Année 1395, Mois de Uktar - Fin d'une bataille
Romuald regardait le ciel, tirant sur sa pipe. Les ruines de Tilverton étaient enfin calmes... Même si l'on entendait de temps à autres la plainte d'un blessé ou d'un zombie...
La guilde de mages d'Arabel pouvait être fière d'elle : grâce à leurs abjurations, les troupes d'Arabel n'avaient pas été démoralisée par les hordes de cadavres animés qu'ils avaient trouvés dans les ruines. Autant de morts vivants ne pouvaient qu'inspirer la peur, à cause de la quantité d'énergie négative qu'ils représentaient, à eux tous. Les prêtres et paladins présents durant la bataille avaient d'ailleurs peinés à repousser des morts qu'ils auraient complètement anéantis s'ils les avaient rencontrés isolés. Ce jour là, un nouvel héros était né, Romuald étant fier qu'il s'agisse de l'un de ses confrères de la tour de l'Art : Matias Onriomh.
La bataille n'avait commencée que depuis dix minutes, tournant déjà en la défaveur des troupes d'Arabel, que Matias s'était aperçut de quelque chose de "louche" : qui dirigeait autant de morts vivants? Il aurait fallu des dizaines de nécromants... Mais non, il avait remarqué que certains morts vivants possédaient une aura plus puissante que d'autres. Il nous désigna l'un d'entre eux qui ne tarda point à recevoir deux boules de feu et un éclair. Quelques instants plus tard, tout le régiment de morts vivants qui accompagnait cette créature commença à agir "n'importe comment" et à se disperser.
Un relais pour pouvoir contrôler plus de morts, en quelque sorte... Nous avons ensuite consacrés tout nôtre temps à la recherche et à la destruction de tous ses cadavres "généraux". La discipline disparu totalement avec ses morts vivants plus puissants que la norme : l'armée d'Arabel ne tarda pas à reprendre l'avantage. Quand les renforts de Valombre arrivèrent enfin, la bataille était pour ainsi dire gagnée.
Une part non négligeable de non vivants se replia vers les Rocterres. Le lendemain matin, ils devaient repartir pour reprendre en chasses ses créatures.
Romuald soupira. Quelques années auparavant, une telle bataille ne l'aurait pas autant épuisé... Mais il devrait s'y faire. Il était certes assez "vieux" du haut de ses cinquante neufs ans, mais l'âge n'est pas vraiment un obstacle pour la maîtrise de l'Art, au contraire : se qu'il perdait en endurance, il le récupérait en maîtrise. Un sort qui l'aurait laissé au bord de l'évanouissement il y a vingt ans ne l'essoufflait même plus aujourd'hui. Naturellement, il n'aurait rien eut contre avoir la vigueur de sa jeunesse mais que pouvait t'il y faire, au final? Rien. Son seul regret, aujourd'hui, était d'avoir perdu autant de temps à travailler son corps et sa maîtrise des armes... Il n'avait plus la force de porter une armure lourde, qui de toute façon le gênait pour lancer des sorts. Après quelques années sans entraînement martial il s'était considérablement ramollit. Au final, il avait passé plus de la moitié de sa vie à apprendre les armes pour rien.
Pas bien grave, il lui restait ses vieux jours pour se perfectionner dans l'Art. Son maître l'avait assez bien formé. Il l'avait toujours encouragé à ne pas négliger une seule école... Le répertoire de sorts de Fletcher avait fini par être le plus important de la tour des Arts. Il ne négligeait aucuns domaines, il les approfondissait même!
Pour se généraliste, aucune école ne devait être négligée : que se soit la maîtrise des énergies apportées par le plan intérieur ou de l'énergie magique elle même matérialisée par la force, le tout donnant l'école dévastatrice qu'est l'évocation. Que se soit l'art de délier la structure des sorts et de contrer les énergies, l'abjuration... Ou encore la capacité de transformer ce qui existe déjà en usant de l'énergie magique : la transmutation. L'illusion, consistant à tromper les sens ou manipuler le matériaux d'ombre ainsi que son opposée, la divination, l'école permettant de créer divers capteurs magiques de révéler ce qui est faut ou invisible pour un œil normal... L'appel et le contrôle des énergies des autres plans, la création de portails ou encore l'appel de créatures d'ailleurs, soit l'invocation. Mais il y a aussi l'art d'agir directement sur l'esprit : l'enchantement. Enfin, l'école que les "imbéciles" considèrent comme "noire" : la Nécromancie. Cette dernière école consistant en la maîtrise de deux énergies que l'évocation ne gère pas : l'énergie positive (même si le contrôle qu'ont les mages sur cette première énergie est assez limité) et négative, ce qui ne permet pas que de créer des atrocités comme les morts vivants! Cela permet aussi la création de divers sortilèges pour effrayer, maudire, contrer les effets de sorts vraiment néfastes de cette même école... Car oui, le meilleur moyen d'agir contre la nécromancie "noire" est d'user de la nécromancie "blanche".
Ainsi, Romuald avait appris à être davantage qu'un généraliste : non seulement il abordait toutes les écoles, mais il les étudiait toutes, cherchant à s'améliorer dans tous les domaines. Hélas, une étude aussi "poussée" l'empêchait de se concentrer sur d'autres domaines comme la création d'objets magiques et l'alchimie, mais tant pis... Il lui faudrait deux vies supplémentaires s'il voulait maîtriser tout cela.
Il rentra dans sa tente pour se reposer : il en aurait bien besoin pour aller traquer la non vie le lendemain. De plus, un mage ne se reposant pas ne peut point se remémorer ses sorts!
Année 1395, Mois de Nightal - La malédiction de la Liche
-Il est là! L'arcaniste incanta un mur de flammes pour barrer le chemin du mort vivant, qui se retourna pour faire face à ses assaillants.
Quatre mages de la Tour des Arcanes d'Arabel lui faisait face, pendant que les autres guerriers et prêtres massacraient ce qu'il restait de son armée dans les Rocterres. Cet être répugnant ne s'était pas attendu à ce qu'ils le pourchassent jusqu'ici !
Soudain, six petits piliers de force lumineux vinrent le ceinturer et l'immobiliser, puis différentes entraves... Quand la terrible incantation de l'archimage de la Tour fut terminée, presque qu'une minute plus tard, la liche n'était plus qu'un monstre quasi inoffensif. Il avait réussit à tuer trois de ses mages durant la bataille... Il n'avait que la maigre satisfaction de ne pas mourir seul.
-Il semble que cette chose arrogante porte son phylactère à son doigt... Remarqua Romuald.
-En effet, confirma l'archimage. Nous allons donc pouvoir en finir ici! Vous êtes prêts?!
Les quatre mages préparèrent leurs sorts. Quelques instants plus tard, il ne restait de la liche qu'un crâne fumant et la moitié de son torse... L'archimage lui même avait anéantit son phylactère, le lien qui l'unissait au plan négatif n'allait point tarder à céder. Sa fin était très proche.
-Soyez maudits, magiciens de pacotille! Pour qui vous prenez vous, pour mettre ainsi fin à mes projets, moi, Zanagar de Octurial?! J'ai vécu plus longtemps que vous tous réunis! Soyez maudits! Oui... Moi, Zanagar de Octurial maudit tous les mages de la tour des Arcanes d'Arabel : que tout objet porteur de magie vous appartenant tombe en poussière! Que toutes vos possessions de valeur tombent en poussière! Que la Toile vous soit inaccessible! Vous irez porter la nouvelle à travers le monde et irez raconter qui vous à maudit! Tant qu'aux quatre coins de Faerun l'on aura point attendu mon nom, vous resterez misérables!
Puis l'éclat malveillant qui animait le regard du mort vivant s'éteignit enfin. Les mages rirent des derniers mots prononcés par cet être infâme... Mais quand le bâton de l'archimage lui même tomba en poussière, ils cessèrent rapidement tout rire. Matias se retrouva presque nu, sa robe de mage enchantée tombant en un tas de poussière à ses pieds... Leurs grimoires, les pièces que contenaient leurs bourses... Tout était réduit en poussière. Mais pis encore : il étaient réellement devenus incapables de pratiquer l'Art.
Quelques semaines plus tard, quand ils rentrèrent enfin en Arabel, ils constatèrent qu'il n'y avait jamais eut autant de poussière dans leur tour. Ils n'étaient plus que huit, dont trois apprentis. Les prêtres n'avaient rien put faire pour contrer cette malédiction du Moribond. Ils n'avaient plus qu'une solution : partir et demander à tous les messagers qu'ils rencontreraient de parler de leur cas et de cette liche. En se séparant, ils devraient pouvoir se répartir assez vite dans tout faerun. Certains partirent avec un bon ami ou un membre de leurs familles : ils étaient désormais incapables de pratiquer tout commerce...
Romuald choisi de partir au nord de la Cote des Épées. Le voyage serait long et fastidieux. Il voyagea tel un mendiant, priant pour que ses compagnons fassent vite pour atteindre leurs destinations. A passer autant de temps sans pouvoir lancer le moindre petit sort, il craignait d'avoir trop rouillé quand il en serait à nouveau capable.
Voilà, BG terminé! Pendant une ou deux semaines (voire plus!) je jouerais Romuald comme étant sous l'effet de la malédiction du Moribond.
Bon jeu et merci de m'avoir lut