Le Val de Bise - Module NWN
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Le Val de Bise - Module NWN

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 [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*

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Flashouille
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Flashouille


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MessageSujet: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyLun 21 Jan - 22:02

Citation :
Nom du compte joueur forum : Flashouille
Nom du compte joueur module : Le_Scribe
Nom du perso : Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*
Race : Gnome
Sous race : Gnome des roches
Age : 65 ans
Alignement : Neutre strict
Religion : Panthéon gnome/Divinités de la magie
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : Magicien 25
Arme de prédilection/domaines/école de magie : Invocateur ; écoles de prédilection épique invocation/Evocation/Abjuration ; école de prédilection renforcée divination, illusion, nécromancie, enchantement.
Langues : Gnome, commun, illuskan, draconien, terreux, igné
Familier/Compagnion animal : Alvanarkan, méphite de glace

Trait de Caractère : Hedoaen est un gnome assez particulier : il est nécessaire de l'admettre, en préambule. Bien que doté d'un sens de l'humour assez développé - comme tout gnome-, il n'a pas l'optimisme forcené de ses semblables. Parfois mélancolique, d'autre fois ironique, amer ou sarcastique, il a pour particularité une détermination sans faille, qui brille dans son regard, il sait ce qu'il veut, et il sait où il va (ou en donne l'impression). Son domaine de prédilection -l'invocation- ne l'a pas laissé indemne, de toute évidence. Vif d'esprit, parlant d'une voix forte, obstiné dans tout ce qu'il entreprend, inflexible : ces quelques adjectifs lui correspondent assez bien.

Description physique : Ce que son âme a gagné en profondeur et en intensité, son corps l'a perdu en vivacité et énergie. Il est blessé, en permanence...Ou en donne l'impression : il boîte. Une douleur permanente à la jambe semble l'empêcher de pouvoir s'adonner au moindre exercice d'équilibriste, et son infirmité restreint considérablement ses opportunités d'accomplir des prouesses physiques. Néanmoins, contrairement à ce que sa petite taille et son infirmité peut laisser présager, Hedoaen est d'une résistance plus que respectable, capable de supporter des douleurs et des épreuves qui viendrait à bout de gaillards bien plus costaud. Sans doute son côté gnome...à moins que cela soit le fait qu'il se soit habitué à la douleur.


Caractéristiques :
FOR : 8
DEX : 8
CON : 16
INT : 16
SAG : 14
CHA : 14
[Edit Chaton : *Regarde les écoles* Boudjou ! C'est le frère caché d'Aurore ? xD (Note : Effacez, Flash ou Scribe si le commentaire vous dérange xD Mais ça m'a choquée! Positivement choquée, évidemment !)]


Dernière édition par Flashouille le Sam 25 Avr - 9:33, édité 2 fois
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Flashouille
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyMar 22 Jan - 4:50

Naissance et enfance d'un gnome



Une nuit, il y a soixante cinq années de cela, quelque part sur la côte des Epées, Katierata Laelor Perren Tisse-Voix, épouse Skorasegydal, donna naissance à un petit gnome maigrichon. On l'appela Hedoaen. Son père, un peintre gnome talentueux, fit de lui à l'occasion un portrait : son portrait de naissance. Un bébé gnome, mignon, comme tout bébé, au regard éveillé. Un miracle de la Nature, comme tout enfant ; voilà ce qu'il était.

Sa mère, petite femme énergique, était une chanteuse hors pair - et une lectrice boulimique. Le monde était séparé en deux ordres : ceux s'adonnant à une activité créatrice, et ceux ne s'y adonnant pas. Son père, gnome souriant, bien comme il faut, aimait la vie, aimait les farces et aimait la fête : chaque jour était une réjouissance ; il était un gnome typique, somme toute. C'est dans cet environnement, ce cocon familial, auquel on peut ajouter tous les membres du clan Skorasegydal qui vivait dans le terrier familial que le petit Hedoaen vit le jour, et fit ses premiers pas, apprit ses premières paroles et exécuta ses premières farces. Très vite néanmoins, il se démarqua des siens : petit gnome grassouillet et malicieux, il savait faire montre d'un grand calme, chose, il faut bien l'admettre, rarissime : les petits gnomes sont en effet des puces excitées à qui on aurait fait prendre des substances dopaminantes. Il vécut une enfance heureuse, sans aucun doute ; l'enfant d'un garçon sur qui reposait beaucoup d'espoirs, et sur qui on faisait de folles prédictions : "il deviendra un grand horloger ! Regarde comme il est habile de ses dix doigts !" "Que nenni, Tante Haldegerde, il deviendra harpiste : ça se sent, il a ça dans le sang". Courir dans les champs, se rouler dans l'herbe jusqu'à en avoir le tournis, dormir dans les champs de coquelicots, garder les chèvres et les moutons, s'amuser dans le ruisseau ou jouer à des batailles de boules de neige : ses premières années furent frappées du sceau de l'insouciance.

C'est alors qu'il apprit à lire : c'est tout son univers intérieur qui en fut bouleversé. Lisant les récits de "Jacques le Tueur de Géants", il ne tarda guère à mettre la main sur "Vie et Rire", rédigé par le prêtre de Garl Brilledor du village et sur les fameux récits de Laekat, l'aventurier du clan. Il se mit à aimer les histoires, rêvant de terres ô combien lointaines et mystérieuses. Ca n'était pas les exploits héroïques des protagonistes qui faisaient ainsi travailler son imagination fertile ; il ne s'identifiait nullement à eux : c'est l'immense joie de la découverte qui le motivait, voir des choses que nul n'avait vu, parler à des créatures inconnus de tous, toutes plus étranges les unes que les autres : c'est l'immensité du monde qui emplissait son âme d'allégresse, à la lecture de ces récits. C'est donc des rêves d'espaces lointains plein la tête qu'il commença ses apprentissages.

En effet, la société gnome est unique : chaque individu y trouve sa place, quelqu'il soit, sauf cas très exceptionnels. Pour cela, les jeunes gnomes vont de métier en métier, d'apprentissage en apprentissage, assouvissant leur curiosité, y gagnant des bases en bien des matières. Les illusions amusaient le jeune Hedoaen : les talents innés des gnomes en la matière lui a permis dès son plus jeune âge de s'habituer à la magie, de l'aimer et de l'étudier. Et très rapidement, c'est vers l'étude de la magie qu'il se dirigea. Il n'avait alors que vingt cinq ans, tout jeune adolescent, et déjà il savait ce qu'il ferait pour le reste de ses jours.

Mais le Magister Holendaff, illusionniste reconnu, n'allait pas réussir à lui inculquer l'amour des illusions : la Vérité est essentielle, pour chaque gnome. Et pour l'immense majorité des arcanistes gnomes, on peut l'appréhender par l'étude de l'apparence, des illusions. Mais le jeune Hedoaen n'allait pas l'entendre ainsi...
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Flashouille
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyMar 22 Jan - 6:10

Apprentissage I



L'apprentissage est, pour ainsi dire, un chemin, parcouru de haute lutte par un être en quête de savoir. C'est le cheminement d'une histoire ; l'histoire d'un cheminement.

"Qu'est-ce que l'histoire, Hedy? L'histoire, avec sa sécheresse objective, son évidence apparente? Ou quelque chose qui n'est ni apparemment évidente, ni évidemment objective? Pourquoi étudier l'Histoire, Hedy, selon toi?"

"Car il faut disposer d'une bonne culture générale, pour ne pas dire de sottises, Maître?"

"Non ! Sache que nous autres, gnomes, n'avons pas cette passion du passé qu'ont les autres races : le présent, et à travers lui, l'avenir, sont ce qui nous intéresse. Mais sache aussi que l'Histoire, avec sa grande hache, a tranché des histoires personnelles, a marqué nos vies, même si nous l'ignorons. L'histoire n'est qu'un présent passé, et le présent un avenir rattrapé. Si je t'enseigne l'Histoire, Hedy, ça n'est pas pour que tu la râbaches, mais pour que tu comprennes le sens dans lequel va le monde ; l'étude de l'Histoire est nécessaire. Tu vas ainsi développer ton esprit critique : car il te faudra juger le passé, Hedy, en sachant différencier les jugements nécessitant des valeurs présentes et les jugements nécessitant des valeurs passées. Tu étudieras des faits, des évènements, et l'ensemble qu'ils constituent : voilà ce qu'est l'Histoire. L'Histoire n'est pas faite de marbre : elle est faites de terre glaise, que des main habiles font et défont. Médite ceci, Hedy."

"Bien, Maître...Mais j'ai une question : l'Histoire a-t-elle une fin?...Je veux dire, l'Histoire a un sens, d'après vous : elle peut donc avoir une origine, et une fin. Et si elle a un sens, une direction, elle peut être progrès, décadence ou stagnation : mais peut-on tomber infiniment bas? Monter infiniment haut? Ou sommes-nous condamner à voir tous nos efforts vains, inutile, le perfectionnisme, la volonté de s'améliorer n'étant alors que vaine futilité?"

"L'Histoire est une grande patrie composées de milliers d'histoires plus petites. Quant à son sens, Hedy, tu ne raisonnes qu'en terme de droites, ou de segments. Mais tu oublies la courbe, Hedy. Qu'est-ce que cela change? Une courbe peut se refermer sur elle-même, et former un cercle : on introduit la notion de cycle sans fin. Il n'y aurait alors ni origine, ni fin. Elle peut aussi être une succession de courbes montantes et de courbes descendantes, à des cycles réguliers : décadence et progrès se succèdent. Mais, à mon avis, je crois que la tendance globale est au progrès : chaque cycle long est un peu moins décadent, et porte plus loin le progrès que le précédent. C'est là ma croyance. Nos efforts ont un sens, Hedy, et ceux de nos ancêtres aussi. Comme je te l'ai dis, l'Histoire n'est pas de marbre mais de glaise. Rien ne se perd, tout se transforme : la Fin, j'ignore s'il y en a une. Et suspend ton jugement lorsque tu es face à une chose que tu ne connais pas, c'est là l'attitude la plus sage. Va à présent. Et prend mon Précis sur les bases divinatoires, tu m'en liras les cent premières pages pour la prochaine dizaine, après avoir rédigé cinquante centimètres de parchemin sur le sujet suivant : si l'histoire ne se répète pas, à quoi bon connaître le passé? Tu peux filer, maintenant. N'oublie pas ta nouvelle plume."

Ainsi passa la première année. Au programme? L'Histoire, la Géographie, la Philosophie, le Draconien ou encore ce que son maître appelait la "peuplogie" : l'étude des moeurs des peuples, des normes, de leur évolution, de leur signification, de leur cause, de leur finalité. Peu de magie : il gagnait quelques livres, huit en tout, dans l'année. Et il n'y comprenait, à vrai dire, pas grand-chose. "N'y prête pas attention, ça n'est que de la technique : ça s'apprend. Ce qui compte, c'est sentir." Du gobelin, tout ça. Après une année de consolidation de ses connaissances, ponctuées de diverses fêtes, deux nouvelles "matières" s'ajoutèrent aux précédentes : la "médobservation" et les ballades.

Qu'est-ce que la "médobservation"? Une autre invention de son fou de Magister : des méditations dans un environnement douillet (du moins au début), pour s'harmoniser avec son environnement. Entraînement digne d'un moine : sans doute. Le but? Sentir, ressentir. Le monde serait parcouru de lignes de force, d'énergie, l'air vibrerait de magie, le monde est empli de virtualités quasi-tangibles, le passé survit ; l'avenir se pressent ; les plans entremêlés sont là, tout autour. Sensation infinitésimal, fugace, mais pourtant donnant tout son sens à une vie ; tout son sens au monde, immense et éternel. Être en paix avec soi-même, car l'Art est dangereux pour l'esprit qui n'y est pas préparé. Être en paix avec le monde, car l'Art est le monde, et le monde est soi. Du gobelin, pour le jeune Hedoaen, à vrai dire : il comprenait en surface, mais n'arrivait pas encore à en tirer tout le développement, toute la profondeur. Mais il se pliait de bonne grâce à ces méditations prolongées, silencieuses : son Maître lui imposait parfois des épreuves farfelues, comme ne pas ouvrir les yeux durant un mois, ou garder le silence le plus total. C'était aussi des applications de la "médobservation".

Observation : c'était cela, aussi, la "médobservation". Observer les subtiles différences entre un "son imaginaire" et un son réel ; les écouter serait plus exact.

"Observer, c'est étendre ton âme, agrandir ton esprit, accroître le champ de tes expériences sensibles : tu n'es qu'un point dans l'univers. L'Univers te comprend. Mais par la méditation et l'observation, tu comprendras l'Univers."

Quant aux ballades? Là pour la détente, sans doute. Ou peut-être n'était-ce qu'une autre forme de "médobservation", au grand air, ponctuée de remarques sur telle espèce d'arbre, de fougère, d'oiseaux ou d'insectes. Le Magister était exigeant avec lui-même, et par conséquent exigeant avec le jeune Hedoaen, qui ne tarda pas à l'être tout autant que son vieux maître. La description sommaire de ses premières années d'études peut faire croire qu'elles ont été difficiles : ça n'est pas le mot. Elles ont été intense. Le travail a été intense, acharné même : mais ça n'était en rien une corvée, mais un plaisir pour l'esprit, le tout ponctué de farces gentilles (qui n'étaient que des prolongements du cours, car utiliser ses pouvoirs magiques est sans aucun doute un bon moyen de mieux les appréhender) et de blagues hilarantes. Après ces séances intenses, la fête, les loisirs, et les gnomes s'y connaissent : ils savent égaler l'intensité et la perfection de leur travail dans leur art de faire la fête.

L'apprentissage d'Hedoaen allait encore durer cinq années : après cela, il y aurait un "transfert" : il irait dans une autre colonie gnome, chez un autre Magister, c'est par ce procédé que la société gnome parvient à rester unie malgré son côté "communautés rurales éparpillées".

Encore trois années d'apprentissage...Et il espérait, au fond de son coeur, que ces trois années durerait éternellement.
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Flashouille
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyMer 23 Jan - 3:44

Apprentissage II



Les années s'écoulèrent, tranquilles, heureuses. La dernière année de l'enseignement du Magister se faisait en plusieurs langues : tantôt gnome, tantôt commun, tantôt illuskan, tantôt draconien. Cela nécessitait une parfaite maîtrise linguistique, et une grande réactivité, pour s'habituer à ces brusques changements de langues. Les longs dialogues s'enchaînaient, chaque jour, le Maître et l'Apprenti explorant des horizons inexplorés, tel un Guide et son Voyageur.

De nouvelles matières s'ajoutaient encore aux précédentes. La cuisine, par exemple.


-Pourquoi diable apprendre à cuisiner? Bougonnait Hedoaen.

-La cuisine nécessite précision, rigueur et imagination. Patience et attention. Concentration, également. La cuisine, qu'est-ce? On prend divers ingrédients, on les dose subtilement, on les trie, on les mélange, on leur fait subir divers traitements, et cela donne un résultat, plus ou moins bien réussi. La Magie, c'est pareil.

-Maître, ça n'est pas de la Magie : c'est de la cuisine. Je pourrais apprendre les mêmes choses en apprenant la magie

-La Magie, la vraie Magie, responsable et bénéfique à tous, est l'oeuvre des magiciens, ou d'une poignée de chanceux étant né avec un talent magique et ayant appris à être comme les magiciens. Un magicien doit être pétri de bon sens, d'humilité, d'humour et être ouvert d'esprit.

-Maître...l'Histoire nous montre des tas d'exemples de mages cinglés, arrogants, sans humour et intolérants...Et pourtant disposant d'immenses pouvoirs, et très intelligents

-Hedy, Hedy...Ce sont d'excellents techniciens, je ne l'ai jamais nié. Mais ce ne sont pas des magiciens, et ne le seront jamais tant qu'ils ne feront pas l'effort de changer. Avant de changer le monde, change toi toi-même : deviens ce que tu es, et nous en reparlerons.


-Je veux bien vous croire, Maître, mais...et le tricot?

-Sache, Hedy, que l'hiver, il fait froid. Et que j'ai besoin de chaussettes...


Le tricot, activité demandant un effort ô combien hautement régulier, ô combien de patience, et ô combien de précisions avec ses dix doigts fut, en effet, un exercice que le jeune Hedoaen eut à pratiquer. Les grandes écoles de magie thayennes ou d'Eauprofonde ont sans doute des méthodes plus raffinées, plus sophistiquées : le vieux Magister Holendaff n'en disconvenait pas. Mais son exercice parvenait au même résultat, même s'il paraissait plus rustre...et permettait, lui, d'avoir une paire de chaussettes à mettre pour l'Hiver.

Le langage gnome, écrit dans l'alphabet Dethek, ou alphabet nain, fait montre de beaucoup de subtilité, distinguant nombre de choses, faisant nombre de nuances : c'est un langage subtil et doux à entendre. Le langage précis d'une race aimant la vie, et cherchant la vérité : douceur et précision. La Vérité ! Combien de fois le maître et l'élève ont-ils parlé de cela? Personne ne saurait le dire...


-Selon toi, Hedy, quelle place tient la Vérité dans le monde?

-La Vérité est une chose absolue, supérieure à toute chose, qui éclaire tout par sa force : la Vérité est la finalité de tous nos efforts, Maître.

-Mais la Vérité n'a-t-elle pas un domaine différent d'autres valeurs? La liberté concerne l'individu en sa conscience, et son rapport avec les autres : autonomie intérieure, autonomie extérieure ; émancipation de soi et des autres, émancipation par soi et par les autres. La justice est une valeur s'appliquant à la société, aux institutions. La Beauté est une vertue s'appliquant au goût, au jugement esthétique. La Vérité a pour domaine la pensée : elle a pour domaine le jugement des idées. La Vérité leur serait-elle supérieure à toutes, avec un domaine si différent?

-Non. La vérité est une valeur ayant un domaine bien précis. La vérité est une qualité, comme toute valeur. Mais une même chose peut disposer de plusieurs qualités : on peut donc supposer qu'il peut exister une hiérarchie de ces choses, quant à leur importance. Une action peut être belle, juste, libre. Une pensée peut être exprimée de fort belle manière, être l'expression la plus pure de la liberté et être vraie. Comme des cercles, ces valeurs ne se confondent pas, mais ont un domaine commun : et dans ce domaine, il peut potentiellement exister une hiérarchie

-Il est vrai : ainsi la liberté est un bien nécessaire à la justice. Rien n'est plus révélateur que l'Art, qui intéresse tant nos semblables -et nous intéresse tout autant, admettons-le, puisque nous sommes nous aussi des artistes. L'Art est une illusion qui révèle une vérité ; il est une vérité qui révèle l'illusion. L'Art est identification et distanciation ; le chant nous touche, nous nous sentons touchés, nous sommes face à nous-même : subjectivisation radicale. Mais le chant est distanciation : le cri devient Beau ; la Passion, la Rage, la Tristesse deviennent symétrie. Plus que la Vérité en elle-même, c'est l'Art que tu dois comprendre : c'est à la Beauté du monde que tu dois t'initier. Le Monde est l'Art : l'Art est le monde. L'Art est une illusion du monde réel, peut-être. Mais cette illusion obéit à ses propres règles, c'est un monde dans le monde. Comme je te l'ai dis par le passé : l'Univers te comprend, et tu comprendras l'Univers. Ca n'est pas qu'un jeu sur le sens figuré et propre. Tu vas bel et bien comprendre, au sens mathématique, l'univers : un univers dans l'univers, en toi, dans ton esprit. C'est cela, l'Art. Tu vas me rédiger cinquante centimètres de parchemin pour la prochaine dizaine pour chacun de ces sujets : la beauté est-elle dans le regard ou dans l'objet regardé? Une oeuvre d'art nous invite-t-elle à nous évader du monde ou à mieux le regarder? Nous en avons fini pour aujourd'hui, tu peux y aller.
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solen fauchevie
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyJeu 24 Jan - 17:55

j'aime beaucoup c'est orignal mais avec 8 de dexterité il est un peu maladroit non ?
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyJeu 24 Jan - 17:58

[A l'heure du récit, il l'est pas encore. Il n'a pas encore sa canne, ni sa guibole folle. Le 8 de dextérité et de force est justifié par le fait qu'une de ses jambes sera, plus tard dans le récit, invalide : impossibilité pour lui de porter de lourds poids, de lutter, de courir longtemps, de faire l'équilibriste, des acrobaties, même les plus simples et tout ce qui nécessite un tant soit peu d'agilité.]
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptySam 26 Jan - 5:57

Apprentissage III





-Hedy, ta formation avec moi touche à sa fin. Nous avons appris cette dernière année, outre les autres matières que tu connais, la théologie -des rudiments, bien entendu-. Je vais à présent voir si tout ce que nous avons vu a été vain ou a porté ses fruits.

-Bien Maître.

-Le libre-arbitre, selon toi, qu'est-ce?

-Le libre arbitre de la volonté s'oppose aux notions de Destin ou de la détermination de la volonté par des forces autres. Le problème du libre-arbitre est dual : si le libre arbitre existe, pourquoi la divination existerait-elle? Prédire l'avenir serait en théorie impossible, s'il était impossible de déterminer les actions de chacun, si le Destin n'existait pas. Or, le libre arbitre existe : car autrement, il ne pourrait y avoir de crimes volontaires ou de Mal conscient, tout serait déterminé par le Destin, ou d'autres déterminants extérieurs à la volonté de l'individu. Le libre arbitre nécessite spontanéité et connaissance : on agit d'une façon conformément à sa nature et conformément à ce que l'on sait, ainsi seulement on est libre ; dans le cas contraire, on agit sous la contrainte ou l'ignorance. Or, si le libre arbitre n'existe pas, la notion de contrainte disparaît elle aussi, et avec, toute une branche de l'école de l'Enchantement : comment pourrait-on contraindre la volonté de quelqu'un qui n'a pas de libre-arbitre? Qui ne peut exprimer une réelle volonté? Voici donc le problème, autrement posé : l'existence ou non du libre-arbitre conditionne l'existence ou non de l'école de la divination et de celle de l'enchantement : le libre-arbitre peut-il exister et ne pas exister à la fois?

-Mmmm...Continue

-Si la volonté se définit par la faculté d'exercer un choix libre, on ne peut que reconnaître que le libre-arbitre en découle. Mais je ferais ici une distinction, qui réconciliera enchantement et divination : il y a la volonté subjective et la volonté objective. La volonté subjective est celle du sujet, de l'indivudu, influencé par sa raison ou ses émotions : hallucinations pour les illusions (qui faussent les perceptions et ne donne donc aucune base sensible à la raison pour bâtir un raisonnement cohérent avec la réalité) ou coercition et charme pour l'enchantement peuvent donc contrôler sa volonté. La divination ne peut saisir que difficilement ce type de volonté, tant les déterminants sont multiples et difficiles à prévoir. Il y a ensuite ce que j'appelle la volonté objective, ou la volonté du monde. Et c'est cette volonté que la divination appréhende, et en face de laquelle l'enchantement est impuissant : la volonté du monde est la somme des volontés et on peut, par une sorte de calcul probabiliste -bien qu'en terme de divination le terme ne soit pas le plus bienvenu- déterminer quel évènement se passera à partir de postulats donnés. L'esprit du monde est un livre que le devin se doit de déchiffrer, et plus l'information recherchée est précise, dépendante des volontés individuelles, ou imprévisible, comme le Temps des Troubles, plus la traduction sera cryptique et inintelligible. Le libre-arbitre existe donc, mais, comme le problème qu'il pose, a une forme dual.

-Intéressante théorie, imaginée au pied levé. Mais je te félicite tout de même, Hedy...Nouvelle question : qu'est-ce que la Mort, d'après toi?

-Vaste question que voilà, Maître. La mort a deux sens : au sens physiologique, il s'agirait de l'arrêt des fonctions vitales, comme la respiration ou l'activité du cerveau. A un sens plus philosophique, il pourrait s'agir de la fin du devenir. On l'oppose traditionnellement à la vie. Or, certaines hypothèses troublent la frontière entre vie et mort. Les morts-vivants, notamment. Mais pour bien réaliser que la frontière entre vie et mort puissent être trouble, encore faut-il pouvoir définir la vie. Je vais donc opposer le "vivant" à "l'inerte", la Mort au fond ne pouvant se définir que par rapport à la vie. Le "vivant", c'est ce qui peut s'éprouver soi-même, qui est capable de ressentir, d'avoir une expérience sensible. L'inerte est donc ce qui ne ressent pas...ou plus. La Mort est le passage du vivant à l'inerte. Or ! Qu'est-ce qu'un mort-vivant sinon de la matière, ou de l'énergie, inerte douée d'une capacité de s'éprouver soi-même? En cela, à partir de cette définition, nous pouvons opérer une classification des morts-vivants, qui sera la suivante : morts-vivants morts, morts-vivants purs, morts-vivants vivants. Les morts-vivants morts sont de la matière inerte dénués de conscience et de toutes formes de désirs, besoins et faims. Ils existent, ils sont là, mais ressemblent en tout point à des golems : ils ne sont que matière inerte animée, avec quelques perceptions, ce qui les distingue de la véritable matière inerte, mais ne ressentent rien, d'où la confusion que l'on peut parfois faire entre certains non-vivants et les golems de chair. Viennent ensuite les morts-vivants purs, qui n'ont pas de conscience mais ont des désirs, des besoins, des faims. Cette catégorie regroupe une bonne partie des non-vivants, et est le stade intermédiaire entre vie et mort : matière inerte capable de se ressentir en soi-même, de s'éprouver en la plupart des points de son être. Puis viennents les morts-vivants vivants, qui eux sont conscients et ont des désirs, besoins, faims. Ils ressentent en tout point de leur être, ils sont, ils pensent, ils vivent...mais sont morts. Leur esprit est vivant, mais ils sont morts au sens physiologique du terme : du vivant piégé dans de la matière inerte. Ces différents stades, je crois, illustrent assez bien un des domaines d'études de la nécromancie et les problématiques y étant lié : la définition de la Vie, de la Mort, l'Existence et, en quelque sorte, le sens de tout ceci, à supposer qu'il y en ait un.

-Nouvelle théorie intéressante, Hedy.

-Merci, Maître.

-Bien. Je te demanderais à présent de parler de la paix.

-La Paix, Maître? La Paix n'est pas un état, c'est un devenir. La paix n'est pas stagnation, ni moyen : elle est recherche permanente, fin. La paix nécessite deux personnes : soi-même et le voisin. Il faut être en paix avec soi avant de faire la paix avec les autres. La paix ne nous appartient pas, en quelque sorte : il faut la conquérir, de haute lutte, la paix, c'est la guerre avec soi-même jusqu'à ce que cette guerre laisse place à ... la paix. L'objet de la guerre, c'est la paix, dit-on souvent : on peut par extension dire que l'objet de la magie serait l'abjuration. La paix n'a d'autre fin qu'elle-même : l'abjuration n'a d'autre fin que sa propre existence. Et de la même façon que la paix nécessite une forme intérieure et extérieure, l'abjuration doit protégé l'âme et le corps. La paix a besoin de l'abjurateur ; l'abjurateur a besoin de la paix. L'abjuration est également une recherche permanente, qui doit s'adapter à chaque situation nouvelle : c'est le prix à payer.

-Soit. Admettons. Bien que ce soit plus critiquable. Parle-moi de l'origine du monde

-Ah ! La théorie des 4 éléments ! Feu, air, terre, eau. Le monde dispose de plusieurs qualités élémentaires basées sur deux axes, ces axes étant le chaud et le froid, et le sec et l'humide d'autre part. Du froid naquit le para-élément de glace, du chaud, celui du magma, du sec, celui de la poussière, de l'humide, celui de la vase. Le chaud est un principe d'énergie, d'activité, d'impulsion : le plus proche est le feu et l'air. Le froid quant à lui est un principe de passivité et de résistance : terre et eau. Le sec est un processus d'analyse, de séparation, d'individualisation, de contraction et de repli sur soi, confinant jusqu'à une rigidité extrême : terre et feu. L'humide lui est synthèse, collectivité, ouverture, globalité, détente, souplesse : air et eau. L'eau est froide et humide, l'air chaud et humide, le feu sec et chaud, la terre froide et sèche.


Ainsi s'expliquent les dogmes d'Akadi, déesse de l'Air : Trouvez votre illumination parmi vos intérêts. Dès que ceux-ci déclinent, vos chances de croissance spirituelle dans ce domaine s’évanouissent. Passez d’un intérêt à un autre, d’un lieu à un autre, et partez à la poursuite de vos rêves ou intérêts personnels en vivant chaque jour de nouvelles expériences. Ne vous en faites pas si tous les disciples de l’Église n’adhèrent pas à cette doctrine, car le temps vient à bout de tous les obstacles Peu de sujets sont assez importants pour qu’on s’y implique à fond. Ne laissez personne vous entraver ou vous enfermer, car une vie menée dans la contrainte ne vaut pas mieux que la mort., chaud et humide (changeant ouvert),

puis de Grumbar : L’éternel Grumbar est parfait et immuable. Efforcez-vous d’atteindre la perfection de l’Éternel et ne laissez aucune place au changement. La parole de chacun constitue le berceau d’une société stable. Le fait de briser un serment revient à saper les bases de la civilisation. Parcourez le monde, répandez le verbe de Grumbar et montrez la stabilité et la sécurité qu’il offre par le biais de votre travail., froid et sec (immuable fermé),


puis d'Istishia : Tout est lié et cyclique. L’eau triomphe toujours. La terre s’y désagrège, le feu s’éteint face au moindre cours d’eau et l’air devient nuages, puis pluie, achevant le cycle éternel. Le Seigneur de l’Eau est le grand égaliseur et niveleur des éléments. Il accepte le changement, mais reste fidèle à sa nature. N’essayez pas d’être ce que vous n’êtes pas. Maîtrisez d’abord ce que vous êtes, puis diffusez votre message d’excellence personnelle à travers le monde. Soyez souple, mais pas déraisonnable. La pluie coule jusqu’à l’océan on empruntant les détours de la terre, jamais en gravissant les montagnes. De même, les vérités d’Istishia parcourent la terre par le biais de routes naturelles, pas en usant de la force. Les mystères de la vie doivent être appréciés et compris. Cependant, vous devez savoir que les réponses à certaines questions ne sont pas dans ce monde, mais dans le suivant. Prenez conscience que les cycles de la vie sont les reflets des cycles du destin. Préparez-vous à payer le prix ou a recueillir le fruit de vos actes passés et futurs., expression du froid humide (immuable ouvert),


et de Kossuth : Ceux qui doivent réussir réussiront. La foi en Kossuth est supérieure à tous les autres, particulièrement à celle d'Istishia. Le feu et la pureté ne sont qu'une seule et même chose. La fumée est produite par l'air qui est jaloux du feu. La récompense de l'ambition est la puissance. Atteindre des niveaux de puissance plus élevés est inévitablement accompagné par des difficultés et des douleurs physiques. Kossuth nous envoie sa flamme pure et sacrée afin que nous puissions nous y purifier et y forger nos âmes. Attendez-vous à subir des épreuves et montrez-vous à la hauteur quelques soient les difficultés et la douleur que vous endurez. Vos supérieurs ont prouvé leur valeur et ils méritent que vous les serviez. Guidez les autres vers la lumière purificatrice de Kossuth de manière à ce dernier puisse rendre à toute vie sa forme originelle., chaud et sec (changeant fermé).

S'ajoutent à cela un cinquième élément théorique, l'éther, l'esprit : c'est là la base éthéré de l'Ether. C'est ce qui scinde ensemble le tout, en quelque chose que l'on nomme Plan Primaire, ou Plan Matériel. Et cela rejoint ce que je disais sur l'Esprit du Monde : l'Ether est passé, avenir, volonté, actualité et virtualité : la divination lit dans l'Ether. L'invocation et l'évocation subissent une influence plus ou moins fortes des Quatres Eléments. Je n'entrerais pas dans les débats doctrinaux quant aux applications pratiques ou à d'autres éléments présumés, comme le Bois.

-Bien, bien. Tu as bien appris de la théologie. Je n'ai rien à ajouter...Nous allons fêter dignement la fin de ton apprentissage chez moi : viens donc profiter des festivités, avant de partir, Hedy...
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Flashouille
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptySam 26 Jan - 6:29

Inter-chapitre !

Le temps a passé. Le voilà à quelques lieues de son village natale, dans un autre village, dans une classe d'une dizaine de jeunes gnomes. Plusieurs professeurs se succèdent. Huit, en tout, à vrai dire. Difficile de les décrire chacun, malgré la part importante qu'ils tiendront, temporellement parlant, dans la vie d'Hedoaen : il resta auprès d'eux près de trente ans. Mais jamais une intimité telle qu'il put en avoir avec le Magister ne se créa. Il n'était pas malheureux, non : il s'amusait, il était passionné, il avait des camarades. Mais pas ce lien profond, personnel, intime qu'il pouvait avoir avec ceux de son village : ils étaient son oxygène, sa raison de vivre.

Un individu est un kaléidoscopes d'idées, d'évènements, de phrases et de sensations. Hedoaen, bien qu'ayant découvert les joies du sexe durant cette période de son existence, ne connut rien de particulièrement marquant au cours de ce laps de temps, rien du moins qui n'altérerait profondément ce qu'il était, sa nature. Il y apprit la technique, essentiellement : technique indispensable à l'usage de la magie, mais qui, heureusement ! Ne façonne pas totalement un être.

Rien ne l'a marqué, rien n'a influé sur sa destinée? Cela n'est pas rigoureusement exact. Il y eut bel et bien des choses qui eurent une influence déterminante ; une poignée, au regard du laps de temps déroulé dans cet autre village. Néanmoins, par souci d'objectivité et d'exhaustivité, ils seront ici recensés. Je vais donc vous conter le Choix d'Hedoaen, après son Apprentissage.
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Volvic
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyLun 28 Jan - 14:10

Il y a largement assez pour uen validation, mais tu peux continuer, bien entendu.

Je Valide
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptySam 2 Fév - 9:18

L'Enjambeur I


Extrait d'un cours d'illusion

-L'hallucination est une sous-branche hautement appréciée par les gnomes, notamment par les gnomes des roches, dont nous faisons partie. Pour comprendre les mécanismes de l'hallucination, je vous ai fais ingérer du Lazdaria au déjeuner -d'où le goût bizarre. Contrairement à ce que vous auriez pu penser, la prise d'une substance hallucinogène est d'un grand interêt pédagogique et magique. Nous allons à présent passer aux observations psychédéliques, calculs mathématiques et modèles neurologiques, nécessaires à l'explication de certains phénomènes qui nous permettront de mieux appréhender le vaste domaine de l'hallucination. Fermez les yeux...Là, voilà, qu voyez-vous?

-Une spirale aux couleurs...Wouh !
-Une toile d'araignée qui pulse comme un coeur...
-Un tunnel...qui avance...encore...encore...jusqu'à la lumière !

-L'hallucination, contrairement à ce que pensent certaines tribus sauvages -les uthgardts par exemple-, n'est pas un message de l'au-delà, mais de l'au-dedans. Ce n'est pas plus l'ouverture de l'esprit à d'autres dimensions ou d'autres facettes de la réalité. C'est uniquement, pour ne pas dire simplement, l'expression de la propension du cerveau à produire des formes, formes étranges lorsque ce dernier est déstabilisé. Que pouvons-nous en conclure? Oui, Hedoaen?

-Le cerveau...Whou...produit des formes...Et le but de l'illusion est de manipuler ces formes, de les moduler, directement dans le cerveau du...whou...sujet

-On peut dire ça, oui. Vous pouvez voir, après déshinibition, le schéma de base de la structure du cortex visuel primaire. Pour que l'individu lambda puisse voir cette structure de base, il doit presser intensément sur ses yeux, se concentrer très fortement, se priver de nourriture, être très fatigué, être malade, schizophrène, ou agonisant. Ou, bien entendu, drogué. Avec le temps, vous pourrez, pour vos travaux à venir, pouvoir vous concentrer pour arriver au même résultat que présentement. Pourquoi vous avoir drogué? Car les concentrations à venir seront plus aisés, maintenant que vous savez quoi chercher. Sur le tableau, là, a été reproduit les schémas des visions générées par vos drogues hallucinogènes. Nous ne pouvons observer à l'oeil nu l'activité de vos chers cerveaux, mais le Magicien Larzak Lavakas a trouvé la solution lors de la fin de la dynastie Traktal, au troisième âge de Nétheril. Ses travaux, qui nous sont parvenus de façon assez parcellaire, il faut bien l'admettre, ont permis au Magister Braktaz Petitpois, votre humble serviteur, de créer une analyse géométrique des visions générées par la drogue, afin de pouvoir accéder à l'image du système visuel, de comprendre son fonctionnement, de valider les modèles de connexion entre oeil et cerveau et intra-cortex. Vous allez à présent dessiner ce que vous voyez.

Toute la difficulté de l'opération est la mise en équation des composantes neurologiques "sous acide". Toute la question des illusions est de manipuler l'information qui circule entre ces différentes composantes. L'hallucination doit manipuler plusieurs informations : visuelles, auditives, tactiles : nous nous intéressons présentement à l'information visuelle. Bien, morphologie de l'oeil gnome : le cristallin est un prisme à travers duquel passe la lumière, la rétine est le mur sur lequel les couleurs apparaissent, de même pour le cortex visuel. Or, quand les paupières sont closes, l'activité du cortex est nulle, le mur est noir...du moins sans drogue. La connexion entre les composantes est décrite par les équations que j'écris au tableau : la somme de l'information provenant de la rétine et de celle provenant des autres composantes neurologiques auxquels le cortex visuel est lié, avec des poids de connexion variable pour chacune de ces autres composantes neurologiques.

-Magister...C'est assez proche de...MORTECOUILLE...de ce qu'on a vu en transmutation et invocation, quant aux interactions entre particules.

-En effet, bon point pour toi, Zatak. Je retourne à mon hallucinogène : il bouleverse l'équation en perturbant l'excitabilité du cerveau, et en augmentant ainsi le poids des connexions neurologiques. Un nouveau paramètre apparaît : cette excitabilité accrue modifie le système de neurones, qui atteint un autre état d'équilibre, dans laquelle l'activité du cortex visuel ne serait plus nulle. Hedoaen?

-Comme l'eau, non? Whou ! L'eau est immobile, puis se met à bouillir à 100 degrés, ça passe...WHOU ! d'un état à l'autre.

-En effet, bon point pour toi aussi. S'ensuivent ensuite pour affiner tout cela analyses par usage du cristal spectral, linéarisations, développements du Fou Rieur et équations différentielles partielles au voisinage du point de bifurcation d'un état à l'autre. Nous avons ainsi pu voir qu'au-delà de cette concentration d'hallucinogène, que je désigne sur le tableau, émergent dans le cortex visuel primaires quatre modes propres non nuls, états d'activités infligés par une trop forte instabilité, motifs géométriques générés spontanément sous l'effet de la drogue. Loin d'être des divagations, cela nous permet d'ouvrir une fenêtre intérieure à travers laquelle le fonctionnement du cerveau se dévoile. Prenez ces feuilles, vous travaillez par binôme, chacun travaillera sur un des quatre modes propres non nuls du schéma visuel de base. Vous avez jusqu'au prochain cours, vous me ferez ensuite un exposé de vos observations et déductions.
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genila
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyLun 3 Nov - 13:02

Afin de faire un peu le ménage dans les Bg validés et voir quel personnage n'est plus jouer afin de refaire les quotas si besoin, je voulais savoir si ce personnage était encore jouer.
Merci
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Flashouille
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyMar 11 Nov - 19:55

Joué
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Flashouille
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptySam 11 Avr - 15:22

Je redressais la tête, après m'être remémoré des pans entiers de mon passé. L'introspection ne fait pas de mal, sans doute.

Mais assez d'introspection : il est temps pour moi de prendre note de mes pensées. En effet, la vie peut m'abandonner à tout instant : la vie d'aventurier n'est pas des plus simples, et mes actions dans la région peuvent s'avérer avoir des conséquences sur le long terme qui pourraient se révéler fatale pour mon honnête personne.

L'Art est long et le Temps est court : se pourrait être là un bon résumé de ce qui m'occupe l'esprit en ce moment même. Mes études ont fait de moi un des magiciens les plus complets de la région, à n'en point douter, mais est-ce suffisant? Mes études doivent prendre un nouveau tournant, passer outre l'aspect technique ou philosophique : il est temps pour moi d'aborder une nouvelle phase, qui transcenderait tout ce que j'ai pu accomplir jusque là. J'ai pu étudier avec efficacité bien des aspects de la Magie : mais l'heure est venue pour moi de commencer une Théorie Générale, une systématisation cohérente, un traité qui révolutionnerait la conception de la Magie jusque là admise.

Mais assez de masturbation égocentriste : organisons les évènements les plus récents dans un ordre chronologique.

Il y a de cela quelques mois, j'ai démontré (avec brio, bien entendu) la différenciation nécessaire entre le Principe (l'Essence devrais-je dire, qui a une réalité) et le nom (qui ne renvoie pas nécessairement à une Essence). En somme, j'ai expliqué à un chevalier noir de Baine que le Dieu de la Terreur n'avait aucune importance, ou du moins, que son nom, "Baine", était indifférent : en effet, la Foi devrait viser la Terreur la Tyrannie et tous les éléments du Dogme, et non un vulgaire nom. Personnifier les dieux est le fruit d'une conception puérile de la divinité : les Dieux sont avant tout des Essences, des pans entiers de la réalité, par conséquent qu'il se nomme Iachtu Xvim, Baine ou Cyric devrait être indifférent.

Mais il n'a rien voulu entendre, alors même que ma démonstration était imparable : il a jugé cela blasphématoire, me jurant une damnation éternelle (et subsidiairement de me trancher la tête). Mais n'est-il pas plus blasphématoire d'imaginer que les dieux sont des personnes, avec des corps? Donc qu'ils pissent, qu'ils chient et autres? Non, je crois que ma conception les rend plus sacrés, plus intangibles, et surtout, je crois que ma conception est plus proche de la Vérité. Passons : quoiqu'il en soit, je pensais que ça allait en rester là.

Mais que nenni ! C'était sous-estimer l'entêtement des religieux. Il y a de ça quelques heures à peine, il me menaçait : je prenais le parti de l'ignorer, respectant par là le voeu que je me suis fais d'éviter de prendre d'autres vies humaines. Mais voilà qu'un paladin prend le parti de se faire plus ou moins mon champion, ou de se servir de l'altercation pour accomplir son devoir, bref, en somme, voilà qu'un paladin me donne la sensation d'avoir été instrumentalisé. Prenant mon mal en patience, je décide de faire en sorte de les séparer sur un statu quo. Le paladin et le chevalier noir se jetèrent alors l'un sur l'autre, après les insultes de circonstances. Le chevalier noir fut défait : je fus donc obligé de le neutraliser pour éviter qu'il ne condamne le chevalier noir à mort. Après m'être assuré de sa coopération, je le ramenais à l'hôpital, tout en m'occupant du bainite blessé (m'amusant par ailleurs à lui signaler qu'il me devait la vie, à moi, gnome faiblard à tendance blasphématrice).

Après ces diverses formalités, je décidais de me rendre à Padhiver pour me rendre (la Loi a des gardiens convaincants). M'étant rendu, je ne fus pas déchu au stade de prisonnier, mais promu au stade d'enquêteur : le Destin est parfois capricieux.

L'avenir étant ce qu'il est, il m'apparaît pour le moins mystérieux. Mais je suis résolu : et on entendra bientôt parler de moi...quant à ceux qui ont trahi la Magocratie, j'ai bien peur qu'ils fassent les frais de mes recherches. Hinhinhinhinhinhin
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptySam 25 Avr - 5:07

Je prend à nouveau la plume pour organiser mes pensées. Je ne sais pas ce que je pense avant de l'avoir écrit, disait un antique penseur ; il avait foutrement raison. Mon esprit tente de comprendre la magie, jour et nuit ; et j'ai tant sacrifié à cette quête...je ne peux reculer ; je finirais par découvrir le fin mot de l'Histoire. La Vérité, je la découvrirais, ou je ne suis plus un gnome (notons que tout gnome est en quête de la Vérité : par l'Art, par les Inventions, par les Dieux, la Nature ou peu importe ! Quand on est né avec de tels dons pour les illusions, on sait dans notre cher que tout n'est qu'apparence, masques, mensonges...et on ressent alors un manque, un manque terrible : on a soif de vérité).

La Magie, je le crois, imprègne toute chose ; j'oserais même dire que la Magie est toute chose. J'en déduis donc, de ce postulat, qu'il me faut penser l'essence des choses pour pouvoir un jour accéder à l'essence de la magie.

Qu'est-ce que raconte cet imbécile gnomique? Pourra lire le satané voleur sachant lire le gnome. Sale voleur, je vais t'arracher les couilles avec les dents !

Passons ; qu'est-ce que je raconte? Hé bien je dis simplement que, pour pouvoir me prétendre Archimage, je dois réflechir sur le monde et l'essence des choses ; je vais donc coucher sur le papier ce que je crois être la Vérité sur les choses.

Commençons avec un sujet qui m'est par trop familier, depuis que ma jambe me fait souffrir nuit et jour, et ce depuis quelques décennies : la douleur.

Alchimie de la Douleur

Qu’est-ce que la douleur ? La douleur est une notion bien connue de chacun, du moins est-ce ce que l’on aime à croire, chacun étant persuadé d’avoir plus souffert que son voisin. La douleur, me dira-t-on, est une sensation désagréable, insupportable –certains ajouteront que le monde se porterait infiniment mieux sans, ce qui est d’une stupidité sans bornes-. La douleur est une sensation ; elle fait donc intervenir les sens, peut-on penser. C’est sans doute exact ; l’individu, plus confiant grâce à mon assentiment, avancera ensuite que la douleur physique est celle du corps ; le fait qu’il soit exposé à des températures extrêmes ou des conditions mécaniques impropres. Et là, je me verrais contraint de l’arrêter : en effet, si le corps peut être source de douleur, ce qu’on ne peut nier, d’où vient la douleur –bien réelle- des êtres amputés ? Est-ce là la douleur du corps ? Que nenni. La douleur a pour origine le corps, certes, mais c’est une origine possible et non l’unique origine possible. La douleur peut venir de l’esprit ; la douleur peut être « fantôme ». Et c’est cette douleur fantôme, qui, je crois, est la plus proche de l’essence même de la douleur. C’est la douleur seule avec elle-même, qui n’a pour origine qu’elle-même et n’a que soi pour finalité ultime (même si la douleur fantôme de l’amputé a un autre rôle essentiel).

La douleur a pour lieu le mortel ; c’est sans doute inhérent à la mortalité, même si, contrairement à des croyances communes, elle n’a sans doute rien de « méritée » : je ne crois pas que les dieux nous aient punis d’un quelconque crime. La douleur serait même, dans un certain sens, un don : c’est par elle que l’on se renforce, c’est par elle que l’on sait différencier le bon du mauvais, c’est une tutrice sévère et dure, mais une tutrice tout de même. Un enfant qui se brûle la main retient la leçon : le feu est dangereux. La douleur est un état de fait.

La douleur est sensation, comme nous le disions. Qu’est-ce qu’une sensation ?

Une sensation provient du corps ; la cause de la sensation est l’ensemble des corps extérieurs ; ces corps et objets extérieurs se manifestent ; ils produisent une impression sur nos organes appropriés. Ces organes, qui recueillent ces impressions, les transmettent à l’esprit par les nerfs. L’esprit, recueillant ces impressions, réagit : il interprète. C’est de cette interprétation de l’esprit (qu’on pourrait nommer « illusion » en ce que l’esprit interprète, il ne connaît pas réellement le monde…ce qui est d’ailleurs la source même de l’école de l’illusion) que l’on peut nommer « sensation » : il interprète des couleurs pour nos yeux, des sons pour nos oreilles, des odeurs pour notre nez et ainsi de suite. La sensation est médiate, donc, dépendant de l’esprit : j’en veux pour preuve que ceux ayant des défauts de sensation peuvent avoir ce défaut pour deux raisons. Soit l’organe servant à recueillir les impressions extérieures –ou les nerfs- sont défectueux…et l’esprit ne peut interpréter, soit ils fonctionnent mais c’est l’esprit qui fait défaut, et là encore l’interprétation fera défaut. Ainsi, un aveugle dont l’esprit ne peut interpréter la lumière –mais ayant des yeux et un nerf optique en parfait état de marche- sera bel et bien aveugle. Le monde découle donc de nos interprétations. L’esprit interprète donc la douleur s’il considère que tel ou tel impression extérieure doit la provoquer. La douleur est donc sensation…mais quid alors de l’amputé ?

Parlons de l’imagination pour éclairer notre lanterne : l’imagination, c’est la sensation dégradée. En effet, voyons un superbe paysage. Détournons-nous ; continuons notre marche. Fermons les yeux : nous pouvons encore nous représenter mentalement ce paysage, quoique de façon dégradée. C’est cela, l’imagination. L’imagination est la source de la mémoire, de l’expérience ou des rêves : mais ne nous étendons pas trop sur ce sujet. L’imagination donc est la capacité de notre esprit à se rappeler ce qu’il a ressenti. Pour comprendre cela, prenons un exemple : un pendule. Prenons le pendule, et imprimons-lui un mouvement : il se mettra à bouger. Cessons de lui imprimer un mouvement : il continuera de se balancer, de façon toujours moins forte, jusqu’à retourner à l’état de repos. C’est aussi cela, l’imagination : ce que nous avons ressenti, nous pouvons l’imaginer ; mais moins on ressent la chose, plus l’image devient lointaine et floue : c’est là ce qu’on appelle l’oubli. Si l’on peut imaginer toute sensation –l’imagination étant la sensation dégradée- alors je peux en déduire que la douleur est aussi capable d’être imaginée, d’être une illusion, un fantôme, une sensation dégradée : le mystère de l’amputé est résolu.

Mais approfondissons : la sensation est interprétation. Or on peut distinguer entre l’interprétation objective et l’interprétation subjective.

L’interprétation objective de l’impression est ce qui est relatif à l’objet : sa couleur, sa saveur, sa forme etc.

L’interprétation subjective de l’impression est ce qui est relatif au sujet (par rapport à l’objet, bien entendu) : autrement dit, il s’agit de savoir comment le sujet doit réagir par rapport à l’impression : douceur ou rudesse, douleur ou plaisir.
De cela on peut déduire qu’il existe deux origines de la douleur :

-Soit il s’agit d’une interprétation subjective des impressions que les choses extérieures impriment sur les organes sensoriels
-Soit il s’agit d’une sensation dégradée

Mais allons encore plus loin : comment l’esprit interprète-t-il les impressions qu’il reçoit ? Comment détermine-t-il ce qui est douloureux et ce qui est plaisant ?

L’action découle de l’imagination, mettons-nous au point là-dessus tout d’abord : si nous agissons volontairement, c’est que l’on peut imaginer. Si nous allons quelque part, c’est que l’on peut imaginer où. De la même façon pour le langage etc. L’action commence donc dans l’esprit, et se transmet ensuite au reste du corps. Ce commencement d’action, on l’appellera « tension ». Cette tension peut se tendre vers diverses choses : c’est là le désir (ainsi la faim ou la soif est la tension vers la nourriture ou l’eau). Lorsque cette tension consiste à éviter diverses choses, il s’agira d’aversion. Certains désirs sont intrinsèques à la vie ; d’autres découlent de l’expérience. Ainsi le gamin qui se brûle la main. L’esprit ne connaissait pas le feu jusque là ; mais la vie n’a pour fin que la vie (toujours plus de vie !) : or le feu détruit la vie (dans le cas présent) : par conséquent l’esprit aura une aversion pour le feu en tant qu’il est contraire à la vie.

L’objet de notre désir ou de notre aversion laisse des impressions. L’esprit, qui aime la vie par essence, interprète la chose désirée en tant que jouissance (dérivé du loross jucunda, qui signifie fortifier et aider (sous-entendu fortifier la vie)) ; de la même façon, ce que l’esprit considérera comme néfaste pour la vie il va l’interpréter comme une peine (qui signifie « gêne » : gêne de la vie). Laissons la jouissance et le plaisir de côté ; voyons où se trouve la douleur quant à la peine.

La douleur est une peine liée au corps, qui gênent ou empêchent le corps de vivre ; le pendant spirituel de la douleur est la tristesse (en ce qu’on imagine des conséquences douloureuses…une veuve qui se couche seule dans son lit le lendemain de la mort de l’être aimé, par exemple. Elle n’a pas plus « mal » physiquement qu’un célibataire se couchant seul, mais les conséquences imaginées (solitude etc) éveillent en elle la sensation dégradée de la douleur : la tristesse, le chagrin). Le plaisir est l’inverse de la douleur ; la joie de la tristesse.

L’exemple de la veuve laisse apparaître une autre distinction : la sensation dégradée peut être de deux sortes, et sera donc une douleur « fantôme » (celle de l’amputé) ou une tristesse (celle de la veuve). La première découle d’une image liée au corps : on croit avoir mal, on croit avoir une jambe douloureuse alors qu’il n’en est rien (soit qu’on ait pas de jambe, soit que la dite jambe se porte à merveille). La seconde découle d’une idée stimulant l’imagination : l’idée de la solitude, l’idée de grandes peines à venir etc. En somme, la première sensation dégradée, c’est l’esprit qui s’illusionne, la seconde c’est l’esprit se soumettant à l’idée.

Mais passons outre toutes ces distinctions, et abordons un nouveau problème :

La douleur varie-t-elle en intensité d’un individu à l’autre ?

Prenons un dandy et un barbare des terres du Nord. Le premier n’a pas l’habitude de souffrir ; le second si. On remarquera que dans une situation extrême –une bagarre, un poing s’écrasant sur une joue-, le premier se verra plus rapidement tétanisé par la douleur que le second, qui, bien que la ressentant, sera encore capable d’agir. J’en déduis que les choses néfastes à la vie ne varient pas beaucoup d’un individu à l’autre en tant que nous sommes tous identiques dans nos corps : le feu nous endommage, tout comme le froid extrême, un coup de marteau dans le crâne est néfaste à la vie tout comme un coup de couteau dans le ventre. Et nous ressentons donc tous de la douleur quant à ces objets néfastes à la vie ; mais on remarque que quoique les objets eux ne varient pas beaucoup, l’intensité du ressenti peut varier. Je suppose qu’il peut y avoir une espèce d’accoutumance –comme aux drogues, qui font de moins en moins d’effets quand on a l’habitude d’en prendre-. L’analogie avec la drogue n’est pas innocente : car il y a une question sous-jacente : comment l’esprit transmet-il son interprétation au corps ? Sans doute par divers procédés alchimiques, des produits dans le sang et la chair. Or si cette substance portant l’interprétation de la douleur circule dans notre corps sur ordre de l’esprit, je peux en déduire que cela a un effet analogue à la drogue : plus cette substance est présente, moins elle fera d’effets. J’en déduis également qu’il est sans doute possible de la distiller…

Comment provoquer la douleur sans modifier les choses extérieures et leurs impressions ? En somme, comment provoquer la douleur sans rien toucher à l’environnement du sujet, ni boule de feu ou coup d’épées dans le ventre ? « Par magie » répondront les benêts. Bravo, je n’y aurais jamais pensé. Mais comment ? La magie doit bien avoir un but, quel est-il ?

Trois moyens s’offrent à moi : soit en abaissant le seuil de tolérance à la douleur du sujet (en annulant l’accoutumance voire en créant une sensibilité particulière à la substance) ; soit en augmentant les quantités de la substance dans l’organisme (on appellera cette substance « Doloris ») ; soit en excitant l’imagination du sujet, provoquant une sensation dégradée selon le bon plaisir du jeteur de sorts.

Les deux premiers moyens sont relatifs à l’interprétation et à sa transmission ; le dernier moyen est relatif à l’imagination.
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptySam 25 Avr - 16:27

Distillation de la douleur

Qu’est-ce que la distillation ? C’est un procédé alchimique consistant à séparer différents liquides.

Or, pourquoi distiller la douleur ? La douleur a sans doute diverses applications pratiques ; elles restent à découvrir. Mais surtout, distiller la douleur, c’est l’avoir pur ; c’est pouvoir en cerner encore un peu mieux l’essence. C’est, je crois, une chose hautement désirable pour tout sage que de connaître la douleur, élément si présent dans toute existence.

Or, si l’on doit la distiller, cela sous-entend que la douleur est mêlée à des choses qui n’en sont pas. Quoi donc ?

J’ai lu plusieurs traités, dissertant sur cette question en partie. Pour les uns, il faut distiller la douleur en la séparant du sang ; pour les autres c’est impossible. Mais l’un d’eux, un obscur nécromancien révérant Azouth, a semble-t-il fait une découverte capitale quant à cette question. Quoique ne traitant pas de cette question, son ouvrage met en évidence une substance qu’il a nommé adrénaline, qui serait la réaction du corps à divers chocs –peur dans ce qu’il a pu étudier-.

Or, la douleur n’est-elle pas un choc ? L’on remarquera que, sous l’effet de « l’excitation », certains arrivent à subjuguer leur douleur un court instant, à courir avec une jambe fêlée ou à ignorer la douleur un court instant –les guerriers nomment cela l’ivresse du combat-. Si j’en crois ce nécromancien, cela pourrait être imputé à l’adrénaline, qui inhiberait la peur…et sans doute la douleur. Or, pour avoir la Doloris –la Douleur Distillée-, il faudrait donc la séparer du sang, certes…mais aussi de cette substance.

[…]

J’ai débuté les expériences sur les rongeurs. Ikke aura été la clé : l’adrénaline augmente le rythme cardiaque et ainsi de suite, certes, mais j’ai pu réaliser grâce à lui que cette substance est produite face au stress. La peur –sans douleur- peut permettre sa production…mais la douleur fonctionne aussi à chaque fois. A noter que cette substance semble avoir une durée de vie assez courte en elle-même, quoique la production puisse tenir un peu plus la cadence. Sans doute est-ce une protection du corps : à long terme, l’augmentation du rythme cardiaque et toute la tension que provoquent cette substance doit être néfaste.

Il ne me reste plus qu’à découvrir le siège de cette substance…le cerveau, sans aucun doute

[…]

Malheur ! J’ai eu beau ôter les diverses parties du cerveau de mes cobayes rongeurs, rien n’y a fait ! Cette substance a nécessairement une origine ! Je la découvrirais, elle ne peut m’échapper…car si je découvre où elle se cache, je pourrais la comprendre, la cerner, et cela permettra la distillation de la Doloris…et sa distillation me permettra de comprendre la douleur, et pourrait même ouvrir la voie à de nouvelles recherches permettant d’annuler la douleur ou de la provoquer…voire d’ouvrir la voie à la distillation du plaisir ou de la joie ! Quelle formidable avancée cela pourrait être ! Mais faisons fi des problèmes moraux pour l’instant, j’y songerais une fois que j’aurais compris…Pouvoir n’est pas Faire, quand je pourrais, je songerais aux implications du Faire.

[ …]

Nombre de rongeurs y sont passés. Je suis désolé pour eux, hélas, je déteste faire cela à ces pauvres bêtes…je les comprend trop bien ; la compassion que j’ai pour elles me noue la gorge, parfois. Mais c’est là le prix à payer pour comprendre ; certains diront que c’est de l’hypocrisie, que ce sont mes recherches non les leurs, qu’il est bien trop facile de sacrifier les autres (car les rongeurs sont des êtres « sensibles » d’un certain point de vue) pour parvenir à mes fins.

C’est vrai.

Et je regrette.

Mais je dois trouver ; et je trouverais. Je supporterais à la fin le prix à payer, j’en fais le serment.

[…]

Le rongeur suivant a été le bon ! Les glandes en cause sont au niveau des REINS, juste au-dessus ! Leur dissection va peut-être m’éclairer…

[…]

J’ai réussi, grâce à la dissection, à comprendre le mode de production de cette fameuse substance. Il ne me reste plus qu’à trouver le moyen d’inhiber la production, afin que seule la Doloris parcourt les veines du sujet.

Les prochains travaux porteront sur ma personne. Il va me falloir découvrir les moyens d’inhiber cette substance sans m’ouvrir le ventre, puis trouver le degré de douleur adéquat pour la production de la Doloris à un niveau satisfaisant ; puis découvrir comment séparer la Doloris du sang (pour cela, il va falloir que je souffre de façon conséquente, tout en inhibant ma glande surrénale, puis me faire une saignée dans les secondes qui suivent, recueillir le sang et l’étudier au plus vite au cas où la Doloris ne se conserve pas longtemps. Ainsi je pourrais peut-être l’isoler, en jauger les températures d’ébullition et ainsi de suite.)

[…]

Je patauge…

[…]

J’ai vécu une aventure trépidante, en ce jour ; je suis en ce moment allongé sur le sol glacé d’une caverne, malade, rongé par l’énergie négative suite à une vive altercation avec un bremenois qui a su posséder le corps de mon commanditaire.

J’ai dû sauver le dit commanditaire dans cet état, mon corps souffrant de la forte concentration d’énergie négative. Et j’ai alors remarqué une chose, après coup : l’état d’excitation a bien été présent, lorsque je L’ai attaqué…mais à peine une dizaine de secondes, au lieu d’une à deux minutes…

J’en déduis que l’énergie négative, qui perturbe mon corps, perturbe aussi mes glandes surrénales. Bien qu’à haute dose, chez moi, l’énergie négative est diluée dans l’ensemble du corps…peut-être qu’en concentrant de petites quantités exclusivement sur les glandes, je pourrais en inhiber totalement la production durant un jour ou deux…

[…]

Victoire ! Mon expérience a porté ses fruits, je suis désormais complètement vulnérable en cas de stress pour le prochain jour à venir ! Ca me fait une belle jambe…bon, je vais devoir commencer les saignées...
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyMar 28 Avr - 6:49

Mes expériences avancent à grands pas, et j'ai pu expérimenter un certain nombre de douleurs. J'ai en outre décidé de errer de temps à l'autre à l'hôpital de Luskan ; il s'y trouve par le plus grand des hasards un grand brûlé. Son étude, discrète, m'a sans doute aidé.

Je ne voyais que la partie supérieure de son corps, mais cela m'a suffit. Les draps étaient souillés par du pus et de la lymphe. La vision de la lymphe m'a fait songer à une chose ; mais j'y reviendrais plus tard. La peau de cet homme n'était plus qu'un vestige...une succession d'écailles noires craquelées, son oreille droite s'est émiéttée tandis que je le regardais, ses cheveux avaient disparus, ses paupières se sont envolées, quant à son nez...je ne préfère même pas y penser. Ce fut un exemple vibrant, je crois, de ce que peut être la douleur.

Il y avait également un homme ayant un calcul rénal. Et d'autres avaient perdus un membre, ou avaient subis des contusions diverses et variées.

J'ai réalisé plusieurs choses, en m'arrachant deux ongles (après les divers autres tests moins douloureux), en me remémorant la perte de ma jambe et en observant ces pauvres hères.

La souffrance est une chose passionnante...et assez laide. La douleur est une des choses qui concentre entièrement toute nos facultés d'attention et de concentration, et ce de façon terrible (quels efforts ne faut-il pas faire pour l'ignorer !)...et c'est une des choses les plus ennuyeuses à décrire, soit que l'on sache déjà de quoi il s'agit -et donc se rappeler une telle douleur à son bon souvenir n'a rien d'intéressant-, soit qu'on en ignore tout, et cela paraît sacrément abstrait.

La douleur a un caractère implacable, et peut exercer un contrôle total sur l'esprit ; la vision de ce grand brûlé m'en a donné la certitude...il n'était que douleur, le souvenir même de son nom devait être une chose bien lointaine et abstraite face à ce flot douloureux affreusement concret. La douleur fait fondre l'esprit en un unique bloc de métal en fusion, qui irradie, irradie...

La douleur peut être omniprésente, et c'est là que j'ai réalisé que la Doloris ne baignait pas que les nerfs ou le sang, lorsqu'elle était bien là, mais aussi la lymphe, et tout ce que le corps peut avoir de liquides : l'humeur vitreuse, l'humeur aqueuse, l'eau dans laquelle baigne notre cerveau...la Doloris est partout.

Les saignées ne s'en sont pas moins révélées utiles. J'ai pu isoler la Doloris relativement vite -en partie grâce à mon odorat surdéveloppé, en partie grâce à ma chance-. Mais j'ai aussi réalisé, au passage, que le fait de s'arracher deux ongles n'en permettait pas une production suffisante pour avoir une utilité pratique quelconque.

Il me faut donc passer à la phase suivante, qui consiste à distiller par magie, et ce par des moyens qu'il me reste à découvrir, quoique j'ai ma petite idée.

Note à moi-même : un tel sort est-il moral ou immoral? Je crois que la morale n'a rien à voir là-dedans. Ce sort n'accentue pas les souffrances durant son déroulement -du moins je n'y vois aucune raison a priori-. En outre, il doit sans doute atténuer la souffrance un certain temps, après avoir opéré...alors d'où vient la méfiance vis-à-vis d'un tel sort? Je l'ignorais. A présent je le sais.

Les recherches pour mettre au clair un tel sort demandent de grandes souffrances. Ce n'est pas immoral, mais...vu la souffrance nécessaire, si le magicien se les infligeait lui-même, il ne pourrait plus étudier les résultats juste après. C'est pourquoi, je crois, que ceux qui réussissent le mieux à maîtriser ce sort sont des êtres immoraux, car infligeant d'immenses souffrances à autrui...et ce sans leur consentement (je ne vois pas qui accepterait d'être ravagé par les flammes).

Je ne désire pas en arriver à de telles extrêmités.

J'y songe : un cadavre d'un type châtré et éventré m'attend non loin. Cela fait une heure qu'il est mort. Je vais prélever ce qu'il faut pour voir si la Doloris demeure dans le sang de ceux morts dans de grandes souffrances...du moins une heure après. Si c'est le cas, je referais des prélèvements à intervalles réguliers. Mais attendu que je n'ai rien sous la main pour mesurer la présence ou l'absence de Doloris...je pense faire tout de même plusieurs prélèvements.

Je suppose que la Doloris demeure ; c'est une intuition. On verra bien.
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyMer 29 Avr - 15:17

Mon intuition m'a trompé, la Doloris n'existe plus une heure après la mort. Il me faudra trouver un cadavre plus frais à l'occasion pour un prélèvement.

Pendant que je me creuse la cervelle sur cette fiche extraction magique, j'ai dû souffrir un moment d'introspection.

La vie dans la région n'aura été qu'une longue succession d'épreuves plus ou moins heureuses. Je me rappelle mes vagabondages et mes acceptations dans chaque Tour de la région ; je me rappelle mon séjour à Padhiver, qui fut relativement agréable au final. Je me souviens de Montgardou, et des autres, et de leur faux dieu ; de l'enquête et de l'horreur. Je me souviens de la Peste et des cadavres, d'enfants, d'hommes, de femmes, tous égaux devant la maladie, tous devenus des morceaux de viande faisandés, des choses inanimées dangereuses qu'il fallait brûler. C'est avec Montgardou que je pris conscience de la folie des hommes, c'est avec la Peste que je réalisais que la Mort n'étais pas le Néant propre ou un voyage vers l'au-delà assez abstrait, mais que c'était aussi si ce n'est surtout voir son corps réduit à être un tas de viandes. La mort était obscène, j'ai retenu la leçon.

Je me souviens aussi des brigands, et de leur chasse. Du chaos et du prix qu'il a coûté à Lorgol. Des maisons abandonnées, des gens terrifiés, de l'odeur de mort, de peur et de cendres qui flottait...sans parler de l'odeur de la mer auquel était mêlé l'odeur de la merde. Je m'en remplissais les narines, au sommet de la Tour, et je me disais avec tout l'humour sinistre qui était de rigueur à cette époque "la voilà, la Perle du Nord"...

Je me souviens de l'ultimatum, et du jour où il fallut montrer que les menaces n'étaient pas vaines. Je me souviens de mes murs, qui enfermèrent les lycanthropes dans leur forêt. Puis des flammes. Puis du grondement sourd. Et la mer, la mer qui engloutissait tout, qui effaçait tout.

Je me souviens de mes Maîtres et Amis. Morts. Ou ailleurs. Trahis pour certains, poignardés sans doute et leurs dépouilles sans doute profanés.

Je me souviens de l'entrevue avec le Rouge. "Êtes-vous un traître?" me demandait-il...quoi? Moi un traître? Je pensais qu'on pouvait m'accuser de bien des choses...mais de trahisons? Bremen a trahi, et son Comte méprisable. Les bainites ont trahi, et ils sont la source du chaos et des bandits. Les malarites sont restés fidèles à eux-mêmes, et les rats...les rats sont de leur fait, et tous les morts. Je me souviens des têtes de lycanthropes sur des piques...chassés par on ne sait qui...ou en fait, je sais trop par qui...

Des vampires. Je me souviens de cette entrevue dans le cimetière, devant le Temple en ruines d'une divinité de la mort quelconque, témoin oublié de faits passés. Nous lui avons parlé...si silencieuse...si noire...elle était la Maîtresse Vampire. Nous avons négocié, c'était quelques jours ou semaines avant que tout cela soit réduit à néant.

J'avais oublié cette entrevue, enfouie sous toutes les fanfaronnades là pour éloigner ce goût de cendres.

J'ai un affreux pressentiment. Je ne peux m'empêcher de faire des liens...et si?...et si?...Je me croyais l'unique survivant d'une Magocratie chimérique, l'unique survivant de la Lorgol en ruines où nous avions pu préserver quelques centaines d'innocents avant que les flots n'emportent tout...

Il n'en est rien. Je la pensais morte, comme tout le reste. Je ne me suis plus soucié de son sort. Elle a assassiné cinq cent villageois. Elle n'a pas compris la cinglante leçon que nous avons reçu, que plus on monte haut plus terrible est la chute.

Suis-je un traître, au fond? Je le niais, et j'y croyais. J'ai toujours obéi, toujours voulu le bien des habitants du Nord, je voulais calmer les appétits des uns et des autres, assurer une stabilité et une paix nécessaire au bonheur. J'ai échoué ; l'échec n'est pas une trahison. Mais j'ai fui. Les bremenois sont morts. Je ne leur devais rien, à eux. Les targosiens sont sous un joug terrible. Je ne leur devais rien non plus. Mais Termalaine? Caer Dineval? Bryn Shander? Termalaine sous le joug grandissant de cette monstruosité que nous avons épargné par nécessité. Caer Dineval sous le joug d'une de nos créations. Bryn Shander la Fière qui a dû ployer le genou...et l'Académie, notre Académie, centre de la culture et de l'intelligence, mise à mal par une tripottée d'esprits étroits. Je le réalise à présent, j'ai trahi mes obligations, j'ai trahi ces gens que je devais protéger. Nous avions échoué, j'avais échoué. La Magocratie, construite sur des bûchers de pestiférés et des ruines, n'a pas tenu. Mais l'ordre qui a pris sa place, qu'est-il? Une réunion de tyrans, de monstres suceurs de sang et de mégalomane se prenant pour un dieu. Un ordre basé sur la trahison, sur le meurtre et sur la mort.

J'ai perdu ma sérénité le jour où la vague a tout détruit. J'ai perdu un peu de moi-même, je pense. Je sais depuis hier comment la retrouver, et ma conviction va grandissante. Il me faut détruire ce que nous avons épargné...et qui a proliféré : Bremen doit être détruite. Il me faut détruire cette création mégalomaniaque, "protecteur de Caer Dineval" qui a trahi. Il me faut mettre en sécurité ceux qui nous ont fait confiance.

A quoi sert la Magie? Ce n'est pas un outil, m'a-t-on enseigné. La Magie a une conscience, un but. Nous avons crû que ce but était le Pouvoir. Il n'en était rien. A présent, j'ose croire que ce but est l'Equilibre. Elle utilise la Magie pour ses buts consistant à tuer, à détruire. Je lui ferais face, et je les sauverais, et je leur créerais un avenir radieux, ou au moins potable.

Je ne suis pas un défenseur de la vertu ou du Bien, mais force est de constater qu'elle représente une menace à l'Equilibre, et Ulti aussi selon moi. Je vais devoir m'occuper d'eux, tout comme j'ai dû neutraliser ce paladin ou de ceux s'amusant à tendre des embuscades à 4 contre un type isolé. J'en ai soupé, des guerres ; je vais leur montrer que la victoire a elle aussi un goût de cendres, et que le meilleur moyen de gagner est de vivre en paix. Les vainqueurs et les forts sont, je le vois à présent, mes cibles de prédilection. Mes prochaines cibles se prennent pour des dieux, ils le paieront de leur non-vie.

Je me souviens de beaucoup de choses. J'ai beaucoup douté. Le monde est un marécage mouvant, et les certitudes ne sont au final que des conclusions momentanées qu'on tient pour définitives. Mais il y a une conclusion à tout ceci : il va me falloir L'appeler.

Je me souviens des écrits que j'ai pu rédiger sur la Loi, sur leur application, et sur l'une d'elles, la Mort. Ca disait ceci, en substance :


Citation :
De la Mort

La Mort, qu'est-ce donc? Difficile à dire : je ne suis jamais mort, ce n'est pas dans le champ de mes expériences sensibles. Mais la tâche, bien que délicate, n'est pas impossible : car j'expérimente chaque jour la Vie. La Mort est le contraire de la Vie : définition négative, certes, définition tout de même. Il nous faut savoir ce qu'est la Vie avant de donner une définition positive de la Mort.

La Vie, ce sont toutes les fonctions résistant à la Mort. Or, il apparaît que la Vie est une exception, par cette définition, et que par conséquent, la Mort est le principe dans le Multivers. Pourquoi la Vie est-elle exception? Pourquoi est-ce la Loi Cosmique qui l'a décidé ainsi? La Vie est l'exception pour des raisons somme toute évidentes : nous, êtres conscients, nous avons conscience que nous allons mourir. Or, cette conscience de la Mort, alors même que nous ne l'avons jamais expérimenté nous-même, nous permet une chose : l'abstraction. Ou, pour être exact, nous permet de donner du sens à notre vie : c'est par sa fin que notre vie prend un sens, comme si la Mort éclairait notre existence et nos actes, comme s'il s'agissait de la distanciation finale. La Mort est ce qui nous permet d'être pour-soi, sans elle, que se passerait-il?

Notre vie n'aurait plus aucun sens. Nous ne serions ni morts, ni vivants, pas tout à fait sujets, pas tout à fait objets : nous serions Néant. L'insensé s'emparera de nous, notre capacité à se projeter dans l'avenir se diluera : plus d'horizon, plus rien.

On comprend dès lors l'importance attaché au respect du cycle naturel, au respect du principe qui doit rester principe, et l'exception exceptionnelle. Ceci est à mettre en parrallèle avec une autre chose : rien ne se perd, tout se transforme. Les lois naturelles ont besoin de la Mort pour s'appliquer : la Mort est le déclenchement d'un éternel retour, d'un éternel cycle, c'est le pivot d'un des rouages de notre Monde. La mort d'un arbre nourrit les insectes, permet aux jeunes pousses de croître, nourrit le sol et milles autres choses. Supprimez la Mort, et le monde étoufferait sous une chaotique et foisonnante vie : sans la Mort, la vie deviendrait invivable, aussi paradoxal que cela puisse paraître.

Outre les deux points précédents -le sens et la nécessité-, il ne faut pas oublier l'aspect divin, l'aspect de mécanique planaire : les Plans Conceptuels, Extérieurs sont les Plans des Âmes. Leur existence dépend des espoirs, des rêves, des craintes des âmes qui se fondent dans le Plan. Or, si la Mort n'existait plus...les âmes ne voyageraient plus vers le lieu de leur ultime repos, et les Plans Conceptuels finiraient par se dissoudre, par se désagréger, ainsi que les Dieux sans doute, sans compter les Célestes, Diables et Démons. Une telle chose est-elle tolérable? La réponse semble aller de soi : non.

Face aux conséquences qu'entraînerait le non-respect de cette Loi Cosmique, qui en plus d'affaiblir la Loi en tant que tel, en plus de nuire à tout ordre social, risquerait en outre de menacer l'Être d'une bonne partie du Multivers, de supprimer des dimensions entières, de vider de sens l'existence. Ces enjeux, énormes, ont un gardien : le Marut.

La dissuassion, l'ineffectivité nécessaire de la Loi est une chose inévitable et heureuse, ajoutais-je dans d'autres travaux. Mais l'heure n'est plus à ça. Se gargariser de mots, c'en est assez. Le Marut doit m'aider à rétablir l'Equilibre.
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MessageSujet: Re: [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur*   [Validé][Magicien][G]Hedoaen Skorasegydal *l'Enjambeur* EmptyVen 1 Mai - 10:02

Qui cherche la vérité de l'homme doit s'emparer de sa douleur

Voici en une phrase le but de mes recherches actuelles. Elles ont particulièrement bien avancées, d'ailleurs : mon système de cercle négatif de concentration de la Doloris semble fonctionner à merveille.

Rappelons ce qu'est l'énergie négative. Toute chose est énergie, toute chose a une empreinte énergétique (je parlais d'ondes dans un de mes travaux). La matière a une empreinte élémentaire ; la vie une empreinte positive ; la mort une empreinte négative. Allons plus loin même : les sentiments ont eux-même une empreinte, souvent morale, mais parfois aussi énergétique. La terreur par exemple a un grand rapport avec l'énergie négative, tout comme le désespoir, le chagrin...il en va de même pour la douleur.

L'énergie négative agit comme un aimant : elle attire ce qui constitue son essence. Ainsi, en présence d'énergie négative, c'est notre chagrin, notre peur, notre désespoir qui sont aiguisés en nos coeurs. Quant au lien entre douleur et énergie négative, j'en veux pour preuve que des lieux de grandes souffrances -sans qu'il y ait eu nécessairement de morts- attirent l'énergie négative.

Si on retient cette condition d'apparition et cette propriété -l'attirance de ce qui la constitue-, on peut trouver un moyen d'extraction magique de la Doloris. Mais pour cela, il faut susciter la bonne dose d'énergie négative, à une distance adéquate, et prévoir un récipient.

[...]

J'ai un doute affreux. Les vampires ont besoin de "bétail" pour survivre. Or, en Bremen, ils sont tous morts...comment vont-ils faire pour se nourrir? Il y a un secret là-dessous. J'espère que les gens de Termalaine ne sont pas en danger.

La première "grande" action de la Compagnie Zax aura bientôt lieu ; le plan est prêt ; les détails se peaufinent d'eux-mêmes ; l'heure venue, la victoire sera nôtre. Et ainsi sera effacée une erreur de notre passé, ainsi sera tourné une nouvelle page, ainsi sera effacé une nouvelle partie du Val Bise. Que dira l'Histoire de moi, si elle ne m'oublie pas? Innocent témoin? Un défenseur angoissé? Un attaquant assoifé de sang? J'ai lu cet ouvrage, "la tête du troll repousse toujours"...il imputait uniquement aux magiciens tout ce qui était arrivé. Et on le croyait. La Peste n'était pas de notre fait ! Les milliers de morts, nous les avons brûlé puis enterré ! Nous avons tout fait pour améliorer la situation. Les moyens magiques déployés contre nous étaient tels qu'il nous a fallu nous aussi employer les grands moyens. Avions-nous le choix quant à cet ultimatum? Non ! C'était eux ou nous. Ca a été eux...mais nous avons par-là même scellé notre perte. Nous nous sommes effondrés, ils ont reparu plus au Sud.

On nous qualifie d'irresponsables et de mégalomanes. Comment?! Ce sont les bainites qui ont provoqué le chaos, les malarites la Peste, le Comte n'a rien fait, tout le monde s'est montré indifférent ! Est-ce responsable de fuir les conséquences de ses actes? Nous, qui n'y êtions pour rien, nous avons tenté de réparer les dégâts causés par d'autres. C'est là une attitude responsable. Nous êtions arrogants, oui, mais nous n'êtions en rien mégalomanes ; il nous fallait diriger, les autres étant des monstres...d'ailleurs, on voit la situation d'aujourd'hui : cela confirme ma pensée. Termalaine et Bryn Shander, et même Caer Dineval n'ont jamais été des cités aussi heureuses que sous notre coupe et celles de nos alliés (qui étaient les personnes les moins pourries du lot).

Mais tout ceci a été oublié. Tous nos efforts ont été vain. Et l'Histoire commence déjà à nous cracher au visage, le rôle d'autres, plus coupables, infiniment plus coupables, étant oubliés.

J'ai songé à la vengeance, fut un temps. J'ai abandonné cette idée. Le cycle ne ferait que recommencer, et le Peuple Oublié n'a pas prospéré en entretenant des cycles destructeurs de la sorte. Créer est plus à notre goût...et pourtant, pourtant il va me falloir détruire Bremen, en extirper la corruption -et là, je l'admet, c'est nous qui lui avons permis de prospérer si mes soupçons sont exacts-.

Je pourrais me dire "cesse de vivre dans le passé" ! Mais hélas je suis trop savant pour me laisser convaincre. Le passé? Est-ce vraiment du passé? Nos actions antérieures ont eu des conséquences, qui se perpétuent jusqu'à nos jours.

Vivement que j'ai bouclé ce chapitre de mes études, et que je passe au suivant.
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