- Citation :
Nom du compte joueur: jeterh
Nom du perso: Noizette
Race: Halfelin
Age: 17 ans
Alignement: Loyal neutre
Religion: Croit en Yondalla de part sa culture, mais non pratiquante.
classe(s): Magicien 25 (Elle est certes un peu jeune pour une magicienne, mais c'est cette jeunesse qui rend le personnage attachant à jouer. Cette magicienne sera par essence imparfaite.)
Arme de prédilection/domaines/école de magie: toutes
Trait de Caractère:
Vive, de nature ouverte et extravertie. Un peu tête en l'air elle est de nature gaffeuse.
Description physique:
1m15 et menue. Elle ne peut compter sur sa force. Son visage poupin est auréolé d'une chevelure couleur noisette. Pourtant son surnom ne vient pas de là, il date de sa prime jeunesse ou elle se cassa une incisive sur un morceau de coquille de noisette. Depuis, si elle ne fait pas d'effort, son élocution se voit affublée d'un zozotement.
La pluie cinglait par rafales la façade ouest du temple de Mirabar. Imperturbables, quelques gardes veillaient plus loin le long des remparts, fdaisant les cents pas à proximité des portes de la ville silencieuse. Alentours, les caniveaux entretenus qui bordaient les allées pavées étaient autant de ruisseaux qui évacuaient leur trop plein d’eau. Malgré la pénombre du soir, une petite silhouette emmitouflée dans un grand manteau bleu se faufilait dans le dédale des allées caillouteuses, serpentant à travers les maisons à conlombins. Portes et volets étaient clos, mais partout aux sommets de chaque bâtisse, des volutes de fumée s’échappaient des toits d'ardoises, qui sans briser le rideau de pluie, cherchaient vainement à rejoindre un ciel invisible. Les cheminées de Mirabar battaient leur plein en cette saison incertaine.
La démarche vive et pressée, l’ombre bleutée se dirigea vers une porte en bois à double vantail ornée de décorations rupestres. Elle courba l’échine pour se protéger de l’averse, et frappa à la lourde porte. S’entrouvrant dans un rai de lumière douce et jaune, le vantail s’effaça pour laisser place à une forme humaine voutée, découpée en ombre par la chaleur accueillante du clair intérieur.
- Entre ma petite, ordonna prestement l’hôte des lieus à l’attention de sa visiteuse, dépêches-toi, tu vas attraper mal.
La porte se referma derrière elle, et le bruit de la pluie reprit possession de la nuit tombante.
Comparée au dehors, la chaleur de la pièce était surprenante, les épais murs de pierre isolaient en effet parfaitement l’intérieur. Eté comme hiver, les maisons de Mirabar étaient réputées pour leur douceur de vivre.
Piron Fromonton vivait dans cette petite chaumière située à l’extrémité de la bourgade depuis de nombreuses années. Humble excentrique passionné de magie traditionnelle, il vivait désormais de manière solitaire. Veuf depuis peu, sa progéniture avait pour la plupart fuit la quiétude du pays pour parcourir le monde, ou simplement faire leur vie. Luskan et Padhiver attiraient en effet de plus en plus de jeunes en quête d’une vie plus trépidante, et surtout plus rémunératrice.
La pièce principale était de forme ronde, meublée sobrement. Après avoir rabattu dans son dos la capuche de son manteau, Noizette entreprit de délacer l’attache de son col. Sa chevelure chatain ou se mélaient des reflets roux reprit naturellement sa place, auréolant son visage fin et anguleux d’un air presque angélique. Le regard pétillant elle sourit, pensant silencieusement qu'avec cette longueur, il lui faudrait garder ses cheveux attachés.
- Grrrr, ze déteste cette satanée pluie !!!! Bonsoir Piron ! Ze ne suis pas trop en retard ?
- Bonsoir petite graine ! répondit le viel homme grisonnant, prenant des mains de son invitée le manteau bleu qu’il accrocha à une paterne prés de la porte d’entrée.
- Non ça va… poursuivit-il, je viens juste de terminer mon léger souper. Viens, suis-moi. J’ai quelque chose à te montrer.
Il la devança en sifflotant un air d’un autre temps et ils empruntèrent un court couloir, bas de plafond, qui desservait les pièces adjacentes. Au fond, il débouchèrent dans ce qui semblait être le bureau d’étude du mage. Loin de la vision du sempiternel alchimiste, l’antre du magicien se révélait surtout être un capharnaüm ou régnaient livres et parchemins dans un désordre poussiéreux. On se serait cru dans une vieille bibiothèque désoeuvrée. Certes certaines étagères étaient garnies de fioles de couleurs diverses, mais rien ne semblait indiquer qu’elles avaient été fabriquées sur place vu l’absence apparente de matériel de chimie.
Noizette semblait familière des lieus, elle alla se poster contre le grand bureau qui occupait le mur du fond. Lissant machinalement les pans de sa robe claire, elle se tenait dans l’expectative. Que lui voulait son maître ? Les images du passé défilèrent à sa mémoire.
En effet, elle avait quelques années auparavant accepté la proposition du vieux bonhomme : tenter de devenir son apprentie. Tenter, tel était le terme tant la difficulté était grande. Car si on peut apprendre à être un piètre bûcheron en tenant correctement une hache et en comprenant les méthodes de la coupe, il n’en était pas de même pour les arts des arcanes. De la compréhension des phénomènes physiques jusqu’à la manipulation des flux élémentaires, chaque aspect, chaque étape se révélait être une énigme insoluble. De plus, cette voie était des plus rares pour ces habitants du Nord de la côte des épées, et à fortiori pour une jeune halfeline. Mais elle semblait si prometteuse que Piron estima que l'on pouvait tenter une formation avancée.
Néanmoins, et malgré ses quatorze printemps, Noizette se lança corps et âme dans l’étude complexe des arcanes. Fort heureusement, à défaut d’être brillant, le vieux Piron s’avéra être un excellent professeur, la corrigeant à chaque erreur, sans jamais lui donner la réponse, simplement en la laissant sur la voie. Et si le véritable apprentissage durait en fait des années, son seul but était de la préparer à « pouvoir ». Selon Piron, pour la magie arcanique, on n’était pas désigné pour être apprenti, on devenait apprenti en apprenant.
Sur ces préceptes, Noizette travailla durement pendant des années, passant ses heures perdues à étudier. La journée, elle rendait des petits services ménagers ci et là, et le soir, elle se tuait les yeux sur des livres illisibles. Alors que quelques semaines auraient suffit à lui inculquer un ensemble de sortilèges simples, Piron s’attacha à ce qu’elle puisse aller au-delà d’un simple emmagasinage de formules.
C'était de notoriété publique. Il était facile pour bien des individus, et pour bien des vocations, d’apprendre des sorts simples tels que la résistance ou l’hébètement. Il était cependant bien plus difficile de les connaître en sachant comment ils fonctionnent réellement, en assemblant les composantes comme face à un jeu de casse-tête. Et à force de le reproduire, la complexité devenait évidence. Elle avait franchi ce pas, même si elle n’en était pas vraiment consciente. Lorsqu’elle s’entourait du sortilège de résistance, Noizette sentait et voyait mécaniquement les afflux répondre à sa demande, et elle commençait à entrevoir d’autres possibilités plus puissantes qui dérivaient de la formule de base. Elle savait également qu’il lui manquait encore beaucoup de briques pour édifier ces évolutions. Il y avait tant de parchemins chez Piron dont elle ne comprenait toujours pas ni le sens ni le fonctionnement.
Perdue dans ces pensées, elle regarda Piron se diriger vers un coffre de chêne clouté. Il en sorti un tas de babioles défraîchies, pour finalement extirper un grimoire aux allures d’antiquité. Il se retourna, et armé d’un sourire franc et sincère, il le donna solennellement à la jeune fille. Penaude, elle l’accepta cérémonieusement, comprenant dans un même temps que son entrée officielle dans le rang des arcanes venait de sonner, même si c’était au niveau le plus rudimentaire qui soit.
Le livre était poussiéreux. Noizette caressa légèrement le cuir vieilli et sombre, s’attardant un instant sur la boucle d’argent de la fermeture, que des années avaient déjà terni. Ses doigts légers laissaient paraître un frémissement d’excitation. Elle releva son visage fin, un sourire radieux aux lèvres.
- C’est vraiment pour moi ? demanda t elle les yeux illuminés, il a l’air si vieux !
Le viel Homme faisait les cent pas autour d’elle, soulevant un léger nuage de poussière à chaque demi-tour. Sa longue robe rouge formait dans son dos une sorte de cape qui descendait jusqu’au sol. Nul doute que c’était le seul balai qu’eu connu le plancher dans des temps récents.
- Oui… Tu es certes mon…Hum, ma première apprentie ! mais ce livre était prêt depuis quelques années.
- Merci Piron ! Ze suis si contente, y a même les pazes blanches pour que ze puisse faire mes essais.
Piron Fromonton caressa sa petite barbiche grise, il tira son fauteuil en direction du bureau, puis ajusta un coussin jaunâtre sur lequel il s’affala. Il tendit alors un doigt en direction de la chaise de bois.
-Assoie-toi, nous allons te faire recopier les sorts que tu as appris. Tiens, commençons par la lumière que tu maîtrises si bien désormais.
-Oh tu sais Piron, ze connais bien plus difficile désormais!
- Je sais Noizette, mais un peu d'humilité n'a jamais fait de mal, et saches que le sort le plus quelconque, le plus facile, peut avoir un jour une importance capitale. Voilà pourquoi nous laissons la puissance aux impétueux sorciers et nous concentrons nous sur le savoir.
S’exécutant, la jeune fille pris place. Elle rangea soigneusement ses cheveux noirs derrière ses oreilles, pris une plume qu’elle trempa dans l’encrier, puis commença à recopier sur le livre le parchemin que lui tendait son maître. Son écriture était lente mais appliquée, dans un style calligraphié presque parfait.
Criccccccc ! Le croassement animal rompit le silence. Un gros volatile à la peau lisse vint se percher maladroitement sur l’épaule de la jeune Halfeline.
- Eliathhh ! si tu me fais déraper, ze te crame les zailes d’un seul mot !
Sous ce regard courroucé, le pseudo-dragon émit un gloussement, replia ses ailes puis se coucha tant bien que mal au creux de son cou, cherchant à s’y lover comme un gros serpent. La jeune fille penchée en avant sous son poids tenta de le soulever de ses petits bras.
- Fais comme chez toi gros balourd ! dit-elle en reposant tant bien que mal au sol le reptile ailé, puis ajouta :
- Vas donc chasser des souris !
Le silence s’installa enfin. Eliath, désabusé de s’être fait ainsi refouler, alla se coucher boudeur dans un coin de la pièce. Alors, à la lumière des bougies, les deux ombres penchées sur le bureau purent enfin travailler jusque tard dans la nuit.
Au moment de se quitter une fois la tâche achevée, Noizette fixa Piron Fromonton, l’air implorant. Semblant hésiter, elle tenait contre elle le précieux livre de cuir bouilli.
- Pour les brandons de feu, ou même le mur de feu, vous ne voulez vraiment pas me les apprendre ?
Rien que le ton de la question laissait sous-entendre la réponse déjà acquise.
- Mais c’est quoi cette fixation que tu fais sur le feu depuis le début ? Il en est hors de question, tu apprendras ce que tu peux savoir par toi-même, je ne suis qu’un guide, rien de plus. Relis l’introduction du livre, et l’essence de la magie sera à la portée de ton vouloir, mais il faut beaucoup travailler, s’entraîner longuement, doucement. La magie ne se donne pas, elle se fait comprendre pour mieux se laisser apprendre. Si tu voulais manipuler la toile comme un cuisinier découpe un gigot, tu n'avais qu'à apprendre la sorcellerie!
- Bien… Quoique que fataliste, Noizette ne pouvait masquer sa déception.
- Ecoutes, poursuivit Piron, je vais faire une lettre de recommandation à l’un de mes éminents confrères. Tu devras te rendre à Luskan, il officie à l'Ordo Arcanum. Tu iras lui demander un peu d’aide de ma part, et surtout des conseils. Si tu manques d’argent, je te donnerai quelques pièces pour le transport.
- Luskan ? Chouette !!! z’y suis dézà allée quand z’étais petite ! Mercciiiiii Piron !!!
La fillette sauta au coup du petit bonhomme, manquant de le renverser.
- Hummmm ! Doucement petite graine ! Et surtout, méfies-toi et soit prudente ! Il existe des magies aux cœurs plus sombres que la nuit. D’ailleurs notre ordre n’est pas le seul épargné par la vilénie ! Luskan est une grande ville de la côte des épées, mais alentours c'est le plus grand ramassis de gredins que nos terres puissent compter ! Que ta déesse Yondalla veille sur toi, et tournes toi vers elle si le malheur te guette et que ton savoir reste inefficace.
- Et Eliath ?
- Il semble t’avoir adopté. Il commence à être autonome, prends soin de lui et il prendra soin de toi. Il a presque sa taille normale désormais.
En entendant son nom, le petit animal se dirigea avec nonchalance vers la porte d’entrée où se tenaient les deux protagonistes. Il esquissa un bâillement aux accents de feulement, puis darda l’halfeline d’un regard attentif.
- Mmf ! lança Noizette au dragonnet, t’as intérêt à apprendre à mieux voler rapidos, ze vais pas pouvoir te porter longtemps ! targua la jeune fille en regardant le dragonnet. Devant son regard suppliant, elle lui caressa le derrière des oreilles soutirant un bâillement de contentement chez l’animal.
- Ze vais prendre la fronde de p’pa aussi, on sait zamais. Dire qu’il aurait tant voulu avoir un fils chasseur, tu sais Piron que ze me débrouille plutôt bien ?
La petite fille écarta les pans de son manteau, et mimant les gestes d’un frondeur, fit mine de viser une cible invisible au fond de l’atelier, sous le regard surpris et amusé de Piron. Elle s’interrompit soudain, tendant sa paume vers le fond de la pièce.
- Abracadabra, Immobilises-toi !!!!! puis reprenant son mime, elle balaya l'air de son poignet en cercles rapides jusqu'à lacher une bille imaginaire. Elle conclue d’une voix surfaite.
- et Hop !!! Un caillou entre les deux yeux ! Les gobelins ont intérêt à se tenir tranquilles !
Devant l’halfeline au visage triomphateur, le mage ravala un sourire, et repris d’un ton sérieux.
- Hum humm, fit Piron, tu sais les gobelins ont envahi il ya des années la forêt qui borde Luskan, ils sont des centaines, il te faudra plus qu'un sac de cailloux. Mais, des nains de passage à Mirabar m’ont parlé de dangers bien plus importants. L'outreterre communique avec la surface, c'est certain. Et crois moi, il s'agit là de dangers auquel nul n'est préparé. Lorsqu'un Nain parle de danger, soit sur tes gardes! Alors je ne veux pas être rabat-joie, mais je te le répète Noizette, SOIS PRUDENTE !
Et méfies-toi également de la non-vie, des rumeurs étranges traînent ces derniers temps.
- Promis Piron, Promis mon mentor adoré ! répondit Noizette, un brin d’insouciance dans le ton,
- Allez viens Eliath, poursuivit-elle, on va préparer nos affaires.
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