[Validé/En pause][Guerrier] Kehrma

Citation :

Nom du compte joueur: Ruffin

Nom du perso: Kehrma

Race: Homme

Age: 18

Alignement: L-N

Religion: Tempus

Langues parlées :
Commun (avec accent)
Alzhedo (originaire de Calisham)

classe(s): Guerrier 18

Arme de prédilection/domaines/école de magie: Grande Hache

Trait de Caractère: Ne supportant pas l'injustice, la brutalisation ou la manipulation des faibles ; se sent toujours en devoir de protéger les enfants ; Sanguin dans ses décisions et ses sautes d'humeur.
A appris de son mentor le code du guerrier : Ne ments pas, ne vole pas, ne fais pas de mal à une femme ou un enfant, sois sans pitié pour tes ennemis, meurs bravement.

Description physique: Grand gaillard à la peau foncée et au regard gris glacier, porte une petite queue de cheval sur le sommet de son crâne rasé.

Charactéristiques :
FOR : 17
DEX : 13
CON : 14
INT : 13
SAG : 13
CHA : 11

BG :


Le père se lève en grognant. Le bruit de la paille tire jeune homme de son
sommeil. Son père devait encore aller se soulager. Cela lui arrive de plus en plus fréquemment, et le jeune homme souhaite ne jamais devenir vieux. Il se dit que cela devait être un inconvénient dû au fait de partager la couche d'une femme. A cette idée, il sourit dans son semi-réveil au souvenir de l'après-midi passée avec Sanya. Vivement qu'il passe ses rites et soit reconnu comme un homme. Alors, il pourrait se présenter devant le père de Sanya et lui offrir sa vie, en échange de celle de sa fille.
Il frissonne. Que son père se lève et aille se geler les fesses en pleine nuit, il n'y voyait aucun inconvénient, mais qu'il laisse la porte ouverte pour que toute la famille en profite, c'était de l'abus.
Il se tourne vers l'entrée de la chaumière et ouvre un oeil. A travers le voile du sommeil, l'embrasure de la porte est trop vive. Il écarquille les yeux et se lève en sursaut. La chaumière des Hassian est en feu !

Son père apparaît sur le seuil et se glisse dans la maison. Il s'agenouille en soufflant devant sa couche et secoue sa femme.

"Myria, Myria... réveille-toi ! Fais sortir les enfants, vite !"

La cloche d'alerte retentit, bientôt reprise en écho par les cris dans tout le bourg.

Tandis que la mère s'occupe des petits, le père se tourne vers le jeune homme.
"Fils, tu vas prendre la route du temple avec les enfants. Ne te retourne pas et hâte-toi.
- Mais, Père...
- Pas de mais. Veille sur tes frères."
Il se tourne vers le mur jouxtant la porte et s'empare d'une hache de bûcheron pendue à une patère. Après une brève hésitation, il en prend
une deuxième, revient vers son fils et la lui tend, le fixant de ses yeux d'un bleu d'azuli qui le transperçaient à chaque fois qu'il se conduisait mal. Cette fois, il y décèle une nouvelle lueur, une lueur qu'il n'y a jamais vue jusque là et qu'il n'a jamais pensé y voir : le reflet de sa propre peur, et pourtant, ce n'est pas le premier raid des pirates noirs.
Le père se dirige de nouveau vers la porte. Avant de sortir, il se tourne une dernière fois vers son fils.

"Kehrma... Que les Dieux te guident... toujours."
Le jeune homme va répliquer mais il a déjà disparu dans la lumière.

Il enfile sa tunique et ses chausses. La confusion et la peur le rendent
maladroit. Il peste contre ces gestes qui lui semblent si naturel d'ordinaire. Les petits se sont mis à pleurer alors que leur mère les
habillent en hâte. Il se penche vers eux et leur murmure :
"Les petits, on va jouer à cache-cache, d'accord ?
-Mais c'est la nuit et j'ai sommeil," bougonne Melkinra.
"Je sais, mais c'est encore plus drôle. Tout le village joue, alors il faut
faire attention à ce que personne ne nous voit. Il faut qu'on aille au temple, c'est la ligne d'arrivée, et il faut qu'on soit les premiers pour avoir les petits pains au miel. Vous aimez les pains au miel, hein ?"
Les deux enfants acquiescent.
"Bon, alors on va sortir en suivant les ombres et passer derrière la maison, ensuite, on court dans le bois et on gagne le jeu. Vous êtes d'accord ?
- Oui, oui, et on gagne les pains au miel !" s'exclament les deux jumeaux avec des yeux pétillants.
Le jeune homme regarde sa mère. Ses yeux à elle brillent aussi. Elle embrasse les deux enfants en leur souhaitant bonne chance pour le jeu.
En se levant, elle enlace le jeune homme.
"Prends soin d'eux... Je t'aime mon fils..."
Il la retient par le bras, mais elle se dégage et se dirige vers la table.
Après avoir empoigné son couteau à découper à manche d'ébène, elle sort à son tour.

Le jeune homme longe la maison en poussant les jumeaux devant lui. Une fois à l'angle, il regarde la place du village. Tout n'est que chaos. Les hommes des voiles ont débarqué et sèment la mort. Il doit protéger ses frères. S'ils sont capturés, ils seront emmenés comme esclaves, ou bien dévorés sur place. Il faut qu'ils arrivent au temple ! Là, les gardiens et leurs charmes leur assureront la sécurité. Mais avant, il faut sortir du village sans se faire voir. Et traverser le bois de nuit.
Il faut qu'il choisisse le bon moment, sinon, c'est la fin.
Dans le fracas, il voit son père fendre le crâne d'un pirate à coup de hache. Son père est fort, il viendra les chercher.
Belkinra lui tire la manche.
"Allez viens ! sinon on va perdre !"
Il déglutit, lui sourit avec peine et se lève. Alors qu'ils filent tous les trois courbés en deux pour ne pas se détacher de l'ombre de la forêt, il lui semble entendre sa mère crier. Il jette un regard en arrière et voit son père tomber, la hampe d'une lance dépassant de chaque côté de sa poitrine.
Il est prêt à crier lui aussi, mais, son instinct lui hurle de rester silencieux. Et c'est en silence que les larmes coulent, car il sait que son père ne viendra pas le chercher cette fois-ci.

Les bois sont noirs, mais il connaît les chemins autour du bourg. Par contre, les petits ne sont pas habitués, et ils trébuchent souvent. Il faut que le jeune homme les traîne et les pousse, sans cesse qu'il les relève, tout en prêtant attention à ses propre pas.
Alors qu'il se penche pour relever Melkinra, un hurlement féroce retentit derrière lui. Le jeune homme fait volte-face et de retrouve devant un homme habillé de cuir se précipitant sur lui le cimeterre levé. La lame est haute, et elle s'abat droit sur sa tête...

En un sursaut, Kehrma se trouve assis sur sa couche. Le feu rayonne chaudement dans la clairière. Tout est calme.

Encore ce cauchemar...

Une sueur froide coule le long de sa nuque alors qu'il se tourne vers le feu et ferme les yeux.

(Fin de la 1ère partie)

Edit du titre et de la divinité 11/01/2007
Edit langues et carac 11/06/2007

... Le pirate fondait sur sa proie, le sourire carnassier et l’œil brillant à l'appel du sang. Une proie facile, un jeunot de peu d'expérience... en plus, il pourrait tranquillement ramener les deux moutards, un sous chaque bras Drazil le récompenserait bien, ça se vend bien, le moutard sur les marchés de Lorgol.
Il abattait son épée , quand quelque chose alla de travers. En fait, c'est la lame qui avait dévié.
Incrédule, il tourna légèrement la tête sur sa gauche, et la dernière chose qu'il vit fut un reflet de la lune sur l'acier qui lui brisa l'épaule, trancha profondément dans sa chair pour atteindre son cœur. Il s'écroula dans un bruit sourd sur le tapis de feuille en décomposition du sentier.

Kehrma restait assis dans l'herbe, complètement abasourdi par ces dix secondes qu'il avait bien cru être ses dernières. L'ombre tourna la hache à double tranchant et la dégagea des côtes de sa victime, puis essuya la lame sur la tunique d'une propreté douteuse de son défunt propriétaire.

"Dépêche-toi, petit ! Il faut qu'on fiche le camp. Il n'est certainement pas seul."

Kehrma leva les yeux dans la direction de la provenance de la voix. A la pâle lumière lunaire, il entre-aperçut un visage sombre garni d'une barbe peu entretenue. Il se leva, voulut lui parler, mais il s'était déjà penché sur ses petits frères.

"Bon, les enfants, on va courir jusqu'au temple, et sans se retourner, d'accord ? Si vous obéissez et êtes sages, je vous ferai des épées en bois, comme les chevaliers."

Melrinka et Belrinka oublièrent leur terreur à la mention de la récompense, sautèrent sur leurs pieds et entreprirent de dévaler le sentier.

"Toi, tu restes derrière avec moi, on ne sait jamais." Son ton ne souffrait aucune protestation et il se mirent en route.
Kehrma courait derrière les jumeaux. Il se souvenait avoir déjà vu l'homme, alors qu'il partait en forêt avec son père pour couper le bois pour le village. Il sentait le souffle du vieil homme sur son cou, sans pour autant l'entendre courir. Comment s'appelait-il déjà ? Klérian, Kadian... Karian !

Les petits avaient pris de l'avance, et Kehrma s'inquiétait de les perdre.
Il entendit des branches se briser sur sa gauche. Sans s'en rendre vraiment compte, il avait affermi sa prise sur la hache de bûcheron qu'il n'avait pas lâchée. Karian se déporta à la dernière minute, l'arme levée au dessus de son épaule droite, se protégeant le côté gauche grâce à un tronc.
Il lança son mouvement quand une jeune fille apparut. Elle se raidit de terreur en voyant l'homme menaçant, et la lame qui filait vers sa poitrine. Au dernier moment, Karian se déhancha et l'acier meurtrier siffla à quelques centimètres au dessus de la tête de la jeune fille.
Elle tremblait de la tête aux pieds et les seuls sons qui sortaient de ses lèvres restaient incompréhensibles.
Kehrma reconnut Altina, la sœur cadette de Sanya. Elle était accompagnée de plusieurs autres jeunes du village. Tous avaient pour instruction de fuir vers le temple sur un ordre de leur parents, et s'ils ne comprenaient pas toujours pourquoi ils devaient le faire, l'appréhension du cuir de la ceinture de leur paternel zébrant leur abattis s'ils ne suivaient pas les instructions à la lettre suffisait à les éloigner du village.

D'un bref coup de tête, Karian montra le sentier à Altina, et les autres gamins lui filèrent le train sans un mot.

Kehrma les suivaient, toujours avec le vieil homme sur ses talons. Il n'avait pas revu ses frères, et ils avaient pris beaucoup d'avance malgré leurs petites jambes.

Un cor sonna dans la nuit, et il distingua des piétinements derrière eux. Plusieurs hommes, et ils avançaient vite, ne se souciant pas de brouiller leurs traces. Mais surtout, ils avaient l'avantage de l'âge. Ils couraient vite, et les gamins du village ne les sèmeraient pas.

Karian souffla à Kehrma :
"Arrête-toi ! Laisse les enfants continuer seuls, il faut qu'on les retarde."

Kehrma étaient tétanisé. Le vieil homme le fixa de ses yeux gris. Il sentit sa peur et lui sourit.
"Quel es ton nom, petit ?
- Kehrma, M'sieur.
- Et quel âge as-tu, Kehrma ?
- Bientôt quinze ans, M'sieur.
- Bien, alors tu es presque un homme. Et c'est ce soir ou jamais que tu le deviendras. Il faut arrêter ces hommes.
Tu as peur de mourir, Kehrma ?
- Ou.. Ou.. Oui m'sieur.
- Bien ! ça te donnera des forces !"

Le vieil homme lui tapa sur les épaules, et serra fermement les mains de Kehrma sur la poignée de la hache.
"Tu sais te servir de ça ?
- Seulement contre les arbres, M'sieur.
- Un homme, c'est pareil. Tu fais un pas de côté, et tu frappes de haut en bas, en oblique. Tu as compris ? De haut en bas, en oblique."
Il répétait le geste alors que Kehrma opinait du chef.

Karian pris position du côté droit du sentier, derrière un arbre. Kehrma l'imita du côté gauche. Il serrait le manche de sa hache à en blanchir ses phalanges. Une sueur froide lui glaçait le dos, et il n'osait pas respirer. Il entendait son cœur s'emballer et les battements sonnaient comme un ouragan à ses tempes.
"Calme toi ! Les pirates n'auront pas de mal à te trouver, vu le boucan que tu fais !" se dit-il.

Les taillis devant eux s'écartèrent brusquement, cinq pirates déboulèrent sur le sentier...
... Les cinq pirates écartaient les fourrés d'un geste rageur. Saâl'Hem avait trouvé des traces de courses, des enfants. Ils avaient aussi retrouvé le cadavre d'Orgald. Il avait l'épaule et le torse découpé. Au moins n'avait-il certainement pas eu le temps de souffrir.
Il fallait des pertes pendant un raid, pensait Lo'Er, le second du capitaine, celà motivait les hommes et les gardait attentifs. Mais on ne pouvait pas laisser un homme sans vengeance. Surtout s'il avait été tué par surprise par des enfants. Il fallait les retrouver et les écor... Sa réflexion s’arrêta net, il pencha la tête et ses yeux écarquillés par la surprise virent l’acier bleuté de la lame qui dépassait de son pourpoint de cuir. Il suivit le manche de la hache des yeux jusqu’à rencontrer ceux gris glacier de l’homme qui avait mis une fin prématurée à sa vie de rapine.

Les hommes s’arrêtèrent brusquement derrière Lo’Er. Il venait de sursauter, et finalement, il glissa mollement à terre comme ses jambes se dérobaient sous lui.

La stupeur les figea les premières secondes, et Karian n’en demandait pas plus. Il arracha la hache des entrailles du pirate et lui imprima un mouvement fluide de balancier qui finit sa course dans la cage thoracique du plus proche de ses adversaires, broyant les côtes, perforant les poumons et lui sectionnant le bras droit au passage. La main du pirate serrait toujours son cimeterre quand son propriétaire s’écroulait au sol.
Leur force réduite de près de moitié en l’espace de quelques secondes, les pirates survivants reculèrent afin de se mettre hors de portée des coups mortels. Ils ne furent pas long à se ressaisir, et à s’organiser. Comme le sentier était bordé de végétation de part et d’autre, ils ne pouvaient attaquer l’inconnu à trois de front. Le plus petit entra dans les fourrés afin de le contourner à l’abris des taillis et de le prendre à revers.

Karian s’était remis en garde. Il savait ce que le nabot avait décidé de faire, mais il ne quittait pas ses deux comparses des yeux. La moindre inattention dans un combat à un contre trois signifiait la mort. Le gamin ne pourrait peut-être pas surmonter sa peur et venir l’aider. Il avait vu des apprentis plus âgés et mieux entraînés fondre en larmes et s’enfuir en appelant leur mère en voyant tomber le premier homme. Il entendait les buissons derrière lui crisser et protester au passage du nabot.

Kehrma avait assisté à toute la scène l’estomac noué et la nuque glacée. La fascination morbide des deux corps étendus se mua en peur panique quand il vit le pirate le plus petit se jeter dans les taillis de son côté. Il se colla au tronc d’arbre, priant pour qu’il l’avale et le cache à l’ennemi. Son cœur battait comme un tambour, et si lui l’entendait si fort, le pirate ne pouvait pas ne pas l’entendre lui aussi. Le nabot approchait. Il entendait les branches mortes casser sous ses bottes. Kehrma serrait le manche de la hache à le rompre.

Le pirate ne voulait pas se cacher. Il devait faire vite. Contourner l’inconnu et l’attaquer dans le dos. Un grand chêne le séparait à présent du sentier et de son adversaire. Les autres n’avaient pas lancé l’attaque. Ils savaient attendre. Il dépassa le chêne. Plus que deux mètres… Le garçon le regardait pétrifié. Il tenait une hache de bûcheron de mauvaise facture. Les lèvres du pirate s’étirèrent en un sourire vorace. Un simple contretemps…Il se fendit, la lame du cimeterre filant vers le cœur de l’adolescent. Elle dévia sur le manche de la hache et laboura le flanc du jeune homme. Une égratignure. Je me fais vieux, pensa le pirate.

Kehrma vit la lame filer vers lui et pensa sa fin venue. Puis, une douleur aiguë lui déchira le flanc gauche. Et le voile de terreur se leva comme le brouillard une matinée de printemps. Il sentit sa chemise de lin lui coller à la peau. Le pirate se préparait pour une nouvelle attaque. Le bras armé en arrière, il allait de nouveau se fendre. La terreur fit place à la rage. Un bouillonnement s’empara de Kehrma et remonta dans sa gorge. Il se jeta su le pirate, qui était de sa taille et sa corpulence, l’embonpoint en moins, et le percuta de son épaule. Surpris par le cri du gamin, le pirate réagit trop tard. Il fut cueillit par un boulet en plein abdomen et tomba à la renverse, le souffle coupé. Les deux adversaires se relevaient en même temps. Cette fois, plus de sourire. Le pirate leva sa lame et Kehrma sa hache. Tous deux les abaissèrent de concert et dans le silence qui suivit, tombèrent à genoux, l’un dans les bras de l’autre.

Le pirate repoussa le garçon, une grimace sur les lèvres. Il regardait sa lame, elle n’était pas enfoncée dans le ventre de son adversaire. Quelque chose ne va pas… mmm… pourquoi j’ai tellement mal aux côtes ? La poignée de la hache dépassait de son côté gauche, elle avait fendu la cuirasse et éclaté la cage. C’est très mauvais… Je me fais vraiment trop vie…
La tête du pirate retomba sur l’épaule de Kehrma. Il le soutint quelques secondes avant de le repousser et de le laisser glisser. Il observa la hache, le manche qu’il tenait toujours et l’homme dont le souffle de vie s’était tari.

Karian attendait. Le cri dans les fourrés ne le fit pas sursauter, mais son adversaire de gauche tourna la tête. Cette erreur fut sa dernière. La double lame chanta, l’air siffla et une large zébrure vit le jour dans son pourpoint. Le dernier pirate se jeta sur Karian, profitant de son attaque. Le vieil homme para le cimeterre de son manche et lui asséna un violent coup transversal du plat de la lame. La joue fendue et l’arcade sourcilière éclatée, le pirate tituba, pour se mettre juste à distance de frappe de Karian qui lui fit voler la tête d’un arc fluide et létal. Karian se remit en garde pour attendre le dernier pirate.

Réalisant qu’il ne viendrait pas, il sortit du sentier et contourna le chêne. Kehrma était toujours à genoux, à regarder abasourdi le pirate qu’il avait tué. Au bout d’un moment, il sentit la poigne de l’homme sur son épaule. Il sursauta et se mis en garde.
« Du calme, mon garçon ! » Karian l’aida à se relever. Kehrma sentait ses genoux s’entrechoquer. Le vieil homme lui passa un bras sous les aisselles pour le soutenir. Il jeta un œil au cadavre du nabot.
« hum… Du travail propre. C’est le premier homme que tu tues ? »
Kehrma gardait les yeux rivés sur l’homme à ses pieds.
« Oui, reprit le vieil homme. C’est le premier. Et bien, tu n’as plus besoin des rites d’initiation, mon garçon. Ce soir, tu as prouvé ta valeur en restant en vie. Viens. »
Il l’entraîna vers le temple toujours en suivant le sentier.

Le prêtre d’Eldath apposait ses mains sur la tête du garçonnet. Les larmes tarirent et il sombra dans le sommeil. Ces enfants auront largement le temps de pleurer leurs parents demain. Karian lui fit un signe de tête et marcha vers le responsable du temple. Il y aurait dès l’aube bien des tâches à accomplir, soigner les blessés et bénir les morts, recueillir les orphelins…
Le bûcher funéraire.

Assis sur un banc devant une choppe de bière blonde, Kehrma observait Karian, l’homme blanc arrivé des années auparavant. Sa couleur avait intrigué les jeunes du village. Ils n’avaient que peu de contact avec l’extérieur, si ce n’est les membres du temple, et bien sûr, les incursions pirates. Les foires regroupaient généralement les membres des villages environnants, avec très peu d’étrangers. Karian restait un mystère pour les jeunes. Kehrma se souvenait des histoires qu’ils se racontaient à son sujet. C’était un sorcier, il ne fallait pas lui parler. Pour entrer dans leur « armée », les jeunes gens se devaient de prouver aux autres leur courage, et pénétrer dans la clairière qu’occupait l’étranger et se rapprocher le plus possible de sa hutte de branchage. Avec un sourire triste, Kehrma se souvint qu’il n’était pas allé très loin, une branche cassée l’ayant fait prendre ses jambes à son cou. Il se demandait maintenant qui pouvait être le vieil homme. Certainement pas un sorcier. Un sorcier ne se bat pas comme lui. Sa hache vivait dans ses mains. Pourquoi vivait-il seul dans les bois, alors ?

La bière était amère. Il grimaça en avalant une gorgée. Karian avait laissé le père supérieur. Il s’assit en face du jeune homme. « Tu t’y feras, gamin. La bière donne toujours ce goût-là à la première gorgée. » Ses yeux gris le dévisageait. « Je suis fier de toi. Tu t’es bien battu. Et tu as rempli ta première mission : revenir vivant. »…

Le soleil se levait et les premières brumes de rosée montaient doucement. Le printemps s’était bien installé, et les derniers frimas n’étaient maintenant que souvenir. Appuyé au bastingage du navire marchand qui voguait vers Padhiver, Kehrma passait sa pierre à affûter sur le fil de sa lame. Revenir vivant…nombres n’ont pas eu cette chance, cette nuit-là…Il passa son pousse sur la lame. Une goutte de sang perla. Bien, nous sommes prêts pour la chasse…
_________________

Ne passe aucun lvl des classes non validées sur le serveur avant validation de ce bg.

De plus pour la classe champion divin, la validation est tres particuliere. En effet, pour devenir champion divin il faut que le dieu en question se penche lui meme vers ton personnage. Il s'agit donc d'une vlaidation venant des dms et non des scribes. Sache qu'elle peut prendre énormément de temps, et cela en fonction de tes actes IG (que tu devras restranscrire dans ton bg).

Pour le reste, je ne valide rien, ce sont les scribes qui t'informeront quand ils le pourront.

Aucun problème, je comptais monter tranquillement les lvls de Guerrier et voir l'interaction IG. Je ne sais pas encore s'il sera Champion de Tempus ou de Tyr, ou simplement MDA. Vous verrez bien IG. Sinon, j'attends de vos nouvelles ou un post d'un MD.

MErci de m'avoir informé Sorondare.

Belle histoire, bien écrit et toussa... Mais en aucun cas suffisant pour MDA, et encore moins pour Champion de Tyr, ou de Torm. A part ce temple mystérieux, aucune traçe de religion quelconque Et bon... Pour un champion divin, la religion compte quand même un petit peu. Non?
... De plus, je lis Tempus comme Dieu principal, tu veux être champion de Tyr? Ou de Tempus?... Enfin, faut revoir ca.
Pour ce qui est de MDA, un simple combat fait pas de toi un chef dans le
maniement d'une arme. A part chez les Superman ! Faut vraiment que ton personnage est un lien fort avec son arme pour qu'il soit MdA, que ca fasse plusieurs années qu'il l'a manie.

Donc, pour résumer, c'est non. Pour ce qui est MdA, à toi de voir, soi tu étoffes ton BG actuel en ajoutant quelques paragraphes, qui marqueraient vraiment ton lien avec ton arme, soi on le place en évolutif et tu devras poster petit à petit sur les progrès que tu fais avec ton arme en combat.
Pour ce qui est Champion de Tyr/Torm/Tempus (je sais pas bien lequel tu voudrais choisir), comme Soron l'a dit, ca sera à mettre en évolutif, il faudra que tu sois terriblement actif en ce qui concerne ta religion, il faudra que tu postes très souvent, et que ca soit remarquable. Donc, ca prendra du temps et de l'implication. Enfin j'dis ca, mais j'suis pas vraiment en mesure de juger, d'après ce qu'on m'a dit.
Je pense qu'y a un aspect du BG que tu as pas bien compris, un BG n'est pas seulement utilisé pour raconter une histoire quelconque, il est aussi là pour justifier l'obtention d'une classe particulière.
Donc voila, si tu as des problèmes, tu MP un des scribes.

Je pense avoir tout dit, que les scribes me reprenent si j'ai oublié des trucs (et ouais j'suis nouveau).

Je le plaçe en évolutif MdA pour le moment, après discussion avec le joueur, il préfère ca.

une suite stp sans quoi refus à mon prochain passage/raffle des bgs évolutifs qui ne servent à rien

[HRP] à Ultimus : je ne poste pas à la vistesse de l'éclair. Il m'a déjà fallu pas loin de deux semaines pour peaufiner les trois posts. Et je ne peux pas passer du temps sur le serveur et sur le forum - ben, oui, je n'ai que deux mains et dix doigts, moi je n'ai pas la chance d'être un MD ou Anim avec une option multitentacules ^^. La suite doit murir. Un avant goût pour vous. J'attends un réponse concernant mon arrivée à Luskan. [/HRP]

timus : ce n'était aucunement une attaque, simplement une demande de précisions; tu l'as faite, donc tout va bien


[rahhhhhhhhhhh j'ai effacé le bg par erreur, première connerie => mp envoyé au joueur ]

Citation :

je n'ai pas la chance d'être un MD ou Anim avec une option multitentacules

Justement tu n'as pas 50 bg à lire ou 50 demandes à traiter...

Cela dit tu m'apprends que les MD et les Anim sont des surhommes, j'avais pas vu^^

*La lame siffla, son acier lançant un reflet argenté dans l’air cristallin du bord de mer. Mais elle ne rencontra que le vide. Un choc violent sur le côté catapulta le jeune homme sur le sable où il s’effondra dans un râle. *

Je t’ai dit mille fois de ne jamais porter ton coup à fond. Tu perds l’équilibre et ouvre une brêche dans ta garde. Le premier écorcheur de poulet t’aurait déjà éventré.

*Le jeune homme se releva en massant ses côtes endolories.*

Oui Maître. Je ferai plus attention.
Tu as intérêt mon garçon. La prochaine fois ce ne sera pas le manche qui te rappellera à l’ordre.
Bien Maître Karian, répondit Kehrma en grimaçant.

*Les deux protagonistes se remirent en position, la hache levée au niveau de l’épaule droite, le manche appuyé sur le biceps. Le soleil cognait dur en cette fin de matinée. Son éclat sur le sable aveuglant les deux adversaires. Karian observait son élève. Il avait bien changé depuis leur rencontre dans les bois. Ces deux années passées avec lui avaient étoffé le garçon. Bien sûr, il aurait certainement développé la même musculature en restant aux champs ou en travaillant le bois. Mais il n’aurait pas aujourd’hui cette démarche chaloupée ni cette vivacité caractéristique des guerriers.
Une gouttelette de sueur creusa un sillon sur le front ensablé du jeune homme, glissant sur l’arcade sourcilière. Kehrma ne put empêcher le clignement réflexe de son œil. Il savait que l’attaque suivrait. La lame sombre d’Ursa, la grande hache de guerre de Maître Karian décrit un arc de cercle de bas en haut, vers son flanc.*

Une feinte !

*Kehrma bloqua l’attaque avec sa propre lame, puis poussa d’un coup sec, tout en prenant soin de ne pas aller trop loin cette fois. Il savait ce qui allait suivre. Karian utilisa de cette poussée pour entreprendre un mouvement de pivot sur son pied gauche, la véritable attaque visant la tête. Profitant de son élan, Kehrma se déhancha et donna un violent coup d’épaule à Karian. Son attaque brisée nette, celui recula en grognant.
Il posa les pointes de sa hache dans le sable.*

- Bien mon garçon. Mais pourquoi as-tu pensé à ce coup d’épaule ?
- Je savais que vous alliez pivoter Maître, et c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour vous empêcher de le faire.
- Intéressant… très intéressant… Reprenons ce mouvement…

*Le feu crépitait. Le poisson fraîchement ramené par les pêcheurs cuisant lentement dans de la terre glaise sous le foyer. Assis à l’abri du soleil, les deux hommes discutaient la leçon du matin.*

- Tu es un bon combattant en devenir, mon garçon. Mais il te manque encore à apprendre la patience et surtout la modération. Tu t’emportes trop vite et trop facilement. Le combat à la hache n’est pas simplement porter un coup dévastateur, seul les idiots pensent cela. Et généralement, ils n’y survivent pas. Avec le grande hache de guerre, tu as bien sur plus d’allonge qu’un combattant à l’épée, mais tu n’as pas autant de rapidité de riposte, ni de couverture que lui. C’est pourquoi tu dois toujours le feinter avant de frapper.
- Bien Maître Karian. Mais comment savoir si mon adversaire est plus fort que moi avant d’engager le combat ?
- Plus fort… ce n’est pas le problème mon garçon. Dans un combat pour la vie, seul compte le fait qu’à lissue l’un des adversaires l’aura perdu. Seul Tempus décide de qui gagnera le combat. Peu importe s’il est plus fort ou plus agile. C’est le Dieu Guerrier qui rappelle à lui celui qu’Il a désigné comme perdant. On peut craindre pour sa vie. On peut être sûr de sa valeur, rien n’y change. La lanière de ta sandale se casse, ton arme glisse au moment du coup et te fait manquer d’un cheveu la jugulaire de ton adversaire, et tu es mort la seconde suivante. Tempus est un dieu juste car il laisse sa chance à chaque combattant. Mais il a tendance à préférer rappeler à lui ceux qui ne l’ont pas suffisamment honoré à son goût.
- C’est incohérent Maître Karian.
- Sans doute, mon garçon… sans doute… mais cela permet à de jeunes gens comme toi de profiter du savoir de ses disciples et donc de perpétuer la croyance que tout guerrier doit avoir en lui. Tu ferai mieux de retirer le poisson du feu, mon garçon, il doit être cuit maintenant.

[HRP] Voilà, la suite. Ultimus, ne t'en fais pas... j'ai une copie de sauvegarde ^^[/HRP]

Edit : à suivre : Ursa, ou la lame-ourse et passation

L’host.

*Le soir était tombé.
Kehrma décryptait un manuel de guerre que Karian lui avait prêté. Le poisson cuisait doucement sous la braise.*

- Maître Karian, pourquoi parle-t-on d’effort minimal et de résultats maximal ?
- Souviens-toi de la pêche avec ton père.
- Oui…
- Bon, tu tirais le filet de quelle manière ?
- Père m’avait appris à enrouler le filet sur mon bras et de tirer ensuite.
- Et ?
- Ah ! le mouvement de ma hanche entraînait le filet.
- C’est çà. Donc ?
- Quand je porte un coup en déhanchant, la lame file emportée par l’élan. Mon bras sert de levier.
- Tout à fait mon garçon.

*Kehrma reprit sa lecture tandis que Karian le regardait avec une lueur amusée dans le regard.

Des bruits de sabots sonnèrent dans la nuit.
Karian se leva et prit appui sur le manche d’Ursa. Kehrma vint se placer derrière lui.
Une troupe de cavaliers fit irruption dans la petite clairière. Ils portaient des armures légères de couleur cramoisie. L’officier fit arrêter la colonne, regarda Karian et dit d’une voie étouffée par son heaume.*

- Je cherche un vieil homme qui, bien que n’étant pas bûcheron, ne se sépare jamais de sa hache. En connaîtriez-vous un ?
- Cela me dit quelque chose, en effet, Caporal Therus. Si je le vois que dois-je lui dire ? répondit Karian avec un sourire.
- Que l’Empereur de Calimshan souhaite ses conseils de toute urgence.
- Si vous le cherchez aussi loin de la cité impériale, c’est qu’il n’est plus au service de l’Empereur, non ?
- Il paraît qu’il a quitté le service de l’Empereur, oui. Mais l’Empereur Adéryn le cherche tout de même.
- L’Empereur de Calimshan n’est plus Padishar ?
- Non, son fils, son altesse impériale Adéryn, est monté sur le trône l’année dernière. Il cherche ce vieil homme car l’Empire d’Amn est aux portes de Calimshan. L’Empereur aurait aimé que son vieux maître de guerre le conseille sur les choix à suivre.
- Je vois, dit Karian. Si je vois votre homme, je lui ferai savoir qu’il est mandé.
- Merci à vous vieil homme.

*Les cavaliers tournèrent bride et s’éloignèrent dans les ténèbres.*

- Mon garçon, je crois que le poisson est cuit. Peux-tu le sortir des braises.

*Karian entra dans leur petite cabane et commença à fouiller dans son vieux coffre.*




*Les feux des deux camps illuminaient la vallée. Assis sur les hauteurs avec Karian, Kehma contemplait la multitude. Il n’avait jamais vu autant d’hommes réunis.*

Et dire que la plupart d’entre eux ne sera plus de ce monde le lendemain… quel gâchis.

*Karian scrutait les deux camps, à la recherche d’oriflammes et d’étendards. Il inspectait les dispositions des groupes, des centuries et des légions.
Un cavalier approchait. Sa monture grimpait la colline au petit trot. Il tira les rênes et s’arrêta à quelques mètres des deux hommes. *

- Cela fait longtemps Général, dit le cavalier.
- Oui, Cordis, longtemps en effet. Je vois que tu as été promu Capitaine. Félicitations.
- Merci Général.
- Je ne porte plus ce titre depuis que j’ai quitté le service de l’Empereur.
- Vous l’êtes resté pour les hommes, Général. C’est bon de vous voir, Général.

*Il tourna bride et descendit la colline, guidant Karian et Kehrma à travers l’armée vers une tente bariolée. Des gardes en armure cramoisie étaient de faction devant le pavillon de toile. Ils se mirent au garde-à-vous lorsque Cordis et Karian entrèrent dans la tente. L’un d’eux fit mine d’arrêter Kerhma. Karian le fixa de son regard clair.*

- Le garçon est avec moi, soldat, dit-il ans hausser le ton.
- J’ai des ordres, Général.
- Dans ce cas, va dire à l’Empereur de Calimshan que j’attends hors de sa tente.

*Le garde blêmit et recula. Kehrma se pencha pour entrer dans le pavillon impérial. Le sol était recouvert de tapis richement tissé, des lampes à huile illuminaient toute la pièce centrale de la tente. Une carte d’état-major était posée sur un grand plan de travail sur tréteaux. Un homme d’une trentaine d’année, en armure d’or, l’étudiait en compagnie de plusieurs officiers barbus et grisonnant. Il reléva la tête quand le trio entra.*

- Votre Altesse, je vous amène le Général Rondobar, dit Cordis.
- Enfin ! s’exclama le jeune Empereur. Il est plus que temps !

Il traversa la pièce et s’arrêta devant Karian, le prit dans ses bras et soupira.*

- Merci mon ami, merci d’être là.
- Quelle est la situation Altesse ?
- Pas bonne mon ami, pas bonne du tout. Les forces d’Amn nous surpassent à trois contre un. Ils ont plus de cavalerie lourde que nous et nous sommes en terrain découvert.

*Karian secoua la tête.*

- Dans ce cas, il faut renoncer au combat, Altesse.

*La stupeur frappa l’assemblée. Jamais Kehrma n’avait entendu Karian se défiler de la sorte. L’Empereur recula et fixa son ancien chef d’état-major.*

- Tu dois avoir déjà une idée, n’est-ce pas ?
- Effort minimal et résultat maximal, votre altesse. Puis-je voir le plan de bataille ?




*Le fracas des armes et des râles emplissait la vallée. Partout, les groupes se formaient et se séparaient, au gré des succès ou des échecs des combattants. Tempus pouvait regarder le spectacle guerrier et s’en délecter. Au milieu de la mêlée, Kehrma suivait son maître d’arme et appliquait ses leçons. Cette foi, il n’aurait pas de seconde chance en cas d’échec. Il se retrouverait éventré sur cette plaine, loin de chez lui. Il n’avait même plus conscience du temps qu’il combattait, ni même du nombre d’hommes qui étaient tombés sous sa lame. La grande hache à double tranchant paraît, s’abattait et recommençait, encore et encore. Karian combattait les yeux fixes. Ses bras bougeaient et chaque fois un homme mourrait. Pour la première fois, Ursa brillait. Les griffes ensanglantées traçaient des sillons de rubis dans l’air autour du vieux maître d’arme. Il semblait une île de sérénité dans une mer de chaos.

Le plan était simple. Les troupes de Calinsham devaient donner l’illusion d’être restées à camper sur les hauteur de la colline. Certains fantassins volontaires alimentaient les feux et provoquaient des nuages de poussière entre les tentes, simulant un va et vient constant dans le camp, tandis que le gros des troupes se séparait en quatre : deux parties de fantassins pour une tenaille, une partie de cavalerie lourde qui devait fondre sur l’arrière adverse et une partie de cavalerie légère qui devait faire une razzia sur les écuries au lever du jour. Karian avait exposé cela dans la tente impériale, et le jeune Empereur avait donné son aval. L’état-major confiant dans la vision de l’ancien chef de guerre. Après une rapide prière à Tempus, ils étaient tous partis de leur côté.

Pour Kehrma, tout se déroulait comme prévu. Un léger flottement se faisait sentir de temps en temps dans le flot humain. Une clameur soudaine couvrit le tumulte. Une troupe fraîche de cavaliers arrivait du sud à pleine charge. Elle pénétra la mêlée comme une lance et tout s’effondra en quelques instant. Au beau milieu se tenait un homme en armure dorée qui maniait une épée plus longue que la normale. Elle brillait d’or et d’argent. L’homme portait un casque simulant une tête de lion avec une crinière qui flottait à chaque mouvement su cavalier. La charge se dirigeait inexorablement vers Karian et Kehrma. Enfin, une trouée apparut entre eux. Le cavalier piqua des deux et son destrier s’élança. Karian affermit sa prise sur le manche d’Ursa. Il attendit le dernier moment avant de se replier et d’envoyer son coup dans les pattes du cheval. Celui-ci s’écroula dans un hennissement aigu, les deux jambes avant coupées net au dessus de la rotule.
Le cavalier se releva dans un juron et s’ébroua, la crinière de son casque soulevant des nuages de poussière. Karian se releva aussi. Le combat semblait limité maintenant aux deux hommes. Kehrma restait fasciné. Karian reprit Ursa en main. Kehrma nota qu’il avait une entaille sur le casque. C’était la première fois qu’il voyait son maître ayant pris un choc.
Les deux combattants entrèrent dans leur danse macabre. Le lion paraît et ripostait, sans feinte, sans mouvement superflu. Après une brève passe d’arme, ils se fixèrent. Ils firent brièvement le combat dans leur tête, le temps d’une respiration, puis s’élancèrent l’un vers l’autre. Les lames sifflèrent. Ils se regardèrent de nouveau, chacun souriant.
Puis Karian regarda Kehrma. Pour une fois, le jeune homme y vit un éclat de tendresse, un bref sourire vite déformé par une grimace. Puis le maître d’arme s’écroula. Kehrma se précipita vers lui. Le combattant au lion était déjà parti pour d’autres duels instantanés, coupant et perçant.
Une profonde entaille s’ouvrait dans la poitrine de Karian. Un filet de sang coulait de ses lèvres. Kehrma soutint sa tête, insensible au chaos l’entourant. Karian tenait toujours Ursa. Il leva les yeux vers Kehrma, voulu lui parler, mais ne put émettre qu’un gargouillis ensanglanté. Il prit la main de Kehrma et la posa sur sa grande hache. Il sourit et ferma les yeux.

Comme sorti d’un mauvais rêve, Kehrma entendit le sifflement de l’épée qui filait sur lui. Il bondit de côté et tourna sur lui-même. La lame d’Ursa pénétra la cuirasse du fantassin d’Amn et lui broya les poumons. Le champ de bataille se transformait en boucherie. Les troupes de Calinsham reculaient de toutes parts. Kehrma fut emporté dans la débâcle.*

L'Adieu


*Les corbeaux festoyaient depuis la semaine précédente. Les Faucheurs d’Amn avaient nettoyé le terrain, et seul restaient les cadavres. Les troupes impériales avaient été anéanties. L’host d’Amn était passé et envahissait le Calimshan pour la énième fois, et l’Empereur avait échappé de justesse au massacre, laissant nombre de ses Gardes Rouges derrière lui.
Par miracle, Kehrma était tombé dans la rivière pendant la débâcle. Il s’était laissé dériver accroché à un morceau de tronc jusqu’à un îlot de joncs. Il était resté tapi là pendant deux jours, à mâcher de l’écorce et boire l’eau de la rivière, évitant de penser à ce qui se passait en amont.
La troisième nuit, la lueur des feux avait disparue. Il avait encore attendu une journée complète, et c’est au crépuscule du quatrième jour qu’il avait quitté son refuge. Maintenant, il rampait, trempé et affamé, parmi les cadavres. Il voulait revoir Karian une dernière fois. La lune était haute, il erra toute la nuit et ne découvrit son ancien maître qu’à l’aube. Epuisé, il s’agenouilla devant lui.
Le vieux guerrier reposait sur le dos, les traits sereins. Les corbeaux avaient épargné son corps, alors que partout autour s’éparpillaient les lambeaux des autres victimes. Kehrma le souleva avec peine, et le porta jusqu’au sommet d’une des collines. Il dégrafa le fourreau d’Ursa des épaules de son maître et l’attacha autour des siennes. Puis il l’ajusta avant de glisser la lourde hache de guerre dedans. Puis il retira un à un les anneaux de fer, symboles des adversaires que Karian avait terrassés, de l’index gauche et prit le sceau de Tempus de Karian.
Rassemblant quelques fagots, il érigea un foyer funéraire, comme le lui avait enseigner les prêtres et son maître. Il sorti l’étoupe et le briquet qu’il avait constamment sur lui, regarda une dernière fois son maître, fit jouer le silex et bientôt une âpre fumée s’envola, conduisant l’âme du vieux guerrier vers la demeure de Tempus, Dieu de la Guerre qui avait décidé qu’il était temps pour son serviteur de le rejoindre.
Kehrma regarda le brasier, les larmes roulant sur ses joues sales. Puis il tourna les talons et pris la direction de la côte.*



*Une année passa. Il cherchait toujours le guerrier au lion dans le pays ravagé par la guerre civile et l’invasion d’Amn. Il ne tirait sa subsistance que des combats qu’il pouvait mener. Il lui arrivait pendant quelques fragments de seconde de se voir en action. Il ne contrôlait plus son corps, mais celui-ci bougeait de lui-même. Puis il reprenait conscience, souvent pour trouver son adversaire mort à ses pieds et sentir l’attaque suivante. On l’engageait pour la défense de convois qui l’emmenaient toujours plus au nord. On parlait là-bas d’un temple de Tempus, et aussi d’un guerrier à la crinière de lion…*

Luskan.

Le temple de Tempus était calme. Seuls les crépitements des torches troublaient le silence. Kehrma trouvait souvent refuge ici. La grande prêtresse Klah Mgala le laissait dans sa méditation.
Soudain, les pavés tintèrent des pas de bottes métalliques. Le Grand Guerroyeur Eriken approchait. Il avait offert refuge à Kehrma dans l’enceinte du temple, après une brève entrevue où les deux hommes s’étaient reconnus des valeurs communes, celles de la connaissance du combat et de ses séquelles, celles de deux êtres qui laissaient souvent leur destin aux mains des armes et à la décision du Dieu de la Guerre. Eriken avait suggéré à Kehrma de poursuivre son entraînement, afin de trouver sa propre place.
Chaque matin, qu’il était au temple, Kehrma passait une heure en méditation, puis le reste de la matinée en salle d’arme, avec d’autres soldats et prêtres du clergé. Il n’était pas le seul à manier la grande hache de guerre, et il se rendit vite compte que nombre de ses adversaires pouvaient lui apprendre de nouvelles séquences de combat. Il se faisait de mieux en mieux au poids et à la balance d’Ursa. Pendant les entraînements, la lame ronronnait. Elle ne s’animait pas comme il lui semblait qu’elle le faisait en combat réel.
Intrigué par cette idée, Kehrma se décida à explorer les alentours de la ville. On lui avait parlé de troubles dû à des non-morts près du cimetière. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver de quoi il en retournait. A peine franchie le lourd portail de bois, il fut agressé par des cadavres sui émergeaient de la terre meuble. Il parcourut le cimetière taillant et tranchant, le sifflement des ailes de la hache aux oreilles.
Puis il entendit des bruits de chaînes depuis une crypte. Descendant dans les entrailles, il mena un combat éprouvant contre des squelettes animés et armés eux aussi de haches. Alors qu’il bataillait, il apercevait les griffes d’Ursa luire faiblement chaque fois qu’il réussissait à fracasser les côtes ou les membres d’os.
Sa petite visite ne fut pas dépourvue de compensations, car la crypte cachaient plusieurs coffres dont certains contenaient des joyaux. Il découvrit même un superbe harnois qui lui convint parfaitement en taille. A son retour, il croisa le Guerroyeur. Encourageant sa fougue, ce dernier lui fit cadeau d’un anneau. Son rubis flamboyant donnait un regain d’énergie à Kehrma à chaque fois qu’il le regardait.

Alors qu’il traversait entrait chez le mage de la ville, Kehrma rencontra un baladin. Après une brève discussion, le barde – qui se nommait Batista Di Angelo – se trouva fort intrigué par l’engravure d’Ursa. Il dit à Kehrma qu’il serait intéressé par faire des recherches sur la hache. Il trouvait inhabituel que les griffes s’éclairent, et voulait se rendre à la bibliothèque de Mirabar pour consulter des ouvrages de légendes.

Révélations.

Le combat faisait rage dans le palais noyé.
L'humidité suintait des murs et rendait les dalles de la salle centrale glissante. Les guerriers qui accompagnaient la "comtesse" ne semblaient pas être affectés, mais Kehrma risquait de tomber à chaque instant avec ses lourdes bottes bardées d'acier.

Le sourire aux lèvres, il écoutait le sifflement d'Ursa. Les griffes et les crocs de l'ours stylisé brillaient dans la pénombre et semblaient déchirer les chairs.

Kehrma venait de vider les coffres. Il ne courait pas après l'or et les richesses, mais cela lui permettrait de payer les cours aux temples. Ses maîtres d'armes ne lâchaient pas facilement leurs bottes. Néanmoins, Kehrma sentait que l'influence de la grande hache n'était plus aussi puissante. Il l'avait mieux ressentie quand il avait franchi la lisière de la forêt, mais maintenant qu'il s'habituait au combat contre ces guerriers dépenaillés, la grande hache semblait lui transmettre sa lassitude.
Un dernier coup dans l'épaule de la "comtesse", elle s'écroula. Essuyant sa lame sur le cadavre, Kehrma pris le chemin de la sortie. Tempus devait être content, mais cela ne suffisait pas à Ursa. le challenge était trop facile.

De retour en ville, et après avoir échangé ses quelques trésors contre monnaie sonnante et trébuchante, Kehrma rencontra un maître nain. Il se nommait Gulinus Brise'Crâne.
Pour la première fois depuis Batista, Kehrma trouva quelqu'un qui pouvait le comprendre. le Sergent nain lui expliqua que ses sensations venaient de l'arme qui tentait d'établir un lien avec lui. Après une longue discussion explicative, Kehrma décida de faire comme le Nain et de chercher solitude pour mieux comprendre et entendre Ursa. Il fit quelques préparatifs au Temple, médita une dernière fois devant la statue de Tempus et se rendit au nord, cherchant des contrées à même de lui apporter combats et réponses.

*Alors qu'ils revenaient d'une promenade autour des remparts de Padhiver, Kehrma et son ami baladin Batista di Angelo se trouvèrent nez à nez avec un rassemblement d'aventuriers pour le moins bigarrés. L'un deux recrutait sembla-t-il des hommes et femmes d'armes pour monter une expédition punitive contre la Comtesse des marais sombres de Luskan, qui avait mystérieusement disparue. L'homme monté sur un cheval blanc disait savoir où elle avait élu domaine. A ses côtés un autre cavalier tout de noir vêtu parlait sans arrêt de "pièges".
Le groupe d'aventuriers se forma et parti. Kehrma sentait palpiter Ursa dans sa main. L'appel du combat se faisait de plus en plus fort.

Après tout, se dit-il, c'est une petite guerre. celà plaira à Tempus !

Le chemin vers la nouveau domaine de la noire comtesse les menait toujours plus à l'Est, et était semé d'embûches. Bandits, orcs et gobelins (dont certains shamans aux forts pouvoirs) elfes noirs... la troupe avait du mal à avancer, et Kehrma devait faire montre d'humilité : il était loin de valoir ses compagnons d'armes. Alors qu'il essuyait rudes coups et sorts perfides faisant tourner la grnade hache autour de lui, les griffes sanglantes et le grondement aux oreilles, certains de ses acolytes ne semblaient même pas être égratignés.

Au détour d'un ruisseau dans les collines, une troupe plus nombreuse s'en prit aux aventuriers. Malgré un vaillant combat aux premières lignes, Ursa sifflant de joie à ses oreilles, les griffes et crocs brillants comme des rubis, Kehrma tomba, broyé part un sort faisant apparaître un serpent de terre géant.
Il se réveilla en sursaut dans un temple. Les soins apportés à toute la troupe prirent une bonne partie de la nuit. Kehrma apprit par la suite que le Baladin l’avait transporté sur ses épaules malgré la différence de poids.

L’aube se leva enfin. Les aventuriers fraîchement reposé reprirent leur chemin vers l’Est. Mais l’entrée des mines s’était effondrée. Après un bref conciliabule, ils entreprirent des recherches qui les amenèrent à l’entrée d’une caverne. Accueillis dès le passage par une horde hétéroclite de gobelins, orcs et autres goblours, les aventuriers bataillèrent dans des galeries avant de finalement trouver un passage férocement gardé. Les échanges furent brefs et sanglant. Encore une fois, Kehrma succomba de nouveau sous le nombre. Et de nouveau Batista le remis partiellement sur pieds grâce aux quelques potions qui lui restaient. Sonné mais ne voulant pas être un trop grand fardeau pour le reste du groupe, Kehrma décida de rester en arrière. Les aventuriers s’engouffrèrent dans une série de galeries très étroites et gardées par des arachnides gigantesques.
Après de nombreux détours, ils débouchèrent sur une étrange caverne au plafond soutenu par six pylônes gravés, dominée par un dragon sculpté et menaçant. Sur le sol de cette caverne, les aventuriers découvrirent trois choses : un étrange dallage de runes, un cadavre presque nu et en état de putréfaction avancé et un grimoire. Le grimoire fit l’objet d’une querelle d’écoliers entre les mages pour finalement se révélé être vide. Il ne contenait aucune magie, aucune écriture sympathique, et noter des incantations dessus ne changeait pas l’état des choses. Le barbare Arkenn semblait prendre les choses en main. Il décida les autres membres à se poster sur les runes, sans effet.
Finalement, une Illusionniste du nom d’Ivviss décela le stratagème. Le fond de la caverne n’était qu’illusion.
Le mage noir Rododindron fit œuvre de courage, pour une fois, et tenta de traverser l’illusion. Il faillit tomber dans une fosse béante. La sortie était proche. Après de nombreuses palabres contradictoires, l’illusionniste Ivviss fut transformée en géant, mais bien qu’elle put traverser la fosse, le plafond s’effondra sur elle et elle s’évanouit.
Arkenn sauta d’un bond au dessus de l’obstacle sans fond. Gêné par les gravas, il dut se rétablir. Enfin, un pont de fortune fut posé, une corde garde fou précaire tendue par Arkenn et Kehrma pour aider les plus sujets au vertige, et la troupe traversa la fosse pour pénétrer dans une forteresse souterraine…

L'éveil.

Kehrma erra un long moment à l’Est de Padhiver. Il ne voyait plus personne, mais il ne se sentait pas seul. Il était entouré d’un murmure doux comme une cascade de printemps. Il fit un détour par le nord et traversa forêts et colline. Parfois, il se réveillait en pleine nuit, seul au milieu d’un bois, se demandant même où il avait laissé son campement. Il lui semblait que son environnement était sans arrêt hostile. Et seuls ses doigts sur le manche d’Ursa le rassuraient. Les loups, gobelins et ours rencontrés ne le tourmentaient pas outre mesure, les griffes et les crocs d’Ursa tranchant allègrement dans leurs chairs. Il lui fallait entendre le grondement de la hache. Elle grognait de plaisir à chaque coup, affirmant sa force, leur force. Kehrma se laissait emporté par le tourbillon d’éclair et de rubis. Son bras partait de droit et de gauche. Un adversaire à peine touché, il balançait de l’autre côté et un nouveau tombait. Il s’aventurait même à fermer les yeux. D’abord sur le dernier coup, puis sur le dernier assaillant, enfin l’avant dernier. Toujours, il sentait les lames entrer en contact avec la chair. Toujours, il entendait le grondement. Et puis tout s’arrêtait. Il ouvrait les yeux, et regardait essoufflé le dernier assaillant gisant à ses pieds.

Un après-midi pluvieux, la main de Kehrma se porta machinalement sur le manche d’Ursa. Il entendit un feulement et suivi la danse de l’ombre qui se jetait sur lui et de l’arc de lumière de la hache qui s’interposait. La panthère s’écrasa sur lui, la gueule près de son épaule, un gargouillis sanglant s’échappant de sa gorge. Kehrma batailla pour s’extraire de sous le fauve, et regarda la blessure infligée. Ursa était plantée dans le thorax de la bête. Il la retourna et prit le manche de la grande hache. Il ressentit un picotement le long de son bras, et un frisson parcourut son échine. Un léger grondement emplit l’air alors qu’il libérait la hache.

dis nous quand tu es prêt

[edit]

BOn, je laisse tomber pour l'instant le projet MDA ou champion divin.
Si celà ne dérange pas le staff, je compte garder un espèce de lien mystique avec mon arme, sans pour lui donner plus d'importance que celà. Après tout, guerrier-MDA sans élèves c'est loin d'être évidnet à jouer ^^.

On peut envisager une évolution plus tard.
[/edit]

accordé ^^

je classe en attendant

Juste rajouter une précision, l'arme de prédilection de Tempus est la hache d'arme, donc un champion divin devrait utiliser l'arme de prédilection de son dieu.

[Perso en pause, reparti sous des cieux plus chauds]