[Validé][Prêtre/Barde/Guerrier][Drow surface]Faeryl

Citation :

Nom du compte joueur : Val.Ombr3

Nom du perso : Faeryl la Sans-Maison.

Race : Drow surfacien.

Age : 190.

Alignement : Chaotique Bon.

Religion : Eilistraée, la Vierge Noire.

Classes : Prêtresse / (15) ~ Guerrière / (04) ~ Barde / (06).

Arme de prédilection : Epée batârde.

Domaines :
o- Bien.
o- Guérison.

Ecole de magie : Aucune.

Description physique : Là est sa plus grande faiblesse, être une elfe noire, ressembler à ces créatures des tréfonds obscurs, bien qu'elle n'ait pas leur mine renfrognée ou cette marque de haine dans le regard. Sa peau est noir de jais et quand la Lune se montre, elle scintille d'éclats bleuissant et améthystes alors que sa chevelure immaculée se teinte de sillons gris et papillotants. Son visage finement dessiné éclate de deux amandes rougeâtres veinés d'ambre. Son mince sourire s'affiche comme bienveillant pour cacher une tristesse que ses yeux trahissent le plus souvent.

1372, 17 Flammerige.

La salle était grande, les parois étaient faites de pierre et au centre se tenait une architecture en arc taillée dans l'obsidienne. De multiples runes étaient gravées dans la pierre froide. Deux elfes à la peau sombre et aux cheveux d'albâtre se tenaient devant un squelette en harnois lourd, sur l'armure, un symbole : une femme drow aux longs cheveux, armée d'une épée bâtarde et dansant devant une lune pleine. L'un parla à l'autre en un dialecte de l'Outreterre. Ils se mirent à rire et donnèrent plusieurs coups de pieds sur le défunt. Un petit journal glissa d'entre les plis de l'armure lourde. Abîmé par le temps et les effluves magiques d'Ombre-Terre, certains passages étaient illisibles. Sur la première page du cahier, une date : 1365.

Citation :

" Je ne sais plus quel jour nous sommes, l'anneau scintillant du Narbondel n'est plus là pour nous informer de la progression du temps. Notre nombre décroît. Les autres nous attaquent sans cesse, par vengeance peut-être ? Ou par jalousie de connaître cette chaleur dans nos coeur.
Je prie, je chante, je danse pour toi...

Nous venons de quitter Mantol-Derith, sans embûche, et certains craignent l'entrée dans Le Labyrinthe, Drisiml pense qu'aller à Gracklstugh est pure folie. Elle n'a pas tord. Je me souviens de la première fois où je l'ai rencontré, c'était à Eryndlyn. J'appartenais au contingent de la Maison Barrison Del'Armgo, qui assistait aux côtés des Ched Nasadiens à la bataille qui opposait la Cité des Toiles Chatoyantes à Eryndlyn. Nos guerriers et nos mages étaient plus chevronnés que les leurs, qui tombèrent rapidement, mais leurs Prêtresses avaient un grand potentiel, nous pensions que Lolth les protégeait. Pourtant, elles aussi tombèrent. Drisiml était une des dernières survivantes, son étoile du matin avait fracassé le crâne de beaucoup d'entre nous, c'était incroyable, ses prières à la Sombre-Mère étaient effroyablement mélodieuses, des colonnes de flammes, des charmes cacophoniques, alors que moi je n'étais qu'une novice dans l'art divin que Lolth nous conférait. Elle me fut offerte en temps que captive de guerre. Indomptable pensai-je alors, mais je savais me faire convaincante.
Je prie, je chante, je danse pour toi...

La légende des minotaures était fondée, puisqu'une fois engouffrés dans Le Labyrinthe, nous nous sommes retrouvés encerclés par ces immondices rendues folles par le temps. Les boules de feu et les éclaires volèrent dans cette atmosphère âcre, mais les incantations divines manque pour soigner nos plaies. Drisiml m'impressionne toujours autant, elle enchaîne les frappes, les esquives, les parades et les ennemis avec une méthode et aisance. Elle porte avec elle cette fougue qu'Eilistraée nous enseigne. Mais elle avait déjà cette même impétuosité pour combattre au nom de Lolth. Lorsque je me suis convertie au dogme de la Vierge Noire, lorsque je compris que pour survivre, trahison, mensonge, meurtre et caprice n'étaient pas utiles, je savais que Menzoberranzan n'était plus pour moi, mais je savais aussi que Drisiml me dénoncerait à la Mère-Matrone Baenre en tant qu'hérétique. Alors, je devais agir la première, je devais lui montrer la voie de la lumière, la voie d'Eilistraée.
Je prie, je chante, je danse pour toi...

Nous sommes maintenant seules, moi et Drisiml. Szordrin, l'évocateur le plus compétent de notre groupe vient de mourir. Puisse Eilistraée l'accueillir en Arvandor. Chaque fois que nous nous plongions dans la Rêverie, ses pensées se tournaient inlassablement vers la Dame de la Danse, pour la remercier. Oui, il est parti heureux et a su pardonner, chose dont je suis encore incapable.
Je prie, je chante, je danse pour toi...

J'ai trouvé le portail pour rejoindre la cité nommée Eauprofonde, l'objet de cristal noire, circulaire, est censé m'y mener sans passer par Montprofond. Mon voyage s'achève ici, seule je quitte l'Outreterre vers la lumière qu'Eilistraée nous a promis. Je ne pourrais jamais pardonner la trahison de Drisiml, et je regarde son corps d'obsidienne, sans vie, tout contre l'objet circulaire. Un sourire narquois barre son visage angélique, elle aussi est partie heureuse, vers les Fosses Démoniaques, pour avoir fidèlement servi Lolth et avoir permis le massacre de trente-deux fidèles de la Vierge Noire.
Mais je prierai, je chanterai et je danserai toujours pour toi... "

Le journal fut frappé d'hérésie et fut scellé dans un coffre secret à Menzoberranzan.

Faeryl est une elfe noire d'Outreterre, le redouté et enténébré royaume souterrain qui s'étend sous tout Faerûn. Originaire de la Cité des Araignées, Menzoberranzan, elle est la plus jeune cousine de la dernière matrone de la maison Barrison Del'Armgo, seconde puissance de la métropole. Dès son plus jeune âge, elle adulait Lolth, la Reine-Araignée, dans des sacrifices et des rituels de dépravation en compagnie de démons qu'invoquaient les plus puissantes Prêtresses de l'académie cléricale. Longtemps, elle reçu une éducation rigoureuse pour laquelle l'échec signifiait la mort. Ainsi, on lui inculqua la doctrine religieuse, les mathématiques, les lettres, l'histoire, l'alchimie, la géographie, la géologie et les techniques de combat nécessaire à la survie dans un univers où trahisons et assassinats sont monnaie courante. Au cours des décennies d'apprentissage à l'école de magie divine, elle avait mené à bien de nombreuses missions plus ou moins hasardeuses et qui consistaient souvent à des vendettas envers les Maisons marchandes susceptibles de prendre trop d'importance dans la vie politique de la Cité. Néanmoins, Faeryl n'était pas aussi versée dans l'art de la magie que ses concurrentes, ce qui formait sa plus grande faiblesse. Parfois, lorsqu'une prière était écorchée ou une invocation manquée, on l'accusait de défaut dans sa foi à l'égard de la Reine des Fosses Démoniaques et il s'en suivait de sévères punitions qui laissaient par moment des marques de lacérations ou de brûlures. Approchant un siècle et demie de formation théologique et martiale, il lui fut confiée la direction des salles de torture du bastion Barrison Del'Armgo. Monotonie ou manque de sadisme, elle perdit rapidement goût aux séances d'éviscération, d'émasculation, ou de flagellation et passait donc secrètement son temps à tendre l'oreille aux lamentations des prisonniers, sans chercher à y voir là une once de compassion, de pitié.

Comme chaque matin, l'Archimage a illuminé le Narbondel, cette épaisse colonne de pierre qui domine le centre de la cité et qui sert en quelque sorte d'horloge. L'anneau de feu grimpe, il indique midi, et dans le quartier chaud de la métropole, des rumeurs sur la capture d'une Haute-Prêtresse d'Eilistraée se propagent. Aux dernières nouvelles, l'hérétique apportait " La Bonne Parole " de sa déesse aux voyageurs, dans les cavernes proches de Menzoberranzan lorsqu'elle fut arrêtée et surtout brutalisée par une patrouille d'élite. Quand la flamme scintillante du Narbondel atteignit le sommet de la pierre et marqua la fin de la journée, le bastion où oeuvrait Faeryl reçut une nouvelle prisonnière.

Ce soir là, entre deux sanglotements de prisonnier, elle pouvait entendre les cliquetis de chaînes qui traînaient sur le marbre noir et poli du bastion. Assise sur un chevalet encore tacheté du sang du dernier coupable qui y avait été écarteler, elle affichait un sourire carnassier et jouait avec quelques mèches rebelles de sa tignasse blanche lorsqu'elle vit par l'encadrement qui menait à la salle, deux gardes traînant derrière eux le corps d'une drow enchaînée. Arrivés aux premières marches, les mâles jetèrent sans douceur la captive sur le sol froid. Le regard dominateur, elle congédia d'un mouvement hautain de la main les soldats avant de s'approcher de sa nouvelle distraction tout en entamant la conversation. La voix du capitaine était suave et railleuse à la fois.

- Connais-tu le châtiment infligé aux adorateurs de la Vierge Noire ?... La vierge de fer. C'est une sorte de sarcophage en métal, hérissé de pointes sur ses parois intérieures. Quand elles se referment autour de la victime, les pointes la poignardent en une dizaine d'endroits. Chaque mouvement lui fait ressentir une douleur lancinante.

La prêtresse ponctua sa phrase d'un rire malsain qui traduisait bien sa folie. Arrivée à moins d'un mètre, elle chercha le regard de la condamnée, mais son visage était voilé par une masse de cheveux crasseux. Nul doute qu'on l'avait traîné dans la bourbe pour l'humilier. Faeryl fléchit les genoux, avança sa main vers le corps recroquevillé pour en saisir le menton. Doucement elle lui releva son minois et fut marquée par ce qu'elle voyait. Le visage fatigué et balafré de l'elfe noire était barré d'un délicat sourire. Elle repoussa violemment l'apostate. Elle, frissonnante, lui dit avec bienveillance.

- Une place légitime vous attend dans les Royaumes de la Surface, dans les terres de la Grande Lumière. Venez en paix et vivez à nouveau sous le...

Les propos dissidents, niais et misérables de la femelle firent aussitôt sombrer la prêtresse dans une colère noire. Sous l'exaltation, elle saisit le fouet pendant à son flanc gauche. Rapide, preste, la lanière de cuir lacéra le visage de la captive dans une giclée de sang, mettant ainsi fin à l'hérésie. L'énergie impie qui animait l'arme lui glaça le visage, ses lèvres passèrent d'un noir charbonneux désirable à une teinte plus violine. Prise de spasmes, elle se contorsionna dans des plaintes qui se mêlèrent à celles des autres prisonniers. Le bourreau plissa les yeux, inquisiteur, avant de lui cracher.

- Ta déesse est faible, c'est la raison pour laquelle Lolth l'a chassé des abysses vers les plans célestes ! Et toi tu oses revenir ici en son nom pour nous apporter son message de liberté ?

Ricanement. Elle dévisagea la détenue, maintenant calmée, qui releva la tête. Son faciès éclatait de deux rubis scintillants qui la fixaient avec pitié. Quand la sombre-prêtresse voulu rétorquer à ce regard une remarque cinglante, la jeune femelle osa une réponse assurée.

- Imagine une vie où tu peux risquer de tourner la tête sans qu'une dague ne tente de t'arracher la vie par devant, une vie où tes amis ne désirent de toi que ta compagnie et un sentiment d'affection réciproque. Imagine un instant que...

Soubresaut. Elle recracha un caillot de sang, lèvres à demi-ouvertes, pendant que la liqueur rouge perlait sur le sol noir. C'est haletante, faible mais pourtant souriante qu'elle continuait, sous l'oeil médusé de son tourmenteur.

- ...Que tes soeurs t'appuient dans tes actes au lieu de jalouser tes succès et que tu ne pâtisses pas des fourberies de tes propres enfants. Songe qu'il est possible de vivre hors d'une constante suspicion. Eilistraée pardonne, elle protège ceux qui lui sont loyaux par la foi et non par le sacrifice de tes amants.

Soudain, le visage ébranlé de la fouettarde se retrouva éclaboussé de sang. Un bruit glauque avait précédé, celui d'une tête tranchée. Désormais, face à elle, la Matrone de la Maison, bâtarde au clair et empourprée, la tête de la prisonnière roulait sur le sol tandis que le corps baignait dans une marre d'hémoglobine. Elle sortit un petit chiffon pour laver sa lame.

- Nous avons assez de problème comme ça ma fille, car dès demain tu quittes la cité pour mission diplomatique à Ched Nasad. Si tu arrives à obtenir ce que la Mère-Matrone attend de notre Maison là bas, tu auras tout le temps de martyriser d'autres femelles comme elle dans tes nouveaux quartiers à Eryndlyn.

Bouche bée, elle se contenta d'opiner de la tête, ses yeux rouges toujours portés sur le corps décapité à ses pieds. Elle songeait sur les paroles de la disciple d'Eilistraée avant de se rendre compte de l'acte hérétique qu'elle commettait : par là, remettait-elle en cause sa foi en l'unique mère des drows ? De grâce, seule la déesse pouvait savoir à quoi elle s'avisait, alors elle espéra que Lolth avait autre chose à faire que de l'épier. Puis elle saisit l'ampleur des mots de sa mère : une place assurée en tant qu'ambassadrice notoire des Barrison Del'Armgo.

Le jour suivant, Faeryl quittait la Cité des Araignées et s'enfonçait dans les ténèbres d'Ombre-Terre accompagnée de l'élite Barrison Del'Armgo pour que le voyage vers la Cité des Toiles Chatoyantes, Ched Nasad, se déroule sans embuche. Mais cela ne s'averra pas suffisant.

Le contingent avait, après plusieurs jours de marche, monté un petit campement dans une excavation qu'un Mage-Architecte s'était empressé de créer. Les troupes étaient dès lors plongés dans la Rêverie et seules Faeryl et sa captive de guerre Drisiml demeuraient éveillées près des lumières dansantes beiges et bleues qui servaient à repousser les vermines et autres créatures Outreterriennes. Les deux femelles étaient liées d'un enchantement bien connu des autorités nobiliaires drows, un effet d'asservissement et d'empathie en quelque sorte. Ainsi, s'il arrivait quelque chose à Faeryl, Drisiml serait aussitôt foudroyée d'une décharge nécromantique puissante, flétrissant lentement ses chairs et broyant un a un chacun de ses os. La captive savait donc se tenir, si bien que les deux femelles apprirent à s'entendre et collaboraient même lorsque Faeryl y trouvait satisfaction.

- Tu me sembles perplexe Faeryl, et ce depuis que nous avons quitté Menzoberranzan. Tes titres futures ne te satisfont-ils pas ? Tu devrais t'en réjouir pourtant...

La Prêtresse, songeuse, posa son regard de rubis vers la captive, un demi-sourire sur ses lèvres charbonneuses.

- Quoi qu'il en soit, ils te satisfont plus qu'à moi. Garde ta condescendance Drisiml, tu espères qu'en retournant à Eryndlyn avec moi quelqu'un viendra t'abjurer de ce sortilège qui nous lie et qu'enfin tu retrouveras ta liberté.

Elle étouffa un ricanement et Drisiml détourna le regard, mine renfrogné. Faeryl s'emmitoufla dans sa cape bordeaux en brocart d'or, ferma les yeux et se laissa aller à la Rêverie.

Elle marchait dans un tunnel d'Ombre-Terre, celui-là même où l'on avait capturé la disciple d'Eilistraée quelques jours plus tôt. Elle ne portait pas ses habituelles robes de soies noires arborant ci et là des symboles de Lolth, mais un long vêtement liturgique immaculé. La blancheur de la robe était telle que les yeux de Faeryl commençaient à lui brûler, mais alors qu'elle avançait cette lumière lui fut plus douce, plus supportable. L'air n'était pas âcre comme à l'accoutumée et bien qu'elle soit pieds nus, il lui sembla qu'elle marchait sur de l'herbe et non de la pierre. Elle qui n'en avait jamais vu sinon dans des livres sur l'Hérésie de la Surface. A chaque pas les murs parurent s'évaser et bientôt disparaître dans un immense drap noir parcouru de scintillements. Dans cette immensité noirâtre un orbe blanc et lumineux venait réchauffer sa peau d’ébène qu'une brise fouettait de temps à autre. Tant de nouvelles sensations la submergeaient. Elle tourna sur elle-même, savourant du regard ces visions célestes jusqu'à ce qu'elle croise d'un oeil hébété une forme humaine, une autre drow semblait-il, dont la beauté, la perfection de la silhouette nue transcendait toute la matérialité qu'elle connaissait. Une longue crinière aussi laiteuse et luminescente que l'astre dans les cieux cascadait sur son corps divin et obsidienne. Elle était celle qu'on ne devait vénérer. Puis, elle se mit à parler, ou plutôt à articuler des échos indéchiffrables mais néanmoins harmonieux à l'oreille. Il lui sembla comprendre quelques fragments de paroles elfiques, et comme cela se fit avec la lumière, elle commençait à comprendre, à adapter son ouïe à la perception du langage divin.

~ La Sans-Maison viendra non à l'égale mais à l'opposé de la Sans-Lignée qui jadis fonda la Cité des Araignées, porter la Lumière dans les coeurs de ses frères et ses soeurs meurtris par le mensonge, la haine, le caprice et la perversion de Lolth. La culpabilité pardonne tout...

Faeryl tendit ses doigts frêles vers la Dame, mais il n'y avait plus de ciel teinté de blancheur, il n'y avait que la pierre froide et sombre des souterrains. La chimère n'était plus, elle venait d'ouvrir les yeux, qui perlaient de larme. Posant ses doigts sur ses lèvres, elle les sentit froides, comme déjà étreintes par la mort. Les questions affluèrent par dizaines dans sa tête, si bien qu'elle n'arrivait à donner d'explication à aucune d'entre elles. Etait-ce Lolth qui voulait tester sa foi ? Ou simplement ces champignons qu'elle avait délecté le jour précédent ?

Un hurlement brisa le silence pesant du campement en sommeil. Les alarmes profanes que les Mages avaient installés retentissaient. Les soldats Barrison Del'Armgo sortirent de leur Rêverie, dégainant leur lame ou leur arbalète. Faeryl avait plongé sur son écu et sa masse d'arme alors que Drisiml encochait une flèche à son arc long. Le regard rouge des drows perçait les ombres, le hurlement des alarmes continuait et aucun ennemi n'était en vue.

- Mais que se passe-t-il à la fin ?!

Murmura agacée la future ambassadrice. L'un des Mages du groupe se tourna vers elle, le visage sérieux du jeune elfe noir marquait son anxiété, puis, il répondit soucieux.

- Peut-être notre système de surveillance a eu un léger dysfonctionnement.

Il frissonna, de crainte d'attirer les foudres de la prêtresse qui lui semblait chamboulée. Mais avant même qu'elle eut le temps de rétorquer, une volée de carreau vint faire mouche sur plusieurs membres de la Maison. Dans l'ombre, on vit jaillir d’autres drows, tous aussi bien armés que les Barrisons et certes mieux organisés car ils venaient de les prendre au dépourvu. Drisiml décocha une flèche et fit le premier mort dans le camp adverse et grogna à l'intention de Faeryl qui venait d'invoquer une araignée sanguinaire entre les deux groupes se livrant d'ores et déjà bataille.

- Sûrement une Maison opposante ! Les Baenre voyaient d'un assez mauvais oeil notre expédition vers Ched Nasad !

- Non, je ne pense pas, ils n'auraient pas osé s'attaquer à la créature que je viens d'invoquer.

En effet, un drow se livrait au corps à corps avec l'araignée, le symbole de Lolth. Il parait avec maniabilité les attaques de la vermine grâce à son épée à deux main. Puis, lorsqu'il vu une opportunité, il abattit sa lame avec puissance et pourfendit la bête avant de se fondre dans la mêlée.

- Par les Fosses Démoniaques, tu as raison et nous ne tiendrons pas très longtemps, ils sont beaucoup trop nombreux et nous sommes dans une impasse !

Elle décocha deux flèches qui vinrent toutes deux percuter le poitrail d'une prêtresse qui tentait elle-même d'invoquer une colonne de flamme sur les deux femelles. Elle s'effondra au sol. Le combat perdura de longues minutes, Faeryl et Drisiml s'étaient élancées au corps à corps. Derrière le contingent adverse, un drow mâle se mit à jouer de sa harpe et une vague de force balaya les elfes les plus faibles et Faeryl, en s'écrasant au sol quelques mètres derrière, se percuta le crâne contre un morceau de roche, perdant connaissance sur le coup.

Lorsque'elle ouvrit les yeux, nauséeuse, un voile grisâtre et incertain trompait sa vue, il lui était incapable de dire où elle se trouvait et elle ne pouvait pas plus compter sur son ouïe tant ses oreilles lui bourdonnaient, en plus de cette douleur lancinante qui se faisait sentir à toute sa boîte crânienne. Elle cracha plusieurs jurons et à tâtons, elle fit glisser ses mains endolories sur le sol froid, dans cette brume cendrée et floue, pour atteindre quelque chose, n'importe quoi, une épée, une arbalète ou même un corps si elle était toujours sur le champ de bataille. Elle avait peur et murmura donc une prière à Lolth, pensant qu'elle pourrait lui rendre ses sens. En vain. Tout son corps lui faisait souffrir, comme si on l'avait passé à tabac, comme quelques années plus tôt à l'académie. Bientôt, elle commençait à discerner des formes, des silhouettes plus ou moins humaines, des ombres bourdonnantes. Elle tendit sa main et sentit quelque chose de froid et dur, une barre de fer, et lorsqu'elle avança sa seconde main, elle en découvrit d'autres. La haine monta en elle et prit le pas sur la peur, époumonée elle hurla.

- Libérez-moi pourceaux d'apostates ! Libérez-moi pour que je vous arrache le coeur avec mes mains et m’en délecte ! ...

Elle s'accrocha aux barreaux de la cage, toujours assourdie et aveuglée, elle criait, mais personne ne répondait à ses appels, personne ne venait la libérer. Tandis qu'elle vociférait et s'acharnait sur le fer de longues minutes encore, le drap gris qui masquait sa vision s'estompait et il lui sembla entendre des murmures, les formes ombreuses laissèrent place à deux personnages. Il n'y avait plus de bourdonnements, mais il n'y avait guère plus de paroles. L'un était une femelle, une drow, elle paraissait belle et portait une longue robe verdâtre et vaporeuse, mais Faeryl porta plus d'attention à la seconde personne, qui avait à sa ceinture une épée longue ou bâtarde encore gainée. Ce dernier portait un grossier capuchon pour sa silhouette gracile d'elfe. Impossible de dire s'il s'agissait d'un elfe noir ou pas, et encore moins d'en déterminer le sexe. Il resta une ombre jusqu'à ce qu'il quitte la pièce, du moins, jusqu'à ce qu'il quitte le champ de vision de la Prêtresse.

La femelle s'agenouilla, non loin des barreaux considéra Faeryl, bien que ses sens pouvaient encore la tromper. A bout de souffle, elle demanda sur un ton haineux.

- Qu'est-ce que vous m'avez fait catin ? Où sont les autres ? Où sont ceux qui étaient avec moi ?

- Morts. ...Du moins, pour la plupart. Certains ont fui dans les galeries, mais j'ai peine à penser qu'ils puissent survire jusqu'à ta cité sans escorte et blessés par dessus tout.

Elle marqua un silence, Faeryl ne répondit pas, mais sa respiration était forte.

- Nous t'avons trouvé, toi, une autre femelle et un mâle, inconscients après la bataille. Sûrement soufflés par la vague de force de l'un de nos lanceurs de sort.

Aussitôt, la Prêtresse espéra que l'autre femelle fut Drisiml, et demanda sur un ton plus posé.

- Que comptez-vous faire de moi ? De nous ?... N'espérerez pas que nous allons embrasser votre dogme de couard.

- Cela dépend. Certains vont vouloir obtenir des réponses de vous, à n'importe quel prix. D'où vous venez, ce que vous faisiez ici, loin de toute civilisation drow... Pour ma part, je ne suis là que pour veiller à votre bien-être.

Grognement.

- Je suis Mezna Chante-Lune. Prêtresse et conteuse d'Eilsitraée... Quel est ton nom ma soeur ?

Nouveau grognement, Faeryl dévisageait l'elfe noire, dont les traits se précisaient petit à petit.

- Voyons... Je ne demande que ton nom et cela t'évitera les tortures que te réservent nos frères.

Après un silence pensant, elle répondit.

- Faeryl Barrison Del'Armgo.

- Ainsi, tu viens de Menzoberranzan. Cela fait bien des années que je n'ai pas posé mon regard sur cette cité. Tu sais, je suis aussi une fille de la Cité des Araignées. Une Fey-Branche. Byrtyn Fey en est toujours la matrone ?...

- A quoi cela rime-t-il ?

La Prêtresse de la Vierge Noire poussa un long soupire, elle se redressa et tourna le dos à Faeryl. Sa voix était pleine de compassion mêlée au chagrin.

- L'une de nos disciples s'en est allée seule vers ta Cité... Espérant retrouver un amour perdu, un mâle qui l'avait trahit jadis. Qui nous avait trahis. Elle porte le nom de Merind Danse-Lune. Nous avons quitté ensemble Menzoberranzan lors du Temps des Troubles, nous voulions partir loin de ce monde de cruauté, de mensonge et de mort. J'avais découvert le pardon, et elle... L'amour... Autant de sentiment que des drows n'ont pas le droit d'exprimer. Elle pensait lui ouvrir la voix... Mais comme beaucoup d'entre vous, il ne comprit pas et nous a vendu à la Mère-Matrone. Par chance, ne pouvant pas user de leur magie pendant cette période, personne ne sut nous retrouver...

Faeryl cracha un rire railleur, elle se souvenait de cette drow qu'on avait tuée dans le Bastion alors qu'elle prêchait son message de paix.

- Sa folie l'a tué, sa foi aveugle en des chimères l'a tué... Elle était faible et méritait ce qu'il lui est arrivé.

La Disciple d'Eilistraée secoua la tête.

- Ainsi, elle nous a quitté pour rejoindre Arvandor.

Les yeux sanglotants de la Dame se tournèrent et foudroyèrent Faeryl, qui sentit en elle quelque chose de semblable à une décharge électrique, sa tête lui tournait et crépitait étrangement. Elle connaissait ce sentiment, elle l'avait ressenti des années auparavant, lorsqu'elle avait égorgé sa soeur, sa traîtresse de soeur qui voulait prendre la place de leur Mère sur le siège matriarcal des Barrison Del'Armgo. Les gens de la surface parlaient de culpabilité, depuis elle avait refoulé cette émotion, elle l'avait oublié, et maintenant, elle revoyait le corps nu de sa soeur sur le sol froid du Temple, le visage marqué d'une moue d'épouvante. Elle frissonna et c'est elle qui détourna le regard, incapable d'affronter celui de Mezna. Elle cheminait à tâtons dans les méandres de ses pensées, de ses idées bouleversées et remises en question. Pourquoi cela devait-il tomber sur elle ?

- Ce soir la Lune est pleine. Et l'heure du dernier hommage est venue pour Merind, notre amie, notre soeur. Nous irons aux Bois et honorerons son âme ainsi qu'Eilistraée, et tu verras... Ce pour quoi tant des nôtres sont morts.

Les Bois ? Alors, Faeryl redressa la tête, et constata que l'architecture de la pièce n'avait rien de semblable à celle des bâtiments drows d'Outreterre. Le marbre était clair malgré la noirceur ambiante, il était finement taillé et n'arborait aucun symbole démoniaque, juste des gravures des Dieux de la Seldarine dansant avec Eilistraée. La cage était au centre, Mezna venait de fermer la porte de bois blanc, se retrouvant ainsi seule, elle se recroquevilla et mit à songer aux événements futurs.

Les heures qui suivirent lui parurent interminables, car personne n'était venu après que Mezna l'ait quitté. Faeryl pensait qu'on l'aurait interrogé, mais finalement peut-être ont-ils eu ce qu'ils voulaient. Soudain, un hurlement sinistre vint briser le silence, le cri d'un être sur le point de mourir. La prêtresse se releva, tant bien que mal, s'accrochant aux barreaux. Aussitôt, elle conclut à la fuite des deux autres drows et osa espérer qu'ils viendraient la libérer. On entendit de faibles cliquetis, comme deux lames qui s'entrechoquaient, puis un deuxième hurlement, plus assourdi, dans l'instant d'après, le mur face à elle, distant de trois ou quatre mètres de la cage, explosa dans une puissante déflagration, la chaleur irrita même la peau de Faeryl qui s'était retrouvée projetée au fond de sa prison. A nouveau elle se remit sur pattes, mais une brume blanchâtre l'entourait, sûrement de la poussière de pierre. C'était l'occasion de s'échapper, les pierres du pan de mur détruit avaient dû briser les barreaux lors de l'explosion. Elle fit donc un pas en avant, mais une main vint saisir la sienne, l'attirant hors de la prison. Elle manqua de tomber à cause des débris, mais elle sortit du nuage de fumée. Elle fut saisi de joie quand elle remarqua que la personne venue à son aide n'était autre que Drisiml, armée d'une épée longue et d'un écu en fer, ainsi qu'un mâle dont la stature laissait croire qu'il s'agissait d'un mage. Bientôt, elle le reconnut comme un de ceux qui étaient attachés à l'expédition vers Ched Nasad. Ils ne disaient rien, la captive de guerre tirait Faeryl alors que cette première suivait le magicien. Ils couraient tous les trois dans des couloirs dont l'architecture ne différait pas de celle de la pièce dans laquelle on l'avait enfermé. Il lui sembla être dans un labyrinthe et alors qu'ils tournaient à une intersection, la prêtresse en courant, haletante, questionna.

- Par Lolth ! Où sommes-nous ? Cet idiot de sorcier sait-il au moins où il nous conduit ?!

- Oui, il a détecté un Cercle de Téléportation non loin...

- Mais où celui nous mènera-t-il ?!

A cette question, Drisiml ne répondit pas. Faeryl regarda derrière elle et à ce même moment, un carreau d'arbalète frôlait sa joue. Elle hurla.

- Ils sont juste derrière nous !

Puis ils tournèrent à nouveau, arrivant dans une sale en tous points semblable aux autres, sauf qu'au centre, il y avait un étrange dessin : une spirale tracée avec de la craie bleue.

- Qu'attends-tu mâle ?! Actionne-le !

Rouspéta Drisiml qui tenait toujours la main de la prêtresse. Alors, l'elfe noir et les deux femelles se placèrent au centre de la spirale, il tendit les doigts vers le plafond, les croisant agilement, dessinant des arabesques et psalmodiant des incantations ésotériques qu'elles ne surent reconnaître. Faeryl écarquilla les yeux quand elle vu par l'encadrement de la porte un groupe d'humains et de drows armés, courrant dans leur direction. Le magicien écarta les bras et ponctua ses psalmodies d'un verbe abyssal qui précéda à un flash lumineux.

Faeryl rouvrit les yeux, quelque peu éblouie par l'éclair de lumière qui avait suivi l'incantation du mâle. Son visage de figea, elle serra les dents, une lame sous la gorge, un humain sous le regard. Elle et sa captive n'avaient pas bougé, le mâle quant à lui, il n'était plus qu'un tas de cendre, ce maudit sorcier s'était trompé dans la manipulation de la Toile, entraînant sa perte. Le contrecoup magique était tel que le sol s'était fissuré. Autour d'elles, deux elfes noirs et trois humains, tous épée au clair. Le plus grand, sûrement le chef de bande, avait une longue crinière blonde qui tombait en bataille sur ses larges épaules. Sa barbe de plusieurs jours et ses yeux d'un gris profond lui donnaient un air sévère. D'une voix grave et imposante, il commença.

- Je vois que vos mages ne sont pas aussi chevronnés que nous le pensions.

La Prêtresse suivit le regard de l'homme, posé sur la lame de Drisiml, maculée de sang.

- Par contre, je dois reconnaître vos talents d'épéiste.

Le glaive de l'humain s'enfonçait légèrement sous l'épiderme obsidienne de Faeryl, qui serrait plus encore la main de sa captive.

- Je pourrais vous faire payer sur-le-champ pour toutes les victimes de vos actes, d'ici ou d'Outreterre.

- Non Ordas. Baisse ton épée... C'est à la Dame de la Danse de décider de leur sort.

Aussitôt, la yathrin reconnut la voix de Mezna, qui déjà se faufiler près de l'homme pour se lover contre lui. Il grogna, puis rengaina son arme une fois Drisiml privée de la sienne.

- Grâce à Eilistraée, j’ai pu sauver ceux qui furent frappés du mal qui vient de Sous-Terre.

Elle darda d'un regard méfiant Drisiml. Ordas opina.

- Soit... Puissent le Chant et l'Epée avoir raison d'elles. Emmenez-les.

Ordonna-t-il aux autres.

Les femelles furent séparées, Faeryl se retrouva à nouveau enfermée, sa prison était comme la précédente, elle détestait cela, sûrement était-ce un moyen pour éviter pour les prisonniers ne s'échappent. Quelque temps après, Mezna revint voir la jeune prêtresse, toujours robée d'un tissu vaporeux aux reflets verts. Son visage angélique affichait un mince sourire attentionné.

- Drisiml et toi-même serez jugées par Eilistraée.

- Hum. Mmh, le Chant et l'Epée ?

Grognement.

- En effet. Il vous faudra choisir, au moment venu, vers qui vous vous tournerez. Nous ne pouvons hélas plus prendre le risque de vous faire sortir pour les Terres de Lumière.

Les paroles de Mezna firent frissonner Faeryl, car bien qu'elle n'osait se l'avouer, visiter la surface était une chose qui l'intriguait, surtout depuis cette vision qu'elle avait eu avant l'embuscade, dans la grotte.

- La Sans-Maison...

Murmura la jeune prêtresse en se remémorant les sensations qu'elle avait pu découvrir ce soir-là.

- Qu'as-tu dis ?!

Demanda la disciple d'Eilistraée, le front plissé.

- ...Laisse-moi, tu m'agaces.

Elle opina puis quitta la salle.

Moins d'une heure après, un drow entra dans la pièce, il demanda à la prêtresse de se mettre nue afin d'être jugée. Faeryl n'apprécia guère recevoir des ordres de la part d'un mâle, mais elle s'exécuta puis fut conduite sous bonne escorte entre les couloirs jumeaux du Bastion. Amenée dans la salle du portail, l'elfe noir prononça un mot de commande, bien moins complexe que toutes les incantations du sorcier mort, et elle se retrouva transportée dans un halo de lumière rouge et or au sommet d'une falaise. Une falaise d'Outreterre. Drisiml était déjà présente, tout aussi nue et désarmée, cependant elle avait des marques d'ecchymose sur le corps, sa coopération n'avait pas dû se faire aussi bien que celle de la yathrin. Mezna était là, accompagnée d'autres femelles drows, il n'y avait ni mâle, ni humain. Toutes portaient une cape blanche dans laquelle elles s'étaient emmitouflées. Faeryl jeta un regard intrigué dans le gouffre et sous ses yeux se dressait une forêt de champignon, semblable à celles que l'on peut trouver à proximité de Menzoberanzan. Tout s'accélérait, avant-hier encore elle partait vers Ched Nasad dans le seul but d'obtenir une place plus élevée dans la hiérarchie, et maintenant elle se trouvait en compagnie d'apostates, prête à être sacrifiée au dogme de la Vierge Noire. Les elfes capées de blanc formèrent un cercle autour de Drisiml et Faeryl, elles laissèrent tomber le tissu, et se mirent à danser dans une ronde parfaite guidée par des mouvements gracieux, et bientôt des chants parlant d'amour, de lumière et de paix s'esquissaient sur les lèvres charnues des disciples. Faeryl se collait à la captive, effrayée par ce qui allait suivre.

- Je... Je ne veux pas mourir Drisiml...

Murmura-t-elle à l'autre drow, dont le regard se fit méprisant. Mezna sortit de la ronde, une épée bâtarde entre chaque main, elle marchait vers les deux femelles alors que les apostates dansaient et chantaient toujours en cadence.

- Descendez dans le gouffre, soyez jugées par Celle qui pardonne, Celle qui protège, Celle qui donne la force.

Elle les conduisit jusqu'à un escalier de pierre qui disparaissait entre les grands champignons. Là, elle lança les deux lames qui rejoignirent les ombres.

- Du mal que vous aurez affronté et de votre victoire dépendra le verdict de la Dame de la Danse. Aucune issue à cette caverne, elle n'est qu'un ensemble indépendant à l'Outreterre, aucun tunnel ne conduit aux souterrains que vous connaissez. Puisse Eilistraée réchauffer vos coeurs et guider vos mains.

Faeryl et Drisiml échangèrent un regard, inquiet, circonspect. Elles ne comprenaient pas ce qu'elles devaient faire, mais Faeryl, guidée par son instinct s'avança la première dans l'immense arène. Elle franchissait une nouvelle étape en acceptant le jugement d'Eilistraée. Drisiml suivit sa maîtresse, non pas pour les mêmes raisons, mais parce que du destin de Faeryl, de sa survie, dépendait sa vie.

Une heure d'angoisse, une heure de marche abrutissante venait de s'écouler. Les deux femelles suivaient toujours la même direction, elles sillonnaient entre les fongus, se terrant derrière l'un d’entre eux de temps à autre, lorsqu'elles croyaient percevoir un son suspect. La fatigue jouait sur leur faculté à réfléchir, à se concentrer, pourtant Drisiml se montrait plus déterminée que jamais à survivre. Leurs pieds étaient en sang, les écorchures causées par le sol rocheux et poussiéreux se faisaient de plus en plus fréquentes. Faeryl barrait son visage d'une moue de douleur refoulée à chaque fois qu'elle posait le pied au sol alors que la captive palliait toute forme de souffrance par un visage de marbre. Puis, il y avait ces épées. Elles les portaient comme un fardeau, car malgré l'entraînement martial à l'académie cléricale, l'utilisation des bâtardes n'était pas privilégiée, du moins pas autant que le maniement du fouet ou de la dague. Ainsi, même leurs bras étaient endoloris pour avoir supporté tour à tour le poids mal équilibré, selon elles, de l'épée. Drisiml posa enfin l'estoc de son arme sur le sol et s'appuya sur la garde. Essoufflée, elle dévisagea Faeryl qui venait de s'accouder au pied d'un champignon. En d'autres temps, la prêtresse aurait molesté son esclave pour un tel regard, mais la situation ne le voulait pas, ne le permettait pas.

- Il n'y a rien dans cette grotte... A part des champignons jusqu'à perte de vue.

Cracha l'ancienne prêtresse avant de replacer ses cheveux d'albâtre derrière ses oreilles en pointe. Faeryl haussa les épaules, peut-être était-ce la folie qu'elles devaient affronter ici, car toujours rien ne leur était tombé dessus. S'en devenait lassant. Après cette courte halte, elles reprirent leur marche, mais quelques minutes après, Faeryl se jeta derrière un gros rocher par une demi-pirouette bien calculée. Drisiml suivit le mouvement, se retrouvant près de sa maîtresse après un bond, elle utilisa le langage des signes drows pour l'interroger.

[- Que se passe-t-il ?! Qu'as-tu vu ?!]

[- Une forme plus ou moins arachnoïde de couleur blanche parsemée de taches bleues...]

[- Tu es sûre et certaine ?!]

Faeryl hocha la tête.

[- Par les Abysses, sans Symbole nous ne pouvons rien faire !]

Le regard rougissant de la prêtresse semblait parler beaucoup à Drisiml qui aussitôt signa.

[- Non ! Nous ne pouvons, nous n'avons pas le droit de nous attaquer aux filles de Lolth. Elle nous chasserait de son Temple aussitôt nous serions passé de l'autre Côté. Ou pire encore...]

[- Tu sais tout comme moi comment les araignées de phase se débarrassent de leurs victimes. Nous n'avons pas le choix...]

La captive soupira, releva la tête par-dessus le rocher. Elle ne voyait rien, cela aurait pu la rassurer si ces créatures n'étaient pas capables de prendre forme éthérée pour bondir ensuite sur leurs proies. Elle plaqua de nouveau le dos sur la roche et signa encore.

[- Comment comptes-tu t'en occuper ?]

Nouveau silence de la part de Faeryl.

[- User des faveurs de Lolth contre ses enfants ?! Tu es folle Faeryl !]

[- Si tu n'es pas avec moi, tu sais ce que tu risques...]

Soudain, lorsque Drisiml s'apprêta à répondre, une araignée de la taille de deux humains bondit à quelques mètres en face d'elles, d'un champignon situé plus loin. La tête légèrement disproportionnée, son dos et ses pattes étaient tachetés de blanc et de bleu. Ses huit yeux argentés luisaient étrangement. Les mandibules de l'araignée claquèrent dans l'aire âcre qui l'entourait. Instinctivement, Faeryl s'élança dans une pirouette habile, et rapportant son épée bâtarde en avant, dans une frappe latérale et circulaire, en croissant elle abattit donc le tranchant mal affûté sur une des huit pattes de la vermine, la sectionnant sur-le-champ. Le temps que Faeryl prenne appui sur ses jambes pour se redresser et se placer en position défensive, l'araignée avait disparu. Elle venait de passer dans le plan Ethéré. Entre temps, Drisiml s'était positionnée de dos à un mètre derrière Faeryl, pour ne pas la gêner dans ses mouvements. Il ne se passa rien pendant de longues minutes, mais elles restaient sur leur garde. Faeryl se rappela tout un tas de technique de combat au corps à corps, mais aucune ne convenait à la situation, à l'ennemi ou même à l'équipement. Cependant, elle ne laissa pas la panique prendre le pas, bien qu'à ce moment, elle voulait hurler pour extérioriser la colère qu'elle ressentait, envers sa Mère qui l'avait poussé à quitter la Cité, envers Drisiml et son hypocrisie, envers ces apostates qui l'avaient poussé dans cette fosse et enfin, contre Lolth et son dogme qui ne voulait pas qu'elle s'attaque à une araignée. Cette colère était à la limite de la peine, devant l'aigreur de cette vie, des douleurs qu'elle lui causait. A ce moment précis, elle voulut n'avoir jamais connu le statut social qu'elle tenait ainsi que les écueils qui vont avec, les souffrances qu'il lui cause. Elle rejeta la haine de Lolth, la Reine des Fosses Démoniaques. Elle désira ardemment retrouver ce paradis immatériel, éthéré, aérien, qui s'était introduis dans ses Rêveries. Mais ce monde n'est pas pour les drows, ce monde n'est pas pour elle. Elle appartient à cette vie de suspicion, de trahison et d'animosité envers ce qui est mieux. Personne ne pourrait pardonner les crimes de toute son existence, personne ne saurait comprendre pourquoi. Partagée entre illusion et désillusion, elle baissa son arme, une larme perlant sur sa joue brûlante. Elle quitta un bref instant cette vérité, cette réalité, le temps de percevoir cette transcendante réminiscence du visage divin de la Vierge Noire. Une étrange sensation l'envahissait, un sentiment de chaleur protectrice, d'une présence aimante l'enlaçant sans peur, sans honte, sans rancoeurs. Un murmure lointain se présenta à elle, on l'appelait, pour qu'elle revienne, c'était une voix connue, bientôt le murmure fut un hurlement, une mise en garde. C'était Drisiml. Quand Faeryl redressa le visage, elle constata, les larmes aux yeux, l'araignée cabrée devant elle, prêtre à abattre ses mandibules sur visage de la jeune elfe. Spontanément, elle tendit une main protectrice vers la vermine. Lolth n'allait pas la sauver, c'est dans l'amour et l'espoir d'une divinité qu'elle avait appris à haïr qu'elle trouva la force, le courage de concentrer assez de cette chaleur bienveillante en elle pour évoquer un trait de lumière salvatrice qui fit éclater la tête de l'arachnide lorsqu'il la traversa. Aux yeux de Drisiml, ce ne fut qu'un banal sortilège de lumière brûlante. Mais pour Faeryl, c'était le glissement d'un monde à un autre, d'une croyance à une autre, c'était l'acceptation de l'amour et du pardon d'Eilistraée. Elle lui avait donné la force de combattre le symbole de la Reine-Araignée, la force de lutter dans son âme et sa raison contre l'esclavagisme d’une Déesse sans promesse de vie. Jamais plus elle ne pourrait embrasser le dogme de Lolth, jamais plus elle ne pourrait vivre cette vie qui était encore la sienne quelques jours plutôt. Elle n'avait plus de Maison, elle venait de renoncer à son héritage, aux faveurs de Lolth, pour reconvertir des décennies d'apprentissage aux services de plus nobles jugements. Ce fut une nouvelle naissance. Elle s'interrogea sur elle-même, son passé, ses sacrifices vains et son avenir. Elle prit conscience que Menzoberranzan n'était plus pour elle. Drisiml ne saurait comprendre, pensa Faeryl. Elle est comme tant d'autres. La captive s'était emparée du membre tranché de l'araignée et faisait déjà volte-face, pour obtenir de Mezna leur libération. Faeryl, quant à elle, saisissait plus ou moins les objectifs de la disciple d'Eilistraée en les jetant dans ces Bois. Elle savait pertinemment qu'aucune prêtresse de Lolth n'aurait osé user des pouvoirs conférés par la Déesse pour venir à bout d'une créature sacrée à son dogme et que les armes non magiques ne suffiraient pas dans ce combat. Les chances que cela se produise étaient minces, par rapport aux conséquences. Sur le chemin, Drisiml n'adressa pas la parole à sa maîtresse, elle lui consacrait par moment quelques regards hostiles. Elle croyait que Faeryl avait usé des dons de Lolth pour achever la créature, pour cela elle la considéra comme une traîtresse. L'idée qu'elle ait convoqué l'aide d'Eilistraée dans ce combat ne lui avait guère effleuré l'esprit. La marche fut longue, et lorsqu'enfin elles rejoignirent le sommet de la falaise, elles ne trouvèrent personne, juste leurs paquetages près du Cercle de Téléportation, dont la destination n'était plus la même, constata Drisiml en s'attardant sur les symboles ésotériques placés ici et là. En plus de leurs affaires personnelles : armes, armures et armoiries, il y avait tout un tas de provisions. Des champignons, du rothé conservé par magie et plusieurs potions de soin et de force. La manière dont elles étaient traitées fit rire la captive alors que Faeryl se sentait trahie. Drisiml jugea bon de se reposer avant de prendre la route. La prêtresse d'Eilistraée fouilla dans ses sacs sans fonds et trouva dans l'un d’entre eux, un petit journal aux pages vierges, elle remarqua un morceau de parchemin sur lequel il y avait quelque chose d'inscrit. Elle déplia le papier et après un regard par-dessus son épaule pour s'assurer que Drisiml se plongeait dans la Rêverie, elle commença à lire :

Citation :

Faeryl...
Nos divinateurs nous ont relaté ce qu'il s'est passé et nous savons toutes deux que ce n'est pas Lolth qui est venue à ton secours ce soir. Le jugement du Chant et de l'Epée et sans équivoque, ton destin et d'apporter la paix et la lumière à ceux de notre peuple. Bien que Menzoberranzan ne soit plus pour toi, tu dois y accomplir une dernière tâche avant de trouver les Terres de Lumière. Ordas nous a informés qu'un groupe de trente-deux fidèles d'Eilistraée s'est retrouvé entre les mailles d'un piège tendu par les Menzoberranyrs. Tu dois retourner à la Cité des Araignées pour libérer nos frères. Surveille Drisiml, car bien que son coeur puisse s'ouvrir à la Dame de la Danse, je n'ai pas confiance en elle. Je t'offre ce petit journal pour que tu puisses lui confier ce qu'à personne tu n'oses révéler.
Qu'Eilistraée te guide et te protège.
Mezna Chante-Lune.

Faeryl releva son visage buriné, elle prit le cahier à la première page, sortit du sac sans fond une plume magique puis inscrivit sur la première page : 1365.

(on t'oublie pas xD)

Moi je trouves cela trés bon ^^ pour ma premiére lecture matinal
Je vérifies quelques éléments dans la journée et j'essayerais de donner une réponse de validation au plus vite :p

J'ai vérifié mes éléments peut tu donner signe de vie Val.ombre et me dire si tu comptes en faire un perso principale ^^ car c'est un perso exotique et on ne valide pas s'il ne sont pas joué majoritairement ^^

Par Lolth ! Ouiiiiiiiiiii

Validé en tant que fidéle servante de la vierge noire ^^

Alors que j'ouvris les yeux, mon corps était endolorie et je tentais de me relever avec l'aide de cette chose entre mes doigts crispés. Je compris que c'était mon épée, une bâtarde que j'avais acheté quelques jours plutôt sur le marché de Luskan. Alors que ce souvenir me revenait, j'ignorais toujours où j'étais et pourquoi. Malgrès mes efforts, je ne parvenais pas à mouvoir mon corps, un poids écrasait mes jambes, mais, je ne sentais aucune douleur, mes membres semblaient être amorphes. Il me sembla un instant être allongée sur de la bourbe, cependant, ma vision n'arrivait à percer le voile gris qui la couvrait. Je gardais mon calme et après de longues minutes d'attente, où ne résonnait dans ma tête que les battements de mon coeur, je commençait à percevoir l'ombre d'une masse verdâtre allongée sur mes jambes. Un troll. Que faisait-il là ? Moi même, que faisais-je là ? Je n'avait guère le temps de chercher réponse, d'autres pourraient venir. Alors qu'entre mes lèvres glissaient une prière à la Vierge Noire, il me fallut un effort considérable pour repousser la créature avec l'estoc de mon arme. Celle-ci roula à mes pieds, libérant mes jambes de leur torpeur. La douleur du sang qui circulait à nouveau m'arracha un gémissement, interrompant ma prière un instant. Il me fallait faire vite si je ne voulais pas mourrir ici. Je voulu faire basculer mon bras droit vers ma gauche, afin de pouvoir me relever, mais, ce ne fut pas sans difficultée. Je l'avais armé de mon pavois, dès lors déformé. Le bois que j'avais enchanté avec mes prières à Eilistraée n'avait pas résisté à la force de frappe du troll que j'avais affronté. Quand je fus sur pieds, je regarda tout autour de moi. Des effluves verdâtres planaient dans l'air, de grands arbres plus ou moins mort m'entouraient. Je crahais un juron à Talona. Puis, je baissa les yeux, vers le troll. Il n'y en avait pas qu'un, mais deux. Une partie de l'histoire me revint en tête. Je me revoyais, luttant au corps à corps avec un troll. Mon arme, enchantée de flammes, m'aidait à tenir à distance la créature, sans véritablement parvenir à la blesser. A ahaque coup que je lui infligeais, chaque plaie se refermait. Après un combat épique, je réussis à défaire mon adversaire, quand tout à coup, un autre troll surgit derrière moi, frappant avec force mon échine. Je m'écroulais au sol. La bête voulu me sauter dessus, mais elle s'empala sur ma batârde enflammée. En s'écrasant contre moi, elle m'avait sûrement donné un coup à la tête, me faisant perdre connaissance. Ainsi, je me mis à cheminer entre les arbres, tentant en vain de trouver une sortie. Que pouvais-je bien faire ici ? La réponse me fut donné quand une demi-elfe de la lune me fit face au détour d'un arbre mort.

- Faeryl !? Où étais-tu ? Cela fait une heure que je te cherche... Par Sunie, dans quel état es-tu ? Je t'avais dis d'éviter les trolls... Rentrons, le bateau nous attend, je verrai ce que je peux faire là-bas.

Armella était une demi-elfe, une prêtresse de Sunie dont la beauté m'avait ému dès notre première rencontrer, à Luskan, dans l'Auberge de Maître Garfaux. Notre rencontre était du jour de Tymora. Nous étions à la même tablée, car ce jour là, l'auberge était bondée. Nous discutâmes longuement sur notre foi, quoique, ce fut surtout elle qui parla. Je n'avais guère de doute, elle était franche et j'avais confiance en elle. Je tenais à lui révéler mon identité, mais, elle me prit de court. D'une voix suave, elle me murmura.

- Je ne sais peut-être pas faire la différence entre un kobold et un gobelin, mais une elfe drapée de noir, si peu locace et le visage voilé... Se différencie aisément des autres elfes. Tu as offert ton âme à la Vierge Noire ? N'est-ce pas ?

J'opinais, timidement, puis elle passa sa main à la peau de soie sous ma capuche pour me caresser la joue. Ce geste me toucha étrangement. La dernière personne qui m'avait touché de la sorte était le jeune garçon d'Eauprofonde. Darvin. Il m'avait hébergé pendant de longs mois après que j'eus quitté l'Outreterre. Je voyais dans son regard tout l'amour qu'il me portait. Sa tolérance n'avait d'égale que sa folie. Elle le perdit. Quelques habitants vivant dans la haine des drow apprirent que Darvin en hébergeait une. Ils le tuèrent. La Garde s'en contreficha. Je dus quitter la Cité. Armella me souria à nouveau, puis la conversation reprit. Cette fois là, je parlais de moi, de ce que j'avais fais. De mes craintes. De mes attentes des Terres de Lumières. Nous nous quittâme après une journée entière de dialogue. Le lendemain, je la retrouvais à Garfaux. Elle me parla d'une forêt, de ruines, de reliques. Elle me dit que cela nous permettrait à toutes les deux de découvrir la région. Ainsi, nous montâmes à l'étage pour revêtir nos armures et sangler nos armes à notre taille. Quelques minutes plus tard, nous quittions Luskan. Inconscientes du danger qui nous guettait.

Je suis restée deux jours à l'Auberge pour me remettre de l'attaque des Trolls. Il n'était pas question que j'aille dans un quelconque Temple, ce serait trop risqué. Armella ne pouvait pas rester avec moi, une important affaire la conviait à Padhiver. Je dus rester seule. Dans mes souffrances, je voyais le visage d'une femme drow, souriante. Elle était belle. Mais, ce n'était pas Eilistraée. Peut-être un sale effet de ces potions et ces herbes magiques. Quand je fus de nouveau sur pied, je retournai dans les rues de la Cité Des Voiles. Sur la place du Temple, il y avait cet homme, étrange, robuste et drapé de noir. Je sentais son regard sur moi, mon intuition ne me trompe jamais. Que me voulait-il. J'étais très mal à l'aise, alors je m'empressa d'entrer dans le Sanctuaire de Kelemvor. J'adressa une prière, pour toutes les morts que j'avais causé, avant de... Avant de découvrir la Lumière de la Dame de la Dance. La Lumière des Terres. J'ai fait tant de mal autour de moi. Un jour, j'espère faire assez bien pour le rachat de mon âme, que je sens, déjà sauvée par Eilistraée.

Après de longues heures de méditation et de prières, je quittais le Temple pour retourner à Garfaux. J'ignorais que ma vie allait prendre un tournant.


(A suivre).

[Je ne laisse pas tomber le personnage entièrement, mais cependant, par politesse mais aussi pour des raisons personelles, je retire mon personnage du circuit, libérant de la sorte une place pour Drow Surfacien. Merci beaucoup à la personne ayant validé ce BG.]

Une ombre planait sur son coeur, elle avait un devoir à faire. Plus que de vivre un bonheur sur les Terres de Lumière, elle devait le partager avec d'autres. Elle devait apporter l'espoir, l'amour et la paix dans les coeurs pervertis des créatures d'Outreterre. Elle tourna le dos à la Lumière, qui l'avait maintes fois acceuilli. Peut-être était-ce la mort qu'elle allait rencontrer là-bas. Peut-être serait-ce le salu pour de nombreux drow. Bientôt, on ne distingua même plus les flammes de sa torche au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait dans les ombres. Vers la Grande et Redoutée Menzoberranzan.

Au chaud au cimetière