Lettre au Seigneur Nasher

Seigneur Nasher,


Récemment, au sein même de votre glorieuse cité, s'est vu jouer une parodie de justice sans nom. Les neufs de Piétresac et Brillétoile ont, au mépris de toute loi, mis aux arrêts un homme, dirigeant de Cité, sous prétexte de sanctionner ses décisions quant au droit en vigueur dans sa propre Cité. Non contents de l'engeoler sans autre forme de procès que d'annoncer publiquement qu'en légiférant il avait enfreint les Lois du Saint Juste, ils se sont également permis de déclarer une guerre contre la Couronne Septentrionalle au nom de votre Cité.

Je m'indigne qu'on enferre ainsi dans vos propres geoles un homme, un dirigeant, la voix aimée et reconnue d'un peuple qui le soutiens, dans une ville réputée Juste, car l'on ne reconnait pas à ce même homme le droit de légiférer comme bon lui semble au sein de son propre domaine. Qui plus est, les propres lois de Padhiver sont ainsi bafouées, en arrêtant ainsi un homme sous un prétexte fallacieux, invoquant une vérité que seuls eux reconnaissent comme base de leur bon droit.

Je m'indigne contre ce flagrant manquement à la procédure, à la justice, qui consiste à profiter de l'escale d'un homme venu négocier du blé pour son peuple afin de s'en saisir lâchement. Car je vous le dit, une telle attitude ne peut que démontrer une lâcheté certaine et un manque d'honneur. Nul n'a été prévenu d'un avis de recherche concernant cet homme, nul n'aurait pu s'imaginer qu'on priverait ainsi un dirigeant soucieux de son peuple de sa liberté, de son devoir envers les siens.

Je m'indigne que deux hommes puissent ainsi décider d'une guerre, sans même en référer à celui qui leur est supérieur, parce qu'ils ont décidé qu'ils ne reconnaissaient pas les Lois des hommes. Et je ne peut que m'interroger: et ensuite? Quelle autre personne se vera ainsi bafouée pour ne pas correspondre à leur idée de la Loi, une idée émanant elle même d'hommes.

Je requiert donc votre intervention, vous qui êtes la Voix du Juste sur Féérune, afin qu'une telle injustice, un tel vice de procédure, ne reste pas impunis. Rendez a un peuple son dirigeant, rendez à Bryn Shanders son âme, libérez Hakeem Enrique.



Agammemnon Erikov,
Protecteur de Termalaine,
Serviteur de la Grande Maitresse de l'Echiquier.

*sceau des Erikov*


[hrp: Edité pour aérer un peu, car je suis gentil]

*un pli scellé d'un flocon arrive sur les tables du Dirigeant de Padhiver*

Seigneur Alagondar,
Représentant de la Main Juste,


S'il est encore vrai que la Justice est le lot de Padhiver,
S'il est encore vrai que la Vérité y est maitre mot,
S'il est encore vrai que la LOI prédomine sur vos terres,

Alors je vous prie de considérer l'arrestation du Seigneur Enrique avec l'ensemble des faits et toute la bonne foi nécessaire.

La force bienveillante du Juste ne peut décemment admettre ces circonstances déshonorantes pour qui les applique. Que la Cité Lumineuse ait des ennemis dans le nord, je le concède mais vous ne pouvez condamner ceux qui tentent d'apporter le bien à des innocents, là où tant de ténèbres sont actives. Le temps de la Tyrannie unique est révolu.
Tel est le Sire Enrique.

La guerre ainsi proclamée à tout une région, sans même suivre les codes de bataille élémentaires, n'est pas digne des véritables légalistes.

Les accusations mêmes portées à l'encontre du Libérateur de Bryn Shander prêteraient à sourire si le sort d'un homme n'était pas en jeu.

Comment accuser d'esclavagisme alors que le simple système légal permet justement de trouver sa place dans la société contre du temps et des services, en domesticité basée sur le mérite ? Chaque homme, chaque être, peut penser à un véritable avenir à Bryn shander.

Comment accuser l'absence des cultes de la Triade alors même que la première chose faite par le Légat Enrique a été de proposer un code pénal : des lois claires, simples, posant l'ordre la l'attention d'un gouvernement éclairé à l'intention de tous ?

Pourquoi en ce cas ne pas diligenter un diplomate pour éviter un champs de bataille plutôt que de vous attirer l'opprobe d'une arrestation sommaire ? Le Sire Enrique est ouvert au dialogue, ne vous déplaise. Les injustices sont réprimées à Bryn Shander avec autant de force que dans le Sud.

Tel qu'inscrit dans le dogme, le Sire Enrique est toujours droit et intègre dans ses actions, agissant pour le bien du peuple. Et c'est à ce titre, Seigneur Alagondar, que je requière de votre haute bienveillance la relaxe pure et simple du Seigneur Enrique.

S'il vous restait quelques doutes au sujet de cette triste affaire, je serais tout à fait prête à répondre à votre convocation pour en deviser de vive voix.

Puissent les dieux vous inspirer la meilleure décision.
Recevez, Seigneur Alagondar, l'expression de mon respect.

Dame Aube de Boisbrune
Freyja des Temples de l'Aurore Glaciaire

*Un autre courrier arrive à Padhiver, fermé par le sceau des Enrique*

Citation :

Seigneur Alagondar,

Voilà maintenant des jours que mon noble époux le Chevalier Hakeem Enrique, Légat bien-aimé de Bryn Shander, est détenu dans vos geôles pour un motif obscur, après une arrestation révoltante d'iniquité.
Des jours que son peuple, sa famille, et le Nord tout entier sont sans nouvelles d'un de leurs seigneurs les plus respecté.


Pourquoi le Légat nous a t'il été arraché ?
Pour avoir voulu s'assurer que, l'hiver venu, son peuple ne manquerait de rien, en se rendant au sud, auquel il n'a jamais cherché querelle, négocier du blé pour nourrir son peuple.
Pour s'être arrêté en Padhivers, pour avoir voulu apprendre à connaître et peut-être à respecter une cité qui était réputée Juste.
Pour avoir voulu protéger son peuple en exerçant le droit accordé pour et par celui-ci, formalisant des usages datant d'avant son arrivée, améliorant d'anciennes lois, et en en édictant de nouvelles. Le tout dans un seul but, permettre à Bryn Shander de prospérer dans la paix et la sécurité.

Et pour ne pas s'être trompé, je l'affirme bien haut, en reprenant la coutume d'interdire sur ses terres certains cultes belliqueux et emplis de haine et de soif de sang ! Car non seulement l'on s'est saisi de lui sans qu'il n'ait bafoué la moindre loi de Padhiver, et donc au mépris de toute justice sur vos terres, mais en plus l'on a déclaré la guerre au peuple du nord !

Comment douter de la justesse du banissement de cultes capables de bafouer les lois d'une ville et d'usurper l'autorité de son seigneur, pour s'emparer d'un homme, soutien et protection de toute une cité, et lancer des proclamations de guerre ?
Comment douter de la justice inhérente au fait d'interdire à de telles personnes assoiffées de guerre, de venir tenter d'imposer leur tyrannie religieuse à un peuple fier et droit ?
Par ce lâche enlèvement, par cette déclaration de guerre unilatérale, en prenant en otage non seulement le Légat Enrique, non seulement le peuple de Bryn Shander menacé de famine au cours de l'hiver à venir, mais aussi votre propre peuple, d'une guerre qu'ils n'ont pas désirée, une poignée de fanatiques vient de démontrer au Nord la nécessité absolue d'en protéger ses faibles et ses enfants.
Etait-ce donc là le but désiré ? Faire partager au peuple du nord, qui cherche simplement par le travail et l'excellence à se redresser après des années de faiblesse, la haine, l'arbitraire et le goût du sang qui souillent l'image de Padhiver à présent ?

Pourtant nous ne voulons pas de cette guerre ! Au contraire, nous vous tendons la main, pas nos armes. Nous vous envoyons nos diplomates, pas nos soldats.
Pouvez-vous faire moins ?


Seigneur Alagondar, je vous le demande, quoi qu'il m'en coûte en tant que jurisconsulte : faites mentir nos lois, édictées pour préserver l'ordre public à Bryn Shander et donc protéger notre peuple. Prouvez-nous que vous ne désirez pas cette guerre inique, démontrez au nord qu'il a tort de considérer les cultes de la Triade comme des tyrans aveugles ivres de haine ne désirant qu'imposer leurs vues au peuple libre et fier du nord, par le sang et l'injustice.
Ce n'est pas par la force que l'on change les choses, car le peuple du nord ne pliera pas, et juge sur des actions, et non sur des phrases creuses, des mérites autoproclamés, ou des noms de divinités vidés de tout sens et de toute substance par les actes mêmes de ceux qui en appellent à elles.
Si vous voulez regagner la confiance du Nord, si vous voulez espérer faire abroger ces lois qui vous déplaisent, soyez-en tout simplement digne. Car nous n'abrogerons pas des lois qui viennent d'être de façon si éclatante démontrées comme justes, justifiées et nécessaires à la paix, à la sécurité et à l'évolution de Bryn Shander. Nous n'abrogeons que des lois périmées ou inutiles, et ceci ne s'obtient pas par la force, mais par des preuves de bonne volonté renouvelées au cours du temps. Soyez l'impulsion par laquelle le sud démontrera ce désir d'une évolution raisonnée et paisible, retirez les accusations infondées qui pèsent sur le Légat.


Seigneur Alagondar, je vous le demande au nom du peuple de Bryn privé de dirigeant, qui ne désirait qu'assurer sa survie au cours du rude hiver annoncé, en allant en personne négocier des céréales pour nourrir ses femmes, ses enfants et ses travailleurs : rendez-lui son protecteur, rendez-lui son âme, rendez-lui son Légat.


Seigneur Alagondar, je vous le demande en tant qu'épouse : rendez-moi mon mari tant aimé pour toutes ses qualités d'homme, que l'on voudrait vous cacher sous des accusations iniques.


Seigneur Nasher, je vous en supplie, en tant que future mère : ne laissez pas l'héritier du Légat naître et grandir privé de père, ne le laissez pas s'interroger, l'injustice pesant sur son coeur, sur la raison pour laquelle il n'aura pas eu droit à cette simple chose, une famille, un exemple sur lequel modeler ses futures qualités de dirigeant, ou dirigeante.


Rendez le Légat Enrique aux siens, rendez à Padhiver son image de havre de la justice, rendez à la région sa paix, et rendez à chacun le droit de prospérer selon ses aspirations propres et non celles qui s'imposent à la pointe de l'épée ou par la prise d'otages.


Dame Natalya Enrique, née Erikov,
Jurisconsulte et actuellement régente de Bryn Shander
*sceau de Bryn Shander*
*sceau des Enrique*

Citation :

Des crieurs public circulent dans Padhiver annonçant que le procès d'Hakeem Enrique, tyran et partisant de l'esclavagisme, aura bientot lieu dans le tribunal de Padhiver.

(Date à voir dans le post des rendez vous)