"Dans le doute, frappe d'abord,
Les blessés pourront s'expliquer alors."
Son premier carreau traverse le noble, illusion éthérée
Alors que le malandrin fait un bond pour s'échapper
Arrivé à la fenêtre il hésite, se retourne, et va pour parler
Mais trop tard pour les carreaux qui viennent de le transpercer.
Dame Salmissra ses derniers mots rapporta.
"Ce n'est que le commencement", sur ce il bascula.
Restait le problème du baton qui brillait au sol.
Personne n'osait le prendre, même les plus fols.
Le Conseiller Elgeon, magicien averti
Arriva sur ses entrefait et les rôles répartit.
Il prévint des risques, ouvrir une brêche sur un autre plan
Si le bâton se brisait sur le céans.
Soigneusement sorti, l'artefact fut discuté
A la prison du palais, son sort dans un coffre fut scellé.
Les braves aventuriers, que Ruffin voulait récompenser
S'en furent avec un refus qui fit honneur à leur citoyenneté.
Ainsi s'achèvent mes amis la geste du baton maudit
Qui en de mauvaises mains aurait une hécatombe produit.