La première chose qui leur fut enseignée fut la maîtrise de la respiration. Inspirer, expirer… Cela peut paraître simple. Mais plusieurs mois furent nécessaires aux enfants pour ressentir pleinement les effets de ce simple geste.
Vient ensuite l’apprentissage de la méditation. De longues heures passées dans la position du lotus, la tête vide de toute pensée, cherchant à ressentir chaque partie de son corps, de l’ensemble au moindre muscle. C’est de cette manière que les maîtres sont capables de se mettre en état de catalepsie, le cœur quasiment à l’arrêt.
Bien sur, les enfants étaient encore loin de pouvoir arriver à une telle maîtrise du corps. Il s’agissait dans un premier temps de ressentir les choses afin de pouvoir les maîtriser.
Avec le temps, l’esprit se fortifiait. Après la connaissance du corps succéda la connaissance des sens. Ils furent confrontés à différentes situation afin de comprendre comment le corps perçoit son environnement. Douleurs liées à une position inconfortable longtemps tenue, morsure de la peau exposée au froid ou à la chaleur, soif et faim suite à un jeun prolongé.
Outre la connaissance de leur propre corps, les jeunes novices suivirent des leçons théologiques. Les dogmes et les du Seigneur de l’Aube, de la Dame aux Cheveux de Feu ou de la Vierge Lunaire leur furent inculqués. Ils apprirent aussi à lire et à écrire. Un esprit sain dans un corps sain comme se plaisent à dire les maîtres. Comme Celuïn n’était pas le seul Tel’Quessir du monastère, il fut aussi initié à la Seldarine et il eut l’occasion de continuer à parler la langue des Premiers Nés.
Cinq années passèrent avant que les jeunes novices ne reçoivent en complément leurs premières leçons sur les arts martiaux. Des gestes simples pour commencer, répétés à l’infini. Comment tomber sans se faire mal, Comment utiliser la force de l’ennemi…
Encore cinq années et les jeunes novices devinrent des adolescents, puis des jeunes hommes. Celuïn était maintenant le plus petit de son groupe et probablement l’un des moins fort. Mais il palliait la puissance physique par une grande souplesse et rapidité. Tous avaient cependant obtenu de devenir disciple de l’Ordre.
Ceux-ci pouvaient désormais rester au monastère pour participer à sa bonne marche et parfaire leur entraînement ou le quitter pour continuer leur vie à l’extérieur.
Celuïn y reste ainsi vingt années de plus, jusqu’à la mort du maître qui l’avait trouvé dans la forêt et a qui il s’était lié d’amitié. Après la cérémonie mortuaire, il décida de quitter ce lieu de paix et de sérénité afin de combattre les ennemis de l’Ordre…