[Parti][Validé][Guerrier/Maitre d'arme][H]Alia Hashan

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***Assise sur un rocher, jouant avec quelques herbes hautes, Alia attendait que le temps passe. Elle regarder passer les nuages, les animaux et la vie, en pensant à son avenir. Car l’avenir, c’est tout ce qu’il reste à Alia.

En arrière, une enfance gâchée. Enlevée à ses parents à l’age de huit ans par une hordes d’Ogres monstrueux, elle n’a gardé de ce temps que le dernier jour ensoleillé où toute sa famille était réunis dans les bois pour faire la fête. Une partie de cache – cache qu’elle menait haut la main. Elle était cachée depuis une vingtaine de minutes et personne ne l’avait encore trouvée. Heureuse elle avait reprit le chemin de la fête, mais n’avait trouvé que le lieu déserté, saccagé, détruit. Et cette impression lancinante d’être observée de toute part. Cette impression qui n’en était pas une.
Son Enfance, elle l’a passé dans un campement de Sharites traînant au Nord d’Eauprofonde. Ceux-là même qui avaient commandité l’attaque des Ogres. Elle ne leur portait aucune rancune, tout ce qui l’importait c’était de ne jamais se retrouver à nouveau face à un de ces êtres aussi monstrueux.

Dans le présent, elle ne voyait que contraintes, douleur et souffrance, de devoir suivre la troupe et soutenir les yeux face à toutes les atrocités que les hommes sont capable de perpétrer.

Alors elle regarde l’avenir. Elle se voit Chevalier. Guerrière. Puissante guerrière, pas n’importe qui. L’avantage des rêves c’est qu’on à toujours la possibilité de choisir. Oui mais voilà, aujourd’hui elle ne choisit pas. Aujourd’hui il fait sombre et le vent s’est levé. Elle jette un œil au campement à une centaine de mètres et n’aperçoit personne. Elle se redresse, alerte, et regarde le camp qu’elle voit pour la premier fois désert… enfin désert, jusqu’au sol, qui lui est parsemé de corps dont le sang se répand sur le sol par flaques jusqu’à former une mare qui va s’écouler dans le ruisseau le plus proche. Son cœur commence à battre plus fort. Elle s’inquiète. Pas pour ses compagnons… non. Ils méritent tous de mourir, jusqu’au dernier pour leurs atrocités. Non ce qui la terrifie, c’est que les assaillants soient hors de vue, hors de portée, hors de contrôle…. Et pourtant si prés. Elle sort son épée longue, sa rondache qu’elle a elle-même fabriqué, et marche a reculons vers les bois, sans quitter des yeux le terrain du carnage. Elle arrive à la lisière de la forêt, sauvée. Enfin presque. Il s’en est fallut d’un quart de seconde. Sortant d’une des tentes du campement, un grand homme en noir l’aperçoit du coin de l’œil, appelle ses compagnons, et la chasse commence. Alia ne court pas vite, mais elle court longtemps. C’est d’ailleurs ce qui va la sauver. Dans un premier temps ses assaillants la rattrapent. Elle pourrait presque sentir derrière elle l’air brassé par sa course. Heureusement ses trois assaillants ont beau être rapides, ils ne sont pas endurants, ni archers. Deux points positifs qui assurèrent également sa survit. Ils se rapprochent, encore, encore, encore plus prés… Oui mais voilà ils sont sprinters, pas coureurs de fond, et fatiguent vite, tandis qu’Alia elle est en pleine forme, et reprend de l’avance. Elle se permet deux ou trois regards en arrière et reconnaît parmi ses poursuivants deux Assassins de Shar. Des traîtres. Denzel avait raison, la toile Sombre était pénétrée en profondeur par les disciples de Talos. Il était vraiment temps que cela cesse. Et à nouveau… coup de théâtre. La tête tournée en arrière pour contempler avec béatitude l’avance qu’elle prenait sur les trois coureurs, elle ne pu évidemment pas voir la branche qui se rapprochait à grande vitesse. Ni l’éviter d’ailleurs. Et elle eu la bonne idée de remettre sa tête droite au moment du choc. Aussi la branche d’un diamètre de 25 cm rentra de 2 cm dans la mâchoire de la pauvre fille, la projetant au sol avec fracas. Inconsciente, le film s’arrêta pour elle à cet endroit là, mais pour le lecteur, je vais quand même conter la fin.

Donc voilà notre héroïne allongée sur le sol, que dis-je ? Gisant sur le sol, un fin filet de sang s’écoulant de sa mâchoire inférieure si sévèrement percutée par le pauvre chêne qui n’avait rien demandé. Et voilà ses trois coureurs qui s’approchent à grand pas, se réjouissant d’avance de voir étendue sur le sol, à moitié nue, inconsciente, une jeune fille de 20 ans des plus jolie, ou du moins suffisamment jolie pour passer un bon moment de détente après le rude combat qu’ils venaient de mener. Oui mais voilà. Parce qu’un coup de théâtre n’arrive toujours seul, parce que je suis une féministe qui ne supporterai pas de faire violer son personnage, et surtout parce qu’il faut qu’elle survive sinon mon BG ne sert à rien, un nouveau coup de théâtre survient. Figurez vous que ce même chêne précédemment rendu coupable – lui ainsi que la tête en l’air de mon perso… enfin en arrière pardon – de la fâcheuse situation dans laquelle se trouve à présent ma demoiselle, se rend du coup sauveur, tout à fait innocemment, comme la première fois. Evidemment comme vous le savez en Eauprofonde, le climat est humide. Aussi à cet endroit précis la terre, très meuble, s’était creusée et avait laissé place à une cavité directement enchevêtrée dans les racines de notre précieux Chêne. Résultat : Les trois Talosiens posent leur pied quasi simultanément à l’endroit où se trouve la cavité, tout juste recouverte de 20 centimètres de terre. Bon inutile de s’attarder sur ce détail : la surface cède, la cavité s’ouvre, les trois hommes sont happés dans le gouffres qui se referme directement sur eux. Fin du film pour eux aussi.
Voilà donc nos trois poursuivants morts (ou d’ici quelques secondes, çà ne saurait tarder…….. voilà ça y est) et notre héroïne gisant sur le sol en train de perdre son sang et sur le point de mourir. C’est d’ailleurs ce qui aurait dû arriver, sans l’apparition providentielle d’une jeune fille aux cheveux roux bouclés qui se promenait par ici.

Pour résumer grossièrement, nous dirons que, prise de pitié pour la dépouille d’Alia elle décida de la ramener, au cas ou il lui serai possible de soigner ses blessures. Ce qui tombe fichtrement bien pour une histoire, car sans elle je serai pas comment ma tite Alia se serai débrouillée… Passons. Elle la ramène à la maison, la soigne. Celle-ci reprend vite vie et fait connaissance avec ses bienfaitrices : Dela et sa maman. L’une orpheline, l’autre veuve d’un homme en commun, mais la joie de vivre au fond des yeux, ce qui a quelque chose de rassurant qui redonnera vie à notre jolie demoiselle. Oui mais voila, les Talosiens restés au camp ont entendu parler de la fuite d’Alia et la recherchent activement dans toute la ville. Celle-ci étant déjà forcée de se cacher des autorités – pour des affaires quelconques et variés qui lui firent profiter de nombreuses heures de couche derrière de jolis barreaux de fer – rien ne s’arrange, elle doit aussi se cacher des yeux indiscrets de la ville, c'est-à-dire… tout le monde. Comprenant très vite qu’il n’est même pas envisageable d’espérer vivre ici incognito, elle décide de quitter la ville, pour sauver sa peau et préserver les deux gentilles femmes à qui elle devait la vie.

Aussi prit-t-elle la route, les chemins, à travers champ, à travers bois, à traversin, partout. Et après deux mois de marche intensive vers le Sud – et en ayant un peu tourné en rond au début – elle atterrit enfin dans la ville de Luskan, et c’est là que toute sa vie bascula…. ***

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Nom : Hashan
Prénom : Alia
Age : 23 ans
Race : Humaine
Classe : Guerrière - MdA (17/7)
Alignement : Neutre Bon... (trés proche du neutre, alors j'hésite à changer l'align...)
Divinité : Aucune. ^^

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***Assise sur un petit banc de bois, dos au Temple de Tempus, elle se remémore le temps. Le temps passé, le temps présent. Ce qu’elle à quitter, cette vie anéantit qu’il lui faut recommencer. Comme sur un tableau que l’on a complètement effacé, il lui faut écrire les lignes de son avenir sans savoir par où commencer. Immobile elle reste dans ses pensées, et laisse passer les minutes et les heures en se lamentant, trop faible pour reprendre un départ, trop lâche pour accepter une fin… Elle attend.

Peut-être est-ce le destin, ou peut-être pas. On dit que les choses arrivent parce qu’elles le doivent. Peut-être que ce jour là Alia devait vraiment le rencontrer, et ainsi dérouler centimètre par centimètre le long fils de son destin.

Adossé à une statue de pierre, face à elle, il pense. Probablement à son passé, à son présent, sans avoir conscience d’avoir une partie de son avenir devant lui. Ils échangent un regard, puis deux… puis finalement poussé par la curiosité il s’avance vers elle et tous deux font connaissance.

A ce qu’elle peut en juger, il est plus jeune que lui de quelques années. Il dit être soigneur, et dit qu’elle pourrait l’engager s’il lui vient l’envie de s’aventurer hors des murailles de la ville. Elle se dit qu’elle aimerait, mais elle ne possède rien. Pas d’argent, pas d’objet… il ne lui demande pas grand-chose, mais justement ce peu lui manque. Pourtant elle se dit qu’elle aurait beaucoup aimer découvrir les environs, et surtout en la compagnie d’un si charmant jeune homme ; Kirmi-Lionel.

Voyant la déception de la jeune femme il réfléchit, et se dit qu’il fait peut-être une erreur, se dit qu’il devrait accepter. Alors il accepte de l’accompagner, et tous deux prennent la route menant au Sud.

Après plusieurs heures de voyages en forêts ils s’arrêtent ; elle est épuisée. Tant d’effort, tant de concentration … elle n’avait jamais eu à combattre aussi intensément. Ereintée, assise aux côtés du jeune homme elle se sent comme tendre vers lui par un lien invisible. Il est masseur et lui propose de la masser. Elle veut refuser, mais les mains agiles se glissent déjà sur ses lourdes épaules. Elle se laisse donc porter par ses massages, étonnée de se voir si proche d’un homme qu’elle ne connaît presque pas après si peu de temps…

…

Allongée nue elle rêve éveillée tandis que le soleil se lève timidement face à elle. Cela fait presque trois mois qu’elle est arrivée dans la Province de Luskan, et ne connaît que peu de personnes. Elle se sent seule. C’est pareil à chaque fois. Kirmi connaît beaucoup de monde et passe beaucoup de temps avec des gens dont les histoires ne la concernent pas. Alors elle se met à l’écart et attend que son amour revienne vers elle. Mais là il est n’est pas venu. Elle a dormit seule, le poids de son absence pesant encore plus que les autres fois. Ils avaient rencontré une femme… une femme si mystérieuse qu’Alia n’avait pas osé poser de question. Kirmi avait eu l’air absorbé, elle s’était écartée d’eux, il n’avait même pas semblé voir qu’elle s’en allait. Des fois l’Amour vous fait ressentir des douleurs pires que la mort. Des douleurs qu’on ne partage pas, comme la solitude ou la culpabilité. C’est ce qu’elle ressent allongée sur le sol, elle se dit que Kirmi lui cache des choses… qu’il est trop secret, mais qu’elle ne peut y faire grand-chose. Alors elle laisse passer le temps, languissante, attendant qu’il lui revienne…***


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Voilà donc pour le plan des amours… commençons les embrouilles maintenant. Un jour qu’elle se promenait par les routes qui séparent Luskan de Pashiver, elle arriva inexorablement à Port Llasth. Elle se trouva face à un homme des plus étonna, un certain Quintus Guend. Il lui expliqua sa fonction, sa raison d’être, et Alia fut convaincu que la vocation était pour elle. Protéger les innocent, sauver la ville des attaques ennemis… ça c’était quelque chose qu’elle aurait aimé faire de sa pauvre existence. Malheureusement elle découvrit à ses dépend – et grâce à l’intervention d’un portail pour le moins ingénieux – elle apprit que son triste cœur était trop sombre pour cette quête là. Elle décida de faire un long effort sur elle-même pour tenter de changer sa vision des choses, s’appliquant à tuer sans douleur, à ne pas trop juger hâtivement, ni condamner par la lame. Mais tous ces changements ce font en une vie, et non en une semaine. Mais je vais vous conter ce qui fut plus efficace que des années de pèlerinage dans un monastère Sylvanien.

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Alia décida de s’absenter 2 mois. Durant lesquels elle irait à Leilon pour se lancer dans la quête du Bien. Mais juste avant de partir, elle eu la chance de rencontrer deux jeunes femmes. La première ; était la sœur de la première femme de Kirmi, qui avait malheureusement disparut. Et la deuxième était Della, la jeune fille qui avait sauvé Alia d’une mort certaine à l’ombre d’un vieux chêne. Mais elle n’eu pas plus de temps pour approfondir ses relations avec ces jeunes femmes et dû partir au plus vite. Sur le chemin de Leilon, une révélation vint à Alia. Premièrement, elle compris que tous les pèlerinages du monde ne changerai rien à son âme si elle ne changeait pas d’elle-même. Deuxièmement, elle décida de se mettre en route vers EauProfonde, par les routes cette fois-ci, et s’y trouva au bout de 10 jours. Ce qu’elle avait en tête ? Essayer de retrouver les traîtres qui avaient survécu – il devait bien en rester un ou deux – et leur faire cracher le morceau sur son identité à elle, puisque tous les Sharites sans exceptions connaissaient le secret de sa vie. A force de torture, de cisaillage de doigts et de lacération de membres, celle-ci finit par apprendre, au bout d’un mois de recherche, et d’une semaine de torture, son nom ; Hashan. Elle était Alia Hashan, fille d’Harem Hashan, conseiller Ducal de Tulung en Kara-Tur. Enfin bref, elle savait son nom, où habitez sa famille, sa vie d’avant. Elle hésita longuement à partir directement vers les Royaumes Insulaires puis vers l’Est pour retrouver ses racines, mais elle avait promis à Kirmi de revenir au plus vite, ce qu’elle fit, mais ne sachant pas quelle erreur elle venait de commettre alors…

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Lorsqu’elle remit les pieds à Luskan, elle rencontra deux personnes, la première, Vesta, et la deuxième ; Kirmi. Tous deux lui apprirent vite que la femme dont Kirmi était veuf… n’était pas morte, et comme celui-ci l’avait promis, il se devait de retourner auprès d’elle, abandonnant ainsi Alia. Les choses se passèrent très vite alors, et il ne fallut que quelques jours pour que l’intrigue se noue complètement, et il ne fallut qu’une nuit, pour qu’elle se dénoue de tout son long. Blessée, se sentant trahit, elle errait dans les environs de Luskan, le regard sombre comme son cœur. Pour elle, et sans qu’elle le réalise pleinement, le monde entier venait de s’écrouler. Le seul homme qu’elle ai jamais aimé, et pour qui elle aurait été prête à tout sacrifier venait de la rejeter pour une autre. Plus rien ne la retenait dans la province de Luskan, et elle décida de partir vers l’Est, vers son passé, décidée à oublier toute la vie qu’elle avait mené en ces lieux.

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Elle comptait partir, et c'est ce qu'elle aurait dû faire. Mais une fore envisible, peut-être l'espoir, la força a rester une nuit de plus de à Luskan. Une nuit fort douloureuse durant laquelle elle compris qu'il lui serai impossible de vivre sans lui; aussi elle tenta de la quitter et d'aller se donner la mort chez les ogres mais Kirmi avait sentit que quelque chose n'allait pas et l'ayant suivit il la sauva de la mort la plus affreuse qu'elle aurait pu se donner.

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Elle se réveilla à l'auberge de Garfaux, à moitié assomée. Kirmi était avec elle, c'était lui qui l'avait emmené là lorsqu'elle avait perdu connaissance et l'avait attaché de peur qu'elle n'agisse inonsciemment.
Ils parlèrent longuement. Alia ne pouvait se resoudre a vivre sans Kirmi, sa seule raison de vivre. Et Kirmi ne désirait pas la mort d'Alia et n'acceptait pas qu'elle veuille mettre fin à ses jours. Elle tenta de le menacer, lui jurant que s'il ne la tuait pas elle se vengerai sur ses enfants à lui et tentant de lui faire comprendre que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire.

Ils étaient l'un et l'autre paisibles sur le lit; jusqu'à ce que Kirmi se saisisse de l'épée longue d'Alia et se la plante en pleins coeur. Prise au dépourvu et à bout de force elle ne pu qu'hurler sa douleur en le suppliant de ne pas mourir, mais le supplique ne servait qu'à rendre la mort plus longue. Avant de mourir, Kirmi eu juste le temps de lui faire promettre de veiller sur ses enfants, de retrouver les siens et de reprendre sa vie. Elle accepta, mais elle compris vite que la tâche était plus complexe que ca.

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***Le soleil se lève à peine sur la longue route vers l’Est, seule source de lumière dans la brume du matin. Assise contre un arbre, les genoux repliés vers elle, et une couverture gisant négligemment à ses pieds, notre héroïne dort. Pour elle, la nuit fut bien remplie ; il lui avait fallut lutter des heures avec les minotaures des environs pour enfin leur faire comprendre qu’il valait mieux qu’ils restent loin d’elle, ce qui lui avait permis de s’endormir, éreintée et blessée contre cet arbre. Elle aurait très bien pu passer son chemin et aller se reposer dans un endroit moins fréquenté par les minotaures, dans une clairière, au fond d’une grotte, ou même se trouver une chambre en ville. Oui mais aucun de ces lieux ne pouvait offrir à ces yeux le spectacle qu’elle avait pu contempler avant de s’endormir, qui avait bercé ses rêves et réveillé ses plus lourds tourments. Le soleil, plus haut, déverse ses rayons sur la campagne entière et retire peu à peu à la terre le lourd duvet blanc qui la parsème. A quelques pas de là, la vision devenant plus claire, l’on peut voir une forme sur le sol ; une large flaque de sang séché mêlés à la poussière. Juste une flaque, il n’y avait plus le corps. Alia avait déposé le corps de son amant ici parce que c’était sa dernière volonté. Elle l’avait laissé, encore chaud se perdre dans le néant tandis qu’elle lui tournait le dos pour l’abandonner aux charognards et retourner vers la ville. Pour s’éviter maintes souffrances, elle s’était interdit de revenir auprès de lui, mais aujourd’hui c’était différent.

Elle était présente lorsque le cortége des prêtres était revenu avec le corps de Kirmi et avait clamé qu’il était vivant. Inconscient, mais vivant. Pour tout avouer, elle n’y avait pas cru. Elle avait eu tant de mal à accepter son départ, il lui avait fallut faire tant de chemin dans son esprit pour accepter qu’elle ne le verrait plus, et voilà que le mort avait reprit vie. Dans son sommeil, perdue dans un rêve sans fin elle soupire. Kirmi s’était donné la mort, par sa faute à elle. Il s’était tué, pour lui éviter la mort, elle en était persuadée. Rester en ces lieux, auprès de lui, le voir reprendre vie et se remettre sur pied aurait été un bonheur et une grande douleur aussi, car Alia savait qu’elle ne devait plus s’approcher de lui. Elle devait rester loin, l’écarter de sa vie, pour s’écarter elle-même de la sienne. Il le fallait, pour son bien à elle, pour son bien à lui. C’est à çà qu’elle pense, enfermée dans un sommeil de plomb sur la route de Mirabar. Kirmi devait déjà avoir retrouvé celle qu’il aime, ses enfants, sa famille et elle ne pouvait pas s’immiscer dans ces retrouvailles, puisque c’est elle qui l’avait tué. Pire, elle savait qu’il tenterai de revenir vers elle, il faudrait donc qu’elle s’équipe d’un masque d’indifférence, pour le convaincre qu’il n’était plus rien pour elle, ainsi ils se sépareraient définitivement et elle ne risquerai plus de provoquer sa mort. Pleinement reposée, la jeune guerrière remonte dans le monde réel. Elle ouvre un œil, puis deux, fixant les alentours en évitant de poser ses yeux sur la forme sombre devant elle.

Elle se lève, à moitié nue, se saisit de son armure et l’enfile machinalement. Puis elle range la couverture, remet ses cheveux en place et accepte de lancer un dernier regard au dernier souvenir qu’il lui reste de l’homme qu’elle aime. Elle sort son épée et son bouclier. Décidée à quitter la région, à partir vers l’Est, vers son passé, sa famille s’il en reste… La route sera longue, parsemée d’embûches et de souffrances, mais elle sait que c’est sa seule solution. Elle prend une longue respiration en regardant l’horizon à l’Est, imaginant avec un léger sourire les minotaures entassés à la frontière qu’elle leur avait interdit de dépasser. Ceux-ci n’avaient pas donné signe de vie dans la nuit et lui avait permis de se reposer sans l’importuner, elle leur en était presque reconnaissante. Elle sortit une potion d’invisibilité et la bu ; elle passerait prés d’eux sans qu’ils la voient, ainsi elle n’aurait pas à les combattre, leur laisserai la vie sauve en remerciement et effacerai discrètement la ligne qu’elle avait tracée du pied dans la poussière. Lentement, elle prit la route vers EauProfonde, résignée à ne revenir que lorsqu’elle serait prête, prête à vivre. ***

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***Elle remontait doucement la route de Padhiver, traînant les pieds à l’idée du chemin qui lui restait encore à parcourir, quand il apparut à l’horizon. Il marchait en sens contraire d’un air décidé. Lorsqu’ils étaient sur le point de se croiser bien qu’elle savait qu’il ne la reconnaîtrait pas si elle passait vite, elle ne pu s’empêcher de s’arrêter pour l’admirer avec amour. Alors il s’arrêta aussi, et détaillant son corps du regard il réussit à la reconnaître. Elle aurait voulut attendre avant de devoir vivre ces tristes retrouvailles. Ils avaient tous deux les larmes aux yeux et le cœur lourd et ils mirent du temps avant de se parler, d’arriver à se rapprocher à nouveau mais a force de temps ils réussirent à se parler et regarder leur problème en face : pour Kirmi il était impossible de ne faire souffrir ni Alia ni sa femme et il se sentait pris comme dans un étau. Puis ils se séparèrent. Alia partit vers Port Llasth, et Kirmi la suivit de prés sans qu’elle s’en aperçoive, ne la quittant pas du regard une seule seconde. Elle marchait d’un pas vif, déterminée à arriver à Luskan le plus tôt possible, car elle avait besoin de reposer ses nerfs. Longeant la côte, elle laissait aller ses yeux sur l’horizon, et s’immobilisa soudain. Elle fixa l’océan devant elle, l’eau aussi bleue que les yeux de Kirmi. Elle n’arrivait pas a retire son regard de l’eau, penchant peu à peu vers l’avant sans s’en rendre compte, comme aspirée par une force invisible.

C’est à ce moment là que le bras de Kirmi saisit le sien, alors qu’elle basculait vers l’avant. Un moment il avait crus qu’elle voulait se jeter à l’eau pour être emportée vers le fond par son armure, mais elle n’avait rien voulut, c’était l’océan qui l’avait attiré. C’est alors que se produisit la chose la plus effrayante qu’elle ai vécu après le suicide de Kirmi. Celui-ci s’assit sur le sol, grimaçant comme sous l’effet d’une douleur. Fixant de ses yeux bleus océan la lame qu’Alia tenait dans la main, celle-là même avec laquelle il avait tenté de se tuer. C’est à ce moment là que le cœur de Kirmi se mit à saigner. La cicatrice qu’il possédait quelques secondes plus tôt s’était ouverte en une plaie noirâtre. Puis elle vit ses yeux devenir noirs et s’auréoler de pourpre tandis qu’il ne quittait pas des yeux l’épée qu’elle avait à la main. Ayant vécu sa jeunesse auprès d’une troupe de Sharistes, elle reconnaissait ce regard entre tous. Lorsqu’elle compris, elle eut un sursaut de terreur et recula d’un bond, au moment même ou Kirmi se saisissait de l’épée, ce qui lui entailla légèrement les doigts. Terrifiée, elle se tenait a distance respective, se demandant avec effroi s’il comptait l’attaquer. Puis il récita tout un flot de paroles qu’elle avait du mal à comprendre, ne faisant pas le rapprochement avec la Déesse de la Toile Sombre. Lorsqu’il eu finit ses yeux avaient reprit leur teinte bleutée, et la cicatrise sur son cœur avait reprit sa forme normale.

Ils restèrent un moment ensemble l’un face à l’autre. Tous deux terrorisés à l’idée de se perdre. Ils se jurèrent de ne jamais s’abandonner et de toujours lutter pour rester en vie quoi qu’il advienne. Puis éreintés, ils s’endormirent l’un contre l’autre aux abords du chemin. Lorsqu’ils se réveillèrent, il reprirent leur route vers le Nord jusqu’à Luskan main dans la main, et une fois arrivés ils s’engouffrèrent tous les deux dans l’auberge de Garfaux, où Alia abandonna Kirmi pour ne pas commettre d’erreur tout aussi triste que lors de leur rencontre, mais le cœur léger.

Elle marcha longtemps en ville sans savoir où aller, puis elle finit par atterrir sur la route de Mirabar où elle avait déposé le corps de Kirmi quelques semaines plus tôt. Elle s’y assit, guettant l’arrivée probable de minotaures, tout en remuant la poussière sous ses doigts. Ce qui manque à Alia, elle le sait, c’est un but, un objectif, une raison de vivre. Car n’avoir que Kirmi comme raison de vivre, c’est un peu léger. Ses yeux se perdent dans la contemplation des arbres alentours, tandis que lui revient en mémoire une conversation qu’elle avait eut avec lui quand ils s’étaient connus. Il lui demandait ce qu’elle voulait faire de sa vie. Elle lui avait répondu qu’elle voulait devenir maîtresse dans l’art de la guerre - car comme disais Kirmi elle était née pour ça - devenir une grande combattante pour pouvoir un jour retourner ses venger et retrouver ses parents.
Doucement elle sort son épée longue de son fourreur et la contemple longuement, caressant la lame gelée du bout des doigts avec un sourire de satisfaction. C’était peut-être ça son but, ou peut-être pas. Elle doutais un peu d’y arriver, mais Kirmi elle le savait était très confiant et lui avait dit qu’elle y arriverai. Tant que Kirmi croirait en elle, alors elle sentait qu’elle pouvait tout réussir.***

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Au chaud au cimetière