Chroniques d'Outre Terre ou l'ordre par le chaos!

Chapitre II:

A l'aube d'une nouvelle ère.

Dans les ombres éternelles d'har'oloth, chaque pièce était à sa place. L'ascension avait commencé depuis la glorieuse sortie de Tier Breche du premier fils, mais elle ne devait à présent plus s'arrêter.
L'ilharess Jhulae Ol'Draeth damait les pions, se fondait avec délice dans ses plans machiavéliques, embrassant les toiles de la Quarvalsharess, léchant son pouvoir avec volupté.
Le silence de la maison régnante ne faisait que s'alourdir ; les fils de la toiles se tissaient lentement, Del'Ragon ne faisait plus peur à Ol'Draeth depuis bien longtemps...

Une quinte de toux roque lui arracha encore du sang, mais ses lèvres noircies s'étirèrent en un sourire malsain malgré cette douleur qui lui rongeait les entrailles. Depuis sa chambre, placée au plus haut du stalactite central de la qu'ellar, l'ilharess Jhulae apercevait la qu'ellar Del'Ragon.

Depuis trop longtemps, la maison régnante avait laissé s'endormir Menzoberranzan la grande, la cité de Lolth, celle dont l'aura devait faire trembler les mortels dans les longs couloirs ténébreux d'har'oloth, celle dont la seule évocation devait écraser coeurs et âmes dans l'étau de la terreur... Et depuis l'assassinat de l'Ulathtallar Aeodr'yn, Del'Ragon s'était endormie sur elle-même... l'ilharess Saniatyl qui ne s'essayait plus à aucune apparition.... la Ssin'd'aerthe disparue... même si, elle, Jhulae, savait qu'elle était à présent bel et bien morte...

Insulte ! Sacrilège ! Faiblesse pitoyable ! Et les autres qu'ellaren qui s'étaient laissées endormir elles aussi ?! Très bien, oui, elles s'y étaient laissées prendre... et Ol'Draeth avait grimpé en sautant des échelons. Maintenant Menzoberranzan se réveillait de son long sommeil et réclamait du sang, des murmures insidieux s'en échappaient et tous tremblaient de peur et d'excitation... on raconte partout à mot couvert que la Quarvalsharess a accordé à Ol'Draeth le pouvoir de définitivement écraser Del'Ragon...

Un rire hystérique résonna dans la qu'ellar Ol'Draeth, c'était celui de Jhulae. A l'aube de la consécration, la Quarvalsharess l'avait mise au fait de ses plans prévus de longue date... omnisciente, toute puissante, Lolth jouait sur sa grande toile.

Elle avait aidé Jhulae à faire de sa qu'ellar un pilier essentiel de sa cité, elle avait aidé Jhulae à résister à l'assassinat orchestré par sa fille, Kirae, et à tuer cette dernière, et elle avait condamné Jhulae à mourir maudite et empoisonnée dans les plus atroces souffrances, rongée de l'intérieur... Et puis... elle l'avait guidée...

Ol'Draeth n'avait plus de yathtallar... Pour assurer son emprise définitive sur Menzoberranzan et écraser Del'Ragon il lui fallait le pouvoir de l'agonie de Jhulae et une yathtallar suffisamment puissante pour la focaliser sur la maison régnante et pour devenir la nouvelle ilharess. Qui ? Une haine sans pareil pour la qu'ellar Del'Ragon... Qui ? Une foi sans faille, une cruauté sans commune mesure... Qui ? Le pouvoir de la terreur, la terreur de la Quarvalsharess, son unique plaisir, sa seule volonté...
Ulthtallar Aeodr'yn Xo'Thar... Yathtallar Aeodr'yn Ol'Draeth... Lolth avait jubilé, sa fille Jhulae avec elle. Oh quelle malice, oh quelle cruauté, oh quelle clairvoyance... L'elferune n'était pas perdue, Del'Ragon n'était pas préférée, Aeodr'yn avait l'ultime privilège de revivre pour servir encore... c'était elle, Jhulae, qui allait bientôt mourir...

Chaque pièce était à sa place, oui, l'ilharess Ol'Draeth avait ramené Aeodr'yn d'entre les morts. Sa souffrance bientôt se murait en jouissance, et sa mort en extase. Elle était devenue un outil choisi, et rejoindrait sous peu sa place aux côtés de sa mère dans les Abysses.

L'éclat d'un rire sinistre résonna encore, se répercutant dans la caverne de Menzoberranzan... se faisant échos de celui que bientôt Lolth aurait au nez de Del'Ragon mourante.

L'avènement d'une nouvelle ère...

Chapitre III:

L'avènement d'une nouvelle ère...

Nightdown a écrit:

Les portes de la chapelle de la qu'ellar Ol'Draeth se refermèrent enfin, le silence s'était installé, pesant, glacial, mais les visages des jalilen avides de sang étaient tous animés d'une sombre satisfaction...

Un jaluk venait d'entrer, libre, épaules et regard bas, résigné à affronter son devoir envers la Quarvalsharess, résigné à perdre là la vie. Sur cet autel dressé à la verticale au coeur même de la salle de prières, il fut attaché solidement par une yathrin qui ne lui adressa pas un mot, pas un regard, ne lui accordant pas même son mépris...

Autour de lui, les froissements de tissus fins, de soies sans prix, aux couleurs de la sombre mère, des yathrinen, et l'ilharess, qui ne le quittaient plus des yeux, qui attendaient patiemment que le doute commence à s'immiscer dans son âme déjà damnée. Ses yeux se levèrent lentement, cherchant un point d'attache, peut-être une trace, un espoir, mais ils se posèrent sur cette saisissante beauté de pierre aux traits fins et figés, penchée sur lui, pauvre haire. Les lèvres de la statue étaient entrouvertes, comme attendant quelque chose, et légèrement recourbées en un rictus satisfait et cruel, ses deux globes oculaires semblant fixer le mâle de leur vide oppressant.

Il leva les yeux encore, mais en se détachant un peu de ce visage, c'est autre chose qui enserra subitement son coeur... l'effroi provoqué par la présence de ces huit pattes d'arachnide qui émergeaient du dos de la statue, la maintenant au mur. Il n'émit plus aucun son, comme si le froid dans son coeur avait à jamais figé ses cordes vocales... ses lèvres tremblent, peut-être en ce qui aurait pu être un dernier murmure, une dernière prière...

L'ilharess Jhulae Ol'Draeth s'était déjà avancée, dans sa robe cérémonielle, un rictus sinistre aux lèvres, reflet de celui de la statue, ses gestes sont lents, fluides, caressants, comme ceux d'une danseuse. Se mouvant au son d'une sourde mélodie, cette grâce envoûtante prenait peu à peu une toute autre mesure, car du cercle assemblé autours de cette sinistre scène, un choeur sombre s'élevait en un appel ténébreux vers la toile de la Quarvalsharess, un chant qu'aucune âme n'aurait jamais voulu se voir dédier

Toi notre Mère, notre Reine, notre Déesse, entend notre appelle. Que les ténèbres enivrantes de Ta toile se tissent au dessus de cette chapelle. Ecoute nos prières, jouit de notre dévotion, pour Ton délice, pour Ta gloire, en Ton nom, coule le sang, soient tranchées les chairs, que la terreur les coeurs enserre...

Et la litanie se répéta, gagna en amplitude, faisant échos à l'effroi, au sadisme, à la malice, ressurgissant de chacun de ces coeurs que l'on dit noirs, résonnant dans chacune des voix des yathrinen, passant les murs pour se faire entendre dans la qu'ellar Ol'Draeth, gelant les âmes qui s'y trouvaient.
Se saisissant d'une dague au fil acéré dont la lame noire était sculptée et torturée, l'ilharess continuait de psalmodier.

Par le pouvoir de notre Mère, Que cette lame puisse transpercer la chair. Lame de mort que ton pouvoir soit révélé, Chanteuse de ténèbres à présent soit réveillée.

Une fine aura vint alors lécher la lame, faisant naître une jubilation malsaine chez l'ilharess et dans le choeur de prières, entrainant les pas léger de Jhulae, qui se mit à glisser autour du jaluk, caressante... Mais elle trancha lentement dans chacun des membres à côté desquels elle passa, faisant surgir des flots de sang sur la peau noire, qu'ils léchèrent, s'écoulant sans vouloir se tarir, pour venir remplir un sombre calice aux décors arachnides, incrusté de pierres écarlates polies.
La danse cessa, l'ilharess était de nouveau face au jaluk, un sourire fielleux aux lèvres, et, levant la dague, elle lui grava le symbole de la Quarvalsharess sur le torse, dont les perceptions troublées lui firent brutalement articuler un cri de douleur.

Et le sang s'échappa inéluctablement avec la vie du jaluk, et alors que cette vie touchait à son terme, vidée de son précieux liquide, que le souffle commençait à lui manquer, l'ilharess, avec un immense sourire, vint lui trancher la gorge pour lui arracher quelques derniers gargouillis.

Jhulae reposa la dague sur un second autel, horizontal, lui, et se saisit du calice dégoulinant de sang. Elle le lèva à bout de bras, dans un élan d'hystérie, et d'une voix chevrotante de fanatisme, entama une prière répercutée par le choeur sinistre des yathrinen.

A ultrine Quarvalsharess, ilhar d'lil ilythiirin... que Tes ténèbres bienfaitrices se baignent dans ce sang, qu'il s'imprègne de leur noirceur pour enfin être purifié, reflet sombre de Ta suprême volonté !

Une yathrin sortit des rangs et apporta sur un support en toile en métal forgé, un énorme diamant dont les facettes parfaitement taillées reflètaient chaque flammèche sinistre des pupilles écarlates des ilythiirin, chaque trace de magie parcourant les murs et les statues de la salle, et un coffret ouvert sur un morceau de chair noircie... un coeur.

L'ilharess se saisit du diamant et le prit par sa base pointue, le maintenant à la vue de toutes un instant, avant de le tenir au dessus du calice.

A ultrine Quarvalsharess... en cette heure glorieuse Tes filles Te conjurent de les embrasser de Ta puissance et d'ouvrir grand Ta toile, pour que revienne, pour Ta plus grande gloire, celle qui, comme nous, n'a jamais vécu que pour accomplir Ta volonté.

Sublime Mère, Noire Tisseuse de Ténèbres, ô Suprême Déesse... s'effritent les espoirs de nos ennemis, souffle la terreur dans les âmes de ceux qui osent se dresser contre la Grandeur de Ta cité, car en ce sombre cycle Aeodr'yn va renaître.

La frénésie monta, les prières s'élevèrent avec toute leur dévotion, portées par un choeur de yathrinen aussi zélées que leur ilharess.

Ultrine Quarvalsharess, Ol'Draeth en appelle à Ton énergie sans limites ! Donne à Tes filles le pouvoir de Te servir, et de ramener à la vie leur soeur dans leur éternel besoin de mener à bien Tes noirs desseins !

Comme répondant soudainement à l'appel, le diamant se ternit, noircit entre les doigts de l'ilharess, et s'effrita enfin, tombant en poussières dans le calice plein de sang. Jubilant, Jhulae prit le calice en mains et tressaillit à son seul contact, le portant à ses lèvres pour se repaître d'une gorgée de ce sang avant de verser le reste sur le coeur brûlé qui l'absorba dans sa totalité.

Parcourue de spasmes, un sourire pervers vissé aux lèvres, l'ilharess joignit les mains et servit de conducteur à la puissance de la Quarvalsharess, des flots de vie furent arrachés à chaque yathrin, se mêlant à l'énergie divine, se matérialisant autour du coeur qui s'élèva lentement, reprenant de cette couleur si familière, ce rouge sang... l'énergie devint son extension, devint sang, os, organe, chair... un corps féminin renaquit par et au travers cette puissance.

Reposant le calice vide et levant les bras vers la voûte de la chapelle, l'ilharess s'écria avec ferveur: Lolth ultrine ! Quarvalsharess tlu malla !, immédiatement reprise par le choeur noir dont le cri sinistre résonna dans toute la qu'ellar Ol'Draeth.

Aeodr'yn Xo'Thar rouvrit les yeux sur har'oloth, et sa première vision fut un visage de jalil mangé par une satisfaction malsaine, parfait reflet de la statue de la Quarvalsharess qui la dominait...

L'âme damnée d'ÆoÐr'ÿn Xo'Thar parcourrait depuis trop longtemps les Abysses, trop longtemps pour l'ancienne Ulathtallar de la Cité de la Reine Araignée. Elle était morte pour la gloire de sa déesse mais ses prières n'avaient point suffit ce jour là pour l'épargner, malgré la quantité de sang ayant coulé ce jour là sur les marches d'Arach-Tinilith... c'était bien là, la conséquence de s'être élevée seule face à la maison régnante.

Dans sa mémoire, un nom en lettre de sang, Saniatyl Del'Ragon... sale rothé plus apte à faire goûté sa chair aux mâles plutôt que de servir la toute puissante Déesse, qui la craignait réellement? Pourquoi son corps était encore animé?

Devant elle, au fin fond des Abysses, sur une toile sombre finement tissée, s'élevait l'avatar de la Quarvalsharess, autour d'elle des millions d'âmes comme celle d'ÆoÐr'ÿn gravitaient pour une éternité de servitude. La Déesse ouvrit ses yeux lentement puis plongea alors son regard perforant et infini sur celle qui était morte en ayant fait régner le chaos dans le quartier académique de Menzoberranzan.

Les voluptes noirâtres de l'âme damné cessèrent de se mouvoir, comme figé de terreur ou de contemplation. Seul résidait un lointain son des tortures éternelles d'une multitude de driders parcourant la toile Abyssale.

L'esprit de yathrin décédée fût une nouvelle fois saisis d'une vision, son retour sur le plan terrestre, son retour dans la cité, son sang coulant dans ses veines et celui de ses adversaires s'étalant sur le sol, le visage malfaisant de la Yathtallar Ol'Draeth lui apparut alors qu'un flot rouge pourpre d'énergie se dégagea d'une des pattes de la Quarvalsharess, noyant alors l'âme qui se dissipait peu à peu du plan Abyssal. Avant que celle ci soit complètement absorbée, un rire malsain et hystérique emplit le crâne et figea les ténèbres en cet instant.

Quand ÆoÐr'ÿn Xo'Thar ouvrit les yeux de son enveloppe charnelle, le même visage esquissant le même sourire que dans sa vision de dessinait. Les odeurs de la pièce venait une à une, celle du sang l'emportant sur les autres. Son corps était maintenu debout par le même flot d'énergie négative que celui qui l'avait renvoyé de la Toile d'où elle gravitait encore quelques minutes avant. Une jeune yathrin sans doute nouvellement entrée à l'académie vint à vêtir le corps encore nu de l'ancienne Ulathtallar d'une tenue cérémoniale. Une main tuméfiée aux doigts osseux attrapa la blanche chevelure de la drow la soulevant d'une force dont nul ne serait donné l'origine forçant alors ses yeux à être soumis au regard accusateur et despotique de la revenante. Avant même que sa dague soit tirée de sa manche, le corps de la jeune yathrin rendit son dernier souffle dans un spasme silencieux, elle s'effondra comme une masse alors que les mêmes doigts osseux qui l’avaient saisi glissaient de ses orbites oculaires. Son sang vint se joindre à celui du jaluk sous les pieds d'ÆoÐr'ÿn Xo'Thar, en tombant, la femelle sacrifiée découvrit une partie de sa peau ornant un tatouage représentant une main, celle de Kiaransalee...

Le silence règnait autour des deux yathrin, elles venaient de débuter un long dialogue sur le proche avenir de la Qu'ellar Ol'Draeth, les rires hystériques emplis d'un gloussement malsain furent troublés par l'irruption d'une jeune femelle venu apporter des offrandes dans un moment visiblement mal choisis... ce qui lui value un allé simple pour les Abysses.

L'Ilharess Ol'Draeth ainsi qu'ÆoÐr'ÿn étaient exténuées, elles furent conduite chacune dans leurs appartements respectif. La ressucitée s'allongea sur la grande couche luxueuse qu'il lui avait été préparé, elle pria une dernière fois avant de refermer les yeux pour dormir cette fois...

Krystarn Ol'Draeth a écrit:

Krystarn Ol'Dreath était présente le jour de la cérémonie de résurrection de Aeordryn. Elle participa à quelques prières car la ilharess lui avait ordonner. Elle ne put néanmoins n'avoir que de sombres pensées à la résurection de celle qui seraient sa pire ennemie dans la ville de la reine araignée...mais pas qu'au sein de la ville au sein de sa maison même...Elle allait devoir agir tôt ou tard, mais pour le moment elle resterait tapie à prier Lloth pour ne pas contredire la mission .

ÆoÐr'ÿn Xo'Thar devenu nouvellement Ol'Draeth se remettait peu à peu et avait rapidement ses aises à ordonner et célébrer les messes pour la Quarvalsharess... de ses prières entonnaient ouvertement la haine qu'elle affichait envers celle qui lui avait oté la vie et qui ridiculisait la Cité de la Reine Araignée... Saniatyl Del'Ragon, vile créature plus proche de la nature elfique que du sang pur et la race parfaite que les drows sont!

Elle avait envoyé quelques wänre à la recherche du corps de l'ancien présent que lui avait fait la matronne mère de la maison Xo'Thar de Ched Nasad, Ssin'urn. Elle fut l'ombre d'ÆoÐr'ÿn pendant tout son règne à Arach-Tinilith et elle aussi était tombé ce jour là. Une nouvelle maison... déjà se penchaient sur la ressucitée des regards jaloux, elle n'en doutait pas les complots devaient déjà parcourrir les murs de la troisième maison. Il était temps de s'offrir à nouveau une protection des plus sûres, ainsi, dans la chapelle de la qu'ellar Ol'Draeth, tout se mettait à nouveau en place pour un rituel de retour d'outre tombe.

Le corps fut enfin retrouvé par un des wänre, il reçu en récompence le droit de poursuivre sa vie d'esclave en commençant par acheminer un courrier à la Qu'ellar Xo'Thar de Ched Nasad afin que l'ilharess sache, sache que sa fille était de retour pour la grande prophétie familiale.

Les pièces du puzzle se formaient, bientôt, dans les ruelles de Menzoberranzan, le sang se déversera à nouveau...

Chapitre IV :

Une renaissance ...

Le corps, putrefié et a moitié decomposé, avait été identifié grâce au tatouage d'araignée qu'elle avait sur une partie de son dos encore intacte.

Allongée, nue ... Un esclave humain pendu par les pieds au dessus de son corps. Il était terrorisé ... Les lithanies, les prières et les chants en l'honneur de la Quarvalsharess résonnaient dans son Temple.

ÆoÐr'ÿn, après une intense prière à la Toute Puissante Déesse, entra en transe jusqu'à irradier d'énergie négative. Une fois ceci fait, la Prêtresse s'approcha de l'esclave et après lui avoir devoilé son visage, elle l'égorga sans menagement, laissant la pluie de sang atterire sur le corps de la Velguk à terre.

Son corps ... Qui reclamait du sang ... Celui ci fut absorbé rapidement. Puis ÆoÐr'ÿn canalsa le reste du liquide rouge et tiède de l'esclave dans une gemme qu'elle explosa ensuite en poussière dans tout le Temple, volant un brin de vie à toutes les personnes présentes pour la cérémonie.

C'est alors qu'elle reprit vie. Le corps cambré, le buste à moitié redressé avant de retomber au sol dans une inspiration rauque, longue et bruyante. Ssin'Urn regarda autour d'elle puis fixa l'esclave mort au dessus. Son corps putrefié semblant absorber la flaque rougâtre au sol.
Son regard se posa ensuite sur le bas de la robe de sa Jabress et dans un ultime effort se mit à genoux, silencieuse comme à son habitude. Elle était de retour et elle ferai ce qu'il faut pour la Gloire de la Quarvalsharess et l'ascension de sa Jabress.

Ensuite on ramena ÆoÐr'ÿn dans la salle de la maison Xo'Thar, Ssin'Urn, toujours nue, allongée aux pieds de la Prêtresse, les mains bien en evidence. Elle connaissait la paranoïa de sa Jabress.

Ses plaies se refermeront dans les jours d'après, la pièce étant vide de gardes. Les deux drows se reposant, priant leur Déesse entourées d'araignées.

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Cela faisait plusieurs jours que les deux elfes noires étaient dans cette pièce vide de monde.
Ssin'Urn en profitait pour cicatriser et retrouver un tant soit peu son corps d'antan, tandis qu'ÆoÐr'ÿn priait et ne dormait que d'un oeil. Le côté paranoïaque de sa Jabress derangeait un peu la Velguk mais elle s'y accomodait sans rien dire. Elle était toujours nue et sans arme, le froid de la pierre lui permettait d'oublier la douleur de ses plaies.

Elle restait allongée ou assise la plupart du temps, et lorsqu'elle se levait s'était pour se mouvoir dans les ombres ... Ses ombres ... Un entrainement quotidien qu'il allait falloire qu'elle reprenne sans menagement et qu'importe la douleur. Elle etait morte une fois pour la Quarvalsharess et ÆoÐr'ÿn ... Elle était prête à recommencer mais pas sans se battre.

Ainsi, dans les ombres, elle murmurait des prières, guettant les coins sombre et la porte avant de venir se placer à terre, à côté de sa Jabress pour continuer à guerir de ses blessures mortuaire.

Le corps de la Velguk était allongée là, inerte.

les miasmes qui s'élevaient de ses cavités emplissaient le temple d'un fumet funeste.

Le retour à la vie allait monopoliser une grande quantité d'énergie. Un gant rituel en forme d'araignée, me servait à lacérer ma chair des inscriptions rituelles inspirée par l'errdegahr.

C'est le corps ruisselant encore que je me tenais face à la Velguk gisante. La cérémonie débuta.
Les résonnances magiques me projetérent dans une transe frénétique. Les spasmes violents qui agitaient mon corps déchiraient les plaies de mes scarifications. Instinctivement mes mains formaient les signes rituels qui projetait une partie de l'essence de l'errdegahr dans le rituel dirigé par les yathrinen.

La piece pulsait d'une sombre intensité. J'entendais le murmure des ombres, les lithanies abyssales, les prieres dédiées à la quel'Valsharess, les tensions inconscientes. Tout tournoyait autour de moi, les sons, les couleurs et les odeurs se répondaient dans cette danse infernale qui me projetait inexorablement dans les tréfonds de mon âme sacrifiée.

Le cristal qui servait à la cérémonie se mit à exploser puisant nos énergies et les concentrant dans le corps inanimé de la Velguk.

un tressautement, un spasme, puis la poitrine qui se gonfle d'une vie nouvelle. La Velguk avait traversé les ombres de la mort, sont âme en restera à jamais transfigurée pour la gloire de Lolth.

je partis du temple, le corps ruisselant de sang et de sueur, tremblante encore des spasmes rituels. Je composais quelques signes, qui stoppérent l'hémorragie. il me fallait de la chair et du sang pour retrouver ce que j'avais perdu. Je déambulais dans les rues de menzoberrazan, aggripant le premier citoyen à ma portée.

Je restais là étendue sur le cadavre les lévres embrassant les plaies suintantes, déchirant par moment des tissus de chair. J'étais apaisée, dans les bras sanguignolants de mon amant.
Lovée dans cette charogne, je laissais l'errdegahr dévorer un peu plus encore mon âme.

Chapitre V :

La clef de la Qual'valsharess ...



Dans le feulement des mains qui ordonnaient aux troupes le silence funeste, les armées de Menzoberrazan stationnaient dans les galeries d’ombre terre aux portes de la cité Duergar.

Les souffles étaient maîtrisés. Les éclaireurs avaient signalé le départ des rivvin qui avaient eu l’audace de croire qu’ils pouvaient négocier avec la race supérieure. L’attente aura eu raison des résistances et des nerfs.

Telle l’araignée, l’armée avait tissée sa toile et attendait les vibrations des futures proies qui s’aventureraient.
Le rapport des premiers éclaireurs signalait le début d’une escorte duergar : des prêtresses, des mages et quelques guerriers entourant une caisse de bois sombre.

Quelques éclaireurs duergar franchirent les portes de leur cité, progressant jusqu’aux limites d’Ombre Terre, puis reconnaissant la sortie vers les marais. Des chuchotements, quelques pas pressés, puis, le silence.

Nous avions laissé les éclaireurs duergar s’assurer de la sécurité de la sortie. Le cliquetis des armures, le frottement des étoffes, le murmure rauque des guerriers commença alors à résonner dans les galeries.
Les mages duergar, comme les prêtresses, s’étaient entourés de toutes les protections magiques que leur permettaient leurs pitoyables connaissances de la toile.
Leur progression était observée, mesurée, anticipée.

Des mains qui s’agitent dans un souffle.

Les troupes duergar qui parviennent à un embranchement.
Des lèvres closes, et soudain, dans un grésillement magique, les mages de la Qual’valsharess déchirent les protections ridicules des arcanistes duergar.
Dans le même temps, invoquant des traits de soie collante, les galeries se recouvrirent en quelques secondes d’un réseau de toiles d’araignées, coupant net toute progression des troupes duergar, entravant les mouvements des guerriers, les incantation des prêtresses et des arcanistes.
Des centaines de petites araignées écarlates glissèrent sur les fils gluant, convergeant toutes vers les ridicules nains gris qui se débattaient dans leur linceul de soie.
Glissant entre les plaques d’armures , sous les étoffes, les araignées enfoncèrent leur aiguillon abdominale dans la chair épaisse des duergar, injectant leur venin paralysant.

Piqués de dizaines dards, la peau des nains commença à se couvrir de petites cloques violacées. Un râle tonitruant emplissait les galeries d’Ombre Terre.

Soudain, le silence.

Quelques soubresauts faisaient encore vibrer la toile. Les araignées commençaient déjà à pondre sous la peau de leur proie. Les fils furent sectionnés à divers endroits, d’autres araignées s’approchèrent pour confectionner des cocons autour des duergars.
L’armée de Menzoberrazan se chargea d’acheminer la prise jusqu’à la cité.

Quelques minutes après le départ des troupes de la Qual’Valsharess, le silence morbide résonnait à nouveau dans les galeries d’Ombre Terre.