[Validé][Rôdeur][E]Morwenn

Nom du compte joueur forum : seth29
Nom du compte joueur module : seth29
Nom du perso : Morwenn
Race : elfe
Sous race : elfe sylvain
Age : 110 ans
Alignement : chaotique neutre
Religion : Solonor Thelandira principalement, mais les autres dieux de la Seldarine aussi
Classe(s) et nombre de lvls (prévus) : rodeur pur
Arme de prédilection/domaines/école de magie : arc long
Langues : commun, elfe
Familier/Compagnon animal : panthère
Ennemis jurés : humains (mauvais), gobelinoïdes, drows, géants et ogres
Trait de Caractère : discrète, timide, curieuse, soupe au lait
Description physique : jeune elfe aux cheveux et aux yeux noirs. Elle a la peau cuivrée et un corps mince mais musclé.

Caractéristiques : (au niveau 25)
FOR : 16
DEX : 20
CON : 12
INT : 14
SAG : 14
CHA : 8

Background:

Drôle de rencontre

Le blanc manteau de brume recouvrait le sol tapissé de feuilles mortes. Un vent léger secouait les branches des arbres tandis que les premiers rayons de soleil réchauffaient la terre humide. Partout un silence imposant, un calme majestueux. Même la source claire toute proche semble se taire, ne voulant troubler cet instant entre le rêve et le réveil, cet instant où les songes de la forêt se terrent encore dans les ombres, cet instant où la magie nocturne cède le pas à la douce clarté et ramène ses sortilèges à elle. Un léger cri déchire ce silence, un oisillon que la faim tenaillante pousse à rompre l’enchantement des bois ; et alors la forêt s’éveille. Les oiseaux étirent leurs ailes engourdies avant de s’envoler en chantant le jour naissant, les écureuils vérifient leurs réserves et le vieux pic-vert bat la mesure de la mélodie familière, quotidienne et éternelle. Les fourrés s’agitent enfin des lièvres et des mulots, précédant l’arrivée plus bruyante des sangliers venus chasser les champignons au pied des arbres ou dans l’humus odorant, eux même annonciateur des rois sylvestres ; les cerfs aux bois majestueux. Elle, dissimulée derrière un buisson de mûres sauvages, assiste à ce spectacle comme à son habitude. Silencieuse et immobile, elle ne tient pas à troubler le ballet des animaux qu’elle connait par cœur, ni à ternir du bruit de ses pas le chant cristallin de l’eau, repris par les oiseaux chamarrés. Elle respecte le rituel de cette forêt qu’elle aime tant, de cette forêt qui l’a accueillit en son sein, qui l’a nourrit comme une mère et protégée de tant d’ennemis. L’odeur entêtante des fruits gorgés de sucre parvient à ses narines et la ramène à la réalité. Elle en cueille quelques uns qu’elle avale aussitôt, le jus sombre coulant sur ses doigts fins et colorant ses lèvres. Elle sort de sa besace quelques racines au goût amer qu’elle mâche lentement. Mais son frugal repas est troublé. Le vent lui apporte une odeur inconnue, une fragrance forte et musquée dont la nuance ne lui rappelle rien. Elle s’immobilise alors, tous ses sens d’elfe en éveil, guettant les bruits de pas et les mouvements étrangers. Elle voit certains animaux lever la tête, et devinent l’inquiétude dans leurs grands yeux. Une brindille qui craque et une corde qui se tend la font bondir hors de sa cachette, une flèche déjà encochée et pointée vers la menace ; prête à donner la mort…

Martin, surpris, s’immobilise et relâche la corde de son grand arc qui laisse partir la flèche encochée vers les hautes frondaisons, faisant fuir les oiseaux. Il voit du coin de l’œil sa proie, le grand cerf à la robe argent, fuir souplement et disparaitre entre les arbres. Il avait mis plusieurs jours à le traquer, et alors qu’il le tenait au bout de sa flèche, cette elfe a bondit et le menace. Il n’est même pas furieux contre elle, juste surpris de ne pas l’avoir perçu, et impressionné par la dureté du regard qu’elle lui lance, un regard glacial et inflexible. Le bras de celle-ci ne tremble pas et il ne met aucun doute que sa flèche va lui percer la poitrine s’il ne dit rien. Il baisse alors lentement son arme et tente un sourire amical, tournant ses paumes vers elle pour lui signifier ses bonnes intentions. L’elfe qui lui fait face ne réagit pas, telles les statues du château de son seigneur, elle reste fixe et garde son regard déterminé. Mais qui est elle ?.. Qui est celle que lui-même, le maître chasseur, n’a pas vu, pas entendu ? Il se maudit de s’être laissé distraire par sa chasse et de se trouver dans cette posture. Soudain un frisson le parcourt, le regard de son adversaire a changé, ce déclic qu’il connait tant, celui des animaux placides qui deviennent féroces…. et chargent… Elle va tirer…… Martin ferme les yeux. C‘est fini. Le grand chasseur prit à son propre jeu……

Elle retient son souffle. Tout n’est plus qu’une brume flou, son regard perçant fixé sur cet homme. Il bouge, lui souriant. Tentant de la faire fléchir…. En vain, lui comme les autres doit mourir.
Mais, pourquoi ferme t il les yeux, pourquoi se laisse t il faire ainsi, se résigne t il ? D’habitude les humains sont bouffis d’orgueil et ne se laisse pas prendre, ils sont cruels et ne veulent que dominer. Elle hésite, peut être est ce un piège. Non, elle peut voir une certaine peur sur son visage, depuis quand la montre t ils ? Indécise, elle baisse finalement légèrement son arc et le regarde. Les humains ne seraient pas tous mauvais ? Morwenn choisit de lui laisser une chance et baisse finalement son arme ; puis, après avoir échangé un dernier regard avec les yeux verts de l’humain, elle disparait dans les bois sans laisser de traces, se fondant dans cette nature qu’elle connait si bien. Un regard en arrière lui montre cet homme surpris, immobile, regardant autour de lui. Sa curiosité la pousse à retourner le voir, non elle doit se maitriser, mais elle espère bien le revoir au fond elle. Pourquoi ? Elle ne le sait.
Elle se réfugie dans un haut arbre et, assise sur une de ses branches, pense tendrement à ses parents, son clan, tous capturés il y a quelques mois ; et la rêverie la prend là, tristesse et douleur mêlées sur le visage.

Souvenirs...

Le feu! Il se répandait parmi les arbres, rendant l'atmosphère étouffante. Les elfes affolés faisaient leur possible pour éteindre les flammes qui ravageaient les hautes futaies où leur habitations étaient situées. Mais rien de ce qui n'était fait n'était suffisant. Des branches incandescentes chutaient des cîmes rougeoyantes, autant de pièges mortels pour ceux courant au bas des arbres. Partout juste cris, panique, désordre.... Morwenn, toussant à cause de la fumée, cherchait ses parents parmi les siens. Elle n'était qu'à l'aube de ses vingts ans, et les émotions qu'elle ressentait en ce moment la submergeait completement: peur, panique, abattement. Enfin, elle les trouva; c'est alors que l'attaque commença. De noirs guerriers aux armures cruelles et aux armes acérées. Ils profitèrent du désordre pour mettre la communauté au pas, massacrant ceux qui s'opposaient à eux. Morwenn vit un chantelame se dresser, seul contre la multitude, et abattre une demi douzaine d'adversaire avant de finallement s'effondrer, touché mortellement. Les survivants, trop assomés par le choc de cet assaut pour résister, furent guider au centre du village dévasté par les flammes.

Morwenn, paniquée, suivait ses parents. Elle avait vu ses amis, ses frères elfes mourir. Elle voyait toute son enfance partir dans les flammes, le sang, toute ce qui avait fait sa jeune vie n'était plus que mort et cendres. Les guerriers les encerclaient. Des humains de toute évidence. Leur chef, un chevalier à la présence impressionante, s'avança vers les rangs des elfes:
"Inclinez vous devant votre maitre!!" Ordonna t il d'une voix puissante.
Certains obéir en tremblant, mais la plupart ne réalisaient pas encore ce qui leur arrivait, et rester immobile. Alors un autre guerrier muni d'une énorme hache s'avança sur un signe du chevalier et trancha d'un coup la tete d'un elfe qui n'avait pas obéit. Devant cet acte abominable, tous s'inclinèrent en hate, ayant encore en esprit l'image de leur compagnon décapité par ces gens sans respect pour le vie. Tous sauf un petit groupe dans lequel se trouvaient les parents de Morwenn. Morwenn les vit se faire trainer et balancer devant le chevalier, mais aucun ne céda, préférant la mort libre, à la vie de soumission. Son coeur se serra, un cri naquit dans sa poitrine, mais il était trop grand pour sortir, l'étouffant presque. es larmes lui ontèrent aux yeux alors que les sombres guerriers commençaient à tuer ces rebelles.... et ses parents subirent le même sort.

Devant cette vision de la hache, rouge du sang des siens, prenant la vie de ses chers parents dans un bruit écoeurant, elle cria. Elle cria de toute ses forces son effroi et sa douleur, sa terreur et sa tristesse. Elle cria sans s'arreter, sans pouvoir se stopper. Un des humains s'approcha pour la frapper, et elle tomba au sol sous le coup mais son cri ne mourut pas. Au contraire des sanglots vinrent tracer des sillons sur son visage noir de suie. Elle ne voyait plus rien, n'entendait plus rien. Sa douleur était trop forte, elle pensait que sa poitrine aller exploser. C'est dans une semi conscience qu'elle se vit traînée devant le chevalier. Elle ne comprit pas quand on lui força à ouvrir la bouche, le noir chef lui saisissant la langue. Puis la douleur, encore. Plus vive celle là, comme si on avait mis des braises ardentes dans sa bouche. Son sang coulait entre ses lèvres, dans sa gorge. Entre deux cris inarticulés elle toussait pour évacuer ces caillots.... sa lanngue, il la lui avait coupé.....
Elle s'évanouit quand on la frappa à nouveau, sombrant des les ténébres bienfaisantes...

Premier pas

Les jours suivants, Morwenn revit souvent cet humain.Elle restait là, cachée, à l'observée; et sa surprise augmentait de jours en jours. Elle n'avait bien sur pas beaucoup vu d'humains dans sa courte vie, et sa seule véritable rencontre avec eux s'était déroulée sous les couleures de la souffrance et de la mort. Alors elle le regardait, et s'étonnait. Elle s'étonnait de le voir ainsi s'intégrer à la nature, venir aussi pres des animaux et s'en faire des compagnons; alors qu'elle même se contentait de les observer. Chaque jour sa méfiance à son égard diminuait un peu plus, chaque jour elle se remplaçait un peu plus par de la confiance, par une envie d'aller le voir.... peut être pour se sentir moins seule. Parceque la solitude forcée dans laquelle elle était plongée commençait à lui peser. Elle avait encore en souvenir les fêtes dans son village perché sur les hautes futaies, où les rires et les chants se mêlaient à l'éclat rougeoyant des torches éclairant les grands arbres d'or et de cuivre. Jamais elle n'avait été seule jusqu'à maintenant et cette épreuve était trop lourde à supporter. Elle regardait l'humain, le chasseur, se promener entre les arbres silencieusement, son grand arc dans le dos, un faucon volant près de lui. Et là, elle ne put plus se retenir, sortant des fourrés qui la dissimulaient pour se présenter à lui.

Martin se promenait, patrouillant dans les bois, surveillant les terres de son seigneur. Il aimait cette terre et avait à coeur de la protéger. Il se savait observé, il l'avait repéré depuis de nombreux jours mais était toujours aussi étonné par sa discrétion. Il se demandait ce qu'il fallait qu'il fasse. Devait il la chasser? La laisser? Elle ne semblait pas dangereuse, juste perdue. Il la voyait un peu comme un animal à apprivoiser. Il allait attendre qu'elle se montre d'elle même, là il verrait quoi faire. Martin vérifia ses collets, inspecta les traces des hardes qui peuplaient la forêt. Il entendit les fourrés frémirent et vit cette elfe apparaitre devant lui, sans hostilité cette fois. Il sourit légérement sous son capuchon brun, le plus dur était fait....

Le mentor

Au cours des années qui suivirent cet instant, Morwenn et Martin se revirent souvent dans les profondeurs douces, tamisées de la forêt. Au début, leur relation s'avéra difficile, tant à cause de l'handicap de Morwenn que de son passé. En effet, elle n'arrivait pas à oublier le mal que les humains lui avaient causé, et les paroles de Martin ne l'apaisaient pas. Il lui disait que c'était la nature humaine, que c'était cette diversité et cette liberté d'action propres aux humains qui faisait d'eux ce qu'ils étaient. Mais à ces mots, Morwenn ne voyait alors qu'une race indigne des dons que la nature lui avait donné, un peuple aveuglé par ses pulsions et ses désirs, sans la sagesse nécessaire pour les restreindre. Mais la patience de Martin, sa sagesse et la douceur de sa compagnie firent qu'elle resta près de lui tout au long de ces années. Il lui apprit tout les arts qu'il maitrisait, les savoirs qu'il connaissait et la sagesse qui l'habitait. Ainsi Morwenn devint une archère accomplie, une chasseuse discrète et implacable, et une sentinelle redoutable. Elle suivit l'enseignement de ce rôdeur, accomplissant les tâches qu'il lui donnait sans se plaindre. Car elle avait compris qu'il le fallait. Elle avait compris que dans ce monde, il n'y avait que deux catégorie d'êtres vivants: les chasseurs, et les proies.
Mais Martin ne fit pas que lui apprendre le tir, la discrétion et la vie en forêt. A ses côtés, elle apprit le commun, à vivre sans cette langue qu'on lui avait arraché. Elle apprit aussi la patience et la tempérance, bien que cette dernière fut longue à venir et qu'elle ne l'applique pas toujours. Il lui apprit à fabriquer arc et flèches grace à ce que la forêt peut fournir, il lui apprit les rudiments du combat à deux armes. Dans tous ces domaines, Morwenn progressa très vite, mais son plus grand cadeau, elle ne le découvrit que plus tard. Morwenn avait toujours aimé la forêt, s'était toujours sentie chez elle parmis les arbres; et Martin lui apprit à ne faire qu'un avec elle, à sentir son coeur battre, à vivre ses rêves merveilleux.

Le temps passa, et avec lui vint le changement. Martin vieillit peu à peu, et tandis que Morwenn restait jeune et dynamique; il sentit ses forces décliner. Mais le destin ne lui accorda pas la mort qu'il rêvait. Martin avait toujours voulut mourir là, au pied d'un arbre. Il avait toujours voulut que sa dernière vision soit celle des feuilles d'automne, couvrant le sol humide d'un doux tapis odorant d'or et de cuivre. Mais il n'en fut pas ainsi. Les tribus gobelines lancèrent une attaque en plein hiver. De mémoires d'hommes, on n'avait jamais vu ça. La surprise fut telle qu'elles progressèrent profondément dans les terres et les forêts, causant de nombreux morts. Martin fut envoyé pour les espionner. Malgrès son age avancé, près de 50 ans, son seigneur ne lui avait pas laissé le choix. Il usa de tout son art pour traverser les lignes ennemies et ramener le plus d'informatins possibles, Morwenn le suivant de près. Mais son pied autrefois si sur le trahit, et marcha sur une branche rendu cassante par le gel. Une horde de gobelins s'abattit sur lui, et même s'il défit de nombreux adversaires, même si Morwenn vint à son secours en se battant comme une diablesse, il reçut tant de blessures qu'il succomba, là, dans la neige rendu rouge par le sang des combattants. Il n'eut donc pas comme dernière vision l'or de l'automne, mais l'éclat de l'hiver. Et alors que ses pensées l'emmenaient ailleurs, alors qu'un voile sombre obscurcissait ses sens, il sourit à Morwenn et lui chuchotta ses dernières paroles au creux de l'oreille.
Envahit par cette nouvelle douleur, cette nouvelle perte, Morwenn sentit des larmes couler sur ses joues avant de geler, telles des diamants incrustés à sa peau cuivrée. Elle se releva, et partit rapidement, vers le sud...

Une nouvelle vie

Morwenn errait parmi les froides forêts du Val de Bise. Evitant les humains qui passaient, attaquant les gobelins, ogres et autres trolls qui souillaient ces forêts chères à son cœur de par leur seule présence. Elle redevint ce qu’elle était après sa rencontre avec Martin, un fantôme, un esprit ; gardienne des cimes et des mystères de celles-ci. Mais jamais elle ne restait au même endroit, toujours ses pas la portait plus loin. Elle errait… Elle erra jusqu’à Luskan.

Tout d’abord elle ne voulut que passer rapidement cette cité humaine pour rejoindre une partie plus sauvage et tranquille de la foret, sans tous les troubles générés par ce peuple incapable. Mais elle se retrouva face à un elfe à l’allure fière ; pas un de ceux avili au contact des humains non ; un elfe encore empreint de la sagesse éternelle du Peuple. Elle n’en avez pas rencontré depuis maintes années, son premier réflexe fut donc de se cacher, mais tout son art ne suffit pas pour arrêter les yeux perçants de l’archer aux mailles argentées qui vint lui faire face. Mais il ne fit que la saluer avant de passer son chemin. Mue par une pulsion irrésistible elle le suivit ; un espoir fou au cœur. Sentant sa présence, l’archer tenta bien de lui parler mais s’arrêta en voyant qu’elle ne pouvait répondre. Il lui dit de le suivre, et la mena ainsi au cœur d’une forêt sombre mais belle, une de celles dont elle n’avait que le souvenir ; une de celles dont l’atmosphère est chargé de magie… il la conduisit à Haut Refuge, parmi les siens, parmi les elfes.

Ses yeux s’émerveillèrent devant la beauté de la cité qui s’étalait devant elle. Partout des elfes vaquaient à leurs occupations, partout l’âme elfique résonnait. Elle voyait en ce lieux une promesse, un espoir ; un rêve. Ses errances pourraient peut être enfin finir, la maigre source de sa vie allait pouvoir se joindre à la rivière tranquille.

Les gens souriant et désireux de l’aider vinrent à elle. Oone, Ilia, Luce, Eralia ; et Inwithiel, celui qui l’avait mené ici et qu’elle ne remercierait jamais assez. Il lui fut présenté Haut Refuge, les rôles des diverses personnes qui s’étaient présentées à elle. On ne lui posa que peu de questions, car son handicap fut assez vite dans l’esprit de tous, et elle en fut soulagée. Elle ne voulait avoir à raconter les sombres années de sa jeune vie, voulant laisser tout cela derrière elle pour s’ouvrir à ce qu’on lui offrait. Et on lui offrit beaucoup. Sans rien demander en retour, on lui offrit la chance de pouvoir reparler un jour. Bien qu’elle avait appris à vivre sans cela, elle avait aussi appris à ne jamais refuser un don que le destin offrait, ceux-ci étant si rares. Alors, au cours d’une brève cérémonie où trois prêtresses de la cité unir leur pouvoir, sa langue lui fut rendue. Cependant ce ci ne signifiait pas le retour de la parole, il lui fallut réapprendre la gymnastique de la langue nécessaire pour former des mots. C’est la prêtresse Eralia qui fut son professeur pour cela. Avec beaucoup de patience et d’application, Morwenn put ainsi reparler un mois après avoir retrouver sa langue, et l’on put ainsi réentendre son doux murmure… Au cours de ces quelques temps, on remarqua sa discrétion et surtout son œil perçant. En effet peu de choses lui échappaient alors que ses compagnons passaient tels des aveugles devant les traces de pas, les pièges ingénieux et surtout les espions discrets. Ainsi on lui proposa de mettre ses talents au service de la cité, tâche qu’elle accepta sans hésiter, trop heureuse de pouvoir être utile.
Ce pendant on ne lui offrit pas seulement la parole et une tâche, mais bien plus que cela. Morwenn avait toujours été seule, accompagnée par moments seulement de sa panthère. Solitaire, traqueuse, voici quel avait été sa voie tout au long de sa vie. Mais au milieu des habitants de Haut Refuge, cette solitude commença à lui peser. Alors, solitaire elle ne fut plus. Elle se rapprocha de certains membres et surtout d’Eralia, la prêtresse d’Aerdrie qui devint son amie, et cette relation ne fit que s’accentuer au cours du temps. Ainsi elle pensait avoir trouvé un équilibre, exerçant son art au sein de la communauté et n’étant plus seule ; elle pensait enfin pouvoir être en paix.

Troubles

Les mois passèrent et les nuages s’amoncelèrent. Les agressions sur les elfes devinrent choses fréquentes et rien n’était mis en place pour contrer cela. De plus des troubles au sein même de la communauté firent leur apparitions, déchirant les liens entre ses membres. Au milieu de ce tumulte incessant, Morwenn continuait de vouloir faire son devoir, d’être les yeux et les oreilles de la forêt, les yeux et les oreilles de la communauté…

Le changement de coronal fut l’occasion d’espérer un nouvel essor de Haut Refuge. Mais même si la volonté des nouveaux dirigeants plaisait plus à Morwenn, les résultats se firent attendre car nombreux était encore les elfes à vouloir vivre comme ils le voulaient, et non comme il le fallait. Morwenn elle continuait de rester discrète, écoutant et voyant tout mais sans donner son avis. A quoi bon ? Si ce n’est pour se perdre dans des débats sans fin. Elle préférait grimper dans un jeune arbre des cimes et laisser son regard errer sur la canopée qui s’étendait à l’infini, son esprit vagabondant sous les futaies et dans les clairières qu’elle devinait ici et là.

Mis à part les troubles internes, une autre menace attaquait la communauté qui l’avait hébergé. Les servants du bosquet sombre, les noirs serviteurs des divinités maléfiques de la nature.
Morwenn n’aimait pas non plus les villes humaines ceintes de hautes murailles de pierre, et les routes tracées au travers des forêts comme des coups d’épées serraient son cœur à chaque reprise. Mais il n’était pas acceptable que certains se permettent de ne faire ressortir que le côté agressif de la nature, car elle ne se réduit pas à ça. La nature n’est pas qu’une force de mort redoutable, mais une force de vie puissante, et c’est cet équilibre qu’il faut chercher à protéger. Il faut respecter ses forces et faiblesse, car elle est un tout ; et en l’acceptant et le comprenant notre harmonie avec celle-ci ne peut que se renforcer et nous faire voir la vacuité de l’empressement et de la colère aveugle, la stupidité de la peur de la mort ; et le respect de la vie.
Voila ce qu’elle avait appris auprès des vénérables druides alors qu’elle n’était qu’une enfant elfe, et chaque jour elle cherchait à respecter ces paroles, les seules qui lui restait des guides perdus de sa jeunesse. Alors, devant la folie aveugle de ces vils adorateurs, sa haine ressortait. Une haine non point furieuse et destructrice, mais froide et implacable. Elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter leur agissement et les détruire jusqu’au dernier. Ses flèches ne finiraient leur courses que dans les crânes de ses ennemis et la marque de Solonor ornera leur chair.

L’hiver prend fin

Un guide, une conseillère. On l’avait choisi avec d’autres et parmi tous pour redresser la situation. On lui avait demandé conseils et enseignements. Elle n’aurait jamais pensé, après ce qu’elle avait traversé, pouvoir se retrouver dans une telle situation et cela la glaçait autant qu’elle était fière. Fière que tant de gens puissent mettre leur confiance en elle. Glacée des responsabilités qu’elle avait gagnée avec.

Sana était venue la voir tout d’abord, lui demandant de l’aider à progresser dans l’Art du rodeur. Cela faisait longtemps qu’elle observait cette demi elfe, et même si sa partie humaine l’irritait voir même la révulsait quelque fois, elle savait qu’elle avait du potentiel. Alors elle avait accepté, testant ses capacités, testant sa vision des choses. Le travail sur cette dernière sera le plus long, mais Morwenn savait que si Sana parvenait à comprendre ce qu’elle voulait faire passer, alors elle pourrait devenir plus qu’une simple chasseuse mais un vrai défenseur de la nature, peut être même une part de celle-ci.

Puis, les pensées commençaient à s’agiter à la communauté, il fallait faire quelque chose en l’absence du coronal et du conseil. Alors avec Ilia elle eut l’idée de réunir les membres de Haute Cité pour discuter de cela. La conclusion, elle ne s’y attendait pas. Elue pour assister l’ancien dans ses décisions. Elle n’avait pourtant rien fait de notable pour mériter un tel honneur, mais fera ce qu’elle pourra pour s’en montrer digne, elle se le promettait.

Aujourd’hui, elle n’était plus l’ombre des bois. Aujourd’hui elle pouvait faire des choses et s’y appliquerait. Aujourd’hui le jour se levait pour elle.

Méditation

Assise en tailleur dans les cîmes de la cité, la canopée de la forêt s’étendant devant elle comme une mer verte et infinie, Morwenn méditait. Ses blessures avaient disparues, ou presque, quelques fines cicatrices parcouraient encore son bras droit et sa cuisse gauche, les marques de son dernier affrontement, de son dernier échec. Elle avait été insouciante et imprudente, orgueilleuse. Elle avait oublié les enseignements de Solonor, et était tombée. Alors, elle méditait. Elle faisait le vide dans sa tête peu à peu, ne cherchant plus à réfléchir. Elle suivait les conseils de son ancien mentor, on ne peut décider que lorsqu’on est en paix ; et cette paix elle savait comment la trouver. Alors elle se vidait de toutes pensées, de toute émotion, elle cherchait en elle ce lien qui la poussait depuis tant d’années, ce lien qui faisait d’elle ce qu’elle était, une rodeuse. Peu à peu le silence se fit autour d’elle, les elfes qui passaient ne la dérangeaient plus, les cris des oiseaux, le bruissement des feuilles n’existaient plus … seul restait le chant. Le chant de cette forêt qui lui faisait face, une lente mélopée mêlant tous les bruits de la nature en une harmonie subtile et délicate. Sa paix était là.
Et ceux qui regardaient l’elfe assise purent voir sa tête bouger suivant le rythme lent d’une mélodie qu’ils n’entendaient pas …

Quelques heures après, Morwenn se leva. Les soucis avaient quittés son front, son air neutre habituel était revenu. Elle inclina la tête face à la canopée s’étendant devant elle et murmura une prière envers le Grand Archer. Elle avait compris son erreur, sa faute. Elle lui demandait de continuer à la suivre et de lui accorder les quelques pouvoirs qu’elle avait reçu depuis qu’elle suivait sa voie.
Puis elle releva la tête et entreprit de réfléchir…

A présent que le calme était revenu en elle, elle s’était rendu compte que c’était sa soif de vengeance et sa fureur envers ces humains qui l’avaient ainsi troublé. Mais cela ne devait pas être une faiblesse mais une force qu’elle devait utiliser contre eux.
Les humains en général ne sont que des enfants incapables de comprendre les dons qu’ils ont. Devant leur peur de la mort, ils cherchent à se mettre du côté de celle-ci en espérant que cela les protège, et ainsi s’adonnent aux plus noires activités.
Très peu ont la sagesse nécessaire, ou la force d’âme qu’il faut, pour utiliser cette formidable capacité qu’est leur faculté d’apprendre et de se surpasser en si peu de temps pour une cause dépassant leur intérêt personnel. Pire encore, assouvir leur pulsions bestiales que déclenche cette quête de puissance semble leur être d’un grand intérêt. Aucun d’eux ne mérite plus que sa méfiance, et ceux engagé sur de sombres voies ne peuvent s’attendre qu’à sa haine. Ils cherchent à éviter la mort en la commettant, ils ne la méritent que de plus belle.
Leur plus grande faille reste leur orgueil. Peu cherchent à se dissimuler et ainsi les suivre est aisé, et pour le peu qui s’adonne à la dissimulation, ils sèment tout de même des signes de leur passage. Pour les trouver, rien de plus facile. Stimuler leur intérêt, et ainsi les mener où l’on veut. Certains s’attarde devant une bourse d’or, d’autres se mettent en chasse d’un loup … aucun ne s’attend au piège au bout du chemin.
Il en est de même pour les mi humains, mais ceux qui se vantent de posséder quelques ascendances elfique déclenche un dégout de plus. Car ceux là souillent la mémoire du Peuple. Au lieu de s’en rapprocher pour comprendre leur origines, ils s’en éloignent et utilisent les quelques dons liés à leur sang elfique pour des activités si basses qu’ont ne les confieraient pas à du bétail. Trop souvent leur part humaine prend le dessus, et ils mettent de côté ce si noble héritage qu’ils ne méritent pas, le trainant dans la fange dans laquelle ils se complaisent. Ceux là ne méritent aucune pitié. Même pas une pensée quand la flèche de l’archer perce leur cœur sournois … Pour ces mi humains aussi attiser leur orgueil reste le moyen le plus sur de les abattre.
Mais avant de penser à un affrontement, il faut observer. Elle allait donc reprendre ses veilles, se camoufler de nouveau parmi les fourrés … et attendre le moment. Solonor ne récompense pas le zèle et l’empressement, mais le chasseur patient et intelligent qui mesure la portée de ses actes et agit avec sagesse.

Elle ramassa ses quelques affaires, et sortit de la cité … la forêt l’appellait.

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C'est largement suffisant, je valide

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