Ce bruit sourd et régulier qui revient toujours à ses oreilles, seraient-ce les battements de son cœur ? Non, ce sont ses pas… foulant le sol du Temple de la citadelle, il vient de sortir de sa prière dédiée à la Loyale Fureur mais il se sent vide, affreusement vide, comme lorsqu’un ami cher se détourne de vous sans que vous sachiez pourquoi. Il reste assis sur un banc du temple, la prêtresse l’observe un moment puis s’éloigne, ne voulant pas le perturber dans sa réflexion. Les lueurs du soleil levant traversent les gigantesques vitraux multicolores, éclairant de la douce lueur de l’aube les fresques et les bas reliefs épiques ornant la nef principale du temple, même les pierres gigantesques des murs porteurs du temple semblent prendre vie au contact du la lumière solaire , les psaumes récités en continu par de jeunes dévots sont pareils à de l’eau ruisselante , coulant sans s’arrêter avec de superbes sons cristallins…le lieu est on ne peut plus propice à la réflexion, réflexion personnelle sous les regards centenaires de statues de héros élevés au rang de légende ou encore de divinité importante d’Abeir-Toril. C’est d’ailleurs une de ces divinités qui préoccupe Aerandir.
Il ne ressent plus Torm à ses côtés, pourquoi ? Se serait-il détourné d’un de ses dévots ? Impossible Torm est le Dieu de la loyauté et du devoir, jamais il ne ferait chose pareille …pourtant Torm ne répond plus aux prières, ce bien être après la prière, ce regain d’assurance et de force … Aerandir ne les trouve plus… pourtant, il a encore la faculté d’utiliser la magie divine pour guérir, un autre dieu veillerait sur lui ? Non, ça ne tient pas debout, il aurait forcément été au courant, prévenu par un éventuel clergé …
Le guérisseur reste là, sur le banc, pendant plus d’une heure à ressasser ses pensées et ses doutes les plus profonds quant à sa foi … il finit par se redresser instinctivement, il aperçoit alors une porte entrouverte dont s’échappe une douce lumière, il se dirige vers celle-ci sans savoir pourquoi cette lumière l’attire, il ouvre la porte lentement et puis plus rien, la lumière s’est comme dissipée …la voix de la prêtresse le ramène à la réalité.
« -Jeune Aerandir que fais tu donc ? Cette nef est dédiée au Dieu qui pleure et non à la Loyale Fureur …
- Je …pardonnez moi, juste que la porte était restée entrouverte
- Vous savez, je vois que vous doutez, cela arrive à beaucoup de prêtres lors de leur apprentissage, n’ayez crainte, je suis sûre que vos doutes s’estomperont très bientôt.
- Merci beaucoup Prêtresse.
- Le Patriarche vous fait quérir, vous devriez le rejoindre à Padhiver
-Au revoir Prêtresse … »
Il s’inclina et partit récupérer ses armes à l’entrée du temple avant de sortir de celui-ci et de rejoindre Padhiver … il se sent rassuré, au moins pour les prochaines heures à venir.