[Parti][Validé][Guerrier/Roublard/Maitre d'arme][H]Silence

Citation :: Nom du compte joueur fofo : Camomille

Nom du compte joueur module : Kryss Myrh

Nom du perso: Silence (nom de l'arme , le type n'a pas de nom particulier)

Race: Humain

Age: 37 ans

Alignement: Chaotique neutre.

Religion: Aucune. L'Or peut-être ?

Classe(s)(nombre de lvls prévus ou non): 10 Guerrier / 10 Maitre d'arme / 5 roublard (pour représenter le fait qu'il retrouve peu à peu le contrôle de ses gestes, et qu'il arrive enfin à renouer avec la discipline qu'il avait étant assassin pour les dignitaires du Calimshan).

Arme de prédilection/domaines/école de magie: Cimeterre / Pavois.

Trait de Caractère: Légèrement obsessionnel concernant les faits d'armes, donc compulse souvent les recueils liés aux grands conflits. Mais possède une très bonne oreille, pour se tenir au courant de tout les petits faits, avec sa paranoïa des complots. Sinon il ne considère qu'une seule et unique chose, l'or, et quiconque peut lui en fournir suffisamment s'assure de ses services.

Description physique: La coordination des mouvements de "Silence" peut sembler bizarre au premier abord. Pas grand chose, mais pour l'observateur éclairé, il manque ce petit détail, cette petite chose qui rend les mouvements naturels et fluides... Sinon il possède des cheveux couleur jais, une peau sombre comme les peuplades du Sud, et des tatouages étranges sur la peau.

Caractéristiques :
FOR : 16 //(prévu : 20)
DEX : 13 //(prévu : 14)
CON : 14
INT : 14
SAG : 11 (du moment qu'il y a de l'or à gagner, il ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes pour lui-même, mais lorsqu'il emploie son arme, il semble trouver une paix et un accomplissement personnel que peu de personnes connaissent un jour) //(prévu : 12)
CHA : 8 (des années de vie dans la discrétion la plus totale marque son homme. C'est devenu un réflexe chez Silence, et pour remarquer un homme à l'apparence si banale, il faut vraiment être des plus observateurs.)

Premier livre : Un Lointain Passé.

Il y a bien longtemps, à une époque où les dieux marchaient parmi les hommes, où le destin de chacun pouvait être bouleversé à jamais sur un simple jet de dé, où rien n'était sûr... Si ce n'est la faiblesse du genre humain pour la richesse et le pouvoir...
L'histoire qui va vous être contée ne fait pas partie de l'Histoire telle qu'on la connaît. Non, ce genre de sujet n'est guère évoqué, et les bardes ne se plaisent guère à montrer les faiblesses inhérentes à l'être humain. Elle débute comme beaucoup de contes, par l'apparition d'un héros. Ce héros se nommait Maelian...

Maelian avait eu une enfance quelconque dans les rues de Calimport, avant de se faire remarquer par les hommes de Pacha Rashid Djenispool, pour sa vivacité et son agilité hors-norme. De mission en mission, d'assassinat en assassinat, il eut une ascension fulgurante dans la hiérarchie des agents de l'ombre. Il était riche, redouté, et on commençait à parler de lui dans toutes les tavernes, sous le nom de « Silence » car ses victimes ne l'entendaient jamais arriver. Mais la nature n'aime pas les déséquilibres... un destin si brillant est généralement des plus fugaces...

Au cours d'un doux printemps, un des proches du Pacha lui fit parvenir une demande de mission. Il fallait aller récupérer un antique parchemin caché dans les grottes d'Ourabi, en plein coeur du territoire d'une tribu nomade connue pour son attachement à ses frontières et son agressivité envers quiconque les violait. Silence prit donc les quelques objets dont il aurait l'utilité, et commença son périple dans la nuit noire. Faisant honneur à sa réputation, il prit parti du relief, de la nature du sol et de la luminosité, et se faufila en plein coeur de la vallée, éliminant les rares nomades qui se trouvaient sur son chemin. Arrivant près de l'emplacement indiqué, il découvrit une dizaines de signes ésotériques dessinés à même le sol, gravés dans la roche, ou encore sculptés dans le crâne des cadavres d'animaux qui traînaient aux abords. Ignorant le frisson qui parcourait son échine, Silence pénétra dans le sombre repaire...

La grotte se prolongeait sur une centaine de mètres, mais en écoutant l'écho des ses propres pas contre les parois de pierre, il sentit que la nature de la roche changeait, que le sol devenait plus régulier, comme taillé par d'anciens habitants. Mais nul ne saurait arrêter un mercenaire qui accomplit sa mission. L'air se fit de plus en plus moite, la chaleur commençant à le faire suer à grosses gouttes, alors qu'il aperçut une petite étendue d'eau à quelques mètres en face de lui. Se délestant des lourds morceaux de cuir, des plaques de renforcement qui pourraient l'alourdir, il plongea sans un bruit dans la mare, et retint sa respiration durant un long moment. Les secondes qu'il passa dans l'eau lui parurent insoutenable. Il eut l'impression que ses poumons allaient s'écraser dans sa poitrine, que ses yeux cherchaient à s'enfuir de leur orbite et que jamais il ne verrait la sortie de ce tunnel sous -marin. Mais, dans une gerbe d'eau, il ressortit à l'air libre, récupérant péniblement son souffle, avant de darder son regard dans les tréfonds de la caverne. Il se trouvait désormais dans une sorte de petit sanctuaire, une caverne aux parois presque luminescentes. Plus loin se trouvait une sorte d'autel grossier, une parodie des magnifiques temples de Calimport, sur lequel reposait un objet étrange qui attirait son regard. Se levant par une sorte d'automatisme irréfléchi, Silence s'approcha de l'étrange construction, et admira ce qui se trouvait devant ses yeux... Un splendide cimeterre ouvragé, recouvert de runes étranges, dans un dialecte qui lui était inconnu. Et enroulé autour de la lame se trouvait l'objet de sa venue, un parchemin antique, semblant suinter d'énergie, et vibrant à l'unisson avec la lame. Approchant lentement sa main des deux objets, Silence retint son souffle, tous les nerfs de son corps lui criant de s'immobiliser, et de ne pas braver le destin en touchant ces armes d'un autre temps. Mais un mercenaire ne prends pas ce genre de pressentiments en compte. Seuls comptent l'or et la gloire. Et sa main se referma sur la garde du cimeterre...
Durant un long moment, il admira le tranchant acéré de la lame, les pierreries incrustées sur la garde, puis entreprit de dérouler le parchemin qui était lié à l'arme. Les inscriptions rougeatres qui y figurait semblèrent onduler durant un instant. Et lorsqu'elles furent de nouveau lisible, elles composaient une simple phrase que Silence pouvait comprendre :

« Maudit soit celui qui brade son âme à qui le souhaite. Que son destin trouve ici accomplissement, et qu'il devienne arme à tout jamais. »

Deuxième Partie : Les Sables du Temps.

Depuis combien d'années ? Combien de temps à n'avoir à portée que les ténèbres, et le sable de l'ennui qui l'étouffe ? Silence ne le saura probablement jamais. Il doit être à l'intérieur de l'arme, il en jurerait. Maudit soit l'imbécile qui laisse de tels pièges pour ses semblables ! Jamais plus on l'y reprendrait. Et le temps passe, encore et encore. Combien de lever de soleil ? Combien de lunes sont passées ? Il l'ignore. Mais aujourd'hui est un jour spécial. Il sent une présence auprès de lui. Une étincelle de vie qui s'approche. Pour lui qui ne ressent plus que la froideur du métal et le sourd grondement de la terre, cette pulsation rapide, affolée, et si chaude ne peut qu'être un humain. Et il a soif de pouvoir s'étancher à cette fontaine de vie. Il aimerait tant retrouver un peu de chaleur. Mais Silence est tellement plongé dans ses pensées qu'il ne sent plus la présence de l'humain. Il est là ! Il hésite devant les mêmes choses qui ont fait trembler le coeur de Silence il y a si longtemps. Mais cette occasion ne doit pas s'échapper ! Silence se concentre. Il explore l'arme, il « est » l'arme. Et cet humain ne doit pas repartir. Pas si près du but. Hurlant intérieurement, Silence se rends compte qu'il fait pulser la lame, son « être ». Les pulsations s'étendent, résonnent directement dans le crâne de l'homme, qui ne peut plus quitter le cimeterre du regard. Son esprit est faible, et Silence à la rage accumulée pendant toutes ces années pour lui. Il lui promet des carnages, des combats glorieux dont tout le monde écrira les légendes. Il lui promet l'or, la vie facile, et le goût du sang dans la bouche... C'est bien, oui, approches-toi, tu es à moi, et je suis à toi...

Que fait-il allongé par terre ? Et que s'est-il passé ? L'homme regarde ses mains. Et il y trouve un objet qui le fait frissonner... -Tu es à moi. Ne lutte pas, ou je te détruirais. Tu es pitoyable, j'ai avec moi la force et l'expérience... A quoi bon refuser l'inéluctable ? Tu le sais, et je le sais... Ce corps est bien trop étroit pour nous deux.- Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Il a l'impression que son crâne va éclater. Cette voix froide tranchante, qui vrille ses tempes, et lui broie le cerveau... Va-t-elle se taire ? -Jamais !- Mais pourquoi est-il entré ici ? Il n'aurait jamais du accepter de faire cette folie... -Il est trop tard, incline-toi !- Est-ce que il peut bouger ? Non. Plus rien ne réponds. C'est le calme, le vide, l'absence de souffrance qui l'attire indiciblement. Lutter est bien trop fatiguant... Plus tard... plus tard... -Bien... Bien, très bien. Maintenant levons-nous ! ... Peste ! Ce corps n'est pas très maniable... Et j'ai l'impression que rien ne répond correctement. Orteil gauche, fonctionnes-tu ? Fonctionnes-tu ? Ah bien... C'est dur mais j'y arriverais. Dehors, la lumière... Ah ! Ça m'éblouit ! Et cette chaleur ! Partons d'ici, c'est insoutenable !- Tu souffres ? Alors laisse-moi, je saurais me débrouiller ! Et tu n'as pas le choix, on me reconnaîtra ici ! Tu es plus fort peut-être, mais tu ne sais rien du monde actuel ! -Tais-toi, imbécile ! Non, nous allons nous diriger vers le Nord... Là-bas, la chaleur sera moins terrible. Et au moins je serais tranquille, personne ne te connaîtra, humain...-

*Claudiquant tel un homme saoul, Silence prit la route du nord, peinant à mettre un pied devant l'autre, là chaleur l'étourdissant, et la lumière l'aveuglant. Mais il a toujours été un homme fort, et il continuera malgré tout ...*

(je compte faire un BG évolutif pour faire Maitre d'arme, et montrer son évolution IG)

Passage évolutif.

*Mode Nostalgie ON* L'histoire me rapelle un certain jeu sur table... Bloodlust

J'attends la suite avec impatience Wink

Un nouveau départ : (contient des expressions qui pourraient choquer des personnes sensibles)

Bientôt un mois qu'il marchait. Son allure était lente, très lente, et il avait l'impression que l'imbécile dont il avait pris la place se faisait de plus en plus gênant et pressant. Pourtant au départ il n'avait eu aucun mal à le refourguer au second plan, qu'est-ce qui pouvait le rendre aussi chiant maintenant ? Enfin il chercherait la solution à ce problème plus tard... Il sentait l'air fraîchir au fur et à mesure de son avancée, devenant plus supportable pour son corps glacé. Comment avait-il pu apprécier la chaleur par le passé ? Enfin, il se réjouissait maintenant mais c'était une autre chaleur qui lui manquait. Ne pas pouvoir supporter la moiteur du sud, et pourtant regretter qu'il n'y ait que de la glace circulant dans ses veines. S'il ne faisait pas attention, il allait devenir un paradoxe vivant, et ça, ça ne lui disait pas trop. Les questions sont bonnes si les réponses peuvent être trouvées. Et encore faut-il que trouver la réponse soit profitable sinon où est l'intérêt ? Tiens, un panneau. « Attention, vous pénétrez dans les environs de Padhiver. Si votre coeur est impur, passez votre chemin, les êtres maléfiques ne sont pas bienvenue. » -Barre-toi de là minable, tu vois bien qu'on veut pas de toi !- Charmant. Et vu l'état actuel de son crâne, enfin de la soupe qu'il y avait dedans, il n'était pas sûr de pouvoir tenir un interrogatoire face à un de ces inquisiteurs manichéens, persuadé que seul son dieu offre le salut. Non, mieux vaut continuer. Un pied devant l'autre, comme on dit, c'est la seule façon de marcher. -Ah ouais ?!- A condition qu'un enfoiré essaie pas de vous faire un croche-patte avec votre jambe gauche en même temps. Vraiment, s'il ne trouvait pas un moyen de la lui fermer, il allait avoir des sérieux problèmes d'intégration dans la région. -J't'avais prévenu, fallait pas m'ignorer !- Ouaip ben pour l'instant un bon p'tit repas et un somme ne seraient pas de trop. Se trimballer avec une batterie de casseroles en fonte entre les tempes pendant encore des heures ne lui disait pas trop.

« Luskan, terre d'accueil. Laissez les armes au fourreau, et les rancoeurs au placard ». Ça au moins, ça lui permettrait d'être tranquille quelques jours, - Jamais !- et surtout... surtout, de pouvoir se reposer un peu. «Auberge de Garfaux ». Bon, vu qu'il n'y en a pas d'autre en vue ça fer l'affaire. Dur de se séparer d'autant de pièces, vu les prix prohibitifs de ce rat d'aubergiste, mais bon, pas trop le choix. -Raque, raque, saloperie !- La ferme... La salle a l'air plutôt cossu, on sent l'ambiance bourge... Et ces bières, ils veulent me ruiner ?! Bon d'accord, c'est pas tout à fait « mes » pièces d'or, mais quand même ! Bon c'est parti, j'appelle la serveuse : « Une -de vos meilleures bouteilles !- Merde ! Pardon, un pichet de bière, mademoiselle. » Ça devient vraiment, vraiment problématique... Il a déjà perdu tous ses talents de discrétion parce que cet abruti est pas foutu de coordonner correctement ses mouvements, mais il passe même pas une heure en ville qu'il se fait remarquer comme le givré du coin... Il va lui falloir beaucoup d'or s'il veut s'abriter ici sans que se faire virer pour son comportement...

Bon alors c'est parti pour un tour en forêt... Au moins il pourra réapprendre à contrôler ses gestes, et un peu de calme, c'est jamais de refus. Un bosquet en pleine ville ? On se croirait à la réunion des druides « nous-sommes-les-amis-de-la-nature,tout-le-monde-il-est-beau-il-est-gentil » du coin... Bon, pas grave on continue. Ce joli sentier qui sent... rien d'ailleurs. Hop, une stèle. « Vous pénétrez dans la forêt ». Sans blague, incroyable... J'pensais qu'c'était un désert... Bon un petit chemin tranquille, on s'écarte un peu, faudrait pas non plus que la ville entière le prenne pour un ramolli du ciboulot... -Pourtant j'pourrais témoigner que tu l'es sacrément, lavette ! Rends-moi mon corps !- Viens le chercher, l'abruti... Aie, bordel, mais il est con ! Ça devient grave là, il a réussi à lui foutre une droite... Bon, respirer calmement, répartir le poids du corps sur les deux jambes, poser les pieds doucement mais fermement, regarder au loin l'objectif à atteindre... Tirer parti de la lumière ambiante, éviter les terrains trop spongieux, se faufiler sous les branchages... Bien, il y arrive encore plutôt bien, mais ?! -Et non, raté !! Haha, on s'amuse bien , non ? Je peux continuer à t'emmerder longtemps, tu sais...- Bon, ça devient impossible à vivre... Il court, il court... Et tombe nez-à-nez avec un sanglier. La bête le regarde, et décidément elle a pas l'air d'avoir envie qu'on la gratte sous le museau... Rester calme surtout, -Tu penses y arriver ? Si je peux pas avoir mon corps, personne ne l'aura !- Non mais c'est pas possible, non te jettes pas là ! * La peur dans les yeux, voyant arriver sa fin, Silence dégaine comme par réflexe. Comme si la lame conservait son lien avec lui, même sans qu'il soit partie intégrante du cimeterre. Elle lui susurre son nom... Silence... Et soudain c'est le silence absolu. Il n'entends plus la voix de l'imbécile qui habite les replis de son cerveau. Plus rien. Seulement le bruit du vent qui siffle à ses oreilles, la lame qui frotte dans une gerbe d'étincelle sur le fourreau, et le bruit écoeurant de la chair tranchée. Il ouvre les yeux et voit l'animal qui gît sur le sol, le crâne brisé, le sang et la cervelle mêlés s'écoulant lentement pour former un linceul rougeoyant sur le sol détrempé. * C'est lui qui a fait ça ? Il jette un oeil autour de lui. Personne. Bon sang, c'est comme s'il avait souhaité la mort de ce..truc... Et que l'arme avait réagi comme une partie de lui. Il est même pas sûr que ce soit lui qui ai sorti le cimeterre du fourreau. Il la regarde, et bizarrement, il a l'impression qu'elle aussi... « Mon nom est Silence... » Oulah. Soit l'autre abruti lui a tellement ébranlé les nerfs qu'il ne sait plus ce qu'il entend... Soit c'est l'arme qui vient de dire un truc. Il écoute... Mais plus un seul son. Tout ce qu'il ressent, c'est une étrange chaleur. Une chaleur différente de celle qu'il a enduré sous le soleil implacable des terres du Calimshan. Ça sourde de partout, ça le fait vibrer comme son premier rendez-vous avec la jolie Hadji, et il ... il sourit. En tout cas, le reflet qui lui apparaît dans l'acier pur de la lame sourit, lui. Non, finalement, il croit qu'il n'y a pas que le reflet qui sourit. Il ne s'est jamais sentit aussi bien. Il n'y a plus un seul bruit pour troubler sa quiétude, et il a chaud. Voyons voir... On ramène l'arme au dessus de soi, position haute. On tranche rapidement, un pas en arrière, quart de tour, feinte et on remonte d'un coup sec. Génial. Pas une hésitation. « Encore... La chaleur... Mon nom est Silence. » Ce coup-ci, c'est sûr il ne l'a pas imaginé. Quelle importance ? Il se sent bien, le cimeterre à la main. La lame luit sous la lune, son éclat mortel l'éblouit et le séduit. Magnifique... Je suis à toi, tu es à moi... Sous la lune, aussi discrets et mortels que la vipère frappant l'apathique promeneur, aussi rapides et foudroyants que l'épervier ravissant le lièvre, nous écrirons ensemble notre histoire... Silence... « Silence... ».

Quiconque passera la nuit, sous les frondaisons, verra peut-être des éclats de lumière scintiller au coeur des ténèbres. Et il sera loin d'imaginer Silence, ses deux moitiés enfin réunies, répéter un ballet élégant, silencieux et mortel... pour atteindre peut-être un jour la perfection... Mais il reste encore un long chemin à parcourir, après tout, l'histoire de ces deux là n'est pas encore écrite...

Première règle : Se fondre dans le paysage.

La lune se reflète dans les marais en contrebas, projetant sa lueur blafarde sur la roche. Mais Silence n'y jette pas un seul regard. La seule chose qui compte, c'est le haut de la falaise. Les vieux réflexes reviennent : deux doigts durs comme l'acier, agrippés à la roche sur sa droite, un rapide balancement des reins, et les jambes qui se propulsent dans le vide. Durant un instant, il est comme suspendu entre deux mondes : un monde où il git désarticulé tel un pantin après avoir raté sa cible, et un monde où un sourire victorieux s'épanouit sur ses lèvres. Et à croire que tous les trucs de son ancienne éducation reviennent, c'est dans la deuxième réalité qu'il reprend contact. Plus que quelques mètres, et c'est le repos bien mérité. Il sourit.
Dans le froid intense, un nuage de brume s'élève. Silence se repose, puis se relève doucement. Comme un automatisme, ses doigts se posent avec douceur sur la garde de sa soeur, et il la tire doucement du fourreau. GArde haute, on se fend, on pare, on recule et on pointe. Son corps est une arme, et l'arme est son corps. Il peut la laisser agir, il sait que sa vie sera entre de bonnes mains, ils ont autant à perdre l'un que l'autre s'il arrive malheur à ce corps. Alors il pense à tout ce qui lui est arrivé, tandis que l'air vibre sous les mouvements vifs des "Silence".

"Mon nom, c'est Kafé, patron. Comme le café, mais ça s'écrit pas pareil."
Un véritable abruti, voilà pour quoi il passait. Mais c'était toujours plus pratique que de dévoiler sa vraie nature. Apporter des verres, subir les moqueries de tous, mais surtout s'intégrer dans le paysage. S'il se débrouillait bien, il pourrait se faire embaucher comme serveur, et après ça, plus personne ne se poserait de questions à son sujet. Peut-être même pourrait-il glaner des informations sur des coups juteux, ou bien des pontes qui auraient besoin d'un "petit service". Et ça lui donnerait une bonne raison de se faire de l'or et d'éviter à sa nouvelle partenaire de rouiller. Ouais, il avait beau s'entrainer chaque jour, et se dépenser chaque nuit, il ressentait la même soif de sang qu'elle. Et ce mage bizarre, ce Fzan... Il avait l'air encore plus cinglé que Silence. Et fallait le faire. Mais c'était devenue une quantité non-négligeable, depuis qu'il avait aperçu que Silence portait un véritable armement sur lui, sous ses abords d'imbécile heureux. Enfin bon rien ne sert de s'inquiéter pour l'instant, il perd son calme. Et son style s'en ressent. Son alter-égo est de plus en plus proche de lui, à en croire la manière dont elle vibre au rythme de sa rage... On respire calmement. Et puis c'est l'heure de rentrer à l'auberge, il a un rôle à tenir. Bientôt, bientôt... Il a déjà quasiment récupérer ses talents furtifs d'antan, et son instinct de combat s'est devellopé considérablement depuis qu'il passe plus de temps chaque nuit avec son arme... Bientôt...

Bien, bien, tout se passe comme il l'a prévu... Depuis des semaines qu'ils se moquent de lui, qu'il s'écroulent de rire à chacune de ses remarques débiles, il a fini par se faire accepter dans la ville. Désormais, il travaille pour cet homme, ce Garfaux, et son travail dans l'auberge lui fournit la couverture idéale. Transporter des cafés et faire la discussion ne lui sont pas particulièrement agréable, mais il a connu bien pires désagréments au cours de ses missions... Et puis désormais, il a un soutien, même au pire moments... Il lui suffit de penser à ce qu'il va faire pendant la nuit, alors que les autres serveurs prendront le relais, que Garfaux prendra ses heures de repos bien mérité... Lui se dirigera vers sa fenêtre à double loquet, le genre qui se crochète assez rapidement, puis il se laissera glisser au sol... Et là, dans la pénombre, il glissera furtivement jusqu'à la sortie de la ville, et rejoindra la forêt. Ils s'y retrouveront...

Cette nuit-là, Silence est particulièrement violent et rapide dans son entrainement... L'inaction lui pèse, tout comme à sa fidèle lame... Un coup qui tranche l'air, rapidement, il décale son pied gauche, pèse de tout son poids sur la droite pour éviter un coup mortel imaginaire et lance son bras en avant pour laisser le cimeterre faire son boulot. Celui-ci dévie légèrement de sa course, évitant les remous de l'air tourbillonnant, et semble viser le point le plus faible de sa cible. Alors que la lame avance inexorablement, Silence lui donne un peu plus de vitesse, contractant tout ses muscles du bras droit. Et dans un craquement sonore, la vieille souche morte se fend, enfin... se pulvérise devrait-il plutôt dire. Bien... Il est de plus en plus efficace, et s'il continue sur cette voie, il n'aura bientôt plus à penser, la lame s'en chargera pendant le combat. Il lui arrive déjà d'avoir des absences, d'être comme un spectateur actif du combat. Comme si leurs rôles se retrouvaient inversés le temps que le cimeterre règle le problème. Cette lame est de plus en plus surprenante. Mais alors qu'elle vibre dans sa main, il sait ce qu'il lui faut. Le combat, l'entrainement, tout ça n'est pas assez. S'il lui faut sans cesse s'améliorer, il a encore plus besoin de verser le sang... Ce besoin n'était pas là, il y a longtemps, alors qu'il se chargeait du sale boulot pour le Pacha... Mais la lame qui se tient dans sa main ne se fait pas ce genre de réflexion, alors lui non plus. Autant agir et résoudre le problème que de réfléchir inutilement.

Tiens, un craquement... Il tends l'oreille. Un cerf qui fuit au loin. Des oiseaux qui s'envolent. Il y a quelque chose qui se rapproche, et ça n'a pas vraiment l'air amical. Ca a surtout l'air énorme. Silence se tient sur ses gardes, et son épée se tient prête. Le défi la fait rugir. Mais lorsque "ça" arrive, Silence ne se pose plus de question, le combat n'est même pas envisageable. Devant un monstre de bois de plus de 3 mètres de haut, un chêne qui s'énerve en faisant de la magie, il n'y a plus qu'une seule solution. La fuite. Alors Silence court, évitant les racines et les branches basses qui semblent tout faire pour l'arrêter. Il parcourt des centaines de mètres sans reprendre son souffle, puis lorsqu'il n'entends plus le bruit du monstre derrière lui, il récupère peu à peu, et se met à progresser dans la forêt en utilisant les anciennes techniques de dissimulation calimshannes. Il prend parti de l'environnement, se faufile d'arbre en arbre, répartissant son poids de façon à ne pas faire craquer les brindilles au sol, et il efface ses traces au fur et à mesure. Se faufilant d'ombre en ombre, sans jamais faire ni bruit ni traces, il finit par sortir de la forêt pour tomber sur un sol plus spongieux.

Silence vient de pénétrer dans un marais. Plus il avance, et plus il s'embourbe, mais il préfère trouver une sortie dans cette direction plutôt que de retomber sur le molosse arboricole. Et à un moment, après quelques minutes passées à éviter de tomber dans un trou invisible, Silence aperçoit devant lui une chose fort intéressante. Un lourd coffre de bois, cerclé de fer, et semblant contenir des objets d'une certaine valeur, au vu des cadavres qui trainent autour, s'étant vraisemblablement disputés pour l'obtenir. Même si son instinct lui souffle qu'il y a quelque chose d'anormal, l'avidité est plus forte. Il s'avance lentement vers le coffre. Et soudain, à la vitesse de l'éclair, son épée pare une flèche suintant d'un liquide écœurant, qui manque de se fracasser contre son plastron. Il lève les yeux et se voit entouré d'archers à la peau pâle, semblant pulluler dans ces lieux infectes. Il n'a pas le temps de réflechir qu'il s'est déjà précipité sur les deux plus proches. Il fracasse l'arc du premier d'un revers de son bouclier, et enfonce sa lame jusqu'à la garde dans l'estomac du second. Un hurlement de joie s'élève du marais, deux voix s'élevant à l'unisson pour célébrer un jour faste pour les tueurs... Silence apporte sa science de la discrétion pour s'approcher au maximum des archers malingres, et sa lame lui offre sa connaissance des multiples façons de massacrer et de faire souffrir les proies qu'on lui offre. Un autre rôdeur finit sa course fracassé contre un épais tronc d'arbre, se vidant de son sang dans un étrange gémissement rauque. Silence ne sait plus qui il est. Est-il un homme maniant son épée, lui faisant fendre l'aire et pourfendre ses ennemis ? Est-il une lame contrôlant un pantin de chair qui ne lui sert qu'à attenidre au plus vite les lieux du carnage ? Est-il un être hybride, composé des deux volontés à la fois ? Alors qu'il tient le crâne du dernier archer entre ses mains, celui-ci balbutiant dans son sang alors qu'il agonise, Silence tient sa réponse... Elle s'inscrit dans le sang qui coule des cadavres du marais, elle s'inscrit le long de sa lame gorgée du tribut prélevé aux fous qui l'ont réveillée, elle s'inscrit dans ses pupilles dilatées hurlant sa joie de partager chaque parcelle de son être avec un autre. Ce qu'il n'a jamais partagé avec une femme, ce bonheur absolu de n'avoir plus rien à cacher, de pouvoir montrer ses côtés les plus obscurs sans crainte d'être jugé, de pouvoir partager ses envies les plus malsaines, il le vit désormais avec sa nouvelle compagne, celle qui vibre dans sa paume... Alors que la lune brille haut dans le ciel, revelant un champ de désolation autrou de cet homme, il sourit et remercie les dieux...

Maître d'arme... heu Arme maître validée Very Happy

// Ok question retirée, merci les scribes Smile

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Au chaud au cimetière

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