- Citation :
- Nom du compte joueur forum : Bastounet
Nom du compte joueur module : A-project
Nom du perso : Telkith
Race : Halfelin
Age : la trentaine
Alignement : chaotique neutre
Religion : Malar
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : druide 5 / roublard 9 / métamorphe 11
Arme de prédilection/domaines/école de magie : épée courte
Langues : commun, patois halfelin
Trait de Caractère : solitaire, réfléchit
Description physique : assez costaud pour un halfelin, cheveux bruns
Langues parlées :
Caractéristiques :
FOR : 8
DEX : 10
CON : 16
INT : 16
SAG : 14
CHA : 10
BACKGROUND :
Cela faisait déjà plusieurs jours que je n’avais pas repris ma forme de hafelin et pourtant elle ne me manquait aucunement. Faut dire que j’en avais fait du chemin pour arriver là. Si je m’autorisais un instant de nostalgie je prendrais le temps de temps de vous raconter mon histoire. Je pense que je commencerais par mon enfance.
J’ai grandit dans une petite communauté halfelinne, tout ce qu’il y a de plus normal. Je suis l’unique héritier d’une grande famille de chasseur, ce qui faisait la fierté de mon père et mon plus grand malheur. Cependant, on ne m’a jamais vraiment demandé mon ais. Dès que je fus en age de partir traquer les proies avec mon père, ce fut mon unique occupation. Non que cela me plaisait, mais j’y étais forcé.
Je passais ainsi mes journées dans le petit bois environnant, à faire semblant d’être fou de joie quand mon père attrapait un lapin. De la même manière, je m’extasiais devant les technique de chasse que mon père me montrait et dont il était si fier. Vous vous en doutez, je m’amusais comme un fou.
Maintenant ma mère. Vous pensez que ma mère attendait tranquillement le retour du paternel pour cuisiner la viande qu’il ramenait ? Et bien non !
Ma mère passait sa vie à prier les dieux de la foret. Je ne sais pas si ils lui ont jamais répondu, mais toujours est il qu’elle a voulu que je sois éduqué dès que je fut en age d’apprendre à lire écrire, et devinez par qui ? Le vieux « Pied terreux » …
« Pied-terreux » ce n’était pas son vrai nom en fait. Mais dans ma tête c’est comme ça que je l’appelais à l’époque. C’est un vieux druide un peu fou qui pense être la voix des arbres et s’accorde des pouvoirs divins. Pour tout vous avouer, mon scepticisme naturel a fait que je ne croyais rien de tout ça. Les trois premières années ne furent que promenades en foret, promenades durant lesquelles il me montrait ses plantes et ses animaux. trois années durant lesquels j’entendais parler des dieux de la foret, qui amenaient la prospérité sur notre village.
Si ces cours m’ennuyaient au plus haut point, bizarrement la sortie avec mon père ne me dérangeait plus autant. J’appréciais ces moments privilégiés et traquer les proies était un défi que j’aimais relever. Je me surprenais ainsi à passer des heures en foret pour traquer lapins et sanglier, pour le plus grand plaisir de mon père.
Mais malgré ces petits plaisirs, je n’en pouvais plus de cette petite communauté. Certains disaient que je n’étais qu’un asocial tant je détestais participer aux festivités et aux repas. D’ailleurs c’est bien la seule chose que j’avais en commun avec « pied-terreux ». Lui non plus n’aimait pas la compagnie, sauf la mienne disait-il. Je ne comprenais pas comment il pouvait m’aimer à ce point alors que moi je me fichais de ses concepts.
En grandissant, je gagnais néanmoins en maturité et portait un regard moins distrait à ses paroles. En fait je me rendais compte que ce n’était pas tant ce qu’il m’enseignait qui me plaisait mais plutôt le fait d’apprendre. Sans fausse modestie je crois que j’étais assez doué pour ça.
Même si j’aimais bien cette petite vie tranquille au final, cela ne suffisait pas à me retenir dans le trou perdu ou j’étais né. Je partais ainsi pour la ville naissante de Lorgol, ou, je pensais trouver une vie un peu plus intéressante. Évidement vous vous en doutez, pour un pauvre halfelin avec de maigres économies, c’était plus qu’illusoire.
Je devenais ainsi là bas un homme à tout faire. Entendez par là que je vivais dans les bas fonds de la ville, et faisais tout les petits travaux que personne ne voulait faire. Au bout que quelques semaines, j’étais endetté jusqu’au cou et je savais que si je quittais la ville je me ferais rattraper et je n’avais aucun doute sur mon sort. Bon dieu dans quel pétrin j’étais. Je crois que c’est dans ces moments là que je comprenais pourquoi le vieux druide préférait le calme de sa foret à l’agitation des cités. Et en fait je pense que c’est à peu prés à ce moment là que je commençais à comprendre toutes ces choses qui m’avaient parues inutiles avant.
Comprenez par là que j’ai du voler pour survivre et payer mes dettes. Et bien croyez le ou non, mais les heures passées en foret à traquer le gibier ont été le meilleur entraînement qui puisse être. En effet, suivre un orc ivre mort est bien plus simple qu’essayer de pister un renard qui vous entend arriver avant même que vous ne sachiez qu’il est là.
Je mettais ainsi à profit mes talents de chasseurs et je remontais doucement la pente. Je trouvais quelques employeurs et gagnait plus ou moins ma vie.
Cependant, j’étais loin de la vie calme que je voulais mener. Je m’étais imaginé une grande maison, de l’argent et du bon vin, tout ce dont un halfelin peut rêver, et je me retrouvais ans cet endroit miteux, à dormir dans la moindre baraque abandonnée que je trouvais.
Je crois que c’est à ce moment que je commençais à sérieusement envisager de reprendre mon ancienne vie. Je crois que j’étais même prêt à écouter les conseil du vieux druide tant ils me semblaient à présent utiles.
Je l’avais vu une fois prendre la forme d’un blaireau. Non que cela m’ait étonné, car bien qu’un peu fou, il était quand même doué dans son art. Je rendais alors comptes des possibilités inimaginables de cet art. Dans les bas quartiers, prendre la forme d’une souris aurait été tellement plus pratique que mon encombrante forme humanoïde…
Je pensais à tout ce quelques mois encore, mais n’arrivait pas à me décider. Si je retournais dans le petit village, je serais la risée de la communauté. Moi qui était partis la tête si haute, il faudrait que je revienne la tête basse avec rien de plus qu’en partant.
Une bonne leçon d’humilité somme toute.
Vous vous en doutez, un jour j’ai pris mes affaires et j’ai refait la route dans l’autre sens…
Je retraversais ainsi les bois et au fur et a mesure de ma progression j’avoue avoir eu l’impression de retrouver ma nature profonde. Pas tant celle d’halfelin mais celle d’habitant de ces bois. Les sensations, les odeurs, tout faisait que je ne regrettais pas mon retour.
Je vous passerais les détails de mon retour au sein de la communauté. On m’affubla de pleins de surnoms plus ou moins stupides. Je ne tardais pas à retourner voir « pied-terreux » pour reprendre les cours là ou je les avais laissés. Il m’attendais me dit-il … Je savais bien qu’il avait toujours été un peu fou.
Toujours est-il que je voyais d’un œil nouveau les perspectives et les possibilités. Je créais dans mon esprit les liens entre les différentes expériences que j’avais vécues. Il y avait énormément de similitudes entre les situations dans lesquelles je m’étais trouvé en ville et dans ces bois. Je ne pouvais m’empêcher de vouloir associer tous ces avantages. C’est ainsi que je m’intéressais de plus en plus à l’enseignement du druide. J’apprenais ainsi à prier pour des dieux qu’auparavant j’avais pris pour des légendes. Je me tournais tout naturellement vers Malar, le traqueur sanguinaire. L’enseignement de la traque, de la chasse, tout ceci correspondait à ce que j’avais toujours fait, sans forcement m’en rendre compte. Je tirais les enseignements de ses dogmes, les expérimentais en foret, et ne pouvais pas m’empêcher de voir plus loin dans les applications de cet entraînement.
Je me rendais compte alors à quel point mon comportement à Lorgol avait été proche de celui d’une bête. Contrairement à ici ou j’apprenais, là bas je n’avais pas vécu à proprement parler, j’avais simplement survécu. J’avais cherché ma maigre pitance pour me nourrir et fait tout pour survivre sans but.
Cette démarche philosophique me conduisit à me poser de réelles questions sur la nature de l’halfelin et des êtres vivants en général. Si dans notre comportement nous pouvions nous rapprocher à ce point des animaux, et si le vieux druide pouvait prendre une apparence animale, où était la frontière ?
Cette réflexion me bouleversa si l’on puit dire, en effet, j’avais envie d’expérimenter ces limites, transcender ma nature humanoïde pour tirer avantage des possibilités immense qu’offrait la nature.
Cela ne pourrait passer que par une écoute attentive des conseils du druide, je le savais, et sans doute faudrait il aussi que je voyage vers d’autre cercles pour apprendre les secrets de cette nature.
J’avais beau être impatient, je n’en étais pas moins travailleur, et j’écoutais ainsi plusieurs années les conseils du druide. J’apprenais ainsi les rudiments des arcanes naturelles, en tirant profit des énergies présentes dans chacune des choses se trouvant autour de moi. Il fallut un long moment avant que je ne commence à entrevoir les facettes qui m’intéressaient plus que tout, mais avec l’expérience j’appris avec le vieil homme à prendre l’apparence d’animaux.
Cette expérience fut le véritable déclencheur qui me conduisit sur la voie actuelle. Je passais des jours à expérimenter différentes formes animales. Leurs capacités étaient tout simplement ahurissantes. Je commençais à comprendre chacune des proies que j’avais traqué jusqu'à présent. Leur façon de fonctionner, leur vision du monde, des arbres.
J’apprivoisais petit à petit leurs yeux, leurs gestes, leurs déplacements. Au début je me contentais de courir sous des formes animales à quatre pattes, trop immergé et encore trop peureux pour m’aventurer sur des terrains inconnus. Je passait ainsi des jours en foret, changeant de forme à longueur de journée et sans vraiment m’en rendre compte, de moins en moins dans ma forme primaire.
Cette expérimentation changeait peut à peu ma manière de penser, je ne me voyais plus comme une entité dans un corps définit, mais plutôt comme un esprit mouvant, adaptable. L’idée d’être conditionné dans un corps avec ses limites, ses faiblesses, sans jamais pouvoir en changer m’insupportait tant la sensation de liberté était présente quand je n’était plus moi.
Je me forgeais peu à peu une image du moi intérieur très différente de celle que j’avais eu auparavant. Je me voyais en terme de lien entre des situations, des apparences et des points de vue. Je voyais chaque situation comme un ensemble de combinaison entre forme et capacité. J’expérimentais de nouveaux horizons avec les poissons les oiseaux, découvrant les milieux aquatiques et aériens.
Je revenais souvent suivre les enseignements du druide car j’en comprenais à présent l’entière utilité et importance.
Je remerciais Malar de m’accorder ses pouvoirs, car je savais que ça ne pouvait être que lui. J’aimais son art et je le lui montrais le plus souvent possible en lui offrant le fruit de mes chasses. Je ne savais si c’était une certaine forme d’instinct animal dut à la durée de mes métamorphoses, mais la les conséquences étaient le nombre croissant de partie de chasse que j’aimais faire. J’avais appris à traquer les males uniquement, pour ne pas perturber le cycle naturel de reproduction. Après tout cet environnement était mon lieu de vie.
Cette expérience de la chasse me plaisait énormément. Les possibilités offertes par les différentes formes que j’apprivoisais étaient immenses et je tentais chaque jour d’en découvrir de nouvelles. Plus j’expérimentais et plus je me complaisais dans l’activité de la chasse. Je cherchais sans cesse de nouvelles proies, et de nouveaux moyens de les traquer sans me faire remarquer, ou encore le plus vite possible.
Une forme de panthère par exemple permettait d’aller vite mais elle était encombrante et les petits animaux la sentaient venir. Une forme d’ours était idéale pour les grandes proies contre lesquelles un animal faible ne pouvait lutter mais elle ne permettait pas d’aller vite et d’attraper des proies rapides. C’est pourquoi j’apprenais les combinaisons qui permettaient de se rapprocher d’un traqueur infaillible. Il fallait combiner différents aspect, différentes formes. Seul l’expérience me permit de changer rapidement d’apparence et de réduire le malaise présent à chaque fois. En effet, au début mon corps demandait un temps d’adaptation, mais au fur et à mesure de ma familiarisation avec ces capacités, l’adaptation était de plus en plus simple, si bien que je ne ressentais plus aucune gène.
Si j’avais besoin de réfléchir avant, mon instinct me guidait à présent. J’entrais en parfaite communion avec la nature dès que je commençais à traquer une proie. En fait le canevas des combinaisons entre situation, forme, vision des choses, m’apparaissait clairement et m’autorisait une parfaite compréhension du milieu.
Au fur et à mesure de ces mois de traque, je ressentais de plus en plus le besoin de transcender ma nature pour en explorer toutes les possibilités. Cela faisait déjà bien longtemps que je ne réfléchissais plus en tant que forme, mais en moi avait naquit une sorte d’entité grandissante. J’avais l’impression de poursuivre à mon insu dans une voie dont je n’avais pas conscience. Mon instinct me poussait de plus en plus en foret. Je passait des heures à observer la moindre des créatures que je pouvais trouver afin d’en comprendre les mécanismes, pour imiter et reproduire les gestes. Je m’intéressais à ses modes de chasses pour m’en inspirer. Je m’imaginais à chaque fois le chasseur ultime, un mélange de tous les pires prédateurs, avec une expérience de la traque sans limites, les capacités sensorielles des créatures les plus réactives. Je ne savais si on pouvait atteindre une telle forme dans ce monde, mais la théorie laissait penser que oui et je comptais bien expérimenter encore dans cette direction.
J’empruntais alors les voies tortueuses de ce sentier. Entraîné vers un but que je ne verrais sûrement jamais, mais j’aimais beaucoup cette exploration tant intérieure qu’extérieure.
Je sais a présent que je ne resterais pas ici éternellement. J’ai trop changé pour cela, et j’ai trop envie de changer encore. L’aperçu des possibilités que j’ai eu n’est en aucun cas une finalité. J’ai besoin d’expérimenter, d’aller au-delà de ces êtres animaux que je connais à présent tant. J’ai besoin d’expérimenter les formes les plus inhabituelles, j’ai envie de découvrir l’essence de chaque espèce pour tisser de nouveaux liens dans mon esprit. Même si je ne suis plus qu’une forme changeante, j’aime être détaché de cette forme, au-delà de cette limite qu’un corps simple nous impose.
Je m’imaginais déjà reprendre mes activités avec ces nouvelles capacités. Il y avait de tels points communs entre toutes les existences des êtres, ressemblances que personne ne voyait. Je voyais une certaine synergie entre tout ce que j’avais vécu. J’avais des enseignements à tirer de toute situation, qui servaient pour d’autres.
Epilogue :
Je marche dans la neige à nouveau prés de la ville de Lorgol. J’ai fait un bout de chemin avec le groupe de loup avant de continuer accompagné d’un aigle royal. Je vois les ombres de la ville se profiler à l’horizon. Une nouvelle étape dans la compréhension de la nature… de ma propre nature et de ses limites …