Meilleurs voeux

Voilà mes voeux pour mes camarades Valiens, un peu longs c'est sûr, mais vous pouvez sauter les préliminaires si vous le souhaitez ou que vous avez la flemme, je ne m'en offusquerai pas !



En cette fin d’année, espérons que le Val trouve encore son bonheur un an de plus…

Que les Aquafondais retrouvent leurs chers aventuriers, et que l’aubergiste du Portail Béant accueille de nouveau des intrépides prêts à charger dans les souterrains de Montprofond. Que les habitants de Padhiver voient dans leurs rues un agitateur de temps en temps qui ne se fasse pas aussitôt trucider pour troubles à l’ordre public, voire ô rêve un cortège de manifestation…
Puissent les Luskaniens trouver de quoi ne pas avoir le mal de mer avec ces gouvernements qui tournent qui tournent ! Les rudes gaillards des Dix-Cités s’amuser avec leurs saunas ou nanas et autres réjouissances finlandaises, tandis que les Lorgolites assisteront à une énième décapitation en place publique.
Que Leilon trouve une illumination soudaine pour faire venir à elle quelques personnes, et Port Llast trouver une meilleure solution que les Cyriquistes. Parce que trouver des gens c’est bien, trouver des gens bien c’est mieux.

Je souhaite alors à nos amis paladins de poser parfois leurs armures rutilantes aux couleurs de leur dieu ultime qui vaut qu’on risque sa vie pour sa gloire et son rayonnement sacré de par Toril. Qu’ils voient que les libertaires ne sont pas toujours libertins, qu'épris de liberté est mieux qu’être pris de frigidité.
Que les prêtres qui les accompagnent comprennent qu’un autre monde est possible. Qu’une vie derrière son dieu n’offre pas un champ de vision très vaste (si ce n'est quelque plaisir personnel), et que s’il s’arrête, on se cogne à lui, selon les rudes lois de la physique. Que marcher avec lui, à ses côtés, avec une trompette ou un pipeau pour annoncer son nom si tel est son désir est sûrement plus intelligent.
Ce serait tellement mieux si les rôdeurs arrêtaient de rôder, ces chenapans ! Dans leur forêt, dans leurs plaines, toujours tout seul, mais comment peut-on profiter d’eux si l’ermitage est leur mode de vie ? Pensez à ces pauvres compagnes et compagnons potentiels que vous négligez, qui vous attendent dans les villes avec l’espoir de partager une ou deux aventures dans une taverne… Soyez responsables, la Nature s’accapare votre être !
Et les druides, hein, parlons-en. Des mystiques qui passent leur temps dans les espaces vierges, l’herbe à la bouche, obligés de la mâchouiller car allumer leur pétard serait titiller le démon pyromane. Se collant aux arbres pour disparaître, discutant avec des fées, parlant avec des ours, ou même se transformant en scarabées… Loin de moi l’idée de les ramener à une vie normale, mais au moins qu’ils prennent conscience que des yeux extérieurs les trouvent ridicules.
Les moines ? Qu’en ont-ils à faire de mes vœux les moines ? Vivant tous seuls, dans un monastère sur une montagne bâti sur le plus haut pic de la chaîne des oubliés, dans le massif des élus. Malgré toute ma volonté je pense qu’ils sont bel et bien perdus, nous ne pouvons plus grand chose.

Heureusement pour compenser nous avons ces guerriers, fiers et braves, une masse battant leur cuisse jusqu’à laisser un bleu permanent, mais ça n’est pas grave car un guerrier doit endurer la souffrance. Endurez-la mais pas trop, parce qu’elle est un signal du corps humain qui est là pour vous dire « Stop, si tu continues je ne vais pas pouvoir tenir ». Espérons qu’un jour ces jeunes gens trouveront dans un coffre qu’ils se plaisent à piller, une étrange cassette de l’Histoire de la Vie.
Enfin, peut-être vaudrait-il mieux que ces cours de Maestro profitent à nos attachants barbares. Qu’ils y apprennent que les scarifications ne sont pas forcément bonnes pour l’esprit, que les cicatrices ne rendent pas plus forts. Mais ne soyons pas si méchants, car ce serait occulter les bienfaits que leurs talents peuvent apporter aux Valiens en cette nouvelle année. Leurs marteaux battront les enclumes qui forgeront des générations d’aventuriers tandis que les faucilles des druides couperont les herbes des remèdes de ces mêmes têtes brûlées, qui reviendront fiers, parce que les cicatrices c’est bien.
A côté espérons que nos roublards se tourneront tous vers leur activité de couvert, le commerce ou la cartographie. Je vous prend à imaginer un monde où vos bourses seraient en sécurité, loin de la lame acérée d’un voleur en quête de bijoux de famille ou plus simplement d’or. Si tous ces malandrins malingres se convertissaient vers le commerce, pensez donc déjà aux richesses et aux profits énormes que cela engendrerait. On me souffle à l’oreillette que le commerce est souvent du vol… Donc prenons plutôt le cas des cartographes. Si cela se réalisait… nous en serions peut-être déjà à la découverte d’un continent de curieux personnages emplumés qui ne vivent pas sur des planches de piques, contrairement à ce que laisse penser leur nom.

Ah oui, ce monde serait parfait, si il n’y avait pas ces arcanistes bizarres. Des mages en quête de magie, quoi de plus étrange ? En lecture aux horaires de Makdau, sans le drive in, griffonnant le reste du temps avec une plume moisie sur un parchemin qui l’est tout autant. Que l’idée de se servir de cette plume d’une autre façon leur vienne à l’esprit, chose qu’ils ont apparemment de plus précieux, qu’ils cessent de fantasmer sur ces pauvres ouvrages !
Et dansant au milieu d’une tornade de boules de feu pour allumer leur joint, parce que eux au moins n’ont pas peur d’avouer leurs tendances pyromanes, nous avons ces amours d’ensorceleurs. Se voilant dans leur aura de mystère, profitant de cet attrait mystique qu’ils exercent, il ne s’agit en fait que d’un redoutable euphémisme ! Car tout le monde sait que côtoyer un sorcier apporte en général une mort rapide mais accidentelle, d’où l’absence d’informations crédibles, et ainsi ce mystère inhérent à tout ensorceleur.

Et les petits derniers, les bardes. Pourquoi en dernier ? Pour montrer quel est l’idéal à atteindre par tout ces curieux personnages, qu’ils manient l’épée ou les arcanes. Afin que tous sachent que ce monde est possible, qu’à portée de main des êtres qui n’ont plus rien à se reprocher existent, baignés d’un halo éthéré preuve de leur perfection.



Mes souhaits se tournent également vers les demi-orques. Oui, je pense qu’ils peuvent encore apprendre que 1+1 est égal à deux, mais que parfois 1+1 égale trois. Ces mystères des mathématiques humaines ne sont certes pas simples à comprendre, car si par empirisme ils ont compris le deuxième exemple, le premier reste à intégrer.
Puisque nous sommes dans les demis, « patron un Monaco ! ». Et les demi-elfes qui se lèvent, puis se rassoient, le cœur empli de conflits et l’esprit de doutes. Maman leur aurait dit que mélanger ainsi un si pur sirop de fruits de la Nature à une ignoble bière humaine c’est mal, mais Papa leur aurait rétorqué qu’il n’y a pas à tortiller du luc (Luc c’est le petit frère) parce que cette boisson est in, un point c’est out. Cruel dilemme, puissent-ils choisir entre l’un ou l’autre de leurs penchants, entre la voile du navire elfique ou la vapeur du paquebot humain.
L’elfe bien sûr n’aura même pas écouté mes vœux, aussi généreux soient-ils, parce que tout simplement venant d’une personne comme moi, ça ne peut être qu’un affront. Malgré tout, je vais leur adresser également mes vœux. Puissent-ils rapidement trouver une maison d’accueil, car l’âge faisant on devient vite radoteur et méchant. La proportionnalité n’a pas lieu d’être, un humain est vieux 1/6e de sa vie, un elfe l’est 6/10e, voilà tout. Prenons soin de nos personnes âgées.
Pendant ce temps, les nains iront se cacher dans leurs cavernes humides, le soir, la nuit et même le jour. Allant et venant, au rythme de leurs trouvailles aurifères, ils n’en sortiront que pour le commerce. Puissent-ils voir le monde qui les entoure également, que les plaisirs se trouvent aussi à admirer de belles choses, à nouer des discussions…




Pour finir cette longue liste, je souhaite aux Valiens la bise et le vent chaud, qui soufflent à l’unisson, suivent les reliefs et embrassent les terres, pour se coucher au loin vers Seluné qui fait de même. Que ces vents qu’aucune couverture n’arrête les emportent de mille tours jusqu’aux cieux !
Que Sharess vous offre son plus beau sourire.

Lyalin.




(Tout sous-entendu étant bien sûr écrit en toute connaissance de cause )